Edern
Choc.
Les murs cessent leur ronde de pierre, s'écrasent en désordre aux pieds de l'esprit farceur. Les yeux bruns admirent en clignant l'envolée de l'arme vers le plafond. Le transpercera-t-elle ? S'élèvera-t-elle en maîtresse des cieux vers la Lune et son métal blanc ? Ils enfanteraient de petits cratères à la garde de fer, piqués de météores rugissants... une merveille au conditionnel. L'impudente ose faire halte en pleine odyssée, hésite, retourne honteuse auprès de ses autres amants. Quelle défaite... elle mérite plus que la vibration ridicule dont le sol la gratifie. Un peu de colère, peut-être. Une once de tremblement de terre en guise de renaissance... oublier les corps, soulever les curs, élever les âmes.
Douleur.
Une mer s'ouvre devant le fil d'acier. Tissus déchirés crient à flots rouges leur fragilité. Brûlure de rage... une épaule. Qu'est-ce qu'une épaule ? Rien. Ce devrait n'être rien. Et la chair s'insurge en vain, victime d'une création trop réelle pour être vraie. L'enfance disparue se rappelle en volutes fumantes, viciées. Les mêmes blessures à tout âge... la menace n'a pas changé. Elle plane en rapace affamé et chante le déshonneur des oiseaux de proie. Injuste carnage... à la complexité de l'être humain répond la simplicité d'un bout de ferraille, destructeur de nuds gordiens. Entaille des os, morsure des chiens. Ils veulent réduire les labyrinthes à un alignement sans virage... maudits soient les redresseurs de corps. Malgré l'injonction étrangère, le sien se gorge d'une certitude que l'esprit vient de forger à l'enclume de ses tempes brûlantes.
La mort est trop proche pour l'emporter.
Elle glisse sur lui au son de sa voix.
Le spectacle continue... continue...
Les sens cherchent à distinguer les bords de la scène. Mouvante, changeante... la difficulté de la tâche ne fait que redoubler l'excitation du serpent. Sifflement. Au loin, des mouvements de troupes artésiennes. Approchez, approchez ! Des larmes de rouille parsèment désormais le plancher. D'où viennent-elles ? Le sang tombe en pluie de ses doigts réfugiés contre la plaie, inondant le dos d'une main gauche déjà marqué d'un sceau pivoine...
Cicatrise que pourra.
Il est encore debout, blessé, presque muet. Pour combien de temps ? Chêne et roseau se disputent les fruits de la déraison. Gare. Le vent se lève, même à l'intérieur. Odieuses tavernes... elles sont devenues son terrain de jeu favori, promesse de rencontres acérées entre hasards d'un soir et meutes de cruchons volants. Toute conquête commence au comptoir... autour de celui-ci, les épées sont maintenant réunies en un seul monstre brillant. Ses assaillants palabrent, il les entend...
Ne les écoute plus. Leurs règles sont connues. Dès lors...
Un rictus enflammé court le long de son visage.
Souffrance, vraisemblance.
Dernier acte... un, deux, trois.
Se soumettre à la gravité pour lui échapper. Inconscient ou non, oser jouir de la simulation...
Le ton est haussé en un sommet mourant, pirouette moqueuse, réalité volage.
Cri de désespoir aux quatre méchants compères toisés du regard.
Je meurs en héros, lâches que vous êtes !
Le Fou titube, s'effondre.
Toque au parquet d'un coup mat.
Et, à son grand dam, s'assomme pour de bon.
Les murs cessent leur ronde de pierre, s'écrasent en désordre aux pieds de l'esprit farceur. Les yeux bruns admirent en clignant l'envolée de l'arme vers le plafond. Le transpercera-t-elle ? S'élèvera-t-elle en maîtresse des cieux vers la Lune et son métal blanc ? Ils enfanteraient de petits cratères à la garde de fer, piqués de météores rugissants... une merveille au conditionnel. L'impudente ose faire halte en pleine odyssée, hésite, retourne honteuse auprès de ses autres amants. Quelle défaite... elle mérite plus que la vibration ridicule dont le sol la gratifie. Un peu de colère, peut-être. Une once de tremblement de terre en guise de renaissance... oublier les corps, soulever les curs, élever les âmes.
Douleur.
Une mer s'ouvre devant le fil d'acier. Tissus déchirés crient à flots rouges leur fragilité. Brûlure de rage... une épaule. Qu'est-ce qu'une épaule ? Rien. Ce devrait n'être rien. Et la chair s'insurge en vain, victime d'une création trop réelle pour être vraie. L'enfance disparue se rappelle en volutes fumantes, viciées. Les mêmes blessures à tout âge... la menace n'a pas changé. Elle plane en rapace affamé et chante le déshonneur des oiseaux de proie. Injuste carnage... à la complexité de l'être humain répond la simplicité d'un bout de ferraille, destructeur de nuds gordiens. Entaille des os, morsure des chiens. Ils veulent réduire les labyrinthes à un alignement sans virage... maudits soient les redresseurs de corps. Malgré l'injonction étrangère, le sien se gorge d'une certitude que l'esprit vient de forger à l'enclume de ses tempes brûlantes.
La mort est trop proche pour l'emporter.
Elle glisse sur lui au son de sa voix.
Le spectacle continue... continue...
Les sens cherchent à distinguer les bords de la scène. Mouvante, changeante... la difficulté de la tâche ne fait que redoubler l'excitation du serpent. Sifflement. Au loin, des mouvements de troupes artésiennes. Approchez, approchez ! Des larmes de rouille parsèment désormais le plancher. D'où viennent-elles ? Le sang tombe en pluie de ses doigts réfugiés contre la plaie, inondant le dos d'une main gauche déjà marqué d'un sceau pivoine...
Cicatrise que pourra.
Il est encore debout, blessé, presque muet. Pour combien de temps ? Chêne et roseau se disputent les fruits de la déraison. Gare. Le vent se lève, même à l'intérieur. Odieuses tavernes... elles sont devenues son terrain de jeu favori, promesse de rencontres acérées entre hasards d'un soir et meutes de cruchons volants. Toute conquête commence au comptoir... autour de celui-ci, les épées sont maintenant réunies en un seul monstre brillant. Ses assaillants palabrent, il les entend...
Ne les écoute plus. Leurs règles sont connues. Dès lors...
Un rictus enflammé court le long de son visage.
Souffrance, vraisemblance.
Dernier acte... un, deux, trois.
Se soumettre à la gravité pour lui échapper. Inconscient ou non, oser jouir de la simulation...
Le ton est haussé en un sommet mourant, pirouette moqueuse, réalité volage.
Cri de désespoir aux quatre méchants compères toisés du regard.
Je meurs en héros, lâches que vous êtes !
Le Fou titube, s'effondre.
Toque au parquet d'un coup mat.
Et, à son grand dam, s'assomme pour de bon.