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[RP Famille] La Ferme de Grand Serre, demeure de la Lendelin

Istanga
Le temps a passé. Je regarde les drôles de petites bestioles que mon beau frère m'a ramenées. Mais qu'est-ce donc?
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SOYONS FLOUS! JOUONS
Istanga
Il m'a remis ceci ! Dis-je en désignant un coffret de bois empli d'oeufs minuscules, les uns grisâtres et les autres jaunâtres. À l'aide d'une cuiller, j'en prélève et les dépose au creux de ma main. Il y en a des milliers !

Anna-Lyse et Darius sont attentifs, leurs mines curieuses. Qu'est-ce donc, Mère ?

La Fortune, Darius ! La Fortune !


Comment cela ? Vous ne me ferez pas croire que ces ridicules petites perles de poisson vous vaudront fortune !

Mon fils, réfléchissez avant de parler ! Ce ne sont pas des œufs de poisson, voyons !
Vous verrez, aux premiers jours de mai, ces œufs s'ouvriront.
Des larves seront libérées.
Pendant trente jours, nous les gaverons de feuilles de mûrier et elles s'affaireront à s'emprisonner de nouveau, mais dans un cocon.
Durant deux semaines.
Puis elles s'en évaderont, définitivement.


Ah ! Je comprends enfin la raison de cette plantation massive de mûriers ! Mais je n'ai toujours pas compris l'utilité de ces larves...

Ah mais, Darius, c'est que, quand ces dames nous quittent, elles laissent derrière elle une fortune en fil de soie grège.
Les cocons, la soie... Vous comprenez?


J'affiche un grand sourire car je vois, sur le visage réfléchi d'Anna, qu'elle a déjà compris.


* Merci à Alessandro Baricco - "Soie" -

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SOYONS FLOUS! JOUONS
Istanga
Les projets d'élevage du ver à soie sont bien avancés. Il faudra que je détaille le tout par écrit, avec l'aide de ma fille qui me paraît curieuse de tout, ce qui me rassure totalement sur le choix que j'ai fait.

Une autre idée a vu le jour il y a quelque temps déjà. Je l'ai évoqué au Comité des Fêtes de Valence, mais tout paraît si morne en ce moment que je vais développer cela à titre personnel dans un premier temps.

Je passe par la cuisine, effleurant de la main la table de chêne massif qui vient tout juste d'être passée à la cire, quémande une cuiller de sauce aux amandes à Toth, qui s'exécute en maugréant dans sa langue, volte vers Louison qui mélange patiemment le brouet qui bouillonne dans le chaudron posé dans l'âtre, dépose un baiser léger sur sa joue, vire vers mon bureau et m'y installe enfin, prête à passer à l'attaque de la nouvelle année.



Valence, le 29 décembre 1459

Cher Bourgmestre,

En cette nouvelle année qui s'approche à grands pas, j'ai décidé de m'éloigner de la politique. Pourtant, mon intense besoin de communication me pousse à vous écrire, afin de vous soumettre un projet.

Voilà. J'ai eu l'idée de créer un journal. Rien de nouveau, me direz-vous, et vous aurez raison. Pourtant, ce journal sera différent de ce que l'on présente habituellement.
Je ne vous cache pas qu'il sera avant tout Valentinois mais j'ai la ferme intention de vanter les mérites des autres villes du Lyonnais Dauphiné.

Chaque mois - ce sera un mensuel - je demanderai à un représentant de chaque ville de me décrire sa ville, les environs, de trouver les mots qui feraient que l'on aie envie d'y aller, ou même de s'y installer.

On peut y travailler par thème... Les ressources naturelles, par exemple, ou les vendanges, la chasse...

La seule obligation : le journal sera totalement apolitique. On pourra y parler d'économie : des articles de fond pourront être publiés, s'il y a une demande.

Mais ce sera avant tout un journal destiné à distraire. Des jeux y seront proposés, avec des lots.

Une rubrique mode sera créée. Elle intéressera autant les hommes que les femmes.

Chaque mois, un concours de cuisine sera organisé, et la recette jugée la meilleure sera publiée dans un ouvrage de cuisine.

Voici donc en vrac les principaux sujets. Qu'en pensez-vous? Accepteriez-vous d'écrire sur votre ville, ou de désigner quelqu'un pour le faire? Avez-vous des suggestions?

