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[RP] Loin de tout... ou presque...

Elyane
Le soleil déclinait doucement en cette fin d'après-midi. Une journée chaude d'un mois de juin finissant qui étirait ses rayons toujours plus loin dans le ciel sans vouloir laisser venir la nuit.

Elle avait plié consciencieusement la lettre, en lissant bien chaque pli. C'était le genre de lettre qu'on garde et chéri, comme un dernier fragment d'un objet cher qui n'est plus. Elle ne savait pas vraiment si elle s'était acharné à la plier comme pour mettre clairement fin à toute cette situation, ou si c'était par peur que cette ultime annonce d'un amour perdu ne se froisse et se déchire sous les coups de la vie. Il y avait de ces retournement de situations bien ironiques parfois. Mais elle y était tant habituée...

Elyane releva le nez. Lorsque le messager était revenu avec la lettre tant attendue, elle s'était précipité et avait décidé d'errer, lettre en main, pour trouver un endroit tranquille où lire. Ses pas l'avaient menés dans un champs de blé près de Chinon, dont le propriétaire lui était totalement inconnu. Là, au milieux des épis, un tronc coupé l'attendait silencieusement dans ce paysage étrangement hors du temps.

La lettre était de taille moyenne, très peu épaisse malgré le papier grossier, sûrement aplatie lors du voyage contre la cuisse du cheval. Une écriture imposante et anguleuse annonçait un très sobre
"Pour Dame Elyane, d'Autun" en guise d'adresse et de destinataire et un large sceau de cire, couvert de mots d'une langue latine qu'elle ne comprenait pas mais qu'elle apparenta à de l'espagnol, refermait solennellement la lettre. Elle avait alors sourit, à ce moment-là. Et puis elle l'avait ouverte.

Citation:
Chère Dame,

Tout comme la dernière fois que nous nous sommes vus, les mots que je dois vous rapporter en ce jour me sont difficiles à dire. Hélas le contexte en est diablement différent. Mon seigneur et votre ami, Elek, est à ce jour porté disparu. Nous ne savons pas encore en quel contexte la disparition est arrivée, s'il s'agit d'une fuite solitaire en incognito, d'un enlèvement ou d'un accident malheureux. Cependant, je pense qu'en ce contexte troublé, vous pouvez désormais annuler tout départ vers l'Armagnac. Et je prie pour qu'Aristote nous rende sain et sauf notre prince à tout deux.

Hector, dévoué chevalier de sa Seigneurie


Si elle n'était pas déjà assise, sûrement qu'elle serait tombée à genoux. La vie savait lui rappeler ses erreurs et le destin savait la châtier. Encore un mariage qui tombait à l'eau, une promesse de bonheur envolé. Elle en avait vu pourtant tellement, depuis sa jeunesse. Elle aurait dû s'y habituer, se douter qu'elle n'y avait pas droit.
La tête dans ses mains, chiffonnant la lettre, Elyane se mit à pleurer. De lourdes larmes, pleine de remord et de désespoir. Elle repensa à ses rares amours, tous perdus les uns après les autres, elle se souvint de son mauvais œil auprès des enfants, elle se remémora Autun, sa presque famille qu'elle avait dû quitter. Rien, elle n'aurait jamais le droit à rien. Aucune famille, aucun amour. Elle connaissait pourtant son destin, mais cette fois, une toute petite fois encore, avec Elek, elle y avait cru. Un faible espoir de renverser le cours de la Vie.

Désormais, elle n'arrivait même plus à se résigner, à se dire que cette vie morne et solitaire n'était que la juste sentence pour son âme souillée. Plus aucune retraite au monastère, près d'Aristote, ne pourrait apaiser sa peine. Méritait-elle vraiment de ne recevoir aucune affection, d'être fuie par tous les êtres plus pures qu'elle? N'y aurait-il jamais de rédemption pour les pauvres idiotes blondes? A quoi bon étudier toute sa vie, être si savante et passer son temps en bibliothèque si elle ne pouvait transmettre ses connaissances à personne?

