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[RP] La nuit sanglante du premier Avril

Lady_antlia


Prevenir le corps médical ...

Nyna, Blanche venez donc ! Allons chercher ce que Lyon compte comme medicastre et barbiers chirurgiens !


La jeune femme reprit Syrius en main. Un regard sur le champ bataille, Frutass relevait ses manches, les soldats s'affairaient à installer un camp de fortune afind'accuillir tout ce monde .
Crispation de machoires, visage fermé, l commandant de l'armée laissa le Capitaine et les chefs de section s'affairer, lle avait un ordre .
Apres celui d'oter les vies, celui de chercher à leur venir en aide ....

Se tournant vers les deux soldats, on esprit s'animait rapidement :


Il faut se séparer : il y a l'Université qui regorge d'etudiants, l'hopital de Lyon mais aussi il nous faut aller voir à la garnison si ils n'ont pas d'infirmier ...

Je m'occupe de la garnison ... qui va à l'HOpital ? à l'Université ?


Tout en parlant, deux chevaux étaient amenés aux soldats, Antlia attachait une de ses mèches qui n'était plus blonde .... trace de sang sur son visage .






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Frutass


Laura écouta les recommandations de Kernos, affichant un demi-sourire compatissant. Elle posa la main sur l'avant-bras de Kernos qui étreignait son épaule en soutenant son regard. Je ferai de mon mieux, Monseigneur. Elle jeta un regard alentour, observa les soldats quitter les lieux, las, alors que les conseillers s'attelaient à la tâche que le Capitaine leur avait confié. Trouver de l'assistance. Des médecins. Elle détailla les lieux du massacre de son regard azuré. Mais je ne sais pas si cela suffira. Elle inspira un grand coup. Assez de temps perdu. Au boulot.

Jetant un dernier regard déterminé à son suzerain, elle tourna les talons et se dirigea aussi rapidement que possible vers sa monture. Elle déposa bacinet et gantelets de plates sur la selle, puis ôta ceux en cuir afin d'être libre de ses doigts. Plongeant la main dans les bâts de sa monture, Laura en sortit sa sacoche de chirurgien, puis se précipita vers la victime la plus proche. Une jeune femme aux cheveux sombres et englués de sang. Une des personnes qu'elle avait elle-même frappé.

Ravalant une boule en travers de la gorge, elle tenta de repérer les diverses blessures. Ses avant-bras présentaient de profondes entailles, comme si elle avait voulu se protéger des lames avec ceux-ci ; une autre entaille moins profonde portée par un cavalier au niveau de la ceinture scapulaire, juste à la jonction entre l'humérus et la clavicule droits et enfin une plaie d'estoc sur l'extrême gauche de l'abdomen, qui saignait peu en comparaison aux autres entailles, mais qui représentait la blessure la plus grave. Un rein pouvait être touché, le côlon aussi.

Laura passa ses doigts sur la plaie et fit jouer le sang entre ceux-ci. Pas de noirceur. *Le côlon est intact*, pensa-t-elle avec soulagement. Elle passa sa main dans le dos de la jeune femme au niveau du rein, la boue lui engluant les extrémités. *Pas d'entaille à ce niveau-là non plus, pas de contusions. Le rein est sauf.* Retirant sa main et l'essuyant sur un pan de son uniforme trempé, elle attrapa le matériel adéquat pour suturer la plaie. Elle eut la plus grande difficulté à faire passer le crin dans le chas de l'aiguille, ses doigts transis par le froid et l'émotion ne cessant de trembler. Lorsqu'elle y parvint enfin, elle déchira le tissu autour de la plaie, puis ferma les yeux en soufflant, essayant de se calmer, de contrôler ses tremblements.


Père, j'ai besoin de vous. Elle se remémora les souvenirs de son père, cherchant à se réconforter après de celui qui lui inculqua la médecine ; se remémorant ses paroles. *Si tu paniques à l'idée de tuer ton patient, alors tu le tueras.* Elle se répéta la phrase en boucle dans sa tête, puis ouvrit les yeux et commença à opérer. Une larme roula sur sa joue, directement happée par le flot des gouttes de pluie. Elle sentait de moins en moins l'eau traverser ses braies d'uniformes, la boue s'immiscer sous ses grèves et dans ses solerets. Le monde extérieur semblait soudain plus distant alors qu'elle se concentrait seulement sur la phrase à répéter et sur la plaie à soigner.