Espérant vous avoir intéressé, je vous présente, Cher Bourgmestre, mes cordiales salutations.

Istanga de Lendelin


Je relis, corrige, relis puis copie cette lettre sur sept parchemins qui sont séchés, roulés et glissés dans un étui de cuir très léger, les donne à Darius qui passe justement pour qu'il les porte au Relais de Poste.

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SOYONS FLOUS! JOUONS
Istanga
Les jours passent et se ressemblent. Du gris.

Je m'essaie à quelques points de broderie avec Anna, lorsque Darius entre en trombe dans la salle, brandissant un rouleau de parchemin.

Un courrier d'Oncle Miroslav! crie-t-il en me le tendant.

Je pose mon ouvrage et me saisis du parchemin que je déroule avant de lire.
Un sourire apparaît sur mon visage et, priant Darius de s'asseoir près de nous, devant la cheminée, je leur fais la lecture :


Citation:


Chère Istanga,

Les nouvelles se bousculent et ne se ressemblent pas. J'ai terminé (avec succès) ma pastorale, et je te demande sans détour si tu veux bien être ma marraine.

Finassons. Voulez-vous, chère sœur, en l'honneur de notre famille par vous réunie et pour ma plus grande fierté être ma marraine de baptême?

Je persiste. Tu m'as redonné confiance en la famille, tu m'as permis de me refaire une santé financière, et j'ai beaucoup appris grâce à ton personnel hautement qualifié. Ce n'est pas au monastère qu'on apprend le raffinement matériel.

Ce qui me permet de repasser au vous, sans ambages. Par votre rigueur dans l'investissement public, vous m'avez permis de donner à ma compréhension du monde financier une dimension professionnelle très prometteuse (si nous nous payons un navire, il s'appellera sûrement la licorne en hommage à la rectitude de son registre). Vous êtes cette personne par qui l'on peut dire "je fais bien partie de cette communauté, oui", c'est sans crainte que je recevrai ce sacrement.

Le baptême aura lieu le 21 janvier en la primatiale Saint Jean-Baptiste à Lyon. Je compte sur vous pour réunir toute votre maisonnée.

J'espère que notre sœur et votre fille pourront venir.

Miro


Bien! Je devais me joindre à Iskander, Véro, Aubanne et leurs enfants, conjoints, amis... pour me rendre en Provence mais, naturellement, je vais annuler ce voyage. Nous nous y rendrons plus tard, ensemble.

Eh bien, il va falloir songer au texte que nous lirons à l'occasion, préparer une malle car nous resterons quelque temps à Lyon.
J'espère que votre tante, Flore, sera rentrée à temps pour assister au baptême!

Darius, tu iras prévenir Robert Arctor. Il fait les comptes du Relais. Et puis, après tout, nous emmenons tout le monde. Je suis certaine que Miette, Zouyi et Toth se feront une joie de nous accompagner.

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SOYONS FLOUS! JOUONS
Anna.lyse
Anna n'est ni lente d'esprit ni narcoleptique, je suis juste trop lente à revenir... Mieux vaut - trop - tard que jamais.


Ces derniers jours, il était difficile de trouver des occupations extérieures tant le temps les en dissuadait. Recluses dans la chaleureuse ferme, Istanga élargissait le savoir-faire d'Anna en matière d'aiguilles. Le couvent avait traité les sujets du reprisage, du surfilage et de la couture droite ; les décorations et ornements n'avaient pas fait partie de son apprentissage. Anna découvrant la coquetterie avec l'âge et le confort que lui fournissait sa mère, la broderie lui était une découverte fort intéressante, ou comment lier l'utile à l'agréable.
Le nez dans les différents écheveaux , la jeune fille était absorbée par un choix crucial : rouge ou violine pour les pétales ? lorsque Darius fit son entrée. Elle en éparpilla les fils sur le sol dans un méli-mélo de couleurs tandis que son coeur tentait de sortir de sa poitrine.

