Suzan
*Ou comment passer ses nerfs sur une angloise.
[Demeure de l'oncle, Tours]
Suite à son récent malaise, la jeune angloise n'avait guère quitté sa chambre. Chaque minute de plus passée enfermée éveillait en elle le désir de fuir ne serait-ce qu'un après midi ce lieu de convalescence. Respirer le grand air de nouveau, se sentir libre du moindre mouvement. C'était cela la vie, ou du moins celle que Suzan s'imaginait. Elle n'avait pas abandonné son Angleterre et son lot de malheurs pour se retrouver allongée sur une paillasse, faute de mieux. Il lui fallait profiter de chaque instant. Il lui fallait vivre.
Rage, douce rage, quand tu nous tiens...
Les muscles se tendent, les muscles se crispent, le visage auparavant cristallin s'empourpre. Alors les jambes fonctionnent seules. Le cerveau ne répond plus. Les pensées et la raison deviennent de petites planètes lointaines, et inaccessibles.
Allo allo, ici la tour de contrôle. Allo allo, vous m.. rec.. bip, bip, bip. WARNING, circuit endommagé.
Restera ou partira ?
[Une campagne, non loin de Tours]
Deux heures qu'elle errait, déjà. Mais le chemin de terre battue qu'elle empruntait depuis un bon moment s'achevait à trois pas, face à un arbre. Un chêne, massif qui plus est. Et autour, rien. De l'herbe, des fleurs, des vaches.
En deux mots : la campagne.
L'angloise poussa un long et profond soupir, sa promenade champêtre tirait à sa fin. Il était désormais grand temps de regagner sa chère paillasse et son ennui.
Seul point positif : l'angloise ne prenait plus les "lessons" de françois sur son lit de malade.
Au moins, cette escapade lui aurait fait du bien.
La fatigue commençait à se faire ressentir, aussi Suzan décida-t-elle de sasseoir un instant sous le bel arbre. Mais les yeux papillonnent, les paupières deviennent lourdes, le sommeil guette et emporte avec lui la jeune angloise assoupie.
Le soleil prenait la fuite, le jour déclinait.
Les yeux s'ouvrent. La nuit n'est pas encore obscure. Le soleil se couche. Magnifique spectacle des nuages orangés.
Sombres pensées. Il faut rentrer.
L'inquiétude gagne. La nuit est à portée de main.
Il faut rentrer.
Alors, les jambes désormais dociles rebroussent le chemin.
Il est temps de rentrer.
Au loin, une silhouette. Au loin, de l'espoir, peut être. Espoir de ne pas se retrouver seule. Espoir de retrouver sa paillasse bientôt.
L'angloise s'approche, la silhouette devient femme. Femme étrange, habits sales. Mais qui ne tente rien n'a rien.
Le soir de le bon.. Le moi le suis, euh lost.. lost.. perdue ?
Le vous pouvez la aide ?
Si tu savais Suzan..
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[Demeure de l'oncle, Tours]
Suite à son récent malaise, la jeune angloise n'avait guère quitté sa chambre. Chaque minute de plus passée enfermée éveillait en elle le désir de fuir ne serait-ce qu'un après midi ce lieu de convalescence. Respirer le grand air de nouveau, se sentir libre du moindre mouvement. C'était cela la vie, ou du moins celle que Suzan s'imaginait. Elle n'avait pas abandonné son Angleterre et son lot de malheurs pour se retrouver allongée sur une paillasse, faute de mieux. Il lui fallait profiter de chaque instant. Il lui fallait vivre.
Rage, douce rage, quand tu nous tiens...
Les muscles se tendent, les muscles se crispent, le visage auparavant cristallin s'empourpre. Alors les jambes fonctionnent seules. Le cerveau ne répond plus. Les pensées et la raison deviennent de petites planètes lointaines, et inaccessibles.
Allo allo, ici la tour de contrôle. Allo allo, vous m.. rec.. bip, bip, bip. WARNING, circuit endommagé.
Restera ou partira ?
[Une campagne, non loin de Tours]
Deux heures qu'elle errait, déjà. Mais le chemin de terre battue qu'elle empruntait depuis un bon moment s'achevait à trois pas, face à un arbre. Un chêne, massif qui plus est. Et autour, rien. De l'herbe, des fleurs, des vaches.
En deux mots : la campagne.
L'angloise poussa un long et profond soupir, sa promenade champêtre tirait à sa fin. Il était désormais grand temps de regagner sa chère paillasse et son ennui.
Seul point positif : l'angloise ne prenait plus les "lessons" de françois sur son lit de malade.
Au moins, cette escapade lui aurait fait du bien.
La fatigue commençait à se faire ressentir, aussi Suzan décida-t-elle de sasseoir un instant sous le bel arbre. Mais les yeux papillonnent, les paupières deviennent lourdes, le sommeil guette et emporte avec lui la jeune angloise assoupie.
Le soleil prenait la fuite, le jour déclinait.
Les yeux s'ouvrent. La nuit n'est pas encore obscure. Le soleil se couche. Magnifique spectacle des nuages orangés.
Sombres pensées. Il faut rentrer.
L'inquiétude gagne. La nuit est à portée de main.
Il faut rentrer.
Alors, les jambes désormais dociles rebroussent le chemin.
Il est temps de rentrer.
Au loin, une silhouette. Au loin, de l'espoir, peut être. Espoir de ne pas se retrouver seule. Espoir de retrouver sa paillasse bientôt.
L'angloise s'approche, la silhouette devient femme. Femme étrange, habits sales. Mais qui ne tente rien n'a rien.
Le soir de le bon.. Le moi le suis, euh lost.. lost.. perdue ?
Le vous pouvez la aide ?
Si tu savais Suzan..
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