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[RP] Bourguignonne Pie, marions-le ! Episode... Euh... 4 ?

Armoria
L'heure était en effet aux murmures. Et pour mieux se faire entendre, dans ces conditions, la blonde altesse posa sur chaque bras savoyard qui l'encadrait une main légère. En somme, comment signifier avec élégance : approchez-vous, mes sieurs, que l'on cause. Elle se fendit d'un sourire à la suggestion de Kehl :

En vérité, je songeais faire peu ou prou la même chose, mais sans drogue... L'emmener hors d'ici, toujours aveuglé, faire croire à un assaut de la part des mes hommes, avec Akator et moi à leur tête. Le délivrer, en somme. Il faudrait, idéalement, qu'il soit assommé dans la mêlée... Mais pas avant d'avoir pu me reconnaître. Sa sauveuse, vous pensez !

Encore quelques pas...

Par la suite, j'aurai donc une parfaite occasion de le ramener chez moi pour le soigner... Et comme j'aurai appris l'histoire de son enlèvement par l'un des sbires, je serai contrainte et forcée de le retenir en mon domaine. Pour sa sécurité, évidemment...

Quelques pas de plus ? Allez, soyons fous...

Mon Dieu, quelle idée son père a-t-il eue de me le confier ! Non seulement je dois le marier, mais de plus, il me faut l'éduquer ! Ah, je vous garantis qu'il s'en souviendra, de sa fugue bretonne... Et pas seulement des parties de bête à deux dos.

Mais au fait, il faudra donc que je fasse mine de vous estourbir... Vous ne m'en voudrez pas, j'espère ? Je vous promets de faire attention. Et pendant que j'y pense, grand merci de votre aide.

Je vois assez bien un combat à l'épée, entre nous : ce pourrait être amusant, qu'en dites-vous ?

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Vous pouvez utiliser mes lettres RP.Héraldique
Aimbaud
[Woh wooh...]

Quarante jours.

Peut-être plus, peut-être moins, difficile de savoir quand on ne voit plus le soleil. Dans les faits, Aimbaud avait oublié de compter. Il comptait un jour sur deux, il comptait deux fois par jour. L'enfermement, ça le rendait un chouilla cinglé !

On l'avait déplacé dans une cellule trois étoiles. Il y avait de la paille pour dormir, et même un seau d'eau pour les ablutions, ainsi que son jumeau vide pour les autres affaires. Les repas étaient très variés : pain, pain, pain sec, dur, pain mouillé, pain granuleux, pain déjà moitié bouffé, pain perdu (en route), pain pain le petit lapin. Non, ne soyons pas mauvaise langue, le pain était aussi accompagné d'une coupelle de soupe très claire de temps à autres...

Mais le mieux du mieux, c'était l'employé de service. Un geôlier muet qui pointait le bout de son nez une fois par jour pour changer les seaux et les gamelles en agitant sa torche très près du visage d'Aimbaud avec des grimaces, pour l'enjoindre à rester au fond de la cellule avant que la porte ne se referme. Effrayant. Cette torche était d'ailleurs la seule lumière qui était donnée à voir au captif durant ces longues journées... Sa lumière lui restait douloureusement imprimée derrière les paupières de longues minutes après qu'elle eut disparut.

Dans les premiers temps, Aimbaud fut heureux d'être libre de ses mouvements. Mais très vite l'espace rectangulaire de la cellule confinée lui devint plus insupportable encore que des liens physiques. Il en faisait le tour constamment, il s'essayait à courir. L'espace s'en trouvait trop menu... Il grimpait parfois bêtement aux jointures des pierres ou faisait le poirier.
Puis la lassitude l'assommait, de plus en plus chaque jour, il finit par ne presque plus bouger de sa paillasse, pris d'une mauvaise toux et d'un manque de forces. Il faisait des gestes irraisonnés et parlait beaucoup seul. Une fois, il mit la tête dans le seau d'eau et y resta longtemps. La toux le ramena à la surface, il se trouva trempé, grelottant, et ne recommença pas. Quelques crises de colère maladives le secouèrent par moment, il se blessait les poings et le front, puis il dormait.

Pour ne pas sombrer dans la folie, il récitait à haute voix tout ce qu'il savait, des prières en passant par les airs paillards. Il énonça même une fois son arbre généalogique de la branche Penthièvre (ce qui l'occupa quatre bonnes heures). Au final, il murmurait des chansons tout le jour, qu'il finissait par chanter à voix claire et distincte dans l'écho des oubliettes.


