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[RP] Holmes ? 'Watson ?' Je trouve rien 'Cherchez mieux !'

Anne_marguerite
¤~¤~¤~¤\ Quelques jours plus tôt - Domaine Provincial /¤~¤~¤~¤

-Papa ? Maman ? Je veux retrouver Edouard.

Silence général. Les parents n'étaient ni surpris, ni enjoués par l'annonce que venait de faire leur fille. Pas surpris parce qu'ils savaient que le jour où celle qu'ils avaient vu grandir voudrait prendre son envol afin de mener sa propre vie arriverait, parce que cette ennuyeuse vie qui la faisait veiller nuit et jour sur sa mère malade finirait par l'oppresser. Pas enjoués parce que le domaine s'en trouverait bien triste sans cette pointe de jeunesse qui égaillait l'endroit, parce qu'ils avaient cru que leur petite braise avait oublié cet anglais qu'elle avait rencontré il y a une quinzaine d'années lorsqu'ils habitaient encore à Paris.

-Je reviendrai vous voir le plus souvent possible. Je vous le promet.

Peut être un mensonge oui. Quand on sait que la rousse n'était pas d'humeur à quitter Edward comme ça lorsqu'elle se trouvait à ses côtés. Elle le considérait comme son meilleur ami, même si cela faisait dix ans bientôt qu'elle ne l'avait pas vu. Peut être même plus que comme son meilleur ami, mais ça, elle n'en était pas encore vraiment certaine, puisque cela faisait bientôt dix ans qu'elle ne l'avait pas vu. Peut être avait-il radicalement changé ? Peut être n'aimerait-il plus se faire charrier comme à l'époque ? Peut être l'enverrait-il tout simplement bouler ? Anne Marguerite secoua vigoureusement la tête afin de chasser ces idées néfastes de son esprit, et avant de claquer deux énormes bisous sur les joues de ses parents. Elle était issue d'une famille bourgeoise certes, une famille qui avait de l'argent, mais ce n'était pas pour autant que la rouquine se prenait la tête. Elle vivait la vie comme elle l'entendait et faisait ce qui lui plaisait, digne de son rang social ou pas.


¤~¤~¤~¤\ Quelques jours plus tôt - Dole /¤~¤~¤~¤

La ville la plus proche du domaine des Bonnevin-Pimpois n'était autre que la capitale francomtoise. Sans trop tardé, elle s'était mise à flâner entre les étals du marché, à s'asseoir quelques minutes dans un carré d'herbe qui se trouvait là, à discuter avec quelques enfants qui jouaient ici et là, et surtout à s'informer sur la vie francomtoise. Ce fut avec stupeur qu'elle appris que la capitale était aux mains des Hydres et que la Maire de Poligny avait été enlevée puis tuée. Ni une, ni deux, elle était entrée dans la première taverne et avait demandé à ce qu'on lui explique toutes ces histoires. En priorité celle concernant l’enlèvement, c'était une affaire étrange et plutôt palpitante quand on y repensait. Elle eut la chance de tomber sur un des amis de la fameuse mairesse enlevée, qui lui, ne croyait pas qu'elle avait été tuée, mais qu'elle avait plutôt été emmenée ailleurs et qu'elle avait changé d'identité pour que tous ses problèmes soient de lointains souvenirs.
Du coup, Anne Marguerite avait décidé de mener l'enquête avec lui, parallèlement à son enquête à elle qui consistait en "retrouver Edward et aller lui rendre une visite surprise". Ce fut d'ailleurs dans l'optique de sa deuxième enquête, l'enquête "Edward" que la rousse écrivit aux parents adoptifs parisiens, afin de leur demander où se trouvait leur fils.


Citation:
De Anne Marguerite de Bonnevin-Pimpois,
A Gustave et Marie Marles-Paysac,


Bonjour !

Je ne sais pas si vous vous souvenez de moi, j'étais l'amie d'enfance de votre fils Edward. Celle qui a dû quitter Paris pour la province parce que sa mère était souffrante et que l'air pur et le calme lui seraient très bénéfiques. Malheureusement, ce départ n'eut pas vraiment l'effet escompté puisque ma mère est toujours aussi malade, dix ans après. Enfin, ce n'est pas pour vous parler de ma mère que je vous écris aujourd'hui rassurez-vous.
En effet, j'aimerais savoir si Edward habite toujours avec vous à Paris, j'aimerais tellement le revoir après toutes ces années. Mais je voudrais être certaine qu'il se trouve à Paris avant de prendre la route, la situation actuelle en France et en Franche Comté ne me permet pas de prendre des risques inconsidérés. J'aimerais vivre encore quelques années si c'est possible.

