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[RP]"Quand Pique-Sous entre dans la danse..."

Oesophage
[Dôle: la ville est l'aliment préféré des chiens.]



"Chaque étincelle est à elle seule tout l'incendie ; elle le porte, l'augmente, le diffuse.
Bucoliques. Le feu de bois. Toute cette fête, toute cette vie ! Puis cette agonie, puis cette mort, cette déboulée des bûches.
Quand Pique-Sous entre dans la danse, malheur aux grosses panses. "



Il est tôt, ce jour d'Avril, il fait encore sombre, ce jour d'Avril. Les badauds se remuent, reprennent possession peu à peu de la rue silencieux comme des chats dans leurs bottes de feutre. Comme une couche de peinture neuve, une fine couche de boue recouvre les pavés de la ville.
Les dits habitants ne tardant pas à souiller la totalité de la surface immaculée.
La fourmilière reprend vie.


Des hommes à pied, non loin, franchissant une crête et trouvant une route qui descend en pente douce, devant eux, suivant une large courbe. Et au-delà des champs balayés par le vent, se dressant sur la plaine comme un bateau sur un lac, ils découvrent la ville de Dôle.
A travers le manteau de fumée qui s'échappait de la Cité, Œsophage, membre des joyeux drilles, peut discerner plusieurs tours. Quatre, peut être cinq, s'élevant au dessus des murs de la ville. Tant de maçonnerie, richesse en vue.
Quatre routes se rejoignent en bas de la colline d'où le groupe surplombe l'horizon, parmi des maisons qui ont débordé de l'enceinte de la ville depuis longtemps déjà. Les premiers faubourgs, pauvres généralement. Un recrutement plutôt aisé en vue donc. Le brun sourit.
Ils descendent, retrouvent là d'autres voyageurs, marchant la tête basse et le dos rond pour gagner l'abri des murs.


-Luc?
L'un des hommes s'avance à se hauteur, se faufilant cahin-caha parmi la troupe.
-Oui?
-Reste ici. 'ssaye d'trouver quelqu'gars, devrait pas être bien dur vu c'te crasse.
Il acquiesce, avant de prendre une sinuosité perpendiculaire par rapport à celle que le groupe empreinte, ombre d'un jour, inconnu.

Ils entrent en ville, les gardes peu éveillés ne semblent pas tenir compte du faciès peu avenant des nouveaux arrivants. S'offre alors à eux toute l'animation de la Cité.
Les maisons de bois se dressent épaule contre épaule, comme spectatrices d'une pendaison, cernant de part en part une vaste rue où s'entremêle la foule, notables et gueux.
La moindre parcelle de terrain est utilisée, si bien que le flux d'arrivants avance presque à reculons parmi la masse compacte qui leur fait face.
On avait installé là des étals, bière, pain, ou pommes remuaient votre estomac, aguichaient votre pupille. On avait installé ici des étables, tonneaux d'eau, et autres joyeusetés alimentaires d'une ville.


-On s'rejoint plus tard sur l'Grand'place. Savez c'que vous avez à faire. Pas d'bagarre, aussi.
Le groupe s'éparpille, se faufile, s'adapte.


Plus tard dans la matinée.
Un carrefour populaire, le soleil a fait son apparition depuis plusieurs heures maintenant. Un jeune garçon, peut être quinze ans, s'attache à placarder un écriteau, à l'endroit prévu à cet effet.
Il frappe, plisse, aplanit, re-frappe. Ceci durant plusieurs minutes.
La besogne faite, il s'empresse de quitter l'attroupement. Plusieurs pas, au coin qui borde l'une des bâtisses, un homme lui tend une main. Il s'échine à prendre son dû, un grand "vot'serviteur" en guise d'au-revoir.
Quelques secondes s'écoulent. Déjà des cris, des vociférations, l'attroupement auprès de l'écriteau se fait plus pressant à chaque instant. Deux hommes assistent à la scène, tenus à l'écart.


-T'crois qu'ils ont bien pigé c'qui les attend.
-Peut-être. M'ont pas l'air spécialement sereins.
-Et si..
-Si quoi?
-Si on a plus d'résistance que prévu?
-Franchement, j'm'en tape les roubignoles d'avance. C'fera que plus de sang sur ces pavés qu'aut'chose. Hin, hin.
-Où qu'il est, Roger?
-Au Nord. Au Nord.
-D'la ville.
-Non, non pas. D'la Franche-Pâtée. J'espère bien qu'ils ont pigé c'qui les attend, comme tu m'le demande. J'espère bien. Hin hin...


Citation:
Francs-Comtois, Francs-Comtoises.
Le répit n'est pas. Le répit ne sera pas.


    En ce jour du quatre Avril de l'an 1457, Pique-Sous réclame son dû, réclame justice.
    Sur ces entrefaites, nous annonçons le placement sous tutelle Piquée la Franche-Comté, sous oppression constante le Pouvoir en place, jusqu'à ce que justice soit rendue.
    Sur ces entrefaites, demandons au Grippe-Sous de Comte, la modique somme de vingt bons milliers d'écus alloué à ses fonds propres, en contrepartie de notre inflexible retraite, en contrepartie des exactions commises à l'égard de nos bons camarades, et de Sa population.

    Jusqu'au comportement salvateur du Grippe-Sous, notre bonne compagnie s'engage à faire sévir troubles et angoisse en les bonnes villes de Luxeuil, Vesoul, Besançon, Dôle et Poligny.
    L'éventuel gage que pourrait tirer les Piques de ces exactions ne saurait en aucun cas réduire le dû incessamment dicté.



Quand Pique-Sous entre dans la danse, malheur aux grosses panses,
L'Œsophage.


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M.reginae

[Pontarlier, même jour]


Reginae est toujours convalescente à Pontarlier. Elle a du changé de lieu de villégiature le temps de sa guérison complète, et a rejoint, entre autres, Nimgly, dans le grenier d'une maison Pontissalienne. De ce grenier discret, s'organise la suite des évènements.

La suite...oui. Les perfides Dolois et assujetis, dans leur grande fatuité, pensent avoir mis une bonne raclée aux Républicains, et sont rentrés gentiment chez eux, retrouver leurs habitudes de nantis, de ceux qui pensent que tout leur est du.

Pour eux, le discours est simple: ils ont bouttés 2 fois hors de leur territoire les Républicains Réformés, et s'en gaussent d'ailleurs. Mais une chose leur a échappé...c'est que ce n'était qu'une étincelle. La République Réformées de POntarlier a tenu 10 jours, moins d'un mois plus tard, les mêmes revenaient avec une armée, avec une idéologie de liberté. Et cela a maintenant fait le tour des Royaumes, pour tous ceux qui croient que l'odre établi peut être changé, par la volonté, l'action des Républicains est un signe, un détonnateur.

Ainsi, Reginae recoit régulièrement des missives par messagers, des parchemins d'encouragement, de félicitations, mais aussi certains très détaillées avec déplacement de troupes et effectifs. De France et du Saint Empire, des esprits éclairés arrivent, pour continuer la lutte.


L'Oesophage, trublion rencontré une nuit, accoudé au comptoir de la mythique taverne "La Grotte", fait partie de ceux là. La Sicaire a un sourire amusée, à la lecture de son dernier parchemin qu'un pigeon maintenant bien dressé lui a apporté. Si ce n'était sa cicatrice encore béante au ventre, elle rirait de bon coeur, tant ses mots son doux.


*Ennemi du peuple, usurpateurs de la Vraie Parole..la lutte de fait que commencer*
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