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[RP] Itinéraire d'un enfant d'Autun, les mémoires d'un curé

--Alexandre..
Uzès, le treizième jour du mois de mars de l'an de grâce mil quatre cent soixante et un



"Avez-vous visité notre village ?" lui avait demandé avec un sourire empli d'une douce candeur, la bourgmestre d'Uzès.

Alexandre. arrivé deux jours plutôt dans cette paroisse n'en avait hélas pas eu l'occasion se retrouvant de surcroît embauché dans la milice du village pour une modeste solde qui lui permettait de manger (enfin) à sa faim.

Après une visite habituelle du quartier des tavernes, du marché et du petit port il se rendit à la cathédrale où de nombreux travaux de rénovation étaient entrepris et où grouillaient une fourmilière d'ouvriers et de Maitres artisans.

Il traversa la foule en évitant de prendre une planche de bois en pleine tête ou de se faire écraser le pied par une lourde pierre.

Il put pénétrer non sans mal à l'intérieur de l'édifice meurtri par les guerres et la folie destructrice des hommes et il s'agenouilla devant le choeur où il se signa avant de réciter le crédo avec ferveur malgré le fracas des outils sur les matériaux.

Il repéra comme à son habitude la petite porte discrète de la sacristie et il s'y engouffra en refermant la porte derrière lui, tamisant ainsi le bruit des travaux.

Il chercha les ouvrages reliés dont souvent seules les sacristies étaient détentrices de ces rares trésors avec les monastère d'où les livres manuscrits provenaient.

Il feuilleta les mémoires d'un ancien curé d'Uzès dont l'écriture était appliquée et qui relatait l'histoire de la paroisse :

Citation:
[...]Ucetia, ville d'eau.
C'est au bord de l'Alzon, autour de la source d'Eure, que l'on trouve les premières traces d'ouvrage humain à Uzès. Au début de notre ère, les Romains y captent une eau abondante. Elle est acheminée jusqu'à Nîmes par un aqueduc de 100 lieues, dont le Pont du Gard est la partie la plus remarquable.

Uzès, cité des évêques
L'évêché d'Uzès est créé au Ve siècle après J.-C. sur le modèle de l'organisation romaine. Les évêques d'Uzès battaient monnaie et rendaient la justice : prérogatives qui témoignaient de leur grande puissance. Le diocèse d'Uzès comptait de nombreuses paroisses, figurant ainsi parmi l'un des plus vastes du Languedoc.
L'existence des seigneurs d'Uzès est attestée dans une charte de 1088.

En 1229, le Languedoc, dont Uzès fait partie, est rattaché à la couronne de France et les seigneurs d'Uzès s'illustrent dans différentes guerres. Leur fidélité à la couronne leur vaut la promesse de devenir vicomtes...

La cathédrale Saint-Théodorit fut construite à partir de 1090 sur l'emplacement d'un temple romain et elle fut cruellement démolie partiellement pendant la croisade des Albigeois en 1177. Saint-Théodorit est le patron de la Cathédrale, prêtre d'Antioche, martyrisé au IVe siècle. Ses reliques ont été rapportées par le seigneur d'Uzès, au retour des Croisades.[...]


Alexandre. était toujours épaté et assez surpris de ces passages historiques provenant sans doute de la mémoire des plus anciens des villages qui transmettaient leurs souvenirs de génération en génération.

Il reposa les fameuses mémoires et il ouvrit un petit ouvrage relié en cuir de bonne qualité et qui portait le blason d'Uzès, de la couronne de France et curieusement celui de la Bourgogne. Ce dernier laissa Alexandre. encore plus surpris et il ne tarda pas à feuilleter le précieux grimoire.

"Bon Dieu !" s'exclama-t-il alors en mêlant surprise et sourire d'amusement.

Il y avait là un passage fantastique sur un être qui appartenait au passé mais dont la mémoire restait toujours aussi vive. Il avait rencontré d'ailleurs dans une tavedrne d'Uzès, un Maitre cuisinier qui appartenait aussi à ce passé, tout comme Alexandre. désormais...

Il sortit de sa pensée et se mit à lire un passage jubilatoire du livre :

Citation:
[...]Le jeune Pignon fut élevé à la Cour, en qualité de Page du Duc et il fut fait prisonnier à Pavie avec lui.
Ayant gagné les bonnes grâces du Duc de Bourgogne, second fils caché de Levan I ,ce jeune Prince le nomma Lieutenant de sa Compagnie, et se l'attacha particulièrement. Comme ils étaient l'un et l'autre d'un caractère extrêmement vif, hardi et entreprenant , ils se livrèrent à toute impétuosité de leur âge , et firent différentes folies , dans lesquelles ils couraient ordinairement risque de la vie. Ils passaient à cheval à travers des bûchers ardents et ils se promenaient sur les toits des maisons, et sautaient quelquefois d'un côté de la rue à l'autre. Ils cherchaient querelle aux personnes en
armes pendant la nuit, et ils se battaient même quelquefois entre eux,quand ils ne trouvaient point avec qui se battre.

Ils portèrent un jour un pendu dans le lit de la Vicomtesse d'Uzès. Une autre fois, on dit que Pignon, en présence de la Cour du Château de Dijon, sauta à cheval d'un rocher à un autre, qui en était distant de 33 pieds Tels étaient les amusements du Prince et de Pignon , et en général des jeunes gens de qualité qui étaient attachés au Duc de Bourgogne et aussi les appellait-on communément "la Bande enragée suivant les Enfants de France".