Après quelques minutes, et neufs points plus tard, la première plaie était refermée. Elle tâta le pouls de la jeune femme sur sa carotide. Faible mais présent. Le vaisseau sanguin semblait lâche sous ses doigts. Elle s'activa alors et s'attela à panser les blessures aux bras. Rapprochant sa sacoche, elle attrapa plusieurs linges épais et deux bandes de torse. Déroulant une des longues bandelettes de lin, elle partit du poignet de la jeune femme et enroula la bande autour de son avant-bras, posant un des linges sur chaque plaie avant de le maintenir à l'aide de la bande ; et ce, jusqu'à l'articulation du coude, puis jusqu'à l'épaule. Elle répéta la même opération avec l'autre bras, puis sutura la plaie à l'épaule.

Il lui avait fallu en tout et pour tout une bonne vingtaine de minutes pour cette patiente, mais au moins l'état de celle-ci était pour l'instant stabilisé. Elle chercha une autre victime. Elle repéra un homme allongé dans la boue. Son visage lui était inconnu, mais l'expression appeuré que Laura y lut lui glaça le sang. Il était encore conscient, mais les mains rougies et poisseuses qu'il portaient à sa gorge ne laissa que de très minces espoirs au chirurgien désormais penchée sur lui. Elle força l'homme à retirer ses mains pour observer sa plaie. Une entaille nette et profonde avait sectionnée sa carotide. Laura plaqua sa main droite sur la plaie, la recouvrant au possible pendant qu'elle fouillait dans sa sacoche à la recherche de compresses ou de linges. Elle s'aperçut alors avec effroi que tout son stock de lins et bandages fut utilisé pour panser la première femme.

Elle plaqua alors sa main gauche sur sa main droite et appuya plus fortement sur la gorge de l'homme ; mais même malgré cela, elle sentait la carotide battre contre sa paume et le sang filer entre ses doigts. L'homme plongea son regard dans celui de la jeune femme. Il avait compris, et l'aura glacée de la mort emplit son regard plein d'angoisse. Attrapant l'avant-bras de la jeune femme avec ses dernières force, il articula d'une voix quasi-inaudible :
"Pourquoi ?" Ce simple mot la frappa de plein fouet, et elle ne sut que répondre. Alors elle se contenta simplement d'encouragements.

Tenez bon ! D'autres médecins vont arriver ! Tenez bon !

Laura n'avait pas fini de prononcer ces mots que déjà l'homme avait fermé les paupières, et que le pouls contre ses paumes ne se faisait plus ressentir. Elle resta sans bouger durant plusieurs longues minutes, les mains toujours contre la gorge de l'homme perdue dans ses pensées, ce "pourquoi" résonna sans interruption dans sa tête, sans qu'aucune réponse ne vint le satisfaire. A nouveau coupée du monde extérieur, coupée du temps.

Elle n'y revint que lorsque qu'une main atterrit sur son épaule et la secoua.
C'est fini ! Reprenez-vous ! Laura tourna la tête et dévisagea l'homme qui s'adressait à elle. Pas un soldat, sûrement un des médecins. Elle se contenta de hocher la tête avec résignation, puis se laissa retomber en arrière, les fesses calées sur ses talons, contemplant ses mains ensanglantées que la pluie venait auréoler de tâches limpides.

Puis son regard passa sur les hommes qui déposaient le corps sur un brancard, puis qui partirent. Elle resta ainsi, agenouillée dans la boue, avec elle même, à penser. La tension retombait petit à petit en elle, et prise d'une nausée, elle se pencha en avant, les mains enfoncées dans la boue, et elle vomit, une bile au goût âcre et acide.
Ericx


Remonté en selle, Ericx laissa derrière lui le champ de bataille et ses compagnons.
Il partit au galop en direction de la ville de Lyon.



[A Lyon, place du Marché]

Arrivé devant les étales, le cheval noir se cabra.
Le connétable se colla au col de l'animal, au moins les badauds arrêtèrent leurs marchandages et tournèrent la tête.
D'un grand geste du bras, il interpella la foule de marchands et bourgeois.


Holaaa, bon peuple de Lyon.

En ce jour, l'Ost requiert votre assistance.

A l'extérieur, non loin de la ville gisent quelques corps, des sujets blessés au combat, on a besoin de bonnes âmes.

Si médecins en ces lieux, qu'ils nous suivent !

Réquisition des charriottes !

Toi le vendeur de fruit, toi le marchand de bois, toi le charretier, avec moi, pas de temps à perdre !

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Blanche


Nyna, Blanche venez donc ! Allons chercher ce que Lyon compte comme medicastre et barbiers chirurgiens !

