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Domaine du Genevois

Jehanne_du_genevois




Sous le regard de ma mère ,je vins m'assoir dans le fauteuil qu'elle m'indiquait .
Elle avait besoin d'éclaircissement ,je n'eus pas à réfléchir je sus de quoi elle voulais parler .
J'avais purement et simplement congédié Willk sans lui en avoir parlé par avance .Elle devait surement être en colère mais qu'importe je ne reviendrais pas sur ma décision .

Que lui dire !

Je m'agitais légèrement sur mon fauteuil et en la regardant .


Mère ,je suis désolé que vous l'ayez apprit par mon maistre d'armes ,il m'a devancé .
Disons que nous avions quelques soucis de compréhension lui et moi .
Deux caractères opposés .
Il pense que je suis une jeune femme trop gâté par la vie ,me reproche de vivre dans un palais doré et de ne pas m'impliquer que ce soit pour village ou dans la politique .
Sincèrement mère ,je pense pas être une enfant gâtée ,certes j'ai plus de chance que les orphelins ou les pauvres mais je pense pas profiter de mon statut de noble .
Quand à m'impliquer pour le moment ,j'avoue ne pas l'avoir fait ,je suis rentrer il y a peu du couvent et la politique sincèrement je sais pas trop ...



J'avais débiter tout d'un seul trait ,j'attendais sa réaction .



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Evalea
Elle regarda sa fille, qu'est ce qu'elle était belle. D'ici peu, à moins que ça soit déjà le cas, elle l'a supplanterait. Elle aurait bien du mal à retenir les galants qui ne tarderaient pas à venir frapper aux portes du Chateau.

Elle écouta Jehanne qui ne broncha pas, qui ne sourcilla pas d'un cil. Elle tenait cette assurance de son père,sans aucun doute.

- Jehanne j'aurais aimé en effet, que vous m'en parliez mais celà est fait, n'en parlons plus. Que vous ayez eu des incompréhensions avec Willk je peux le comprendre, qu'il ait pensé que vous etes une enfant gatée, je lui pardonne, mais peu importe ce que lui il pense, le plus important c'est que vous en ayez conscience et que vous fassiez au mieux pour améliorer celà. J'aimerais aussi que vous vous impliquiez dans la vie de la Mairie ou du Duché mais je ne puis vous y obliger. Toutefois je vais vous demander quelque chose. Je souhaite organiser une grande foire sur Bourg, j'aimerais que vous m'aidiez à son organisation. J'aimerais que pour une fois nous fassions quelque chose ensemble. La foire et le bal dans quelques mois, quelque chose de grandiose; Estes vous d'accord ?

Elle se leva et alla servir deux petits verres de liqueurs de cerises. Elle en donna un à Jehanne

- Trinquons Jehanne, trinquons à nostre vie, à vostre Père, à la Savoie et à nous..n'oubliez jamais qui vous estes.

Elle trempa ses lèvres dans le verre et en bu quelques gorgées.
Jehanne_du_genevois




J'écoutais mère attentivement .Son idée d'organiser une foire suivit d'un bal me plus au plus au point .
J'adorais cette idée et j'étais tout à fait disponible à l'aider .
Par contre quand elle parla de la mairie je fis une petite moue .
Je devais m'expliquer ,lui dire ce que j'avais envie de faire avant de m'investir dans une si grande tache .


Je serais à vos cotés pour organiser la foire et le bal ,voila une idée qui me ravie de travailler à vos cotés,cela m'enchante par avance .

Mère avant de m'investir pour la mairie ,j'aurais aimer voyager .
Partir pour le duché de mon père ,connaitre le Bourbonnais Auvergne ,rencontrer ses anciens amis ,voir mon parrain et ma marraine avec qui je correspond et qui attendent impatiemment ma venue .Me rendre sur les terres de mon père .
Je pensais voyager avant de m'engager dans quelconque affaire de politique ou la mairie ou autre .

Ce n'est pas pour l'immédiat ,cela serait pour mi février je pense car pour le moment la peste à atteint Clermont la capital du Bourbonnais Auvergne donc Azdrine mon parrain préfère que j'attende pour venir .

J'ai passé six années en couvent ,cela me ferais le plus grand bien de voyager .

Qu'en pensez vous mère ?


