Evaelle
[ Sur le départ... confinée dans une chambrée ]
Rodez... Pleine nuit. Les mains immergées dans une bassine de petite porcelaine dont l'eau, troublée par le savon d'Alep, remonte vers son visage. Elle s'asperge la figure d'eau fraîche dans le but de se rafraîchir, elle autant que ses idées... Les paumes de ses mains, épousent à présent le petit mobilier tandis qu'elle relève le menton jusqu'à venir contempler le reflet de son minois dans un miroir accroché contre le mur.
Sur son visage pouvait se lire l'angoisse et la crainte... Traits tirés, pâleur de sa peau, signes en étant début de preuve... Et si elle eut été accompagnée sur l'instant, sans doute aurait-on pu déceler le malaise qui régnait. Un malaise né du sentiment de l'imminence du danger.
"Foutue guerre !"
Oh que oui elle la craignait, elle qui n'avait jusqu'alors jamais eu à brandir le fer que pour s'entraîner. Ses peurs s'emparaient peu à peu, au fur et à mesure que le temps passait, de son âme... âme qui se sentait menacée par ce mal futur venu troublée sa tranquillité.
Figée, le regard planté fixement, elle s'empara d'un linge sec et propre posé tout près, s'épongea le visage et quitta l'endroit où elle se trouvait. D'un geste, elle se débarrassa de la serviette qu'elle venait d'utiliser, la jetant aux pieds de sa couche et venant prendre position, debout, juste derrière la fenêtre de la chambre qu'elle occupait dans une des petites auberge ruthénoise. Elle songe alors la blonde... S'imprègne du monde nocturne, silencieux et parfois si dangereux. Elle pense, au passé, au présent... au futur à venir... Elle pense la guerre, les combats qu'elle s'apprête à mener de front. Elle pense à ses proches amis déjà partis... Il était, depuis plusieurs semaines, temps de guerre en Bourbonnais-Auvergne et demain, au petit matin, elle serait en train de fouler ses terres pour les y rejoindre.
Toujours devant sa fenêtre, Evaelle avait porté son attention ailleurs, ses émeraudes se posant sur cette missive reçue quelques semaines plus tôt... Un appel à la mobilisation auquel elle avait su répondre favorablement. En son imaginaire, elle entendait déjà les bruits de fer qui se croisaient, s'entrechoquaient... La Guerre était au Nord qui s'engageait mémorable, avec ses affres et toutes les conséquences qui en découlaient.
Demain, elle ferait route vers le front. Elle viendrait à la connaître, à la subir au côtés de tous ces hommes qui nombreux aurait à payer le prix fort... Le prix du sang pour certains, de l'honneur pour d'autres... Horribles étaient les guerres où les gens, pour beaucoup, y laissaient leur vie, où la famine s'en suivait de façon irreversible, où la souffrance devenait première alliée, que les soldats et volontaires engagés, partis, n'en reviendrait pas tous, les champs regorgeant de croix au sol... Triste désolation...
Et elle ? En reviendrait-elle seulement ? Cette question, elle n'avait de cesse de se la poser. Aurait-elle chance de revoir ceux qu'elle aimait ? A cette pensée, elle se tourne vers ce lit... vide de SA présence... Nombreuse sont ses pensées pour lui. Comme elle aurait aimé qu'il soit là afin qu'elle puisse aller le rejoindre, se faufilant à ses côtés, mais là n'était pas le doux réconfort de ses bras.
Et de nouveau elle se perd sur l'horizon avant de guetter la ruelle en contrebas. Elle l'attend, le signal du départ... Elle l'attend, l'arrivée de la Brune amie qui fera route en sa compagnie. Quand soudain, une lueur se fait rage dans la nuit.
Caerellyn était là, juste en bas, lanterne à la main, l'agitant doucement et lui faisant signe de l'autre de descendre.
L'heure était venue... Elle quitta donc sa chambrée, épée au fourreau et bouclier au poing, descendit le grand escalier qui menait à la sortie sans même se retourner, pour apparaître ensuite sur le seuil de la porte. Quelques pas vers Cae, le temps de partager accolade amicale et de l'inviter à prendre la route.
Les voilà, partantes, elle, la Blonde,prête pour sa toute première mobilisation en tant que membre du Cercle de l'Epée et du Lys.
Au loin, leurs montures étaient prêtent, tenues par deux jeunes palefreniers à qui on avait loué les bons et loyaux services.
Rapidement, toutes deux mirent pieds à l' étrier, rejoignant les portes de la Capitale.
Un dernier regard jeté par dessus son épaule avant de se tourner vers Cae.
