[RP Ouvert] Le Marché Couvert

[Mordieu oui!! "A La Dive Quenouille" renait de ses cendres comme le fit Jadis le Phénix]

Le retour à Carcassonne avait été frileux... Il avait forcément fallu qu'elle aille chez les soeurs avant de pouvoir reprendre goût à la vie de taverne. Ses deux champs avaient été providentiellement vendus, contrepartie étant qu'elle n'avait plus aucune grange pour y entreposer tout son fatras, qui se résumait à bien peu depuis la pénuries de pelotes de laine et de peaux. L'Officier avait repris l'habitude de séjourner en taverne, habitude innée semblait-il dans la famille.

Adossée à la chaise de son secrétaire, la rouquinette pensait à la teneur de sa missive. Trois coups secs donné sur la porte la tirèrent de ses pensées. Pierrick attendait à la porte, ayant enfin pris l'habitude de se présenter avant d'ouvrir la porte en beuglant.

- Dites, ya un marché couvert en ville, j'me disais qu'on pourrait ptet enfin faire comme Au Puy, pasque... Petit instant de silence Jm'ennuie moi!

Le gamin se dandinait sur lui même, sans doute avait-il peur d'un refus de la part de la dentellière. Il vint s'asseoir à côté d'elle et entreprit de faire semblant de lire le velin.
Un sourire naquit sur ses lèvres carmin. Qu'allait-elle donc bien pouvoir faire de cet enfant dont personne ne semblait réclamer la présence? Peut être l'attendait-on, quelque part? Avait-il une famille, un suzerain? Lors de son voyage elle avait cherché une annonce, un avis de rechercher... Mais rien. Pas un seul mot sur le petit Pierrick. D'ailleurs, était-ce réellement son prénom?

- Dis, tu m'apprendras à lire? Pi à écrire?

Sa main vint frôler la chevelure geai du garçon, qu'elle ébouriffa en éclatant de rire.

- Tu pourras travailler à l'étal et apprendre quoi que ce soit quand tu te laveras au moins une fois par jour mon garçon!
- Mais l'boucher y dit que ça rend malade!
- Uniquement quand on ne fait pas bouillir l'eau
- Oui mais quand c'est trop chaud ça brûle!! Pi ça fait des cloques!
- Il suffit de rajouter un peu d'eau froide.
- Après ya des bêtes.
- Suffit de mettre un linge sur le baquet.
- Pi paraît qu'on a des échardes quand on se baigne.
- Forcément, il faut mettre un linge pour éviter le contact direct avec la peau.
- Oui bha l'eau c'est dangereux, t'as bien vu au Puy!

Comment oublier ce tragique moment... Morphée ferma un instant les yeux, oubliant les babillages du petit, tout en glissant ses doigts gauches sur l'intérieur de son poignet droit. L'enfant avait eu son lot de brulures... Dont une conséquente sur l'omoplate droite, qu'il prenait grand soin de cacher. Il avait du souffrir pendant bien longtemps, mais elle n'en avait rien su. Il n'avait fait sa réapparition que bien plus tard, à Carcassonne.

- C'était alors bien différent, et tu le sais aussi bien que moi. Dans tous les cas, l'étal ne sera pas ouvert tant que tu ne seras pas propre comme un écu neuf.
- Et si j'me noie?
- On a jamais vu un moineau se noyer dans un gobelet d'eau.

Le gamin ne put s'empêcher d'éclater de rire, et Morphée fit de même, en ce moment qui effaçait un court instant les inquiétudes et les doutes qui lui trituraient les méninges.

- On va aller voir ce marché, mais avant... Débarbouillage!

Morphée se dirigea vers un guéridon ou était posé un broc dans une cuvette. Elle prit le premier en main et versa un peu d'eau dans la cuvette.
Le gamin fit mine de bouder, mais avança tout de même, conscient qu'ils ne sortiraient pas de la chambre sans qu'il ne fut un tantinet moins crasseux. Surtout qu'il ne se souvenait plus de la dernière fois ou il avait bien pu prendre un bain. Elle trempa un linge dans l'eau, puis le frotta sur un morceau de savon - à l'huile d'olive bien sûr - puis entreprit de débarbouiller le visage et le cou de l'enfant.

- Regarde toi, on dirait un mineur à la sortie du travail.

Précautionneusement, elle redonna sa couleur naturelle à la peau de Pierrick puis lui fit se laver les mains dans la cuvette.