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Evalea
Elle se leva et vint embrasser sa fille

- Ce que j'en pense Jehanne, j'en pense tout simplement qe c'est une merveilleuse idée, que vostre Père serait fière de vous et je pense également qu'il est temps en effet que vous rencontriez votre Parrain et votre Marraine. Toutefois je ne veux pas que vous y alliez seule, nous envisagerons une escorte ou une garde rapprochée. Je connais trop bien les voyages pour dire qu'ils sont sans risque..

Elle déposa un tendre baiser sur le front de son enfant. Dieu que le temps passait vite...hier elle n'était qu'un petit poupon, aujourd'hui elle est devenue une belle et jolie femme...
Jehanne_du_genevois




Je bus un gorgée de la douce liqueur que mère m'avais offerte .Doux et agréable mais un peu fort ,je n'avais point l'habitude de boire .
Mère avait l'air enchantée de mes projets et je lui souris .


Merci mère d'approuver mon projet .
Et il va de soit que je ne partirais point seule sur les routes menant au Bourbonnais Auvergne ,ni jusqu'aux terres de père .

Mais cela se fera après la mise en place de la foire et du bal Mère .Je serais là pour vous épaulez .
Mais aimeriez vous m'accompagner lors de mon voyage si rien d'autre vous retient icelieu ?



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Jehanne_du_genevois


De retour après une balade à la Capitale

Mère ,Auris et moi, nous étions parties assez rapidement pour Chambéry .Sara ma Dame de Compagnie avait fait des merveilles en remplissant les malles à une vitesse surprenante .

Les quelques jours passés dans la capitale avaient été très instructifs et divertissants.

Nombreuses rencontres,bonnes ou mauvaises mais les gens étaient en général assez sympathiques.

Mais Bourg commençait à me manquer !
Auris et moi, nous repartîmes seules pour le Domaine du Genevois laissant mère traquer les brigands sur les chemins .

Un nouveau passe temps sans doute .

Les bagages devaient être arrivés car Sara et un écuyer étaient partis bien avant nous et connaissant Sara tout devait déjà être rangé .
Elle était efficace mais un peu timide ,ne parlant que très peu cela changerait au fil du temps passé au château .

Auris et moi ,nous avions pris notre temps , une sorte de promenade ,profitant de la magnificence du paysage savoyard enneigé.

Nous nous étions arrêtées pour regarder la majestueuse envolée d'un aigle cherchant une proie dans la neige ,son cri strident mais magnifique et son plongeon sur cette proie débusquée de son œil perçant .

Ensuite nous vîmes un troupeau de chamois crapahuter sur les flancs de la montagne .

Rien n'était plus beau que la nature .

Par contre pour ma nouvelle monture ce fut un long périple . Ne voulant en faire qu'à sa tête la jeune jument à peine débourrée avait trouvé son maitre .
La première matinée de chevauchée avait été longue et dure ,sans arrêt il fallait la remettre dans le droit chemin car la belle aurait aimé caracoler à droite et à gauche mais je n'en avais pas décidé ainsi .

Auris avait ri de ses facéties .

Au bout d'un moment la jument cessa et comprit son intérêt . Cette belle jument lipizzan c'était fatiguée de se faire rebelle et fut un peu plus docile par la suite mais elle restait une jument de caractère,fougueuse .

Le plaisir de chevaucher un tel animal c'est que dès que le galop lui était permis rien ne l'arrêtait ,que de belles et sauvages chevauchées par moment .

Le jour allait tomber quand les chevaux fatigués ainsi que leurs cavalières passèrent les grilles .

Un bon bain pour délasser les muscles ,suivie d'un bon repas au coin du feu seraient les bien venus .Mais avant cela il fallait s'occuper de nos montures et tout comme le faisait Auris pour son cheval ,je le faisais pour ma jument .

Instant de complicité entre l'animal et son maitre .

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Aurisdelaastor
La jeune femme n'en était pas revenue, aussi bien à leur départ qu'à leur retour, de la quantité invraisemblable de bagages qui avait dû suivre ces dames ! Des malles ! A croire que tout le château déménageait !

Il y en avait tout autant, si pas davantage, que lorsqu'elle avait ramené Jehanne de son couvent ! D'ailleurs, la duchesse, qui avait regardé ses propres préparatifs avec un léger sourire, semblait regretter d'avoir, vu sa condition, à se charger autant, mais Auris comprenait que c'était nécessaire ..

