Judas
Plusieurs heures ont passées, les rues se sont vidées, Judas erre. Quelque chose en lui s'est essoufflé, comme résigné le Von Frayner marche sans plus vraiment laisser ses yeux chercher l'ombre de sa soeur. La silhouette progresse avec lenteur vers la demeure familiale, esprit usé du silence qui répond à ses craintes.
Les grilles sont a demi ouvertes, le jeune seigneur les franchit sans réfléchir au pourquoi du comment, le pas moribond et le souffle mourant. Les traits du visage masculin qui se sont tirés en un masque d'inquiétude ont refusé de lui rendre son assurance naturelle, les prunelles sombres trainent au sol, fatiguées de chercher des réponses qui ne viendront plus. Les poulaines buttent quelques pierres du chemin.
Est-ce les oiseaux qui se sont tût où les oreilles de Judas qui se sont assourdies aux cris désespérés..? La senestre gonflée est tenue dans sa jumelle, douloureuse d'avoir frappé anarchiquement, Judas la garde contre son ventre. Bientôt le soleil disparaitra, il baigne le jardin d'une lueur rosâtre que l'apparition fantomatique ne semble pas percevoir, marchant en automatisme comme elle suivrait une ligne de vie.
Les pieds s'embronchent dans la masse inerte au tablier maculé, la chute inévitable laisse le visage figé au sourire carmin se planter dans les yeux froids du jeune mâle qui s'arrondissent d'effroi. Mouvement de recul instinctif, la lippe fine tremble du choc visuel, la senestre sert d'appui pour voir se relever notre homme dans un cri de souffrance.
Humpf!
Il comprend. La tête se secoue, incrédule et pourtant déjà au fait de ce qui s'est joué chez lui. La dépouille de la servante est abandonnée au seuil, misérable garde fou tombée en première ligne. A l'intérieur rien ne semble avoir bougé, pourtant la présence intruse est palpable, elle a laissé sa trace évanescente en tout recoin.
Marie!
Il est bien tard pour que réponse soit faite. Plus de cette voix aimée, plus de spontané, juste l'écho du souffle haletant et étranglé du frère incestueux. Lorsqu'enfin il voit l'objet de son tourment, posé là sur sa couche de mort, il détourne ses yeux qu'il cache vivement d'un bras fébrile. Un sanglot ininterrompu remue les entrailles meurtries, il s'effondre, n'osant plus faire un pas vers le cadavre terriblement mutilé de son ainée. Le poing vengeur vient s'achever sur le sol, frappant spasmodiquement. L'affliction étouffe le souffle de Judas, il s'est couché, battu à plate couture par son adversaire.
Les affaires sont les affaires n'est-ce pas... Marie est Mat.
[Dors le mal est passé il te rattrapera pas
Le souffle coupé tu n'es plus son appât
Ta peine s'est fondue au délire des autres
Qui oublieront bien vite que tu n'es plus des nôtres ]
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Envie de jouer?
Les grilles sont a demi ouvertes, le jeune seigneur les franchit sans réfléchir au pourquoi du comment, le pas moribond et le souffle mourant. Les traits du visage masculin qui se sont tirés en un masque d'inquiétude ont refusé de lui rendre son assurance naturelle, les prunelles sombres trainent au sol, fatiguées de chercher des réponses qui ne viendront plus. Les poulaines buttent quelques pierres du chemin.
Est-ce les oiseaux qui se sont tût où les oreilles de Judas qui se sont assourdies aux cris désespérés..? La senestre gonflée est tenue dans sa jumelle, douloureuse d'avoir frappé anarchiquement, Judas la garde contre son ventre. Bientôt le soleil disparaitra, il baigne le jardin d'une lueur rosâtre que l'apparition fantomatique ne semble pas percevoir, marchant en automatisme comme elle suivrait une ligne de vie.
Les pieds s'embronchent dans la masse inerte au tablier maculé, la chute inévitable laisse le visage figé au sourire carmin se planter dans les yeux froids du jeune mâle qui s'arrondissent d'effroi. Mouvement de recul instinctif, la lippe fine tremble du choc visuel, la senestre sert d'appui pour voir se relever notre homme dans un cri de souffrance.
Humpf!
Il comprend. La tête se secoue, incrédule et pourtant déjà au fait de ce qui s'est joué chez lui. La dépouille de la servante est abandonnée au seuil, misérable garde fou tombée en première ligne. A l'intérieur rien ne semble avoir bougé, pourtant la présence intruse est palpable, elle a laissé sa trace évanescente en tout recoin.
Marie!
Il est bien tard pour que réponse soit faite. Plus de cette voix aimée, plus de spontané, juste l'écho du souffle haletant et étranglé du frère incestueux. Lorsqu'enfin il voit l'objet de son tourment, posé là sur sa couche de mort, il détourne ses yeux qu'il cache vivement d'un bras fébrile. Un sanglot ininterrompu remue les entrailles meurtries, il s'effondre, n'osant plus faire un pas vers le cadavre terriblement mutilé de son ainée. Le poing vengeur vient s'achever sur le sol, frappant spasmodiquement. L'affliction étouffe le souffle de Judas, il s'est couché, battu à plate couture par son adversaire.
Les affaires sont les affaires n'est-ce pas... Marie est Mat.
[Dors le mal est passé il te rattrapera pas
Le souffle coupé tu n'es plus son appât
Ta peine s'est fondue au délire des autres
Qui oublieront bien vite que tu n'es plus des nôtres ]
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