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[RP] Tous les matins, un pigeon se lève...

Trann
[... mon boulot, c'est de le trouver.]

Je m'étais temporairement racheté une conduite. J'avais joué les escortes pour une ignoble môme et sa camériste depuis l'Armagnac, tentant de réprimer mes penchants interlopes.

Mais là, depuis quelques semaines, en Bourgogne, mes doigts me démangent. Je chatouillais à quelques reprises quelques bourses de nobliots, et il m'avait fallu tout mon contrôle pour éviter de faire des bêtises. Me faire chasser du duché alors que je suis censé protéger deux mômes, ça ferait tâche, surtout auprès de la cousine.

Néanmoins, je sus nouer quelques contacts auprès des bas-fonds, et je pris sous mon aile un ignoble petit monstre, surnommé Moustique. Je vous jure, il est aussi agaçant qu'il en a l'air. Moustique et moi décidions donc de monter une bête arnaque...

Un matin, sur la grand place, entre les chalands.


ALLEZ M'SSIRES ET DAMES ! OU EST LA REINE DE COEUR ?

Une caisse de bois vide, trois cartes à jouer, Moustique en renfort dissimulé dans la foule pour couper quelques bourses. Le bonheur.
Le bonneteau m'a paru le plus simple à monter, peu de matériel, si je dois jarter à grande vitesse de la place, même les cartes peuvent être abandonnées sans scrupules.


Allez, 3 écus la mise ! A moins que vous ne soyez chanceux !

Je désigne un homme dans la foule, qui ne brille pas par son intelligence, je l'encourage à venir s'essayer. Mes mains, même si le doigt de l'une d'elle a un ongle manquant, sont agiles et battent les trois cartes. Je le laisse gagner, une fois, deux fois, l'enthousiasme agit, et il monte la mise. Cinq écus, dix écus, et hop...

Quel dommage, vous avez manqué la reyne !

Et pour moi de rafler la mise. Quelque part, une matrone va sermonner son idiot de mari ce soir pour s'être fait embobiner.

La Reyne de Coeur ? Ou est la Reyne de Coeur ?

[topic ouvert à tous, bien entendu]
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Yliade
[illusions dérisoires]


    Elle donna une légère tape derrière l'oreille du gamin voleur. Fallait être crétin pour se laisser embobiner par ces saltimbanques à deux sous ! Savent faire les zigotos pour égayer la galerie, ça oui, mais pas que. Elle connaissait le filon. Ils sont toujours deux. Si ce n'est plus ! Toujours. Et elle s'était pas trompée. L'un d'eux ne tarda pas à montrer le bout de son nez coquin. Ses doigts agiles prêts à bondir sur la première bourse digne de ce nom. Mais il n'eut rien à chiper chez elle et repartit avec l'esgourde un peu rougie. De toute façon, il aurait été déçu. Baste, y avait bien de quoi faire dans l'tas, elle ne s'en fit pas pour eux. D'autant que celui aux cartes semblaient s'en sortir admirablement bien. Pas un petit débutant. Non non. Un bel arnaqueur. Et un beau parleur avec ça. Voila ce qu'il était. Malfrat. Il n'existait plus puérile rapine dans l'art qu'était le vol.

    « - Allez, 3 écus la mise ! A moins que vous ne soyez chanceux !

    La veine n'a rien à voir là d'dans. Menteur ! Escroc ! Bouseux.

    - Quel dommage, vous avez manqué la reyne !

    Au moins un qui mangera chaud ce soir. Peuh. Elle ne sut alors pour lequel des deux elle ressentait le plus de dégoût. L'arnaqueur ou l'arnaqué ?

    - La Reyne de Coeur ? Ou est la Reyne de Coeur ?

    Sans doute le détroussé. Pis que ridicule, il avait été lamentable. Ne pars pas la queue entre les jambes et la tête basse comme ça ! Allez corrige le ! Que ça cogne, que ça saigne. Que les jurons fusent et l'alcool coule à flot ! Quel poltron ! Voila ce qu'elle aurait voulu lui cracher en pleine figure. Ce que, d'ailleurs, elle se contenta de penser bien fort.
    Et la Reyne hein, où est c'qu'elle était celle là ? Trois piécettes claquèrent sur l'attirail de fortune.

