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[RP] La parole est d'argent mais le silence est d'or

--Espineux


En ce cinquante troisième jour du règne de Natale-le-Muet, achalandage électoral se poursuivit. Colleurs d'affiches, pigeons savants, crieurs de programme parcouraient le Comté, frappant à chaque maison, cherchant à s'attacher chaque vote. Espineux, chroniqueur, reçut pas moins de cinq pigeons, dont deux portant message identique, qu'il accommoda de raisins marinés et de citrons confits.

Espineux, chroniqueur, s'en fut d'un pas allègre détailler programmes et promesses, comme le jour passé.

Troisième visite fut pour VOUS, liste comportant nombre conséquent de soldats, justifiant long paragraphe de sous-détails intestins du fonctionnement supposé idéal de l'armée toulousaine. Programme était fort longuet, regorgeant de détails précisionnesques, de pattes de mouches, de renvois à la ligne, suffisant pour occuper deux pleines mandatures avec des conseillers nourris au bon grain lors des festins comtaux. Chose était allécheante, mais manque de modestie était patent. Liste prétendait relever le Comté, combler vides immémoriaux, rescusiter fonctions moribondes, consulter tout un chacun, et mener à bien moults projets novateurs.Fut dit que chevilles enflées procuraient travail journalier aux savetiers.

Dernière visite fut pour Avenidor, liste menée par le Bon Comte Natale-le-Muet, homme qui s'était acharné corps et âme pendant toute la durée de sa mandature à osciller entre immobilisme et chaos. Stand était fort gracieusement présenté. Discours alléchant, consistant à promettre choses déjà promises afin que promesses ne fussent point oubliées et perdurassent. Fut noté fort ingénieuse idée que la Chancellerie devinse indépendante du Conseil Comtal. Ainsi alliances seraient faites et défaites, paix signées et guerres déclarées sans que ni le Comte ni les Conseillers élus ne vinsent y mettre leurs pieds sales et leur nez morveux. Chancelier deviendrait alors maître à vie du Comté, recevant serments, allégeances, festins grandioses et pierres précieuses.
--Espineux


En ce cinquante-cinquième jour du règne de Natale-le-Muet, tressautement remua la torpeur dans laquelle dormait le Conseil Comtal. Cinq jours restant, empressement fut fait à faire croire au peuple que travail colossal avait été accompli, quand indolence et négligence avaient marqué ce règne d'une pierre noire.


Espineux, chroniqueur lut rapidement texte sur récompenses comtales, admirant colliers d'or et médailles de soie. Rumeur fut faite que le traitre Namaycush ainsi que ses comparses seraient les premiers décorés, le Bon Comte Natale-le-Muet souhaitant du plus profond du coeur leur montrer l'amitié en laquelle il les tenait. Fut également dit que décorations pourraient être achetées contre écus sonnants, et que pour six cent douze écus, médaille d'Officier était octroyée. Double était demandé pour Commandeur, quintuple pour Grand Croix.

Peuple prêta au demeurant fort peu d'attention à cette annonce, traditions immuables réservant récompenses aux courtisans zélés, proches amis, et cousins au quatorzième degré.


Pleurs furent entendus. Mouchoirs furent sortis. Annonce du départ du Chancelier Alzarus sonna le départ du dernier fossile du pouvoir comtal, homme présent sur le berceau du Comté dès les premières heures, attaché à son poste comme une moule à son rocher. Rumeur fut aussitôt faite que promotion serait accordée à Vice-Chancelier, et que le coeur du bon Natale balançait entre s'octroyer le poste à lui même afin de couvrir pactes obscurs avec les félons du Royaume, ou l'offrir à la corrompue Juge Katou afin que Toulouse devinse havre de brigands de tout poil fuyant toutes justices. Nom de Raphael83 ne fut point mentionné, homme étant par trop discret quoique fort ambitieux, ayant un jour fait vénale proposition d'acquérir un fief contre écus d'ors afin de porter titre de noblesse non mérité. Pareil signe ne pouvait tromper. Le Sans Nom, une fois de plus, posait sa patte griffue sur les terres de Toulouse, et faisait main basse sur les âmes noires des plus corrompus des sujets.
Titcanard
y'a pas à dire, je suis totalement fan de ton style!

