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[RP] L'Hostel Dénéré - Sainct Just

Titiza

Les servantes s'affairaient silencieusement dans la chambre, changeant la literie souillée, alimentant le feu et renouvelant l'eau chaude dans le baquet.

En cet endroit, Agnès était bercée telle une enfant dans les bras d'une mère.
Dame Belialith prodiguait ses soins avec douceur et détermination et Agnès laissa enfin le chagrin l'envahir, laissant les larmes évacuer sa tristesse.
Malgré son jeune âge, Isabeau comprenait l'eau rougit par la perte.
Affectée par cette scène, Isabeau regardait le visage d'Agnès baignée de larmes. Sa litanie et son regard fût un lien qu'Isabeau ne rompît pas.
Les larmes aux yeux Isabeau sourit tendrement à Agnès, espérant que cela lui apporte réconfort.

Le gris disparaissant du corps d'Agnès, soulagea légèrement Isabeau.
Elle savait, cependant, que la santé de l'âme seraient plus longues à guérir.
Dans un souffle, elle promît à Agnès de toujours être présente pour elle


Erel
Erel était... détaché. Il s'était détaché du monde, complètement vide et sans pensée aucune, juste se préserver de la douleur. Du choc dans ce néant salvateur, où la douleur de l'âme et du corps semble disparaître, où l'illusion devient réalité...

Perdre Agnès, cela l'aurait tué, et elle avait frôlé la mort, il en était sûr... Mais ce dont il était certain aussi, c'est ce que tout ce qui se passait voulait dire.

Mais cela était trop dur, trop dur à assumer, trop dur à s'avouer.

Pourquoi eux? Pourquoi elle? Pourquoi, lui...? Cet enfant qui aurait dû naître d'ici quelques mois, et qui finalement, n'aura sans doute jamais vraiment vécu.

Non... Non... Oublier cette pensée funeste, morbide, qui lui donner des frissons... Non...


-NON!

Cette fois-ci, ce n'était plus dans sa tête qu'il s'exprimait, mais à voix haute. Sans un mot, le visage livide, les mains crispées et le visage empli de larmes, il sortit.
Le jeune Seigneur s'enfuit, partit, dehors, dans le froid... Où? Il ne savait pas.

Cela faisait-il de simples minutes ou des heures qu'il errait dans les rues du village, près des chaumières de Verneuil? Le Dénéré ne le savait point. Lorsqu'il revint, tout était noir, aucune lumière, aucun son. Juste le... silence et le noir. Erel découvrit son aimée endormie dans son lit, les draps et les couvertures remontées jusqu'à son menton.
Il ôta ses bottes, et s'allongea près d'elle, tout habillé. Un doux passage de ses doigts sur le visage de la jeune Vicomtesse lui indiqua un chemin encore humide qui s'était tracé. Elle avait pleuré... elle avait perdu son enfant, leur enfant, et lui l'avait abandonné, tel un pleutre, pour fuir sa propre douleur.

Le coeur serré, il blottit son visage sur sa nuque, son souffle brûlant et à l'odeur de tristesse se brisant dans la chevelure emmêlée de son amour.



[Deux semaines environ après tous ces évènements]

Voilà, tout était fin près. Dans quelques minutes, la Sainct-Just serait là.
Lorsqu'elle arrivera, elle découvrira toutes les préparations d'Erel.

Tout d'abord, elle découvrira au bas de la porte d'entrée une fleur de lys blanche légèrement bleu pâle - fleur préférée du jeune et ténébreux Seigneur - étroitement liée par une fine cordelette où des fils dorées s'imbriquent élégamment en tourbillon, à une branche de lilas blanc dont la senteur faisait rêver - fleur préférée de la belle Vicomtesse-.
Ensuite, elle découvrira de l'autre côté de la porte, toujours au sol, une rose où des nuances de rose s'entremêlent clairement avec le rouge de la fleur.
S'ensuivra ensuite un long chemin parsemé de pétales de roses blancs, roses et rouges, qui la mènera jusque devant la porte de sa chambre.
Accrochée à ladite porte, un poème aux vers ainsi déclinés:


Citation:
~ Du Lilas & du Lys, l'union de la Rose ~

Toi qui a su me montré le chemin de l'Amour,
Toi qui a su me séduire pour Toujours,

Aujourd'hui le Lys se sent prêt,
À pour toujours s'engager,
À aimer le Lilas pour l'Eternité.

L'Union en une Rose à tout Jamais,
Toi, Moi, Nous, nous Aimer.

