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[RP] Itinéraire d'un enfant d'Autun, les mémoires d'un curé

Alexandre.


En ce jour du premier novembre, le Père Alexandre. avait reçu une missive déposée au presbytère. Le papier était de qualité moyenne mais l'écriture, qui semblait s'abandonner, était lisible régulière.

Son contenu en étonna le destinataire qui croyait pourtant que plus grand chose ne l'étonnerait sur cette terre.

Il fallait croire que l'on pouvait être surpris à tout âge et malgré une certaine expérience...



Quand il eut fini de lire la lettre aussi poignante qu'intrigante, il se posa moultes questions. Pourquoi était-il le destinataire de cet écrit ? Que pouvait-il faire à cette situation ? Qu'attendait-on de lui ?

Il se mit alors à prier le Très-Haut afin qu'Il puisse lui apporter des réponses...

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blasone realizzato da Dama Puffetta in dono all'amico Alexandre. medalha oferecida por Dama Bandida Miranda Carvalho bannière réalisée et offerte par Dame
Claire_g
Alexandre.


Autun, le quatorzième jour du mois de novembre de l'an de Grâce mil quatre cent soixante et un,

Le Père Alexandre. restait au chaud chez lui à méditer. Puisque les interdits pleuvaient et que les nuages noirs restaient au-dessus de son ciel, il n'avait plus qu'à se consacrer à la prière, la lecture et l'écriture...

Loin des tourments de l'Eglise, il préféra se souvenir de quelques vers écrits en Artois lors de son expédition missionnaire :

Citation:
Vous aimer ce soir sur cette plage pour apaiser mes douleurs,
Vous faites de moi un doux agneau, moi l'éternel râleur.
Nous devons profiter de nos étreintes pour éviter les regrets,
Ce rêve à deux est bien trop beau, je ne l'oublierai jamais...

Alexandre.


Parler d'amour apaisait les tensions et les âmes et il connaissait ici bien des gens qui durent en faire autant...

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blasone realizzato da Dama Puffetta in dono all'amico Alexandre. medalha oferecida por Dama Bandida Miranda Carvalho bannière réalisée et offerte par Dame
Claire_g


--Pere_alexandre.


Bourges, le vingt-et-unième jour du mois de novembre de l'an de grâce mil quatre cent soixante et un

Citation:


Nomination du Père Alexandre. à la charge de Curé de Bourges

Nous,
Monseigneur Angelo De Montemayor, en qualité d' Archevêque métropolitain de Bourges,


Annonce ce jour la nomination de Alexandre. à la charge de Curé de Bourges.

A juste fin de reconnaissance officielle de la présente, y appose mon sceau et signe de ma main.


Fait à Bourges le 21 Novembre 1461.

Monseigneur Angelo De Montemayor
Archevêque Métropolitain de Bourges.


--Pere_alexandre.


Citation:
Bourges, le vingt-deuxième jour du mois de novembre de l'an de Grâce mil quatre cent soixante et un

DROIT DE REPONSE ET RECTIFICATIF IMPORTANT

J'ai eu vent de l'annonce de Monseigneur Aegon en affichage en place publique et à mon tour de demande droit de réponse aux insinuations qui sont révélées par l'Evêque d'Autun de Rome.

Il se trouve que je n'ai jamais demandé une démission de mon poste de clerc du diocèse d'Autun et que j'ai été proprement remercié par Monseigneur Aegon sans avis préalable.

Il n'est que dans l'opinion de Monseigneur Aegon que l'expression d'avis différents lors de conversations soit traduite en insubordination.

Il est de plus diffamant à mon égard, et c'est d'autant plus regrettable et étonnant de la part d'un responsable ecclésiastique, d'informer publiquement que je fais soi-disant l'objet d'une enquête menée par l'Evêque lui-même, pour des faits inventés et montés de toutes pièces (visions de sorcellerie de douaniers maléfiques, zélés et hérétiques), basés sur des rumeurs infondées.

Je reste fidèle à mes paroissiens, à ma paroisse d'Autun, à mon Diocèse d'Autun, à mon Eglise Aristotélicienne de Rome, à Aristote, à tous les Saints et au Très-Haut !

Je continuerai à servir mon Dieu et mes semblables et cela rien ni personne ne pourra l'empêcher !

Je remercie Frère Ambroise pour son soutien ainsi que tous les paroissiens d'Autun qui m'ont accompagné sur les chemin de la Foi !