J'espère que vous saurez me répondre, et j'espère surtout que vous vous portez tous les deux mieux que ma mère. Même si Edward ne se trouve plus chez vous, je pense que je ferai un crochet par Paris, peut être même avec lui, afin de vous visiter. Ce serait un grand plaisir pour moi de vous revoir après toutes ces années, je suis certaine que nous aurions beaucoup d'anecdotes à se raconter ! Surtout sur Edward ! Des choses qu'il n'oserait pas me dire lui même, parce que c'est la honte. Vous me les diriez vous n'est-ce pas ? J'aime bien me moquer de lui un peu, mais ce n'est pas méchant vous me connaissez.

Dans l'attente de votre réponse, veuillez recevoir ma sincère affection.

A Dole, le 8 août 1459




Prenant conseil auprès de quelques dolois, la Bonnevin-Pimpois se rendit chez le coursier le plus rapide de l'est. Ce courrier urgeait, il fallait donc au moins ça pour qu'il arrive à Paris en quatrième vitesse. Il ne restait plus maintenant qu'à laisser faire le temps, et attendre sagement une réponse des Marles-Paysac. Comme quoi, l'enquête "Mellyssa" était presque un don du ciel, tombé sur elle exprès pour occuper son temps libre.
--Agelric


Exactement, le coursier le plus rapide de l'est était aussi le BG le plus BG de l'est. Mattez ce regard perçant qui les fait toutes tomber comme des mouches qui viennent de rencontrer une vitre. Admirez ce nez fin et délicat qui en fait baver même les plus chastes. Contemplez ces lèvres que même le Pape voudrait embrasser -si c'était une femme évidemment hein-. Et ces cheve.... Ouais ok j'arrête, ou je vais me faire frapper.

Revenons en donc à notre fameuse missive direction Paris. Avec un sourire charmeur, il accepta bien sur la mission qui lui était confiée et promis qu'il reviendrait dans neuf jours avec la réponse que la rouquine attendait tant. Quoi qu'il se la ferait bien lui aussi la rouquine, elle était pas si mal faite à y regarder de plus près. Et quoi de mieux pour le plus bel homme du monde, que la plus belle femme du monde ? Je vous l'demande !



[11 août - Paris]

Le jeu maintenant qu'il était arrivé à Paris, c'était de trouver la maison des Marles-Paysac. Bien sur, la rousse avait eu la délicatesse d'indiquer la rue et le numéro de leur demeure sur la lettre, mais elle n'avait pas eu la présence d'esprit de lui laisser un plan de Paris ! Ceci dit, c'était à lui de s'équiper correctement et pas à ses clients de lui pré-mâcher le travail. Bon, il était donc l'heure de l'opération "je demande mon chemin aux gens que je croise, sans passer trop pour un plouc qui vient de la campagne".

Deux heures plus tard et au moins trente personnes plus loin.. Toujours rien. Ce n'était pas mince affaire, la plupart des gens qu'il interrogeait ne connaissaient même pas ce nom et ne faisaient que le regarder avec un air style "tu te fouts de moi gamin ?". Du coup il évitait d'insister et remerciait avec un grand sourire idiot avant d'aller questionner un autre parigot. Pour finir, il en avait conclut que la famille qu'il recherchait n'était peut être pas de toute première fraîcheur et il s'était donc tourné vers les vieux de la vieille de Paris.
Bingo ! C'est auprès d'une grand-mère au moins aussi vielle que sa grand-mère à lui qu'il finit par trouver conseil.


-Les Marles-Paysac dites-vous jeune homme ? Oooh oui oui je les connaissais. Ils habitaient là bas dans le coin de cette rue que vous v....

-Ah ! Merveilleux ! Je vous remercie Grand-Mère. Et bonne fin de journée hein.