Mon Amour, ma Vie, mon Souffle... Veux-tu m'épouser?


La respiration du Dénéré s'accéléra. Les bruits de pas venaient de s'arrêter derrière la porte un court instant. Sans réfléchir, il refit machinalement ce qu'il avait maintes fois préparées dans sa tête, et posa donc un genou à terre, paume tendue où dans son creux une bague d'argent et d'or pur incrustée d'une petite améthyste attendait, tandis que le visage du jeune homme dont le coeur battait à tout rompre, se tournait vers le visage de son aimée qui apparaissait alors qu'elle ouvrait la porte.

La réponse, quelle serait sa réponse...?

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Gnia
Sa convalescence durait depuis déjà deux semaines. Chaque jour avait été un immense effort, accepter de se réveiller, d'affronter la tristesse, tenter de se nourrir et de faire reprendre des forces à son corps affaibli par la maladie.
Agnès avait, à mesure que les jours défilaient, repris des couleurs et recouvré son énergie.
Depuis quelques jours déjà, elle parvenait à sortir quelques heures pour se rendre aux réunions du conseil municipal ou au bureau du guet. Elle y passait chaque jour un peu plus de temps, l'absence d'Erel, retenu souvent très tard et parfois durant plusieurs jours au conseil ducal, lui laissant plus de temps qu'elle n'en voudrait.

La nuit allait tomber, ce jour-là, lorsqu'elle prit le chemin de l'Hostel se demandant si son aimé serait là ou encore retenu par les affaires du Duché.
Après un bref salut et quelques consignes à Georges, elle grimpa la volée de marches qui menait à ses appartements le coeur plus léger. Erel était arrivé depuis une bonne heure.
Elle n'était qu'à quelques pas de la porte quand elle remarqua un amas blanc au sol. Intriguée, elle s'approcha et découvrit un bouquet de deux fleurs entrelacées. Des fleurs... Les premières qu'elle voyait après les longs mois d'hiver. Surement quelques pousses qui avaient précocement sorti leurs bourgeons aux premier rayons un peu plus chauds et n'avaient été encore brûlées par une nouvelle gelée.
Agnès ramassa le lys et le lilas avec un sourire et porta immédiatement les fleurs à son nez, s'énivrant du discret et délicat parfum. Amusée par l'attention, elle entra et s'arrêta , médusée par le spectacle qu'offrait le vestibule. Une rose à peine éclose l'attendait, posée au sol et de là, sinuait jusqu'à la porte de sa chambre un chemin parsemé de pétales, tels des cailloux blancs, roses et rouges semés par un Petit Poucet attentionné.
Les trois fleurs à la main, la vicomtesse, de plus en plus intriguée, suivait la route tracée et arriva devant la prochaine étape de son parcours.
Sur la porte de la chambre, un feuillet où courait la délicate écriture du Seigneur d'Herlies. Avec un sourire, elle décrocha le parchemin et lut le poème. Trois fois de suite, pour être sûre d'en avoir compris chaque mot, chaque intonation, pour vérifier qu'elle ne rêvait pas.
Il faisait sa demande...

Le coeur battant à la chamade, Agnès tourna lentement la poignée et ouvrit le battant, appréhendant tout autant qu'elle le désirait ce qu'elle allait trouver derrière.
Erel, genou à terre et paume levée vers elle, la regardait visiblement ému. Arrivait cet instant qu'elle avait tant attendu en même temps qu'elle l'avait redouté. Venait donc le moment de faire un choix crucial dont dépendrait le reste de sa vie. Mais à cet instant, toutes les craintes et hésitations de la jeune femme s'étaient tues et laissant tomber à terre les trois fleurs, elle s'approcha, tremblante d'émotion, de l'homme qui avait su ravir son coeur. Elle posa sa main sur la sienne, enserrant entre leurs paumes le bijou qu'il lui tendait et s'agenouilla face à lui. Sans un mot, son regard noyé dans le sien, elle détacha sa main de la sienne et lui tendit afin qu'il passe la bague à son doigt. Elle contempla un instant la délicatesse du bijou, fin et précieux, l'éclat de la pierre aux profonds reflets mauves puis reposant son regard sur le visage d'Erel, elle murmura


Oui... Milles fois oui... Je veux vivre avec toi tous les jours que le Très Haut nous accordera de partager ensemble...

Puis dans un élan passionnée, ils échangèrent un long baiser, prémices à d'autres voluptés que la narratrice taira à vos chastes oreilles et dissimulera à vos yeux innocents.




