--Messager_du_lointain
Il avait du traverser des contrées dangereuses aussi bien que des endroits vides, combattre des guerriers ottomans mais aussi de simples brigands, n'avait certains jours rien manger ou seulement quelques fruits qu'il avait pu chaparder dans des vergers mal surveillés. Seul le désir de faire son devoir l'avait poussé à continuer malgré tout.
Il avait d'abord longé la mer de Thrace, encore un peu chez lui malgré les envahisseurs de plus en plus nombreux, venant tous d'horizons différents mais voulant tous le même trésor. La province d'Edirne était calme, la plupart des hommes étaient en faction dans les armées, Adrianoupolis, la capitale, offrait les plaisirs d'une vie oisive et douce. Malheureusement il n'avait pas le temps, le colis qu'il transportait avait priorité sur tous les désirs qu'il pouvait avoir.
La Bulgarie sétait révélée être un long désert sans fin, ne sachant pas s'il trouverait nourriture et eau, les villes semblaient mortes, sans âmes qui vivent. Il avait suivit le cours du Danube, évitant les capitales, ne souhaitant pas se trouver sur les voies empruntées habituellement par les groupes militarisés.
En Serbie, les villes et villages se trouvaient tous sans exceptions sur les rives du beau fleuve, il les avait donc toutes passées et sans encombre, ses lettres de créance princière lui permettant de se loger et se nourrir au mieux. La ville blanche, Belgrade, lui avait montré tous ses atouts, le château majestueux, ses parcs, ses marchés, ses tavernes déployées dans les ruelles vivantes. Mais il fallait déjà repartir.
Croatie-Hongrie : les problèmes commencèrent ! En guerre interne, les villes se détestaient entre elles, le pauvre messager devait se cacher ou prouver sans cesse qu'il avait le pouvoir avec lui. Dix jours de ce régime, poussé de tous cotés à coups de lames dépées, pour enfin repasser la frontière ouest en sortant de Zagreb. Il venait de passer le plus haut rempart contre les ottomans et pénétrait dans le Saint Empire Germanique dont il avait tant entendu parler, dont les croisés avaient envahi eux aussi son pays, s'opposant à leur ennemi oriental, ils avaient alors tenté de fraterniser leurs armées afin de combattre cote à cote.
Que de villes, que de lettres reçues chaque jour, dans une langue qui lui était incompréhensible, de maréchaux assurément qui faisaient leur travail. Il finit par ne plus en tenir compte et continua son cheminement. Parfois on larrêtait, lui posait des questions, il montrait les scellés du prince et dans leur incompréhension totale, ils le laissaient repartir.
Il ne peut se souvenir de toutes mais voila quelques villes germaniques qui l'ont marqué pour diverses raisons : Bruck an der Mur, Linz, Ingolstadt, Augsburg, Ravensburg, Freiburg. Pour finalement entrer dans la partie francophone de l'empire, c'est pour cela qu'on l'avait choisi entre autre de toutes ses qualités, sa facilité à s'exprimer en français.