Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] - Lésions Dangereuses.

Belialith
Le bout de la plume tournant sur elle-même au bord de ses lèvres, la jeune Duchesse de l'Alençon se creusait la tête pour trouver une idée de commencement à sa lettre, les brouillons éparpillés sur le bureau et le sol l'avait contrainte à s'exiler sur le rebord de la fenêtre pour pouvoir écrire. Un support sur ses genoux, un énième parchemin par dessus, l'encrier coincé entre ses cuisses au risque de tâcher ses braies.

La Blonde poussa un long soupir avant de reprendre encore une fois le début de sa lettre, son estomac criait famine, des heures qu'elle était enfermée dans ce bureau avec cette impossible tâche à accomplir : Demander de l'aide à un tiers. Quittant le vélin des yeux, elle se perdit quelques instants dans la contemplation de la Caserne où les soldats s'agglutinaient, comme elle aurait voulu les rejoindre à cet instant au lieu d'écrire cette maudite lettre. Replongeant dans ses écrits, la jeune femme laissa la plume manquer de se noyer dans le liquide bleuâtre avant de commencer à arracher des plaintes au parchemin.


Citation:
Chère Vicomtesse,

quand le pigeon vous trouvera vous serez déjà en route pour la Champagne. Il est vrai que cette missive venant d'une personne que vous n'avez croisé qu'une fois peut paraître étrange d'autant plus quand vous en aurez lu le contenu
.


J'vais encore passer pour une folle soupira la Blonde avant de reprendre

Citation:
Car Vicomtesse, en vérité, j'ai besoin de votre aide au plus haut point si tant est que vous puissiez me l'apporter. Voyez-vous, en allant à Paris lors de ma Régence, je me suis rendue compte d'une chose qui m'irrite au plus haut point, je ne sais comment aborder ces détails si futiles quand on sait que l'Alençon repose sur mes épaules et celles de mon Conseil. Jurez Vicomtesse de ne répèter à quiconque les mots qui vont suivre, car oui, alors que mes 18 printemps ont décidé de se jouer de moi et de faire de moi une femme et une Duchesse, je crois bien en vérité que je ne suis prête ni à l'un, ni à l'autre.


Le bout de la plume à moitié dans la bouche, la Blonde s'interrogea quelques secondes, qu'allait penser la Vicomtesse, une faible et un garçon manqué. Faible, elle ne l'était pas, il faudrait détailler ce point. Elle recommença à scarifier la feuille devant ses yeux.

Citation:
Comprenez là que ce n'est pas tant la tâche qui me fait peur mais plutôt l'aspect social. En effet, après avoir cotoyé certaines personnes, l'évidence m'a frappée, aucune notion de diplomatie, moitié moins de savoir-vivre, je me sens tellement à l'écart sans l'être vraiment par ce manquement, je ne saurais comment expliquer si ce n'est qu'en m'expliquant plus longuement, j'ai été Soldat avant de me lancer dans la politique, je n'ai pas été préparé à plonger dans ce monde. Je n'en connais pas les us et coutumes, le moindre mot, le moindre geste et je sens guetter le faux pas qui n'attend que le bon moment pour se glisser et tout faire basculer dans une catastrophe dont je me sens capable à tout moment.


Ouais, ça c'est bien .. Y a pas à dire, ça reflète parfaitement la situation, maugréa-t-elle, la suite maintenant.. Soupir avant de continuer.

Citation:
S'il n'y avait que ça me direz vous.. Mais il n'y a pas que ça.. Je n'ose tellement cela peut paraître ridicule, oui vraiment ridicule, imaginez vous plutôt me voici assise sur mon rebord de fenêtre les doigts tâchés d'encre, en braies et chemise et coiffée .. si tant est qu'on peut dire qu'une chevelure démêlée est une chevelure coiffée. Je ne suis pas ce qu'on appelle à juste titre, une jeune femme bien comme il faut, et pourtant la nature ne m'a pas oubliée. Il semblerait, non, il est clair que je suis une femme mais comprenez que je n'ai jamais su tirer profit de cette caractéristique qu'on a bien voulu me faire cadeau dès la naissance.


Mordillement de la lèvre, regard pénible aux soldats dehors rentrant dans leurs garnisons respectives. Plus que la conclusion, la requête..