La guerre mit fin à ces folies et Messire Pignon leva une Compagnie qu'il nomma d'une manière espiègle "la Ruse".[...]


Qui donc ici avait pu relater la jeunesse d'un homme qui était mort comme il avait vécu ?

Il reposa l'ouvrage avec les autres livres et il quitta les lieux avec de vieux souvenirs du passé dans sa tête, réveillés par les lignes qu'il venait de lire.

Il se signa en passant devant l'autel et il fila en direction de la mairie à la recherche d'un emploi. Ce n'était pas les souvenirs qui lui rempliraient l'estomac encore une fois...


















--L_aveugle


Narbonne, le vingt-troisième jour du mois de mars de l'an de grâce mil quatre cent soixante et un

Citation:
Que faire quand on a faim et que les douze écus qu'il vous reste s'envolent dans les mains de quatre brigands ? (oui çà fait huit mains pour une bourse à moins qu'il y avait parmi eux Montmayeur ce qui revient à sept mains)

L'estomac étant tiraillé de bas en haut et de long en large et allez encore savoir dans quel autre sens, tant il endolorit tout le ventre, il n'y a plus qu'à espérer un don du Ciel, celui-là même qu'on prie tous les dimanches (et d'autres jours pour les plus vertueux et fidèles) et auquel on demande de l'aide au coeur d'une immense détresse humaine.

L'équation était donc devenue simple : une bourse de 12 pièces partagées par des brigands de haut-vol (quel immense profit !), un estomac aussi vide que la bourse et par miracle deux épis de maïs tombés du fameux Ciel tant imploré depuis des mois !

Alexandre. s'en fut donc dans la belle cathédrale de Narbonne qui lui ouvrait ses deux grandes portes vers sa nef majestueuse qui elle aussi semblait vouloir rejoindre le Ciel. Il s'y engouffra d'un pas lourd de fatigue et s'en alla s'agenouiller devant le choeur afin de remercier le Très-Haut de ne pas l'avoir abandonné dans la tourmente de la nuit passée.

Il prit ses deux épis de maïs et les présenta devant lui au milieu de sa prière de reconnaissance à un Dieu miséricordieux quoiqu'en disaient les plus sceptiques et les plus bornés ("Allo quoi, non mais allo ! Eusaias et Sancte êtes des souverains mais sans Dieu ?")

Il se releva et il vint s'assoir sur un banc pour manger tranquillement le dessert favori des poules. (Je suis quand même bien obligé de dire merci...)

Après ce festin qui aurait rendu folle de jalousie une poule de Barbarie, il quitta l'édifice impressionnant et il s'installa en tailleur sur le parvis de la cathédrale, le corps baigné par les rayons du soleil réconfortant et le chapeau posé au sol à l'envers afin de mendier quelques deniers pour l'acquisition d'un pain ou d'un ép... ah non ! au secours ! plus de maïs !

Il appuya son dos sur la pierre déjà chaude du mur et il ferma les yeux pris soudain d'une fatigue indescriptible...
--Alexandre..
Périgueux le vingt et unième jour du mois d'avril de l'an de grâce mil quatre cent soixante et un

--Alexandre..


Dans les environs de Limoges, le trentième jour du mois d'avril de l'an de grâce mil quatre cent soixante et un.


Alexandre. poursuivait seul son chemin dans le Limousin et quand la solitude le gagnait, il prenait sa plume et un morceau de parchemin et il écrivait.

Voilà bien longtemps qu'il n'y avait plus eu de poèmes dans ses mémoires...


Citation:
Emmène moi sur ton navire
Conduis moi jusqu'au plaisir.
Emmène moi sur ton nuage
Je suis paré pour le décollage.

Emmène moi sur ton étoile
Pour que j'ôte ton voile.
Emmène moi sur ton soleil
Et montre moi tes merveilles.

Emmène moi dans ton pays
Il doit ressembler au paradis.
Emmène moi dans ton univers
Je serai le plus heureux de la terre.

Emmène moi jusque dans tes bras
Laisse moi me glisser dans tes draps.
Emmène moi dans ton lit
C'est avec toi que je jouis...
--Alexandre..


Au gré de ses voyages interminables, Alexandre. se retrouvait souvent à la barre des tribunaux qui rendaient la justice en ayant ôté à sa muse le bandeau sur ses yeux, son glaive et sa balance.

La Justice était devenue inconsistante et surtout vengeresse au service des riches, des Nobles et du Gros Roi Eusaias Félon. (GREF---->greffe---->tribunal...*hum pardon...
* ).

Bref (et pas greffe cette fois !), Alexandre. avait répondu à l'appel d'une mise en cause dans une histoire de laisser-passer à la sauce douanier qui-lit-dans les pensées.

La boule de cristal de ces gens là était tellement efficace qu'on se demandait même si l'on était pas surveillé en tout temps et en tout lieu jusque derrière la porte des latrines.

Il était d'ailleurs conseillé de penser très fort au douanier quand on se trouvait aux latrines en pleine constipation. Avicenne n'avait pas trouvé plus efficace remède à son époque !