Ses pleurs reprirent de plus belle, serrant contre elle la lettre imbibé de larmes.

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Lison..
La journée avait été belle, mais chaude, trop chaude, et les enfants l’avaient fait savoir. Le jour décroissant, la douceur de l’air avait enfin ramené le calme à bord de Renart, et surtout le repos bien mérité d’oreilles maltraitées. Les filles étaient avec Alba, Gaëlen avec Ganju. Elle laissa un mot puis partit se promener, prenant avec elle sa dernière née, Lucia, qu’elle voulait câliner en paix, voir gagater loin des regards moqueurs de son époux. A moins qu’il ne les retrouve pour faire de même…

Lison longeait les champs, laissant son esprit vagabonder sur la nouvelle vie qu’elle menait en Touraine, loin de l’agitation politicienne, cette idée la faisait sourire, surtout quand elle sentait les petits doigts de Lucia se refermer sur son index.

Elle musardait donc insouciante, lorsque son attention fut attirée par des pleurs. Elle s’arrêta et scruta les champs. Et là au milieu des épis de blé, une chevelure toute aussi dorée qu’elle reconnue immédiatement.

Elle hésita longuement, la brune savait la discrétion d’Elyane, toujours désireuse de cacher et de ne pas imposer ses sentiments. Mais en entendant les sanglots de son amie, son coeur se serrait. Elle ne pouvait pas la laisser ainsi, cela lui était impossible. Aussi s’avança t’elle doucement, serrant sa fille contre elle. Elle ne dit rien, que pouvait elle dire ? En silence elle vint donc s’agenouiller face à Elyane posant doucement sa main contre les siennes, lui laissant le choix de parler, ou non...

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Elyane
Elyane releva le nez. Lison était là devant elle, sans un mot avec un bébé dans les bras. Elle n'aurait su dire si c'était la présence de son amie ou du nouveau-né qui l'avait le plus surprise. Ses larmes arrêtèrent de couler un court instant, juste le temps d'esquisser un sourire et d’articuler un léger:

- " Lison..je suis désolée, je ne devrais pas pleurer...Mais c'est trop dur..."


Et de reprendre de plus belle. Elle laissa échapper la lettre de ses doigts pour la laisser glisser sur les genoux de Lison. Elle pourrait comprendre si elle lisait le petit mot. Mais en attendant, Elyane ne pouvait plus s'empêcher de pleurer. Elle préféra ignorer totalement le bébé. Elle ne voulait pas d'un témoin de plus de sa faiblesse, ni d'un autre accident à venir. La blonde n'avait jamais eu de chance avec les petits enfants, Lison le savait pourtant.


-" Tu sais, je n'aurai jamais le droit d'avoir une famille, je crois bien que c'est ça. Oui, c'est ma punition....
, elle ne pouvait s'empêcher d'hoqueter des mots éparts entre ses cascades de larmes. Sûrement qu'elle seule se comprenait, mais elle voulait l'exprimer malgré tout. Enfin tu vois... Somat...Autun...Et puis Elanion...et non... rien de rien... tu vois...Même mon enfant je l'ai tué...Enfin non, Aristote me l'a retiré..Alors...hein..."

Ses pleurs gagnèrent soudain en puissance tandis qu'elle fermait ses poings. Il n'y avait que Lison pour comprendre. Quelque part elle priait pour que personne d'autre ne la voit, surtout pas le nouveau père, Ganju.

-" Je suis une horrible femme, Lison! Je ne mérite même pas de vivre! Il faudrait... il faudrait que je DISPARAISSE! Ganju devrait m'avoir tué depuis longtemps!"


Si seulement elle pouvait calmer ses pleurs, sa colère et sa peur.
Lison..
Lison regardait et écoutait Elyane, totalement impuissante. En d’autres circonstances, elle aurait tenté de la faire rire, lui disant que les larmes n’étaient surement pas la meilleure méthode de laver sa robe, ou que les yeux rougis et gonflés n’étaient appréciés que sur certaines races de lapins blancs et que rien ne servait de se donner tant de mal pour leur ressembler.