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--Espineux


En ce soixante-quatrième jour du règne de Natale-le-Muet, Espineux, chroniqueur, fatigué, sale, affamé, s'extirpa péniblement du tunnel qu'il creusait depuis maintenant sept jours et sept nuits et recouvra la liberté. Car le Bon Comte Natale-le-Muet l'avait fait arrêter et enfermer en cachot fort sombre et humide, afin qu'il n'influençât point la foule par des propos dérangeants. Grattant de sa cuillère la paroi du cachot, Espineux, chroniqueur-prisonnier, avait réussi à se frayer un chemin à l'air libre, déjouant la vile manoeuvre du Muet qui tentait de museler la presse.


Energie du désespoir avait été déployée par Natale-le-Muet dans ses jours de règne, afin de redorer blason d'un mandat falot afin que seul point notable ne resta point augmentation des impots pour financer une éphémère gloriole et émeutes populaires suivies de subtil et fort discret retournement de veste suite au décret interdisant cultures céralières et maraichères au jour qu'il plairait au pouvoir.


Ainsi, Concordat fut signé, le Bon Comte Muet octroyant abusivement seigneuries aux Prélats de l'Eglise afin qu'ils y jouissent de droits et privilèges divers. fut dit qu'interdiction de pareil octroi de seigneurie par la hérauderie était fait connu et assumé. fut dit que telle promesse avait été faite par l'ancien héraut Natale-le-Muet afin qu'Evêques assoiffés de terres et de pouvoir fermassent les yeux sur les concessions faites aux hérétiques que le-dit texte instituait comme légitimes en le Comté. fut dit que l'Evêque de Rodez, Monseigneur Zoélie, avait fait apprêter bucher en sa Seigneurie de Réalmont et que l'hérétique Ryan_ , cathare avoué et reconnu en le Comté, serait brulé à l'aube du premier dimanche de juin.


Ainsi, traité d'alliance dicte "Pyrénéenne" fut présenté au bon peuple de Toulouse comme l'oeuvre majeure et ultime de la moribonde diplomatie toulousaine. fut dit qu'adoption dudit texte avait entrainé démission du fort distant Chancelier Alzarus, qui, ne pouvant plus tirer ficelles et ourdir complots avec les puissances étrangères, s'était trouvé fort courroucé. fut dit qu'alliance était oeuvre d'une dénommée Ingénue, Béarnaise, diplomate de longue date et fraiche élue Comtesse en ces terres de l'ouest, et non point du chancelant Chancelier, ou de ses sous-secrétaires gratte-papier.


Espineux, chroniqueur, s'enquit alors du nouveau conseil élu par le peuple toulousain. fut dit que les douze ne parvenaient point à élire le Comte, que troisième tour de vote était fort avancé, qu'il serait suivi d'un quatrième, puis d'un cinquième tour, après quoi autorités Royales examineraient la situation en Toulouse et donneraient le trône à l'héritière de Carles de Castelmaure, bien qu'elle ne fut ni élue, ni candidate, ni même résidente en le Comté. fut dit que Natale-le-Muet craignait tant que trône comtal lui soit enlevé qu'il ne le quittait point, y mangeant, dormant et faisant des poulardes en parchemin pour passer le temps. fut dit que LadyPassion, courtisane de son état, assoiffée de pouvoir comme un vampire de sang, rêvait à voix haute de pouvoir enfin porter la couronne pour laquelle elle avait offert ses charmes aux feux Comtes C. et K. dont nous tairons les noms pour ne point froisser les oreilles des jeunes enfants en disant tout haut ce que tout Toulouse disait tout bas. fut dit que Geoker, Lieutenant de Toulouse, tenait armée aux pieds du chateau afin de s'emparer du trône par la force s'il ne lui était pas donné par les urnes. fut dit tout cela, et moultes choses encore, que la chronique nota en ses carnets afin d'en vérifier la véracité.
Duflan
duflan venait tout les jours lire les nouvelles donné par espineux.
Excellent et drôle, il aurait aimer le remercier de vive voix



merci beaucoup, pour votre chronique
Natale


Natale passât par là et prît le temps de lire une chronique posée ici malencontreusement, allez savoir pourquoi ou comment, d’ailleurs.
En tout cas il avait bien rigolé à certains passages, pour d’autres, bon… ils illustraient un avis tout à fait partial, n’hésitant d’ailleurs point à porter le préjudice sur tout l’entourage de sa personne. Seul un encapuchonné pouvait réaliser de telles œuvres. Pour sa part, lui Natale, avait signé et scellé chacun de ses actes.