Jehanne, quant à elle, semblait assez épouvantée de voir son amie ne remplir que deux fontes, car Auris estimait suffisant de ne prendre que deux unités de chaque vêtement, en plus de ce qu'elle portait sur elle, avec aussi deux robes, juste au cas où .. mais en espérant ne pas avoir l'obligation de les porter ! Elle estimait qu'il était toujours possible de donner du travail de nettoyage aux aubergistes chez qui elles descendaient !

D'ailleurs, Jehanne avait subrepticement rajouté elle même quelques braies, chemises et sous-vêtements dans le bagage d'Auris, qui ne s'en était aperçue qu'arrivée à Chambéry, car les sacs de selle avaient en fait été chargés dans le coche avec les malles, puisque pour une fois, autant libérer l'étalon de sa charge de bagages !

A Chambéry, donc, Auris, qui craignait tant d'être tentée, d'apprécier les mots doux qu'on pourrait lui déclamer, et de finalement succomber à des manifestations disons "d'affection" pour simplifier, avait fui les contacts et les tavernes, se déguisant même d'une barbe postiche pour éviter les traditionnelles tentatives de conquête des jeunes et moins jeunes jouvenceaux qu'elle pourrait, par accident, rencontrer .. Elle avait peur, en effet, de ne pouvoir y résister, l'absence de présence et de correspondance enflammée dont tout son être avait tant besoin, et qui lui manquait tant depuis si longtemps, la rendant totalement vulnérable. Elle ne voulait pas trahir, préférant se priver de compagnie ..

La jeune femme avait donc délibérément choisi, plutôt que de hanter les tavernes chaudes, de faire des expéditions d'exploration des environs, suffisamment vêtue pour braver la neige et le froid, à galoper dans les montagnes, oh, pas encore la haute montagne mais de fort jolis monts, comme le Nivolet, vers l'est, dans le massif des Bauges .. et quelques autres .. le lac du Bourget aussi, au nord, et celui plus petit d'Aiguebelle, à l'ouest, et au sud le Mont Granier, qui limite le massif de la Chartreuse, avec une immense falaise due à un éboulement datant d'environ deux cents ans, lui avait-on dit .. Elle s'était réjouie à la vue de ces splendides paysages, et elle préférait de loin contempler la nature et galoper, ou même conduire lentement les pas de son bel étalon au milieu des éboulis montagneux.

Quand Jehanne avait voulu rentrer à Bourg, c'est avec joie qu'Auris était partie, non seulement parce que cela promettait de nouvelles chevauchées, et il y eut même des fou-rires, au spectacle des velleités de la jument de Jehanne, qui voulait reprendre son indépendance, mais qui se retrouva finalement dressée de fort belle manière, mais aussi, encore et toujours, d'arrêts impromptus pour se délecter de la vue d'un animal, d'un aigle, d'un troupeau, ou d'un paysage qu'un rayon de soleil rendait tout à coup féérique ..

Tout comme elle, Jehanne aimait par dessus tout la nature et les balades à cheval, et Auris attribuait ça au souvenir des années d'enfermement au couvent de sa jeune amie, qui lui avaient donné un immense besoin de liberté, mais c'était aussi un héritage de ses deux parents, qui eux-aussi en avaient le goût immodéré !

Auris avait insisté pour s'arrêter à la chaumière, avant de retourner au château, et l'avait fait visiter à Jehanne, mais comparée au château du Genevois, la visite fut vite terminée ! Elle lui montra ses aménagements de salle de bain, aussi, et lui présenta Ginette, la cuisinière, laquelle l'informa que Samo partait en expédition, de nouveau .. il n'était pas là, comme d'habitude .. Soit .. Auris recommanda à la bonne Ginette de prendre soin de la maison, qu'elle même repartirait au château, puisque c'était ainsi .. et donc, après encore une petite trotte, les deux amies franchirent les grilles de la propriété de la duchesse Evalea.

Comme à chaque retour, Auris savait qu'elle se sentirait un peu à l'étroit dans cet immense château, l'air lui manquait toujours un peu après les grands espaces, mais avant de se reposer, il fallait s'occuper de panser Eros, de le brosser, l'étriller, le nourrir, et si les palefreniers étaient là pour ça, et ne comprenaient pas qu'on ne les laisse pas faire leur travail, la jeune femme tenait à soigner son étalon elle-même, ce qui lui semblait normal puisque l'animal, pour son plaisir, avait donné le meilleur de lui même tout au long de la route.

