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[RP] d'un pèlerinage en terre brûlée

Strakastre
Recevant le pli en sa villégiature de Beaucouzé, le Comte d'Isle Jourdain n'avait pas encore terminé la dernière ligne que le parchemin finit écrabouillé entre ses mains et entama une trajectoire parabolique qui l'envoya avec force sur le mur en face. L'Ours rentra dès lors dans une colère si noire qu'il vit disparaitre les serviteurs venus servir la collation. Pendant de longues minutes, on aura entendu à travers les pièces du castel de tels éclats de voix qu'il était difficile d'en décerner la pertinence du contenu.

Soudain, dans un fracas de portes, l'Ours sortit en trombe, le visage fermé des mauvaises tempêtes... A grands pas, il rejoignit l’écritoire familial, prit une plume avec laquelle il apposa avec fermeté les mots qui suivirent.


Citation:
A Clelia de la Croix de Bramafan,

Si tant est que je suis toujours heureux de recevoir de tes nouvelles, et si tant est que je sois également soulagé de te savoir de nouveau en Anjou en relative bonne santé, j'attend de ta part un avenant plus conforme d'une fille vis à vis de son père.

En tant que patriarche des de la Croix de Bramafan, j'ai effectivement sollicité ta présence pour discuter de certains sujets qui ne regardent que nous. J'entend donc que tu me rejoignes dans les plus brefs délais.

Je t'attendrai donc au Domaine de Beaucouze.

de Charles de la Croix de Bramafan,
ton Père.


Le sceau apposé, le Comte rattrapa au vol le messager qui tentait une esquive par les flancs et lui colla la missive sur la poitrine en lui sommant de la déposer en mains propres à sa destinataire...

Puis il disparut dans les couloirs, maugréant à l'envie.

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Fifounijoli
Dés l'aube l'armée avait de nouveau foulée le sol saumurois, la fille du chiffre comme beaucoup l'appelait en Anjou était à la fois excitée et inquiète de retrouver les siens. Apres de si longs mois d'absences et de silence le temps des retrouvailles était enfin là. Elle se rendrait à Beaucouzé au plus vite, ne sachant pas si son époux si trouvait déjà ou non. Clelia dont elle avait eu des nouvelles de Touraine ne devrait pas tarder non plu. Elle décida de se rendre le plus rapidement possible chez son père afin de l'embrasser mais surtout de se rendre présentable auprès des siens. Un brin de toilette ne serait pas un luxe après ses jours dans la campagne. Même si elle rentrait entière et sans aucune égratignures pour une fois elle ne ressemblait pas vraiment à se qu'on aurait pu appeler une femme. Sa peau était recouverte de terre, ses cheveux sales et emmêlés avaient perdus tout leur éclat. Son corps plus aussi jeune malheureusement était endolori par ses nuits passées au clair de lune à guetter l'ennemi.....
Un bain, une rivière voilà la seule chose qu'il fallait à Fifou afin qu'elle retrouve son énergie, et soit prête à retrouver les siens. Mais trêve de rêverie, l’anxiété ne devait pas prendre le pas sur la réalité, le bain serait pour plus tard. Il y a quelques années elle ne se serait pas posé autant de question, un bain dans la rivière, puis une sieste et hop elle aurait retrouvée toute sa vitalité. Mais si son ours l’a voyait ainsi il croirait définitivement que son épouse à perdue la tête….
C’est donc raisonnablement que Fifou fit un brin de toilette chez son patriarche, ce qui ne manquerait pas d’être relevé par son époux s’il le savaiit. Mais peut importe il fallait faire abstraction de tout points négatifs, elle avait attendu ce moment depuis des mois, elle ressemblait de nouveau à une femme élégante. Quelques gouttes d'eau de rose au creux du cou, ses cheveux longs en cascades, elle arborait l'une de ses robes bleutées en mousseline qu'elle adorait. Son eternel pendentif aux trois clés qui ne l'avait jamais quitté illuminait son visage et un sourire se dessina enfin. Un coup d’œil au miroir d’étain lui assura du bel effet que procurait l’ensemble. Satisfaite, elle s'empressa de quitté la demeure de son père, rejoignit sa fidele monture, en direction de Beaucouzé, un léger petit pincement au cœur d'appréhension.....