Heureusement il avait une plume de circonstance pour cette « chronique » de circonstance d’ailleurs et posât à la fin quelques mots de remerciement :

Citation:
Très estimé Espineux,

Je vous remercie pour ce bon temps passé, semble t-il, en votre compagnie.
Votre chronique est un réel hommage, si si vraiment, car il en faut des gens comme vous qui se lèvent chaque matin pour écrire quelques paragraphes. Et je suis tout à fait honoré que chacun d’entre eux, chaque jours que le Très Haut a bien voulu nous accordé, me soit consacré. Vous me voyez flatté de la lecture d’un tel ouvrage.

Cordialement.


Natale Adriano Dario D’Ibelin
Senher de Santa-Maxima





Sur la forme : j’aime bien le style moi aussi

Sur le fond : peut mieux faire, je m’explique.
Que l’ambition derrière soit de pourrir un perso, en l’occurrence le mien, à travers une chronique, et donc en narration, en lui prêtant des gestes, des actions et surtout des intentions sans qu’il ne puisse y répondre – voir première intervention hrp d’un joueur qui demandait aussi à pouvoir faire participer son perso aussi – voir même en s’en prenant à son entourage, c’est bas. C’est ça du RP !? Non ça n’en a que l’apparence à travers un balisage -rp-.
Sinon j’ai moi aussi tout à fait apprécier la chose et toute « l’impartialité » de la démarche également.

4 pages pour mon perso tout de même ! Merci !
Bonne continuation !

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--Espineux


Il y eut un soir, il y eut un matin, et se leva sur le Comté de Toulouse l'aube d'un jour nouveau: le règne de Katou-la-Corrompue.

Urnes avaient parlé, mains avaient été graissées grâce aux écus extorqués en échange de jugements cléments.

Espineux, chroniqueur, regarda d'un oeil las la fort longue et interminable liste des procès en attente de jugement, et la fort fort longue liste des dossiers poussiéreux ajournés. Mandature de Katou-la-Corrompue au poste de Juge avait été fêtée par tous les malandrins comme règne faste permettant délits impunis. La perfide Arfadette, fut-maire de Castelnaudary dont elle avait vidé les caisses, restait libre comme l'air de par ses liens d'amitié politique avec l'ancienne juge.

fut dit qu'ayant maintenant en ses mains le pouvoir suprême, interdiction avait été faite au Prévot et au Procureur d'instruire procès sans son accord, faute de quoi ils seraient jetés aux fers pour Haute Trahison. fut dit que le Spinoziste Excelsior héritait du retard accumulé par pénitence pour ses croyances semi-hérétiques.

fut noté attribution des postes, donnant aux têtes de liste perdantes postes honorifiques et décoratifs, afin qu'il ne puissent exercer rôle opérationnel d'aucune sorte. Ficelle était fort grossière, mais subtilité n'était point attribut Katou-la-Corrompue.

fut dit que durant la mandature de Katou-la-Corrompue, Comté de Toulouse serait soumis aux règles de l'Ordre de Santiago donc la Comtesse était Sénéchal. Rumeur fut faite que les autres Ordres devaient prestement quitter le Comté. Rumeur fut faite que Concordat inique octroyant privilèges indus aux suppots de Spinoza et aux cathares avait été dénoncé dès l'aube, que non baptisés seraient enchainés en convoi et menés de force aux mines jusqu'à ce qu'ils reconnaissent la gloire de la vraie foy.
Excelsior


