Elizabelle
L'attelage arriva en fin début de matinée après avoir galopé toute la journée et toute la nuit. Les chevaux étaient épuisés de même que les gardes. Nul n'aurait pu faire un pas de plus quand enfin ils se stoppèrent devant la grille du domaine des Castelnau de Montmiral. Un mot échangé à voix basse et le carosse pénétra dans la cours.
A l'intérieur de la voiture, une jeune fille de presque 15 ans, avec son corps de petite femme, sa taille délicate, ses lourdes boucles brunes laissées libre dans son dos, son visage aux traits fins qui affichait pour leur une mine épuisée et livide, ses grands yeux gris qui ne regardaient rien, restant dans le vague. Un ange... Un ange a qui on avait arraché les ailes...
Maîtresse... Nous sommes arrivés...
Elizabelle, la fille aînée de la propriétaire des lieux, leva les yeux vers sa camériste à qui elle n'avait pas adressé un mot de toute la fin du voyage, hormis pour lui dire qu'elle n'avait pas faim... La petite servante rousse la contemplait avec anxiété.
Bien... Pas un mot, je te rappelle...
Oui Maîtresse...
Fais moi préparer un bain tout de suite... Je dois me laver... Me purifier... je le sens encore sur moi...
Malheureuse, Susy sortit du carosse et se rendit rapidement dans le chateau pour faire ce que sa maîtresse lui demandait. Tremblante, Elizabelle sortit de l'attelage sans un mot, sans un regard pour les hommes de son escorte qui n'osait pas la regarder non plus, coupable tous, de n'avoir pas su veiller sur elle... Mais personne ne dirait rien... personne ne trahirait l'honteux secret pour préserver sa vie...
Les gardes se rendirent dans les cuisines, le cocher emmena les chevaux érintés à l'écurie et les serviteurs du château s'empressèrent de porter ses malles dans sa chambre. Hésitante, la jeune fille finit par faire un pas en direction de la grande porte, essayant de se convaincre que cela ne se voyait pas qu'elle n'était plus vierge... n'avait-elle pas camoufflé les marques violacées sur sa gorge avec de la poudre ? Oui... tout le monde penserait que sa fatigue et son teint livide était lié à une rechute de la maladie qui avait failli l'emporter il y a quelques semaines...
Elle entra comme une ombre dans cette demeure qui était la sienne tout en lui étant étranger après tout ce temps passé loin, au Louvres puis au couvent... Telle une ombre fantomatique, sans prendre la peine d'aller à la rencontre d'un des siens pour ne pas trahir son lourd secret, sa honte, elle monta les marches lentement et se rendit à sa chambre où sa cameriste s'activait avec les servantes.
Une fois le bain prêt, elle les chassa tous, même la rousse Susy qui pourtant savait... Quand on veut se laver de l'horreur, on n'a besoin de personne... On ne veut aucun spectateur à sa douleur et à sa déchéance... Elle sortit du placar sa poupée, sa vieille poupée qui portait le même nom que sa camériste... A moins que ce ne ft l'inverse... Sa Susie, sa confidente, sa seule amie pendant longtemps... Jusqu'a ce qu'elle s'ouvrit aux autres...
Elle posa la poupée sur le lit pour l'avoir pas trop loin d'elle, pour se rassurer... Puis elle enleva la robe, du bout des doigts comme pour ne pas se toucher elle-même... Et elle la brûla dans la cheminée, bientpot suivi par sa chemise de corps et par tout ce qu'elle portait sur elle...
Elle entra dans le bain, l'eau chaude la brulant presque... Et là, à l'aide du linge propre, elel frotta sa peau, encore et encore, jusqu'à ce qu'elle devienne rouge... Et elle éclata en sanglot quand malgré le frotement, les marques violettes sur sa gorge et ses seins ne partirent pas... Et quand la douleur enbas de son ventre ne partit pas, elle poussa un long gémissement douloureux d'une bête blessée à mort...