[ Domaine de Beaucouzé]

Les grilles du domaine à peine franchit, elle ne prit pas la peine d'aller aux écuries, descendit de cheval, ouvrit la lourde porte et compris au regard de la vieille Melvinna que son époux était bien arrivé. D’un geste tendre elle prit la main de la vielle domestique, qui lui indiqua que Monsieur était dans le salon.

Montant les escaliers quatre par quatre elle s’arrêta net devant la porte ajustant sa robe telle une petite fille, elle prit une grande inspiration. Tout se bousculait dans son esprit, se précipiter dans ses bras, mais tout à coup l’idée qu’il ne le souhaitait pas lui traversa l’esprit… Non non impossible pensant Fifou ne réfléchit pas, Charles est là, et n’a qu’une envie te serrer dans ses bras de nouveau.

Fermant les yeux une demi-seconde, Lisa-Marie, poussa la porte, apercevant son époux, toujours aussi grand, aussi beau que dans son souvenir malgré les traits tirés par les difficultés de la vie.
Souriante, timide, émue, excitée mais aussi apeurée, anxieuse, tant de sentiments et d’émotions qui s’affrontaient …. Elle s’avança doucement avant de le prendre dans ses bras, le serrant contre elle.


Oh mon Charles ….

Elle enfouit son visage au creux de son épaule submergée par l’émotion, laissant les mots se perdent dans un flot de larmes.
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Strakastre
L'Ours n'avait pas décoléré depuis des heures, tournant en rond dans le salon, houspillant à la cantonade... A grandes respirations, il tentait de reprendre une certaine maîtrise de lui-même, mais tant que l'abcès ne serait pas crevé, il lui serait difficile d'observer une certaine contenance.

Il en était là de sa longue réflexion, debout au milieu du salon, lorsqu'il entendit la porte s'ouvrir et un bruit de tissu se rapprocher rapidement. Instinctivement, il fronça les sourcils et fit volte-face, s'attendant à retrouver devant lui sa fille impertinente. Il était d'ailleurs prêt à la recevoir avec toute l'humeur et la verve dont l'Ours est capable lorsqu'il est remonté comme un coucou helvétique...

Mais la seconde suivante le décontenança complètement... deux bras venaient de l'enserrer avec tendresse, si vite qu'il eut à peine le temps d'écarter les siens, et la voix de son épouse fantomatique résonnait pour la première fois depuis bientôt un an de nouveau à ses oreilles...
Ah mais non ! C'était pas prévu au programme ça ! Aaaah, mais c'est pas possible ! L'Ours devait se confronter à sa fille ! Il devait y avoir du sport, des cris, des larmes et des taloches volantes ! Aaaah !

Et là, c'est le draame !... Enfin... pas dans le sens auquel on pourrait penser comme ça, à brûle pourpoint, en observant la scène... Quelques secondes de flottement et regard immobile, bras tendus encore... Ours totalement pris au dépourvu, un exploit du reste, et un gros mélange de sensations les plus diverses qui vient perturber le tout...

Chaleur d'un corps qui remonte progressivement puis les bras se referment, doucement, sur une apparition rousse qu'il n'espérait quasiment plus... Il entend ses larmes, ressent la force de son étreinte... et tout vole en éclats...