Que le Très-Haut vous garde !

Père Alexandre.
Clerc d'Autun

P.S. : Désolé, je ne possède pas de parchemin à entête colorée et dorée, clinquante et censée impressionner les lecteurs, ni de grande signature et de sceau démesurés !
--Pere_alexandre.


Citation:
Bourges, le vingt-deuxième jour du mois de novembre de l'an de Grâce mil quatre cent soixante et un

DROIT DE REPONSE ET RECTIFICATIF IMPORTANT BIS

Monseigneur,

Puisque mon humble personne et mon humble travail n'ont pu trouver grâce à vos yeux, il était donc indispensable que je trouve refuge dans un diocèse où l'on ne traite pas ses clercs comme du bétail voire des impies.

Puisque vous êtes au courant de ma nomination en cure de Bourges, tout en précisant paradoxalement, que vous n'êtes pas au courant, je vous invite vivement et cordialement à venir au confessionnal du Diocèse de Bourges afin d'expier vos mensonges éhontés à mon sujet.

Quant aux Fidèles d'Autun, il est grand temps de vous soucier d'eux maintenant !

Le Très-Haut m'en est le témoin !

Père Alexandre.
Clerc d'Autun ad vitam æternam
--Pere_alexandre.


Depuis quelques semaines, le Duché de Normandie était au centre de toutes les discutions politiques et stratégiques eu égard aux conflits qui l'agitaient.

Alexandre. se souvint alors de son passage mouvementé sur les terres normandes qui s'étaient révélées très hostiles.

Le Très-Haut finissait toujours par punir ceux qui cultivaient le Mal et qui usaient de sorcellerie pour parvenir à leurs fins...

C'est ainsi qu'une lettre ressurgit du fin fond du coffre à souvenirs d'Alexandre.

La résistance à l'oppresseur existait depuis toujours comme celle des martyrs chrétiens des temps anciens et romains qui demeurait un symbole fort...


Citation:
Faict le 25 novembre de l’an de grâce 1458.

A tous présents et advenir, salut.


Qu'il soit entendu ici même ma défense concernant les nombreux accusés du Grand Tribunal de Normandie qui expédie de manière expéditive et intolérable les affaires de trouble à l'ordre public et autres procès mineurs en soi et qui me rend peu fier d'être Normand à ce jour.

J'ajoute mon témoignage afin que que le Très-Haut et Sa Majesté Levan III soient les légitimes témoins de l'injustice qui est rendue en leurs noms par des hommes et des femmes cupides et avides de pouvoir.


Je viens en tout honneur vous signaler des faits inadmissibles commis par la Maréchaussée Normande coupable à mon sens d'abus et d'exactions. En 1457, par exemple, le prévôt de Honfleur a eu collusion avec plusieurs sergents ducaux pour faire comparaître devant son tribunal des sujets de l'évêque d'Alençon ; les sergents ne risquent rien : car ils n'encourent aucune amende si leurs assignations sont reconnues faites à tort.

Ces insuffisances des agents administratifs et judiciaires ne sont pas alors un fait particulier en Normandie. Il en est de même dans tout le royaume de France et cet état de choses lient surtout au recrutement et au mode de rétribution de ces fonctionnaires. Les prévôts prennent leur charge à ferme et, par suite, songent surtout à en tirer le maximum de profits.

Quant au sénéchal, il ne touche aucun gage, mais se paie sur ses exploits de justice.

Sénéchaux et prévôts ne sont certes pas toujours exempts de reproches : deux sénéchaux de Normandie, Dame Deedee et Messire Kalachnikov de Tourgeville , sont même des gens moins qu'honorables. La première a dû obtenir, en septembre 1457, une lettre de rémission du Roi parce qu'il a fait tuer un sergent à la porte de Rouen ; le second a eu un procès, alors qu'il était prévôt de Normandie, pour avoir, sans l'ordre du Roi, imposé à la ville des tailles dont il s'est approprié le produit.

Si l'administration est lente et routinière, elle a, du moins, le mérite d'être solidement organisée et toute dévouée au duc. Si la justice est partiale et peu honnête, elle est régulièrement rendue.

En outre, l'érection en apanage du comté de Normandie a permis, par l'institution de Dame Elisabeth Stilton, de rapprocher la justice des justiciables.

C'est ainsi que que le Roi a été saisi par la Haute Cour de Justice afin d'autoriser le duc de Normandie à tenir chaque année des Grands-Jours dans ses domaines.