Parfaitement, il n'avait pas laissé le temps à la grand-mère de terminer sa phrase et il avait complètement omis l'utilisation d'un temps du passé. En clair, les Marles-Paysac n'étaient plus, et il allait se retrouver comme deux ronds de frite devant la porte.

Ce qui devait arriver arriva donc, il frappa à la porte. Bien entendu, quelqu'un vint lui ouvrir et il fit un grand sourire avant de tendre le pli qu'on lui avait confié quatre jours plus tôt. Sans même remarqué que la personne qui lui avait ouvert la porte, n'était guère plus âgée que lui.
Le jeune homme ayant ouvert la porte déplia la missive et s'arrêta tout net à la lecture du destinataire.


-Malheureusement. Nous avons acheté la maison au fils Marles-Paysac il y a de cela un an environ. J'avais cru comprendre qu'il la vendait afin d'entreprendre un voyage à travers le Royaume suite au décès de son dernier parent. Je ne peux vous aider. Au revoir.

La lettre lui fut redonnée et la porte claquée au nez. C'est dépité qu'il remonta sur son cheval. Qu'allait-il bien pouvoir dire à la rousse qui lui avait fait confiance sur ce coup ? A qui il avait promis une magnifique réponse -car il avait compris que de la réponse dépendait le somptueux sourire de la jeune femme- ?
Ce fut donc lentement, très lentement, que le coursier devenu certainement à cet instant le plus lent de l'est, rebroussa chemin et reprit la route pour la Franche Comté. Il réfléchirait à comment il annoncerait cette nouvelle pour qu'elle passe comme dans du beurre, ou du moins, pour ne pas se heurter à un gros, un hénôrme, un gigantesque mur...

Fait chier ! Une belle rouquine qui lui passait sous le nez à cause d'une foutue lettre qui ne trouvait pas de réponse. C'était quand même grave la loose !
Anne_marguerite
¤~¤~¤~¤\ Jour J - Devant la maison du coursier /¤~¤~¤~¤

Elle n'était pas d'un tempérament impatient la Bonnevin-Pimpois habituellement. Cependant aujourd'hui, c'était tout à fait différent. En effet, c'était aujourd'hui qu'elle allait savoir où se cachait sa flamme et qu'elle était donc à deux doigts de le revoir après toutes ces années passées loin de lui, après toutes ces lettres qu'elle lui avait écrite à lui mais qui étaient demeurées sans réponse. Les avaient-ils seulement reçues ? Ou l'ignorait-il tout simplement ? Si la deuxième possibilité était la vraie, elle s'en rendrait bien vite compte lors de leurs retrouvailles. Elle avait passé des heures depuis le départ du coursier, à imaginer à quoi ces retrouvailles pourraient ressembler.
D'abord, elle avait imaginé quelque chose de simple, de très procédurier. La rousse ne savait pas si son anglais avait changé ou non. Sans doute. Les gens changent en dix ans. Elle espérait seulement qu'il n'avait pas trop changé et qu'il serait toujours le Edward qu'elle aimait déjà à l'époque. En moindre mesure bien sur, l'amour quand on a onze ans n'est pas le même que quand on en a vingt. Il est certainement plus empreint de légèreté et beaucoup moins compliqué. Elle voudrait tant que cela redevienne comme si ces dix années ne s'étaient jamais écoulées.
Ensuite, elle en choisit d'autres. Des retrouvailles moins chastes si l'on puit dire. Cependant, cette idée ne lui resta pas longtemps en tête, de peur que les passants ne la regardent d'un drôle d'air. Oui, la petite braise était devenue aussi rouge que ses cheveux et elle était loin d'avoir envie d'expliquer cette pigmentation passagère de sa peau à tous les badauds qui passeraient.
Puis plus amusantes. Elle se voyait déjà, le charrier comme si de rien n'était. Venir discrètement à sa rencontre par derrière, poser ses mains sur les yeux du plus parisien des anglais et chuchoter au creux de son oreille, tentant de retrouver la voix qu'elle avait lors de leur première rencontre. Poser cette fameuse question que tout le monde pose lorsqu'on a ses mains sur les yeux de la personne questionnée "c'est quiiiii ?".

