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[RP] En Artois rends-toi... que nenni ma foi.

Edern
Huit mois.

Huit mois d'îles, de ports et de villes perdues. Déserts d'eau et de pierre où la mort le dispute à la prière, marches infinies d'un ailleurs si proche, immobile. Des Hommes, encore. Même au bout du monde, ils se battent toujours pour l'or et la gloire, impuissants à s'abstraire du vacarme de leur propre mêlée. Seules changent la langue de leur mère, celle des poètes et les vibrations des instruments qui déjouent les assauts du silence. Tambours d'Irlande, souffles calédoniens, archets anglais : ennemis le jour, mais unis contre la tombée de la nuit et le lever des solitudes. La plume, enfin. Des mots pour trouver le chemin. Pas un jour n'a passé sans ajouter une ligne au récit d'une vie. Les évènements rebondissent en échos incertains sur les parois d'une Europe en perdition. La guerre est partout, la victoire, nulle part.

Huit mois, et le voilà.

Matelot de fortune sur un navire artésien, du cal aux mains. Écorce de labeur à la surface d'un corps en sueur. Quelques gouttes de sel qui s'en vont rejoindre leurs innombrables compagnes à la faveur d'une brise de terre... le vent est contraire. Il en faudrait plus pour le contrarier. Les embruns ont capturé son esprit vagabond et jouent avec son imagination. L'écume adresse des sourires éphémères au bois qui la fend d'un sillon sans semaille. Va, va, petit bateau. Va t'accrocher à ton beau continent... ou délivre-toi du fardeau humain qui te pèse et chavire à ton bon plaisir. Une voile frissonne, effrayée à l'évocation d'une telle liberté. L'aileron d'un dauphin crève le bouillonnement. À quoi veut-il jouer ? Il disparaît. Les bourrasques s'évanouissent au loin, de l'horizon surgit un ponton.

Bertincourt. L'Artois. La France.
Non, pas la France. Juste l'Alliance...

Les amarres sont lancées, attachées par des mains d'automate aux fragiles cylindres de métal du quai. Est-ce cela, retourner chez soi ? Non. C'est un aller sans retour. Chacun de ses pas laisse une empreinte différente. Cycle n'est pas identité. Sur la route des marcheurs, on ne regarde en arrière que pour compléter ce qui vient devant. On salue aussi les aveugles, ceux qui se risquent à esquiver sans lumière les pièges du hasard. Le noir est la couleur des paupières, sombres papillons battant des ailes contre la traîtrise des apparences enluminées. L'illusion des contours...

Un aller sans retour.

Ses affaires sont rassemblées en vue du départ. L'écritoire en bandoulière, un sac de cuir pour le futile du quotidien. Une tenue de routier et des armes métalliques dont il n'a pas l'utilité, cadeaux des pirates du couchant. Amis brigands... mon encre emplit déjà vos veines, faites couler le sang. La bête s'épuise et crachera bientôt le sien... un cadavre pour une naissance, dit la balance. La prophétie des bas-fonds s'élève vers le ciel. Il est prêt. Il ne lui reste plus qu'à fouler la terre qu'il s'est promise...

Marche, à présent.

Des soldats palabrent avec la maîtresse du navire, lui remettent une missive cachetée. Un pli pour le passager ? De ses sourcils, un froncement. Personne n'est au courant.

Citation:
Bonjour,

J'ai autoriser l'accostage du bateau, par contre tant que le prévôt ne m'a pas fait signe je vous demande de reste à bord, ne pas débarquer.

Je vous remercie de respecter cette règle.

Perl

Il rit. Une règle à respecter... deux minutes de confinement lui suffisent pour la briser. Sais-tu qui je suis, admirable bureaucratie ? C'est folie que de vouloir arrêter les fous avec du papier. Ils en connaissent la valeur et se rient des formulaires tombés des arbres à fonctionnaires... le parchemin est froissé d'une main, jeté négligemment par-dessus le bastingage. Ouvrir la cage... la sortie a la forme d'une barque suspendue à la poupe, descendue jusqu'au clapotis qui nargue discrètement la rigidité des douaniers. Il filera comme l'océan entre leurs doigts...
Deux rames s'enfoncent doucement dans l'onde.
S'arrêtent au bord d'une cale inoccupée.
Pied à terre.

Puis il déambule dans la cité portuaire, l'oreille coulant familière dans le bruit de lieux pourtant étrangers. Pressé ? Si peu. Une poignée de détails à régler avant de chevaucher vers la Normandie. Cheval, pigeons, provisions. Et surtout... rumeurs de campagne, nouvelles du front. La propagande n'est pas un art aussi facile qu'on le croit. Alors une enseigne parmi d'autres. La porte d'une taverne est poussée sans lenteur ni hâte, à la recherche d'une conversation banale.
Là-bas, cette femme au verre solitaire ne serait-elle pas sa bienfaitrice ?
Main au couvre-chef en salutation de l'intrépide navigatrice.


Capitaine.

Vous permettez ? Je me permets.
Cri strident d'une chaise sur le parquet.


Votre canot est à la carène, je crois qu'il prend l'eau...

Regard en coin aux soudards attablés à proximité. Bouffonnerie en perspective...
Coup de semonce soigneusement détaché dans l'air grisâtre que respire la salle embrumée.