- On peut y'aller maintenant?
- Pour sûr! Même qu'on croisera sans doute Cath, elle doit bien se promener quelque part la donzelle!

Laissant son velin inachevé, Morphée enfila une fine cape d'été et prit son aumonière, laissant là sa grosse besace. Main dans la main, ils descendirent les marches de l'Auberge de la Cité et prirent le chemin du marché couvert, près de la basilique Saint-Nazaire
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Un peu d'elle, et des autres

Cath etait un peu bougonne dès le matin... La veille, la tete pleine d'idées et d'envies elle avait commencé sa recherche d'endroit parfais...
Comme souvent, elle chantonnait ou reflechissait en marchant...sans réélement regarder les alentours qu elle connaissaient maintenant ...

Mais la nature fixe les regles et ca la gueuze le savait si bien ... une branche avait du etre abimée par un oiseau ou un félin peu dégourdi et la roussette se retrouve à dormir seule sur un chemin peu fréquenté...

Elle se reveille donc un peu tardivement, recouverte de poussieres, le dos endolori par une nuit passée avec un sol si dur et une drole de sensation sur le front...

Non d un p'tit bonhomme !! mais m'front a grandit durant l'nuit té !
j'va avoir un drole d'visage moé encor, vont ben rire les gens, se faire avoir par une branche d'arbre !!

ch'est pas tout cha mais j'devais travailler moé hier !!!

Cath se met à se frotter energiquement les braies , et court vers le centre à la recherche d'une masure vide pour s y installer...enfin

MAis avant d'ouvrir il lui fallait quelques p'tites bricoles...qu elle trouverait surement sur l'marché pres de la Basilique...TOut en courant, elle regarde les masures et batissent du coin...


Ben trop tape à l'oeil tout cha !!! Pas pour moé ...

Puis elle s arrete et sourit...croisant sur le chemin son amie et l'charpardeur d'Pierrick...

Hey l'bonjourn vous deux !! z'allez ben ??


ses yeux s'arretent sur une affiche adossée à un des tiliers du marché...

Nan mais r'gardez moé cha !! on a des artistes dans l'coin !!
r'gardes ben l'Pierrick, et apprends !!
cha c est l'corps d'une donzelle dans s'splendeur !!
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ancienne ponote
gueuse à toute heure...
chieuse à temps plein...

Zirgouflex se baladait dans le coin, comme à son habitude, mais il aperçu quelque chose de nouveau. Il s'approcha et regarda les dessins quand tout à coup il compris ce que ça représentait , Il cria :

AH !!! Quelle horreur !!!! Mais c'est quoi ce machin ignoble ? C'est un poisson qui a servit de modèle ?! Comment oser afficher ça ?!

Zirgouflex avait un sourire en coin, attendant de voir venir le modèle, et peut être une gifle. Mais ce n'était pas grave.
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La violence est le dernier refuge de l'incompétence

Carcassonnais
Cultivateur de maïs
Tisserand sur commande, à prix bas.

La blonde de passage dans la bonne ville de Carcassonne courait en tout sens à la recherche du puit à souhait disparu... Nondidjû de nondidjû, l'a disparoi!
Plutôt contente d'économiser quelques écus, c'est d'un pas joyeux qu'elle allait vider sa bourse en taverne.

Un peu perdue dans les ruelles, ses pas l'ont mené au marché couvert.... La ramenant à sa triste réalité de marchande: il fallait vendre!

Gnmmheuh. Tel est le terrible cri d'une chaurienne qui n'veut pas travailler, tirant derrière elle une lourde charrette bien remplie.
Une fois installée, elle débouche une bouteille de poire avec les dents et d'un geste peu élégant, s'en enfile une lampée... Retrouvant ainsi tout son courage, elle en vint à arranger les foules:

Oyeezzz oyyyyez, pòble de Carcassona!
Du bois, du beau bois de Castelnou d'Arri!
Du bois à brûler, pour vous réchauffer le corps et l'coeur!
Du bois pour vous, charpentiers... Belle qualité, certifiée de foret chaurienne uniquement!
Du bois pour vous, boulangers... Donnera un gout brûlé à vos paiiing!
Du bois pour vous, forgerons...
Du bois pour vous, cuisiniers...
Du bois pour vous, la mégère...
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Elle était sur un gros coup, la blonde, un gaillard robuste était prêt à lui acheter la moitié de sa marchandise. En bonne commerçante, elle essayait bien de lui refourguer le vieux bois mouillé du fond de la charriotte ou quelque accessoires inutiles comme ...Une scie sans dents d’exxxxccccellente qualité pour 20 écus seulement!! Une affaire messer, je vous le dit, une affaire!!
Lorsqu'elle vit apparaître le visage souriant de la rouquine.