[Le lendemain - Branle-bas de combat]

Au petit matin, elle regardait à travers ses cils, feignant d'être encore endormie, celui à qui elle avait décider d'unir sa vie la veille tandis qu'il s'habillait et se préparait à sortir pour vaquer à ses affaires commerciales ou diplomatiques. Ses doigts ne cessaient de jouer avec la bague sous les draps et un léger sourire se dessina sur ses lèvres. Elle ne regrettait pas sa décision et en cet instant, elle se sentait heureuse comme elle ne l'avait jamais été.
Puis une fois qu'elle fut assurée que le Seigneur d'Herlies avait quitté l'Hostel, elle se précipita, en cheveux et vêtements de nuit, dans le couloir en hurlant.


Geoooooooooooooooooorges !! Geoooooooooooorges ! Panique à booooooooord ! Aleeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeerrrrrrte générrrrrrraaaaaaaaaaaaaaaale !

Le brave et fidèle Georges s'était précipité, affolé, vers les cris et leur rencontre eut lieu dans l'angle d'un couloir. Haletante, Agnès débita rapidement une série de mots qui firent petit à petit corps dans l'esprit paniqué du pauvre Georges qui n'était plus habitué à ce genre de réveil depuis que la Saint-Just avait terminé son mandat de Comtesse d'Artois.

Georges ! L'heure est grave ! Convocation immédiate de toute la mesnie dans la grand salle dans une heure. Vous me dénichez Isabeau dans sa maisonnette, vous me tirez le Seigneur des Auteux de la cave ou de ses livres, vous arrachez Mélina à ses enfants, débrouillez-vous pour que tout le monde y soit, je ne veux rien savoir !

Puis, plantant là un Georges complètement ébahi et persuadé que la guerre avait été déclarée, elle retourna d'un pas martial jusqu'à sa chambre pour s'y préparer.



[Une heure plus tard dans la Grand Salle]

Agnès, en proie à une vive agitation, faisait les cent pas devant la cheminée. Si tout ce qu'impliquait de convoler ne l'avait pas effleuré un instant la veille, au matin, une fois seule, la perspective de tout ce qu'il y avait à préparer et planifier pour des noces réussies l'avaient submergé de panique. La jeune femme était ainsi, s'affolant à l'avance de ce que beaucoup ne commenceraient à prendre en considération que quelques jours avant le jour fatidique. Son esprit perfectionniste fourmillait d'idées, de plans, de projets.
Mais pour l'heure, il fallait annoncer la bonne nouvelle à ses proches et triturant sans relâche le bijou à son doigt, elle marmonnait en arpentant le parquet, attendant que les convoqués apparaissent.

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Puylaurens
Pour une convocation cela en était bien une. Cela faisait plusieurs mois que Puylaurens n'avait vu le visage de Georges arborer pareille expression. Enfin, si l'on pouvait qualifier ainsi les imperceptibles changements qui s'étaient opérés sur l'attitude du serviteur. Il avait toqué à la porte des appartements du Seigneur des Auteux, et à peine avait-il reçu l'autorisation d'entrer qu'il ouvrait la porte et parvenait en quelques pas rapides au milieu de la pièce. Sitôt après avoir salué, il avait annoncé la convocation de la Vicomtesse sur un ton qui ne laissait pas attendre de réponse.
Puylaurens haussa les sourcils. Il se demandait ce qui pouvait motiver pareille réunion de la mesnie Saint-Just. L'inhabituel soupçon de doute qu'il avait relevé en Georges montrait que lui aussi se posait quelques questions. Peu importait, dans moins d'une heure tous sauraient ce que la maîtresse des lieux avait à leur annoncer. Une heure, c'était bien peu, et d'ailleurs si un évènement grave avait eu lieu la convocation aurait été immédiate. Donc nul besoin de se tourmenter.

Puy remercia Georges, et une fois seul revint à l'occupation à laquelle il s'adonnait avant d'être dérangé. Assis à la fenêtre il promena son regard sur une vision qui lui était devenue extrêmement familière à force d'être contemplée. Des toits, des cheminées, les empreintes de rues, de ruelles, de places. Très vite ses yeux ne prêtèrent plus attention à ce qu'il percevaient réellement, et se fixèrent au loin, dans le vague.
Après l'annonce de la mort de Philibert il s'était saoûlé une fois, terriblement, jusqu'à oublier temporairement la funeste nouvelle et définitivement la nuit de beuverie. Depuis il n'avait plus touché à une seule goutte d'alcool et n'avait plus passé son temps qu'à faire deux choses : étudier et regarder fixement par la fenêtre. Le rétablissement de Gnia l'avait abandonné à ses pensées ; n'ayant plus à s'inquiéter pour sa suzeraine, la mort de son filleul n'avait plus connu d'adversaire au sein de son esprit. Son coeur se serrait inévitablement à chaque fois qu'il faisait le constat que l'être qu'il avait élevé n'était plus. Il constatait amèrement qu'à présent il ne comprenait que trop bien la douleur que ressentaient des parents ayant perdu leur enfant.