Elle finit par s'y perdre, tant et si bien qu'elle ne remarqua même pas l'arrivée du jeune homme trouvé ici même neuf jours plus tôt. Ce n'est que lorsque ce dernier l'interpella brièvement qu'elle releva la tête afin de le regarder, sourire aux lèvres. Sourire qui retomba tout aussi vite qu'il était apparu, lorsqu'elle vit la mine du coursier. Il semblait dépité. Pourquoi donc avait-il l'air si désespéré ? Avait-il perdu quelque chose de précieux en chemin ? Avait-il appris une nouvelle si attristante ? D'un naturel curieux, et qui plus est impatiente de découvrir la réponse des Marles-Paysac, elle ne laissa pas durer le silence.


-Bonjour Agelric ! Pourquoi donc avez-vous l'air si abattu ? Un problème ? Ce n'est pas trop grave j'espère ?

Il ne répondit pas. Elle sentait qu'il était gêné par quelque chose mais qu'il ne voulait pas en parler. Après tout, ce n'était peut être pas ses oignons tout simplement. La rousse se para donc d'un sourire, dans l'espoir que cela raviverait un peu la gaieté de l'homme en face d'elle, et elle reprit sur son affaire afin de lui changer les idées. Parler de son travail changeait les idées parait-il. Il était temps d'essayer.

-Une réponse des Marles-Paysac ? Dame Marie est-elle toujours aussi avenante avec les gens ? Je me souviens qu'elle était d'une gentillesse hors paire. C'est ce que me disait Edward.

Sa deuxième intervention atterrit elle aussi dans le monde des questions sans réponses. Anne Marguerite commençait à s'inquiéter de l'état du coursier. Son problème était donc si grave que cela pour qu'il en ait perdu la voix ? Elle posa son regard empli de douceur sur le coursier, et en même temps plein d'une bienveillante curiosité. Elle voulait l'aider à se sentir mieux. Elle mit de côté son impatience afin de s'intéresser au cas du jeune homme qui l'intriguait et l'inquiétait.

-Vous souffrez ?

-Atrocement Mademoiselle !

Son coeur fit un bond dans sa poitrine. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il réagisse de la sorte, si fort, si violemment. Elle n'eut pas à continuer son interrogatoire, la langue du brun semblait déliée et il déballa tout ce qu'il avait appris d'une traite, sans même prendre le temps de respirer profondément entre chaque phrase afin de laisser le temps à la Bonnevin-Pimpois d'encaisser ce qu'elle allait apprendre.

-Les Marles-Paysac sont décédés. Je n'ai trouvé qu'un homme ayant racheté la maison au fils des anciens propriétaires. Il m'a dit que ce fils avait entrepris un voyage. C'est pourquoi il vendait la maison. Sans doute afin de gagner quelques écus pour financer ce périple. Il ne sait pas où est ce fils. Sinon, j'aurai traversé le Royaume entier afin de lui donner cette lettre Mademoiselle. Je le jure sur ma vie. Jamais je ne laisserai une lettre sans réponse. Jamais ! J'ai échoué.

Anne Marguerite cligna des yeux. Une fois seulement. Elle était abasourdie par ce qu'elle venait d'apprendre mais en même temps, elle n'arrivait pas à croire à ce qu'elle entendait. Les parents adoptifs d'Edward étaient donc décédés. Il avait donc quitté Paris sans prévenir qui que ce soit de sa destination.
Le regard perdu dans le vide, elle décrocha machinalement sa bourse de sa ceinture et la laissa tomber sur le sol, ayant cru apercevoir la main tendue du coursier prête à la recevoir, mais il n'en était rien. Elle bégaya quelques mots à l'attention du jeune homme pour dire qu'elle le dédommageait pour le trajet, puis elle se dirigea lentement vers un endroit encore inconnu.

