[RP] Les conséquences des ses actes

Dans quel pétrin s'était-elle fourrée?! Elle n'était qu'une cultivatrice de maïs, pas une guerrière! La seule fois où elle avait tué, c'était un taon qui essayait de s'en prendre au derrière de son lama! Mais ces mâles qui faisaient presque deux fois sa taille ne lui donnaient pas le choix. Soit elle se faisait passer pour cette femelle, soit elle était balancée du haut de la falaise, sans aucun espoir de se trouver vivante une fois atterrie au sol...

"Pas un combat à mort... pas un combat à mort..." voilà ce qu'elle se répétait tout en avançant dans la clairière. Elle avait du revêtir une tenue légère, très légère... celle que portait généralement la femelle qu'elle remplaçait lorsqu'elle partait au combat. Un mini pagne riquiqui qui n'entravait aucune de ses mouvements de jambe, un serape... oui oui, un de ces vêtements de mâle, qui était remonté au-dessus du ventre par un nœud dévoilant le nombril, et une paire de sandales qui commençait vraiment à rendre l'âme. Ses cheveux dont la moitié avait été teinte en infâme couleur blé étaient remontés sur le sommet du crâne, et le visage était caché par le masque de sacrifice... afin de ne pas dévoiler la supercherie. Dans sa main droite, la massue qui avait gardé nombre traces des précédents combats de la détentrice de l'arme, et dans la main gauche, le bouclier avec... une araignée peinte dessus.

Lorsqu'elle vit son adversaire, la peur se fit encore plus forte. Elle se retourna vers les deux montagnes de muscles, qui avaient été rejoint par un très vieil homme, qui tirait derrière lui une charrette recouverte de peaux. Sûrement un vendeur. Elle n'était pas au courant que le plan disait qu'une fois que l'usurpatrice ait terminé le duel, si elle l'avait perdu, elle serait mise à l'abri des regards pendant quelques secondes pour être échangée de nouveau, avec la vraie Ixchella, qui se trouvait justement sous cette montagne de peaux, bien gardée par les trois esclaves.

Lorsque son regard croisa celui de Traducteur, elle rougit et se remit face à la guerrière. Le temps était venu de se battre...
Déjà Babette avançait doucement vers elle. Ca avait commencé. La fausse Ixchella prit sur elle pour ne pas partir en courant. Elle déglutit péniblement et osa le tout pour le tout. Charger dans le tas. Elle prit son élan et se rua en avant, tout en poussant un cri qui se voulait de guerre, la massue brandie vers le ciel. Par tous les dieux... elle ne ferait ça qu'une seule fois... déjà le poids de l'arme faisait baisser le bras, alors qu'elle n'était pas encore à la hauteur de son adversaire. Elle réussit quand même à la garder à bout de bras, mais ce fut insuffisant pour porter le coup qu'elle avait en tête. Face à la femme, elle ne put faire qu'un léger mouvement de la main, qui fit frôler la massue contre le bouclier adverse. Le premier coup ne serait pas porté par elle... mais sûrement par cette Babette...

Babette vint la femme masquée et presque dévêtue avancer vers elle, elle la trouva un peu hésitante, elle se dit

arf bah voila que de jour elle semble moins fière celle ci

Elle continua à avancer doucement, regardant un peu l'agitation autout d'elles, ne comprenant pas pourquoi cette charette et ce vieillards étaient la

pff encore des curieux se dit elle

elle repris sa concentration un peu perdue quelques fractions de secondes, avançant toujours, elle l'entendit crier, un peu surprise, la vit avancer vers elle, brandissant la massue d'une façon un peu bizard

Hum les étrangers ont des manières autres que les notres pensa t'elle

Elle la vit abattre sa massue sur le bouclier qui était la pour le moment juste pour impressionner, enfin le croyait elle, mais qui était au bon endroit semble t'il

Elle sentit l'onde de choc légère, décida que le moment était venu de faire voir de quel bois elle se chauffait

Elle fit paser sa massue qui était le long de sa jambe, en position plus menaçante, puis sans s'en rendre vraiment compte donna un coup à son adversaire sur le bras, puis un autre, plus appuyé, elle mit en même temps ou presque son bouclier en meilleure position pour la protéger de la riposte qui allait venir