Dites-moi, vous qui connaissez l'Artois... ces messieurs au fond... vous appelez cela des soldats ?
Jehanne66
Il y a des jours comme ça où tout va de travers... que dis-je des jours, des périodes et parfois elles sont longues !

La Capitaine du Quenenny était partie de Calais pour une mission de secours, et en embarquant déjà ça sentait le roussi.
Elle se retrouva à l'embouchure du port face à deux navires dont les pavillons noirs qui flottaient en haut des mâts ne laissaient que peu d'espoir à Jehanne, mais Aristote veilla sur elle et malgré le manque de vent et l'impossibilité de fuir, les pirates préférèrent aller couler quelques bateaux plus au Nord.

Le voyage jusqu'en Bretagne fut long, entre une mer d'huile sans un souffle de vent et une tempête qui empêchait de voir la proue du bateau en tenant le gouvernail.
L'arrivée en Bretagne ne fut pas plus facile avec des problèmes de mandats, de déchargements de nourriture, de chargements de charrettes...


Jehanne crut un instant que sa bonne étoile était revenue quand elle dégota un couple qui voulait se rendre en Artois, mais la situation s'avéra on ne peut plus délicate quand elle apprit qu'il s'agissait d'une paire d'escrocs notoires !
Apprenant que l'Artois était sur le pied de guerre, le couple préféra rejoindre l'Angleterre, et Jehanne ne fut pas mécontente de faire un détour pour les larguer là-bas.

Une lueur d'espoir s'anima à nouveau quand elle reçut une missive de la part d'un voyageur désireux de se rendre en Artois.
Le bateau resta amarré quelques jours à Chard en attendant son arrivée, puis reprit le large avec ce nouveau passager à bord.

Il était un peu sombre ce Sire... d'une discrétion à toutes épreuves.
Jehanne le voyait souvent seul sur le pont, noyé dans ses rêverie... d'où elle l'extirpait quelque fois pour l'attacher au mât en douceur tout en lui expliquant que c'était pour faire une offrande aux Dieux pour que les vents tournent à leur avantage.

Ce voyage de retour fut lui aussi assez particulier.
Jehanne observait vers le Nord, persuadée qu'elle allait apercevoir les côtes angloises quand elle aperçut un port au Sud... ouais... fallait bien l'admettre... Jehanne picolait un peu trop parfois et perdait le cap...
Et toute déboussolée qu'elle était par ce retournement de situation, elle en avait complètement oublié d'envoyer un pigeon à la chef de port Bertincourtoise pour l'informer de son arrivée et lui donner la liste des passagers !

Perl lui donna néanmoins l'autorisation d'accoster mais Jehanne devait faire en sorte que son passager reste à bord en attendant un LP.
A l'annonce de cette nouvelle, la Capitaine heureuse d'avoir retrouvé son chemin n'attendit pas pour manœuvrer, mais quand elle chercha le passager... ben y'avait plus personne !!!
Une rapide fouille du bateau et Jehanne s'aperçut que le canot de sauvetage s'était sauvé !

Après s'être pris un savon de la part de la chef de port, Jehanne entra dans la première taverne venue pour se remettre de ses émotions.
Elle était là, solitaire, avec son verre, et tentait de s'y noyer quand une voix d’outre-tombe reconnaissable entre mille la tira de son calva.


Capitaine.

Ohhhhh vous... j'vous ai cherché partout !!!

Votre canot est à la carène, je crois qu'il prend l'eau...


Ouais ! Changez de conversation !!!
Comment ça mon canot prend l'eau...
Parlons en d'ailleurs, s'pèce de voleur !

Dites-moi, vous qui connaissez l'Artois... ces messieurs au fond... vous appelez cela des soldats ?


Tournant la tête vers les soldats que lui désignait le voleur de canot, Jehanne se mit à parler plus doucement.

Ouais j'les connais, et j'serais vous, j'me ferais pas trop remarquer !
Certains sont dans ma caserne, s'ils apprennent que vous n'avez pas vos papiers en règles, j'donne pas cher de votre peau.
Sirlabreck
Labreck, que faisait-il là? Dans une taverne de Bertincourt, assis à une table, quelques soldats assis autour. Habituellement le lieutenant buvait seul pour oublier ses soucis. Pas en taverne entouré de gens. Il évitait cependant de boire trop ou quelque de fort, il ne tenait pas l'alcool.

L'officier de l'Ost, habillé de son uniforme, lorsqu'on était mobilisé on prenait rarement la peine de reprendre des vêtements propre ou plus approprié pour un contexte de civil. En effet, des combats pouvaient éclatés à toutes heures du jour, comme de la nuit. L'uniforme était comme ceux des autres soldats, simple, bien coupé dans un tissu ordinaire, aux couleurs de l'Artois. La seule chose qui le distinguait était les galons sur ses épaules. Deux lignes rapprochés dans le haut, et une un peu plus éloigné.

Un étranger entra dans la taverne. Labreck n'y prêta pas d'attention particulière, occupé dans ses souvenirs, tenant sa chope de bière, la seule qu'il avait commandé et toujours à moitié pleine d'une main, malgré qu'elle fut posée sur la table. De l'autre il soutenait sa joue. Une épée, la sienne trainait contre la table, dans son fourreau. L'arc long, qui aurait dût ne pas être loin était avec ses autres effets personnels, dans sa tente.

