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[RP] Here comes the rain again...

Brygh_ailean
L’horizon commence à rougeoyer rageusement lorsque la pluie se met à tomber. Les fines gouttelettes dessinent un épais manteau, transformant le halo de l’annonce du jour en un prisme automnal. Le grondement du tonnerre n’est pas loin. Quelques éclairs zèbrent le matin.

Bryn se lève. Au loin, la cloche de la première galerie sonne. Les mineurs affluent déjà, elle les entend. Enfiler une chemise et une jupe à la hâte. Se coiffer… han, d’façons ça sert à rien. Se tournant un instant, elle hésite à réveiller le dormeur préférant l’observer sans vergogne, de ses yeux de myope. Ses traits sont si purs, déchargés de toute tension. Que son rêve doit être beau. Pourvu qu’elle soit dedans. Tant pis, il partira avec la deuxième équipe… ou même la troisième. Il a le temps.

Un roucoulement l’a fait sortir de sa délicieuse torpeur. L’animal est là, bagué, attendant patiemment. D’un geste caressant elle le récupère, débague, déroule et lit.

vanwolk a écrit:

Mgr Vanwolk
Par la Gloire de Dieu et la miséricorde du Saint Siege Apostolique, Archeveque de Toulouse



Déclare autoriser Soeur Ailean McFadyen, archidiaconnesse du diocèse de Perigueux d'effectuer le baptème de Devil en lieu et place de sa charge au ministère de Diacre. Je confie le soin à ma soeur de procéder au rites en respect du droit canon et du Saint Dogme et d'effectuer l'ensemble des démarches pour que ce baptème soit reconnu valide aux yeux de l'Eglise.
Unis dans la Prière, j'invite ma soeur à exorter notre nouveau fidèle à participer à la vie de sa paroisse et de son diocèse.

Fait pour faire valoir ce que de droit

Mgr Vanwolk


Il ne saurait alors être pire tornade. Glissant le parchemin dans son décolleté, quatre à quatre, elle descend l’escalier du Banastié, se précipite dehors, dansant pieds nus sous le couvert du ciel humide.

- M’me Bryn, voulez-vous bien remonter tout de suite !!! Qu’est-que vous faites là ? Voulez attraper la mort, c’est y pas malheureux d’voir ça !
- Non, la mère, je suis heureuse… libre et heureuse… je ne compte pas remonter.
- Vous allez r’monter immédiatement, c’moi qui vous le disions. C’est quoi donc que cet exemple ? Allez, finies les abernauderies…
- Non Gageon, je ne remonte pas… mais réveillez plutôt le chancelier.
- …
- Allez, vous dis-je !
- J’allions point réveiller c’t’homme dans sa propre chambrée… M’ame Bryn, z’êtes ébervigée à c’t’heure !
- Oui Gageon, je le suis… et j’en suis hu-reuse, comme vous diriez chez voous… Allez le réveiller !
- Non.
- Tant pis pour vous…


La grande recule alors et met ses mains en cornet autour de sa bouche avant de hurler.

Devil ! Déééé-vil ! Réveillez-vous ! Je suis prête… c'est le moment. L'êtes-vous aussi ? Rejoignez-moi instamment à St Michel…

D’un grand éclat de rire elle dévale désormais, ses cheveux lui collent au visage, ses vêtements aussi sombres que le ciel encore chargé de nuit ne sont plus qu’une deuxième peau détrempée sur son corps immense. Elle court, sans cesser de rire dans les rues endormies de Castelnaudary. Ca va forcément commenter, c’est sûr. Que cela commente, que cela fomente même. Elle n’en a cure céans. Se rendre à la cure lui semble plus urgent. Elle court, elle danse, elle chante même. Elle a quinze ans… Ouais, enfin juste un instant, pas longtemps… On a le droit de rêver.

* Titre Eurithmics (Revoici la pluie.)
_________________
Devil
On a le droit de rêver.

- Té, Bryn où qu'elle est passée ma "canne" ? J'la trouve plus, té.
Les chausses trainent dans la grande maison désormais vide. Les traits sont tirés, les joyeuses rides creusées par les rires ont souffert d'une longue érosion. Celle d'une existence de joies mais aussi de soucis. Il est là, hurlant, ombre de lui-même. Perdu dans un espace, dans un néant loin des pleurs et des chants. Là, où la lumière se porte pâle et annonce que la journée est à son crépuscule. Dernier acte avant la nuit...
- Bryn ! Bryn ! Où es-tu ?
La solitude est peu bavarde. Le vieux se lève et s'approche de la sortie. Sa sortie. L'escalier, jadis solide et droit, craque désormais avec ses planches torturées comme les branches d'un arbre mort. De temps à autre, un bruit. Un coup sec. Comme si une personne venait durant son sommeil.
- Bryn...
La jambe flageole et le geste n'est plus aussi précis. Marche après marche, il s'écroule. La chute. Celle d'une vie, celle d'une histoire. Une finalité... Fin du rêve. Ses songes songent aux cauchemars quand elle s'absente. Il se réveille donc en sueur et en hurlant :

Bryn !