Il allait être l'heure. Il chassa les pensées maintes fois ressassées et se leva. Il versa de l'eau dans une vasque, se rafraîchit la figure. La surface troublée lui renvoya une image déformée de son visage. Petit à petit elle devint plus nette, et il put se rendre compte à quel point il avait mauvaise mine. Une barbe de plusieurs jours et des cernes marqués, conséquences d'une longue série de mauvaises nuits. Il s'observa quelques instants, avant de se passer à nouveau de l'eau sur le visage dans l'espoir vain que cela lui donne meilleure allure. Puis il essuya lentement chaque gouttelette d'eau avec un linge, le replia, le reposa. Il mit enfin un vêtement par-dessus sa chemise et descendit dans la grand salle.
Agnès s'y trouvait déjà. Il arbora un pâle sourire et la salua.


Bien le bonjour Agnès.

Que dire d'autre ?... Il avait guère la tête à faire la conversation, et jeta donc un coup d'oeil par la fenêtre, jugeant quel commentaire banal il pourrait bien proférer au vu du temps qu'il faisait. Un soleil radieux, dans un ciel hivernal sans nuage.

Belle journée n'est-il pas ? J'espère que l'annonce que vous désirez nous faire est à l'aune de ce temps splendide. Le contraire serait en effet faire preuve du plus mauvais goût, je gage que vous en êtes consciente.

Conjoint à l'ironie un sourire, certes petit mais non feint, apparut à ses lèvres. Il savait que la Vicomtesse partageait son opinion au sujet des mondanités et autres banalités qui avaient cours dans bon nombre de conversations.
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Titiza


La santé d'Agnès s'améliorant, la quiétude avait lentement repris sa place dans les coeurs des habitants de l'Hostel.

Isabeau avait suivit les directives de sa sœur et avait pris possession de ses appartements. La décoration y était succincte mais élégante.
Isabeau avait choisi des tissus chauds tant pas la couleur que par la texture. Il restait sûrement encore quelques meubles à trouver pour agrémenter le salon attenant à la chambre, mais cela pourrait attendre encore un peu.

Car Isabeau avait également investi la petite dépendance. Elle avait récurée la petite maison du sol au plafond, puis avait fait poser des tommettes au sol. Elle avait commandé plusieurs rayons pour y ranger les livres et les ustensiles. Elle avait chiné une petite table et un grand établi qui lui serait utile.

Isabeau avait décidé de convaincre Agnès de lui laisser le soin de créer le jardin et d'embellir le parc de l’Hostel.

Le matin, elle se levait à l’aube et après une rapide toilette, enfilait ses vêtements de « travail », comme elle disait, et entreprenait l’inventaire des plantes médicinales, aromatiques et alimentaires de la demeure. Elle échantillonnait, croquait, prélevait les spécimens pour les étudier.

Isabeau, les mains pleine de terre, s’adonnait à ses observations lorsque Georges la trouva. Il avait le tient rouge de ceux qui viennent de courir et qui n’en n’ont pas l’habitude. Son ton impératif lui conseilla fortement de se rendre dans la grand salle et sans attendre. Isabeau n’avait pas eu le temps de lui demander ce qu’il se passait que déjà elle ne trouva que son dos pour lui répondre.

Elle se précipita à ses trousses et c’est toute crottée qu’elle fit son entrée dans la grande salle.


Melina
Mélina qui venait de prendre possession de ses appartements il y a quelques jours dans d'aile Ouest avec ses trois enfants commençaient à peine à s'installer pour être à l'aise. Le changement de l'Artois en était tout un et à dire vrai, celui ci lui était plus bénéfique pour les enfants que pour elle... son défunt époux lui manquait encore plus, car rien ne lui rappelait Osorkon ici.

Ayant apprise pour la convalescence de la vicomtesse à son arrivée, elle lui laissa plus de temps pour elle même, surtout possédant elle-même trois enfants, elle ne voulait pas brusquer les choses. Mais malgré tout, Mélina avait bien l'intention de bien servir son rôle de dame de compagnie pour la vicomtesse. Elle avait trop de respect pour Agnès et désirait son bien être à tout prix.