Il ne releva la tête que lorsqu'un de ses compagnons émit un commentaire stupide.


Votre canot est à la carène, je crois qu'il prend l'eau...

Regardant à qui il était adressé, il aperçut Jehanne, et l'étranger. Son visage s'éclaira brièvement avant de reprendre la sévérité qu'il exprimait en temps normal. Labreck était néanmoins heureux de la revoir. Le moins qu'on pouvait dire, les moments en sa présence étaient en règle générales intéressant. Le lieutenant cingla d'un regard celui qui avait lancé le commentaire stupide. Habituellement les relations en les soldats et les marins étaient conflictuelle, quoi que c'était ceux de Bertincourt qui y mettait le plus d'ardeur. En tant qu'officier, et en plus en charge du fort d'Azincourt, situé entre les deux ports d'Artois, il se gardait bien d'en faire lui même. Puis il se leva, apporta sa chope avec lui et alla saluer la capitaine du Quenenny.

B'soir Jeh, ça fait plaisir de te voir. Comment ça va?

Sans attendre de s'y faire invité, il prit une place à la table, autre crissement de chaise. Son épée était resté accoté à l'autre table, mais en tendant le bras, il pouvait la prendre, quoi que rien ne démontrait qu'il en aurait besoin. Son bock déposé, et lâché, il regarda l'autre personne à la table, qu'il ne connaissait pas. Il se présenta rapidement.

Bonsoir à vous aussi. Lieutenant Labreck, à qui ai-je l'honneur?

L'officier avait crût entendre une réponse de la part de Jehanne, quand l'insulte avait fusé, mais trop occupé à réprimander silencieusement le soldat, il ne l'avait pas écouté. Malgré tout, Labreck restait dans l'expectative, une soirée qui s'annonçait morne et ennuyante, promettait d'être un tantinet intéressant.
Jehanne66
A peine Jehanne eut elle fait ses recommandations à son anguille de passager qu'une autre voix reconnaissable entre toute avec cet accent Amiénois résonna à son oreille et la fit frissonner d'un coup.

Et oui... difficile de passer inaperçu quand Labreck est dans le coin... avec son œil de lynx et son flair hors norme, il repérait un lézard à dix lieux à la ronde cet homme...

Après avoir tenté de rentrer sa tête en vain entre ses deux épaules, le Maître du fort de Calais finit pas se lever et saluer le Lieutenant d'Azincourt.


Quel plaisir de vous voir ici Lieutenant !
Je vais très bien merci, je reviens d'un long voyage et j'ai décidé de faire une petite escale à Bertin sur le chemin du retour.


En voyant Labreck s'installer à sa table, Jehanne déglutit légèrement en espérant que le Lieutenant qui avait un sixième sens pour renifler les entourloupes, ne s'intéresserait pas de trop près à son passager qui n'avait pas l'air d'avoir sa langue dans sa poche maintenant qu'il avait les pieds sur terre...
Brage
Brage, armé et arborant pour l'occasion un tabard aux couleurs de l'Artois, se tenait à l'extrémité opposé de la table. Seul le grattement de sa plume sous le halo faiblard d'une bougie dégoulinante venait rompre le silence qui l'entourait. De temps en temps un juron lui échappait, systématiquement suivi de ratures frénétiques. Engagé volontaire dans la défense, le charpentier profitait des pauses entre chaque ronde pour s'occuper des affaires de la mairie. Il rédigeait des lettres de mandat, comptabilisait les dépenses et les rentrées inlassablement. Cependant, d'un naturel impulsif, l'énervement le gagnait fréquemment. C'était justement le cas lorsqu'un étranger passa le seuil de la porte, rompant de fait l'atmosphère délétère de la taverne. Brage saisit l'occasion offerte de se détourner de sa besogne et se redressa de ses papiers. Portant sa pinte à sa bouche il dévisagea l'arrivant. La conversation s'anima soudain. L'autre personne à qui, absorbé dans son travail, il n'avait prêté attention jusque là était en fait la capitaine du Quenneny. Brage emboita le pas au lieutenant pour aller la saluer ainsi que le nouvel arrivant.

- Et t'as très bien fait! Content d'te voir parmi nous Jehanne, l'ambiance est plutôt merdique en ce moment. Il se tourna alors vers le nouvel arrivant : Et toi? Tu t'appelles comment?
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Edern
Il y a des jours comme ça où tout se présente bien.

Deux poissons pour le prix d'un. Les vieux hameçons sont les meilleurs... qu'avons-nous là ? Un soldat bouillant, le charisme d'un lieutenant. Entre eux, une relation hiérarchique dont la solidité demande à être éprouvée par ceux qui n'ont d'autre maître que leur serviteur, le verbe superbe et corrupteur. Diviser pour parler serait leur devise si d'aventure ils acceptaient de se cacher derrière une formule à la simplicité mortifère. Exclamation ! Mille paroles valent mieux qu'un diapason.