Blanche releva la tête quand elle entendit quelqu'un qui l'appelait. Elle regarda autour d'elle et vit que c'était leur ancienne Capitaine qui avait parlé. Elle s'approcha. Il fallait chercher des infirmiers, des chirurgiens.
L'Hopital ou l'Unniversité? Elle ne savait pas où se trouvait les deux bâtiments. Mais ce n'était pas le moment de perdre des minutes précieuses à réfléchir pour savoir si elle trouverait plus rapidement l'un que l'autre.


Je vais à l'Hopital.

La jeune femme vit les chevaux que deux personnes leur amenaient. Elle s'approcha de l'un, lui flatta l'encolure, prit les rênes dans sa main gauche, mit le pied à l'étrier et se mit souplement en selle.
Elle talonna le cheval qui partit au galop. Son épée battait contre sa jambe à chaque foulée. Elle espérait trouver le plus rapidement possible l'Hopital. De sa vistesse à trouver le lieu et les médecins dépendait peut-être des vies. A cette pensée son coeur s'affola et le cheval sentant l'inquiétude de sa cavalière prit d'abord peur puis quand Blanche se penchant un peu plus en avant, il accéléra.
La distance qui séparait Lyon du champ de bataille n'était pas très longue et fut couverte en quelques minues. L'archère fit entrer le cheval dans la ville, sa véritable "mission" commençait là, il lui fallait maintenant trouver l'Hopital le plus rapidement possible.

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Garde-pêche de Valence
http://peche.melyadon.info/?village=valence
Phelim
La course du soleil finissait dans le ciel, indifférente à la tragédie qui s'était déroulée à terre. Bientôt, il serait l'heure pour les soldats de l'armée Ceannaideach de reprendre leur garde. Certains n'auraient pas fermé l'oeil de la journée, et ceux qui y seraient parvenus ne seraient guère en meilleur état .. car surement le cauchemar de la nuit dernière aurait continué dans leur rêve ...

Ainsi, Phelim, la mine complêtement défaite, s'attendait à trouver des membres de l'ost en guère meilleur état que le sien. Lui même, de retour du Conseil Ducal où il avait fait son rapport et où les discussions sur ce qu'il convenait de faire s'étaient allongées, ne regrettait point de n'avoir pas eu de répit car cela lui avait évité de penser.
Mais désormais, seul, sur Rouge suivant le chemin qui menait au campement, ses sombres pensées reprenaient le dessus. L'énergie utilisée lors du combat, puis celle due au sentiment d'urgence, l'avaient complêtement vidée.
Désormais, plus assez de force pour se dire que c'était la faute de la nuit trop noire, plus assez de force pour concentrer ses pensées sur autre chose ... il était seul face à sa propre erreur et son âme lui donnait l'impression de vouloir fuir d'horreur le corps qui l'abritait ... ce corps encore couvert du sang d'innocents ...

Il se gifla soudain, enfin de se forcer à garder les pieds sur terre, mais il ne sentit pas la douleur ... son visage comme le reste ... étaient insensibles, glacés. L'envie de se laisser aller à rêver d'un monde meilleur ... de partir pour ne plus revenir .. en laissant derrière lui ces fantômes, c'était si tentant, mais pourtant ....
Trop de personnes comptaient encore trop pour lui et sur lui, pour qu'il ne se permette ce luxe ...

Ses mains se crispèrent sur ses rènes et son visage se ferma davantage quand il traversa le champ bataille de cette nuit. Plus de corps gisant, mais encore du sang ... D'ailleurs, il y serait toujours quand il passerait en ces lieux, qu'il soit issu des Dauphinois ou de son imagination ...
Il laissa son regard lasse vagabonder ... et celui-ci finit par rencontrer une personne à genou ...

L'intrigue prenant le pas sur la fatigue, et puis aussi parce qu'il n'était pas encore suffisamment sur de vouloir rentrer, il fit avancer sa monture en direction de la silhouette féminine.

Laura?

Il douta un moment que ce soit lui qui ait prononcé ce nom. Sa voix semblait dénuée d'émotion, éteinte ....
Il la regarda, elle semblait si triste ... puis aperçut le pâtée peu appétissant non loin d'elle et comprit.

Etait-ce le fait qu'elle l'avait surnommé le patriarche et qu'il ne souhaitait pas laisser la famille que l'on appelait l'ost orpheline? ou bien fut-ce de la voir si seule et si désemparée qui produit un écho en lui? Dans tous les cas, il se raffermit en même temps que ses doutes s'envolaient ....