Excelsior, le nouveau Juge de Toulouse, qui passait sur la Grand Place non loin des quartiers spinozistes, observa une petite foule qui avait sans aucun doute l'habitude de venir en un coin du Capitol. Certains, et même la plupart, ricanait comme des ânes en rut. Ah donc ! C'était la fameuse chronique tant célèbre qui était une nouvelle fois affichée en libelle sur l'un des murs du Capitol. Hummmm... Tiens donc, bizarre que toutes ces assertions étranges... Quoique effectivement il se sentait un lourd poids sur les épaules en tant que Juge. Semi-hérétique ! un nouveau concept sans doute... Bon, la fin est une invention pure. De plus, en quoi la Coms Katou était-elle corrompue ??? et par qui ??? et sur quoi ??? Bien, bien, la suite allait être intéressante. Le Juge fit demi-tour et s'en alla vers la Prévôté...

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Duflan
Citation:
ricanait comme des ânes en rut


tiens c'est le printemps !
--Espineux


En ce quatrième jour du règne de Katou-la-Corrompue, lettre fort étrange fut déposée sur le panneau de la chronique. Peuple Toulousain put ainsi lire ultime prose du Comte Natale-le-Muet, homme qui tirait gloire jusqu'en Paris d'avoir augmenté impot comtal pesant sur le peuple dont il se disait issu. Parchemin fut pris d'une main tremblante par le chroniqueur. Lettre fut révérencieusement baisée, parchemin fut serré contre le coeur d'Espineux. Natale-le-Muet, membre éminent de la Guilde des Troubadours, homme si cultivé qu'il en devenait souvent inutilement pompeux reconnaissait la valeur de sa prose.


fut dit que Katou-la-Corrompue ne pourrait gouter la chronique pareillement que l'avait fait Natale-le-Muet. Pauvresse souffrait de difficultés d'élocutions, balbutiait à peine l'Occitan, et se ridiculisait chaque fois qu'elle tentait de décliner son titre dans une langue qui n'était point la sienne. fut dit qu'elle se faisait appeler au Louvre "Comtesse de lo de Tolosa" mais que pareille inanité verbale n'était point notée par les parlants de la langue d'Oîl, évitant ainsi que ridicule s'abatte sur le Comté.

Rumeur fut faite que Mestre Erig Hoda, Recteur de l'Université, avait reçu injonction de se rendre chaque jour en les appartements privés de la Comtesse, afin de lui enseigner rudiments de la langue locale, ainsi que bases élémentaires d'écriture et de lecture lui permettant de lire actes griffonnés au Conseil Comtal et de parapher les-dits actes sans que parchemin ne fut troué ou que plume ne fut cassée.

fut dit qu'après trois heures entières de dur labeur, après soixante-quatorze plumes et deux bouteilles d'encre, Katou-la-Corrompue tirant la langue comme une élève appliquée parvint à signer de son nom sans aide de son précepteur.


Grand Festoyement fut alors organisé en le chateau, où ne furent invités que les conseillers baptisés amis de la Comtesse Corrompue ainsi que sa proche amie la perfide Arfadette. Pages défilèrent avec plats de toutes sortes, rôti d'oie en croute porté sur un plateau d'argent fut réservé à la seule Comtesse, qui n'y toucha qu'après que trois gouteurs officiels se fussent assurés que nul poison n'y avait été versé. fut dit qu'un des gouteurs décéda dans la nuit dans d'atroces souffrances, laissant une veuve et cinq enfants, qui furent prestement chassés du Comté afin de ne point en perturber la tranquillité par de fort importunes revendications.
--Espineux


En ce cinquième jour du règne de Katou-la-Corrompue, stupeur et tremblement ébranlèrent le Comté. Rumeurs des plus étranges courraient sur les mines. D'aucuns les disaient fermées de la volonté du Commissaire aux Mines Shlomo-le-Spinoziste, d'autres les disaient éboulées, les boiseries rongées par les Castors du Procureur Aldec. LadyPassion-la-Courtisane fut vue faisant entrer charrois de pierre et de fer en le chateau, suant à grosse gouttes lorsqu'elle donnait elle même le fouet aux prisonniers.