- Lisa-Marie ?...
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Clelia
C'est avec un petit sourire qu'elle vit arriver un messager totalement effaré, un peu stressé. Nul doute que la missive qu'elle avait envoyé à son ours de père avait produit l'effet voulu. Mais qu'attendait-il d'elle après tant d'années de silence, tant d'années où elle avait été livrée à elle-même et qu'elle avait employé à sillonner les routes en compagnie de ceux qui l'avaient prise sous leurs ailes.
Néanmoins la curiosité l'emporta sur tout le reste. Et puis, elle devait aller retrouver sa mère aussi pour lui raconter ses dernières péripéties en Touraine. Elle l'entendait déjà hurler dans le château : « Clélia de la Croix de Bramafan Penthièvre! ». Quand sa soeur Cerise, son père ou sa mère commençaient à l'appeler comme ça, c'était mauvais signe pour elle et des pluies de réprimandes s'abattaient rapidement. Elles commençaient à les connaître, elle en avait fait l'expérience déjà. Nul doute, donc, sur ce qui l'attendait de la part de sa mère. Nul doute sur ce qui l'attendait de la part de son père non plus, l'Ours devait être déchaîné et pas dans le bon sens.


Citation:
A Monsieur le Comte,
A père de l'Isle Jourdain,


Je vous retrouverai donc à Beaucouzé.

Clélia de la Croix de Bramafan


Rapide, simple, concis. Elle se rendit donc à Beaucouzé.


[Beaucouzé – Premier Acte^^]

Cela faisait des lustres qu'elle n'était pas venue ici. Entrant dans la demeure, elle se rappelait cette nuit affreuse où elle était arrivée en trombe depuis Saumur, après une soirée des plus affreuses en taverne. Venant tout juste de se fiancer, une ancienne maîtresse de son futur mari, sortie de nulle part, avait semé le trouble chez elle. C'était juste après Mortagne... Elle soupira et chassa les idées noires qui revenaient à sa mémoire.

On la conduisit là où son père l'attendait. Elle s'arrêta quelques instants devant une glace afin de vérifier que rien ne clochait. Enfin.. rien ne clochait c'était vite dit. Elle avait eu le temps de se changer, elle avait revêtu une robe bleue. A son cou, elle avait remis le pendentif en forme de demie-lune que lui avait offert Aliyane en Languedoc. Mais depuis quelques temps déjà, elle ne portait plus à son doigt l'alliance offerte par Jaja. Elle avait pris le temps de coiffer ses longs cheveux également. Pas trop de raffinement tout de même, pas l'habitude des grandes coiffures même si elle essayait de prendre le plis mais ce n'était pas encore ça.
Le visage enfantin et un peu boudeur de sa jeunesse s'était transformé depuis quelques temps. Pas depuis son mariage, le changement était venu après, quand elle était entrée dans sa vie de femme. Elle n'était pas d'une beauté éclatante, ne prenant pas suffisamment de temps pour entretenir la sienne et aujourd'hui particulièrement, elle faisait peine à voir. Les récentes nouvelles qu'elle avait reçu de sa sœur Ayerin lui pesait sur le cœur et lui faisait verser son lot quotidien de larmes, à l'abri des regards. L'annonce de la disparition d'Holaf n'avait fait que renforcer ce chagrin persistant. Son visage accusait des signes de fatigue visibles mais plus encore aujourd'hui puisque des traces de coups l'avaient marqué.
Sous son oeil gauche, un beau bleu commençait à poindre. Sa joue droite était éraflée.
On aurait pu se laisser attendrir si l'ensemble de son visage ne reflétait une sorte de gravité peu commune aux jeunes gens de son âge. On sentait une tension latente, une sorte de colère contenue qui s'était emparée d'elle quand elle avait écrit à son Ours de père. Baisser les armes? Jamais! Voici venu le temps de la confrontation.
C'est qu'elle en avait des choses à lui reprocher, autant probablement qu'elle avait elle-même à se faire reprocher. Mais se remettre en cause n'était pas dans ses habitudes, une lacune dans l'éducation de Sauvane. La Fauve n'avait jamais jugé ses choix, l'avait toujours convaincue d'aller de l'avant, même si ses actions n'étaient pas bonnes. C'était Elle le modèle de Clélia : insoumise, libre, ne s'attachant à personne, n'étant dépendante de rien. Mais quand son regard avait croisé celui de la mini-lune comme elle aimait à l'appeler, la sauvageonne s'était attachée à la petite sur laquelle elle avait veillé, telle une mère.