Chef de Lance Frutass, qu'est-ce que vous faites encore là? Le Seigneur de Genay et l'intendant doivent être mort d'inquiétude.
Vous pourrez vous estimer heureuse s'ils ne vous font pas de remontrances pour vous être attardée ici.


Il lui tendit la main enfin qu'elle monte derrière lui.

Allez grimpez ... nous rentrons !
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Frutass


Laura avait continué d'observer les médecins et les soignants venus de Lyon et des alentours faire leurs oeuvres, emportant les corps les uns après les autres sur des brancards. Quelqu'un lui demanda l'autorisation d'utiliser sa monture, et elle avait hoché la tête, sans même comprendre le réel sens de la question posée. Le soleil avait ainsi continué sa course, imperturbable. La pluie avait cessée et le ciel se dégageait petit à petit.

Son regard se posa sur un vieux chêne, et elle resta ainsi à fixer cet observateur inconscient, sa perception de la réalité se noyant dans les méandres de ses pensées. Alors que le temps suivait son cours comme un long fleuve, la chef de lance remontait le cours de son propre fleuve, repensant à sa vie bien avant l'Ost, bien avant le monastère, quand le sang qu'elle faisait couler se transformait en or ; or qui permettait ensuite de subvenir aux besoins du groupe, de la "famille".

Mais aujourd'hui, le sang qui avait coulé resterait du sang, sur le sol et sur ses mains. Elle se mit à envier, nostalgique, le temps où chaque mort, qu'il fut innocent ou coupable, sans qu'aucun statut n'interfère avec la réalité, où face à la mort, le monde entier devient l'égal de son voisin, de son prochain ; et chaque mort avait un sens, une utilité, que ce soit à court, moyen ou long terme. Laura divagua ainsi durant de longues heures, la faim, la soif ou le froid restant hors de portée sur son esprit. Esprit focalisé sur ce vieux chêne qui avait dû observer nombres d'évènements, joyeux ou tristes, importants ou banals ; et qui en verrait bien d'autres encore.


Puis une voix, tellement neutre et vide qu'elle la pensa pur fruit de son imaginaire, la sortit de sa torpeur. Laura? Rappelée au coeur du monde des vivants, elle releva la tête et regarda en direction de la voix. Elle reconnut Phelim, perché sur sa monture, qui la dominait de toute sa stature. Ainsi cette voix sans vie était la sienne. Probablement que celui-ci n'était pas en meilleur état psychologique qu'elle.

Chef de Lance Frutass, qu'est-ce que vous faites encore là? Le Seigneur de Genay et l'intendant doivent être mort d'inquiétude.
Vous pourrez vous estimer heureuse s'ils ne vous font pas de remontrances pour vous être attardée ici.


Sa voix semblait avoir repris du panache, de l'assurance. Abandonnant ses pensées, replongée dans le fleuve du temps, son corps la rappela à l'ordre immédiatement. Elle sentit la faim lui vriller l'estomac, la soif rendre sa bouche pâteuse, un goût acide persistant dans la gorge. Malgré la journée passée sous le soleil, elle était gelée. Son uniforme détrempé, lourd, semblait peser une tonne sur ses muscles ankylosés par le froid, la fatigue et l'immobilité. Elle regarda la main tendue par le cavalier, se rappelant soudainement que sa monture n'était pas là.

Allez grimpez ... nous rentrons !

Elle hocha faiblement la tête. Ramassant sa sacoche de chirurgien, que la boue avait largement souillée, elle se releva, claudiqua sur quelques pas alors que ses muscles la brûlait et, attrapa la main tendue, regardant alors sa propre main, encore couverte de boue et de sang presque secs. Une mine de dégoût passa sur son visage ; puis elle se hissa sur Rouge sans grande conviction. Merci... Mon Capitaine. Passant les bras autour de la taille du cavalier, elle fit reposer sa tête contre la dossière de Phelim et le regard vide, elle repensa aux mises en garde de Kernos. *Est-ce là ma limite ? L'aurai-je d'ores et déjà dépassée ?* Elle secoua la tête. *Impossible, pas encore. Quelle valeur aurait la promesse que je lui ai faite ?* Elle repensa à la force de caractère de son seigneur, puis sourit timidement. La mort était compagne de tous médecins. Elle avait fait de son mieux, c'était ce qui importait. Emportée par la fatigue, et malgré les soubresauts galopants de Rouge, elle finit par plonger dans un sommeil lourd et vide de tout rêve.
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