Té! M'am Cath! Oh m'fait plaisir que d'vous vouér!
J'ai croisé la p'tite dame Morphée à Castel, hier même!

Louise sourit, ils ont bonne mémoire, ces carcassonnais, ça lui réchauffait le coeur. D'une grande révérence, elle répondait à celle de Catharina.

B'en j'vais et par de chez vous? 'Fais tojorn aussi calme par ic'lieu!
J'suis d'passage avec quelques amis, on va voir l'mer... Mais l'mere d'qui, j'sais point vous dire! L'gros Duflan est occupé à essayer d'vendre sa farine... Enfin son mélange spécial coupé à la sciure...

Z'ont bouchés l'puit? Ben mince... Croyez pas que c'est l'Dufl qu'est resté coincé d'dans... Moy ça m'étonnerai point! Prise d'un doute soudain, elle fronce les sourcils.
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[Au retour de Tolosà]

Le soleil était déjà bien haut lorsqu'ils arrivèrent à Carcassonne, et pourtant si tôt... Les deux compères avaient profité de la fraîcheur de la nuit pour avancer doucement de Castelnaudary vers la ville aux deux remparts.
Épuisée, ils avaient dormi toute la matinée dans leur chambre à l'Auberge municipale, puis était venu le temps de reprendre les bonnes habitudes. Morphée était heureuse de rentrer au bercail, ses amis l'attendaient, et la mairesse aussi!

Comme à l'habitude, les tavernes étaient vides... Tout comme dans d'autres villes d'ailleurs, mais des voyageurs, par contre, avaient ouvert étal au marché. Surtout un poissonnier qui se targuait sans doute d'avoir des poissons exceptionnels pour les vendre presque 31 écus pièces, alors qu'ils n'avaient rien de plus à offrir qu'un simple poisson, être rassasié totalement pour une journée. Morphée leva les yeux au ciel, mais ne fit rien... De toute manière, peu achèteraient, et ceux qui se seront fait couillonner une fois ne le seront pas une seconde!
Quelques biens de luxe également, auxquels la jeune femme porta une attention particulière.

Pierrick était déjà arrivé à l'étal qu'on leur avait octroyé contre un beau montant d'écus, sonnants et trébuchants. Morphée posa ses deux paires de braies, la paire de poulaines, puis s'installa confortablement afin d'assembler ce qui deviendrait une chemise. Elle donna congé à l'enfant, qui s'enfuit comme un beau diable parmi la foule.

Ainsi s'écoulait l'après-midi, lorsque la bourrasque brune revint, un parchemin à la main...

- Donà, Morphééée r'garde c'que j'ai bin pu trouver!!

La jeune femme enfonça son aiguille dans le pique-aiguille adéquat, oubliant cette fois-ci de se piquer le bout du doigt, n'ayant pas le bisouilleur de bobos doigts à disposition.

- Tudieu, mais c'est qu'ils ont piqué mon idée!! Mais par contre, je pense mon lapin que nous allons vite repartir nous promener un peu vers l'Ouest... Mais avant, j'ai d'autres affaire à faire.. Go East aurait dit Hilde!

Pensive, elle reprit son travail de couture, et, tandis qu'elle continuait à faire quelques petits points, la jeune femme organisait les démarches qu'elle aurait à effectuer ces prochains jours.
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Un peu d'elle, et des autres

Apres avoir discuter avec la dame Louise , cath etait partie vadrouiller dans le village à la recherche d idées pour son herboristerie, la morphée étant partie et le richart endormit, elle travaillait pour ouvrir son herboristerie , elle avait deja les herbes, les recettes bien en tete et quelques materieux dans sa besace mais manquait encore de petites choses ....

Sans savoir où chercher et sans réussir à trouver conseil en taverne vu le nombre important de presents à l heure tardive de ses passages , elle decide de se faire une visite guidée des masures vides du village, histoire d'offrir une nouvelle jeunesse aux trésors oubliés qu elles regorgent...

dans une premiere , jolie encore d'exterieure, elle ramasse des bocaux et des tasses encore utilisables apres un p'tit tour dans un abreuvoir...

Dans une autre, elle trouve une nappe quasi pas trouée et un chandelier agréable à l'oeil...

Elle etait aux anges...elle avait réussit à trouver des objets bien utiles ci et là pour son projet et voulait les montrer à son amie...