Elle Installait les enfants pour la lecture lorsque George est venu l'informer de la requête de la vicomtesse. Elle lui répondit:


- J'y serai s'en conteste!

Puis elle avait poursuivit ce qu'elle faisait avec ses enfants, ne les négligeant en rien. Après une courte lecture, elle mit les enfants au lit pour la sieste, Redsen avec un livre car il ne dormirait pas, mais resterait tranquille dans sa chambre, et elle se prépara pour aller à la Grande salle ou elle trouva déjà plusieurs personne présente. Elle sourit à la vicomtesse et lui fit une révérence discrète. Elle salua ensuite les autre personne présente.
Gnia
Agnès interrompit ses réflexions agitées et son incessant va et vient devant l'âtre lorsque la porte de la Grand Salle s'ouvrit sur Puylaurens.
Elle n'avait eu que l'occasion de le croiser brièvement depuis qu'elle pouvait quitter la chambre tant elle avait été accaparée par ses tâches et lui par ses études. Cependant tandis qu'il la saluait, la Vicomtesse fronça les sourcils, inquiète, malgré le petit sourire ironique qui avait accompagné la dernière phrase de son ami. Puylaurens avait un air absent qu'elle ne lui connaissait pas et une tristesse dans le regard qu'elle n'eut aucune peine à déceler. De plus, son visage mal rasé et ses yeux cernés étaient des signes qui ne pouvaient tromper, l'homme était profondément préoccupé.


Mon cher ami... Vous savez bien que je n'aurai jamais eu l'outrecuidance de vous annoncer quelque mauvaise nouvelle par un temps aussi radieux...

Elle n'eut pas le courage de feindre plus avant et de continuer son badinage comme si de rien n'était. Les autres ne tarderaient pas à venir, aussi, elle s'approcha comme pour lui faire une confidence et passa son bras sous le sien, l'emmenant vers la cheminée.

Puylaurens... Par Aristote, vous avez une mine épouvantable ! Vu que je ne suis plus malade et que vous n'avez plus de raisons de vous inquiéter de mon sort, j'en déduis que quelque sombre et triste pensée remue tant votre esprit que les signes en sont visibles sur votre figure. Dès que j'aurai terminé de vous dire ce que j'ai à vous communiquer à tous, je vous convoque séance tenante pour une longue discussion autour d'un de ces bons vins que vous avez eu la bonne idée de faire entrer en nos caves.


Elle accompagna sa tirade d'un petit sourire mais une vive inquiétude perçait dans le regard qu'elle posa sur lui. L'entrée d'Isabeau en robe des champ interrompit la discussion mais la Vicomtesse ajouta encore à voix basse avant de saluer sa jeune soeur

Mon cher ami, je vous ai trop délaissé ces derniers temps, il est temps de me rattraper.. Je vous vois tout à l'heure au petit salon, dans mes appartements...

Elle abandonna le bras du seigneur des Auteux pour saluer en secouant la tête et en se retenant de rire la jeune fille aux joues rouges qui venait d'entrer.

Titiza, ma chère soeur... Tu ne m'en voudras pas si je ne t'embrasse pas, n'est-ce pas ? Je ne goute pas autant que toi la proximité de la terre...

Eclatant de rire, elle étreignit tout de même Isabeau puis la regarda les yeux pétillants

Comment va mon herboriste en herbe ? Il faudra que je vienne admirer tes avancées...

Enfin, Melina, la dernière arrivée à l'Hostel entra. Agnès la salua chaleureusement. Elle était heureuse que l'ancienne juge de paix et représentante du peuple de Calais ait accepté de la rejoindre et de prendre auprès d'elle la charge de dame de compagnie. La présence de la jeune femme à ses côtés augurait une nouvelle ère où quelqu'un lui rappellerait constamment qu'il faut aussi savoir prendre du temps pour soi.

Elle invita ses proches à s'asseoir autour de la table monumentale qui trônait au milieu de la pièce et, après une ultime hésitation, annonça d'une voix tremblante d'émotion


Ma soeur, mes amis, je vous ai réunis icelieu en cette belle matinée car il me tenait à coeur que vous soyez les premiers informés de ce que je vais vous annoncer.
Vous n'êtes pas sans savoir, tous, les sentiments qui me lient au seigneur d'Herlies. Nous partageons depuis quelques mois un profond amour et une grande affection l'un pour l'autre.
Hier au soir, Erel m'a demandé en épousailles et j'ai accepté. Sous peu, ma vie sera unie à la sienne devant le Très Haut et cette idée me transporte de joie...