Cette affaire qu'elle pensait vite réglée, n'allait pas être de tout repos finalement. Alors qu'elle déambulait dans les ruelles sans but précis, toujours sous le choc de ce qu'elle avait appris, la jeune femme réfléchissait aux moyens qui étaient en sa possession pour retrouver Edward. Elle voulait le revoir, elle le reverrait, quoi qu'il lui en coûte.
Anne_marguerite
La rouquine n'était pas au meilleur de sa forme depuis qu'elle avait appris la mort des parents d'Edward. Ce n'était pas spécialement leur décès qui la rendait maussade, c'est qu'à présent, elle ne trouvait pas d'autre solution pour retrouver son anglais qu'elle voulait tant revoir. Elle n'était que peu sortie depuis le retour bredouille du coursier, elle réfléchissait à tous les moyens qu'elle avait à sa disposition pour le retrouver. Il y avait bien les Services Secrets de Sochaux, gracieusement proposés par la "Petite Impératrice" mais elle n'avait pas envie de mêler la famille plus ou moins proche du Roi de Lotharingie à cette affaire. D'autant plus qu'on lui avait dit qu'elle devrait payer le Comte pour qu'il accepte de lui "prêter" quelques espions. La petite braise était loin d'être assez riche pour se permettre d'en délibérer, surtout que si elle commençait à en parler, cela se faisait moyennement de dire qu'en fait, elle s'en passerait parce que c'était trop cher.

Finalement, après des heures, des heures et des heures de réflexion, en prenant à peine le temps de manger et boire, une idée lumineuse lui traversa l'esprit. Ce fut avec une frénésie, toute plus ou moins contrôlée soit-elle, que la Bonnevin-Pimpois ouvrit ses tiroirs les uns après les autres, manquant de peu d'en retrouver un sur ses orteils. Elle en sortit des parchemins, des flacons d'encre et trois ou quatre plumes, juste au cas où. Tout cela allait prendre quelques heures mais qu'importe ! Pour sa flamme, elle était prête à perdre son poignet à cause d'une douleur insupportable. Elle avait entreprit d'écrire à tous les Ducs, tous les Comtes, tous les Gouverneurs du Royaume de France pour leur demander si dans leurs registres, ils n'auraient pas un certain Edward Wyatt. Si elle n'obtenait aucune réponse positive, elle écrirait aux dirigeants d'Angleterre, peut être était-il tout simplement rentré chez lui, à Londres.


Exemple de la lettre envoyée In Gratibus a écrit:
De Anne Marguerite de Bonnevin-Pimpois,
A XXX, Duc/Comte de YYY


Salutations.

Je ne vous ennuierai pas longtemps, je voudrais seulement vous poser une question. Existe-t-il un Edward Wyatt sur les registres de douane de votre Province ?

Si oui, attendez-vous à me voir arriver d'ici quelques jours, voire semaines. Ce sera un plaisir pour moi que d'aider votre province aux côtés d'Edward. Surtout, ne le prévenez pas qu'une certaine Anne Marguerite le cherche s'il vous plaît.
Si non, tant pis. Je vous remercie d'avoir pris de votre précieux temps pour me répondre.

En tout cas, je vous remercie déjà de m'avoir lue et vous souhaite bon courage pour la fin de votre mandat.




Elle n'avait rien que vingt-quatre lettres à envoyer, à écrire avec soin pour être sure qu'elle ne tombe pas directement dans le papier à brûler pour cet hiver et qu'elle suscite un minimum d'intérêt. Il fallait que ces lettres suscitent une once d'intérêt si elle voulait obtenir des réponses de la part de tous ces régnants. Il était déjà fou de croire que des nobles allaient prendre le temps de lire ses missives, autant s'appliquer à les écrire afin de se donner l'impression d'être importante.


¤~¤~¤~¤\ Minuit trente-six [24 lettres et 36 ratées] plus tard - En partance pour le pigeonnier /¤~¤~¤~¤

Comme dit précédemment, Anne Marguerite n'avait pas les moyens de payer vingt-quatre coursiers. Quoi qu'elle les avait peut être, mais elle n'avait pas envie de chercher vingt-quatre coursiers, ou d'en trouver un seul qui traverserait tout le Royaume pour distribuer ces plis. Elle n'avait pas non plus l'éternité devant elle !
Du coup, le choix du pigeon semblait s'imposer. De toute manière, un château comtal, ducal, gouvernemental, un château qui recelait toutes les institutions d'une Province en bref, ce n'était pas quelque chose que l'on pouvait manquer, même le plus idiot des pigeons le trouverait, LE château. La rousse se rendit donc au pigeonnier dolois, la razia du pigeon était en marche. Déjà qu'ils manquaient d'énormément de choses à Dole... De la nourriture, du monde pour défendre, une mine, bref, tout ce qui faisait une vie quoi. Par contre, ce qu'ils avaient en excès, c'étaient les Hydres. Cependant elle n'avait pas la pleine confiance en eux pour les utiliser comme pigeons messagers.