Les Artésiens se saluent avec la cordialité qui sied à leur ordinaire. Indifférents à l'observation étrangère, les yeux bruns se laissent glisser le long des uniformes affaiblis par l'obscurité. Là. Une erreur dorée. Le lys brodé à la tunique comtale des hommes d'armes... pas un endroit qu'il n'ait colonisé. Quelle peine ! Trop d'écus s'en parent sans que quiconque ne songe à monter au front des symboles. Quand l'apprendront-ils ? Les mauvaises herbes ne se fauchent pas, elles s'arrachent à la racine.

La première des questions est posée, impérative et militaire. Ton nom ! Dernière sommation. Il ne répond pas tout de suite, savourant la tension qui s'élève en vapeur entre les lueurs du soir. Ton nom... une galerie s'ouvre au creux d'un battement de cils, des syllabes frémissent au passage de sa langue sur leurs sonorités dociles.
Il y en a tant ! Défilant impitoyablement au gré de ses envies fugitives, les variations possibles continuent de lui donner le tournis.

Que seras-tu aujourd'hui ?

Le masque est choisi au détour d'une pensée. Qu'on lui enlève, et on n'en sera pas plus avancé... ce monde est mascarade, camarade.
À l'extérieur, le regard prend lentement de la hauteur, la voix se pique d'une arrogance toute aristocratique.


Jacques de Foliant, seigneur de Léard, en mission spéciale pour la Normandie.

Mensonge d'un jour, vérité du lendemain. La noblesse lui va si bien... le noir et le blanc de son habit sont de facture suffisante pour tromper l'ennemi. Épée et bouclier reposent à ses pieds, preuves supplémentaires à la décharge du faussaire. Pour le reste... rien de plus qu'une fumée légère.
Après tout, l'étrangeté naturelle du Normand le rend facile à contrefaire.


Mon suzerain m'a chargé de fournir en denrées le ban du Domaine Royal qui, comme vous le savez, vient d'être levé par Sa Grascieuse Majesté.

Sa main droite plonge dans sa besace, feint d'y chercher un objet, dévoile ostensiblement plusieurs lettres dont le sceau brisé donne à voir deux léopards, revient et en appelle au ciel crasseux du plafond de l'auberge. Un soupir théâtral ponctue cette poignante manifestation de désespoir et fait le lien avec la suite de la tirade.

Las ! Ma queste fut vaine, je ne trouvois point le marché bertincourtois. Si seulement je rencontrois une asme charitable pour m'y mener céans !

Toute résistance au feu est inutile contre les verseurs d'huile... qui ne peut le souffler immédiatement y cède inexorablement.
Doigt tendu en direction de l'homme qui ne s'est pas encore présenté. Une cible...
C'est l'histoire d'une étincelle et d'un combustible.


Peut-être vous, cher ami ?
Sirlabreck
Le lieutenant ne fût pas seul à changer de table. Une fois assis il remarqua que Brage l'avait suivit. Celui-là était soit très méticuleux ou noyait son ennui dans l'ouvrage. Néanmoins Labreck regarda Jehanne, se lever puis le saluer. Il pesta intérieurement qu'elle préféra utiliser son grade à son nom. Brage fut moins cérémoniel et posa la même question que l'officier à l'autre individu.

Jehanne: Quel plaisir de vous voir ici Lieutenant !
Je vais très bien merci, je reviens d'un long voyage et j'ai décidé de faire une petite escale à Bertin sur le chemin du retour.

Brage: Et t'as très bien fait! Content d'te voir parmi nous Jehanne, l'ambiance est plutôt merdique en ce moment.
Et toi? Tu t'appelles comment?

Tandis que Jehanne, qui semblait légèrement nerveuse, Labreck mit ça sur le compte qu'elle n'était pas en mer, il connaissait peu de marin qui aimait rester à terre trop longtemps et le maitre de Calais avait certainement navigué assez pour y être sujette. Néanmoins, le silence fut après que deux fois la même question fut posée. Soit l'étranger était stupide, ou soit il était lent d'esprit ou précautionneux. Toujours prévoir le pire était devenu une des philosophie de Labreck et considéra la toute dernière option. Quelqu'un qui prend son temps peu tenter de manipuler son entourage. L'autre personne observa les uniformes, puis lentement donna une réponse qui fit tiquer l'officier d'Azincourt.

Étranger (Edern): Jacques de Foliant, seigneur de Léard, en mission spéciale pour la Normandie.

Épée et écu fournissait un argument en cette faveur. Les vêtements pouvaient certes convenir à un noble en voyage. Ce qui fit tiquer Labreck fut qu'il se donna d'être noble. Et le lieutenant n'aimait guère les nobles, juste ceux qui avaient acquis sa confiance, la majorité d'entre eux étant ou ayant été des militaires. La nationalité normande le surpris plus que de le fâcher. Il n'avait pas le type d'un Normand selon l'Amiénois désormais en charge du fort d'Azincourt, mais cette région avait un passé riche en choc culturel. À peine eut-il finit de digérer ces quelques informations qu'une nouvelle dose y fut ajouté.

Jacques de Foliant (Edern): Mon suzerain m'a chargé de fournir en denrées le ban du Domaine Royal qui, comme vous le savez, vient d'être levé par Sa Grascieuse Majesté.