Hormis ces considérations, son âme charitable lui intimait de répondre à la demande de la jeune voyageuse...

Citation:
Tournai, le sixième jour du mois de juin de l'an de grâce mil quatre cent soixante et un

La défense a appelé Alexandre. à la barre
Voici son témoignage :

Votre honneur,

Dames et Messires de la Cour,

Je m'appelle Alexandre., autunois, et je suis de passage dans votre belle ville de Tournai.

Damoiselle Fleur dans un élan passionné et forcé par le présent procès m'a demandé de venir témoigner en sa faveur.

Etant homme d'église, je n'ai pu refuser cette poignante requête désespérée venant d'une de mes Soeurs.

J'ai bien compris le sens du propos des accusations de la Cour et ce que je puis dire pour la défense de Damoiselle Fleur, c'est que personne n'a constaté mon entrée à Tournai il y a 5 jours je crois et qu'il est donc impossible aux voyageurs de connaitre la loi en vigueur en Flandres. J'aurai aimé savoir aussi qu'il y avait des risques à franchir la frontière entre l'Artois et les Flandres.

Il y a là je crois, une sorte de malentendu causé par les tracasseries administratives de notre époque et dont la gestion reste lourde et non sans faille.

Je précise à la Cour que Damoiselle Fleur a su faire preuve de générosité à mon égard en m'offrant une saucisse bien appétissante qui cuisait allègrement sur la braise de son feu de camp et ceci alors que mon estomac criait famine. Il m'est toujours agréable en ces temps troublés de rencontrer des âmes charitables sur les chemins.

Votre honneur ! Damoiselles et Damoiseaux, Dames et Messires, Frères et Soeurs !

Regardez bien le visage angélique de cette femme ! Regardez comme ses traits sont purs et comme ses yeux pétillants reflètent une joie de vivre qui nous manque à tous j'en suis sûr !

N'est-ce pas dans ces yeux candides que l'on peut entrevoir un monde parfait et fraternel !

Que le Très-Haut me soit ici témoin de mon engagement à me porter garant de l'innocence de cette jeune femme !

Qu'Aristote et tous les Saints puissent bénir cette Cour où la Justice est synonyme d'Humanité et de Tolérance !

Merci tous de m'avoir entendu et de m'avoir laissé libre de m'exprimer.

Je vous salue tous bien respectueusement.

Que le Très-Haut vous garde !
--Alexandre..


Alexandre. était de retour dans l'infâme et corrompu Duché de Normandie et plus que jamais il devait se montrer vigilant devant les réactions stupides des membres décérébrés des autorités locales...

Citation:
Dieppe, le dix-neuvième jour du mois de juin de l'an de grâce mil quatre cent soixante et un

Alexandre. se pressa à travers la bruine froide et rejoignit le parvis de l'église de Dieppe qui lui offrirait un havre de paix comme le port l' offrait aux pêcheurs.

Il appuya sur le loquet de la lourde porte en bois et ouvrit le bâtant avant de s'engouffrer dans l'édifice.

Il se signa respectueusement et il avança dans la travée centrale de la nef lui rappelant toutes les processions qu'il faisait lors des messes dominicales à Autun.

Il se retrouva devant le choeur de l'église et il s'agenouilla sur les dalles humides du sol en joignant ses mains devant lui.

Il commença à prier le Très-Haut et Aristote en récitant le crédo puis en Leur demandant de protéger ses Filleules, son Filleul et ses amis.

Il entra dans une profonde méditation dans un silence infini et fort appréciable, bien loin des turpitudes de la vie et en particulier des contraintes administratives et lourdingues des demandeurs de laisser-passer, aussi inutile et invraisemblable qu'anachronique.

Il remercia Dieu d'avoir repris l'âme noire d'Eusaias et de l'avoir fait disparaitre de la surface de la terre comme on éradiquait la peste des villes et des campagnes.

Nul doute que le prochain roi élu par les Grands Nobles riches (et donc à grande brouetté d'écus !) et non par voie divine et héréditaire, serait du même acabit.

De toute façon, pour la majorité des sujets, quelque soit le roi ou la reine en place, le principal était de pouvoir manger à sa faim.

Ce qui le réjouissait pour l'instant, était de penser à la construction du tombeau du gros roi félon, étouffé par une saucisse de Toulouse, et à la visite qu'il y ferait bientôt pour lui rendre un hommage particulier dont il avait le secret.

Il se signa en regardant la croix aristotélicienne et il se leva pour rejoindre la sortie.

Il était temps à présent de rendre visite aux dieppois...
--Alexandre..


Bertincourt, le vingt-neuvième jour du mois de juin de l'an de grâce mil quatre cent soixante et un.

Le roi était enfin mort.

Une nouvelle élection était en cours et on assisterait encore au sacre d'un(e) autre idiot(e) congénital(e) ayant pour seule compétence le possession d'un coffre rempli d'écus d'origine douteuse.

Après toutes ces considérations devenues désormais habituelles, il était temps d'écrire quelques lignes concernant la sorcellerie normande :

Citation:
voyage, voyage....

J'ai quitté ma maison pour fuir les sauvages
N'emportant avec moi ni vivre, ni bagage...
J'ai survécu sur les chemins entre les villages
Traversant les ruisseaux et de sombres marécages.

