Blanche_
J'avais reçu la lettre de ma suzeraine deux jours précisément après la venue au monde du cadet de la mesnie Serrant. Mon fils à peine né, les hanches encore bien endolories, japprenais de fait en quelques lignes, et la destitution de ma suzeraine, et la mienne, faute de pouvoir défendre la Bretagne.
J'enrageais.
- Ah, dis-je en froissant le parchemin. Le vil, nous atteindre alors que nous sommes si faibles !
De fait, la brusque rage m'avait atteinte en mes tripes : et titubant un peu, je retombait sur mon fauteuil de bois sombre. Les idées m'assaillaient, toutes bonnes et mauvaises, sans que j'en distingue une seule qui calme mon courroux.
- C'est honteux ! Lui, la tête de la noblesse, lui !
Les meubles valsèrent. Les couleurs devinrent noir et grises ; je faillis choir, mais une main m'attrapa. Le vil, le vil, j'étais si faible... Ah quelle scélératesse !
- Et notre suzeraine, elle qui captive devient déshonorée ! La peste soit du fat...!
Et puis, emplie soudain d'une force que je ne me reconnaissais pas, sans doute due à Astaroth et ma nouvelle condition, alors que je me savais protégée et que je savais ma quête juste, j'ouvris la seconde lettre, y trouva la récompense solennelle à mes prières, et je compris.
L'hiver venait, sans aucun doute, et à l'hiver venant, y répondrait le Feu et le Sang.
- Tiercelin ! hurlais-je d'une voix forte. Nous partons à Malville !
Nous partîmes. Nous arrivâmes. Et je, baronne de Donges, fit moi-même afficher au mur de la place de Malville la décente réponse à l'injonction haute : c'était le vent qui avait hurlé, et le jonc qui ne céderait pas.
J'enrageais.
- Ah, dis-je en froissant le parchemin. Le vil, nous atteindre alors que nous sommes si faibles !
De fait, la brusque rage m'avait atteinte en mes tripes : et titubant un peu, je retombait sur mon fauteuil de bois sombre. Les idées m'assaillaient, toutes bonnes et mauvaises, sans que j'en distingue une seule qui calme mon courroux.
- C'est honteux ! Lui, la tête de la noblesse, lui !
Les meubles valsèrent. Les couleurs devinrent noir et grises ; je faillis choir, mais une main m'attrapa. Le vil, le vil, j'étais si faible... Ah quelle scélératesse !
- Et notre suzeraine, elle qui captive devient déshonorée ! La peste soit du fat...!
Et puis, emplie soudain d'une force que je ne me reconnaissais pas, sans doute due à Astaroth et ma nouvelle condition, alors que je me savais protégée et que je savais ma quête juste, j'ouvris la seconde lettre, y trouva la récompense solennelle à mes prières, et je compris.
L'hiver venait, sans aucun doute, et à l'hiver venant, y répondrait le Feu et le Sang.
- Tiercelin ! hurlais-je d'une voix forte. Nous partons à Malville !
Nous partîmes. Nous arrivâmes. Et je, baronne de Donges, fit moi-même afficher au mur de la place de Malville la décente réponse à l'injonction haute : c'était le vent qui avait hurlé, et le jonc qui ne céderait pas.
Citation:
De nous , Leyah Bleizhmorgan de Brocéliande, Marquise de Malville
A l'attention de toute personne qui aura vent ou lira cette missive,
A l'attention de toute personne qui aura vent ou lira cette missive,
- Salutations,
Attendu que notre suzerain, Elfyn de Montfort, Grand-Duc de Bretagne, nous a refusé la sécurité et protection qu'il nous avait promise lors de notre serment vassalique.
Attendu que notre suzerain, Elfyn de Montfort, Grand-Duc de Bretagne, voudrait nous voir guerroyer alors que nous portons un enfant,
Attendu que notre suzerain, Elfyn de Montfort, Grand-Duc de Bretagne, use de mensonges honteux à notre sujet en inventant des péchés que nous n'avons pas commis,
Attendu que notre suzerain, Elfyn de Montfort, Grand-Duc de Bretagne, colporte des rumeurs odieuses de remariage alors que nous honorons toujours la mémoire de feu son Altesse Gildwen de Brocéliande, notre époux,
Attendu l'absence ces derniers mois d'Elfyn de Montfort, Grand-Duc de Bretagne,
Attendu ses nombreuses fautes commises contre le peuple de Bretagne, et plus particulièrement le peuple de Malville,
Considérons que celui ci a failli a son rôle de Suzerain.
" Mais parce que la traitrise du suzerain ne doit pas priver dhonnêtes bretons de leurs terres ... "
Déclarons ce jour, Dimanche 11 de septembre 1459,
Que nous ne reconnaissons plus Elfyn de Montfort, duc de Retz, comme le Grand-Duc de Bretagne,
Que nous ne sommes plus liée à lui par le serment et l'hommage vassalique,
Que nous ne lui devons ni obéissance, ni protection.
Que nous restons cependant liée à notre serment envers la Bretagne, terre de nos ancêtres et de notre naissance.
Nous annonçons donc :
Que son acte peut lui servir de lèche fondement,
Que nous maintenons nos vassaux, fidèles à la Bretagne, à leurs titres et rangs sur les terres de Malville.
Que nous maintenons la levée de ban faite en Malville en date du 4 septembre 1459,
Que nous enjoignons notre garde et nos vassaux a défendre Malville et la Bretagne,
Que nous donnons tout pouvoir a nostre Vassale, Blanche de Walsh Serrant, Baronne de Donges pour ce fait, jusqu'a notre libération et que nous puissions revenir. La nommons par là même, Régente des terres de Malville.
Faict en notre prison dorée, le 11 septembre 1459
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