Il la cherche du regard et ses mains deviennent orphelines. Détresse de constater qu'elle n'est plus là. C'est alors qu'il l'entend. Hurlements et éclats de rire. Il se lève d'un bond.


Je suis prête… c'est le moment. L'êtes-vous aussi ?


"Han ! De bon matin ? A St Michel ? Mon Dieu ? Que d'originalité dans ses choix ?!" Pense-t-il dans un soupir de désir. Et oui, encore... A croire qu'il ne pense qu'à ça. Il s'habille donc en toute hâte et prend la direction de l'église. L'air est chargé. Une menace de plus pour ceux qui défient la quiétude de ce moment. Quiétude, qui après les cris de la brune, se fait inquiétude. Pressant le pas. Il ne la rattrapera pas. Elle a trop d'avance. Puis de bon matin, il faut pas trop lui en demander. Sinon, il mord. Un ours, à côté, est un agneau... Il arrive même à se perdre dans les ruelles qu'il connait si bien. C'est dire.

Devant l'église...
Brygh_ailean
La joie enfantine peut parfois tourner au cauchemar. Voilà que l’escote tambourine à la porte close de la maison divine (en non pas l’inverse, bande de dépravés). Ces poings martèlent sans cesse, tandis qu’elle exorte le vicaire à sortir de sous la couette, la ginette, enfin tout ce qui peut lui passer sous la main.

Saino, pour l’amour du ciel ! Allez-vous ouvrir cette porte ? Bordel de foutrec… de … Chier !

Amis de la poésie, bonjour. Disons que Bryn vient de se réveiller.

Elle tambourine encore lorsque le léger claquement sur le pavé dans son dos lui rappelle l’objet de cette visite matinale, le sujet de sa précipitation. Elle se retourne. Il est là. La pluie battante l’empêche de voir les larmes de rage qui coulent lentement sur ses joues. D’aucun dirait qu’elle se conduit comme une enfant gâtée privée de sablés. Peut-être…

Peut-être aussi a-t-elle attendu ce moment non pas depuis cette pastorale équivoque à Périgueux mais depuis un temps bien plus grand… S’il pleut comme à Hoy sur Castel la belle c’est bien pour ça, nan ? Elle soupire et ses yeux gris se fondent dans ceux de Devil.
Tandis qu’elle sort le parchemin humide de son décolleté pour le tendre au jeune homme, elle entonne d’une voix venue de nulle part :


Et Dieu lui demanda: "Et toi, l’humain, n’as-tu rien à Me répondre ? J’ai ici convoqué toute Ma création pour trouver celui qui donnera la juste réponse à Ma question. Tu es venu et tu n’as pas répondu. Alors, maintenant, Je te somme de le faire !" Alors, Oane, terrifié par le ton sévère de son créateur, leva les yeux vers Lui et, d’un ton hésitant, dit: "Mais, ô Très Haut, je ne sais si ma réponse est juste..." Et Dieu lui ordonna: "Parle et je te le dirai !" Alors, Oane répondit: "Tu as certes fait Tes créatures se nourrissant les unes des autres. Il leur faut chasser et tuer pour se nourrir. De même, il leur faut se battre pour défendre sa vie. Mais il n’y a pas de fort ni de faible. Personne ne rabaisse ni ne piétine les autres. Nous sommes tous unis dans la vie et nous sommes tous Tes humbles serviteurs. Car Tu es notre créateur. C’est pour cela que Tu as donné des talents plus beaux les uns que les autres à toutes Tes créatures. Chacune d’elles a sa place dans Ta création. Son talent permet à chacune d’elles de la trouver. De ce fait, il n’y a pas de créature préférée de Toi, ô Très Haut. Nous sommes toutes pareillement aimées par Toi et nous nous devons tous de t’aimer en retour. Car, sans Toi, nous n’existerions pas. Tu nous a créés alors que rien ne t’y obligeait et nous nous devons de t’aimer pour te remercier de ce geste. Nous sommes certes enchaînés à la matière, certes soumis à ses lois, mais notre but est de tendre vers Toi, l’Esprit Éternel et Parfait. Donc, selon moi, le sens que Tu as donné à la vie est l’amour." Alors Dieu dit: "Humain, puisque tu es le seul à avoir compris ce qu’était l’amour, Je fais de tes semblables Mes enfants. Ainsi, tu sais que le talent de ton espèce est sa capacité à M’aimer et à aimer ses semblables. Les autres espèces ne savent aimer qu’elles-mêmes."

Lorsqu’elle termine, elle ferme les yeux un instant, lui tend la main et pose son front sur le sien.

Devil, aujourd’hui, à cet instant, et devant moi, peux-tu me confirmer qu’il n’est plus cher désir à ton cœur que de réjoindre la communauté des fidèles aristotéliciens par le baptême ? Si tel est le cas, je t’enjoins à l’exprimer par tes propres mots.

Il pleut toujours et l'eau coule de part et d'autres de leurs corps, de leurs âmes, tandis que les larmes de joie, d'espérance et de bonheur de Bryn se mêlent à leurs danses. Il pleut à les geler jusqu'aux os. Elle reste là, dans le vacarme de cette averse intense, yeux fermés, à attendre sa réponse.
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