Citation:
Aussi quand je vous ai vu à ce pique-nique, si rayonnante en dépit de la tenue portée pour le deuil royal, je n'ai eu de cesse que de me demander si vous n'étiez pas la plus à même à me .. m'apprendre les rudiments des civilités et des usages en société. Je sais que cette requête peut paraître osée, aussi je m'en excuse éperdument avant même d'oser aller plus loin. Vous êtes mon seul recours en la matière, Vicomtesse, je ne supporte plus d'avoir honte d'entrer dans les salons parisiens parce que la Blonde de l'Alençon n'y fait pas honneur à son Duché en se comportant et s'habillant comme un soudard.


Re-lecture rapide, maintenant les politesses d'usage, et il n'y aurait plus qu'à l'envoyer et attendre ..

Citation:
Dans l'attente de votre réponse qu'elle soit ou non favorable, veuillez accepter Vicomtesse, l'expression de mes salutations les plus sincères et mes souhaits de bonne route vers la Champagne.

Faict en le Château d'Alençon le 5 Avril de l'an de grâsce MCDLVII.
Bélialith Ypriex, Duchesse de l'Alençon


La Blonde souffla doucement sur l'encre, elle n'osa pas apposer le Sceau Ducal, l'affaire n'en méritait pas tant. Elle manqua tomber et renversa de l'encre sur ses braies en attrapant la clochette sur son bureau, un serviteur arriva à point nommé pour empêcher l'encrier de tomber pour de bon au sol. Vérifiant que le vélin n'avait été tâché la jeune femme le confia à l'homme après l'avoir refermé et scellé au plus simple.

Nul doute que l'encre avait tâché définitivement ses braies, mais tout à la contemplation du ciel alençonnais où déjà un pigeon chargé d'une missive s'en allait vers les routes, la Blonde n'en avait cure.

_________________

¸.•'´¯)(´¨`•..¤En deuil de celui qui lui aura appris .. Adieu l'Renard ....¤..•´¨`)(¯`'•.¸
Ylalang, incarné par Belialith
La Vicomtesse était à Orléans quand elle reçut une missive de la Duchesse d'Alençon. Elle fut d'abord sceptique. Avait-elle oublié des impôts ? Ou bien un problème de l'Université ? Non, cela ne pouvait pas être cela. Du moins cela ne nécessitait pas une missive de la Duchesse.
Elle descella la missive, et le scepticisme fit place à la surprise, puis à l'incrédulité. Etait-ce une farce ? Non, cela était impossible, elle devait avoir autre chose à faire que faire des blagues à une nouvelle arrivante. Elle continua la lecture, arrivant jusqu'à la fin de la lettre, et réfléchit un long moment à la table d'auberge ou elle était installée.
Elle sortit son matériel d'écriture. Dans un petit mortier, elle broya une poudre noire fine, et ajouta un peu d'eau sortie de sa gourde, qui devint un liquide noire. Elle y trempa sa plume taillée, et commença à tracer une calligraphie fine sur le vélin de bonne qualité.


Citation:
Votre Grasce,
Votre missive fut fort surprenante je dois l'admettre. Mais la sincérité de votre demande m'oblige à considérer celle-ci avec intérêt. Il n'est pas aisé de représenter la Noblesse de France, et celle de son Duché, ainsi, même si je ne suis point alençonnaise, je puis comprendre votre inquiétude.

Votre première leçon sera celle-ci : asseyez-vous devant un miroir de bonne qualité, ce qui ne devrait pas manquer au Castel d'Alençon. Et regardez-vous. Prenez votre temps pour cela.
Vous ne voyez actuellement qu'une "soudard", élevée dans un contexte masculin. Maintenant vous devez regarder la femme, celle qui se cache sous des braies sales et une coiffure négligée.
Cela vous prendra peut-être un peu de temps pour cela, mais cela viendra.
Je vous aiderai.






Elle signa et apposa son scel, et missionna un coursier pour qu'il amène la missive au Castel d'Alençon.
Belialith
L’armoire, le bureau, la chaise, l’armoire, le bureau, la chaise, lancinante migraine qui entrecoupait les allées et venues de la Blonde. Pieds nus, et vêtue d’une vieille chemise de son père qui lui tombait sous les genoux, elle arpentait son bureau de long en large, attendant désespérément la réponse de la Vicomtesse d’Avize. Réponse qui se faisait attendre trop à son goût, chaque pigeon qui passait devant sa fenêtre lui faisait tourner la tête à toute allure vers la porte du bureau qui restait close chaque fois. Quand la porte s’ouvrit et une voix se fit entendre sortant la Blonde de ses songes.