Arrivée face au pigeonnier, fort heureusement rempli de pigeons, la jeune femme prit le temps de trouver LE pigeon qui irait avec LA lettre. Elle ne voulait pas se tromper, son avenir dépendait de ces bestioles à plumes ! Lentement, elle regardait un animal, le chopait par la patte, le regardait encore, parfois le remettait à l'intérieur du pigeonnier, parfois le gardant dans une main, cherchant la lettre correspondante de l'autre. Ce ne fut qu'au bout d'une heure, peut être deux, qu'elle eut fini de toutes les envoyer. Encore une fois, il ne lui restait plus qu'à attendre les retours, qu'elle espérait rapides, et dont un serait celui qui lui permettrait de retrouver son parisien.
Anne_marguerite
Il n'y avait rien d'autre que la Bonnevin-Pimpois voulait faire en ce moment, rien d'autre que d'attendre des réponses des régnants du Royaume de France. Elle passait des heures accoudée à sa fenêtre, les yeux rivés sur le pigeonnier, là en bas, sur la grande place de la capitale francomtoise. Cela faisait des jours qu'elle dormait peu, qu'elle mangeait peu aussi, tout cela, pour ne pas manquer le retour d'un pigeon portant un message scellé d'un cercle rouge, marqué du blason d'une province française. Les jours passaient, mais aucune lettre ressemblant à cela ne parvint au pigeonnier. Pourtant, de nombreux pigeons venaient s'y poser, mais jamais le courrier ne lui était destiné. Plus souvent, il s'agissait de lettres court-courrier, des correspondances entre francomtois en somme. Surveiller les allers et venues des oiseaux n'était pas quelque chose de passionnant, mais scruter les diverses réactions des gens recevant du courrier l'était déjà bien plus. En effet, il n'était pas rare que les gens, trop heureux de voir que l'on s'intéressait à eux, déplient les missives reçues sans attendre d'être rentrés. Parfois, l'on pouvait lire de magnifiques sourires sur leurs visages, d'autre fois, les nouvelles étaient plus tristes et les visages se paraient donc en circonstance. Le visage de la petite braise était fermé, neutre. Il attendait de pouvoir trouver son expression.

Finalement un jour, une lettre estampillée aux armes du Bourbonnais-Auvergne arriva. N'écoutant que son coeur, elle descendit quatre à quatre les escaliers de l'auberge où elle avait élu domicile le temps de prendre la route pour le rejoindre. Des plis venant du Bourbonnais-Auvergne, cela ne devait pas arriver tous les jours en Franche-Comté, c'est pourquoi elle en avait conclu qu'il ne pouvait s'agir que de celle lui étant destinée. Ce fut avec un empressement certain, qu'elle arriva auprès du nid à nouvelles, qu'elle se saisit du message attaché à la patte du pigeon , qu'elle le décacheta en prenant tout de même soin de ne pas déchirer le vélin et qu'elle lut.


Sofio de Valmonte, Duchesse du BA a écrit:
De Sofio de Valmonte, Duchesse du Bourbonnais-Auvergne,
A Anne Marguerite de Bonnevin-Pimpois,


bonsoir

ayant pris acte de votre demande et transmis a la prévôté je revient vers vous, en effet un nommé Edward Wyatt est bien sur nos terres depuis quelques temps déjà et plus précisément a Aurilac, ou il semble couler des jours de paix après le petit accident, trois fois rien , un accrochage , une rencontre musclé.....

grand plaisir alors de vous accueillir,prochainement, il est vrai que ce pauvre homme doit être bien esseulé, preuve est qu'il s'intéresse a la peinture, allant jusqu'à vouloir payer fortune pour un nu......

Je tiendrais ma langue et ne lui dirais rien ne vous inquiétez pas, je crois que les surprises il aime autant les faire que les recevoir.