Toujours j'ai prié Dieu qu'il me sauve du carnage
Et Il m'a donné l'espérance, la foi et le courage.
Il m'offre sa miséricorde et je ne crains plus mon entourage,
Ceux qui par ignominie voudraient m'avoir en poutrage.

Mes pas m'ont conduit en Artois et ses beaux paysages,
J'ai fait mon campement sur le sable de ses plages
Et toutes les nuits près du feu j'observe le rivage
Mes pensées se perdent dans la mer et le ciel sans nuage.

Ma vie s'écoule au rythme des marées qui balayent les coquillages
Seul sur le sable je me sens libre comme le vent qui m'encourage.
Pourtant résonne encore l'écho de la diffamation et de l'outrage
Car pour les gens le vagabond n'est fait que pour vivre en cage.

Le ciel gronde alors et l'horizon se noircit : voilà l'orage !
Il me faut me protéger des intempéries, des procès et du lynchage.
La bure et la croix sont l'origine des tourments qui me ravagent
Mais le Très-Haut me protège des attaques et du vil persiflage.

Prions Aristote et tous les Saints qui traversent tous les âges
Pour que la sorcellerie des tribunaux et des douanes ne soit plus d'usage
Comme deviner les noms, sans doute marqués sur le front des gens de passage
Et condamner ainsi à cent lieues des personnes issues de leurs fichages !

Je remercie pourtant toutes ces sorcières et ces mages
Car grâce à eux je compose tous ces vers en "age"
Et si mon pamphlet vous fait devenir vert de rage
C'est que mon modeste écrit aura touché votre égo en surdosage.

Alexandre.
--Alexandre..


Bertincourt, le trentième jour du mois de juillet de l'an de grâce mil quatre cent soixante et un.

Après une victoire avec l'oeuvre précédente au grand concours de poème de la halle de Bertincourt organisé en juillet, Alexandre. reprit sa plume quelques jours plus tard avec l'humeur plutôt nostalgique.

Cet état était sans doute causé par la douceur des nuits sur la plage au son du ressac de l'océan sur le sable, par l'élection d'un nouveau roi dont quelques vieux souvenirs d'une rencontre de jadis le faisait sourire et de toutes celles, chères à son coeur, qui lui manquaient tant...

Citation:
Ephémère

Ephémère, comme le baiser qui s'envole en l'air pour moi,
Ephémère, comme les sourires candides des premiers émois.
Ephémère, comme votre doux prénom écrit sur le sable fin,
Ephémère, comme la vie que l'on perd au détour d'un chemin.

Ephémère, instant court et intense à croiser votre regard,
Ephémère, ange virevoltant des mes rêves dans la nuit noire.
Ephémère, plaisir passager de nuits passées sur le rivage
Ephémère, divine douceur aérienne qui file comme un nuage...

Alexandre.
--Alexandre..


En passant par la Lorraine, le dix-neuvième jour du mois d'août de l'an de grâce mil quatre cent soixante et un...

Entre maux et mots...

Citation:
Bon d'accord, quand on crève de faim sur les chemins et que soudain vous vient aux narines le fumet délicieux d'une préparation locale qui vous colle trois litres de salive au coin des lèvres, il passe par l'esprit (surtout celui d'un tordu !) toutes sortes de pensées plus ou moins fines.

A défaut de pouvoir se nourrir, juste humer la gastronomie régionale dont les odeurs flottent sans vergogne au nez des affamés comme un noble qui étale ses richesses (souvent volées) aux yeux des crève-la-faims, il faut donc nourrir son esprit afin que l'estomac oublie un instant ses tracas.

Qui ne connaissait pas la fameuse quiche lorraine ? La réputation de ce plat avait déjà fait le tour du royaume et peut-être même encore plus loin.

L'esprit d'Alexandre. fut alors pris d'assaut par les verbes et par les mots (son estomac par les maux) et il se mit à crier à qui voulait (pouvait) l'entendre un débit de bouts rimés si bien qu'on eut dit que l'homme était complètement demeuré !

Tantôt il narrait, tantôt il chantait...

Citation:
"En passant par la Lorraine,
Avec ou sans ses sabots,
On peut remplir sa bedaine
Que l’on soit petit ou gros.

On a le choix de la taille,
Des minis jusqu'aux très grosses ;
C’est la quiche qui travaille :
Le dimanche ou pour les noces,

Pour les plus ou moins nombreux,
Elle adapte son rayon,
Son fromage et ses lardons,

Le lait, la crème et les œufs,
Toujours bien proportionnée,
Vous pouvez vous régaler !"


Il reprenait de plus belle en marchant sur le chemin dont chacun de ses pas levaient la poussière.

Citation:
"Belle, belle quiche lorraine,
Viens donc vite dans mes bras
Que tu sois gueuse ou reine
Je ferai de ton lardon un roi !

Belle, belle quiche lorraine,
Rousse, blonde ou bien brune
Rejoins moi près de la fontaine
Si tu es sage, tu verras mes prunes !

Belle, belle quiche lorraine,
Allons ramasser les mirabelles !
Petite ingénue profite de l'aubaine
L'air est doux et la campagne si belle !"


Il délirait à voix haute et forte, mais la composition des vers lui faisait oublier un moment la faim qui tenaillait son corps.