Auris repensait toujours, ce faisant, aux deux chevaux de la BAIB, maintenant disparue, Viking et Marina, que, déjà, elle adorait soigner et qui, à chaque fois enserraient sa tête entre les deux leurs, pour un doux câlin... Les souvenirs d'une époque révolue envahissaient parfois l'esprit et le coeur de la jeune femme .. Elle revint à la réalité, et sourit en observant Jehanne, qui, en même temps qu'elle, soignait sa jument à côté, et une fois encore les souvenirs revinrent, ceux de ce voyage de retour de Normandie, où une petite Jehanne d'à peine dix ans s'échappait pour observer Auris s'occuper des chevaux, une fois arrivées à l'étape ..

Que de questions auxquelles elle avait dû répondre, enchantée qu'elle était de la curiosité de la petite, que de gestes elle lui avait appris, la faisant même grimper sur des tabourets, tonneaux ou ce qu'elle pouvait trouver pour qu'elle puisse répéter ses propres gestes, harnacher ou libérer les chevaux, aussi .. Ah ! elle avait bien grandi la petite Jehanne, et n'avait plus besoin de professeur !

Enfin, les soins terminés, après une course pour rire à travers la cour, sous les yeux amusés des palefreniers, les deux jeunes femmes entrèrent en trombe dans la grande demeure, et montèrent dans leurs chambres pour prendre ces bains régénérateurs qui leur avaient été préparés dans l'intervalle.

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Jehanne_du_genevois




Voila maintenant quelques temps que j'étais rentré à Bourg .Mère était resté à Chambéry et sillonnait les routes pour les sécurisés .
Le château était bien vide et triste .
Rien ne l'animait .
Seuls quelques murmures ici et là des domestiques .Ildegarde avait du repartir dans sa famille en Gascogne car sa sœur était souffrante .
Depuis notre retour je n'avait point vu Auris .
Je ne savais si elle était encore là !

N'osant point la déranger car je la savais un peu souffrante et dans ses moment là elle ne voulait voir personne ,ni même parler .

Je profitait de faire de longue ballade avec ma jument afin de parfaire son dressage .Je l'avais appelé Opis ,gentille et généreuse voila ce qu'était ma jument lipizzan .

Enfin je reçut des nouvelles de Mère ,elle rentrait à Bourg ,j'avais hâte de la voir .
On aurait je l'espère loisir de pouvoir faire des promenade à cheval ensemble .


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Aurisdelaastor
Le temps avait passé, depuis leur retour, Auris, qui savait Jehanne en sécurité, était retombée dans une de ses périodes de renoncement, renoncement à cet espoir qu'elle nourrissait depuis plus de deux ans, que cet être qu'elle avait choisi, un peu trop vite, pour l'aimer et le chérir, remplisse enfin ce qu'elle attendait de lui ..

Une fois de plus, Samo était parti .. oh .. elle savait que c'était son devoir de s'absenter souvent ainsi, et elle ne lui en faisait pas reproche, mais une fois de plus, malgré ses promesses maintes fois répétées, répétées à chacun de ses retours, en fait, face aux réprimandes de la jeune femme, une fois de plus, comme à chaque fois, il écrivait si peu souvent et de façon si brève, lui racontant son voyage, et certes elle voulait savoir, mais en faisant l'impasse sur les envolées lyriques de mots tendres qu'elle avait tant besoin d'entendre ou de lire, qu'en cet instant, elle aurait voulu mourir, ne plus être de ce monde, et plus rien n'attirait son intérêt .. Tout ça avait eu un effet dévastateur sur le moral d'Auris, sur sa volonté de lutter, sur sa confiance en elle qui avait entièrement disparu, sur l'énergie qui lui faisait défaut désormais, sur sa vie même qu'elle sentait de plus en plus inutile ..

Elle s'était d'abord réfugiée dans sa chambre, sachant que si Jehanne avait besoin d'elle, elle saurait où la trouver .. Elle avait appris ensuite par Thomas, qui lui apportait ses repas et la tenait au courant de ce qui se passait au château, que son amie Jehanne était repartie pour Chambéry avec Willk comme escorte sur les chemins qui auraient pu être dangereux à parcourir seule.

Auris connaissait les qualités de Jehanne, aussi bien en maniement d'armes que comme cavalière, mais il est bien évident que face à quelques brigands armés, il était préférable de ne pas avoir à y faire face sans compagnie !