Agnès tendit au dessus de la table la main qui portait la bague qu'Erel avait passé à son doigt la veille avec un petit sourire à la fois timide et ravi. Puis elle poursuivit

J'espère que vous vous réjouirez avec moi de cet événement et... Son regard se fit plus inquiet et elle se tordit les mains nerveusement Je vais avoir besoin de votre aide pour organiser des noces inoubliables et surtout rester calme jusqu'à la date du mariage...

Posant ses yeux tout à tour sur les trois personnes qui l'entouraient, elle guettait leurs réactions avec une angoisse non feinte. Si d'extérieur, son discours avait été plutôt calme et posé, à l'intérieur, tout son corps et son esprit bouillonnait, pétri d'inquiétude.
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Melina
Mélina avait prit place autour de la table et avait écouté le discours de cette dame qu'elle respectait. Elle admirait celle-ci pour différentes raisons, que même celle-ci ignorait. Un jour peut-être, Mélina aurait l'audace de le lui révélé, mais pour l'instant son devoir lui dictait d'appuyer la vicomtesse et d'être présente pour elle peu importe la raison de cette réunion.

D'un naturel calme, Mélina attendit sagement de connaitre les raisons de la convocation et cela la fit sourire, un de ces sourire radieux qui démontre à un seul coup d'œil qu'elle est ravi pour Agnès. Ses sentiments pour se couple étaient claire, elle les considérait avec la plus haute estime, et les apurait dans cette entreprise. Ho.. un mariage... Mélina acquiesça à la demande d'aide pour organiser celui ci et ne pu s'empêcher de prendre la parole.


- Ho mais je ne peux parler que pour moi ici, mais je vous offre non seulement mes félicitations, mais aussi de l'aide vous en aurez et plus qu'il ne vous en faut. J'ai organisé plusieurs noces alors vous n'aurez qu'à dire ce que vous désirez et vous l'aurez dame Gnia. Vous pourrez compter sur moi à toutes les étapes de cette aventure.

Mélina avait un sourire afficher sur son visage qui se voulait rassurant.


- Je ferai tout pour que vous restiez calme et prendre sur moi la pression que de telle préparatifs peuvent engendré. Je serai digne d'être votre dame de compagnie.
Titiza

Isabeau en aurait presque voulu à Georges de l'avoir fait courir de la sorte. Agnès conversait avec un Puylaurens visiblement fatigué lorsqu'elle déboula dans la grand-salle.

Agnès rayonnait de bonheur et Isabeau accueillit son étreinte et son éclat de rire à la vue de sa tenue avec immensément de plaisir.
Haussant les épaules, elle ne put réprimer son sourire.

Faisant à la révérence ...
La santé te va à ravir ma Gnia ... lui tirant la langue... C'est bon de te voir aussi radieuse. Je serai ravie de te recevoir dans mon atelier, nous pourrions peut être y partager une petite bouteille...

A l'arrivée de Dame Mélina, elle sentit l'émotion de sa soeur quand elle convia ce petit monde à s'asseoir autour de la table.

Isabeau resta sans voix à l'annonce du futur Mariage.
Elle remercia en silence l'intervention de Dame Mélina et alors elle laissa éclater sa joie. Elle se leva, laissant tomber sa chaise à terre, prit les mains de sa soeur, lui embrassa les doigts, puis les serra contre son coeur.


C'est merveilleux, c'est merveilleux. Félicitations !! c'est vraiment ...Ne m'en pas Gnia si tout de suite je suis aussi heuuuuu..... se retournant, Dame Mélina je serai ravie de vous aider, je ne suis pas toujours heuuu.... Gnia, tu peux compter sur moi.

Elle sentit les yeux lui piquer, l'émotion et la joie était grande

Melina
Mélina sourit et acquiesça.

- Toute aide sera la bienvenue! Je désire soulever le poids de cette charge à votre soeur et il nous sera plus qu'utile d'avoir beaucoup de bras pour rendre ce mariage inoubliable!

Elle se tourna vers Sire Puylaurens.

- Bien sure, Sire, vous pourrez aussi apporter l'aide que vous jugerez opportune selon vos disponibilités!