Ces Grands-Jours sont des sortes d'assises solennelles et intermittentes chargées déjuger, en première instance, toutes les causes importantes, et de recevoir les appels des sentences rendues par le sénéchal ou les autres juges. Ces Grands-Jours ne décident pas en dernier ressort et les sentences qu'ils prononcent sont susceptibles d'appel devant le Parlement de Paris.

Mais les procès en Parlement sont longs et coûteux et entraînent les parties à des frais considérables. Aussi, la plupart du temps, les parties préfèrent-elles s'en tenir à la juridiction supérieure existant dans le pays.

Cette organisation administrative et judiciaire est nécessaire pour assurer la tranquillité intérieure dans le Duché de Normandie.

Il y a, en effet, en Normandie, une noblesse assez turbulente et belliqueuse, dont les principaux représentants sont le vicomte Sam de Beaulieu dont les domaines comprennent la majeure partie de la Basse-Normandie, le sire Hagar, vassal du vicomte Eudes de Cenorel dict Lebergerblanc, le Messire Azariel, Seigneur de Pierrefitte en Cinglais dont le pouvoir s'exerce sur toute la partie nord-ouest de la Haute-Normandie, Dame Garance de Tourelle ainsi que l'évêque de Lisieux et celui de Rouen.

Les levées d'impôts sont une cause incessante de conflits entre les ducs et ses grands vassaux. Certains seigneurs veulent ou bien empêcher le duc de Normandie de percevoir des impôts sur leurs sujets, ou bien garder pour eux-mêmes une partie de ces impôts, mais le Duc refuse toujours de transiger et contraint ses vassaux à se soumettre à son autorité.
Il n'est pas moins exigeant en ce qui concerne les droits féodaux. En 1456, Hubert, Vicomte de Harfleur , qui a refusé de payer au duc le droit de rachat de sa vicomté, doit acquitter, non seulement ce droit,mais aussi toutes les amendes qu'il a encourues pour désobéissance et saisine brisée.

Grâce à l'énergie zélée de l'administration ducale, la noblesse normande est complètement soumise et l'ordre et la peur règnent dans le Duché.

Je garde l'anonymat car je crains les représailles et je veux protéger ma famille.

Mon petit page est mandaté par mes soins pour faire entendre ma voix.

Vive le Roy, vive la Normandie !
--Pere_alexandre.


Le Père Alexandre. installé tranquillement à son bureau à la lumière de sa bougie, prit sa plume et un morceau de parchemin afin de compléter ses mémoires...

Citation:
Bourges, le quatrième jour du mois de décembre de l'an de grâce mil quatre cent soixante et un,

Voilà ce qu'on pouvait lire en public en gargote bourguignonne :

Citation:
"Dénonce l'attaque publique et déloyale dont fait l'objet le frère Ambroise par une poignée de factieux réfractaires aux mains tendues de l'Eglise et aux volontés de leur roy. Réfute en tous points la régularité du procès inique et scandaleux dont a du souffrir le frère Ambroise dans le moment que moi, évêque d'Autun, et lui, archidiacre du même, appelons à la Saincte résistance contre l'ennemi véritable de l'ordre et de la civilisation, Fatum.

Me lamente de la triste réalisation que le duché de Bourgogne continue de se fourvoyer dans la politique de persécution du clergé aristotélicien à l'image de l'organisation Fatum que nous appelions pourtant d'une commune voix à combattre."


Voici que le "(très)bon" évêque Aegon faisait part aux yeux de tous de "sa" soi disant "résistance" qu'il menait de fort belle manière à l'aide de son (trop) dévoué Frère Ambroise qui ressemblait plus aujourd'hui à un petit toutou à qui on avait donné un joli os (comprenez des fonctions supérieures) et qui remerciait son maitre en faisant pendre sa langue presque jusqu'au sol.

Ce même Frère Ambroise s'amusait à raconter partout (çà sert d'avoir la langue bien pendue) que le Père Alexandre. se masquait pour exprimer des opinions en gargote sous les traits du très contre-versé l'Impiccato et répandre (un peu comme on répand du fumier) des fausses rumeurs d'accointances avec Fatum.

Aegon et Ambroise ne savaient plus que faire pour se faire remarquer aux yeux des bourguignons. Plus ils créaient de rumeurs montées de toutes pièces par leur cerveau manipulateur, plus ils espéraient que l'on croit à leur fameuse résistance.