Rassurée, donc, Auris était quand même sortie, finalement, de sa chambre, se disant tout de même que Jehanne aurait pu la faire prévenir de son départ, plutôt que de l'apprendre par hasard, et avait recommencé à faire quelques chevauchées dans les environs, davantage pour faire bouger Eros que par réel besoin, même si l'air lui fouettant le visage lors de ces galopades lui faisait prendre l'air frais dont elle ne disposait pas en restant enfermée.

Elle était passée plusieurs fois à la chaumière, qui lui paraissait petite à présent, mais à chaque fois qu'elle y passait, les souvenirs des quelques rares bons moments que Samo et elle y avaient partagé, mais aussi les moments tristes où elle l'avait attendu en vain la replongeaient dans ce problème qui se posait maintenant à elle .. Cela valait-il la peine de continuer, de sacrifier sa vie, sans espoir d'obtenir l'attention dont elle avait tant besoin, ne serait-ce que par des courriers emplis de sentiments ardents, tels que ceux qu'elle avait reçus en son temps de cet homme qu'elle avait brièvement connu lors d'un de ses voyages, et qu'elle avait laissé mourir d'amour pour ne pas faillir à son serment envers Samo .. Plus celui-ci la négligeait, plus elle repensait à cet autre qui avait emporté irrémédiablement une part de son coeur dans son trépas ..

Ginette, cuisinière à l'origine, heureusement, était toujours là, à demeure maintenant, depuis que quelques pièces supplémentaires avaient été construites, donnant sur la cuisine, afin qu'elle puisse y loger avec ses enfants, et pour d'autres employés qu'elle jugerait utiles pour l'aider aux travaux de la maison, dont elle était devenue l'intendante, de par ses qualités d'organisatrice. Ginette, qui comprenait fort bien que vu les circonstances, Auris préférât rester au château du Genevois, même si le fait de ne pas être sur place ne l'empêchait pas de penser à ce qui aurait dû être, et n'était pas, Ginette, donc, la regardait à chaque fois partir en hochant la tête tristement, impuissante à résoudre les problèmes de sa maitresse.

Ainsi, toujours, la jeune femme rentrait au château, au termes de cavalcades effrénées sur les routes, ou dans la forêt, et bien souvent était tentée d'aller à la cuisine partager le repas des gens de la maison, mais, après l'avoir fait une fois et ayant constaté une gêne certaine chez tout le personnel, qui ne savait sans doute pas qu'elle n'était pas noble de naissance, et au cours duquel plus personne n'avait osé parler pendant le repas, et de ce fait elle non plus, Auris avait renoncé et se faisait porter ses repas, soit dans sa chambre, soit pour éviter à Thomas ou à son personnel de monter à l'étage, dans la plus petite des salles à manger du rez-de-chaussée, où elle s'installait systématiquement du côté de l'âtre, dans l'espoir de réchauffer son coeur glacé.

Ce jour là, elle reçut un pigeon l'informant que Jehanne serait de retour le lendemain, et qu'elle ne serait pas seule, son grand frère Pierre l'accompagnerait, ayant fui la réclusion où le maintenait sa tante et tutrice suite au décès de son père, et ce en attendant qu'il puisse reprendre les titres dont il devait normalement être l'héritier . Le jeune homme avait fui, donc, et avait pu revoir sa mère, la Duchesse, trop brièvement, à Chambéry, avant que celle-ci parte en voyage, et Jehanne le ramenait avec elle pour qu'il découvre la grande demeure de sa famille.

Auris informa Thomas d'avoir à préparer une chambre pour le jeune homme, et que tout devait être prêt pour le recevoir, ainsi que pour le retour de Jehanne. Néanmoins, le brave Thomas maintenait toujours la maison en état de recevoir des invités, et les recommandations d'Auris étaient superflues, sauf peut-être entretenir un feu dans l'âtre de la chambre afin d'y maintenir une température agréable.

Ceci fait, Auris, malgré tout, vérifia que tout était conforme, et se retira ensuite dans sa propre chambre pour y réfléchir à sa situation. Jehanne aurait son frère près d'elle désormais, et n'aurait plus besoin de la présence d'Auris, surtout dans l'état où était la jeune femme. Elle commença à préparer quelques bagages, une partie restant bien entendu au château, où elle avait toujours sa propre chambre. Elle avait l'intention de partir dès le lendemain matin, après son réveil, et se demanda où elle choisirait d'aller, la chaumière, ou son ancienne maison, où se trouvait encore son échoppe .. Elle n'avait réellement envie d'aller nulle part, en fait, mais ne voulait infliger sa mélancolie à personne .. Sa vie, en ce moment n'était qu'une fuite devant ses propres fantômes, mais quel que soit l'endroit où elle allait, ils l'attendaient ..