    - Trois écus c'est bien ce qu'il te faut ?»

    Qui sera l'escroqué cette fois ?

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Trann
[Car nous ne sommes probablement pas si différents]

J'affiche mon éternel sourire benêt quand une candidate se présente. Il ne faut surtout pas avoir l'air trop intelligent, sinon les gens sentent que vous pouvez les rouler. Je la détaille, rien à ronger sur l'os, vraiment pas mon type de gueuleton.

Trois écus gente dame, c'est bien cela !

Peut-être que je flaire qu'elle est plus maline que je ne veux bien le croire. Mais qui serait assez idiot pour jouer au bonneteau alors qu'il sait parfaitement qu'il va perdre ?
Je lui présente la carte de la Reyne de Cœur, Judith de son petit nom.


Trouver la Reyne de Cœur, coincé entre le Roi de Pique et celui de Trèfle, c'est tout ce que vous avez à faire.

David et Alexandre sont fourbes, nul doute que la jeune femme verra un sort identique aux précédents concurrents lui advenir. Je pose la Reyne au milieu et commence à mélanger les trois cartes. Je n'ai pas à le faire vite, il faut bien qu'elle gagne pour que naisse l'appât du gain.
Quelques passes, et je lui demande de me désigner la Reyne.


Alors gente dame, êtes-vous chanceuse aujourd'hui ?
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Yliade
[qui peut seulement prétendre savoir ce qui adviendra ?]


    « - Trois écus gente dame, c'est bien cela !

    Sourire ironique. Pour qui la prenait-t-elle le mouflet ? Pour la première sotte venue ? Mais puisqu'il jouait les idiots, pourquoi ne pas en faire autant ? Mais savait-elle au moins jouer ?
    Judith enchantée.

    - Trouver la Reyne de Cœur, coincé entre le Roi de Pique et celui de Trèfle, c'est tout ce que vous avez à faire.

    Ce qui lui arracha un léger hochement du menton. T'as vu gamin, j'ai compris le truc ? Mais fais gaffe, je ne serai pas aussi facile à berner que tes autres poires.
    Mais que diable était-elle venue faire dans cette galère ?
    Les cartes se mêlèrent et se confondirent entre les doigts souples du bateleur pour finalement retrouver leur position initiale.

    - Alors gente dame, êtes-vous chanceuse aujourd'hui ?

    Et, tout en pointant le billet qui lui semblait et se devait d'être le bon, elle en profita pour jeter quelques discrètes paroles au creux de l'oreille du môme.

    - Et vous, la chance ne vous sourit plus à vous et votre jeune ami que votre seul gagne pain soit ce jeu si peu ragoûtant ?

    Où te caches-tu ma belle Reyne de Coeur ?

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Trann
[Qui sait mène le jeu ?]

La donzelle désigne une carte, que je retourne pour lui montrer. C'est bien la Reyne de Coeur qui a été trouvé. Et les quelques chuchotis de mon adversaire, puisque c'est ce qu'elle devient en cet instant, me parviennent à l'oreille.
Mon sourire ne quitte pas mon visage. Il faut que pour les badauds autour, tout se passe normalement, avec facilité. Et j'ai déjà affronté bien pire dans ma carrière. Et d'une voix assez forte pour attirer l'attention, je renchéris.


Oh, vous voulez donc monter la mise ? Est-ce bien raisonnable ? Mais soyons fous !


Je lui représente la Reyne de Coeur à nouveau, tout repose sur le bluff, peut-être est-elle du guet, prête à me mettre la main au collet pour escroquerie ? Mais elle aurait été une honnête femme qu'elle aurait dénoncé la tricherie à haute voix, provoquant un lynchage envers ma personne. C'est donc autre chose... Surement pas de la pitié, ni de la compassion... Je réfléchis, tandis que mes mains battent les cartes, et je réponds d'un murmure.

La vie n'est qu'un jeu, est-ce si important qu'il soit honnête ?


Et à nouveau, d'une voix de forain.

Alors, trouverez-vous la Reyne de coeur, gente dame ?
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