Mélina ne faisait qu'attendre sa réponse, mais elle était remplis de joie pour dame Gnia.
Puylaurens
Il n’avait jusque là pas dit un mot. Il avait d’abord réfléchi à la convenance, ou plutôt à l’inconvenance de refuser la conversation que Gnia souhaitait avoir avec lui ; il n’avait nulle envie de se confier, fut-ce à son amie. Puis tout le monde étant là, la Vicomtesse avait fait son annonce. Mariage. Cela ne le surprit pas, il se demandait juste quand ces deux là se passeraient la bague au doigt. Il était sincèrement heureux pour sa suzeraine, mais avait bien du mal à exprimer ses sentiments. Il sourit du mieux qu’il le put, et hocha la tête en signe d’adhésion. Alors qu’il tentait de mettre quelques mots à la suite pour la féliciter, de vieux démons firent surface. Mariage. Il en avait refusé un, il y a un an. Il pensait avoir bien fait, il avait ses raisons. Mais parfois, le doute s’immisçait et des souvenirs revenaient le hanter. Le genre de souvenirs qui ne faisaient jamais grand bien lorsque le moral n’était déjà pas des meilleurs. Il chassa ces éternelles questions, ce n’était pas le moment. Cette nuit, dans sa chambre, lorsqu’il ne pourrait pas dormir, il serait toujours temps de songer au passé.
Il ne savait toujours pas comment tourner son compliment lorsque Mélina s’adressa à lui. Il sourit, reconnaissant ; il lui serait bien plus simple d’enchaîner sur les propos de la jeune femme. Quelle terrible manie que de vouloir à tout prix trouver le mot juste !


Pour sûr, je ne manquerai pas de participer à la préparation d’un tel évènement !

Se tournant vers sa suzeraine, il poursuivit.

Agnès, vous ne savez pas combien vous me faites plaisir en m’annonçant cette grande nouvelle. Toutes mes félicitations ! Et n’ayez aucune inquiétude, je suis certain que vous aurez le plus beau des mariages.


Disant ces mots, une pensée traversa la tête de Puy. Il lui fallait sortir de la mauvaise période qu'il traversait, et cette heureuse annonce venait à point nommé, apparaissant comme le moment de reprendre pied. Certainement la vie ne serait pas tout à fait comme avant, mais elle continuait. Malgré tout.
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Gnia
Les réactions ne se firent pas attendre. De toutes façons, l'annonce n'était véritablement une surprise pour personne. Agnès se sentit délivrée d'un poids lorsque Melina prit la parole. Elle avait eu une bonne intuition en proposant à la calaisienne de la rejoindre à Verneuil et d'entrer à son service comme dame de compagnie.
Puis, la jeune Isabeau sortit de la réserve qui la définissait bien trop souvent. Emue au possible, elle se précipita vers elle, serrant ses mains entre les siennes et offrant son aide.
Restait le bien taciturne Puylaurens... La vicomtesse, malgré le sourire qui éclairait son visage, l'observait à la dérobée quand enfin, il prit la parole.
Au moins l'annonce de son mariage semblait l'avoir sorti un instant de sa mélancolie et Agnès décida que ce premier pas était de bon augure.


Voilà, ses proches étaient prévenus, il restait une montagne de choses à faire, à prévoir, de gens à prévenir. Oubliant un instant les conversations autour d'elle, Agnès songea que cette frénésie saurait étouffer cet étrange sentiment qui avait pris corps en elle durant la nuit.
Il était étrange de se dire qu'elle tournait une nouvelle page, laissant derrière elle une part d'insouciance et de liberté. Etrange mais pas effrayant. Juste le sentiment que chaque chose avait son prix dans ce bas monde.
Soudain, elle fut envahie d'une grande lassitude. La valse des coursiers allait débuter. Le domaine de Bapaume allait accueillir la noce et tout devrait se préparer à distance. Dans la journée, les premières missives prendraient la route de l'Artois.

Mes amis, je vais prendre congé. J'ai grand besoin de repos après toute cette agitation et de calme pour songer à la suite des événements.
Mes Dames, Messire, vous avez toute latitude pour me présenter vos idées de parfaite journée d'épousailles.


Un rire léger accompagna ses derniers mots. Puis après un bref salut, elle se dirigea vers la porte. Quelque chose au fond d'elle lui disait que Puylaurens ne viendrait pas, ou alors de mauvaise grâce, discuter avec elle. Soit, l'homme vivait un événement douloureux et l'essentiel avait été dit. La porte de son amie et suzeraine lui était ouverte.

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Melina
Mélina fit une courte révérence envers sa suzeraine, qui, oui devait apprendre à se reposer. Elle était remplis de joie à cette idée, et au fond d'elle, la nostalgie de cette vie qu'elle ne connaitrait plus la pesais déjà. Secouant la tête elle se retourna vers les autres présent.