La question demeurait :

Demander la main d'une quiche ou demander une quiche dans sa main...
Citation:
















Citation:















Entre homme et femme...

Citation:
Epouse aimante ou fiancée amoureuse
Romantique, jalouse et parfois fougueuse
Vivant la passion pour l'homme de sa vie
Offrant son coeur à celui qui lui a dit oui.

Les jours passent et la passion s'estompe soudain ;
Pourquoi son homme lui lâche tout à coup la main ?
Tant d'affection, de pensées et de câlins pour lui
Et un beau matin celui qu'elle aime est parti...

L'amour vécu et si fort n'était-il pas partagé ?
Elle avait pourtant décidé de tout lui donner !
Désillusion cruelle qui vient pourfendre les sentiments
Perfide ingratitude de l'homme qui était son amant.

L'aurait-elle lassé à force de le couvrir de baisers ?
Des questions elle s'en pose en toute légitimité.
Offrir son coeur ne serait-il plus le gage du grand amour ?
Elle pleure, désespère puis soudain maudit ce vautour !

Alexandre.














Alexandre.


Campagne de Franche Comté le vingt-cinquième jour du mois d'août de l'an de grâce mil quatre cent soixante et un.

Citation:
Bonjour Frère Tristan,

Je vous annonce mon départ de Fatum et un retour à Autun car me voici lié à présent à un nouvel employeur.

En intégrant Fatum et ses compagnons j'ai essayé de faire connaitre la parole du Très-Haut et d'Aristote à ceux qui en sont, aux yeux de beaucoup, très éloignés.

J'ai participé aux opérations avec eux et j'ai prié pour les assaillants et les défenseurs. Je n'ai constaté aucun mort ni aucun blessé dans tous ces assauts et les mairies attaquées avaient pris soin de vider les caisses pour éviter un pillage.

J'ai demandé au Très-Haut de pardonner à ces hommes et ces femmes hors-la-loi qui agissent non pas par action crapuleuse mais par conviction en affront à un pouvoir sans cesse corrompu et répressif. Ces groupes existent car c'est notre société, nos institutions politiques et religieuses qui ont engendré, par le mal-être croissant des population, ces hordes sauvages et désespérées.

Il y a du bon en chacun de nous, c'est ma conviction, et j'ai pu m'en rendre compte durant mon séjour parmi les compagnons de Fatum chez lesquels j'ai reçu un accueil chaleureux sans n'entendre jamais de blasphème à l'encontre de l'Eglise ou de moi-même.

J'ai fait mon devoir de missionnaire auprès de ces gens comme le Très-Haut me l'a demandé quand je me suis engagé à Son service.

Prenez soin de vous mon Frère

Que le Très-haut vous protège et qu'Il pardonne à tous les pécheurs, nobles ou gueux...

Père Alexandre.

_________________

blasone realizzato da Dama Puffetta in dono all'amico Alexandre. medalha oferecida por Dama Bandida Miranda Carvalho bannière réalisée et offerte par Dame
Claire_g
--Alexandre..


Comme une vie pouvait réserver des surprises...


Citation:
De Nous, Crezus De Montestier, Duc de Bourgogne, dict « Le Fertile bienveillant »

♠♠ MONTESTIER-MIRANDOLE SE DOTE D’UN VALET ♠♠



A tous ceux qui la présente déclaration liront ou se feront lire,
A Vous, Alexandre, dict « Le pendu »

Salutations.

Par la présente la maison du Duc de Bourgogne se dote d’un valet en la personne d'Alexandre. Il est important de convenir, avant toute élaboration à venir dudit texte qui se déroule sous vos yeux, que l’insigne honneur qui est fait votre, s’accompagne également d’un laisser passer sans condition sur Nos terres, et d’un sauf conduit en tout endroit de Bourgogne auquel votre charge pourrait vous mener - à l’exception d’un ducal refus de Notre part.

Ceci étant statué.

Vos tâches seront d’une simplicité navrante, mais nécessiterons une fidélité et un aveuglement en Notre personne à tout épreuve - ainsi qu’en l’action du Très-Haut pour tant est qu’il ne contrecarre pas Notre volonté. De fait, votre position unique en Notre maisonnée vous ouvre également & outre les lieux communs, les portes de la chambre nuptiale - hors heures d’ébats - ainsi que cells du bain ducal et ducale & ducal - si tant est que vous sachiez dans ce cas regarder ailleurs.

Lesdites tâches seront donc de veiller à servir Notre femme selon son bon plaisir - et tant que cela ne contrecarre pas Notre honneur, et à Nous rapporter avec célérité toute action entreprise par Notre-dite femme - à partir du moment où cela contrecarre Notre honneur, ou laisse planer suspicion sur une action qui pourrait contrecarrer Notre honneur.

Pour plus de simplicité, la liste des actions entreprises ne laissant planer aucune suspicion se résument à :

Faire du cheval sous escorte de Riccardo,
Jouer aux cartes en tête à tête avec d’autres femmes,
Aller faire les boutiques avec d’autres femmes et escortée de Riccardo,
Mander l’intendant sous escorte expresse de Riccardo &
Se promener en Bourgogne escortée par Riccardo, d’autres femmes avec un ratio homme:femme de moins de 0.03 - soit 3 hommes pour 100 femmes, et d’une escouade ducale



Votre présence en chacune de ces occasions est également acceptée du fait de votre statut.