Mais messieurs voyons un peu de sérieux que diable !

Tout le monde sait à présent que vous êtes faibles et que votre résistance se fait uniquement par pensées ou par affichage mais jamais dans les actes !

Vous qui m'avez si bien condamné parce que j'agissais réellement, et tout seul, car vous aviez peur de mettre en péril votre petite vie carriériste, vous voudriez maintenant faire croire à tout le monde que vous êtes des "Sauveurs" et des "Martyrs" ?


Le procès de pacotille d'Ambroise, qui ressemblait plus à une farce dans les milieux aristocratiques, qu'à un vrai procès de justice. Il était encore là pour enfoncer le clou (amusant non ?) sur la croix du pauvre petit martyr Ambroise.

Aegon et Ambroise étaient sans nul des envoyés de Fatum, qui avaient pour mission de semer la zizanie au coeur de la Bourgogne. Aegon se permettait d'empêcher les gens d'aller à la messe, d'effectuer des sacrements et jouait (avec jouissance) au redresseur de torts avec les excommuniés qu'il prenait pour des idiots, les croyant sous sa coupe.

Pourquoi Aegon se mettait à écrire subitement qu'il luttait contre Fatum, qui n'était pas une organisation religieuse, ni hérétique ? Quel affreux secret cachait en son sein cet Evêque qui jalousait et punissait tous ceux qui lui faisaient obstacle ? La Créature Sans-Nom s'était-elle emparée de l'âme de ce mécréant ? Son petit disciple pouvait-il à ce point se laisser berner sans promesse ou sans avoir vendu sa propre âme au Démon ?

Aegon parlait de Saincte résistance, mais pour qui ? Pour Rome ou bien pour lui-même, l'évêque aux dents qui rayaient les parquets du diocèse ?

Il ne parlait même plus de prier le Très-Haut mais seulement, par péché d'orgueil, de le plaindre lui !

Il valait encore mieux des gens terre à terre, fussent-ils brigands, dans la civilisation que de gros arrivistes menteurs, manipulateurs, prétentieux et égoïstes qui donnaient la leçon aux autres pour se donner bonne conscience.

Plus de doute, Aegon et Ambroise étaient des espions de Fatum !

Que le Très-Haut pardonne à ses deux hommes tombés sous la tentation du Sans-Nom et qu'Il leur offre Sa grande miséricorde malgré tous leurs péchés !

Amen.
Citation:
































Ambroise.
Une lettre lui était parvenue juste avant de déposer sa dernière plaidoirie au tribunal de Bourgogne. Cette lettre venait du Père Alexandre qui le laissait septique. Le curé qui l’avait baptisé filait un mauvais coton. Il avait tenté de le raisonner mais lorsque ses soupçons s’avéreront vrai, Ambroise fût bien déçu.

D’abord, parce qu’il était parti d’Autun sans prévenir en postulant à une nouvelle cure, à Bourges, sans en prévenir son évêque. Ambroise prit cela comme la fuite devant l’hérésie. Mais s’il n’y avait que ça …

Hélas, sous déguisement de L’impiccato, le jeune frère l’avait reconnu. Son regard ne le trompa pas. Il n'était d'ailleurs pas le seul à l'avoir reconnu. Alexandre attaquait la Bourgogne par sa provocation naturelle, appelant au non vote des Bourguignons, mais aussi à la révolte contre le pouvoir. C’était aussi un agent recruteur du groupuscule de Fatum. Toutes ces nouvelles avaient beaucoup affecté Ambroise qui désapprouvait totalement ces pratiques fallacieuses.

Cette lettre-là, il la garda pour lui mais ne l’afficha pas. il la garda précieusement avec ses autres lettres de soutien. Il pria un instant pour que cet homme retrouve la raison et la Foy.



_________________
--Pere_alexandre.


Bourges, le quatrième jour du mois de décembre de l'an de grâce mil quatre cent soixante et un,

Le Père Alexandre. apprit la démission de Monseigneur Pie II de Valence et il en fut fort attristé et accablé. Il décida donc de lui rédiger une modeste lettre de circonstance...

Citation:
Monseigneur,

Je m'appelle Alexandre. et je fus curé d'Autun et à présent celui de Bourges.

Je vous écris pour vous exprimer mon soutien, et aussi ma tristesse et mon désarrois, concernant les motivations qui vous poussent à abandonner votre poste.