A l'expression de la guerrière, elle sut qu'elle se méfiait. Sûrement que la vraie Ixchella se battait mieux que ça... Mais qu'y pouvait-elle?! Elle n'avait d'autre choix que de continuer comme elle le pouvait!
Mais le fait de voir la massue ennemie en position d'attaque gela son assurance. La pauvre fille pâlit sous le masque, et eut une fois de plus l'envie de prendre ses jambes à son cou. Mais elle n'en eut pas le temps. Déjà Babette venait de lui porter un coup, la douleur à son bras était cuisant. Fort heureusement ce n'était pas celui qui tenait l'arme, mais sa défense s'en trouvait réduite de moitié. Elle se rappela alors comment elle avait réussi à avoir ce taon. Parce qu'essayez de tuer un insecte volant qui se joue de vous! Il faut savoir ruser! Elle fronça les sourcils, de nouveau déterminée à sauver sa peau. Elle inspira un bon coup et mettant toutes ses forces, leva la massue tentant de toucher l'adversaire à l'épaule, tout en décalant son corps en un arc de cercle vers la gauche, évitant de ce fait un autre coup éventuel.
Après tout, cette guerrière n'avait pas d'ailes, elle devait être plus simple à abattre qu'un satané taon!!

Acatic, lever du jour

Elle venait de terminer ses exercices matinaux, et se rendait au marché pour un autre genre d'exercice: rafler tout ce qu'elle pouvait aux plus bas prix possibles, avant que d'autres aient le temps de le faire avant elle. Un matin comme tous les autres donc. Sauf que...
Une certaine angoisse lui serrait l'estomac. Mayca l'avait aimablement informé que sa belle allait se battre en duel contre la tecuhtli orientale pour régler leur différent. Elle s'inquiétait donc, et pour plusieurs raisons.
Bon déjà elle souhaitait retrouver sa compagne entière tant qu'à faire! Et même si Ix était une guerrière de grande valeur, on ne savait jamais ce qui pouvait arriver, surtout avec elle! D'où un second sujet d'inquiétude: qu'allait-il se passer si elle perdait ce duel et qu'elle intégrait l'armée de Mayca???
Elle aimait bien ce guerrier finalement, et avait un grand respect pour lui. Elle ne tenait pas à ce qu'il finisse fou, épuisé ou au bord du suicide, ce qui arriverait probablement s'il devait côtoyer sa belle une quinzaine de jours...
Ca elle en était sûre, ça risquait de mal finir encore cette histoire. Déjà qu'Ix en faisait voir de toutes les couleurs à ceux qu'elle aimait, qu'est-ce qu'elle allait pouvoir inventer pour tourmenter le pauvre Mayca, inconscient de ce qui l'attendait?
Avec sa terrible imagination et le génie qu'elle montrait à inventer les tortures qu'elle pouvait infliger, la belle le ferait complètement tourner en bourrique, c'était certain!
Gémissant en plein milieu du marché, sous l'oeil surpris des marchands, elle décida brusquement de courir au temple faire quelques offrandes et prier les dieux.
Sitôt dit sitôt fait!

Ô dieux puissants, je vous implore tous -ils ne seraient pas de trop à s'y mettre tous ensemble!- de soutenir ma belle dans son duel. Par pitié, ne lui laissez pas l'occasion de faire encore des bêtises!!!
Ramenez-moi la entière -pour l'attacher solidement à son calpulli!- et protégez les pauvres hères qui ne peuvent imaginer combien ma Ix est inconcevable, inénarrable, incroyable...

Elle continua un moment comme ça, espérant recevoir bien vite de bonnes nouvelles.

Oho, il semblerait qu'elle l'ait fâchée... Mais elle n'était pas peu fière d'avoir réussi à la toucher! Par contre, il allait falloir esquiver la prochaine attaque, et la guerrière semblait bien décidée à lui porter un coup qu'elle ne serait pas prête d'oublier.
L'usurpatrice fit un immense effort pour ne pas reculer, n'oubliant pas que si elle ne réagissait pas comme cette Ixchella pour qui elle devait se faire passer, elle risquait de se voir jetée du haut d'une falaise... D'ailleurs elle sentait bien trois paires d'yeux dans son dos...

Elle récita une mini prière aux dieux leur suppliant de lui laisser la vie sauve, et se remémora les paroles de Traducteur : "pas à mort... pas à mort..."