En conclusion.

Une discrétion et une retenue seront les gages de votre réussite à Nos côtés, et en échange, si votre condition d’énuque vous le permet, vous aurez accès à deux mandats ducaux par mois vous ouvrant les plaisirs de la chair, ou de la vue auprès des vierges les plus en forme & rondeurs du Duché.

Que vive la Bourgogne et la maison Montestier !

Faict le vingt-septième jour d’aout de l'an de grâce MCDLXI, en le palais des Ducs de Bourgogne :
Rédigé, signé et scellé par sa Grasce Crézus de Montestier, Duc de Bourgogne.
--Alexandre..


Dijon, le vingt-huitième jour du mois de septembre de l'an de Grâce mil quatre cent soixante et un

Premiers jours d'automne sur le sol bourguignon et en campement vagabond contre les murs de Dijon.

Alexandre. attendait des jours entiers les ordres venus "d'en haut" comme il lui plaisait de répéter.

Comme souvent il passait son temps à prier, à chercher des réponses aux questions temporelles et matérielles qu'il se posait, à chercher à manger un peu pour survivre, à casser des cailloux à la mine pour remplir les poches ducales et enfin à prendre sa plume pour écrire quelques bouts rimés.

Ses nuits étaient plus belles que ses jours et ils profitaient pleinement de ses rêves qui restaient la seule chose gratuite en ce bas-monde...

Citation:
Pour vous...

Chaleur d'été qui s'évade doucement
Douceur d'automne qui arrive dans le vent
Couleur des arbres qui réchauffe le décor
Labeur des vignes qui draine les efforts.

Vous évaderez vous au dernier jour de l'été ?
L'automne effacera-t-il toutes nos soirées ?
Vos joues seront-elles toujours aussi roses et jolies ?
Boirons nous encore du vin jusqu'au bout de la nuit ?

Heureusement les rêves traversent les saisons !
Je vous vois en songe loin de mes démons.
Vous apaisez mes nuits qui restent étoilées
Vous êtes encore là, même si ce n'est plus l'été...

Alexandre.
Alexandre.


La demande d'Alexandre. au pseudo Evêque d'Autun Theodomir concernant l'appel d'offre pour un poste de curé In Gratibus fut l'élément déclencheur du courroux du sbire en soutane de feu Eusaias.

Le grand patron de l'EAF en Bourgogne voyait en effet d'un très mauvais oeil la résistance des clercs Romains. Il pensait bien les avoir tous éradiqués et il perdait soudain de sa superbe du haut de son trône de pacotille.

Quand Alexandre. afficha les missives destinées à Theodomir sur le panneau d'annonce de l'EAF, à la vue de tous, celui-ci s'emporta au point d'aller se damner auprès du démon Acherpé. Il lui aurait été facile pourtant d'arracher les lettres qui le mettaient mal à l'aise au lieu de pervertir son âme déjà bien noire.

Le Père Alexandre. continuerait son combat contre tous ceux qui disaient servir Dieu et une Eglise pour parvenir à conserver une renommée et des fonctions In Gratibus sur fond d'orgueil, de vanité et de suffisance.

Les messes "sauvages" - selon l'expression de Theodomir, lui-même - se poursuivraient Res Parendo dans la grande cathédrale d'Autun.

Les lettres d'Alexandre. étaient, elles, conservées soigneusement dans ses mémoires... Il se refusa d'y joindre celles de Theodomir pour préserver les bonnes moeurs, la bonne morale et la bienséance...



Citation:


Le Père Alexandre. prit sa plume pour écrire à Monseigneur Theodomir et afficher sa lettre sur le joli tableau de l'EAF.


Citation:
Autun, le quatrième jour du mois d'octobre de l'an de grâce mil quatre cent soixante et un.

Monseigneur,

Je me présente humblement comme étant Alexandre., autunois et ancien curé de la paroisse d'Autun.

La maladie ayant failli m'emporter en janvier ainsi que les troubles politiques et religieux qui ont suivi m'ont obligé à quitter mes fonctions de curé d'Autun.

J'ai vécu sur les routes pendant ces derniers mois en pèlerinage et en missionnaire de la bonne parole d'Aristote et du Très-Haut dans tous les villages que j'ai traversé.

J'ai pu lire que vous avez le projet de réorganiser le diocèse et je vous écris donc afin de vous demander de votre haute bienveillance de reprendre mon poste de curé d'Autun dont vous avez assuré l'intérim et la charge pendant la vacance du poste. Je vous remercie d'ailleurs d'avoir fait vivre cette paroisse qui sait vivre dans la foi.

Je suis donc prêt à reprendre le poste qui fut le mien et où j'ai passé de bons moments notamment lors des messes dominicales où la parole de Dieu et les sermons fidélisaient les paroissiens pendant un an et demi.

Je sais que vous avez de lourdes charges en étant Evêque d'Autun et ma nomination vous libèrerait ainsi de ce poste et vous donnerait plus de temps pour vos hautes fonctions.

Sachez que le Frère Ambroise m'aidera avec toute sa foi et sa ferveur dans la mission que vous nous confierez, comme il l'a toujours fait lors des messes passées.

Les gens ont besoin d'entendre la parole divine tous les dimanches et c'est à ce titre que je postule à ce poste.