Elle leve la tete et voit que la lune est bien haute

Quoé !! d'jà l'moment d'se coucher ?? connaissant l'morphée, elle doit ben ronfler dans s'liquette...tudieu...viv' avec les pouilles...
j'va aller m'rincer l'gosier en taverne alors...p'tet qu elle m'entendra d'son lit !!
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ancienne ponote
gueuse à toute heure...
chieuse à temps plein...

[Lo Onze de Julhet]



Pierrick avait enfin retrouvé le marché de la ville. Peu fier de proposer à nouveau à la vente le travail raffiné de Donà Morphée, il arriva avec sa carriole à l'endroit qui leur avait été destiné.
Brosse et seau à la main, il avait nettoyé leur étal, laissé séché en allant se promener un peu dans les allées du marché. C'était d'un calme! Faut dire qu'une semaine sans maire, ça la fout mal! Son boulanger préféré n'était pas au rendez-vous, afin qu'il lui 'emprunte' une miche.
Le bonhomme fourra les mains dans ses poches, baissa la tête et revint à leur 'atelier en plein air' en boudant un peu.

Viv'ment qu'ils bougent leur gros *c*u*l*s* d'leur échoppe tudieu!!

Les planches de bois étaient sèches. Il sortit du coffre qui restait perpétuellement sous l'étal une grande nappe, dont il dota le bois. Puis sortit de la carriole une caisse en bois fin, qu'il ouvrit pour en sortir quelques habits. La seconde caisse fut ouverte, offrant une précieuse bouteille d'huile d'olive aux notables de passage.
Enfin, il sortit une ardoise, qu'il accrocha au clou qui avait été planté sur une des poutre qui composait la partie la plus solide de l'étal :

Fier comme artaban, Pierrick attendit le client.

[Lo Sezte de Julhet]



La route entre Castelnaudary et Carcassonne avait été paisible, et le gamin avait pu dormir tout du long, emmitouflé dans une chaude couverture de laine. Aucune mauvaise rencontre, mais il ne s'était pas fait beaucoup de mouron car Donà Morphée avait une crosse qui les mettait toujours à genoux. Une crosse magique.

Ils avaient traversé le pont vieux, qui surplombait l'Aude, au petit matin; quelques lavandières jouaient du battoir en fredonnant une chanson lorsqu'ils passèrent devant le lavoir.
Par contre, le gamin réprima un frisson lorsque vinrent les bains publics. Il avait une sainte horreur de l'eau, et tentait souvent d'échapper à la corvée du bain. Mais Morphée savait se montrer persuasive, et il n'avait pas souvent le dernier mot.

Ils firent un long détour pour arriver à l'ilôt des taverne, ou l'auberge municipale les accueillit à bras ouverts. Un mystère pour lui de ne jamais voir Morphée emprunter la chicane ouest, le parvis de la basilique Saint-Nazaire et redescendre par le chemin d'Alaric. Encore une fantaisie de donzelle ça... Le gamin ouvrit la porte de la réserve de la taverne, emprunta un fruit qu'il cacha dans la carriole ou étaient entreposées les richesses de la dentellière. Puis lentement se rendit au marché couvert, derrière la Basilique Saint Nazaire.

Le rituel de l'installation reprit, néanmoins sa bouteille d'olive manquait à l'appel. Vendue à Castel! Le gamin enleva l'ardoise qu'avait laissée Morphée et apposa la nouvelle :

Pierrick se mit à jouer aux osselets, en attendant le chaland, alors que Donà Morphée devait déjà être lovée dans son pageot pour y prendre un peu de repos.

Rosemonde, ahhhhhhh la Rosemonde, une petite bonne femme sans prétention, discrète, bien trop même.
La femme du père Taillefer, qui faisait d'elle ce qu'il voulait.
Si elle n'était pas contente c'est dans les coups qu'il obtenait tous ses désirs.
Rosemonde était l'amie de Malorsie, normal elle disait jamais rien et Malorsie aimait raconter tous ses ragôts.
Le Père Taillefer étant parti faire le tour des tavernes, Rosemonde, elle, se renseigna pour savoir où elle pouvait s'installer le temps de son séjour.
Car il s'agissait bien d'un séjour.

Elle parcourut le marché et finit par apercevoir son amie et vint à sa rencontre.

