[8 Septembre - T'as voulu voir Conflans Et t'as pas vu Conflans *]
Ça devait être Compiègne, ce fut Conflans. Et ce n'était pour une fois pas la faute de son sens de l'orientation défaillant, non non, c'était en toute connaissance de cause qu'Aliénor avait quitté Sainte-Ménéhould une dizaine de jours plus tôt par le sud plutôt que vers le nord, à la demande de sa future suzeraine, la duchesse de Brienne, pour venir rejoindre l'armée de cette dernière.
Dire qu'elle en avait était impatiente et heureuse aurait été contraire à la vérité. Du haut de ses quinze ans, c'était tout juste si elle savait de quel côté se tenait une épée, en fait elle était bien plus efficace avec son coup de genou bien placé -enfin bien placé, ça dépend pour qui- ou encore dans l'assomage à coup de bouclier. Mais après tout, techniques qui en valait bien d'autres, qu'elle serait peut-être amenée à utiliser tant qu'une armée ne se pointerait pas en face. Sans compter que l'idée de devoir porter chemise et braies en lieu et place de ses habituelles robes n'était pas pour la réjouir outre mesure, elle qui détestait porter tenue masculine.
Une bonne semaine donc que la blondinette traînait dans l'armée, en profitant pour visiter les environs, passant en taverne pour y boire avec modération -non, modération n'est pas le nom d'un de ses compagnons d'armes- et avec les autres soldats de l'armée ou encore s'isolant sous une tente lorsqu'elle n'était pas de garde.
Et justement, cette nuit-là, elle se trouvait sous sa tente. Toile légère et clairement pas insonorisée -d'ailleurs elle avait songé à écrire au fournisseur pour s'en plaindre, c'est vrai quoi, si en plus on peut pas avoir un minimum d'intimité !- qui laissait passer murmures, rires légers et soupirs étouffés.
hm, c'est pas mal...
hmpf, non, pas terrible ça...
recommence pour voir, je suis sure que t'as fait exprès de viser à côté !...
pfff, un coup pour rien...
ah, c'est bon !...
ouiiiiiiiiiiiiiii !...
Un silence alors qu'un cri se fait entendre à l'extérieur. Regard vers son compagnon de jeu.
A l'attaque ???? C'est pas une voix de chez nous, ça, faut y aller !
La blondinette ramassa prestement les dés qui venaient de rouler à terre (ben oui, vous croyiez qu'il se passait quoi, sous cette tente !) pour les poser sur la table avec un sourire empreint de mauvaise foi Bon pas le temps pour la revanche, on va dire que j'ai gagné, hein !, avant de se saisir tout aussi rapidement de son bouclier et du fourreau de son épée dont elle ceignit la ceinture autour de ses hanches, et de sortir de la tente.
Pervenches qui tentèrent de saisir la situation, s'arrêtant sur la mêlée. Silhouettes dans la quasi obscurité qui régnait, elle reconnût les bleus, en déduisit que les autres étaient les assaillants. Comme quoi, on peut être blonde et faire preuve d'un minimum de réflexion.
Réflexe comme depuis plusieurs nuits maintenant, aller prêter main forte à ses compagnons d'armes. Pas le temps de sortir son épée, de toute façon d'aucunes mauvaises langues affirmaient qu'il ne valait mieux pas compte tenu de sa maladresse, elle risquerait de se blesser, c'est donc tenant fermement son bouclier de ses deux mains qu'elle vint apporter sa modeste contribution.
L'inconvénient de combattre en robe -car finalement oui, Aliénor avait décidé de ne porter les braies que dans les cas d'absolue nécessité- l'inconvénient disais-je, c'est qu'on ne voit pas où l'on met les pieds. Et les pieds se prirent donc dans une racine traîtresse, faisant perdre son équilibre à la petite blonde. Mains en avant pour amortir la chute, lâchant par là même le bouclier qui vint heurter la tête d'un des assaillants. L'histoire ne précise pas quel fut le son émis suite à ce contact d'un crâne contre le métal.
Et c'est en pestant contre la boue qui maculait son vêtement que la blondinette se releva, en même temps que ces tympans étaient vrillés par un grand cri. Comment ça, "NONNNNNNN !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!" ???
Regard qui se dirigea vers le jeune homme à terre, visage qui blêmit en le reconnaissant.
C'était un coup à se faire virer des Courriers, ça.
Mains boueuses essuyées sur sa robe qui n'en était plus à ça près, se demandant si les frais de lavoir étaient pris en charge par l'armée, bouclier ramassé, geste agrémenté d'un petit Scusez !...Et froncement de sourcils en entendant les paroles de Lylla. Trompés de cible ? Bon d'accord, Lerat et Radussol n'étaient pas des lumières loin s'en faut, on ne pouvait pas compter sur eux pour y voir clair même en plein jour, mais de là à penser qu'ils avaient sciemment attaqué le Porte-Parole, fallait pas pousser mémé dans les orties avec l'eau du bain et le bébé avec. Léger sourire en entendant la duchesse riposter, avant de hausser les épaules, les laissant à leurs échanges d'amabilités.
Après tout, elle avait d'autres chats à fouetter, en loccurrence neutraliser la femme qui se ruait vers elle.
08-09-2011 04:04 : Vous avez été attaqué par Ange....
08-09-2011 04:04 : Vous avez frappé Tiphene. Ce coup l'a probablement tué.
08-09-2011 04:04 : Vous avez frappé Tiphene. Ce coup l'a probablement tué.
08-09-2011 04:04 : Vous avez été attaqué par un groupe composé de Gradel et de Tiphene.
08-09-2011 04:04 : Vous avez frappé Flavien.. Ce coup l'a probablement tué.
08-09-2011 04:04 : Vous avez été attaqué par Flavien..
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* Librement inspiré de Brel - "Vesoul"_________________