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Aux nobles instincts.

Thufthuf
[Au bain]

Quelques clapotis, un trait noir sur la peau blanche, et la voilà à nouveau près de lui. Très près. Mains sur ses épaules, elle reprend là où elle s'était arrêtée. Un baiser déposé dessus ne la déconcentre pas. Ses gestes, toujours habiles, toujours provocants.

Un frôlement de la poitrine sur le torse musclé de l'homme des champs, un souffle dans le cou qui le fait frissonner, un trop bref accrochage entre leurs pubis. Tout dans ce bain n'est que suggéré, proposé. Mais rien n'est donné. Pas encore. Le silence qui règne, seulement troublé par les bruits de l'eau, rend l'instant encore plus solennel, plus magique.

Tout s'arrête et elle est à nouveau debout, devant lui, telle une Ondine, ruisselante. Le voile qui la recouvrait est maintenant collé à sa peau diaphane, dévoile chaque muscle, souligne chaque courbe. Les gouttes qui coulent le long de son corps suivent les couloirs complexes dessinés par le vêtement avant de tomber en rythme dans le baquet. Elle est magnifique, et elle le sait. Peut-être un peu trop pâle au goût de ThufThuf. Mais, en cette occasion, tout concourt à ce que cela la rende plus désirable encore.

Un nouveau souffle dans son cou, près de son oreille, l'électrise. Tout on corps est parcouru d'un frisson impossible à réprimer. Il note qu'elle tremble légèrement, elle aussi. Sûrement, l'eau qui stagne dans ses vêtements la refroidit. Pas le temps d'y réfléchir, elle est déjà repartie, lui offrant la meilleure vue sur une des plus belle pleines lunes qu'il ait eu le loisir d'admirer. Ronde, charnue, blanche.

Le visage est à peine tourné vers lui qu'il est déjà près d'elle, mains posées sur le rebord du baquet, de part et d'autre de son corps. Bouche posée dans le cou, lèvres effleurant la peau, murmure masculin:


Si suite il y a, elle se fera à visage découvert et regard ouvert... et vu ses réticences, je tâcherai donc de gagner la confiance de Madame avant. Si tant est qu'elle pense que je puisse garder sa porte...

En d'autres circonstances, il aurait peut-être cédé à la tentation de la suivre dans ses draps le soir-même, et de calmer la crampe qui lui tordait le ventre. Mais il aurait déjà assez de mal à expliquer à Anyya pourquoi il sentait le thym, le romarin et la lavande alors qu'il est censé revenir d'une journée éreintante aux champs. Inutile d'y ajouter l'odeur du stupre et des nobles parfums qui embaument Madame et son établissement.
--Madame.


[Au bain]

Le son de l'eau qui bouge l'alerte avant même qu'elle ne sente sa présence, son corps tout proche et les lèvres l'effleurant d'un murmure. Elle ferme les yeux un instant, s'abandonnant au frisson qui la parcourt. Lorsqu'elle les rouvre, c'est pour reculer, à peine, frôler l'épiderme proche de sa tunique... de sa tunique et de la chair qu'elle contient.

Reculer pour mieux sauter, ou sortir du baquet, c'est selon. Elle se retourne ensuite vers lui, tend une main comme pour l'aider à la rejoindre, se contentant de laisser ses ongles glisser - et non pas griffer - sur le torse nu qui se présente à elle. Elle sourit, elle aussi elle aime jouer.


- Je vous embauche.


Voilà, c'est dit. Avec une désinvolture propre à Madame, les mots sont égrenés clairement. Plus de chuchotis, pas pour ce soir. Elle s'éloigne ensuite, gardant son capuchon trempé, et se défait de sa robe, la laissant tomber au sol, une fois perdue dans la pénombre. Madame s'essuie. Les gestes sont calculés, elle sent le regard de son portier sur elle. Le fond de l'air est frais. Elle farfouille dans un tiroir et ressort une tenue de gaze, sensiblement pareille à la précédente.