Les affaires de Rome depuis quelques mois semblent bien loin des demandes réitérés des diocèses, de ses clercs et de ses paroissiens.

L'immobilisme toujours croissant et le silence de nos autorités sont un fléau qui s'abat sur notre dogme et éloigne la population de nos églises. Les hérétiques s'en trouvent renforcés et maintiennent leur ferme intention de ne point céder un seul pouce de terrain.

Il est malheureux de voir parti un homme autant investi que vous l'êtes dans notre Eglise Aristotélicienne et sachez que je prie le Très-Haut tous les jours pour qu'ils rendent la raison à ceux qui ont été élus pour nous mener sur les chemins de la Lumière.

Je vous renouvelle donc mon soutien indéfectible en ce triste jour et je vous consacre mes prières en sachant pertinemment que votre Foi en Aristote et en Dieu est inaltérable !

Je vous prie de croire, Monseigneur, à l'expression de mes sentiments distingués.

Que le Très-Haut vous garde !

Père Alexandre.
--Pere_alexandre.


Bourges le vingt-sixième jour du mois de décembre de l'an de grâce mil quatre cent soixante et un,

Le Père Alexandre. avait enfin retrouvé un diocèse où l'on pouvait exprimer sa Foi librement sans craindre représailles et calomnies.

Le culte aristotélicien subissait toujours un interdit dans le diocèse d'Autun et il estimait que cela était intolérable. L'évêque Aegon persistait dans sa bêtise et privait les Fidèles de rassemblement religieux à l'église même pour célébrer la Saint-Noël. Il était aveuglé désormais par son orgueil et son avidité de pouvoir et il souhaitait régner en maitre absolu sur son diocèse comme un petit roi capricieux et insolent. Il était devenu le semblable de son alter-ego Theodomir et tous deux, emportés par les vils desseins de Belial, Prince de l’Orgueil.

Les autunois étaient donc privés de messe tous les dimanches et le Frère Ambroise continuait de croire que son "bon" évêque Aegon était un Saint... Le jeune diacre avait fini par succomber à l'appel du pouvoir, des titres et de la reconnaissance, en oubliant qu'il se devait de parler du Très-Haut et non de lui-même...

Pendant ce temps, à Bourges, la célébration de la messe de Saint-Noël avait bien eu lieu dans un esprit de ferveur, d'amitié et de fête, sous l'égide de l'Eglise de Rome et de l'Archevêque de Bourges, Monseigneur Angélo.

La diffusion de la Foi était un devoir et un combat de tous les jours pour tous ceux qui en avaient fait le serment devant le Très-Haut.

Hélas... le Sans-Nom avait dû faire perdre la mémoire aux dirigeants du diocèse d'Autun...

Pour soulager un peu son coeur meurtri par tant de désespoir, le curé de Bourges prenait la plume en halle et composait des bouts rimés dans le cadre d'un petit jeu qui animait les villageois...

Citation:
Parcourant les rues de Bourges, j'ai été arrêté.
Roué de coups et bastonné car j'étais sans denier.
Instantanément les fers me furent mis aux pieds
Sans me laisser faire mais j'ai du hélas plier...
On m'a traité comme un animal, sans pitié !
Nommé curé ici depuis peu, j'ai soudain réalisé ;
Nombre de prisonniers le Très-Haut ont prié !
Innocents ou criminels c'est avec Lui que vous serez jugés !
Enfermé avec eux, les paroles divines j'ai pronocé
Rappelant à tous que le Très-Haut ne les a pas abandonnés...

Père Alexandre.


Citation:
Violence qui bouillonne au fond de moi,
Ennemi sans pitié, armé et déterminé :
Ne baisse point ta garde car je suis là
Gare à toi soldat car je vais t'écorcher.
Elan de vengeance dans ce monde brutal,
Arme blanche acérée pour découper la chair.
Ne te doutes-tu pas que mon coup sera fatal ?
Car je n'oublie pas le mal que tu as pu me faire.
Elan de bassesse où je me fais vil animal...



Citation:
Clarté d'une journée ensoleillée
Aube délicate légèrement voilée.
Respire, toi qui est vivant !
Pense que tu dois profiter tout le temps !
Epouse la vie et danse avec elle,
Dis toi surtout qu'elle n'est pas éternelle.
Invite le rire, l'amour et le bonheur
Entoure toi d'un monde tout en couleur !
Marche en avant et ouvre ton coeur !