Elle s'apprêtait à lui jeter un regard noir signifiant "t'as bien failli me faire mourir sur place, tu ne pouvais pas frapper ?" lorsqu'il révéla la nature du courrier qu'il portait. La mention de son oncle Miroslav lui fit venir un grand sourire.
Ainsi donc ils allaient enfin le visiter, son baptême en était l'occasion. A l'idée du voyage, Anna se mit à penser à toutes sortes de choses qu'elle devrait emporter, tant de choses qu'elle dut abandonner son ouvrage là où il en était, non sans avoir rassemblé et remis délicatement les fils dans le tissu les protégeant.
Istanga
On rapetasse les trous temporels



Les journées ont filé en tourbillon, entre ma fille hésitant devant les tenues à emporter et Darius la houspillant, la trouvant trop lente, les deux journées qui nous séparaient de Lyon passées à entendre récriminer de droite et de gauche, une cérémonie très simple, trop à mon mauvais goût....

Lassée, j'ai fini par renvoyer tout le monde à l'avance, afin que je profite d'une journée tranquille dans la capitale. Mais il a bien fallu que je rentre.
Vienne, Valence.

Au Relais, je prends un cheval et galope jusqu'à la ferme.

J'entre précipitamment dans le salon. Anna est assise devant la cheminée, une broderie à la main, tandis que Darius déclame un poème en persan.


Je me suis fait attaquer sur la route! Par deux brigands! Par Dieu, j'ai besoin d'un remontant!
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SOYONS FLOUS! JOUONS
Anna.lyse
Je fais...Un, deux, je pique et ressors mon aiguille. Un, deux, je pique et ressors. Je regarde le résultat, Flûte, raté... je défais. Je refais Ah, c'est mieux si je tends un peu plus le fil, Mère a raison. Je le savais, elle a toujours raison, mais j'espérais que ça passerait quand même. Enfin si c'est pour broder mal, autant ne rien faire.

Darius me lit un poème auquel je ne comprends strictement rien. Et aussi étrange que cela soit, j'entends de la beauté à ces sons et ce rythme auquel ils s'enchainent. J'aime bien la compagnie de mon frère, et j'ai toujours l'impression qu'il sait quantité de choses. Un jour il faudra qu'il m'apprenne quelques mots de sa langue. J'espère qu'il ne me lance pas un chapelet d'insanités en persan, juste pour se moquer de moi.

Pensive, l'aiguille dans la main et mon ouvrage dans l'autre, le sourire aux lèvres, je regarde Darius lorsque Mère déboule dans la pièce, nous coupant l'un et l'autre dans nos activités "artistiques".


Je me suis fait attaquer sur la route! Par deux brigands! Par Dieu, j'ai besoin d'un remontant!

Je pose en vrac mes affaires et bondit vers le placard, j'en sors un petit verre et regarde plusieurs bouteilles sans savoir laquelle prendre. Darius est déjà auprès d'Istanga, l'air mauvais, cherchant probablement à avoir des détails sur les malfrats et l'attaque qu'ils ont osé lui faire subir.
Bon, n'importe quelle bouteille fera l'affaire, enfin je l'espère. J'en prends une, en verse une bonne rasade et apporte le verre à la mère, tout en lui proposant de s'asseoir.
A bien y réfléchir, avec cette nouvelle j'aurais bien besoin de me poser moi aussi.
Istanga
Une fois encore, le temps s'est déroulé si vite ! Me voici de retour à la ferme. Sans doute pour la dernière fois, à moins que ma fille et ma sœur ne décident de la garder. Ce serait un soulagement pour moi de savoir qu'elles pourraient mettre en œuvre les projets que j'avais pour rendre rentable cette propriété.

Je traverse les pièces, passant la main sur les meubles, réfléchissant à ce que j'emporterai. Miette me suit comme un petit chien, allant d'un commentaire sur chacun, faisant l'article.

Au bout d'un moment, je m'arrête, me tourne vers elle, agacée :

Miette ! Par Aristote ! Quand te tairas-tu ?

Mais m'dame ! C'est pour qu'vous faites vot'choix en tout' consistance de chausses !
Vous racontez n'importe quoi, Miette, qu'est-ce que ce charabia ?
Mais m'dame ! C'est pas du charabia ! C'est d'la politique ! D'puis qu'vous êtes partie, avec Zouyi pis l'Joséphin, on apprend la politique avec vot'intendant !
Aaaaaah d'accord ! Je comprends mieux !
mens-je pour mettre fin à cette loufoque conversation.