Espineux, chroniqueur, eut vent d'étrange attroupement en place publique, et s'empressa de s'informer. Femmes s'évanouissaient, désespérés se jetaient dans la Garonne, avares courraient enterrer leurs biens. fut dit et clamé haut et fort que Viny-le-Malhonnête, Commissaire au Commerce, avait chargé les stocks du Comté de Toulouse sur pas moins de trente-trois charettes tirées par des couples de boeufs. fut dit que butin était gardé par sa complice, la perfide Arfadette, pilleuse de la mairie de Castelnaudarry.

Sifflets et huées furent entendus, lorsqu'avoeu fut fait de la complicité des deux malandrins dans le pillage jusqu'alors impuni de la mairie de Castelnaudarry, de la ruse employée par Viny-le-Malhonnête pour camoufler ce forfait à la population chaurrienne, lui qui s'était fait nommer intendant de la ville avant de s'en faire réélire maire.

Ainsi donc, ce triste jour voyait la concrétisation du complot ourdi par Katou-la-Corrompue. Car c'était elle qui avait jeté dans un recoin empli de poussière le dossier incriminant son amie Arfadette. C'était elle qui l'avait protégée pendant deux mois pleins, la laissant libre d'aller et venir à sa guise et de jouir du butin. C'était elle qui avait conspiré pour se faire élire Comtesse au troisième tour de vote, évinçant LadyPassion et ses tenues affriolantes ainsi que le sinistre Lieutenant Geoker, dans le but unique de nommer son ami Viny au poste de Commissaire au Commerce.

Ainsi donc, en ce jour, les amis et colistiers de Katou-la-Corrompue venaient de saigner à blanc le Comté de Toulouse.

Deuil Comtal pourrait être déclaré, appels aux dons pourraient être lancés, impots pourraient être augmentés, fait demeurerait pour la postérité: Katou-la-Corrompue, alors Juge de Toulouse, avait par son inaction complice laissé pareil fait se produire. Rumeur fut faite que la Comtesse écrivait déjà de sa plus belle plume ordre de ne point poursuivre ses amis, afin de pouvoir empocher sa part du butin, prenant ainsi exemple sur son prédecesseur Natale-le-Muet protégeant le félon Namaycush. Douanes furent fort discrètement mises en alerte, afin d'empêcher la Comtesse Corrompue de quitter le Comté.
--Espineux


Ce vingtième jour du règne de Katou-la-Corrompue vit le retour d'Espineux en terres Toulousaines. L'intrépide chroniqueur avait suivi la vile Arfadette et son compère le Viny-le-Malhonnête dans leur fuite. Cité de Carcassonne avait été traversée, palais des Archevêques de Narbonne avait été admiré, Pyrénées avaient été franchies au col du Perthus, Catalogne aride avait été traversée jusqu'à la bonne ville de Vic où les malfrats toulousains entreprirent de mener grand train en toute impunité. Bon or toulousain fut changé au poids contre escudos d'or espagnol, bombances furent faites en taverne, vêtements précieux furent achetés. Espineux, chroniqueur, convaincu que les malandrins ne s'arrêteraient pas là si justice ne faisait point son office, s'étonna qu'ils ne fussent poursuivis par les autorités catalanes. Trois jours ayant passé dans la bonne ville de Vic, l'intrépide chroniqueur soupesa sa bourse vide et fit choix de rentrer en le Comté de Toulouse.

Retour fut fort discret, barbe de douze jours le rendant méconnaissable, rumeurs le disant mort, enfui, cathare errant de ville en ville, marchand ambulant se voulant négociant en tapisseries.

Première visite fut pour le palais de justice, où minutes des procès en cours furent consultés, moyennant piecettes glissées au préposé. Fut ainsi connu que Viny-le-Malhonnête s'était adressé à son colistier le bâtonnier Dheimet-le-Petit afin d'être aidé dans sa défense. Verdict n'avait point encore été rendu, procès lambinait à dessein, ultime vile manoeuvre d'un petit groupe qui avait dupé le peuple pour s'emparer du pouvoir.

Peuple Toulousain s'était enflammé sur la question, supplices avaient été réclamés, culpabilité et complicité de la Comtesse avait été évoquée à mots couverts alors même qu'ycelle vantait les bienfaits du pillage, jugeant l'union des conseillers contemplant caisses vides et se serrant les coudes dans l'adversité chose meilleure qu'économie saine et comté renommé.