Ceci limita les caractéristiques que pouvait attribuer Labreck à Jacques de Foliant, si tel était son nom. Soit la personne était cinglé et cherchait à provoquer délibérément une bagarre. Ou il souhaitait les manipuler, et donc mentait. Les lettres qu'il semblait tenter de montrer, sans les montrer, pour qu'on n'y discerne que les fragments des sceaux brisés. Pourtant, n'importe qui cherchant à provoquer une bagarre et ne mentant pas n'aurait aucun mal à sortir un ordre de son suzerain, signé et portant le sceau complet. Qu'espérait-il? Causer un incident diplomatique? Très inutile dans les circonstances. Le lieutenant, toujours entrain de réfléchir décida qu'il valait mieux ne pas mordre à l'hameçon, immédiatement du moins.

Quel fol chercherait des vivres pour un ban royal en Artois lorsque ce même comté risquait probablement de se retrouver à combattre les volontaires qui y répondraient? La chose était louche, sans aucun doute. Mais le noble normand décida d'ajouter un brin de drame et de désespoir à sa tirade. Le soupir était un peu trop exagéré. Voyons, un Normand qui montrait qu'il était découragé à des Artésiens?


Jacques (Edern): Las ! Ma queste fut vaine, je ne trouvois point le marché bertincourtois. Si seulement je rencontrois une asme charitable pour m'y mener céans !


Puis il tendit un doigt vers le volontaire civil pour y ajouter une phrase qui sonna un peu sarcastique aux oreilles de l'officier.

Jacques (Edern: Peut-être vous, cher ami ?

Labreck préféra ne pas répondre à la place de son confrère. Au lieu d'aller mordre à l'hameçon, peut être subtile, il lança sa propre ligne en s'adressant à la capitaine du Quenenny, tout en cherchant sa pipe dans sa poche.

Labreck: Pas besoin d'être formel à soir cap'taine, je ne suis pas en service, juste au garde à vous. Tant mieux que tu fasses escales, ça permet de se voir, ce qui est trop rare.

Il accentua un peu trop le mot capitaine, avec sa syncope habituelle. Il alluma négligemment sa pipe, une fois celle-ci garnis pendant qu'il parlait et commença à en tirer quelques cercles de fumés. Il n'était pas amateur, mais ça lui donnait l'air occuper tandis qu'il prenait son temps pour parler. Le Normand n'était pas dangereux. Pas lorsqu'il était entouré de trois artésiens directement, et que plusieurs soldats étaient à peine à quelques pas de là. Le lieutenant décida de commander un pot de bière avant de lancer la pointe.

Labreck: Tavernier, un pot de bière, et une coupe de ton meilleur blanc.

Étant sûr d'être entendu et de se faire servir. Effectivement les soldats étaient d'excellents clients et avoir un officier dans ses bonnes grâces permettaient d'éviter tout débordement. Lâchant un autre cercle de fumé puis reprenant la parole, étirant la commissure de ses lèvres pour former un énigmatique sourire narquois, comme s'il imaginait un mauvais coup à faire au Normand.

Labreck: Je sais que ce n'est pas de mes affaires, mais drôles de moineau avec qui tu frayes Jeh. Tu l'as trouvé chez les anglois? Sinon, je me rappel plus qui ici en Artois on haïs le plus actuellement, les royalos ou les menteurs?

Découvrant un peu plus les dents dans son sourire, il surveilla du coin de l’œil ce que l'autre ferait. Se calant plus confortablement sur sa chaise, en attendant son verre de blanc, Labreck laisserait Brage mordre ou non à son hameçon. Le Normand les prenaient pour des simples d'esprit, Labreck allait l'ignorer en parlant de lui, rien de mieux pour faire frustrer son homme. À ce rythme, Jacques verrait à quel point on donnait de: «ma reyne» par ici.
Brage
Brage leva un sourcil perplexe lorsque l'inconnu se présenta. Il en haussa un deuxième lorsqu'il annonça sans gêne la raison de sa venue. Les quelques papiers brièvement tirés de la poche de leur propriétaire ne les firent pas redescendre. En revanche lorsque le normand poursuivit sa tirade les lèvres du grand Bertincourtois s'étirèrent en un sourire narquois.

- Ça, t'as du cran je dois reconnaître! Son visage perdit toute trace d'amusement lorsqu'il se vit pointé du doigt. Ben ça, elle est particulière...

Il fut interrompu par le lieutenant qui commandait une tournée. Le type était barré ou alors lui, Brage, n'y pigeait rien du tout. La remarque suivante du lieutenant à la capitaine lui arracha un nouveau sourire puis il répondit enfin à Jacques :

- Permets moi de me présenter : je suis Brage, et maire de Bertincourt. Tu veux donc que j'te mène au marché? J'vais t'y mener. Mais d'abord y a l'administration tu sais, faut m'montrer les laissez-passers, les autorisations, ce genre de trucs.

Brage se gratta le menton, visiblement absorbé dans ses pensées tandis qu'il évoluait vers la porte. Une fois qu'il fut placé devant il s'adressa au normand, les bras croisés :

- A la réflexion, tu pourrais autant me montrer tout de suite ton noble cul pour que j'y pose ma botte, on gagnerait du temps. M'enfin, commence toujours par le laissez-passer, j'peux m'méprendre, mais j'en doute.

Paradoxalement ou non pour un charpentier, celui-ci, de taille respectable, était extrêmement inflammable.
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Christine988
Cris entra dans la taverne et vit ses compagnons assis à une table, toute heureuse de les voir pris une chaise et se précipita vers eux mais aussi gauche que d'habitude, elle tomba en plein sur le dos d'un Messire qu'elle ne connaissait point.