Chanterai pour mon courage...*

Était-il midi, était-il minuit ? Il n'en savait rien. Mais un bruit retentit à l'autre extrémité du dédale, annonce d'une venue. Il se redressa sur les coudes, craquant ses vêtements sales sur les côtes qu'il avait désormais saillantes, et attendit, aux aguets.
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--Kehl


Désormais la cellule était loin, grâce à leur marche tranquille. Il n'y avait plus de risque que Aimbaud les entende, et la discussion pouvait redevenir naturelle.

Hé bien euh... Prinzessin... je n'ai pas suivi d'entraînement pour que les témoins croient à un combat acharné, sans que ça en soit un. Et vous ? En plus je crois que les choses les plus impressionnantes sont celles qu'on devine mais qu'on ne voit pas. Alors il vaut mieux qu'il ne vous voie pas vous battre. Vous pourrez taper votre épée contre celle d'Akator, pour que de l'intérieur du cachot il croie qu'il y a un combat, pendant que j'irai dans sa cellule en faisant croire qu'on est attaqués et qu'on a reçu l'ordre d'éliminer les témoins dans ce cas, pour éviter qu'ils puissent parler.

Je fait de la lutte, on apprend à surtout éviter les clés à la gorge qui rendent inconscient. Et ces clés ressemblent diablement à des étranglements, quand on les subit. Si je lui fait une des clés interdites il croira que je veut sa mort, vous avez ma parole. Je l'ai testé plusieurs fois. C'est radical sur les combattants en armure, mais ça doit marcher aussi sur les jeunes garçons affamés. Une fois qu'il est inconscient vous n'avez plus besoin de m'estourbir. Un accident est si vite arrivé... La clé à la gorge ne le rendra inconscient qu'une minute, mais si je lui fait boire un peu de liqueur maison pendant cette minute, vous aurez des heures de tranquillité avant qu'il se réveille. Vous en pensez quoi ?

Avant toute chose il faut le laisser mijoter. Un mois, par exemple. Minimum deux semaines. Il est gras, presque autant qu'une loche, sauf le respect que je dois à vot' petit neveu : ça ne lui fera pas de mal de ne manger que les pitoyables repas que vous voulez bien lui donner. Vous avez raison, il faut qu'il garde un souvenir très fort de son escapade bretonne. Laissez-le mijoter quelques semaines. Je vous garantit qu'il s'en souviendra. Vous pouvez même lui montrer un document signé par Blanche qui dit qu'elle a réussi sa mission de séduction, et demande qu'on enlève Aimbaud maintenant qu'il est grâce à elle dans un lieu non sécurisé. Vous direz que vous avez pris le document dans ma poche. C'est toujours bien les documents écrits.
Armoria
[Voici venu le temps des rires... Euh de l'ellipse.]

Le plan avait été minutieusement mis au point - oui, Armoria aimait qu'un plan se déroule sans accroc.

Kehl allait se charger, toujours en l'aveuglant d'un bon gros bandeau, et accompagnés de quelques solides habitants de Saulieu, de faire sortir Aimbaud de sa sinistre cellule. Il le déposerait, ficelé comme un saucisson, sur un cheval, et partirait au beau milieu des forêts du Morvan... C'est dire s'ils allaient être tranquilles.

Armoria et Akator, flanqués de gardes de Ménessaire, leur tomberaient dessus. Une rude bataille serait mimée - si tant est qu'on puisse parler de mime lorsqu'il y a le son mais pas l'image. Kehl menacerait de tuer l'otage, Armoria hurlerait son cry de guerre et se ruerait sur lui. Le Savoyard n'aurait plus qu'à endormir Aimbaud en lui faisant sa fameuse clef, après quoi il aurait tout loisir de le droguer, et les "sauveteurs" n'auraient plus qu'à ramener le garçon à Ménessaire - mais cette fois, dans l'habitation. La chambre rouge. Place d'honneur.

Il serait alors soigné, chouchouté, dorloté. Un coq en pâte.

Cela faisait très exactement quarante jours qu'il avait été enlevé. Armoria avait apprécié la symbolique du nombre. Mais l'heure était venue de jouer les héroïnes.

Action !

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