Aujourd'hui, elle savait que son père allait lui reprocher une quantité de choses, peut-être bien tout ce qu'elle avait fait depuis des années mais qu'importe, de ces années, elle en avait tiré le meilleur et ne les renierais pour rien au monde.

Elle prit une grande inspiration et poussa la lourde porte qui donnait sur le salon où l'attendait son père. Il ne l'entendit pas rentrer aussi en profita-t-elle pour lancer la première pique.


Bonjour Monsieur le Comte, me voici donc devant vous, que me vaut l'honneur que vous vous souciiez de moi aujourd'hui?

Sur ses gardes, elle jeta un coup d’œil à la porte, qu'on avait déjà refermée derrière elle. Plus d'issue, la Lune allait donc devoir combattre l'Ours bourru devant elle sans espoir de fuite.

Elle embrassa la pièce du regard. Oh! Une Rousse Penthièvrique! Elle se trouva bête d'avoir parlé à son père de la sorte, devant sa chère maman.


Ah tiens.. bonjour ma petite maman chérie adorée...

Yeux qui se baissent, sourire gêné... l'oursonne avait trouvé plus fort qu'elle en un regard (et pan! Papa! S'pas toi le plus fort!).
Fifounijoli
Le temps s’arrêta, il était là serrer contre elle et rien ne pourrait perturber ce moment tant attendu.
Elle releva la tête, écarta une de ses longues mèches rousses de son visage et plongea son regard humide dans le sien. Que c’est bon de te revoir et te serrer à nouveau dans mes bras.


J’ai cru que ce jour n’arriverai plu jamais.

Elle se recula légèrement, le regarda des pieds à la tête, le touchant tendrement afin de s’assurer qu’elle ne rêvait pas et avant de déposer ses lèvres sur les siennes.
Pas le temps d’entamer la conversation ou de batifoler qu’une furie bramafique penthièvre entra dans la piece à son tour.



Bonjour Monsieur le Comte, me voici donc devant vous, que me vaut l'honneur que vous vous souciiez de moi aujourd'hui?

Ah tiens.. bonjour ma petite maman chérie adorée...


Fifou se retourna et ne pu s’empêcher de se jeter dans les bras de sa fille chérie.
Clelia je ne t’attendais pas aujourd’hui. Tu m’as tellement manqué. Comme tu as changé, tu es si belle, si grande, oh Charles notre petit ange est parmi nous. Nous avons tant de choses à nous dire…. Mais tu dois avoir faim tu es toute maigre, et ses si longs voyage et seule en plus ce Leandre ne perd rien pour attendre … Impatiente de connaître les moindres détails de la vie de sa fille Fifou ne savait plus par où commencer. L’euphorie l’a faisait parler plus que de raison, voilà que la maitresse de maison reprenait ses vieilles habitudes comme quoi il ne fallait pas désespérer.
Elle regarda son époux, les retrouvailles amoureuses seraient pour un autre moment pensa elle un petit sourire malicieux. En faite la complicité reprenait sa place rapidement et la magie des retrouvailles opéraient plus vite que prévue.

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Clelia
Si elle avait eu peur de contrarier sa mère un instant, à présent elle était rassurée. Elle n'aurait pas voulu entacher ses retrouvailles avec elle. Déjà que la dernière fois, elle l'avait retrouvée au petit matin les yeux bouffis par les pleurs après sa violente altercation avec Maelisse, la gueuse de son fiancé de l'époque... Mpff, rien qu'à cette pensée..