La nuit la surprit plus vite qu'elle le pensait, et le sommeil la prit très rapidement sous son emprise, sitôt après ses ablutions vespérales, lui apportant provisoirement l'oubli ..

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Jehanne_du_genevois





Bourg ! Le Château du Genevois ……..Enfin !


Après une nuit au calme dans la bourgade de Belley nous reprîmes la route .Le jour se levait à peine et nos montures étaient prêtes.
Peu de lieues nous séparent de Bourg.

Une brume s’accrochait aux champs encore blancs.
L’hiver durait.
Les arbres avaient à peine des bourgeons, la nature vivait au ralenti.
Je remontai le col de mon mantel, une bise soufflait, dans les plaines entre Belley et Bourg, le froid se faisait plus rude à cause de cette bise glaciale.

Opis trotte doucement, personne ne parle pour ne pas troubler le silence matinal .Nous chevauchons un moment dans la campagne déserte, quand au loin on voit enfin la fumée des premières fermes de Bourg .Les bâtisses sont encore invisibles, seule la fumée nous indique qu’elles sont là.

Enfin on arrivait, j’avais hâte de montrer le château à Pierre.
Mais qu’elle que chose dans le fossé attira mon regard .J’approchai doucement avec Opis, une bête blessée peut être.
Prudence !

Il n'en fut rien !
Un homme gisait là dans la neige.
J’arrêtai Opis et descendis de ma monture rapidement pour voir.
Il avait le teint aussi blanc que la neige, les lèvres bleuies par le froid.
Un grande tache de sang était formée sous sa tête, une attaque de brigands sans doute .L’homme portait des vêtements d’assez bonne manufacture.
Un noble, un bourgeois, un riche marchand, on ne pouvait dire.
Pierre et Will avaient stoppé aussi leurs montures et étaient près de moi .Will craignait une embuscade .Il n’avait pas tort cela aurait pu être un piège .Mais je décidai de voir si l’homme vivait encore malgré ses blessures et son teint cadavérique.

Il respirait lentement et difficilement mais il était vivant .On ne pouvait le laisser là il fallait l’aider, jamais je ne pourrai laisser quelqu’un en danger de mort ainsi sans rien faire.

Le Genevois n’était pas loin !
Je regardai Will et Pierre et je leur demande d’emmener l’homme avec eux, moi j’allais partir devant afin de faire préparer le nécessaire pour les soins.
Auris devait être au château, elle saurait quoi faire.
Un dernier regard à mon frère et Will et j’enfourchai Opis pour partir au galop .La jument ne se fit point prier, elle adorait galoper.

C’est les naseaux écumant que ma jument franchie les grilles du Domaine du Genevois .

J'arrivaisen trombe devant le perron, un jeune palefrenier récupéra Opis .J’entrai au moment ou Thomas ouvrait la porte, il me salua d’un grand sourire .Ce fut ensuite Sara qui arriva à son tour, révérence.
En quelques mots je leur expliquai la situation et leur demandai de préparer une chambre bien chauffée, des linges propres pour le soigner ainsi que de l’eau chaude et des édredons pour qu’il se réchauffe.
Thomas et Sara s’activèrent de suite.
Les ordres étaient donnés.

Moi je montai quatre à quatre les escaliers pour aller voir Auris qui serait sans doute là pour m'aider .
Elle avait de bien meilleures connaissances et de la pratique surtout des soins à donner à des blessés .
Je tambourinai à sa porte .


Auris ,ouvre ,c’est moi Jehanne



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pnj


Un autre départ matinale pour Boug cette fois-ci, les chemins n'étaient pas sûr et une de ses amis s'étaient fait voler ses biens récemment. Willk suspectait un petit service de renseignement de personnes aux allures banales vendant ce qu'il savait sur les futurs voyageurs à des brigands. Cela faisait un moment qu'il gardait ce doute.

C'est ainsi qu'il escortait les deux enfants d'Eva, non rassuré encore par les ombres des arbres. Mais l'aube montant, se montrait rassurante, révélant aux grand jour les endroits les plus obscures. On aurait dit le Très-Haut qui s'élève au dessus de nous pour mieux nous protéger.