Je reprends mon tour du propriétaire, toujours suivie de Miette qui, après un trop court instant de silence, repart de plus belle.

M'dame ! Est-ce que vous m'emm'nez avec vous en Provence ?
Ah bien... j'avoue que je n'y ai pas encore pensé. Que voudrais-tu ?
Eh ben....
elle se dandine, rosissant sous les taches de rousseur... c'est qu'j'ai un amoureux, l'fils Galutier... elle sourit franchement... il voudrait me marier !
Hola ! Te marier ? Tu n'es pas gravide, au moins ?
Dis-je, méfiante, interrogeant les formes de la jeune fille sous le tablier.
Oh non, m'dam' ! J'vous jure ! J'ai jamais couché avec lui ! Même que c'est Louison qui m'a dit d'pas l'faire pour l'pousser à m'marier !

Je soupire.

Bien, tu me l'amèneras demain, après le concours de pêche. Je verrai s'il est sérieux.

Elle saute de joie et, joignant les mains, me remercie  Oh merci, m'dam' ! Il est sérieux, pour sûr ! J'cours lui dire ! avant de partir comme une flèche.

Enfin au calme, je rejoins mon bureau, sors un de mes vieux parchemins grattés pour y écrire une liste de ce que je dois régler avant mon départ.


Citation:


- conseil de famille
- écrire à Dame Isabeau
- concours de pêche
- compensation
- vers
- voter
….


Je pose ma plume et me lève. J'ai entendu l'âne.
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SOYONS FLOUS! JOUONS
Musartine
[le 02 Septembre]

Muse, tout à son réveil de sa nuit agitée, venait de faire ses rapports quotidients. Elle en avait fait une grande partie chez elle, restant ainsi près de sa fille. Inquiète, elle l'était, et ces temps-ci, elle avait de bonnes raisons de l'être. Régulièrement, elle allait dans la chambre parentale, Ghell n'était pas là, mais Anghell dormait dans leur lit ... ces derniers temps furent éprouvant pour l'enfant.

D'un coup, elle entendi la porte s'ouvrir, et une voix hurler. Ce n'était pas la voix de son époux. Elle se dépêcha d'aller dans le hall d'entrée, et fut surprise de la personne qui se permettait d'ainsi entrer et de vociférer ses paroles. En digne femme d'Hell, elle ne broncha pas, mais, à la fin de la conversation, elle alla réveiller sa fille, la prit dans ses bras et se dirigea de ce pas vers la ferme d'Istanga.

La marche la menant à celle-ci ne pourrait que lui faire du bien, l'enfant sommeillait encore dans ses bras. Une fois devant la porte de la maisonnée, elle toqua, puis attendit.

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Observer les indices disséminés pour ne pas geindre par la suite.
Istanga
Le 2 septembre 1459


J'ai quitté le Castel de Lyon cette nuit, chevauchant M'uad'Dib qui, malgré son âge, file toujours aussi vite que le vent.

Arrivée au Grand Serre, j'ai étrillé l'étalon, lui ai donné à boire puis l'ai laissé prendre un repos bien mérité après la course folle dans la campagne Dauphinoise. Je suis entrée doucement dans la demeure, où tous dormaient encore du sommeil du juste et me suis passée de l'eau sur le visage, histoire de me remettre de mes émotions.

Je me suis servi un grand verre de lait, me suis assise à la grande table de la cuisine. J'ai fermé les yeux, fait le vide en moi pour mieux appréhender la suite des évènements. Je n'ai pas dormi, et ne dormirai sans doute pas avant longtemps.

Un peu plus tard, la maison s'est éveillée. Les portes ont claqué. Des rires se sont fait entendre, venant des communs. J'ai souri, rassurée par les sons et l'odeur de la vraie vie.

Puis je me suis levée, me suis dirigée vers mon bureau. J'ai sorti deux beaux parchemins, ceux que l'on destine aux correspondants d'importance, et ai rédigé deux lettres.

A cette heure, je suis devant mon journal. A la date du 1er septembre. Je m'apprête à y décrire ma journée d'hier, les sentiments que j'ai éprouvés, quand j'entends frapper à la porte d'entrée.