- Missive de la Vicomtesse, Vostre Grasce..
- Mais donne enfin ! Et Sors !


A moitié arrachée des mains du serviteur, la lettre fut descellée à vive allure tandis que les lignes étaient dévorées des yeux. Puis relues plus doucement, incrédule, la Blonde cligna des yeux quelques instants, un miroir ? Une femme ? Dans quoi s’était elle lancée, de toute façon, il n’y avait pas matière à réfléchir, elle n’en avait tout simplement pas le temps. Déposant la missive sur le coin du secrétaire en bois, elle sortit la tête du bureau et héla un garde pour qu’il fasse mander un miroir en le bureau.

Une fois le miroir installé sur le meuble, et les serviteurs sortis de la pièce, la Blonde se mit devant, puis se mit à relire les lignes obscures.


- Regarder la femme.. La belle affaire que voilà, ça ne devrait pas être trop compliqué.

Les coudes sur la table, la tête posée sur ses mains, la jeune femme s’abîma dans le reflet du miroir. Qui était cette femme qu’elle devait voir ? Elle s’était déjà regardée dans un miroir évidemment, il y en avait à Nogent, et puis dans l’entrée du Castel mais jamais elle n’avait pris le temps de regarder justement. Tiens un brin d’herbe, mais qu’est ce qu’il faisait là.. Dégagé le brin d’herbe caché dans la mèche. Que devait-elle regarder déjà ? Ah oui la femme, m’enfin, ça se cache pas une femme, pourquoi avait-elle tant de mal.. Elle ne savait même pas ce qu’elle devait voir en particulier. La Blonde les connaissait par cœur ses boucles blondes en vrac sur ses épaules, ses yeux verts délavés qui en avaient regardé plus d’un de haut, elle fixa le miroir attendant une réponse qui se faisait longue à venir.

Des heures étaient passées, des heures qu’elle était enfermée dans le bureau, recroquevillée sur sa chaise, le désespoir et la rage commençait à la submerger, envoyant voler le miroir au sol, la Blonde poussa un cri de rage en remarquant les bouts de verres éparpillés sous la chaise. Jetant un coup d’œil à ses pieds nus, elle se mit à crier de plus belle, maintenant elle était bloquée sur sa chaise. Un garde plus téméraire que les autres passa le nez dans le bureau, et fut accueilli avec tous les égards dû à son rang : Aucun.

- Je veux Raffaele, va me le chercher sur le champ.

Voyant qu’il hésitait à quitter son poste, la Blonde attrapa les premiers objets qui lui tombaient sous la main et les jeta à la tête du pauvre soldat.

- Dépêche toi, il me sera toujours plus utile que toi !

Et alors que le malheureux fuyait jambes à son cou, se demandant ce qui était le plus terrifiant, la Blonde en pleine crise de nerfs, ou l’Italien, énervé d’être dérangé dans ses dossiers, la Blonde prit un malin plaisir à exploser au sol tout ce qu’elle pouvait attraper du haut de sa chaise, avant de se laisser retomber, les bras passés autour de ses jambes, la lettre de la Vicomtesse trônant sur le meuble fin où plus rien d’autre ne restait. La jeune fille venait d’essuyer sa première réaction typiquement féminine : La Crise de Nerfs.
_________________

¸.•'´¯)(´¨`•..¤En deuil de celui qui lui aura appris .. Adieu l'Renard ....¤..•´¨`)(¯`'•.¸
Raffaele
La grande porte qui donne accès à la bibliothèque n'est pas gardé. Deux grandes torches signalent ces portes dans le long couloir qu'elle coupe en deux. Les sculptures sur le bois des portes sont superbes. La main des maîtres ébénistes alençonnais. L'ensemble est fait pour que tourne autour de la capricieuse Alençonnaise. On ne fait mieux que pour les plus grandes Cathédrales.

Au dedans, plusieurs lignes de livres et de manuscrits. Rien n'est réellement classé. Juste à l'entrée, un gros tas de livre est posé là. Au dessus "Codex Alençonnais, Mosco", juste en dessous, le titre se terminait par "... et du Commerce". Rien n'était rangé et le dernier à se charger de la bibliothèque devait croupir entre deux rangées que personne ne l'aurait remarqué.