Serrant le poing sur le manche de la massue, elle se prépara à esquiver l'attaque de Babette, mais au moment où elle leva le bouclier pour parer le coup, la douleur de son bras redoubla d'intensité, et le poids de l'objet fit qu'elle ne leva pas suffisamment le bras, et que la massue ennemie atteignit sa cible. Le coup porté au thorax de la fille la fit se plier en deux, le souffle coupé. Elle réussit à se maintenir debout en prenant appui sur la massue dont le bout était posé au sol, et chercha à reprendre sa respiration, se demandant dans son for intérieur comment on pouvait aimer être guerrier... Comment pouvait-on encaisser des coups pareils et en redemander?!
Relevant péniblement le visage, elle croisa le regard de Traducteur, qui s'était déplacé jusque dans le dos de Babette. Il fallait qu'elle se ressaisisse. Même si elle avait des côtes cassées...

Avec un immense effort elle se redressa entièrement, essayant de passer outre cette douleur dans la poitrine.
"pas à mort..." Mais elle savait qu'un autre coup comme celui-ci, et elle serait incapable de se relever... Elle n'était pas une guerrière bon sang!

A travers les fentes du masque on pouvait voir le regard de la jeune femme lancer des éclairs. Ignorant la douleur, elle s'avança à nouveau vers la guerrière, dans l'idée de la faire reculer et de la déstabiliser. Son pied se leva pour venir cogner dans les jambes, profitant du fait que le bouclier était sur le côté du corps de l'adversaire. Par elle ne sait quel miracle elle réussit à la faire reculer, sans toutefois la faire tomber. Elle tenta quand même le tout pour le tout, et leva sa massue, visant le flanc droit de Babette, mettant ainsi son propre flanc et son ventre à découvert. Quitte ou double...

Mayca trouva le coin du duel.

Celui ci avait commencé, Babette avait l'avantage dirait on.
Après avoir amoché légèrement la dinde, celle ci la laissa venir vers elle.
Une chose paraissait bizarre a Mayca:

Il savait que les Cuauh n’étaient pas de grands guerriers, mais là, ça ressemblé a du n'importe quoi.
Quelque chose n'allait pas.
Connaissant assez la blonde Oxydée pour lui avoir fracassé le crane sur les champs de batailles de Msiantla ou Totolan, il savait que l'oxydée valait mieux que ça une massue en main.
Pis pourquoi ce masque??
Etonnant qu'avec une arrogance telle face aux Tlax elle ne combatte pas a visage découvert.

Quelque chose clochait, il en était sur, mais quoi ????
Il fixa Ixchella cherchant une trace des cicatrices qu'il lui avait faite le jour ou il tenta de l'achever dans son calli alors qu'ille etait encore blessée.
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... mais ce ne fut pas nécessaire. Le coup porté fut celui de trop, la fausse guerrière se retrouva le dos contre le sol, la massue sur sa droite, le bouclier à moitié posé sur le ventre. Ventre qui lui faisait un mal de chacal. Elle avait perdu. Elle voulut ouvrir les yeux pour voir la réaction des esclaves de celle pour qui elle devait se faire passer, mais elle n'en eut pas le courage. Ni la force. Tout dans son être lui rappelait la douleur presque insoutenable de l'abdomen, à un tel point qu'elle se recroquevilla, se tenant le ventre de ses mains. Puis elle sombra dans l'inconscience. Elle ne se rendit pas compte qu'on la soulevait de terre, ni de ce qui se passa après son évanouissement. Était-elle seulement toujours en vie?

Durant tout le duel, Traducteur se rongeait les ongles. Façon de parler, évidemment... Mais il priait sans cesse les dieux pour que tout se passe comme le plan le voulait. Que surtout cette femelle ne fasse pas le moindre faux pas. Que la supercherie ne soit pas découverte. Et en voyant comment elle se battait, les prières avaient redoublées. Ce n'était pas la façon de se battre de la maîtresse. Celle-ci ne donnait pas dans le sentiment, même lorsqu'elle s'était affrontée au seul mâle qui ait réussi à voler son cœur. Et toutes les fois où cette femelle avait mis son corps à la merci de cette Babette... Chose que Ixchella n'aurait jamais fait. D'un œil inquiet il regarda plusieurs fois le guerrier. Il savait qu'il connaissait la maîtresse, il ne manquerait pas de se poser des questions... Il fallait à tout prix éloigner cette copie avant qu'il ne découvre le pot aux roses.

