--Linien.
Prequelle : "Ce soir j'embrasserai le Diable", forum de la Cour des Miracles
[Dans l'épisode précédent :
Eusaias de Blanc-Combaz, Duc de Bouillon, se retrouve piégé par des faux-invocateurs de la Cour des Miracles, qui lui promettaient de rencontrer le Sans Nom. L'affaire tourne mal, et Linien, un jeune couturier, le surprend et le voit tuer les escrocs, n'osant lui-même tuer l'un d'eux. Eusaias brûle la batisse et embarque Linien dans une taverne. Nous retrouvons donc les deux héros à cet instant.]
Dans quelle galère s'embarquait-il maintenant ? Pourquoi avait-il du reconnaitre la voix du balbuzard dans le brouhaha de la Cour ? Linien songea un instant qu'il aurait du laisser celui-ci à la merci de ses invocateurs, peut-être que ceux-ci lui auraient donné une bonne leçon. Ou tout simplement tué. Mais il n'était pas certain que la conscience aristotélicienne de Linien aurait bien supporté la responsabilité de cette mort.
Ils étaient sortis de la Cour des Miracles avant que le feu n'embrase toute la bâtisse. Il était certain maintenant que les putains devaient être à luvre pour éteindre l'incendie, avant que les moines capucins n'arrivent également.** Il n'y avait bien qu'à Paris que l'on pouvait voir oeuvrer de concert hétaïres et religieux, si l'on exceptait le délestage de bourses.
Les poings serrés, sentant le fourreau de la dague contre son avant-bras, Linien suivait le Duc Bouillonnant, qui finit par entrer dans une taverne. Baissant les yeux et vérifiant que sa casquette était bien mise pour dissimuler les traits hauts de son visage, le jeune couturier s'installa sur le banc commun, refusant de regarder les autres convives présents dans la salle. Mâchoires crispés, il demanda une bière, et s'adressa au duc sans vraiment de bienséance.
On vous a déjà dit que vous étiez complètement fou de faire de telles choses ?
Lui-même ne lui avait jamais dit, même si il l'avait souvent pensé.
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[Dans l'épisode précédent :
Eusaias de Blanc-Combaz, Duc de Bouillon, se retrouve piégé par des faux-invocateurs de la Cour des Miracles, qui lui promettaient de rencontrer le Sans Nom. L'affaire tourne mal, et Linien, un jeune couturier, le surprend et le voit tuer les escrocs, n'osant lui-même tuer l'un d'eux. Eusaias brûle la batisse et embarque Linien dans une taverne. Nous retrouvons donc les deux héros à cet instant.]
Dans quelle galère s'embarquait-il maintenant ? Pourquoi avait-il du reconnaitre la voix du balbuzard dans le brouhaha de la Cour ? Linien songea un instant qu'il aurait du laisser celui-ci à la merci de ses invocateurs, peut-être que ceux-ci lui auraient donné une bonne leçon. Ou tout simplement tué. Mais il n'était pas certain que la conscience aristotélicienne de Linien aurait bien supporté la responsabilité de cette mort.
Ils étaient sortis de la Cour des Miracles avant que le feu n'embrase toute la bâtisse. Il était certain maintenant que les putains devaient être à luvre pour éteindre l'incendie, avant que les moines capucins n'arrivent également.** Il n'y avait bien qu'à Paris que l'on pouvait voir oeuvrer de concert hétaïres et religieux, si l'on exceptait le délestage de bourses.
Les poings serrés, sentant le fourreau de la dague contre son avant-bras, Linien suivait le Duc Bouillonnant, qui finit par entrer dans une taverne. Baissant les yeux et vérifiant que sa casquette était bien mise pour dissimuler les traits hauts de son visage, le jeune couturier s'installa sur le banc commun, refusant de regarder les autres convives présents dans la salle. Mâchoires crispés, il demanda une bière, et s'adressa au duc sans vraiment de bienséance.
On vous a déjà dit que vous étiez complètement fou de faire de telles choses ?
Lui-même ne lui avait jamais dit, même si il l'avait souvent pensé.
* "L'expérience est double", tiré d'Opus majus, t. II, p. 169, Roger Bacon
** Au XVème siècle, les prostituées étaient chargées de l'alarme et des premières manuvres d'extinction d'incendie, suivies ensuite des moines capucins alertés par le tocsin.
** Au XVème siècle, les prostituées étaient chargées de l'alarme et des premières manuvres d'extinction d'incendie, suivies ensuite des moines capucins alertés par le tocsin.
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