Une énorme montagne camouflait l'italien. La bibliothèque était sans dessus-dessous. Chaque livre était feuilleté, certains lus, par passage, parfois même de façon complète. Les nuits n'existaient plus pour l'italien noctambule. Il recherche à chaque instant de la nuit le jour qui lui manque pour lire convenablement. Il se faisait rare. Ce n'était par fainéantise, ni même par un trop plein de boulot. Il apprenait, voilà tout.

Un énorme tapage commença à se faire entendre au dehors. On beuglait un mot que l'italien ne chercher pas à comprendre. Le bruit devint plus fort, empêchant cette fois l'italien de lire. Il se leva, tenta de passa par delà les livres mis en touffes avant de se résoudre à beugler à son tour - sauf que lui il gueule terriblement fort. Son rugissement retenti :


MAIS IL VA PAS LA FERMER SA GUEULE !!

Le cri au dehors cessa. Bon. La grande porte craqua. En sortit une petite tête. L'homme était visiblement retourné. S'il avait prit un savon avant de venir, il faut qu'il soit complètement cintré pour venir emmerder un animal en plein repas. Il s'aventura pourtant.

- Sir... Raphaël ?
- AAAHH, je vais me fâcher !!


L'italien rangea rapidement quelque livre afin de se laisser un passage. Il bondit de derrière son tas de livre d'où émanait beaucoup de poussière. La scène était étonnante. De la fumé sortit l'animal fou, les yeux pleins de rage. Il s'avança sans que le jeune freluquet ne puisse rien faire d'autre que de reculer de quelques pas jusqu'à ce que la porte le bloque. L'italien le choppe par le colback :

- RA-FFA-E-LE C'est pourtant pas dur triple bouses !! Hein que c'est pas vrai !!
- Ou... oui...
- 'Fallait dire non... La raison de ta venue a intérêt d'être d'un grand intérêt. Sinon... oulàlà, mais !! Qu'est-ce que je pourrais bien te faire ?


Il retapa un peu le jouvenceau pour le rendre plus présentable. Il maîtrisait sa colère. A vrai dire, qu'on vienne le voir lui fit plaisir. Mais bon... Il aime bien faire peur. Il a une réputation de tyran à tenir non mais oh !! Le garçon reprit :

- C'est, c'est... Sa Grasce la Duchesse du Noble Duché d'Alençon vous fait quérir.
- Pouah !! Et ça veut dire quoi ce charabia ?
- Je... eeeuuuh... La... La duchesse vous cherche ?
- Bah pourquoi tu le dis pas ?
- Je viens de vous le... dire...
- Tu as quelque chose à me dire ?
- Oui, la Duchesse vous cherche.
- Et bien dis le moi. Dis moi ce que tu as à me dire.
- La... Duchesse vous... cherche.
- C'est ça que tu veux me dire ?
- ... Ou... oui.
- Et bien dis le moi !!
- La... Du... DuDu... La Duchesse... vous euh... cherche...
- Et bah pourquoi tu le dis pas tout de suite ? T'es bizarre comme garçon toi... Bon. J'y vais.


L'italien ne mit pas bien longtemps à trouver ce qu'il recherchait. Un grand bruit s'échappait d'une salle. Le tout accompagné de cris, parfois, qui étaient tout sauf inconnus. Il s'avança, se demandant tout de même ce qu'il allait trouver là. Il entra enfin. ... Ouah... Il resta dans l'entrée de la pièce, la porte grande ouverte à observer la scène...
_________________
Belialith
Un bruit. Qu'est-ce ? Relevant la tête de ses genoux, la Blonde fixa la porte. La belle allure qu'elle devait avoir en vérité, que le peuple de l'Alençon avait de la chance en cet instant de ne pas avoir sous les yeux cette vision d'horreur, la dirigeante de ses Terres devant le Roy, devant Dieu, épleurée comme une enfant solitaire, l'oeil agard, en chemise détrempée de larmes puériles causées par un échec dû à la superficialité propre à la femme, dû à une vanité qu'on aurait voulu explorer dans ses tréfonds pour en ressortir enfin une parcelle de ce qu'elle aurait du, pu, voulu être.