Que le Très-Haut vous garde Monseigneur !

Père Alexandre.






La réponse tardive de l'Evêque de l'EAF fut comme Alexandre. le pensait : tardive et négative...

Alexandre. lui fit aussitôt sa réponse et un joli pigeon s'envola...

Il fit afficher la réponse par un ami dijonnais sur le superbe tableau de l'EAF.

Citation:
Autun, le huitième jour du mois d'octobre de l'an de grâce mil quatre cent soixante et un

Mgr. TdH.

Je vous remercie pour votre réponse, c'est déjà en soi une bonne chose et une avancée certaine.

Que vous le vouliez ou non, je suis bel et bien curé et mon domicile se trouve au presbytère d'Autun et mon lieu de culte dans la grande cathédrale aristotélicienne Saint Lazare.

Les messes que je dis en ce lieu de culte et de part mes fonctions n'ont rien de sauvages, comme vous dites, et je ne crois pas avoir besoin de votre autorisation pour délivrer la parole du Très-Haut aux villageois, alors que vous même êtes absent, et que j'ai été nommé en toute légitimité dans ces fonctions.

Vous me proposez de plus un poste de curé - je vous en remercie - loin de chez moi, sans doute pour m'éloigner et me débarrasser de ma présence sans doute gênante pour vous. et je n'ai aucune intention de me rendre à Moulins qui ne se trouve de plus pas en Bourgogne.

J'ai postulé pour une fonction In Gratibus à Autun conformément à votre appel d'offre et je ne comprends pas votre réaction qui ne concerne pas la Foi mais seulement votre ambition personnelle, bien loin de la mission qui consiste à servir le Très-Haut.

Puisque vous ne voulez pas quitter ce poste In Gratibus, je poursuivrai ma mission aristotélicienne Res Parendo en la cathédrale de mon village natal.

Je sais déjà que Frère Ambroise me soutiendra dans cette direction et nul ne peut, même vous, se mettre en travers de la Foi et de ses fidèles serviteurs.

Je vous invite d'ailleurs dimanche prochain, à participer à la messe que je dirai Res Parendo en notre belle et grande cathédrale pour tous nos paroissiens et Frères et Soeurs de passage.

Votre devise est : "Diviser pour mieux régner", la mienne se résume à : "Servir mon Dieu et mon prochain".

Que le Très-Haut vous accorde sa Miséricorde.

Père Alexandre.
Curé d'Autun





L'Evêque préférait ne point afficher ses missives en public de peur que sa véritable nature soit connue de tous.

Le Père Alexandre. répondit à la question saugrenue de l'Evêque et étala sa réponse à la vue de tous.

Citation:
Réponse subsidiaire : c'est surtout pour Autun que je m'inquiète en vous sachant à la tête du diocèse et donc nous ne voudrions pas que la Bête Sans Nom y reste installé ! N'est-ce pas ?

Père Alexandre.
Curé d'Autun
Citation:






















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Citation:





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Alexandre.


Theodomir envoya encore un bref courrier rempli de son fiel à Alexandre. Il ne cessait de le prendre pour un c.. et et de faire son petit Eusaias de bénitier.

La réponse d'Alexandre. ne tarda pas et nul doute que l'Evêque ne s'en vanta point auprès de son entourage...


Citation:
Mgr. Tdh.

Je vous appelle Monseigneur car je suis respectueux et il semble que vous avez oublié le sens de ce mot quand vous osez me proposer un poste à Moulins alors que je réponds à votre propre appel d'offre pour Autun.

Ne venez pas me donner des leçons de diffusion de la Foi car il me semble que votre philosophie de la religion soit bien loin du Très-haut, d'Aristote et du Livre des Vertus.

J'ai bien compris que votre vanité et votre ambition dictent vos paroles et vos décisions et que vous ne voulez pas lâcher pour rien au monde les postes In Gratibus où vous vous êtes installés en pure félonie.

Puisque vous me prenez pour un imbécile du haut de votre tour d'ivoire, je poursuivrai donc ma mission en toute innocence...

La Créature sans nom est à Autun bien assise dans son fauteuil et je prie Dieu qu'il me vienne en aide pour la chasser.

Que le Très-Haut bénisse les villageois d'Autun et les préserve du Mal !

Père Alexandre.
Curé de la paroisse d'Autun
Diplomé du séminaire archidiocésain Saint Bynarr de Lyon


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Alexandre.


Loin des tourments politico-religieux qui pourrissaient la société, écrasaient les pauvres et enrichissaient les "Grands", Alexandre. étudiait les vieux livres qui trônaient dans la Sacristie de la Cathédrale. Il aimait sentir l'odeur de l'encre et du parchemin et le toucher délicat des reliures en cuir qui protégeaient les pages. Il n'y avait que des ouvrages écrits à la main par ses prédécesseurs et qui narraient la vie d'Autun depuis la nuit des temps.

Depuis qu'il avait appris à lire, il se passionnait pour les écritures du Livre des Vertus et celles des "anciens". Il avait pu ainsi, au cours de ses longs voyages, passer du temps dans les sacristies des églises à la recherche de ses frères disparus dans les registres tenus le plus souvent par les curés. Il avait pu lire de nombreuses anecdotes sur chaque village traversé à l'époque et il en avait gardé de bons souvenirs pour ses mémoires.