Citation:
Dans une masure modeste, naquit un autunois,
Enfant d'un soldat et d'une mère au joli minois.
Son début de vie fut consacré à la guerre,
Tuant pour des écus et des parcelles de terre.
Intrépide et violent, il fut de tous les combats,
Narguant la Mort et jetant son âme aux abats.
Ennemi juré des hautes autorités, il fut condamné,
Et il se tourna vers Dieu pour expier ses péchés...


Citation:
Chers amis du Berry et d'ailleurs
Y-a-t-il quelqu'un qui m'entend ?
Nous sommes devenus des pécheurs
Invocant la force du pouvoir et de l'argent.
Qu' adviendra-t-il de nos âmes et de nos coeurs ?
Un jour viendra où il faudra faire le bilan
Et le Très-Haut vous jugera avec rigueur...


Citation:
Dans sa grande miséricorde le Très-Haut nous a pardonné,
Elan d'Amour pour nous, pauvres pécheurs !
Son chemin de lumière est la voie qu'Il nous a tracé,
Indiquée par le Livre des Vertus pour notre bonheur.
Dans notre vie de tous les jours, faite de tentations,
Ecoutant parfois les démons qui nous tiraillent,
Réunissons nous devant le Très-Haut et prions !
Ames en perdition, gardons la Foi et livrons bataille !
Toi, Enfant du Très-Haut, ne te laisse point pervertir,
Un péché se confesse toujours et le pardon est écouté,
Mais souvenez-vous qu'au Très-Haut, on ne peut mentir !


Citation:
Etrange sensation qui traverse mon esprit,
Mémoire du passé qui tout à coup ressurgit.
Année après année, j'ai traversé le désert
N'oubliant jamais mes compagnons de misère.
Compagnie de la mort sur les chemins creux
Insensible aux cris des enfants malheureux.
Parcourant les duchés pour piller les villages,
Arrogants et violents soldats de passage...
Tu as pillé, tu as tué, tu as violé pour te venger,
Ignorant Dieu et Sa colère, Son église tu as brulé.
Ombre de la mort qui te suit sur terre pas à pas
Néant éternel promis quand devant Dieu tu seras...













--Pere_alexandre.


Bourges, le septième jour du mois de janvier de l'an de grâce mil quatre cent soixante deux


Le Père Alexandre. avait comme de coutume envoyé tous ses pigeons pour présenter ses meilleurs voeux à ses Filleules, à sa Marraine, à ses ami(e)s et toutes les éminentes personnes qu'il connaissait.

Il reçut en retour bien évidemment les remerciements et les voeux de ses destinataires mais il se posa une question fort légitimement.

Il eut tout d'abord la grande et agréable surprise de recevoir une réponse du Roi Nicolas et bizarrement il ne reçut rien de Frère Ambroise et de l'évêque Aegon.

Citation:
Expéditeur : Nicolas.1er
Date d'envoi : 02/01/1462 - 13:01:33
Titre : Re: bonne année

De Nous, Nicolas, Roy de France,
A vous, Père Alexandre,

Nous vous remercions de vos vœux pour cette nouvelle année qui commence. A notre tour, nous vous souhaitons le meilleur.

Soyez assuré de notre plus grande considération.

Donné au Louvre le second jour du mois de janvier de l'an de grâce mil quatre cent soixante-deux,

N.

Rédigée au nom du roi par le Secrétaire royal.


Il se dit tout d'abord que ces deux là avaient sans doute une charge de travail supérieure au roi dans leur quotidien. Cela le fit sourire.

Pour être plus sérieux, il pensa surtout et sans doute à juste titre, que la tête de ces deux personnages avaient tellement enflées qu'ils ne daignaient même plus répondre à leurs Fidèles et encore moins à un membre du clergé.

Il se dit alors que ces deux-là étaient tellement imbus de leur personne qu'on allait finir par croire qu'ils se prenaient tous les deux pour des "Messies" voire même des "Dieux" sur terre.

Non seulement ils privaient les autunois de la célébration de la Foi mais en plus ils étaient devenus des sortes d'entité flottant au-dessus des masses qu'ils contemplaient autant qu'ils méprisaient en se servant de la religion comme prétexte à leurs ambitions démesurées.

Le Père Alexandre. lança une prière au Très-Haut pour la sauvegarde de la Foi à Autun et pour demander pardon pour ces deux hommes qui dérivaient sur les chemins de la perdition et du Sans-Nom.