Où .. était-il ? Question stupide, débile.. La Bibliothèque, les archives, ses dossiers, son boulier, ses parchemins. Elle tentait de savoir qui elle devait être quand lui cherchait à comprendre le Savoir. Ah que voilà un bien vilain soupir que celui qui s'échappa de ses lèvres pâles, la Blonde baissa la tête sur ses pieds nus espérant une réponse de leur part, de toute façon, elle ne comptait pas sur lui pour la tirer de cette situation. Plus que toute autre chose, rien n'énervait plus l'Italien que les pleurnicheries et les gémissements. Attrapant la lettre, cause du désordre alentours, la jeune fille posa précautionneusement un orteil à travers les débris de verre puis le reste du pied suivit tandis qu'elle dépliait son autre jambe pour suivre le mouvement. Tomber ? Et finir égratignée de partout ? Plutôt mourir, la honte avait atteint son apogée nul besoin d'en rajouter, et l'autre pied de rejoindre son compère sur le sol miné.

La Blonde se pencha pour ramasser un éclat de verre plus conséquent que les autres et traversa la pièce à pas comptés, réprimant les grimaces occasionnés par les morsures des minuscules miroirs. En le faisant appeler, l'idée ne lui était même pas venue à l'esprit de savoir ce qu'il faudrait dire à cet instant, le commencement ? Comment pouvait-on expliquer à un homme ce genre de choses .. Oui mais si elle qui était une femme n'arrivait pas à trouver la solution, à qui demander .. La Blonde fourra la lettre dans la main de l'Italien, et maintenant ? Attendre .. encore ? Qu'il lise, qu'il comprenne, qu'il parle ? Des secondes, des minutes, et l'éternité avant de savoir.

Portant le vestige du miroir devant son visage, elle observa pendant un temps l'image reflétée avant de réprimer les sanglots qui voulaient s'immiscer entre elle et sa dignité.


Je ne vois rien.

Comment pouvait-on faire plus pitoyable, elle se serait maudie à cet instant, mais plus encore que la honte, l'envie de pleurer la tenaillait, elle ne savait même plus pourquoi elle l'avait fait venir, si ce n'est pour avoir quelqu'un sur qui crier autre que les gardes mais au lieu de cela, elle gémissait. On vous a déjà dit qu'elle était pitoyable ? - Remontez cinq lignes plus haut - Plus pour cacher ses larmes que pour en verser de nouvelles, la jeune fille se jeta contre l'Italien, accrochée au rebord de sa vesture. Cracher sa haine des hommes, le mépris qu'ils lui inspirent de pouvoir à tout moment faire comme bon leur semble, de n'avoir d'autres maitres qu'eux mêmes à toute heure du jour ou de la nuit, vomir des torrents de méchancetés pour se consoler d'être née femme, au lieu de cela c'était des torrents de larmes qu'elle versait.

Pitié.
_________________

¸.•'´¯)(´¨`•..¤En deuil de celui qui lui aura appris .. Adieu l'Renard ....¤..•´¨`)(¯`'•.¸
Raffaele
Il est parfois des choses qu'il ne faut pas chercher à comprendre. On apprend aux gens à vouloir tout comprendre, même parfois la chose la plus imbécile, la plus futile. Il a donné à l'italien de voir quelque chose d'inouï. Au marché, au pays, une enfant pleurait visiblement sans raison. Son père, un homme bien mis s'enticha de comprendre son sanglot. Il lui posa la question à plusieurs reprises. Comprendre. Comprendre. Après un certains temps, l'homme se fâcha. Il secoua sa fillette, incapable de lui répondre. Vint alors la mama. Elle prit l'enfant dans ses bras et la serra bien fort contre elle. La fillette cessa de pleurer. Comme par enchantement. On peut être un animal et comprendre les besoins primaires. L'italien compris, et s'en souvint.

Peu importe les raisons. Comprendre n'est pas tout. Il est des besoins qu'on n'explique pas. Ce bourricot d'italien. Terrible dans son costume de tyran, le balafré ne fit rien. Il regardait sa Duchesse désemparée. Il regardait la jeune fille qu'il connaissait bien se débattre dans son carcan interne. Il renvoya le garde d'un geste qui voulait dire
"Déguerpis en vitesse sinon je te brise en trois" et resta dans l'entrée. Voilà des jours qu'il essaye de comprendre des choses qui peut-être ne le mérite même pas. Il est ainsi. Rien n'est anodin. Ce qui est inutile est toujours plus beau.