Je me lève comme un beau diable, me précipite et ouvre. Musartine est là,
avec son air sérieux des mauvais jours, sa fille dans les bras.

Je serre mon amie dans mes bras et l'embrasse.


Muse! Que se passe-t-il? Il est arrivé quelque chose à Anghell? à ton époux?
Mais entre, viens aux cuisines, je vais vous faire servir un bol de gruau si tu veux. Ou autre chose...

Je l'entraîne aux cuisines où déjà s'affairent Louison et Toth, et nous nous installons.

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SOYONS FLOUS! JOUONS
Musartine
[le 02 Septembre 1459]

Muse entra à l'invitation d'Ista et la suivit en cuisine. Sa fille toujours dans ses bras, elle s'assit à la table, ne voulant pas lâcher l'enfant retrouvée. Le visage grave, elle regarda Ista

Ghell est parti, comme tu le sais. Pour le moment, son voyage à l'air de bien se passer ... pourvu que cela continue. Anghell ... nous nous sommes disputées hier soir. Mais maintenant nous nous sommes réconciliées. Je crois que tout ce qu'il se passe en ce moment est difficile à gérer pour elle. Elle est encore si jeune pour subir tou ça ... Je ne sais si elle a entendu, mais je n'ai pas voulu la laisser à la maison, aussi je me suis permise de la prendre avec moi ... tu comprendras plus tard pourquoi...

Muse prit quelques instants pour réfléchir. Comment commencer le récit de tout ce qu'il s'était passé ? Par le début, tout simplement.

donc suite à notre dispute, Anghell est partie en courant hier soir, je l'ai cherchée partout. Et quand elle est revenue, elle a dormi avec moi cette nuit. J'ai fait tout le travail que je pouvais faire de chez nous, et régulièrement, j'allais voir si elle dormait toujours. El lors d'une de ses visites, j'ai entendu notre porte d'entrée s'ouvrir, et un homme s'est mis à parler depuis notre entrée. Je l'ai rejoins aussitôt ...
Et j'ai vu notre duc en personne. Pas un bonjour, pas un "ça va ?" rien. aucune formule de politesse ... par contre ... ses mots n'étaient que menaces à peine dissimulées. Vulgarité sans borne.
Il était comme fou ...
A croire qu'il ne supporte pas la moindre divergence d'opinion ...

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Observer les indices disséminés pour ne pas geindre par la suite.
Istanga
Le 2 septembre 1459

Je laisse Muse s'installer, sa fille toujours dans ses bras, dont le sommeil agité n'augure rien de bon.

Muse parle, parle et je l'écoute avec attention tout en posant d'autorité devant elle un bol de gruau recouvert de miel et un verre de jus de pommes. Je m'attends à récriminations pour cette boisson qu'elle ne prise guère, mais rien.

Elle s'arrête un instant, semblant chercher ses mots. Je respecte ce court silence mais, quand elle reprend, je ne peux m'empêcher d'intervenir :


Quoi? Ce rustre qui s'exprime comme un porc a forcé ta porte? Des menaces? Quelles menaces? J'espère que ce n'est pas pour ton soutien à ma cause?
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SOYONS FLOUS! JOUONS
Musartine
[le 02 Septembre 1459]

Istanga lui sert un petit déjeuner qui pourrait être appétissant ... si ce n'est le jus de pomme. Mais Muse n'en a curre ce jour-ci. Elle trouverait même la boisson agréable et douce. Oui douce, un peu de douceur par les temps qui courent, ça ne fait pas de mal ...

Bien sur que c'est pour ton soutient. Il a commencé de suite par donner le ton. Avant même un "bonjour", ou un" Muse ?" j'ai entendu
ca sert à rien de vouloir protéger Istanga et tu le sais. Pour enchainer directement sur ...tous ceux qui voudront la couvrir seront dans le colimateur

Bien entendu ... je te passe les vulgarités en rapport avec la défection Ca va ch*** et compagnie ... d'ailleurs il est tellement porté sur ce genre de vocabulaire que je me demande s'il n'a pas des problèmes de digestion ...

Muse regarda sa fille, bien qu'elle commençait à être lourde à porter, ce jour-là, elle ne la lâcherai pas de sitôt. Elle ressera un peu son étreinte, puis repris.

