Clelia
La Flêche.. de bon matin.. ou plutôt un peu après midi.. Elle n'avait pas tellement dormi sur le chemin qui la menait à La Flêche. C'est qu'il y en avait des petits lapins à cette période de l'année. Le ciel étant dégagé, même au milieu de la nuit, la lune arrivait encore à éclairer suffisamment les routes.
Au matin, ils étaient arrivés. Premier réflexe la taverne. Elle l'avait obligé à boire une tisane. Au début, il y en avait trois mais voyant sa tête contrite, elle l'avait sauvé des deux dernières. Elle en revanche s'était faite avoir par quelques verres insidieusement glissés entre ses mains.
Quelques heures plus tard, elle se réveilla, ne sachant plus très bien ou elle était. Mais chose plus grave, elle ne reconnaissait pas la chambre dans laquelle elle avait dormi.. Moment de silence, d'incompréhension, quand même pas de questionnement parce qu'elle n'est pas en état.
La lumière des nuages l'aveugle.
Un long soupir. Elle se lève, cherche. Récupérant maladroitement ses vêtements, elle fait tomber une missive, reçue la veille, la priant de se rendre dans le Nord. Avisant alors une bougie dont la flamme brillait encore à une heure aussi avancée de la journée, elle en approcha la feuille et la regarda se consumer avec un petit sourire de satisfaction. Ce geste signifiait beaucoup et surtout qu'une page était définitivement tournée.
La suite de la journée fut assez morne, elle n'avait manifestement pas bien commencé et elle était d'assez pitoyable humeur, humeur qu'elle fit payer à son hôte. Arrivée à destination, elle se devait donc d'écrire à qui de droit pour dire qu'elle était saine et sauve et qu'elle allait reprendre la route.
Au matin, ils étaient arrivés. Premier réflexe la taverne. Elle l'avait obligé à boire une tisane. Au début, il y en avait trois mais voyant sa tête contrite, elle l'avait sauvé des deux dernières. Elle en revanche s'était faite avoir par quelques verres insidieusement glissés entre ses mains.
Quelques heures plus tard, elle se réveilla, ne sachant plus très bien ou elle était. Mais chose plus grave, elle ne reconnaissait pas la chambre dans laquelle elle avait dormi.. Moment de silence, d'incompréhension, quand même pas de questionnement parce qu'elle n'est pas en état.
La lumière des nuages l'aveugle.
Un long soupir. Elle se lève, cherche. Récupérant maladroitement ses vêtements, elle fait tomber une missive, reçue la veille, la priant de se rendre dans le Nord. Avisant alors une bougie dont la flamme brillait encore à une heure aussi avancée de la journée, elle en approcha la feuille et la regarda se consumer avec un petit sourire de satisfaction. Ce geste signifiait beaucoup et surtout qu'une page était définitivement tournée.
La suite de la journée fut assez morne, elle n'avait manifestement pas bien commencé et elle était d'assez pitoyable humeur, humeur qu'elle fit payer à son hôte. Arrivée à destination, elle se devait donc d'écrire à qui de droit pour dire qu'elle était saine et sauve et qu'elle allait reprendre la route.
Citation:
Mère,
Me voici arrivée à La Flêche, dont je repartirai dans un ou deux jours. Je ferai un passage à Saumur.
Il faut que nous reparlions de ce que je vous avais demandé comme une faveur, j'ai du me fourvoyer.
Qu'Aristote vous garde,
Clélia
Me voici arrivée à La Flêche, dont je repartirai dans un ou deux jours. Je ferai un passage à Saumur.
Il faut que nous reparlions de ce que je vous avais demandé comme une faveur, j'ai du me fourvoyer.
Qu'Aristote vous garde,
Clélia
Citation:
A Mon Père Charles de la Croix de Bramafan,
Père,
je me suis rendue à La Flêche d'où je devrai rejoindre de nouveau Saumur puis Thouars.
Prenez soin de vous,
Votre fille,
Clélia
Père,
je me suis rendue à La Flêche d'où je devrai rejoindre de nouveau Saumur puis Thouars.
Prenez soin de vous,
Votre fille,
Clélia
Puis une missive de la même eau à la Baronne Johanara. Bien enveloppées dans un enrobage de questions, d'affirmations, d'acclamations dont elle avait le secret et qui ne trompait personne d'autre qu'elle, elle lui contait ses dernières pérégrinations, donnant force de détails pour montrer que tous ses déplacements étaient totalement louables et très bénéfiques pour l'Anjou ainsi que pour elle-même. Elle ne réussit qu'à pondre une lettre insipide où ne transparaissait que trop le désarroi de la jeune fille. Heureusement, elle avait été concise pour ses parents, mais pour la Baronne, elle avait pris plus de libertés, à tort.
Alors qu'elle n'attendait pas de réponse de sitôt, ses deux parents étant en retraite, c'est une réponse de la Baronne qui lui parvint très rapidement. Cette dernière la conviait à venir la retrouver pour, disait-elle, lui conter ses derniers jours et ses projets.
Cela serait rapide. Ses derniers avaient été dédiés à des passages dans un sens puis dans l'autre dans les différentes villes d'Anjou, à des soirées bien arrosées, et ses projets se résumaient à aller retrouver un meilleur ami perdu en Limousin - pour sûr quelque chose se préparait là-bas - et une demie-soeur blessée, en territoire ennemi, c'est-à-dire en Bourbonnais-Auvergne.
Elle se présenta donc chez la Baronne le plus vite qu'elle put, persuadée qu'elles allaient deviser gentiment l'après-midi durant.