Le capuchon suit la robe trempée, révélant cette fois toute sa chevelure sombre, tombant en cascade sur ses reins, elle reprend la lourde cape de l'accueil, ajuste la capuche, puis revient vers lui.


- Vos tenues seront fournies, vous pourrez avoir une chambre, à l'étage, si vous le désirez, et je vous attends tous les soirs, ici même, votre hygiène se doit d'être parfaite. Vos journées sont vôtres. Si une de mes filles vous plait, il sera possible d'avoir ses faveurs, mais cela sera ôté de vos gages.

Elle l'observe sans se départir de son sourire, marche autour de lui, le regardant, amusée. Elle lui tourne autour au sens propre du terme, elle s'approche à nouveau, vient déposer un baiser en dessous de son oreille - à moins que ce ne soit sa langue qui le goute ? - puis murmure, à nouveau, suave, féline.


- Un jour, peut être... Vous céderez malgré le capuchon...
Thufthuf
[Au bain... Mais plus pour longtemps.]

Cette fois, elle tremble pour de bon. Il voit le frisson la parcourir toute entière, faire bruire l'eau autour de ses mollets. S'il fallait encore une preuve qu'il n'est pas le seul à être sous le charme, elle était là. Un frisson ne se contrôle pas plus qu'une étincelle dans le regard.

Un nouveau contact, plus prolongé. Croupe féminine sur un bas ventre masculin. Un délice, un de plus. Peut-être le dernier de la soirée. Elle sait y faire pour aguicher, enjôler, emprisonner un homme. Mais pour ce soir, sa décision est prise. Et ce n'est pas les ongles qu'elle fait glisser sur son torse qui vont le faire changer d'avis. Ni le sourire aussi charmant que diabolique qu'elle lui décoche.

Le sien lui répond et il la laisse partir, suivant des yeux les ondulations de son corps. Depuis leur arrivée dans la pièce, il a eu le temps de s'habituer à la pénombre, et c'est avec délectation qu'une fois sorti du baquet il la regarde se dénuder. Dans la semi pénombre, le reflet des flammes l'habille plus joliment que n'importe quelle soie précieuse. Les gouttes d'eau parsemant sa peau sont autant de miroirs qui scintillent tels des diamants bruts. Les cheveux de charbon qui coulent le long de son dos contribuent à l'image de mirage que son teint pâle lui confère.

Elle est revenue, a égrené ses conditions puis s'est refaite fauve. Toujours nu, il se laisse faire, observe lui aussi. Quand elle se penche, la main de l'éclopé se fait serre, glisse sous la capuche, se referme autour de la nuque. Lui aussi murmure. Provocant.


Je croyais vous l'avoir dit... les faveurs d'une femme, je ne les achète pas... je les gagne...

Silence, le temps de mordiller une oreille, yeux fermés pour éviter une querelle.

Quant à votre capuche... elle tombera et je vous admirerai toute entière... ou pas du tout!

Il se redresse, ôte sa main. De la nuque qu'il enserrait, il connaît maintenant tout. Le grain de la peau, son épaisseur, la douceur du cou. Peut-être un indice pour la démasquer, peut-être pas. En ce moment, il s'en moque. mais un jour, qui sait... L'information pourrait être utile. Nouveau sourire, franc, honnête.

Je logerai en ville, Madame. Et prendrai mon service d'ici une semaine, si Madame veut bien me le permettre. J'ai... quelques détails à régler d'ici là. Dans les deux cas, veuillez accepter tous mes remerciements pour la soirée que nous venons de passer.

Et ThufThuf de claudiquer vers la table récupérer ses effets, commencer à les remettre.
--Madame.


[Au bain, encore un peu]

C'est à son tour de fermer les yeux, pas pour éviter une querelle, non, juste pour savourer le contact des dents sur son oreille, et profiter du murmure. De la main, également, sur sa nuque. Nul mouvement de recul de sa part, non, elle apprécie les initiatives.