Ben ça alors, v'là au't chose, toi t'é là aussi, mais qu'est ce tu viens faire là ?
Moé, j'ai suivi le Père Taillefer, v'là ty pas qu'il voulait faire un ptit voyage d'agrament qu'il a dit, ou un truc comme ça, et toi ?
Sais tu où que j'pourras dormir avec mon Taillefer, moé j'connais pas ici et toi ?

Le Père Taillefer, un homme à femmes comme qui dirait.
Il aimait sa Rosemonde sans l'aimer. Il aimait car elle était soumise et il y avait mis tout son coeur et sa force pour y arriver.
Après plusieurs fractures, Rosemonde avait fini par s'habituer aux frasques de son époux et surtout à sa libido sans limite.

En arrivant à Carssonne quelle ne fut pas sa joie de voir autant de taverne il n'avait que l'embarras du choix.
Et le choix il n'aimait pas donc il fit la connaissance de toutes les tavernes du coin dès son arrivée.
Bien sur il ne manqua pas de faire connaissance avec les soubrettes du coin et eut tôt fait de les prendre dans toutes les positions et sans aucune gêne.
Ainsi était le Père Taillefer.

Après avoir bu plus que de raison et ayant comme à chaque fois la boisson mauvaise il chercha sa femme partout en gueulant.

LA ROSEMONDE OU QUE T'ES, TU VAS LA RAMASSER TA RACLEE SI J'TE VOIS PAS !!

Puis il l'aperçut tant bien que mal et la rejoignit.
Voyant Malorsie, son sang bouillonna dans ses veines et quand il fut à ses côtés ça fusa.

La mégère est là aussi, qu'est c'tu fous là, toi la morue !
Cé ty pas possible, tu nous suis la sangsue ?
Tu peux pas nous laisser la charogne !
Si pouvais je t'f'rais brûler sur le bûcher la vipère.

Malorsie ne répondit rien et se contenta d'hausser les épaule.
Taillefer se tourna vers Rosemonde, il la tira par la manche et l'éloigna

Vins par là toi !

Les yeux lubriques du Père Taillefer ne faisait aucun doute sur ses intentions.
Rosemonde le suivit, sans l'ombre d'une résistance et laissa Malorsie avec le jeune garçon.

Malorsie ouvrit des yeux tout rond

Comment ça dona Morue ?
T'as t'on jamais appris qu'il faut pas dire de vilainie.
Veux tu d'venir comme le "tonneau" là bas.
J'm'appelle Malorsie, jeune freluquet, namého !
Et pour c'qui est de la blondasse elle est grande plutôt jolie, gentille fille à mes souvenirs.
Elle est arrivée y a pas longtemps surement.
Elle était avec un "sauvage" avant mais maintenant elle l'a abandonné ça te dis rien ?
Elle habitait une tente avant mais elle y a mis l'feu.
Tant mieux d'ailleurs y a t'y pas idée de mettre ces machins chez nous.
Dehors les "sauvages", y a assez de sorciers sans en rajouter, cé t'y pas vrai le môme.....

On se demandait quand elle allait arrêter de causer

Des tavernes j'y ben voir ça, on verra les prix.
Alors tu as vu la blondasse petit ?

Elle regarda le môme

Pourquoi pas !
A combien ty fait la Morphee les chausses ?
Il m'en faudrait deux chausses une chaque pied.
Mais pas trop cher hein j'chuis pas riche moé.

Elle enleva ses chausses et une odeur épouvantable en sortie.

V'là comme ça j'pourras en essayer, hein le môme.
Alors que proposes tu ?

Elle jouait avec ses orteils qui laissaient entrevoir la peau par le trou des bas.

Boudiou, combien tu dis 26 écus ? Oh la cé t'y que j'chuis pas ben riche moé t'sais !
Ouh la la moé j'vas r'mette mes godillos et j'vas m'en aller m'promener.

Ecoeurée tout net du prix des chausses qui n'étaient pas si cher que ça d'ailleurs elle fit volte face et s'en alla flaner au marché puis se promena au gré de ses envies et surtout désirs.
Elle coursait discrètement les hommes qui lui faisaient envie sans parvenir à quoi que ce soit d'ailleurs....
Au détour d'un chemin elle vit la tente de Bashir et s'en approcha....

Enfin un peu d'air... Un petit vent vint caresser le visage de la Donà; ils avaient eu bon nombre de journées ou le soleil leur brûlait la chair plus qu'il ne la réchauffait, et ce moment de clémence avait une saveur divine pour la belle rouquinette.