Même s'il n'avait pas encore beaucoup discuté avec Pierre, il savait maintenant qu'il n'avait rien de son père. Il était sympathique, doté d'un brin d'innocence dû à sa jeunesse tout comme Jehanne. Même si celle-ci désormais savait se battre sans trop de difficulté.

Le soldat avançait au trot devant les enfants du Genevois, surveillant attentivement les alentours, lorsque soudain Jehanne s'arrêta sur le côté pour descendre de sa monture.
Encore un geste sans prudence se dit Will, mais on ne pouvait rien dire à ses caprices ou à ses élan de curiosité.

Les deux hommes arrêtèrent alors également leur monture s'approchant de Jehanne pour y découvrir non loin d'elle un corps refroidit, sans vie peut être.

...Ne trainons pas trop c'est imprudent.

Malgré sa remarque, la jeune femme n'en tint pas compte et l'aida à mettre le corps sur sa monture au plus vite, alors que celle-ci enfourcha avec une célérité fulgurante son propre lipizzan.
Il ne comprit pas tout de sa manœuvre, mais il fallait ramener ce corps avant de tomber dans un piège.

Il savait qu'un poids de plus le ralentirait il dit alors à Pierre :

Passe devant, je vais te ralentir, si un de nous deux doit mourir, autant que ce soit moi. Allez file vite rejoindre ta sœur.
Tristhan.




Le froid mordant de la neige enveloppait son corps.
Combien de temps était il resté là, sans réaction aucune ?
La sensation de froid était bel et bien présente mais aucun frisson, aucune réaction n’était visible.
Chacun de ses membres étaient en léthargie.
Il se laissait emporter par cette quiétude, quand le corps ne peut plus et que l’esprit cède, cherchant quelconque réconfort dans ce monde de noirceur glaciale.

Il n’a pas conscience des bruits et des voix autour de lui, ni même des mains qui se posent sur lui et le soulèvent.
Ni même qu’on le transporte, juste un râle de vie à peine audible s’échappe d’entre ses lèvres durant tout ce temps.
Ce bruit de battements continus s’amenuise, faiblit peu à peu.
Son corps est balloté, il ne ressent plus aucunes douleurs, aucunes sensations, il reste inconscient.


Pierre_von_kolspinne


Pierre avait pris un repos plus que réparateur dans cette petite auberge de Belley. Il s'était levé aux premières lueurs de l'astre solaire et était sorti profiter de ces radiations matinales.

Après un bon bol d'air frais, tout autant rafraichissant qu'enivrant, il était rentré dans la taverne et avait retrouvé ses deux compagnons de route, Willk et Jehanne, attablés. Il les avait rejoint et avait dévoré un petit déjeuné frugal.

L'heure du départ était enfin arrivé. Les trois montures, reposés, brossés, rassasiés, attendaient, piaffant d'impatience.

Les trois voyageurs avaient pris place sur leurs montures respectives et avaient donné l'ordre de départ. Un ciel sans nuage avait laissé libre le blond Phébus, qui réchauffait cette Savoie recouverte d'un blanc manteau poudreux.

Pierre avançait, légèrement en retrait, perdu dans ses pensées. Ses pensées, ses rêves plutôt, qui ne le quittaient jamais et qui revenaient à chaque fois qu'il se retrouvait au calme. C'est à peine s'il voyait le paysage défiler.

La journée c'était déroulée ainsi, quand soudain les deux chevaux s'arrêtèrent devant lui. Pendant que Jehanne descendait, Pierre rejoignait Willk.

Un corps inerte. Ils le portèrent sur la monture de Willk. Puis Jéhanne s'en fut, comme si elle avait le diable aux fesses. WIllk demanda de rejoindre sa sœur, au plus vite. Pierre hésita un moment.

Messire, j'espère bien qu'aucun de nous ne mourra aujourd'hui.

Pierre hésita un moment puis enfourcha sa monture et pris la direction qu'avait prise sa sœur. Avant de disparaitre, il se tourna vers Willk.

Qu'Aristote vous protège.
Aurisdelaastor
Réveillée assez tôt, Auris s'était longuement préparée, réfléchissant encore désespérément à ce qu'il convenait qu'elle fasse, et non, elle n'était pas Pénélope et n'attendrait pas des années à la chaumière le retour de celui dont elle en arrivait à se demander si elle l'aimait encore, la passion ayant déserté son lit froid depuis trop longtemps ! Non ! pas la chaumière .. Thones ? .. non .. elle n'y avait encore apporté aucun confort .. enfin les travaux d'aménagement n'avançaient pas vite, et en hiver, vu que le château était dans la montagne et qu'il y faisait encore plus froid qu'en plaine, elle y craignait des ennuis de santé, et même si la mort lui aurait semblé une délivrance, elle devait au moins à ses amies de prendre soin, au minimum, de sa santé physique, par contre, elle ne pouvait rien faire contre son délabrement moral .. Bref, c'est la raison pour laquelle quand elle passait là-bas, elle dormait dans l'auberge du village .. et .. bof .. une auberge, ce n'est quand même pas chez soi ..