Donc bien entendu, il a redit que tu devais obéir à un ordre direct, et rien d'autre ... Il va même plus loin, il m'a dit que la Reyne n'était pas notre subordonnée, qu'elle avait un sacre à préparer. N'ayant jamais eu à parler à la Reyne, ne lui ayant jamais écrit ... je n'ai pas trop compris de quoi il parlait. Entre lui et nous ... c'est lui qui va pleurer dans les juppes de la Reyne. Il s'est même vanté d'avoir son appui. Tu penses bien que je lui ai rapellé qu'un appui en privé est une chose ... mais un appui officiel en est une autre.
Je pense que cela l'a .. quelque peu énervé. Il a repris son langage hmmmm.


Instinct maternel oblige, la jeune femme mis les mains sur les oreilles de sa fille

non mais si vous continuez à me faire ch*** et que je suis obligé de vraiment la presser pour avoir son appui
alors ça risque vraiment de ch*** pour vous en retour
faudra payer pour l'emmer.dement

Mais quel langage il a ... il n'est même pas capable de menacer sans vulgarité ... j'espère qu'Anghell n'a pas entendu ses mots ... va lui expliquer après qu'elle les ai entendu dans la bouche d'un Duc que ce n'est pas un vocabulaire à utiliser ...

Muse fit alors honneur au bol de gruau, puis regarda Ista ...

Tu n'es prends pas toi ?

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Observer les indices disséminés pour ne pas geindre par la suite.
Istanga
Le 2 septembre 1459

J'écoute sans étonnement ce que me narre mon amie, j'ai pu apprécier le « savoir vivre » du noble Thibérian Baccard, qui s'adresse à ses conseillers comme à des chiens.

Ah, ma Muse ! Quand je pense que ce grossier personnage fait partie de la noblesse dauphinoise, je plains cette pauvre province...

Je la regarde manger le gruau.

Tu n'en prends pas, toi ?

Non, je n'ai plus guère d'appétit, surtout après ce que je dois encore subir pour avoir rempli ma fonction de juge suivant les lois...
Quand je repense à cette « pauvrette » de Conne établie dans son poste par un Duc qui ne tient aucun compte des promesses qu'elle a pu faire publiquement, déniant à une grosse fraction des électeurs leur droit à avoir les conseillers qui tenteraient de faire appliquer leur programme, j'ai une énorme envie de vomir.


Je lui souris pourtant, car elle sait, nous savons que je n'abandonne jamais la lutte pour ce que nous savons être juste.

Vois-tu, lorsque j'ai jugé ce pauvre homme qui a commis l'énorme crime de mettre en vente les peaux de ses moutons à un prix supérieur à leur inique grille des prix, je savais que la « pauvrette » s'empresserait de recommencer son cirque...

Et je m'attendais bien à voir ainsi étalée la bêtise d'une bonne part des conseillers si désireux d'entrer ou de rester dans les bonnes grâces de Sa Grâce....

J'ai d'ailleurs été amusée d'entendre la réaction de sa maîtresse, la blonde AxeldeFersen, sans parler bien entendu de la mémorable intervention de notre inénarrable Ducaillon !


Je m'arrête là pour le moment... En fait, d'en avoir parlé ainsi sans ambages avec mon amie a réveillé mon appétit et je me sers, moi aussi, une bolée de gruau encore tiède, que je poudre de cannelle et recouvre de miel.

Haut les cœurs, Muse ! La bataille est loin d'être terminée !
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SOYONS FLOUS! JOUONS
Thomas_jefferson
Thomas avait pris le temps de se rafraichir et de prendre de l'eau citronnée avant de revenir vers le bureau d'Istanga et les salons. Des éclats de voix, quelques mots grossiers et des rires de femme, dont celui clair et sonore d'Istanga résonnait.

Parfois empêtré dans un corps large et grand, et par contrecoup encombrant .... brrr cette maladresse songea Thomas, le jeune homme, mit un moment à identifier que celle qui parlait si familièrement avec son hôtesse n'était autre que Musartine. Peut les "Fait ch***" sonores étaient ils langage de marinier mais bientôt la discussion se fit à voix plus basse, et certainement plus sérieuse.


Thomas frappa à la porte qui était ouverte,


- C'est moi, Istanga, me voilà dispos et assez frais.
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