Alors que le murmure s'éteint et que sa nuque se retrouve libre de la douce serre, elle est sûre que pour ce jour, elle ne sera pas satisfaite. Elle n'est pas prête à faire la concession qu'il demande, pas encore. Et puis elle a confiance ! Il craquera avant elle. On ne lui résiste pas, cela n'est jamais arrivé et n'arrivera jamais.

Le sourire est rendu, la situation lui plait, beaucoup. L'homme également, surtout depuis qu'il est propre. Elle acquiesce à ses dires, doucement.


- Vous commencerez donc la semaine prochaine. En espérant que la place ne soit pas prise entre temps, il faut bien que mes filles soient protégées !


Sourire qui se fait mutin. Il est engagé et il le sait, elle compte bien sur sa présence. Dommage qu'il ne loge pas ici, cela ne lui aurait pas déplu de l'avoir sous la main. Tant pis, il prendra sur son temps de travail, lorsqu'il lui cédera.
Elle l'accompagne, lui prend les vêtements des mains pour mieux en apprécier la taille, effectue, encore, quelques mesures à vue d'oeil, pour les tenues prévues. C'est elle qui lui lace les braies, pour le plaisir de la vue, de ses mains qui effleurent, toujours. Les gestes sont légers, Madame n'est pas brute, pas à ce moment des choses.

Dans une semaine, elle lui ôtera elle même, avant qu'il ne glisse à nouveau dans le bain, pour être parfait dans la tenue qu'elle commandera dès le lendemain, chez Cianfarano. Tout le monde y est vêtu, jusqu'à la petite servante... Pucelle ? Il va falloir qu'elle vérifie. Réjouie, déjà, à cette idée. Il va falloir l'éduquer, celle-ci, il y a tout à lui apprendre...

Elle termine le rhabillage par un baiser, à peine, effleurement de ses lèvres au coin de celles du boiteux. Elle incline la tête de côté, mimique dont elle devrait se défaire, par trop habituelle lorsqu'elle songe. Sa tenue sera assorties à la sienne, c'est décidé.
Elle lui tend sa canne.


- A-t-elle une quelconque importance à vos yeux ou pourrais-je vous en fournir une nouvelle ? Si vous y tenez, il faudra l'entretenir.

Jusqu'au moindre détail... Un dernier regard, puis elle sort, laissant là la pièce en désordre, et un Portier tout habillé, fleurant bon la Provence. La porte est laissée ouverte, pour qu'il la suive encore. Dans le couloir, puis dans la salle, elle parle, doucement.

- La visite sera faite un autre jour, je vous présenterai les filles.

Elle déverrouille la porte qui donne sur la rue, va pour l'ouvrir avant de se retourner vers lui, toute proche, encore. Juste le temps d'un sourire et de s'écarter, d'un pas, lui laissant là le passage.
--Rose_et_marguerite


[Dortoir des filles, sous les combles]


- Marguerite ? C'est toi qui as pris mon peigne ?
- Dans le tiroir de la coiffeuse, bécasse !


Ces demoiselles venaient de sortir du bain, il fallait à présent se préparer. Assise sur un tabouret, et nue, l'aînée des jumelles, Rose, était affairée à se coiffer, tandis que sa sœur Marguerite, croupe en l'air, enfilait une paire de bas de soie.

- Attends, je vais t'aider.

Ce soir, l'heure n'était pas à la chamaillerie... C'était leur premier jour avec Madame, la nouvelle patronne. L'ancienne, la mère Lulu comme elles l'appelaient, avait fini par prendre sa retraite, et avait revendu son établissement à leur actuelle maquerelle, dont elles n'avaient jamais vu le visage, mais qu'elles savaient riche comme Crésus, à en juger par la qualité de ce qu'elles auraient à porter ce soir. Il fallait donc qu'elles soient impeccablement mises des pieds à la tête, en passant par d'autres endroits stratégiques ; Marguerite entreprit donc de peigner les longs cheveux bruns de sa soeur et de les nouer, un lâcher de cheveux en pleine action étant toujours plus prompt à aider le client à redoubler d'ardeur à la tâche... Et à finir plus vite, avantage indéniable dans la majorité des cas.