L'auberge .. oui, aux Joyeux Soulards, bien entendu, Samo et elle y avaient leur chambre ! ah non .. ce serait comme à la chaumière .. elle se sentirait trop dans la peau de "celle qui attend" et refusait de subir davantage cet affront .. Alors, la seule alternative si elle partait serait son échoppe et l'appartement à l'étage .. Oui .. c'est ce qu'il fallait faire .. elle n'était plus utile ici, puisque Jehanne avait maintenant un protecteur en la personne de son frère .. et elle ne voulait pas que sa propre morosité devienne déprimante pour les gens qu'elle côtoyait et aimait ..

Etant enfin prête, elle eut encore une idée, mais elle l'écarta d'un revers machinal de la main .. Elle avait entendu parler de la rénovation de la BAIB, et savait qu'elle y pourrait disposer de nouveau d'une couchette, mais bon, ce n'est pas un "chez soi" non plus .. enfin pas de manière permanente .. Par contre, si le renouveau de la Brigade se confirmait, il lui faudrait récupérer Viking et Marina qu'elle avait installés chez un brave paysan du coin, qu'elle rétribuait grassement pour leur entretien et pour qu'il les tienne en forme, l'ayant autorisé à y atteler sa charrette, tant qu'il ne les épuisait pas .. Arf .. elle verrait plus tard .. déjà, retourner à l'échoppe et voir si tout était intact après tout ce temps .. Elle préviendrait Thomas et lui remettrait un courrier à l'intention de Jehanne pour l'informer de ses pensées et de ce qu'elle allait faire, en descendant, non sans récupérer un petit pain tout frais à la cuisine, et peut-être même y déjeuner ..

Elle s'habilla chaudement, et se recouvrit de sa cape, prit ses fontes et les traina jusqu'à la porte de sa chambre, s'apprêtant à ouvrir, lorsque soudain un bruit énorme agita la dite porte, qui vibrait sous de sauvages coups redoublés, et même "requintuplés", semblait-il ..

Auris lâcha ses sacs sous la surprise, et fit un bond en arrière, car en effet elle était tout contre la porte quand les coups avaient retenti ..


- Auris , ouvre , c’est moi Jehanne !!

Reprenant ses esprits, la jeune femme retourna à la porte et l'ouvrit, repoussant au passage les sacs restés devant .. Une Jehanne assez échevelée, essoufflée, et le visage rouge et inquiet se tenait devant elle .. Mais comment avait-elle deviné ? Auris sortit la lettre de son manteau et la lui tendit, en souriant tristement ..

- Te voilà donc ! Tu as failli me rater .. Tiens j'explique tout là-dedans .. Heuuh .. je ne peux rester ..
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Jehanne_du_genevois




Devant la chambre d'Auris

La porte s'ouvrit enfin sous les tambourinements de mes petits poings .La devant moi une Auris que je reconnaissais à peine ,les yeux cernés ,un air triste ,la voir ainsi me plaisait pas et je savais à qui on devait cela ,son CHER Samo qui se souciait d'elle comme d'une guigne .Cela avait le don de me mettre hors de moi ,il valait mieux pour lui que nos chemins se croisent pas .

Auris s'avança et me tendit une lettre ,je me doutais du contenu ,je la mis de suite dans ma poche sans l'ouvrir ,ce n'était pas le moment .


- Te voilà donc ! Tu as failli me rater .. Tiens j'explique tout là-dedans .. Heuuh .. je ne peux rester ..

Auris ,il faut que tu restes !
Je vais avoir besoin de toi ...Enfin pas moi ,le blessé que ramènent Will et mon frère Pierre .
Je n'ai pas tes connaissances et surtout aucune pratique .
J'ai vraiment besoin de toi Auris et cet homme qui se bat pour rester en vie aussi compte sur toi .


Je la regardais ,un sourire aux lèvres en m'attendant à une objection de sa part comme d'habitude .



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