Cordialement

Sofio de Valmonte


Elle ne sauta pas de joie immédiatement. Elle préférait relire encore une fois ce message afin d'être certaine de l'avoir bien compris. La rousse avait eut beau placer énormément d'espoir dans ces lettres, elle ne pensait pas que les régnants prendraient le temps de regarder dans leurs registres pour savoir si oui ou non, un Edward Wyatt s'y trouvait. En plus d'avoir reçu une réponse, elle recevait LA réponse. Elle venait de retrouver son anglais qu'elle avait perdu, son anglais qu'elle n'avait pas revu depuis toutes ces années, son anglais qui n'avait donc pas trépassé, son anglais... Qui semblait avoir eu quelques différents tout de même. Des brigands ? Des gens qui avaient une dent contre ceux qui avaient traversé la Manche ? Des idiots qui voulaient tout simplement se mesurer à quelqu'un ? Qui avait osé toucher à la chevelure d'ébène de sa flamme ? Qui !
Déterminée à prendre la route pour le Bourbonnais dés ce soir, elle rangea la missive dans sa besace et s'en retourna dans sa chambre. Elle n'avait aucune envie d'exposer ses sentiments aux yeux des dolois, si bien qu'elle pressa le pas afin d'avoir tout le loisir de laisser éclater sa joie, son immense bonheur même, toute seule, dans sa chambre, à l'abris des regards indiscrets et autres commérages.

Après mure réflexion, Anne Marguerite se rendit compte qu'elle avait oublié un léger détail dans toute cette précipitation. Il fallait tout d'abord qu'elle prévienne ses parents de ce départ pour le Duché Auvergnat. Il fallait ensuite qu'elle réussisse à les convaincre qu'elle serait heureuse là bas mais qu'elle avait besoin de quelques écus pour subvenir à ses besoins durant le voyage. Tout cela allait prendre du temps, tout cela allait l'écarter encore de quelques jours de ces retrouvailles, mais tout cela était malheureusement nécessaire pour qu'elle ne s'en veuille pas à vie de les avoir quitté.
Surtout, il ne fallait pas qu'elle dise qu'elle allait en Bourbonnais pour le rejoindre lui. Elle devait inventer un mensonge bien ficelé, qu'elle serait capable de ne jamais trahir, car si elle le trahissait, plus jamais ils ne la considéreraient comme leur fille, et elle était loin de le vouloir.

Rassemblant ses quelques affaires, elle quitta sa chambre sans trop réfléchir. Elle semblait plus perdue dans des pensées trop vagues que dans une réelle intention d’échafauder un plan.


-Merci à vous aubergiste. Je vous quitte aujourd'hui. Je vous souhaite une bonne continuation.

Elle déposa son dû sur le comptoir en se parant d'un léger sourire. A la fois, elle était si heureuse d'avoir remis la main sur son ami d'enfance, mais en même temps, elle redoutait la réaction de ses parents. Ce fut avec un sentiment partagé qu'elle traversa la place, avant de se rendre compte que de nouvelles missives, affranchies de sceaux bien peu commun en ces terres, étaient arrivées. Une lettre écrite de la main du Duc de Touraine, lui expliquant qu'elle ferait mieux de contacter le prévôt, ainsi qu'une lettre du Comte des Flandres, dans la même veine que celle du Duc. Elle n'avait pas besoin des les contacter ces prévôts, puisqu'elle savait où il était. Il y avait également un pli venu du Rouergue, la comtesse était désolée de n'avoir trouvé aucun Edward Wyatt sur les registres. Une missive poitevine également, l'informant simplement qu'il n'y avait apparemment aucun homme ainsi nommé dans ce comté. Un pigeon retardataire, portant une lettre scellé du Duc de Normandie se posa finalement lui aussi.

Leda, Duc de Normandie a écrit:
De Leda, Duc de Normandie,
A Anne Marguerite de Bonnevin-Pimpois,

Bonjour,

Je n'ai malheureusement pas de trace de votre fameux Edward Wyatt. Ce qui ne doit pas vous empêcher de venir nous voir si vous le souhaiter.

Bien à vous,
Leda,
Duc de Normandie


Elle le nota dans un coin de sa tête. Peut être la flamme et la braise iraient-ils visiter la Normandie une fois qu'ils se seraient retrouvés.