Puis lassitude avait fait son oeuvre, peuple se désintéressait maintenant de l'enlisement des procès, ayant perdu foi en la Justice du Comté.
--Espineux


En ce vingt-et-unième jour du règne de Katou-la-Corrompue, fut noté délabrement tel de l'estrade des criées que nul conseiller comtal, et encore moins la Comtesse, n'osait y poser pied de peur de périr dans un effondrement. Caisses vides ne permettaient plus entretien de ce lieu de rencontre bon enfant entre peuple toulousain tant chanté par les listes lors des campagnes électorales et les élus aux chevilles gonflées suite à nombreuses montées d'escaliers en haute tour d'ivoire. Saradhinatra, Prévot de Toulouse et Peste de Lescure, appliquait à la lettre ordres comtaux "laisser les fauteurs de trouble hurler sur l'estrade vermoule jusqu'à ce que mort s'ensuive". Ainsi peuple toulousain fut soumis 4 jours durant aux criaillements de la borgne mairesse de Castres, hurlant après le Conseil comme s'ils lui avaient crevé son dernier oeil.

Pauvresse fustigeait l'édit de Natale-le-Muet interdisant emploi agricole sous qualifié, et répétait à qui voulait l'entendre que travailleurs étaient refoulés à l'entrée de la carrière de pierre. Lui fut répondu un silence poli, d'aucuns diraient indifférence glaciale. Puis nécessité barbare du sacrifice de quelques innocents fut établi comme vérité par Katou-la-Corrompue.


Espineux, chroniqueur, pensa l'affaire ainsi close. Règne du mutisme faisait nouveaux émules en Toulouse, indifférence des habitants grandissait de jour en jour. Pouvoir en place tenait les bonnes villes, plaçant amis, parents, cousins au treizième degré, cumulant postes et mandats afin que nulle nouvelle tête ne perturbe le fragile équilibre. Voix contraires se faisaient parfois entendre, aussitôt ramenées à l'ordre par emprisonnement, exil forcé, menaces, empoisonnement du cheptel, tentatives de corruption parfois réussies.


Hors donc, Espineux, chroniqueur, fut fort surpris de découvrir en la grande gazette "AAP" point de vue fort peu partial colporté par Porte-Parole Comtale Lily Jane. Indigence des Castrais fut mise sur le compte du pillage des caisses comtales par Viny-le-Malhonnête, l'accusant fort étrangement d'avoir réduit le nombre de places à la carrière de pierre, alors même que Maïryan-la-Borgne pointait du doigt décret empêchant les vagabonds de travailler aux champs.

Avoeu public fut fait que mairies ne payaient point impot comtal, bien que le levant chaque quinzaine. Rumeur enfla que nombre de Toulousains, outrés de voir qu'argent si durement gagné avait par négligence et complicité servi à alourdir poches de malandrins ayant des amis hauts placés, se refusaient à payer taxe, dime, champart, droit d'afforage et de banalité tant que coupables n'auraient pas été dument chatiés.
--Espineux


En ce vingt-troisième jour du règne de Katou-la-Corrompue, rumeur fut faite que discours comtal avait été prononcé en la plus stricte intimité, réunissant sous tente déserte le Coms et proches conseillers désireux d'obtenir titres et terres par courbettes serviles. Nul défilé populaire, nulle foule en liesse, nuls jongleurs et cracheurs de feu, nuls trouvères chantant hauts faits du nouveau Coms, nuls vendeurs de pommes au sucre délestant les gourmands de quelque écu. Austérité succédait aux frasques et débordements. Fut dit que Katou-la-Corrompue versa larme sur le pillage, et remercia toulousains d'avoir porté sa liste au pouvoir, reniant bien vite son ancien colistier Viny-le-Malhonnête.