Au lever, Pierrick l'attendait déjà de pied ferme. La carriole était déjà remplie des vêtements que la belle avait tissé et cousu de ses mains expertes, sans oublier quelques marchandises afin de nourrir les habitants de la cité.
Morphée prit une légère collation, se promettant d'acheter un bon gros pain croustillant au marché, puis prit l'ouvrage de la journée, une chemise qui ferait un bout de chemin vers la ville voisine pour habiller une pierre précieuse.

Le diable rouge en était à sa cinquième tranche de pain, recouverte de beurre, de fromage, de quelques tranches de jambon fumé sans oublier bien sur, la ciboulette. Un ogre sur pattes!

Sa première tâche de la journée? Aller en taverne, afin de rencontrer les habitants et d'écrire ses premières missives de la journée. Au Conseil et Aux Ambassadeurs évidemment. Conversation toujours aussi plaisante avec Andrea, puis le moment de rejoindre le marché se fit entendre.

Aux côtés de Pierrick, Eric non loin d'eux, Morphée fit ses détours habituels pour se rendre à son étal. Et en profiter pour babiller avec les marchands voisins pendant que Pierrick se mettait à l'oeuvre.
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Un peu d'elle, et des autres

La Savoie... La jeune femme interrompit son geste sur l'ardoise en un crissement strident. Respirant longuement, elle s'empêcha de lui découper les oreilles d'avoir eu l'audace de l'espionner. Car Pierrick savait à peine lire, et elle ne lui avait jamais totalement parlé de sa vie; d'ailleurs, il n'était jamais en taverne lorsqu'elle avait évoqué le passé. Du moins elle ne l'y avait jamais vu.
Tissu à la main, elle effaça son trait et reprit son tracé, tentant de répondre de manière la plus neutre possible, cachant son agacement.

Mon petit, être gueuse est à Melgueil est totalement compatible. Il n'y a pas que des culs de soie, mais aussi des culs terreux comme toi qui s'y promènent. Sauf que toi tu es trop petit pour être ambassadeur, et j'aurai trop peur que tu ne finisses pendu après avoir volé un bijou ou une statue dans ton office.
S'investir localement demande du temps, et aujourd'hui je me coupe en quatre pour fournir partout. A un moment, il faut prendre des décisions.

Red Devil arriva sur ces entrefaites, une de brioche à la main; Il en donna un morceau au gamin.

Ma mère, mon bonhomme, était une indolente bourgeoise mais aucunement noble de naissance. Rien n'est resté de son anoblissement, mais j'espère un jour pouvoir faire pèlerinage et retrouver trace de paysans qui l'ont connus. Pi avoir des terres au nord et tisser au sud, ce n'est pas possible voyons!
Tu te verrais, toi, avoir de la neige tout le temps, mourir de froid et devenir tout blanc? Parce que n'espère pas te promener a moitié défroqué là-bas!

D'ailleurs, sors donc le patron de la chemise, et ce lin adouci que j'ai acheté au vendeur de tissu phénicien lors de notre passage à Narbonne. Histoire de te faire découper selon les pointillés.

Les gamins ne retiennent que ce qui les intéresse, modifiant et remodelant l'histoire au gré de leur imagination. Morphée avait un peu joué à ce jeu, pour lui faire sortir cette idée stupide d'aller faire l'imbécile en Savoie. Elle tendit l'ardoise à Red Devil, qui l'accrocha sur le clou qui lui était dédié.

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Un peu d'elle, et des autres

Volant bas, il cherche.
Quelque chose de brillant peut-être ?
Quelque chose de bruyant plutôt ?
Quelque chose qui se gobe et remplit la panse ?

Une forme familière là en bas !

Maïs ? se dit-il.

Comme tous les jours, et souvent plus d'une fois, elle arpentait les allées du marché de Carcassonne, surveillant les tarifs pratiqués sur les différents étals.
Son inspection terminée, elle allait s'en retourner dans ses bureaux lorsqu'elle cru voir Dòna Morphee au centre d'une foule grandissante, non loin de là.
Elle plissa les yeux pour mieux voir et remarqua des tréteaux bien chargés, et le petit Pierrick à côté, luttant sans doute pour ne pas se laisser aller à grignoter quelque gourmandise sans y avoir été invité.

Un sourire sur les lèvres, elle orienta sa marche vers l'évènement qui se préparait.

Après quelques minutes d'attente entrecoupées par plusieurs Bonjorn qu'elle rendit chaleureusement, elle n'eut d'yeux et d'oreilles que pour Dòna Morphee et son discours.
Lorsque celui-ci s'acheva, elle s'avança vers la future Borgmèstre et s'inclina respectueusement afin de la saluer.