¤~¤~¤~¤\ Domaine Provincial - Heure de vérité /¤~¤~¤~¤

Sur le chemin qui la séparait du domaine, elle s'était tout de même mise à imaginer ce qu'elle pourrait dire pour justifier ce départ. Que pouvait avoir le BA de si attirant pour qu'elle veuille s'y rendre alors qu'elle n'y avait jamais mis les pieds ? Quelle raison cruciale -autre qu'Edward- pouvait la pousser à quitter la Franche-Comté pour y aller ? Toutes ces questions, elle n'arrivait malheureusement pas à y répondre et c'est l'esprit vide de toute idée de mensonge qu'elle passa le pallier et qu'elle se dirigea lentement vers la pièce principale.

-Bonjour. dit-elle simplement, comme une volonté de gagner du temps. Comment vous portez-vous ?

Elle savait pourtant que sa mère allait mal, puisqu'elle était malade, que son père n'allait pas forcément mieux puisqu'il devait s'occuper d'une femme malade. Mais elle avait posé la question. Ils l'avaient regardée, d'un air surpris, puis avaient détourné les yeux, sans même daigner répondre. Si bien qu'elle se lança à l'aveuglette, imaginant sur le vif.

-J'aimerai me rendre en Bourbonnais-Auvergne. C'est un grand Duché au sein du Royaume de France. La guerre fait rage dans le Royaume et je souhaiterais défendre Paris. Je ne veux pas que ma ville de naissance soit mise à feux et à sang par le Ponant. Pourquoi le Bourbonnais-Auvergne ? Et bien... C'est un Duché suffisamment proche de la Franche Comté pour que je puisse vous visiter de temps à autre, et je voudrai servir un grand Duché, disposant d'une armée tenant la route. Le Lyonnais Dauphiné et la Bourgogne ne répondent pas à ces critères. D'où mon besoin de repousser aux frontières Auvergnates.

Elle s'arrêta. La rouquine venait d'inventer un mensonge qu'elle trouvait, après réflexion, correct. Voire même suffisamment convaincant pour qu'ils acceptent de la laisser partir. Ils continuaient de la regarder, sans mot dire. La petite braise commençait à croire qu'elle faisait perdre l'usage de de la parole à ces parents depuis quelques temps. Du coup, elle poursuivit en les invitant clairement à prendre la parole.

-J'ai besoin d'un avis. J'ai besoin de quelques écus pour réaliser ce voyage et probablement pour acheter de quoi me défendre également. Pensez-vous que cela soit possible ?

-Oui.

La réponse de son père avait été on ne peut plus claire. Cependant, elle n'était pas vraiment au goût de la rousse, qui se résigna tout de même à l'accepter telle qu'elle était. Elle sentait que l'atmosphère était tendue, qu'elle faisait quelque chose qui ne leur plaisait guère mais qu'ils ne s'autorisaient pas à refuser. La père Bonnevin-Pimpois prit finalement la parole afin d'éclaircir quelques points.

-Tu es notre seule fille Anne Marguerite. Tu es la seule héritière des possessions de la famille. Nous ne pouvons t'empêcher de faire ce que tu souhaites, tes intentions sont bonnes et tu es une jeune femme à présent, et ce depuis longtemps. Tu peux prendre l'argent que nous t'avions gardé dans le coffre du bureau.

Heureuse ? Elle l'était à ne point douter ! Elle se gardait cependant bien de le montrer à ses parents, qui eux venaient d'autoriser leur seule et unique fille à les quitter, à risquer soit disant sa vie pour le Royaume de France. La Bonnevin-Pimpois se contenta donc d'une étreinte chaleureuse pour sa mère et d'une bise bien plus conventionnelle pour son père, avant de se diriger vers le bureau et de prendre le sac de pièces qui lui appartenait donc depuis déjà longtemps sans qu'elle le sache. C'est en le portant qu'elle se rendit compte qu'il était bien trop lourd et qu'elle n'avait pas besoin de tout cela. Ses yeux d'azur se perdirent donc dans sa besace, en quête d'une petite bourse, qu'elle remplit. Cela suffirait amplement. Doucement, elle referma le coffre. Cela prouverait qu'elle reviendrait, qu'elle ne les oubliait pas. Enfin, elle prit le chemin de l'étable afin d'y récupérer une monture. Certes, elle n'arriverait pas beaucoup plus vite en BA que si elle y était allée à pieds, mais la fatigue l'accablerait bien moins et elle serait en pleine forme pour lui.

Elle taillait à présent la route, vers lui.


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