Elle serra fort sa mère contre elle. Il y avait si longtemps que Sauvane avait disparu et qu'elle avait décidé de vivre sa vie auprès de son Loup, à Lyon. Elle avait bien essayé d'y partir à Lyon mais une armée de Touraine l'avait violemment attaquée et elle avait du rester une quinzaine de jours à Saumur pour se rétablir. Passé ce temps, elle n'avait plus eu envie de partir.



Oh Maman, qu'est-ce que tu m'as manquée... Il ne manque plus qu'Anthony et Cerise pour que la famille soit réunie... Ayerin, ce n'est pas dans ses habitudes...
Je veux bien à manger.. je revenais avec plein de victuailles mais un maraud me les a toutes enlevées en m'attaquant de nuit en plus.. moi, je n'ai rien pu faire.. M'enfin, ça m'apprendra à me balader seule...

Oh Maman, je t'aime, tu m'as manquée.. si tu savais.. j'ai tant de choses à te dire...



Elle murmurait presque ces mots à l'oreille de sa mère. Son coeur battait la chamade. Après tous ces mois, elle non plus n'aurait jamais osé rêver un instant se retrouver dans cette pièce avec ses parents. C'était si incroyable qu'elle avait arrêté d'y rêver, laissant cela du domaine de l'irréalisable. Et pourtant, les voilà, tous les deux dans la même pièce. Le temps semblait s'être arrêté et pourtant, il défilait.

Elle sentait posé sur elle le regard de son père. Devant sa mère, elle savait qu'elle n'allait pas pouvoir se comporter comme elle l'aurait voulu, rendre coups sur coups au père qu'elle aimait malgré tout très fort. Il allait falloir composer, ne pas rechigner, ne pas se montrer aussi impertinente, pour les beaux yeux de sa maman. C'est que Fifounijoli en avait de l'autorité sur sa fille, infiniment plus que son mari et paradoxalement, sans rien faire et sans se donner la peine d'en avoir. C'était ainsi depuis longtemps, le caractère oursonnique de la dernière de La Croix de Bramafan avait lui aussi ses failles.
Strakastre
Par la barbe de Saint-Venant et les sandales de Saint-Erkembode ! Fallait-il que la fatalité soit si d'humeur à jouer avec les nerfs de l'Ours qu'elle lui avait formenté ce tour pendable ? Mais ce n'est pas du jeu, fichtre ! Raaaa, mais il n'allait pas se laisser aussi bêtement décontenancer l'animal ! N'y comptez même pas !

Le silence a parfois ses avantages. A peine avait-il pris conscience du retour de son épouse, ponctué par ce baiser qui ne lui avait pas laissé le loisirs de disjoindre ses propres lèvres que l'arrivée subite et sans annonce de Clélia amenait son lot de bouleversements.

Charles n'avait pas bronché lorsque Lisa-Marie, en mère, avait accueilli sa fille beaucoup plus chaleureusement que lui-même ne l'aurait fait. Mais son regard avait très vite remarqué les disgrâces du visage de sa fille, signe qu'elle avait réchappé d'une confrontation nettement plus basique que ce qu'elle s'apprêtait à s'offrir avec son géniteur.
Intérieurement, son sang de père se remit à bouillir... mais cette fois non pas pour alimenter ce qui allait suivre, mais d'une inquiétude toute paternelle de l'Ours, qu'il n'exprimait certainement que trop peu, de ce qui avait bien pu arriver à Clelia.

Mais rien ne filtra sur son visage. Il demeurait figé, le regard focalisé sur ce spectacle de retrouvailles maternelles auquel il n'aspirait pas en cet instant. Ses poings se fermèrent et les pouces se mirent à caresser les index. Sa respiration se fit alors plus calme.

Aucun son ne sortit de sa bouche. En cet instant, Charles n'était qu'observateur d'un interlude imprévu, mais nécessaire, respectant les sentiments d'une mère pour sa fille, et réciproquement.