C’est alors que son attention fut attirée par une lettre qui était tombée sur ses genoux. La brune installa doucement Lucia à coté d’elle, la laissant gazouiller sur son petit drap en regardant les épis de blé luire dans le soleil déclinant. Puis, elle prit la lettre et la lue. Blanche de stupeur elle releva son visage vers son amie en se mordant cruellement la lèvre.

Mais si cette missive expliquait en grande partie les larmes, les mots qui sortaient de la bouche d’Elyane restaient un mystère pour elle. Soit, elle connaissait les déboires sentimentaux de la blonde et sa profonde solitude, mais que voulait donc t- elle dire par punition…

Lison hésita en long moment, puis très doucement :


Allons, que dis tu ? Jamais Ganju ne lèverait la main sur toi, tu le sais. D’ailleurs, pourquoi le ferrai t’il ? Et… et surtout Ely, regarde moi, de quel enfant parles tu donc ?

La stupeur et l’incompréhension se lisaient sur ses traits, que cachait donc Elyane depuis tout ce temps qu’elles se connaissaient ?
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Elyane
Elyane regarda son amie à travers le flot de larmes. Voila si longtemps qu'elle tentait d'oublier. Et quand le malheur s'était douloureusement rappelé à elle, un soir d'hiver au monastère, par une fausse-couche sûrement dûment méritée, elle avait tout fait pour le garder tout aussi secret. Et oublier, encore une fois...

Mais les mots de Lison la pressaient, il fallait qu'elle lui raconte, qu'elle se décharge un peu du poids qu'elle avait sur le cœur depuis toutes ces années. Alors elle calma ses larmes et tenta de retrouver sa raison, cherchant dans son esprit tout ce qu'elle avait mit tant de temps à enterrer.


- "Oh Lison... Tu sais...Quand Elanion était encore là...je suis tombée enceinte. J'étais heureuse d'avoir enfin cette chance, comme toi tu peux l'avoir..."


Elle jeta un regard à l'enfant qui gazouillait près d'elles, sans se soucier de rien. Mais elle se ravisa vite, pour ne pas attirer le malheur sur la petite fille, et ne plus revoir ces horribles images qui revenaient à mesure qu'elle parlait.


-" Mais je n'ai pas le droit à ton bonheur, tu sais... Mon âme est noire, je n'ai en aucune façon droit à avoir une famille. Si j'en avais une ce serait simplement pour la tuer, je le sais et Aristote aussi... Depuis tout ce temps il me fait comprendre chaque jour ma faute, ce qui détruit mon âme et ne la rendra jamais au ciel..."

Les sanglots revenaient déjà. Elle ne pouvait pas les contenir plus longtemps et c'est en hoquetant qu'elle continua.


-" Aristote me l'a pris, mon pauvre enfant... Je n'avais pas le droit à ce bébé, je le savais pourtant... Mon âme est souillée depuis si longtemps, et pourtant j'y ai cru... Mais mon acte avait été trop impardonnable... Une fausse couche ont dit les sages-femmes... Mais moi je savais bien que c'était Aristote... Après ce que j'avais fait à mes parents, à ma famille, à mon petit-frère... Oh Ganju devrait m'avoir tué depuis si longtemps..."

Elyane regarda au loin. Elle ne pouvait pas soutenir le regard de son amie, en plus des larmes. Son cœur hurlait dans sa poitrine. Il fallait qu'elle le dise, il fallait que ça sorte. Depuis tout ce temps près de Ganju et elle, et puis Orantes ensuite...


- "Lison... ma mère s'appellait Aude Rappolstein... et mon père Césaire de Volvent."

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Lison..
Si elle n’avait pas été déjà assise, la brune aurait certainement senti ses genoux flancher. Elle restait abasourdie et muette, ne sachant quoi dire, et tentant d’assimiler les paroles d’Elyane.