Alors l'Ange mutilé passa ses bras autour de ses genous, et se balança doucement dans l'eau en sanglotant, indifférente au bruit, aux gens, aux choses, au temps qui passa et à l'eau qui devint glacée... Qu'elle puisse prendre mal lui était indifférent... Elle se sentait sale malgré avoir lavé... Elle avait envie de mourir...
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A l'intérieur de la voiture, une jeune fille de presque 15 ans, avec son corps de petite femme, sa taille délicate, ses lourdes boucles brunes laissées libre dans son dos, son visage aux traits fins qui affichait pour leur une mine épuisée et livide, ses grands yeux gris qui ne regardaient rien, restant dans le vague. Un ange... Un ange a qui on avait arraché les ailes...
Maîtresse... Nous sommes arrivés...
Elizabelle, la fille aînée de la propriétaire des lieux, leva les yeux vers sa camériste à qui elle n'avait pas adressé un mot de toute la fin du voyage, hormis pour lui dire qu'elle n'avait pas faim... La petite servante rousse la contemplait avec anxiété.
Bien... Pas un mot, je te rappelle...
Oui Maîtresse...
Fais moi préparer un bain tout de suite... Je dois me laver... Me purifier... je le sens encore sur moi...
Malheureuse, Susy sortit du carosse et se rendit rapidement dans le chateau pour faire ce que sa maîtresse lui demandait. Tremblante, Elizabelle sortit de l'attelage sans un mot, sans un regard pour les hommes de son escorte qui n'osait pas la regarder non plus, coupable tous, de n'avoir pas su veiller sur elle... Mais personne ne dirait rien... personne ne trahirait l'honteux secret pour préserver sa vie...
Les gardes se rendirent dans les cuisines, le cocher emmena les chevaux érintés à l'écurie et les serviteurs du château s'empressèrent de porter ses malles dans sa chambre. Hésitante, la jeune fille finit par faire un pas en direction de la grande porte, essayant de se convaincre que cela ne se voyait pas qu'elle n'était plus vierge... n'avait-elle pas camoufflé les marques violacées sur sa gorge avec de la poudre ? Oui... tout le monde penserait que sa fatigue et son teint livide était lié à une rechute de la maladie qui avait failli l'emporter il y a quelques semaines...
Elle entra comme une ombre dans cette demeure qui était la sienne tout en lui étant étranger après tout ce temps passé loin, au Louvres puis au couvent... Telle une ombre fantomatique, sans prendre la peine d'aller à la rencontre d'un des siens pour ne pas trahir son lourd secret, sa honte, elle monta les marches lentement et se rendit à sa chambre où sa cameriste s'activait avec les servantes.
Une fois le bain prêt, elle les chassa tous, même la rousse Susy qui pourtant savait... Quand on veut se laver de l'horreur, on n'a besoin de personne... On ne veut aucun spectateur à sa douleur et à sa déchéance... Elle sortit du placar sa poupée, sa vieille poupée qui portait le même nom que sa camériste... A moins que ce ne ft l'inverse... Sa Susie, sa confidente, sa seule amie pendant longtemps... Jusqu'a ce qu'elle s'ouvrit aux autres...
Elle posa la poupée sur le lit pour l'avoir pas trop loin d'elle, pour se rassurer... Puis elle enleva la robe, du bout des doigts comme pour ne pas se toucher elle-même... Et elle la brûla dans la cheminée, bientpot suivi par sa chemise de corps et par tout ce qu'elle portait sur elle...
Elle entra dans le bain, l'eau chaude la brulant presque... Et là, à l'aide du linge propre, elel frotta sa peau, encore et encore, jusqu'à ce qu'elle devienne rouge... Et elle éclata en sanglot quand malgré le frotement, les marques violettes sur sa gorge et ses seins ne partirent pas... Et quand la douleur enbas de son ventre ne partit pas, elle poussa un long gémissement douloureux d'une bête blessée à mort...
Alors l'Ange mutilé passa ses bras autour de ses genous, et se balança doucement dans l'eau en sanglotant, indifférente au bruit, aux gens, aux choses, au temps qui passa et à l'eau qui devint glacée... Qu'elle puisse prendre mal lui était indifférent... Elle se sentait sale malgré avoir lavé... Elle avait envie de mourir...
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