Veuillez me pardonner Messire... euh...

Sans faire ni un ni deux, elle sauta dans les bras de Jeh, pardon mes amis mais c'est ma préférée. hihi ... elle demanda au tavernier d'apporter un fût de bière et des choppes pour tout le monde.

Alors, quoi de neuf et qui est cet étranger qui a un air si sombre???
Jehanne66
Jehanne se serait bien liquéfiée dans sa chopine en voyant le bourgmestre de Bertin prendre part à la conversation...
Manquait plus que la prévost se pointe à son tour et qu'elle demanda à son passager les papiers qu'elle devait lui fournir pour que Jehanne pense atteindre le summum du mal-être... mais elle était loin de se douter de la réponse que réservait Edern !!!

Quel nom sortait-il de son chapeau subitement ?!?!
Comment ça... lui un normand ???

Jehanne avait glissé sa main instinctivement sur le pommeau d'excaliburne, qu'elle aurait bien pointé sous le pif de ce maraud si elle ne s'était pas sentie quelque peu responsable d'avoir ramener cet affreux en Artois !
Ce fourbe l'aurait-il mené en bateau alors qu'elle pensait tenir le gouvernail ?!?!
Dire qu'elle le pensait Anglois ou un truc dans le genre... dire qu'il lui avait certifié n'avoir que très peu d'argent... dire qu'il avait volé son canot de sauvetage pour échapper au contrôle d'identité...
Sûr que ça allait lui retomber sur le dos de ramener un normand ici, et qui sait si on n'allait pas l'inculper de fricotage avec l'ennemi !!!
Quelle était la condamnation pour haute trahison déjà...
Jehanne imaginait déjà le pire et se demanda si elle n'était pas en plein cauchemar. Mais elle sentait bien ces gouttes de sueurs froides dégouliner le long de son échine, et afficha une sorte de sourire pincé tout en murmurant une sorte de prière,


Il plaisante bien sûr...
Dites que vous plaisantez...


La Capitaine du Quenenny sursauta en voyant son passager repousser la table d'un coup, mais sa main n'eut pas le temps de sortir son épée du fourreau que Cris lui sautait déjà dessus.
Jehanne reprit sa respiration et tenta de se décontracter en la bisouillant.


Ohhhh ça fait plaisir de te voir depuis le temps !

Malgré que son amie commande à boire, Jehanne se crispa à nouveau en l'entendant à son tour demander l'identité de l'homme qui lui faisait face.
C'est qu'elle était gentille Cris, mais valait mieux pas s'y frotter... elle n'avait pas son pareil pour faire taire ses ennemis !
Christine988
Cris sentait Jehanne bien nerveuse mais fit semblant de ne pas s'en apercevoir.

Je suis tellement contente de te voir et nous tous réunis à cette table, ça me fait chaud au coeur. Cela fait du bien, c'est tellement tranquille ce temps-ci c'est à croire que tout le monde est en règle.

En parlant à haute voix Cris regardait le comportement de l'homme inconnu à ses yeux et elle vit qu'il essayait tant bien que mal de cacher sa nervosité.
Edern
Un échiquier.
Deux mains.
Cinq pièces.

Pas de côté de l'imperturbable lieutenant, habile à manœuvrer en ce qui n'est encore qu'un début de partie bancale.
Sur l'autre ligne, les cases retiennent leur souffle. Leur maire est un tireur de verrou...
La prochaine offensive sera portée en diagonale...
Laissez passer le Fou.


Dites que vous plaisantez...

S'il ne s'agit que de dire !
Ombre d'un sourire...


Jamais.

Il ferme les yeux, attentif aux instants qui lui sont impartis. Pourquoi ne pas reculer ? Leur mentir autrement ? Réfléchis. Le passage serait libre depuis longtemps. Tu serais déjà en route pour assembler la compagnie, achever ce que tant n'ont fait que commencer. Mourir sottement ne ramènera pas les héros d'antan. Mais quelle route alors ? Elle se disloquerait au moindre compromis, à la première dalle de pierre que je renoncerais à poser. Non... tu le sais. Il faut la bâtir d'un jet. Cette fin ne peut justifier tous les moyens. Tant d'entre eux la détourneraient sans même oser le dire ! Ce royaume sera aux fous, ou ne sera rien du tout. Qu'importe l'avis des sourds, qu'importe même la vie de ces gens, pourvu qu'ils aient un avant-goût de ce qui les attend... je passerai entre leurs murs et leur montrerai la voie qui mène à toutes les autres. Distinguer le tableau derrière un morceau d'esquisse... c'est l’œuvre des désœuvrés qui ne peuvent connaître retraite. Peintre, dénude le bois de sa toile flétrie ! Sonnons l'éveil au milieu des champs de sommeil ! Levez-vous, comètes oubliées, levez-vous et crépitez sans rougir au noir firmament...

Il bat des paupières.
Où en sommes-nous ?

