Gnia
3 place du Marché à Verneuil s'élevait une demeure cossue aux dimensions imposantes. La bâtisse abritait au rez-de-chaussée et donnant sur la rue, plusieurs emplacements pour les échoppes et autres boutiques. Le porche passé, on entrait dans une vaste cour ceinte par les hauts murs de la maison.
Si les pièces qui donnaient sur la cour étaient dévolues à l'usage domestique - cuisines, office, écuries, magasins et autres réserves - l'étage qui courait sur les quatre côtés de la cour était réservé aux appartements nobles.
Les bâtiments, enfin, réservaient une ultime surprise que l'on pouvait apercevoir de l'aile sud, à l'opposé de la cour. Sur près d'un arpent s'étalait une étendue de verdure, fermée par une haute palissade et derrière laquelle on devinait les murs d'enceinte de la ville. Accolés à la palissade, un petit potager et un jardin médicinal, laissés à l'abandon, entouraient une maisonnette.
Agnès avait voulu de l'espace. En effet, il semblait inutile vu les dimensions des appartements qu'Erel donne le change et s'établisse ailleurs, surtout s'ils devaient ensuite vivre ensemble.
La Sainct Just voulait également que sa cadette Isabeau, dont elle avait été si longtemps séparée, vive sous son toit.
Enfin, il lui fallait également offrir gîte et couvert à son vassal, Puylaurens, quoique son titre d'ami fidèle et dévoué lui assurait tout cela sans que la Vicomtesse n'ait à s'y forcer.
Et il était prévu que la mesnie Sainct Just s'étoffe d'ici peu, donc l'espace n'était pas superflu, surtout si l'on voulait pourvoir aux besoin d'intimités de tous.
Elle avait aussi accédé en partie à la demande d'Isabeau. La jeune fille avait d'abord demandé à s'établir dans la maisonnette au fond du jardin ce qui lui fut évidemment refusé. Il n'y avait aucune commune mesure entre le confort sommaire qu'offrirait cette dernière et celui, bien plus fastueux, du corps principal. Mais soit, la maisonnette était laissée à Isabeau et s'il lui plaisait de s'y isoler, d'y étudier ou de s'intéresser à l'herboristerie, elle avait donc toute latitude. Mais Agnès avait fermement demandé à ce que sa cadette dorme et reçoive dans ses appartements.
La Vicomtesse s'était octroyé, ainsi qu'à Erel, les plus beaux appartements - dans une partie de l'aile sud bénéficiant ainsi du calme et de la vue - laissant ensuite aux autres le choix de ceux qui leur siéraient dans la demeure.
Malheureusement l'état qui était le sien quand elle entra pour la première fois dans sa demeure ne lui permit pas d'en jouir.
La jeune femme avait passé le seuil de sa demeure accrochée telle une naufragée au bras d'Erel, faible et dans un état second. Le pauvre homme l'avait soutenue depuis le dispensaire jusque dans ses appartements où elle avait été immédiatement confinée.
La mal qui la rongeait, la grippe, était contagieux et l'on avait payé à prix d'or une servante qui accepte de lui apporter les décoctions conseillées par Belialith, de l'aider à se baigner et de bouillir les linges utilisés par la malade.
Agnès gardait donc le lit, délirant sous l'emprise d'une forte fièvre qui ne la quittait pas et la poitrine déchirée par une toux persistante.
Les seules paroles prononcées depuis qu'elle avait quitté le dispensaire avaient été pour réclamer la présence d'un homme d'Eglise pour pouvoir se confesser.
Elle n'eut même pas la joie de profiter de l'acquisition de cette demeure dont elle était si fière encore moins d'y voir ses compagnons de route et de vie s'y établir.
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Si les pièces qui donnaient sur la cour étaient dévolues à l'usage domestique - cuisines, office, écuries, magasins et autres réserves - l'étage qui courait sur les quatre côtés de la cour était réservé aux appartements nobles.
Les bâtiments, enfin, réservaient une ultime surprise que l'on pouvait apercevoir de l'aile sud, à l'opposé de la cour. Sur près d'un arpent s'étalait une étendue de verdure, fermée par une haute palissade et derrière laquelle on devinait les murs d'enceinte de la ville. Accolés à la palissade, un petit potager et un jardin médicinal, laissés à l'abandon, entouraient une maisonnette.
Agnès avait voulu de l'espace. En effet, il semblait inutile vu les dimensions des appartements qu'Erel donne le change et s'établisse ailleurs, surtout s'ils devaient ensuite vivre ensemble.
La Sainct Just voulait également que sa cadette Isabeau, dont elle avait été si longtemps séparée, vive sous son toit.
Enfin, il lui fallait également offrir gîte et couvert à son vassal, Puylaurens, quoique son titre d'ami fidèle et dévoué lui assurait tout cela sans que la Vicomtesse n'ait à s'y forcer.
Et il était prévu que la mesnie Sainct Just s'étoffe d'ici peu, donc l'espace n'était pas superflu, surtout si l'on voulait pourvoir aux besoin d'intimités de tous.
Elle avait aussi accédé en partie à la demande d'Isabeau. La jeune fille avait d'abord demandé à s'établir dans la maisonnette au fond du jardin ce qui lui fut évidemment refusé. Il n'y avait aucune commune mesure entre le confort sommaire qu'offrirait cette dernière et celui, bien plus fastueux, du corps principal. Mais soit, la maisonnette était laissée à Isabeau et s'il lui plaisait de s'y isoler, d'y étudier ou de s'intéresser à l'herboristerie, elle avait donc toute latitude. Mais Agnès avait fermement demandé à ce que sa cadette dorme et reçoive dans ses appartements.
La Vicomtesse s'était octroyé, ainsi qu'à Erel, les plus beaux appartements - dans une partie de l'aile sud bénéficiant ainsi du calme et de la vue - laissant ensuite aux autres le choix de ceux qui leur siéraient dans la demeure.
Malheureusement l'état qui était le sien quand elle entra pour la première fois dans sa demeure ne lui permit pas d'en jouir.
La jeune femme avait passé le seuil de sa demeure accrochée telle une naufragée au bras d'Erel, faible et dans un état second. Le pauvre homme l'avait soutenue depuis le dispensaire jusque dans ses appartements où elle avait été immédiatement confinée.
La mal qui la rongeait, la grippe, était contagieux et l'on avait payé à prix d'or une servante qui accepte de lui apporter les décoctions conseillées par Belialith, de l'aider à se baigner et de bouillir les linges utilisés par la malade.
Agnès gardait donc le lit, délirant sous l'emprise d'une forte fièvre qui ne la quittait pas et la poitrine déchirée par une toux persistante.
Les seules paroles prononcées depuis qu'elle avait quitté le dispensaire avaient été pour réclamer la présence d'un homme d'Eglise pour pouvoir se confesser.
Elle n'eut même pas la joie de profiter de l'acquisition de cette demeure dont elle était si fière encore moins d'y voir ses compagnons de route et de vie s'y établir.
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