Elle était curieuse, voulait savoir, comprendre, mais en même temps ne voulait pas accabler son amie de questions, la pauvre était déjà dans un tel état.

Elle la regardait, se demandant si elle connaissait la femme face à elle et paradoxalement, en même temps commençait à comprendre certaines de ses attitudes, en particulier face aux enfants, et ce retrait qu’elle affichait.


Elle frotta son visage de ses mains, et dans un soupire murmura :

Césaire de Volvent…

Elle vaguement entendu parler de cet homme, mais n’étant pas une Volvent de sang, n’était pas trop au fait des histoires de famille, celles des Franchimont étant déjà si compliquées. Elle savait un enfant mort, mais n’en connaissait pas les circonstances. Cet enfant était il le frère dont Elyane parlait ? Avait-elle un lien avec tout ceci ? Pour être dans un tel état, certainement…. Et cette fausse couche, elle n’en avait jamais rien su.

Mon dieu, qui était la femme face à elle ? Une Volvent donc ? Ganju, Orantes le savaient-ils ?

Les questions se bousculaient, et pourtant, elle ne savait quoi dire, empêtrer dans son désir de ne pas être maladroite et indiscrète et celui de comprendre pour peut être pouvoir aider. Entre les sanglots, Lison croyait bien comprendre qu’Elyane parlait de deux bébés, le sien et….

La question franchit ses lèvres sans qu’elle puisse la retenir


Où est ton frère Elyane ?
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Elyane
Habituellement, lorsqu'on lui parlait de son frère, Elyane pensait toujours à celui qu'elle avait appris à connaître dans sa famille d'adoption. Avec le temps, elle avait appris à oublier ce qu'il était advenu de son véritable frère et d'où elle venait. Elle avait appris à vivre comme les gens de ferme, un peu idiots, un peu malhonnêtes, mais jamais plus qu'il n'en fallait pour survivre. Elle avait appris à faire de ce père braconnier à ses heures et de cette mère idiote ses seuls parents. Mais malgré tout, certaines de ses manières aristocrates, sa connaissance du latin et son amour des livres ne disparurent jamais. Elle s'étonnait même parfois que Lison ne se soit jamais posé de questions à la voir si souvent fourrée en bibliothèque.

Mais aujourd'hui tout lui revenait en mémoire. Ses parents, le château, le berceau, son frère. Elle pouvait lire dans les yeux de son amie les milles questions qui lui traversaient l'esprit, pour que finalement une seule ne sorte:


- Où est ton frère Elyane ?

Elle attrapa les mains de Lison et les serra. Si seulement elle pouvait comprendre et ne pas la culpabiliser plus que le ciel ne le faisait déjà. Si seulement au moins une personne sur terre pouvait la pardonner.

- "Oh Lison, j'étais si jeune! Je ne voulais pas... Mère était très gentille avec moi, Père était bien plus réservé... Il disait souvent que je devrais bientôt arrêter les études, que ça ne se faisait pas pour une fille... Et puis Mère a eu un garçon, un joli garçon. Père était très fier et il en parlait tout le temps. J'ai bien eu peur d'être envoyée au couvent sur le champ, même si j'étais l'aînée. Mère disait que tout irait bien...ah..."

Les pleurs se firent de plus en plus forts tandis qu'elle serrait les mains de son amie. Elle avait tant besoin d'elle en cet instant.

-" J'étais petite tu sais... à peine une dizaine d'années... un jour je suis allée voir mon petit frère pendant qu'il dormait, Père et Mère ne me pensaient pas là, je devais aller en salle d'étude... Mais j'ai fais un détour... Quelle idiote..."


Elle avala difficilement sa salive et regarda Lison, au bord du désespoir le plus total.