Oh. Une femme dans le dos, s'excusant de la violence dont elle abuse, forcément. Aucune lâcheté ne lui sera donc épargnée... traîtres d'Artésiens. À défaut de mots, ils en viennent aux mains. Tant pis pour eux. Plus la leçon sera douloureuse, mieux elle sera retenue. La puissance dont ils se targuent n'est qu'une farce jouée pour les pantins et les endormis. Applaudissons tout de même ! Leurs muscles serrés atrophient une âme qu'ils ont trop ordonnée pour en gravir les hauteurs. Assassins...

En lui tout se tend, pressentiment des coups à venir.
Des gouttelettes s'engouffrent dans ses écoutilles.


... ça fait plaisir de te voir...
... tellement contente de te voir... chaud au coeur... du bien...


Les secondes ralentissent une à une devant la représentation, riant de se voir dépensées par d'aussi vains histrions.
Le Fou balaie la petite armée du regard. Époussetons cette assurance de leurs visages...
En règle ? Eh bien non. Il y aura une exception.

À l'abordage...

Il se jette à terre et sort la lame de son fourreau.
Se relève aussitôt, assure la prise de ses dix doigts et pointe l'acier vers le charpentier.
Voyons, que disent-ils ? Qu'aboient les chiens de guerre lorsqu'un esprit malin veut connaître le pourquoi de leur combat ?


Monct-Joy Sainct-Denys ! Vive la Reyne ! Mort aux infidèles ! Vive le Roy ! Mort aux méchants ! Vive moi !

Il tourne, tourne sur lui-même pour les menacer tous à la fois, toupie noire et blanche arrachée du parquet.
Le monde, le monde entier vacille autour de lui, brouillé, résistant, défait, surpris.


Rendez-vous maintenant, ou bien mourez tout de suite !

Binaire à souhait. Ils seront ravis. Reste à régler un infime détail...
Il n'a jamais tenu d'épée, quel que soit le champ de bataille.
Sirlabreck
Se relaxant et attendant, Labreck resta conscient de son environnement. Il l'entendit marmonner, il ne put en saisir la tenu, quelques choses à propos d'une farce peut-être. Le lieutenant néanmoins ne garda pas son attention principale sur la capitaine du vaisseau, mais vers le noble normand. Celui-ci jouait un jeu dangereux et son seul avantage restait bien entendu d'en être l'initiateur et donc l'initiative. Quel coup fourbe sortirait-il pour les déstabiliser ou pour éviter la question qu'il devait maintenir frivole, au lieu d'être de l'importance capitale qu'elle était. Jacques tenterait de la cribler de flèche avant que Brage ne l’utilise à son plein potentiel, celle-la même qu'il venait de lancer aussi impunément, du moins c'est ce que ferait Labreck dans une situation similaire.

Puis aussi soudainement que tout le reste de cette vesprée, Christine débarqua dans le dos de l'énergumène avant de s'excuser rapidement et de passer aux salutations chaleureuses avec Jehanne. Elle-même, une fois toute cette agitation terminée posa la même interrogation qui avait animé, par sa réponse, il y a quelques secondes la petite assemblée. Ce qui renforçât le sourire narquois de l'officier à la chevelure de flamme. Une relâche dans les hostilités verbales permis à notre homme de lâcher un autre grain de sable. Après tout, avait-il déjà vu de ses yeux, un à un, quelques grains de sables faire arrêter complètement le mécanisme d'une de ces merveilleuses horloges. Il espérait bien parvenir au même achèvement sur ce nobliau. Enfin, tout le jolie système s'arrêterait.


Labreck: B'soir Chris, ça fait plaisir aussi de te voir. Pour répondre à tes deux questions, le neuf est lui...

Petit mouvement de main vers la direction vague et général du pérégrin, sans arrêt propre ou percevable du discourt.

Labreck: Quant à son nom, il revendique d'être un certains Jacques de Foliant.

Coup d’œil vers Brage, qui n'attendait à peine depuis quelques fractions de secondes l'illumination à sa lanterne par rapport au fameux laissez-passer. Ce regard rapide et vif en coin indiquait toute fois, verbalement, qu'il s'y référait. Encore une fois, la locution continua son cheminement, avec pour seul soutien les variations usuelles de ton et d'intonation sur la langue du lieutenant.

Labreck: C'est bien ça du moins, pour le reste, il serait une espèce de noble illuminé de la Normandie, un brin trop naïf qui croit pouvoir trouver vivres et sympathies en Artois pour la levée de ban de nostre chère et bonne reyne.

La parole céda le pas à un autre bref silence. D'un geste nonchalant, Labreck extirpa un autre cercle de fumé de sa pipe, tout de l'autre main, ramena contre son genou épée et fourreau. Le mouvement s'apparentait plus au dédaigneux effort d'un poignet pour lisser une manche. Simplement dit, il ne valait pas de s'y attarder. Sa tension monta nonobstant de l'apparence calme et naturel du visage. Les réflexes aux aguets, comme un Lynx, le corps d'arme que menait officiellement l'officier, qui voit sa proie et patiente jusqu'au moment de frapper ou de s'abstenir. Jacques se devrait soit d'invoquer un sophisme pour se tirer du mauvais pas, ou faire éclater physiquement la confrontation verbale et émotionnelle, que trop palpable.