Mais à propos de Madame, les spéculations allaient bon train, entre Rose et Marguerite.


- Tu sais, sa capuche, c'est peut-être parce qu'il faut qu'elle se cache !
- De qui ? Ou de quoi ?
- Tu sais bien ! Peut-être que c'est une dame de la haute... La femme d'un monsieur très savant de l'université, ou d'un qui a un hôtel particulier !
- Peut-être même qu'elle est noble ! T'imagines ? C'est peut-être la Comtesse de Provence... Les hommes qui l'ont vue disent qu'elle est sacrément bien faite, alors t'imagines ?
- Oui... Ou alors, Madame a la vérole.


Et les deux de partir dans un éclat de rire, tandis que Rose achevait de peaufiner son arrangement capillaire, et que Marguerite retournait à son habillage. Elles seraient toutes deux vêtues à l'identique, seule la couleur du ruban qui ornait leurs cheveux servirait à les différencier. Un corset, la dernière mode italienne, sans manches bien sûr, et un jupon léger, qui si on se mettait dos à la lumière permettait d'entrevoir d'alléchantes ombres. Des bas de soie, ou non, au choix de chacune, et puis voilà.

Vite, il fallait terminer de se préparer, Madame ne tarderait pas à arriver.
Thufthuf
[Sur le pas de la porte]

Vous commencerez donc la semaine prochaine. En espérant que la place ne soit pas prise entre temps, il faut bien que mes filles soient protégées !

Cause toujours, Madame. Tu sais aussi bien que lui que tu n'en embaucheras pas d'autre. Et il en est sûr. Non seulement il te plaît, mais sa semi-résistance t'émoustille. Et vu que tu es au moins aussi sûre de toi que lui, le duel de volonté risque d'être riche à regarder.

Nouvelle séance d'habillage, les mains agiles de Madame virevoltent, caressent le torse, glissent sur les hanches pour ajuster les braies. L'éclopé est certain que, sous la capuche, le regard de Madame ne perd pas une miette du spectacle, comme elle a du le faire avant qu'il ne monte dans le bain.

Maintenant qu'il était rhabillé, ses méninges tournaient: comment expliquer tout cela à Anyya? La convaincre de déménager à Aix serait déjà difficile en soi, mais la raison serait à coup sûr source de disputes. Rien de plus normal, me direz-vous. Mais ThufThuf n'est pas homme à abandonner avant d'avoir essayé. Et puis, ce nouveau travail leur permettra de se voir toute la journée et d'élever leurs enfants ensemble. C'est un argument qui se tient, non? Il en est là de ses réflexions quand elle s'adresse à nouveau à lui.


Importante, oui. Un souvenir d'une vieille amie... Mais que Madame ne s'en fasse pas quant à son état. Elle sera comme neuve la prochaine fois que nous nous verrons.

Les voici à nouveau dans le couloir, lui toujours derrière elle, la regarde onduler jusqu'à la porte. Doux spectacle, heureux prémices à un autre, plus intime, moins vêtu.

Ce sera un plaisir de les connaître, oui. Dit-il à propos des filles avant de s'avancer d'un pas. Dans l'embrasure de la porte, il se retourne, se penche sur la maquerelle et vise les lèvres, lui, avant de sourire, de susurrer et de sortir dans la nuit tombante.

Bonne soirée alors...
--Madame.


[ Dans la salle ]

Madame resta saisie. Oui, oui, saisie. Il avait eu l'audace d'embrasser ses lèvres ! Mais ses lèvres, elle ne les donnait pas ainsi, elle les offrait quand elle le souhaitait... Non, vraiment, il avait eu le culot de prendre ce qu'elle ne lui avait pas offert... Pas verbalement en tous cas, parce que tout dans son attitude de la soirée n'était qu'offrande, promesse de nuits à venir où il risquait de devoir délaisser son poste. Les doigts sur ses lèvres pour effleurer le baiser, elle referma la porte, ou du moins, tenta, puisque la gamine était là, les bras chargés de paquets. Elle la fit entrer, et, cette fois, poussa le lourd battant jusqu'à ce qu'il soit clos.