- Nous devrons nous rencontrer à nouveaux, disons ce soir? Pour moi, c'est plus facile d'agir à ma guise lorsque les enfants sont coucher pour la nuit, sinon le pauvre Georges ne verra pas une autre année. Il faut lui laisser le temps de s'habituer à mes trois anges agitées!

Mélina sourit et fait une révérence.


- Si vous avez des idées, vous pouvez toujours me ce contacter, je suis dans mes appartements de l'aile Ouest. Il est rare ces temps ci que je quitte la maison, ou je suis avec dame Gnia.
Melina
Plusieurs jours plus tard, par un matin très tôt, c'est une Mélina très épuisé qui se rends aux cuisines. Le couloirs silencieux, elle marche à pas feutré pour ne pas réveiller personne. Elle ne doute pas un instant que les servantes sont déjà là et imagine que Georges pourra l'aider. Elle se dirige, un châle sur le dos, frissonnant à son tour, la fatigue prenant sur elle, ces nuits blanches à veiller sur sa fille. Elle n'avait pas voulu inquiétez sa maîtresse et ne lui avait point révélé que la petite avait continuer sa fièvre et avait poursuivis sa routine du mieux qu'elle avait pu. La préparation aux mariage était la priorité. Mais Habibah n,allait pas mieux, et c'est en ce moment que sa soigneuse lui manquait, mais même si elle aurait été à Calais, elle n'aurait pu la voir pour être réconforter. Bien que Ptah avait réussis à les sauvé toutes deux d'une mort certaine à la naissance de la petite, cet accouchement qui avait été difficile et qui avait rendu la petite plus fragile que son frère et sa sœur. Mélina n'avais apprise assurément qu'elle était enceinte qu'après la mort de son époux. Ce fut difficile pour elle mais elle avait toujours su se montrer forte aux yeux de tous et de sa famille. Comment ne pas l'être pour des êtres si innocents... D'une voix douce et calme Mélina chercha du regard puis appela celui qu'elle cherchait, celui qui pourrait l'aider.

- Georges? Georges?

Puis une fois près d'elle elle explica sa présence.

- Je sais qu'il est tôt, mais je désirais connaitre la personne que vous aviez trouver pour m'aider avec les enfants. J'aurai besoin de son aide aujourd'hui pour Redsen et pour Heka.

Mélina regarde intensément Georges et espère sincèrement qu'il pourra l'aider.
Titiza

Depuis l'annonce du prochain mariage, Isabeau avait passé le plus clair de son temps dans son atelier, comme elle le nommait.
A l'instant même où Agnès avait fait sa déclaration, elle avait imaginé le croisement.

L'appentis et la serre étaient à présent aménagés de façon pratique et les malles avaient été vidées de leurs outils et ustensiles utiles à la botanique.

La maisonnette regorgeait des livres compulsés à la lueur de la bougie. Les croquis couvrait le petit bureau. Elle avait étudié tous les jours du levé au coucher du soleil, améliorant les outils, la terre et la méthode.
Les pots de terres regorgeait de pousses improbables, résultat de diverses boutures.

Mais ce matin le miracle était arrivé. Elle avait tellement travaillé sur ce projet que le bourgeon naissant était un émerveillement. Isabeau l'imaginait, lorsque gonflé par l'attention il ouvrirait ses pétales et libérerait son parfum.

C'était maintenant le moment de faire part de son projet à Mélina, elle voulait que la surprise soit totale pour les deux mariés. Elle tria les divers croquis et c'est avec une liasse de parchemin remplis de dessins qu'elle se dirigea vers l'Hostel.

Mélina avait fatiguée et préoccupée lorsqu'Isabeau la trouva. Isabeau déposa son tas de parchemin sur la première desserte. Interceptant une servante, elle commanda qu'il leurs soit apporté le petit déjeuner dans le petit salon, prés de l'âtre.


Dame Mélina, j'espère que ma chère soeur n'est pas responsable de votre teint. Vous m'avez l'air bien fatiguée.
S'asseyant confortablement près du feu. Je suis consciente que le mariage doit beaucoup vous occupez et que je n'ai pas été vraiment disponible ces derniers temps. Mais désormais je suis à votre entière disposition. J'ai de merveilleuses idées pour le grand jour et je serai ravie de vous en dire plus. Les assiettes avaient été servie sur les petits guéridons. Mais, pour le moment, vous devriez manger et prendre du temps pour vous. Je pense qu'Agnès, et nous, avons besoin de vous en bonne santé. Et puis si je peux vous venir en aide, surtout n'hésitez pas
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