Le simple d'esprit ou l'ingénieux manipulateur au sang froid réagit lentement et successivement aux évènements. Du coin de la prunelle perçoit-on réellement quelques gouttelettes salines et tièdes? Ou est-ce le fruit de l'imagination. Pourtant, à peine les derniers mots envolés et frappant l'imaginaire que l'intérêt de tous s'énerva. Labreck s'attendait à l'acculer comme un loup, lentement et pas à pas, et non au bond que venait de leur réserver le prédateur prédaté. Il en resta sidéré un instant, qui aurait pu lui être fatale si ce n'était de l'ignorance totale de l'autre, et de l'absence de l’équipement nécessaire, du lancer de poignards. L'aurait-il connu, cet artifice, que trois d'entre eux seraient entrain de colorier le sol d'un rouge vif et désagréable. Par la chance du Ténébreux, ce ne fut pas le cas. Le temps de tirer au clair son fer, le lieutenant était relevé et reculé d'un pas de la table pour se donner du large. La pipe, toujours fumante reposait sur celle-ci et était la raison qui gardait l'officier de la renverser pour prendre l'avantage positionnelle.

Le somme tout tranquille établissement se transformait en un champs de bataille et Labreck était un érudit de la tactique et des stratégies. Son grand-père et son grand-oncle après tout trouvait toujours les failles d'une muraille, lui saisissait la faiblesse de l'adversaire, que ce soit par le terrain ou sa position.

Prenant la disposition nécessaire à berner l'ennemi, l'épée entre le coude et le ventre contre son flanc, la prise ferme sur la garde et les poignets formant l'inverse des «poignets-cassés». C'était un style rapide, se basant sur les demies-pas, les pirouettes et la vitesse des estocs pour venir à bout d'un rival sans se blesser. Bien entendu, les connaissances restaient théoriques. Si l'opposant savait manier une lame et ferrailler, les tierces perdus ainsi auraient été veine, autrement, la dissuasion pouvait être grande. Jacques s’exprima pendant ce moindre laps de temps.


Jacques de Foliant (Edern):Monct-Joy Sainct-Denys ! Vive la Reyne ! Mort aux infidèles ! Vive le Roy ! Mort aux méchants ! Vive moi !

Rendez-vous maintenant, ou bien mourez tout de suite !

Quelle bravoure et ineptie à la foi. Le héros Normand défaisant les vils artésiens dans un combat épique. Ne s'attardant pas à savoir si les autres suivaient, l'officier prit ses charges en main et lança ce qui allait de soi. Le ton énergique bâti sur mesure pour les meneurs.

Labreck: Soldats! Aux Armes! Artois rend toi! Que nenny ma foy! Bloquez la porte et entourez moi cette raclure!

Peut-être plus d'une voix ce joint pour le cri de guerre, qui répondait si bien à l'ultimatum du Normand. Pourtant Labrek n'y prêta aucune attention et contourna la table pour enlever cette obstacle, toujours prêt à tirer le sang, tandis que le fol cherchait à les maintenir en vue et maintenait son attention consciente vers le charpentier. Le lieutenant se devait de rapidement attirer l'attention, il serait plus utile à esquiver les attaques, qu'à en donner lui même et n'avait pas peur d'une ou deux effilures. Les tierces et les secondes s'écoulaient à un rythme que trop effréné.
Christine988
Bonsoir Lieutenant Labreck, contente de vous voir également, ce personnage vous fait des problèmes?

Cris venait de finir sa phrase qu'elle vit l'étranger qui tournoyait avec son épée et qui avait l'air en plein délire...

Rendez vous maintenant ou vous mourrez tout de suite!

L'étranger venait de faire une très grosse gaffe car il n'en fallait pas plus à Cris pour sortir son épée et d'un seul coup fit voler l'épée du supposé Jacques à quelques mètres de lui en lui faisant une belle entaille à l'épaule.

Si vous pensez que nous allons mourrir tout de suite, vous faîtes une grosse erreur étranger, ne vous frottez pas à nous.
Brage
La tension était montée d'un cran. Un moment redescendue lors de l'entrée d'une nouvelle soldate, les regards se croisèrent de nouveau, le lieutenant nargua le normand qui semblait ne pas réagir. Cette immobilité apparente commençait à mettre les nerfs du bourgmestre à vif. Si la situation dégénérait il ne s'agirait pas d'une simple rixe de taverne, tout le monde était armé et lui-même avait son épée à sa ceinture. Le calme explosa soudain lorsque l'étranger sortit son épée poussant son cri de guerre. Brage n'avait pas eu le temps de réagir que déjà la lame était pointé dans sa direction. Adossé à la porte il ne pouvait reculer. L'homme tourna bientôt sur lui-même pour tenir en respect ses assaillants, leur lançant un ultimatum. Le lieutenant répliqua en dégainant son épée et la devise de l'Artois. Brage, à une distance trop proche de la lame du normand était quant à lui incapable de se déplacer sans risquer d'être empaler au moindre faux mouvement. L'intervention soudaine de la soldate qui venait d'entrer rompit brusquement le statu quo. D'un seul coup elle rompit la prise assurée de l'assaillant, le laissant désarmé et blesser au milieu de la taverne. Désengagé, Brage tira à son tour son épée de son fourreau et resta campé devant la porte, coupant toute sortie. Le maire jeta un œil circonspect en direction du lieutenant :

- Et maintenant? Qu'est-ce qu'on en fait?
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