Il retrouva donc, dans la sacristie, un registre où un curé d'Autun avait relaté l'histoire du village. Sans doute l'avait-il appris de bouche à oreille ou l'avait-il lu sur d'anciens parchemins aujourd'hui disparus...

Citation:
[...]L’histoire d’Autun commence presque avec notre ère : la cité devient capitale des Eduens (peuple gaulois) après la victoire de Jules César à Alésia, qui marque l’avènement de la période gallo-romaine. Les élites du peuple Eduen étaient favorables à Rome, et l’empereur voulait conforter la puissance romaine en créant une grande cité en Gaulle. C’est donc vers l’an -15 que la cité est fondée par l’empereur Auguste.

Le nom antique de la ville, Augustodunum, signifie « la cité d’Auguste ». La devise de la cité, soror et aemula Romae (« soeur et émule de Rome »), fait d’ailleurs référence à la puissante ville de l’empire antique.
La ville a conservé de nombreux vestiges de cette période pourtant lointaine :
Le théâtre romain : avec ses 485 pieds de diamètre, il était le plus grand théâtre de l’époque, et pouvait accueillir jusqu’à 20.000 spectateurs.Un amphithéâtre existait également à proximité, mais a disparu.
Le temple de Janus : il date du Ier siècle. C’est une sorte de tour au plan carré, large de 52 pieds et haute de 78 pieds. Deux pans sont bien conservés et sont parvenus jusqu’à nous. Même si il n’était vraisemblablement pas dédié à Janus, ce temple est l’un des mieux conservés et reste un témoignage exceptionnel de la richesse historique du passé autunois.
La pyramide de Couhard : on ignore quelle était précisément sa destination, soit tombeau, soit monument funéraire.

A partir du Xème siècle, la ville d’Autun devient le chef-lieu d’un comté dépendant du duché de Bourgogne.[...]

[...]En 1120, commence la construction de la cathédrale St Lazare : il s’agit ici de St Lazare d’Aix-en-provence, évêque du Vème siècle, mort à Marseille. Il y eu cependant confusion pendant des siècles avec St Lazare, ami de Christos, dont le culte devait permettre de faire concurrence à celui de Ste Marie-Madeleine, vénérée à Vézelay. La construction de l’essentiel du bâtiment a été achevée en 1146. La ville d’Autun devient ainsi un lieu de pélerinage. Au début, elle fut la chapelle des ducs de Bourgogne.

La cathédrale se trouve au coeur de la ville haute. Dans ce quartier se situe également la tour des Ursulines, tour octogonale appartenant au château du duc de Bourgogne.

La ville basse comporte le secteur marchand, établi à proximité de la voie navigable que constitue l’Arroux (affluent de la Loire). On y trouve la tour Marchaux d’un hôtel particulier et des maisons à pan de bois.[...]

[...]Autun, gloire du passé, brillante Augustodunum, « Borne celtique » avec écoles célèbres dans tout l'empire latin et d'où tant de rhéteurs, grammairiens, professeurs allèrent pérorer dans la Ville Éternelle, apportant aux maîtres du Monde l'emphatique hommage des vaincus de César ; cité aujourd'hui retirée sur elle-même, à l'ombre du Morvan, silencieuse près des rumeurs de Dijon.[...]

[...]L'année 1119 fut marquée par des évènements bien glorieux pour la Bourgogne et particulièrement pour Autun. Le pape Gélase II, dans l'intention de réunir un grand nombre d'évêques pour terminer la grave question des investitures, se rendait à Vézelay où il avait donné rendez-vous au roi Louis-le-Gros. En arrivant de Lyon à Mâcon, il tomba malade d'une pleurésie. Se sentant atteint mortellement, il se fit transporter à Cluny, afin de terminer ses jours au lieu même où il avait autrefois embrassé la vie monastique. Quelques jours après son arrivée il y mourut saintement. Un grand nombre de prélats et de seigneurs s'étaient rendus dans cette ville pour les funérailles de Gélase. Les cardinaux qui s'y trouvaient presque tous pensèrent que le bien de l'Eglise exigeait que l'on procédât immédiatement à l'élection d'un nouveau pape. [...]

[...]Le séjour du pape Callixte à Autun détermina sans doute la construction de l'église Saint-Lazare, car cette année est celle que nos historiens locaux les plus anciens indiquent pour le commencement des travaux. On doit regarder Thierry de Montbelliard, comte de Bar, et Ermentrude sa femme, sœur du Souverain-Pontife, comme les principaux bienfaiteurs de cette église, car jusqu'au dernier siècle leurs tombeaux élevés se virent dans le chœur de Saint-Lazare. Il est certain que le duc de Bourgogne Hugues II, leur neveu, contribua de son côté à l'érection de ce grand édifice. Eude, son père, pour faciliter l'entreprise, avait cédé la terre dite le Champ de Saint-Mansuet[...]


Il lisait sereinement ces écritures et il pensa soudain à une question en souriant : que laisserait comme trace dans l'histoire d'Autun un évêque félon comme Théodomir mis à part désolation, amertume, tristesse et pourriture ?

Il referma l'ouvrage ancestral et le laissa posé sur son pupitre. Il était bientôt l'heure des mâtines, l'heure de prier...

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