Duncan avait écouté chacune des interventions, que ce soit de la famille ou des amis, plus ou moins proches.
Il reconnaissait bien sa mère dans chaque parole prononcé et ne pu sempêcher de sourire avec émotion lorsque lon parlait de sa générosité, de son amour pour son prochain, de son amitié.
Toutes ces personnes dopinions différentes, de rangs différents qui partageaient, à ce jour, une seule et même pensée. Tous réunis en ce lieu pour célébrer celle quils aimaient, appréciaient, respectaient.
Un dernier adieu avant le moment tant redouter, celui de la mise en terre, symbole, tout au moins pour Duncan, quelle nétait plus.
Le jeune homme se recueille intérieurement avant de se lever et de se placer aux côtés du cercueil, rejoint par les autres porteurs, tous proches de Léalie et de la famille de Clairambault.
Dernier regard sur sa mère en refermant le couvercle. Comme un seul homme, les porteurs soulevèrent le cercueil, suivant, à pas lents, le Vicaire. Long chemin jusquau cimetière, non pas par la distance mais par la durée, ou limpression de durée. Lencens embaumais les rues, rappelant aux badauds cet instant solennel. Silence pesant, parfois entrecoupé de murmures, tristesse et recueillement se lisaient sur les visages du cortège funèbre.
Le cimetière de Tournai accueillait, à son tour, famille et amis. Lendroit était silencieux, peu de curieux, des allées désertes, entourées de tombes placées comme pour faire une haie dhonneur pour les nouveaux arrivants. Première fois que Duncan eut cette sensation. Jusque là, il navait jamais fait attention à la façon dont étaient disposés les tombes.
Arrivée à la dernière demeure de sa mère et sa sur, les porteurs déposèrent délicatement le cercueil avant de sécarter et de se recueillir une ultime fois.
Ichabod, fossoyeur Tournaisien, procédait à la mise en terre.
Duncan regardait le cercueil descendre lentement, ne pouvant retenir une larme, ayant une terrible envie de la sortir de là, de la réveiller
Il nen fit rien, il savait même sil avait du mal à laccepter, quil ne la reverrait plus, si ce nest dans ses songes.
A lappel du Vicaire, Duncan, dun geste lent et précis, laissa tomber une rose blanche sur le cercueil. Rose blanche signe de la pureté de lamour dun fils pour une mère, symbole fort de leur relation basée sur lécoute, la confiance, la compréhension.
Au moment où la rose se déposa sur le cercueil, Duncan murmura « Je vous aime, mère » puis reprit place.
Rose ou terre, chacun se succédait pour un dernier adieu avant de venir présenter leurs condoléances à la famille.
Franche accolade à son parrain, Duncan connaissait sa peine et le savait sincère.
Merci Parrain, nous sommes certains que nous pourrons toujours compter sur vous comme vous pourrez toujours compter sur nous.
Votre venue fut un soulagement, je suis certain que mère serait fière de votre présence.
Rosa, une des plus grandes amies de sa mère et pourtant, tout aurait du les séparer
Duncan lui sourit pour la remercier et la rassurer
la rassurer de quoi ?
Je vous remercie Dame Rosa, vos mots et vos prières nous vont droit au cur. Je suis certain que mère fut très fière de faire partie de vos amies. Sachez que les Clairambault vous accueilleront toujours en leurs demeures.
Un remerciement à Maryse et Guichard, scellé dune franche poignée de main à son compagnon darmes, il savait quil pourrait compter sur eux.
Chacun passait exprimer ses condoléances à la famille, Duncan navait quun hâte, se retrouver quelques instants, seul, pour un dernier adieu en tête à tête avec sa mère.