- "Il était si froid quand je l'ai pris dans mes bras, un froid comme je n'en ai jamais plus connu. Je me demandais ce qu'il avait, il ne bougeait pas beaucoup, même s'il était endormi. Il était tout mou! Totalement mou! C'était effrayant! Et puis la nourrice est arrivée, elle a hurlé, et Père est arrivé... Je ne voulais pas Lison, je ne voulais pas lui faire du mal à ce petit frère! Il était si froid! Oh Lison, ils ont dit que j'avais une mauvaise influence, que je l'avais tué, que j'étais mauvaise! Que j'avais trahis ma famille et bafoué l'honneur des Volvent! Oh Ganju devrait m'avoir tué depuis si longtemps..."

Elyane s'effondra sur l'épaule de son amie, redoublant de pleurs.

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Lison..
Un regard qui se pose sur sa fille, et l’envie de la prendre dans ses bras, de la serrer contre elle et de partir, attitude stupide mais instinct protecteur d’une mère qui entend de telles paroles. Non, elle ne croyait pas en ces histoires de mauvais œil ou autre chose, néanmoins, durant quelques instants, elle restait droite, crispée et distante alors que son amie pleurait sur son épaule. Le doute… il était toujours là quand ses enfants pouvaient être en danger.

Voila ce qui tournait dans la tête de la brune, et si Elyane était vraiment le mal ? Si son père disait juste ? Oh, pas une seconde elle ne pensait que son amie ait pu le faire consciemment, non, certainement pas. Mais si…

Arrête, tu es ridicule enfin ! Des fausses couches, beaucoup de femmes en ont faites, toi la première, souviens toi ! Des nouveaux nés, il en meure tout les jours, sans que ce soit la faute de personne, pense à la peur que tu as eu avec Anaëlle, alors cesse de croire à ces histoire et à ces croyances ridicules. Les femmes font des fausses couches, les nouveaux nés sont fragiles et beaucoup meurent, point, il n’y a rien à chercher plus loin ! Toi tu as eu de la chance, enfin, jusqu’à présent…


Nouveau regard sur Lucia.

Cesse de raisonner en crédule, vois les choses clairement, l’enfant était froid quand elle l’a pris, il était déjà mort, elle n’y est pour rien. Lui est mort, elle, elle a besoin de réconfort pour survivre, regarde la….

Son corps se fit alors doux et elle glissa sa main dans la chevelure blonde tout en murmurant :


C’était un accident Ely, tu n’y es pour rien, il était déjà mort, c’est le Grand Architecte qui en a décidé ainsi, mais il est parfois si difficile de l’accepter, qu’il faut à certains trouver un responsable. C’est ce que ton père à fait…

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Elyane
Elyane serra son amie contre elle. Ces mots, voila si longtemps qu'elle les attendait. Jamais personne n'avait su pour cette histoire, car elle pensait que personne ne voudrait ou ne pourrait un jour lui pardonner son acte. Mais Lison ne l'avait pas traitée comme une coupable impie...

La blonde pensa alors à l'enfant qui était à côté d'elle. Elle pensa aussi au père, Ganju, et par lui aux Volvent. Comment affronter les conséquences de ses paroles désormais? Lison ne pouvait pas taise ce lien de parenté, surtout depuis tout ce temps.. Il fallait que Ganju sache. Et Orantes aussi.

Elyane se redressa, rajustant une mèche dorée derrière son oreille. Elle secha ses larmes en tapotant ses joues, et, les yeux encore humides, regarda son amie.


- "Lison, que dois-je faire maintenant? Je ne peux plus cacher tout ceci à Ganju et Orantes plus longtemps. S'ils doivent me tuer pour l'honneur des Volvent, je me plierai à leur volonté, c’est le moins que je puisse faire. Et de toutes façons c'est ce que je mérite...

Mais si jamais il y a un espoir qu'ils me pardonnent, alors il mérite d'être tenté. Je veux retrouver une famille. Et il n'en existe pas de meilleure sur terre que vous..."

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Lison..
Elles restèrent un long moment ainsi, les hoquets d’Elyane s’apaisaient doucement. La brune ne put s’empêcher de sourire en la voyant tapoter ses joues, geste prouvant combien la jeune femme devant elle était fière et savait relever la tête, et reconnaissait bien dans la discrétion de ses sentiments un point commun entre elle, Ganju et Orantes. Rhaaa, qu’il fallait se battre pour savoir ce qui tourmentait ces trois là ! Même de son époux, il lui était souvent difficile de percer la carapace. C’était surement ce qui lui plaisait.