Saludança Dòna Morphee, quel plaisir de vous voir ce jour, et quel merveilleux discours que le vôtre.
Vous avez tout mon soutien.

Puis, se couvrant la bouche d'une main, elle chuchota :

Les gens n'ont pas l'air de se bousculer pour venir vous parler, peut-être devrions-nous goûter quelques gourmandises afin de les tenter.

Souriant avec malice, elle parcouru du regard les mets offerts et s'arrêta sur les pilons de poulet, les yeux pleins d'envie.
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Elle se pencha afin de mieux entendre les paroles de Dòna Morphee, puis lui sourit largement.
Juste quand celle-ci évoquait le petit Pierrick, il arriva vers les deux Dònas, une miche de pain à la main.
Lumena fit mine de ne pas comprendre les craintes de Dòna Morphee quant à la provenance du pain, peu désireuse de devoir faire son travail de Lieutenant sur le nouvel ami de Maraud, si les craintes étaient avérées.

A peine eut-elle le temps de lancer un Bonjorn Pierrick que le corbeau commença à s'agiter sur son épaule.
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Les yeux brillants, la crinière en pagaille, Pierrick s'était éclipsé au moment du discours, trouvant toutes ces choses de grands bien barbantes. Il avait arpenté les allées du marché couvert, puis... l'aubaine!!

La grosse Lulu peinait à décharger sa charrette, son alcoolo d'mari étant déjà perdu dans une des tavernes alentour. Il avait donc proposé ses services, tout en lorgnant sur les miches de pain qui semblaient bien croustillantes. Oh qu'il s'était appliqué, écoutant les boulangère se plaindre, compatissant et compréhensif.. Et son bonheur fut grand lorsqu'elle lui tendit un petit pain en guise de récompense.

C'est ainsi qu'il arriva devant Morphée et Lumena, et s'approcha en courant de Maraud pour lui parler comme à un autre être humain.

Hé B'jorn ti Maraud, t'vnu m'voir?

Le gamin regardait Maraud, posé sur un des tréteaux, puis lui murmura :

J't'ai préparé un' ptite surprise, ché que c'pas facile à trouver en c'moment...

Sa main agrippa le linge et le souleva, dévoilant une écuelle de bois dans laquelle étaient entreposés des grains de maïs.

Me restait un épi caché, alors j'te l'ai préparé

Il se rendit enfin compte qu'il avait oublié une chose essentielle.

B'jour Donà Lumena.... Morphée, la Lulu même qu'elle m'a donné un pti pain cause que j'ai aidé à décharger, savez l'père lucien lé déjà à moitié canné dans une taverne, cause que c'est un ivrogne..

Pour une fois qu'il avait acquis légalement sa pitance, l'allait pas se faire fâcher non plus!

Elle regarda Pierrick se pencher vers Maraud et lui chuchoter quelque chose et se demanda si le corbeau n'allait pas finir plus populaire qu'elle ne l'était, ce qui la fit sourire.

Lorsqu'il dévoila une écuelle contenant des grains de maïs - qui auraient pu être faits d'or à en croire les prix actuels du marché - elle éclata d'un rire franc.

Et bien, voilà que tu fais encore un heureux, merci Pierrick.

Souriant toujours, elle écouta les explications de l'enfant auprès de Morphee et fut rassurée, elle n'aurait pas à jouer son rôle de lieutenant pour le moment.
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Elle écouta attentivement Dòna Morphee lorsque celle-ci lui demanda d'être indulgente si jamais elle attrapait un jour le gamin en train de chiper.
Evitant de prononcer des paroles qui pourraient être entendues et répétées, Lumena posa alors simplement une main sur son coeur et inclina la tête, donnant un accord silencieux à son interlocutrice.

Lorsqu'ensuite les pilons de poulet passèrent à portée, la main sur son coeur se saisit d'un bon morceau qu'elle porta à sa bouche, mordant dedans avec gourmandise.

Elle avala sa bouchée avant de prendre la parole :

Oui, nous aurons festoyé...
Quel dommage cependant de voir tous ces gens autour et pourtant aucun ne s'approchant pour saluer la future Borgmèstre.