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Fifounijoli
Que de surprise en ce jour de retrouvailles, Fifou n’en avait pas tant espérer.
Elle regarda sa fille, puis son époux qui semblait complètement ailleurs en cet instant si émouvant. Peut être en était ce trop pour lui. Après de si longs mois Charles avait sans doute plus souffert que Fifou ne le pensait et chacun exprimait les choses à sa façon. Quoi qu’il en soit la rousse n’allait pas se laisser décontenancer pour si peu.
Loin d'imaginer ce qu'il se passait dans sa tête d'ours, elle l'invita à prendre la parole.


Allons Charles je sais combien tu es surpris de retrouver deux de tes femmes en même temps mais n’est ce pas le bonheur ?
J’ai tellement attendu ce moment que j’ai l’impression d’être dans un rêve. Si nous buvions un peu de thé afin de profiter pleinement de cette journée. Je pense que nous avons beaucoup de choses à nous dire. J’ai eu des nouvelles de notre fils, qui semble grandir trop vite lui aussi mais bon nous aurons le temps d’en reparler.
Je sais que Cerise va bien et profite pleinement de son fils et son époux. Quand à Ayerin je n’ai pas de nouvelles mais tu vas tout nous raconter Clelia. Mais pour le moment parlons de toi et de tout ce qu'il t'es arrivé ses derniers mois je veux tout savoir, n'est ce pas Charles ?

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Strakastre
Toujours silencieux, mais pas réellement ailleurs que dans la pièce dans laquelle il se trouvait, les esgourdes oursonniques furent soudain envahies d'une rafale de questions fifounesques, signe que la Rousse n'avait en rien perdu le sens du rattrapage de temps à la volée... Voilà qui risquait fort de noyer l'ordre du jour sous un flot ininterrompu de verbiage sans fin, et en cet instant, il n'était pas question pour Charles de perdre une seule seconde de vue ce pourquoi il était revenu en Anjou, notamment concernant sa fille Clélia.

Lentement, il leva la main, doigts tendus à l'extrême, vers son épouse, ne quittant pourtant pas son enfant des yeux. D'une voix appuyée et ponctuée, il prit enfin la parole.


- S'il te plait, Lisa-Marie, nous remettrons ces réponses là à un peu plus tard.

"Calme et froid"... C'est dans ce genre de situation que Charles se remémorait les paroles sages de son défunt suzerain Anthony de Massigny, dict le Wulfen.
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Fifounijoli
Fifou regarda son époux surprise et se tue. Nous remettrons ses réponses à plus tard m'enfin que signifiait donc ceci? Quelques secondes qui lui parut interminable le temps pour elle de reprendre ses esprits, son regard allant de sa fille à son époux; Elle prit place dans l'un des fauteuils et se contenta d'ajouter.
Bien nous parlerons de tout ceci plus tard s'il doit en être ainsi mais sache que je ne vois pas ce qu'il y a de plus important à cet instant que de connaitre les details de la vie de notre fille durant notre absence.Quoiqu'il en soit je suis bien trop contente et heureuse pour te contredire.
Ce n’était pas le moment à peine arrivée de commencer à se disputer mais il était maintenant certain que les retrouvailles ne se dérouleraient pas comme on aurait pu les imaginer!!!! Surprise serait certainement le mot qui les qualifieraient.
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Strakastre
Mère Penthièvre "neutralisée", du moins pour le moment, Père Croix de Bramafan pouvait de nouveau se concentrer sur Fifille MélangeDesDeux-AvecSoupçonDAutreChose...

Charles prit une grande inspiration, relâchant ses doigts, toisant toujours sa fille. Il avança lentement de quelques pas pour se trouver face à elle. Les marques sur son visage l'intriguaient toujours et il se retrouvait partagé entre relâcher la pression ou maintenir une certaine tension. Ces quelques secondes de réflexion laissèrent flotter un silence incertain, jusque...