Le combat ne dura pas longtemps. En deux coups portés, la fausse Ixchella se retrouva au sol, vaincue. C'était le moment d'agir. Il courut auprès de sa prétendue maîtresse, voyant faire Masseur et Lescribe la même chose, et ils entourèrent tous trois autant qu'ils le pouvaient la perdante. Il fallait faire l'échange des corps le plus vite possible, à l'abri de tout regard. Ce serait rapide, Ixchella était sous les peaux, habillée exactement de la même façon, les mêmes peintures sur le visage. Il fallait juste le temps de la sortir de la charrette, de faire rentrer la perdante dedans, et de couvrir la maîtresse avec une des peaux pour cacher les blessures de son corps qu'elle n'avait pas.
Il leur fallait juste quelques minutes... Ramener les deux femelles dans la hutte construite quelques jours plus tôt.

Traducteur se redressa, laissant les deux autres esclaves se charger de couvrir la femelle à l'aide de peaux, et s'adressa à Babette :

Tu nous as offert un très beau duel, je te félicite. Tu es une grande guerrière. La maîtresse n'est pas en état de le dire, mais si elle l'était, elle le dirait : elle tiendra sa parole et appartiendra à votre armée pendant quelques cycles. Vous aurez de ses nouvelles dès qu'elle sera remise sur pied. Maintenant, laissez nous nous occuper de la soigner, ou vous n'aurez personne à accueillir dans vos rangs...

Il tenta un de ses sourires ultra charmeur sur la guerrière, espérant qu'elle aussi serait victime de sa beauté et qu'elle ne chercherait pas à attirer les soucis.

... mais elle la vit tomber en se tenant le ventre, elle fut surprise, ne pensant pas avoir donné un coup assez puissant pour cela

Babette la vit sombrer dans l'inconscience, elle se sentit fière et heureuse mais elle eut un peu peur tout de même, elle voulu aller la voir, mais les 3 esclaves qui se tenaient autour d'elles durant le duel arrivèrent avant elle, ils lui semblèrent bien empressés, comme attendant cela

L'un d'eux s'approcha un peu d'elle laissant les autres s'occuper de la blessée
Sa carrure imposante lui masquait en grande partie le "ramassage" d'Ixchella
Il était fort agréable cet esclave à regarder, puis il s'adressa à elle
Elle se sentit flattée par ses paroles, mais le trouvait tout de même trop mielleux avec elle, elle lui fit tout de même un sourire et lui répondit

je te remercie, bien sur occupez vous de votre maitresse, voulez vous que je vous aide à la ramener où se faire panser et soigner ? j'attendrai son réveil pour lui rappeler que Mayca l'attend comme convenu

disant cela, elle essayait de voir ce que faisaient les autres, mais ils étaient rapides et entouraient Ixchella comme des mères leur nourisson

Hep la!!!!!


Moi Mayca Tecuhtli d'Orient veut vérifier un détail avant que tu t'occupe d'elle.

Enlève lui son masque!!!!
Il attendit bras croisés que l'esclave s’exécute.

Le coeur battant à tout rompre, le magnifique esclave aux muscles puissants et aux dents très blanches regardait Babette. Il secoua la tête.

La maîtresse ne serait pas contente si elle apprenait que la personne qui l'a battue a aidé à la transporter. Sa fierté, tu comprends...
Juste le temps de lui faire reprendre conscience, et elle sera à vous.

Il se tourna alors pour rejoindre les deux autres esclaves qui s'étaient déjà bien éloignés, mais fut interrompu dans son élan par le guerrier.

...Enlève lui son masque!!!!

Traducteur se planta de toute sa hauteur devant Mayca, le dépassant d'une bonne tête, et plongea son regard d'ébène dans celui de son vis à vis.

Et pourquoi on ferait ça? Tu n'as pas d'ordre à nous donner, guerrier. Nous ne sommes pas tes esclaves.

Il fit signe à Masseur qui portait la jeune femelle dans ses bras et à Lescribe qui le suivait de très près de continuer à s'éloigner, disparaissant peu à peu de la vue des spectateurs venus assister au duel, tout en continuant de fixer Mayca dans les yeux.

La maîtresse a besoin de se reposer, elle sera à toi après. Tu as ce que tu veux, Ixchella dans ton armée, sous tes ordres. Que te faut-il de plus?

Mayca que plus rien n’impressionnait depuis des lunes toisa le manos de toute sa hauteur:

Je suis Mayca Tikal, Tiachcauh des Obsidiens, et Tecuhtli d'Orient!!!

Comprend tu qui je suis??
Le chef des guerriers et armées de notre province et j'exige de voir le visage d'Ixchella sur le champs!!!

L'iguane commença déjà a serrer sa massue sans lâcher le regard.
Pour valider se combat,je veut voir le visage de la perdante ou tout est annulé et je vous ferait faire la vie dure sois en sure!!!
Personne n'ira nulle part crois moi!!!