--Pere_alexandre.


Bourges, le sixième jour du mois de février de l'an de grâce mil quatre cent soixante deux.

C'était toujours les meilleurs qui partaient les premiers...

Le Roi Nicolas de Firenze s'en était allé au paradis solaire et il resterait de bons souvenirs de lui avant son accession au trône dans l'esprit d'Alexandre.

Un diner à la même table que le futur roi de France dans le domaine de Roeux de la jolie Dame Frenegonde puis quelques indiscrétions bien involontaires dans les alcôves du château, le temps passait mais la mémoire restait...

A présent, les candidats au trône et au pouvoir absolu allaient se présenter et faire éclabousser aux yeux de tous, leur fortune, leur avidité et leur ambition démesurée.

Le deuil du Roi Nicolas était à peine entamé que déjà naissaient les premières missives des assoiffés de pouvoir. Tout était bon pour racler des voix et l'inconnu qui lui avait écrit cherchaient visiblement les siennes au sein du clergé.

Nul doute que ce procédé de promesses électorales et de démagogie exacerbée conviendrait à Ambroise et Aegon qui filaient tous les deux le même (mauvais) chanvre...



Citation:
Expéditeur : Jean.de.cetzes de Toulouse
Date d'envoi : 04/02/1462 - 18:39:10
Titre : Un Royaume de France Aristotélicien
Citation:
Lettre aux hommes d'Eglise,

Je vous écris aujourd'hui pour me présenter à vous après avoir déposé ma candidature aux élections royales. Je voulais vous assurer de mon écoute et de ma disponibilité pour répondre à toutes les questions que vous pourriez vous poser, ainsi qu'entendre tous les conseils que vous pourriez me prodiguer pour mener par la suite la réussite de l'entreprise dans laquelle je m'engage.

Je me tiens à votre disposition pour vous détailler mon programme qui sera bientôt rendu public, et me présenter à vous si vous le souhaitez. Je vous joins également, en avant-première puisque vous êtes les premiers concernés mon programme concernant la Foi dans le royaume de France.

Jean de Cetzes, Comte de Toulouse et prétendant au trône de France.
Le 4 février 1462.


Citation:
    Un Royaume de France Aristotélicien
      A la Foy dialogue & dialogues de Foy

Dialogue
    Moi, Jean de Cetzes, je m'engage à reprendre les négociations avec Rome, et ce dans le but d’aider les clercs romains & Rome, à retrouver la place qui doit être la leur. Les conflits ont fait long feu, c’est pourquoi, pour faciliter la conclusion, Nous irons directement rencontrer le Saint-Père pour Nous entretenir avec lui sur les grandes questions.

Foy
    Moi, Jean de Cetzes, je m'engage à lancer une discussion avec les feudataires du Royaume de France, qui, conformément à la charte du Royaume, disposent de la libre administration de leurs provinces en matière religieuse. C’est pourquoi, leur avis sera écouté, et l’intérêt supérieur des fidèles sera évoqué La paix des âmes sera notre priorité, les fidèles ne doivent plus pâtir de la situation.
Citation:







Citation:





    --Pere_alexandre.


    Citation:
    Bourges, le sixième jour du mois de février de l'an de grâce mil quatre cent soixante deux,

    A l'attention des candidat(e)s à l'élection royale,

    Moi, Alexandre., curé de Bourges,

    Je propose dès aujourd'hui de mettre mes trois voix gratuites aux élections royales en vente aux enchères.

    Je m'engage à donner mes voix aux candidats et à leurs soutiens les plus offrants et les écus récoltés serviront à acheter du pain et du maïs pour distribuer aux pauvres, aux affamés, aux victimes de brigandage sur les chemins et aux malades ayant besoin de soins.

    Vous pouvez m'informer de vos dons par pigeon, vous pouvez demander à rester anonyme et vous pouvez aussi afficher vos dons sur ce panneau du petit peuple.

    Que le Très-Haut bénisse les généreux donateurs !

    Père Alexandre.
    --Pere_alexandre.


    Souvenir de guerre en Berry, le vingt-huitième jour du mois de juillet de l'an de grâce mil quatre cent cinquante neuf.

    Alexandre. était venu en Berry pour faire la guerre et il devait bien avouer qu'il avait été servi.