- Par quoi commençons nous, jeune fille ?
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Fifounijoli
Confortablement installer, la rouquine n'avait pas l'intention de manquer un seul instant de ce qui allait être de mémorables retrouvailles entre un pere et sa fille. Apparemment ils avaient des choses à se dire ce qui ne manquerait pas d’être intéressant, surement ponctué de rebondissement connaissant les deux personnes. Sa place était bien à leurs cotés plus que jamais. Un ours restait toujours un ours aussi charmant qu'il puisse être et sa fille était un ange on le savait tous mais n'en restait pas moins une Bramafan-Penthièvre avec tout ce qui va avec et Clelia n'avait pas hérité qu'à moitié du caractère bien trempé de ses deux parents....
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Clelia
L'atmosphère était devenue glaciale en quelques secondes. Surprise? Pas vraiment, à un certain moment, certaines choses doivent être dites.
Ainsi donc, les voilà face à face, la Rousse Penthièvrique mise à l'écart.
Il la toise du regard, elle ne répond pas. Il marche lentement et se place vers elle, elle se contente d'observer l'approche de l'Ours, pourtant elle n'a rien d'un pot de miel... Et soudain, il prend la parole. Par quoi commencer? Il en a de bonnes..


Mais je ne sais pas. Vous me reprochez tellement de choses. Alors quoi, en l'occurrence? Voyons, d'être trop proche des Lunes pourpres peut-être? Parce que vous aviez rêvé de tellement mieux pour moi. Mais je ne suis pas Mali, je ne l'ai jamais été et vous le savez pertinemment. Vous étiez fier d'elle, vous ne l'êtes pas de moi. Et d'ailleurs, heureusement, que j'ai trouvé les Lunes sur mon chemin, qui ont été infiniment plus présentes à mes côtés que vous ne l'avez jamais été. Car vous pouvez bien me parler du respect que je dois avoir pour vous, dans votre lettre par exemple.Elle jette la lettre par terre.

Mais à quel moment vous êtes-vous comporté en père pour moi? Quand je me suis perdue sur les routes, quand j'ai fait de mauvaises rencontres, quand j'ai failli être tuée par une armée de Touraine? Où étiez-vous? Ce n'est pas vous qui m'avez protégée, mon salut je ne le dois qu'à une poignée de personnes qui ont toujours veillé sur moi. Alors ne venez pas me parler de respect pour quelqu'un que je ne connais pas et qui a voulu venir se battre contre moi quand nous étions à Mortagne, encerclés par les armées royales.

Que voulez-vous me reprocher d'autres? Mes absences? Combien de temps vous ai-je attendu ici, à Saumur? Alors que vous mettiez un temps infini à revenir. En termes d'absence, nous devons être à égalité.

Ah et mon mariage? La belle affaire hein? Vous n'avez jamais accepté cet engagement que j'ai pris par amour, qui était la meilleure chose qui me soit jamais arrivée, qui m'a attachée à un homme merveilleux. Je n'ai jamais été aussi heureuse qu'à ce moment-là, quand je me suis fiancée, mariée et que j'avais enfin quelqu'un qui m'aimait, était présent pour moi en permanence et qui ne voulait que mon bonheur. Moi, vous m'avez reproché ce mariage d'amour, pendant que mon frère jumeau culbutaient les jeunes filles, et pire encore, vous ne lui avez rien dit, c'est dire s'il y a deux poids deux mesures.

Alors, je ne sais parmi tous ces sujets plus passionnants les uns que les autres, lequel choisir, je n'ai que l'embarras du choix.
Mais dites-moi, rassurez-moi, votre filleule, a-t-elle réussie à passer du lit de mon frère au vôtre?