Elles rangèrent les courses, quelques victuailles supplémentaires, des mets de qualité, toujours... La baronne en elle songea que son époux ferait une crise cardiaque rien qu'à l'idée de la dépense... Heureusement qu'elle avait plus d'écus qu'il ne le savait. Ceci fait, elle renvoya la môme, lui signifiant qu'elle devait revenir vite de sa course. Elle l'envoyait chez Cianfarano, commander quelques costumes pour son nouveau portier. La livraison devrait se faire avant une semaine, au moins pour le premier. Tous devaient être assortis à ses capes qu'elle avait d'ores et déjà commandées, n'ayant pour l'instant, que la rouge. La gamine repartie, elle retourna vers les bains, et, n'y entendant plus de bruit, se dirigea vers la chambre des jumelles.

Elle y entra, sans frapper bien entendu, n'était elle pas ici chez elle ? Il était temps de vérifier l'état des demoiselles.
--Rose_et_marguerite


[Dortoir des filles, sous les combles, toujours]


Des pas dans l'escalier. Qui d'autre, à part Madame ? Sans doute pas leurs galants, à cette heure là ils savaient bien qu'elles avaient du travail, et puis sans doute eux aussi étaient occupés à quelque mauvais coups ou basse besogne... Les jumelles étaient habituées à un certain luxe, il ne fallait pas les décevoir, sinon quoi la sentence était un renvoi chez Maman dans les règles de l'art. Fleurs, oui, mais gare aux épines !

- Comment je suis ?
- Grosse et moche, comme d'habitude.
- Toi même !
- Chut !


La porte s'ouvre, la maquerelle rentre. Elle se lèvent, toutes les deux, et s'inclinent dans un commun "Bonsoir Madame", avant de se mettre au garde à vous. Ou presque.
--Madame.


[Dortoir des filles, sous les combles, toujours]

Au garde à vous ou presque... Les filles étaient là, devant elle, le regard baissé. Un ongle vint lever leurs mentons, à peine, pour lever leurs regards, un œil averti observa les fards, sur la tablette, elle les maquilla elle-même, alliant la couleur des paupières à leurs tenues. Du blanc sur les joues, léger, leur peau était belle, le grain était doux, elle le vérifia. Une touche de rouge sur les lèvres, légères, juste de quoi les pulper un peu.

Pas un mot n'était sorti de ses lèvres, rien. Les corsets furent resserrés, juste un peu, de façon à ce qu'ils ne bougent pas, mais sans qu'ils les gênent pour respirer. Madame n'était pas un monstre, non plus, elle voulait que ses filles soient parfaites. Elle leur tournait autour comme l'aurait fait un chasseur jouant avec ses proies, alignant une mèche ici, corrigeant un pli là. D'une voix douce, basse, elle leur donna ses dernières consignes.


- Vous êtes ici dans une maison de luxe, mesdemoiselles. Une maison qui n'ouvre pas ses cuisses à n'importe qui.

Elle les détailla encore, face à elles, de la tête au pieds.

- Vous devez être fières de votre condition, la tête haute, toujours, vous tenir droites. Croyez-moi, les seules personnes qui ne vous aimeront pas seront celles qui ne savent pas offrir à leurs époux ce qu'ils viendront chercher ici. Et les grenouilles de bénitier.

Une caresse, légère, sur les joues des jumelles.

- Vous êtes belles, mesdemoiselles, très, n'en doutez pas. Mais... En bas, il vous faudra parler bas, ne pas laisser éclater vos voix, aux forts jolis timbres, certes, mais le salon est réservé aux murmures.
Quand vous serez avec un homme, ne forcez pas trop sur les cris, ils aiment cela, mais ils pourraient sentir une flagornerie, ce serait regrettable.