Espineux, chroniqueur, éprouvant besoin de s'en remettre aux bonnes graces d'Aristote pour la sauvegarde du Comté, s'en fut se recueillir en l'eglise de son village. Porte fut trouvée close en la bonne ville de Toulouse, comme il en était de même en la bonne ville de Castelnaudary et en la bonne ville de Foix.Diacre et enfants de choeur furent interrogés. Curés à la foi chancelante avaient été nommés , luronnes et ripaille leur manquaient, presbytères avaient été prestement désertés. Examen des registres paroissiaux révéla élément inattendu: paroisses désertées dépendaient toutes de l'Evêque Hardouin, dont il se disait qu'il n'avait signé concordat avec Toulouse que pour se voir octroyer seigneurie. Horsdonques, seigneurie tardant à être reconnue en la Hérauderie, ou demande n'en ayant point été faite par Natale-le-Muet en son règne, Evêque Hardouin se sentant floué, berné, cocufié, ota prestement curé de ses paroisses afin que pouvoir en place comprenne l'étendue de son pouvoir.


Peuple Toulousain se trouva ainsi privé de guide spirituel. Lieux de perditions fleurirent en la capitale. Troquets, filles de joies, tavernes servant fort mauvais alcool s'étendirent telle une moisissure. Nul ni personne n'attirait les ames perdues vers la grandeur Aristote. Assemblées en tavernes remplaçaient offices à l'eglise.Pis encore, cultes étranges attiraient à eux les faibles ames. Adorateurs du Sans-Nom se réunissaient en plein jour et en place publique. Hérétiques de tout bord prospéraient.
--Espineux


En ce vingt-neuvième jour du règne de Katou-la-Corrompue, eut lieu évènement d'importance, tirant momentanément le Comté de son sommeil de plomb. Fut dit que grand banquet serait donné par Dheimet-le-Petit en la salle du tribunal, et que devant parterre de notables et prélats, avocats jureraient sur leur vie de faire échapper coupables des geôles du chateau. Idée de distraction fut appréciée de tous, tant ennui mortel plombait la contrée. Rumeur fut faite que la Comtesse Katou, prestement libérée des serments et allégeances, daignerait peut être se mêler à la foule. Katou-la-Corrompue ne se montrait que fort peu en public, préférant compagnie restreinte de ses fidèles amis, et craignant plus que tout l'estrade vermoulue des criées, ses aboyeurs hargneux et la vindicte du peuple trompé.

Espineux, chroniqueur, décida de tracer chronologie du Barreau sur un vélin enluminé, qu'il présenterait à genoux à Dheimet-le-Petit. Parchemins poussiéreux furent exhumés des archives, dates furent vérifiées, faits furent concordés, chronologie fut établie.


Citation:
De l'histoire glorieuse du Barreau Toulousain

Le 25ème du mois de Juin 1456, Carles de Castelmaure étant Comte, fut institué le Barreau Toulousain à l'initiative du procureur Lamis de Mélian, Baron de Tallard.
Le 20ème du mois de Juillet 1456, Carles de Castelmaure étant Comte, fut ouvert recrutement au poste de Bâtonnier.
Le 26ème du mois de Janvier 1457, Russocarine étant Comtesse de fer, fut nommé Dheimet-le-Petit au poste de Bâtonnier.
Le 19ème du mois de Mars 1457, Natale-le-Muet étant Comte, fut proclamé la liste des avocats reçus à l'examen du barreau.
Le 10ème du mois de Juin 1457, Katou-la-Corrompue étant Comtesse, fut annoncée cérémonie de prestation de serment des avocats encore vivants, afin qu'ils puissent exercer profession.


Espineux, chroniqueur, ayant enluminé le parchemin de lettrines illustrées des supplices qu'il sied aux coupables, s'en fut vers le lieu de ripaille où se pressait le tout-Toulouse. Hérétiques de tout poil étaient présent en force, provocant par leur seule présence l'Evêque Hardouin qui se refusait à quitter sa litière. Conseillers et notables empêtrés de leurs plus beaux atours se pressaient à la cérémonie, qui pour manger gratis, qui pour apercevoir l'invisible Comtesse.

Espineux, chroniqueur, tentant d'entrer en la salle qu'échos de voix disaient fort belle, fut prestement chassé par les gardes du Prévot Saradhinatra-la-Peste, craignant qu'attention populaire se désintérressat de la cérémonie pour demander autographes à l'estimé chroniqueur.






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