Son regard se perdit dans le vague tandis qu'elle reprit le grignotage de son poulet, plongée dans ses pensées.
Combien de temps allaient encore tenir bon les quelques piliers de Carcassonne ? Ces personnes désireuses de redonner vie à la ville ? Combien de temps avant que celle-ci ne sombre entièrement dans l'abandon ?
Elle se demanda si elle n'avait pas commis une erreur en s'installant en ces lieux. Peut-être aurait-elle dû reprendre les routes, ou se décider sur une autre ville.
Les paroles du Sènher Arnaut résonnèrent en elle, portées par la voix de Mathias : "Peut-être n'êtes-vous pas arrivée à Carcassonne par hasard."

Elle secoua la tête, chassant ces pensées, ce n'était pas l'endroit pour se laisser aller à la réminiscence.
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Elle sursauta presque en entendant la voix du Sènher Gigagil.

Saludança Sènher ! Quel plaisir de vous voir ici.

La surprise passée, un sourire sincère s'afficha sur son visage.

Oui, voici mon Maraud.
Pierrick l'a gâté, il devrait être calme durant les prochaines minutes, tout occupé qu'il est à se remplir la panse.
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J' entendis du bruit venant de la place du marché ou j' avais mon étal du temps ou il y avait encore des carcasses à Carca.
Un attroupement s' était creée plus loin et Morhée s époumonait et haranguait les badauds pour qu' il viennent l' écouter parler de ses projets pour la mairie qu elle occupait maintenant.
Y' avait du vin de pays et s 'approcha pour déguster un bon verre .
Il l' interppella et lui dit.

Y aura encore des carcasses sur le marché car moi en tant que boucher mon échoppe est vide de viande et de clients aussi?
Puis il pris une coupe qu' une personne lui tendait et attendit la réponse de la nouvelle mairesse.

Gigagil accepte avec plaisir un gobelet de vin, désireux de profiter au mieux de ses derniers jours dans la ville.

Grand merci Morphee, je te souhaite réussite et aide des habitants pour ton mandat, et les suivants peut-être ...
Je resterai en contact par pigeons, j'aurais bien aimé rencontrer quelques braves que je connais ici, mais la plupart sont encore chez les moines.

Giga sourit en déguste le vin, puis salue Jean et Ileanore qui rejoignent le groupe.

Bonjor Jean et Donà, il me semble que nous nous sommes rencontrés il y a quelques temps.
Pour les carcasses Jean, je crois que la plupart des villes connaissent le même problème, il va falloir attendre les retours ou inciter des habitants à changer de type de culture si le maïs continue à manquer.
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Quel bonheur de voir des têtes connues se distinguer de la foule qui avait silencieusement écouté les dires de la Donà. Jean Marie et Ileanore s'approchèrent du petit groupe;

Je te remercie de tes bons voeux Gigagil, j'aurai aimé que tu restes ici définitivement...
J'espère que tu reviendras nous voir bientôt, avec Maena. Je t'enverrai un pigeon dès que Cath sera sortie du monastère, histoire que tu ramènes tes fontes icelieu!

Pivotant de quelques pas, elle fit face aux deux arrivants alors que Gigagil commentait la réflexion de JM.

Bonjorn Jean-Marie. Je n'ai pas tous les chiffres, car je ne suis pas encore mairesse. Demain... Sera le jour J comme l'on dit. J'ai surtout remarqué que les élevages de cochons n'étaient pas prioritaires chez les paysans, et beaucoup sont en retraite. En ce qui concerne les vaches, nous n'avons que peu de courageux. Il faut avouer que l'élevage est difficile, et l'on peut parfois avoir des cycles avec peu de rendement. Comme moi et mes moutons... Avez vous un élevage Jean Marie pour un peu de matière première? Cela pourrait vous aider.

Aujourd'hui, nous avons un problème d'approvisionnement en maïs, qui va se résoudre. Nous incitons également les habitants à prendre des élevages en proposant une baisse d'impôt.

Enfin, je ferai tout pour trouver des carcasses sur les marchés voisins, je pense pouvoir faire quelque chose pour nos bouchers qui s'ennuient à affuter leurs couteaux en soupirant...

Vint au tour de répondre à Ileanore.

Bonjorn Damoiselle Ileanore. Nous sommes icelieu depuis une petite demi-heure ce me semble. Comment vous portez vous?

Sans doute très bien, vu ce qu'il y avait dans son panier. Un bon repas en perspective.

Venez donc goûter à quelques produits locaux, vin et friandises attendent vos papilles.

Un petit clin d'oeil à Donà Lumena, qui semblait prendre plaisir à grignoter, et Maraud qui se régalait également.
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Un peu d'elle, et des autres