Un sourire, enfin, à ses ouailles.

- Vous n'êtes pas vulgaire catins, mes filles, non ! Vous êtes mes catins, vous travaillez pour Madame ! Soyez-en fières !

Plus bas, tout de même, l'ultime conseil.

- Et ne vous avisez jamais d'approcher un homme que je voudrais, vous apprendrez à reconnaitre les signes.

Un dernier regard, un autre sourire, léger, et elle leur tourne le dos avant de sortir.

- Mesdemoiselles, il est l'heure ! Ce soir, et tous ceux à venir, vous serez la fine fleur des jardins délicieux
--Rose_et_marguerite


[Dortoir des filles, sous les combles, again (faut bien varier des fois !)]

Maison de luxe. Oui mon capitaine. Comme si elles ne connaissaient pas leur boulot, les jumelles ! Deux ans déjà qu'elles étaient là, et c'était déjà pareil avec l'ancienne maquerelle ? Que pense-t-elle, Madame ? Qu'elles ont couru les remparts comme n'importe quelle actrice au rabais ? Non Mâdâme, des prostituées de luxe ! Dans une maison de luxe, vous me direz...

Harnachées, fardées, coiffées. Le menton droit, la taille cambrée. Elles écoutent, font semblant de boire les paroles de Madame, alors qu'elles le savent déjà. Tudieu, si elle voulait des novices, elle n'avait qu'à se payer des vierges !

Cependant, à la fin du discours, c'est d'un collectif et enjoué "Oui Madame !" qu'elles répondirent. Qui a dit que le jeu et la manipulation ne s'adressait qu'aux clients ? Toujours avoir l'air lisses et douces, quand il le fallait, alors que derrière elles n'en pensaient pas moins...

Et qui était-elle, cette Madame ? Jamais avant qu'elle ne rachète le bordel on avait entendu parler d'elle. Une bleue, elle ne tarderait sans doute pas à se faire dévorer... Peut-être qu'elles pourraient racheter l'affaire, qui sait ?!

Mais en attendant, elles se dirigent vers l'escalier... La nuit tombe.
--Madame.

[Aux Nobles Instincts, le temps passant.]

Les jours passèrent, les semaines aussi, Madame était contente, l'endroit tournait bien. Elle avait beau n'avoir que deux gagneuses, celles-ci gagnaient bien, justement. Le remboursement se faisait petit à petit et la Baronne qui est en elle ne craignait plus que son époux découvre les dépenses effectuées.

Parfois, un client lui plaisait et bénéficiait de ses faveurs, gratuites, Madame ne se fait pas payer. Souvent, les filles lui offraient un léger regard de reproche qu'elles voulaient discret, c'est qu'elle choisissait bien, Madame. Et que ces clients, elles leur auraient bien tâté les bourses.
Elle sentait qu'elles avaient les dents longues, aussi longues que leurs fesses étaient charnues. Mais ça l'amusait. Si tout allait bien, elle se serait ennuyée !
Chaque fois qu'elle devait s'éclipser, elle allait trouver son portier, celui dont elle ignorait encore le nom, pour le prévenir, lui asséner quelques caresses du bout des doigts, des lèvres posées sur le coin des siennes et s'éloigner avec le client, après lui avoir confié la Maison.
Il cèderait !

Il ne cédait pas. Pas avec la capuche, avait-il dit, plusieurs fois, quand bien même son corps - qu'elle pouvait fort bien observer durant les bains - lui prouvait qu'il en avait envie. Il ne cédait pas. Elle s'interrogeait d'ailleurs sur le fait que s'ils étaient dans le noir, peut être qu'elle pourrait tomber le capuchon... Mais elle était fière, Madame, alors elle ne cédait pas non plus.

Bref, le temps passait tranquillement, routine et frustration, frustration routinière qu'elle oubliait pour un temps en calant un chanceux entre ses cuisses.
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