A son tour elle releva la tête et planta son regard dans celui de son amie.


Oui, tu dois leur parler, au plus vite, viens demain matin sur le Renart, je m’arrangerai pour qu’ils soient présents. Tu n’as pas le choix.

Elle lui sourit taquine, mais en même temps sérieuse et ajouta :

Sinon, c’est ma colère que tu connaitras, et elle n’est pas moins terrible que la leur.
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Elyane
Elyane sourit à son amie. Elle avait toujours l'art de trouver les mots juste pour lui remonter le moral et calmer ses peurs. Oui, sûrement qu'il lui faudrait affronter Ganju et Orantes maintenant. Elle avait craint cette rencontre officielle pendant des années, mais maintenant que le moment était venu, elle se sentait étrangement apaisée. Toujours anxieuse, mais apaisée tout de même, quelque part. Le poids qu'elle avait sur le cœur s'était envolé, et c'est en souriant qu'elle prit la main de son amie et qu'elles sortirent du champ, l'une son enfant dans les bras, l'autre sa lettre à la main.

Une page se tournait dans la vie d'Elyane.



[ --- Le lendemain, au Renart d'Eau des Volvent ---- ]


Elyane c'était levée tôt. La nuit avait été plutôt mauvaise, ses rêves la torturant sans relâche, la reveillant à diverses heures de la nuit. Sur le coup de 5h du matin, elle avait finalement cessé de se battre pour trouver le sommeil et c'était levée, lavée et habillée. La matinée était bien avancée désormais et elle referma son livre, décidée à rendre visite à Lison et son mari, sur le Renart d'Eau, le bateau des Volvent.

Elle n'était jamais montée dessus, mais elle l'avait souvent vu dansant sur les eaux de l'Arroux, surplombant de sa masse imposante les maisons d'Autun et leurs habitants. Elle l'avait aussi retrouvé à Cosne, alors qu'ils quittaient la Bourgogne. C'était sans nul doute ce qui représentait le plus à ses yeux la famille de Lison et Ganju et leurs nombreux enfants. Ses pas tranquilles la menèrent rapidement au port de Chinon où elle retrouva la forme familière du Renart d'Eau. Elyane monta la passerelle en appelant:


- " Lison? Ganju? Vous êtes là?"


Elle espérait ne pas les réveiller, et surtout ne pas réveiller les enfants, bien que midi approchait à grand pas.
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Lison..
Lison jouait avec Niria sur le pont lorsqu’elle entendit Elyane appeler. Elle sourit, satisfaite que son amie n’ait pas changé d’avis, tout était prêt pour la recevoir. Bon, la brune était bavarde, et avait laissé échapper quelques mots à ce sujet à son époux, sans rentrer dans les détails néanmoins.

Bonjour Elyane, nous t’attendions.


Elle lui sourit se voulant apaisante, mais devait avouer n’avoir aucune idée de la réaction de Ganju, et d’Orantes, encore moins, ni même s’il viendrait. Elle même avait hésité à être présente, et finalement, s’était décidé.

Elle laissa à Alba des consignes si son neveu arrivait, puis lui confia Niria.


Allons au bureau, Ganju doit y être.


Puis elle lui murmura en lui serrant rapidement la main :


Ca va aller, ne t’en fais pas.


Si seulement elle avait pu en être certaine…
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Ganju
Godefroy était bien dans le bureau, mais pas pour travailler non. Sous l’œil interrogatif des jumelles, il était entrain de le vider. Il fallait faire de la place car bientôt ce serait l'antre de son ainée, la plus belle des petites filles du monde. ( et ça ne souffre pas contestation!)
Aussi lorsque la brune et la blonde firent leur apparition, il confia les jumelles a la pauvre Alba, qui allait encore devoir s'occuper de leurs enfants seule, et dieu seul sait si la tache est ardue.