Qu'est-ce que l'élégance ? L'élégance morale : voilà ce qu'il faut à l'homme. Marcher sans rien sur soi qui ne reluise, empanaché d'indépendance et de franchise. Soigner sa verve plus que sa barbe, porter plus haut son caractère que son chapeau, préférer marcher sur la mièvrerie plutôt que sur sa longue cape, cracher la vérité, hurler sur l'injustice, défoncer les portes des tabous, exploser le doute, dire non, tout dire avant d'avoir à le dissimuler sous un grand manteau. Montrer son cul par plaisir et non parce que le pantalon doit être baissé. Aimer tout cela. Ignorer le reste. Être beau en tout, et montrer pâle visage. Apprendre à aimer le contenu plus que le contenant. Dire non. Dire tout.

La jeune Duchesse lui sauta dans les bras. Mince... Pour ça il aurait encore put beugler. Il avait à faire. Qu'on lui sanglote dessus, vraiment, quoi de plus ignoble. Il voulut demander pourquoi. Il y pensa, puis se souvint de ce qu'il vit en Italie. Il la serra dans ses bras. On peut être animal et comprendre les besoins primaires.


Allez...
_________________
Belialith
La Blonde eut un raté au coeur quand les bras se refermèrent sur elle, incapable de discerner si c'était bien, si ça la dérangeait, juste profiter de la chaleur réconfortante qui s'offrait. Il suffirait de si peu.

Détacher les doigts, les glisser dans les cheveux. Etre bercée par le battement puissant dans le torse italien. Fermer les yeux, devenir aveugle pour un temps, ne plus penser que par les autres sens, écouter d'abord, la Blonde retient un rire en constatant qu'alors que son coeur tambourine chamboulé par la crise de nerfs, celui du Trinacrien reste calme, profond et posé comme les tambours des galères qui mène le train de vie des occupants. Se laisser guider, dériver paisiblement sur un océan de découvertes. Sentir ensuite, glisser son nez dans l'abri accueillant du cou, et respirer à plein poumons, rater un battement en remarquant que les hommes n'ont pas tous la même odeur puisque son père et l'Italien ne sentent pas pareil. Toucher enfin, détacher les doigts timides pour découvrir sous leur pulpe la peau de celui qu'elle pensait pourtant connaître. Que reste-il des sens ? Le goût .. Relever la tête, se hausser sur la pointe des pieds et .. Sortir toute éveillée de son rêve.

Frottant ses yeux rougis par les larmes sur la manche de sa chemise, la jeune fille détacha ses doigts un à un puis s'écarta de l'Italien avant se diriger vers la porte pour demander qu'on lui ramène une paire de braies et une paires de bottes. Reprendre contenance vite, quand il aura quitté la pièce, il sera toujours temps d'aviser, de comprendre .. Toujours comprendre et apprendre pour mieux comprendre. Déjà, elle alignait les lignes qu'elle écrirait à la Vicomtesse dans son esprit.

Puis ramassant quelques éclats de verres pour s'occuper les mains, la Blonde se retourna tout sourire et fixa son Secrétaire.


Il parait que je suis une femme, il parait aussi que je devrais être capable de le voir. J'en suis incapable, c'est problématique n'est ce pas ? Bon, je ne te retiens pas plus longtemps.. Désolée de t'avoir embêter avec ça ..

Se ruant vers la porte, la Blonde l'ouvrit avec perte et fracas - pauvre porte, Dieu ait son âme, elle tiendra pas deux mois. -

CES BRAIES, ELLES ARRIVENT ?

Une chambrière affolée manquant de renverser un buste disposé à l'entrée du bureau, arriva tendant devant elle, les braies et bottes demandées. La jeune fille les arracha vivement avant d'aller se réfugier dans le petit cabinet pour s'habiller.

[Quelques heures plus tard]

La r'v'là devant ses parchemins, finalement, elle commençait à l'apprécier son rebord de fenêtre la mettant à l'abri des boules de parchemins jetés au sol. La Blonde sourit à l'idée de revenir au début, rapide le sourire avant de réfléchir à sa lettre.

Oh et puis flûte !

Citation:
Vicomtesse,

Votre leçon fut un échec néanmoins il a amené d'autres interrogations, aussi, je vous supplie de revenir au plus vite en Alençon.

Désespérément votre.

Bélialith Ypriex
.


Bon, bah ça suffira .. Ca me semble assez clair, soupira-t-elle avant de cacheter la lettre et de la poser sur le secrétaire pour qu'un valet la récupère. Et maintenant Attendre ..
_________________

¸.•'´¯)(´¨`•..¤En deuil de celui qui lui aura appris .. Adieu l'Renard ....¤..•´¨`)(¯`'•.¸
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)