" Alors prêtes à partir ? Demain sera un autre jour..."
Rodez... Pleine nuit. Les mains immergées dans une bassine de petite porcelaine dont l'eau, troublée par le savon d'Alep, remonte vers son visage. Elle s'asperge la figure d'eau fraîche dans le but de se rafraîchir, elle autant que ses idées... Les paumes de ses mains, épousent à présent le petit mobilier tandis qu'elle relève le menton jusqu'à venir contempler le reflet de son minois dans un miroir accroché contre le mur.
Sur son visage pouvait se lire l'angoisse et la crainte... Traits tirés, pâleur de sa peau, signes en étant début de preuve... Et si elle eut été accompagnée sur l'instant, sans doute aurait-on pu déceler le malaise qui régnait. Un malaise né du sentiment de l'imminence du danger.
"Foutue guerre !"
Oh que oui elle la craignait, elle qui n'avait jusqu'alors jamais eu à brandir le fer que pour s'entraîner. Ses peurs s'emparaient peu à peu, au fur et à mesure que le temps passait, de son âme... âme qui se sentait menacée par ce mal futur venu troublée sa tranquillité.
Figée, le regard planté fixement, elle s'empara d'un linge sec et propre posé tout près, s'épongea le visage et quitta l'endroit où elle se trouvait. D'un geste, elle se débarrassa de la serviette qu'elle venait d'utiliser, la jetant aux pieds de sa couche et venant prendre position, debout, juste derrière la fenêtre de la chambre qu'elle occupait dans une des petites auberge ruthénoise. Elle songe alors la blonde... S'imprègne du monde nocturne, silencieux et parfois si dangereux. Elle pense, au passé, au présent... au futur à venir... Elle pense la guerre, les combats qu'elle s'apprête à mener de front. Elle pense à ses proches amis déjà partis... Il était, depuis plusieurs semaines, temps de guerre en Bourbonnais-Auvergne et demain, au petit matin, elle serait en train de fouler ses terres pour les y rejoindre.
Toujours devant sa fenêtre, Evaelle avait porté son attention ailleurs, ses émeraudes se posant sur cette missive reçue quelques semaines plus tôt... Un appel à la mobilisation auquel elle avait su répondre favorablement. En son imaginaire, elle entendait déjà les bruits de fer qui se croisaient, s'entrechoquaient... La Guerre était au Nord qui s'engageait mémorable, avec ses affres et toutes les conséquences qui en découlaient.
Demain, elle ferait route vers le front. Elle viendrait à la connaître, à la subir au côtés de tous ces hommes qui nombreux aurait à payer le prix fort... Le prix du sang pour certains, de l'honneur pour d'autres... Horribles étaient les guerres où les gens, pour beaucoup, y laissaient leur vie, où la famine s'en suivait de façon irreversible, où la souffrance devenait première alliée, que les soldats et volontaires engagés, partis, n'en reviendrait pas tous, les champs regorgeant de croix au sol... Triste désolation...
Et elle ? En reviendrait-elle seulement ? Cette question, elle n'avait de cesse de se la poser. Aurait-elle chance de revoir ceux qu'elle aimait ? A cette pensée, elle se tourne vers ce lit... vide de SA présence... Nombreuse sont ses pensées pour lui. Comme elle aurait aimé qu'il soit là afin qu'elle puisse aller le rejoindre, se faufilant à ses côtés, mais là n'était pas le doux réconfort de ses bras.
Et de nouveau elle se perd sur l'horizon avant de guetter la ruelle en contrebas. Elle l'attend, le signal du départ... Elle l'attend, l'arrivée de la Brune amie qui fera route en sa compagnie. Quand soudain, une lueur se fait rage dans la nuit.
Caerellyn était là, juste en bas, lanterne à la main, l'agitant doucement et lui faisant signe de l'autre de descendre.
L'heure était venue... Elle quitta donc sa chambrée, épée au fourreau et bouclier au poing, descendit le grand escalier qui menait à la sortie sans même se retourner, pour apparaître ensuite sur le seuil de la porte. Quelques pas vers Cae, le temps de partager accolade amicale et de l'inviter à prendre la route.
Les voilà, partantes, elle, la Blonde,prête pour sa toute première mobilisation en tant que membre du Cercle de l'Epée et du Lys.
Au loin, leurs montures étaient prêtent, tenues par deux jeunes palefreniers à qui on avait loué les bons et loyaux services.
Rapidement, toutes deux mirent pieds à l' étrier, rejoignant les portes de la Capitale.
Un dernier regard jeté par dessus son épaule avant de se tourner vers Cae.
" Alors prêtes à partir ? Demain sera un autre jour..."