Perfide, que cette dernière question, surtout devant sa mère. Totalement impertinente mais qu'importe. Elle parlait aussi au nom de sa mère parfois...
Il lui avait laissé commencer la bataille, attendant qu'elle commette un impair pour pouvoir la reprendre. Aussi, sentant bien le danger, avait-elle débité tous ses reproches sans presque reprendre son souffle, ne lui laissant pas le temps d'en placer une. Finir sur cette dernière remarque allait probablement le faire sortir de ses gonds, c'est ce qu'elle attendait. La gifle allait arriver et elle allait entendre parler du pays...
Strakastre
Pas un instant son visage n'exprima la moindre émotion lorsqu'elle lui jeta sa tirade au visage. Pas un instant il l'interrompit dans l'exposé de ses griefs paternels. Pas un instant il détourna le regard du sien.
Bien au contraire, il prit tout de plein fouet, son esprit au plus synthétique sur chaque pique envoyée. Il avait souvent du affronter avec ses filles des colères homériques, des reproches cinglants, des mouvements d'humeur parfois extrêmes. Autant dire que celle-ci était très loin d'égaler le niveau de séisme que d'autres avaient pu provoquer par le passé...

Oh non... Devant cette fille qui se permettait de lui donner une leçon de paternité, il ne ressentait en elle que mauvaise foi volontaire et l'envie de blesser. Car bon nombre des reproches jetés à la figure ne correspondaient en rien à la réalité des faits. Charles n'avait certainement pas été parfait tout au long de sa vie, bien au contraire... mais lui attribuer des intentions ou des comportements qui n'ont jamais été les siens vis à vis de sa propre famille n'arrangeait certainement pas son état d'esprit du moment.

Et s'il n'y avait eu que cela encore...

Cette phrase... Ce ton... Mais pour qui se prenait-elle cette jeune péronnelle ? De quel droit osait-elle espérer juger son propre père ? Les yeux de Charles virèrent au sombre, et soudain tout ason poids se reporta sur sa jambe d'appui avait qu'un claquement sourd résonna dans la pièce...


ssssssssssss.... CllllllaaaaaaaAAAAACCCC !

Le regard de Charles vit alors disparaître sa fille de son champ de vision, mais demeura néanmoins immobile.... la colère faisant place à la rage, la main se serrant jusqu'à rougir, la respiration s'accentuant d'un cran...

Apparemment, elle avait obtenu ce qu'elle avait recherché... Charles n'en n'était pas dupe... Mais ce que Clélia avait peut-être mésestimé la suite des évènements.

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Clelia
Elle l'attendait, mais la violence du coup, ça, elle ne s'y attendait pas. Et pour cause, jamais on ne lui avait fait cela. Elle serra les poings, ne dit rien.

Si, une larme coula le long de sa joue tuméfiée à présent. Déjà qu'elle n'était pas en bon état, là, pour le coup, la douleur remontait jusqu'à son oeil qui la faisait souffrir. Un rapide coup d'oeil à la glace lui confirma ce qu'elle pensait. La gifle avait laissé une empreinte rouge qui allait bien finir par se dissiper.

Elle avait du se retenir contre le premier meuble qui était à portée. Elle vacillait, elle n'avait pas encore mangé et la matinée avait été rude. Mais elle ne pouvait pas s'en plaindre parce qu'elle l'avait cherché. Ses paroles étaient allées trop vite mais elle faisait les frais de son jeune âge.

Néanmoins, la petite étincelle dans ses yeux disaient que ce n'était pas fini.
Qu'était donc cette gifle par rapport à tout ce qu'elle avait vu? Ses compagnons tomber à Mortagne, le décès de Sauvane, l'abandon d'Ayerin... Elle se raccrochait à cela. Ce n'était rien, rien du tout que cette gifle, aussi violente soit-elle. Il aurait pu la battre que cela n'aurait pas altéré l'esprit de la jeune fille.
Plongée au coeur de la violence depuis trop longtemps, elle restait impassible.

Reprenant ses esprits, elle lui jeta un regard noir avant de lui répliquer, avec un sourire ironique.



Mais est-ce là tout ce que vous avez à répondre Monsieur le Comte?


Une deuxième gifle? Peut-être bien, elle n'était plus à ça près. Elle ne détourna pas le regard, prête à la recevoir sans fléchir.
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