Bien entendu il savait pourquoi elle était la, son épouse n'avait pu s’empêcher de lui dire, pour autant le Volvent attendait avec impatience les explications de son amie. Il allait falloir le convaincre que ce n’était pas une quelconque invention pour avoir une famille. Non pas qu'il n'avait pas confiance en Elyane, mais lorsque cela touchait sa famille le Renart des Mers pouvait se montrer sec, il en avait le devoir.


Ah Ely, je suis content de te voir.

Un regard vers son épouse, puis vers la porte, il aurait espéré voir Orantes, mais son neveu se faisait rare, trop rare. Pour autant ces histoires de familles le concernait tout autant qu'a lui.

Devons nous attendre Orantes ?

Il posa ensuite un regard glacial sur Elyane, la dévisageant, la sondant. Il cherchait en elle ce qu'il y avait d'une Volvent, soudain la question lui était venu. Qui est donc vraiment Elyane ? Discrète, mystérieuse, il ne savait en somme presque rien sur elle. Et c'est cela qu'il allait s’attacher a savoir.


Comment vas tu ma tres chere blonde ?
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Elyane
Elyane était rentrée dans le bureau, un regard vers Lison, à la recherche d'aide. S'il y avait une chose au monde qu'elle détestait, c'était bien qu'un ami la regarde aussi froidement. Et désormais, avec Ganju, un nouveau sens à cette peur apparaissait. Elle craignait de faillir en amitié mais plus encore en tant que membre de sa famille. Comme elle aurait voulu pouvoir ravaler ses mots, que Lison n'en ai jamais rien su et qu'elle puisse à nouveau vivre seule, tranquillement, discrètement.

Elle s'avança, prenant soin de n'abîmer aucun objet en déménagement. La conversation semblait aussi miné que le bureau.

- Je vais bien, merci de t'en inquiéter...
J'ai peur qu'Orantes ne tarde à venir. Voila plusieurs jours que je lui écris pour avoir de ses nouvelles sans qu'il me réponde. Néanmoins, je n'ai aucun inconvénient à ce qu'il arrive plus tard, s'il le souhaite... ou le peux. Mais je suppose que je n'ai pas d'avis à avoir sur la question, de toutes façons.


Elle ne souhaitait pas se plaindre, ou gémir. La blonde avait parlé franchement, car, connaissant Ganju, mieux valait aller droit au but. Et elle était assez d'accord avec lui sur cette façon de faire. De toutes façons plus vite c'était fait, mieux ce serait.
Elyane sentait bien qu'il la regardait étrangement, comme s'il pouvait lire sur son visage qui elle était et surtout si elle mentait. A quoi devait-elle s'attendre d'autre? Elle n'avait jamais été la bienvenue parmi les Volvent. Et elle comprenait parfaitement son point de vue.


- Lison t'a donc raconté...

Cette phrase était plus rhétorique qu'autre chose, puisqu'elle devinait bien la réponse. Elyane espérait seulement qu'il ne lui demanderait pas de raconter à nouveau ce qu'elle avait fait de son jeune frère.
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Lison..
Lison s’était adossée au mur, les bras croisés, la tête légèrement baissée, elle écoutait, observait, mais n’ouvrirait pas la bouche et son visage même ne montrait aucune expression. Elle avait fait ce qu’elle avait à faire, maintenant, elle se contentait de faire acte de présence, même si dans sa tête les remarques se bousculaient.

Elle aurait bien voulu rassurer Elyane, lui dire, vas-y parle, elle aurait bien dit une ânerie histoire de détendre l’atmosphère, mais non.

Elyane devait s’expliquer, et l’attitude de Ganju, ce regard froid, c’était le seul qu’il pouvait avoir, et pour avoir été souvent à sa place, elle savait qu’il ne pouvait agir autrement, amie ou pas. A cet instant, les visages de sa sœur et de son frère passaient devant ses yeux…

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