Il attendit que les esclaves découvre le visage

Traducteur ne se laissa nullement intimider. Ce guerrier pouvait être le huey tlataoni des tlaxcaltèques en personne, il ne lui devait rien. Seule sa maîtresse, et les personnes ayant un rang supérieur à celle-ci, pouvaient lui faire courber l'échine.

Je comprends qui tu es, guerrier tecuthli d'Orient,("même si je croyais que la tecuhtli était justement cette Babette", songea l'esclave) mais je ne suis pas de cette province aussi je n'ai pas à t'obéir. Tu n'as pas à dire que le combat n'est pas validé. Il est terminé, ma maîtresse a perdu, elle fera partie de ton armée, comme il l'a été convenu. Point. Tu as gagné, tu auras ce que tu voulais, Ixchella sous ton autorité.





Les paupières s'ouvrirent, puis se refermèrent aussitôt. Un mal de crâne pas possible, accentué par des cris qui auraient réussi à réveiller un mort. Noeils qui se rouvrirent pour se rendre compte qu'elle était dans le noir. On l'avait quand même pas enterrée?! Bizarrement, ce qui était autour d'elle sentait affreusement le cadavre d'animal, et avait une texture étrange. La Dinde releva lentement la tête, et s'aperçut que c'était en fait des peaux. Tout pleins de peaux. Doucement elle fit dépasser sa tête de toutes ces peaux, et écouta, autant qu'elle le put vu la distance qui les séparait, la conversation houleuse entre son esclave Traducteur et un mâle qu'elle ne reconnaissait pas de là où elle était. Fallait dire aussi que Masseur et Lescribe lui cachaient bien la vue, ça pour être cachée elle était bien cachée!
Elle tendit l'oreille et essaya de comprendre de quoi ça parlait, tout en essayant d'oublier la gueule de bois qui commençait largement à se faire sentir. Zétaient trop loin, elle ne comprit pas grand chose. Jusqu'à ce qu'elle vit la femelle habillée exactement comme elle, avec un masque de sacrifice cachant le visage. Cette femelle avait été posée sur le sol derrière la charrette, cachée aux yeux de tous par celle-ci. Quoi qui s'est passé? Et là, par un miracle vraiment miraculeux, elle comprit! Oui oui ce fut vraiment un miracle! Elle observa la femelle au masque attentivement pour voir où étaient situées ses blessures, puis sortit doucement son coutelas, histoire de ne pas trop bouger qu'on ne la voit pas dans la charrette, et se tailla légèrement le ventre et le thorax, pour avoir du sang aux mêmes endroits que l'usurpatrice. Toujours cachée par Lescribe et Masseur qui s'étaient mis côte à côte devant la charrette pour voir comment Traducteur allait s'en sortir avec Mayca, elle glissa du truc rempli de peaux pour atterrir sans un bruit derrière, après s'être assurée qu'il n'y avait personne. Le plus dur serait d'y mettre la greluche qui avait osé prendre sa place. Pour sûr que yallait avoir de l'engueulade dans les heures à venir! Elle arracha le masque et vit un visage qui pouvait ressembler au sien, surtout caché par les peintures, et le plaça sur son propre visage. Puis aussi vite et aussi discrètement qu'elle le put, elle glissa la copie sous les couvertures, à la place qu'elle occupait quelques secondes plus tôt. Enfin elle prit une des peaux qu'elle enroula autour de son corps, puis se plaça sur le sol où elle avait trouvé la copie.
Elle attendit quelques secondes, priant les dieux pour que personne ne l'ait vue. Puis finit par se lever, prit une profonde inspiration, ordonna à Lescribe de s'en aller avec la charrette, et commença à marcher vers Traducteur et Mayca, la couverture bien serrée contre son corps, le pas lent de celui qui s'est fait tabassé quelques minutes plus tôt. La gueule de bois l'aidait beaucoup à perfectionner son mal-être.

Pouvez pas vous taire un peu nan?! Yen a qu'essayent de se reposer! Qu'est-ce tu veux toi?! fit-elle en toisant Mayca à travers les fentes de son masque.

Envie de vomiiiiir... De grosses goutes de sueur perlaient sur son front, la chaleur sous le masque n'aidant pas. Elle ne devait pas être belle à voir tient...Les peintures sur le visage devaient être toutes coulées... Une horreur à voir.
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L'aztèque aux mèches blondes. Et le cerveau qui va avec.