    Ses services avaient été loués par le Duc du Berry qui avaient certes besoin de soldats mais qui se montraient aussi bien moins rat que les donneurs de leçons du même rang et accessoirement ennemis du Berry pour l'occasion.

    On lui confia donc la garde des murailles et leur défense pendant de nombreux jours et il put profiter du bourg agréable avec toutes ses tavernes chaleureuses et accueillantes.

    L'assaut tant attendu fut donné un beau soir de juillet par les armées de la Bastarde couronnée, les Tourangeaux enragés et des Auvergnats entêtés. Se rajoutaient à toute cette bande de demeurés des brigands, des soudards et des anciens ennemis du Royaume et du Pape, profitant du conflit pour profiter du pillage.

    Bourges et ses défenseurs résistèrent pendant quelques jours et finirent par repousser les assaillants qui durent partir la saucisse entre les jambes.

    Pour fêter l'évènement, Alexandre. qui avait pourfendu quelques cranes sans recevoir de coups, s'en alla dans la taverne des auvergnats belliqueux, ouverte pour le siège. Il pissa tant qu'il le put sur le comptoir et sur le fauteuil du noble et il fallut une intrusion impromptue d'une jolie brune aux yeux bleus pour qu'il ne laissa pas, au beau milieu de la pièce, un joli colombin de son oeuvre.

    Quelques jours plus tard, après avoir trouvé un douillet refuge à Déols, il apprit que la Putain du Royaume, la Princesse Armoria de Mortain, avait pris en main les destinées de la Bourgogne et qu'elle levait une armée contre le Berry.

    La mobilisation des Berrichons fut une nouvelle fois demandée par le nouveau Duc et la défense se transforma en attaque.

    Alexandre. était prêt, armé et en marche à travers les forêt avoisinantes pour en découdre avec les armées indésirables...
    --Pere_alexandre.


    Souvenirs de mon emploi de palefrenier à la Commanderie des Dames Blanches à l'écu vert en l'an de grâce mil quatre cent cinquante huit.

    Citation:
    Mars-

    Ainsi donc, Alexandre venait d'être officiellement engagé au sein des magnifiques écuries de l'Ordre.

    Il découvrit avec des yeux ronds ébahis, l'immensité des lieux qui abritait les magnifiques chevaux des Damoiselles de l'Ordre.

    Il y avait là une multitude de races abritées dans les box spacieux de l'écurie entièrement construite en boiserie sculptée avec goût.

    Alexandre passe en revue tous les box en examinant un par un les chevaux présents. Il n'avait jamais vu de si beaux chevaux et il se demanda si les Amazones n'allaient pas chercher leurs montures sur les vertes prairies de l'Eden.

    Il pensa qu'avec le travail que cette superficie allait lui donner, qu'il valait mieux prendre ses quartiers sur place et il se mit en quête d'un box libre pour y établir son couchage.

    Il serait, pensait-il, ainsi présent sur les lieux en cas de besoin et les chevaux s'habitueraient à sa présence nouvelle.

    Il trouva donc un box libre, tout au bout du bâtiment. Il en inspecta l'intérieur et il comprit vite pourquoi celui-ci n'était point utilisé. Un trou béant dans la toiture permettait d'apercevoir le ciel bleu sans nuage et devait bien sûr laisser passer la pluie les jours mauvais.

    Il ne restait plus pour Alexandre qu'à colmater cette brèche avant de pouvoir en faire son logis...


    Citation:
    Mars-

    Alexandre ne devait pas tarder à entreprendre les réparations du toit surtout en ces périodes de giboulées qui l'auraient fort incommodé.

    Il s'équipa de quelques planches de bois de châtaigner qui trainaient dans la vieille grange, d'une herminette solide et des clous robustes.

    Il trouva une échelle le long des écuries et il l'installa sur le pan de mur qui l'intéressait.

    Il grimpa avec agilité sur le toit et il commença à boucher la vilaine ouverture en posant tant bien que mal les planches déformées par le temps.

    Il dut s'y reprendre à plusieurs fois afin de consolider le tout et le coucher du soleil vint accompagner la fin de son ouvrage qui l'espérait-il passerait la saison à venir.

    Le box une fois hors d'eau serait désormais un peu plus confortable pour ses nuits aux écuries...


    Citation:
    Mars-

    Le toit retapé par ses soins et la paille fraiche étalée dans son box annonçaient à Alexandre une nuit savoureuse et du repos bien mérité.

    Il avait travaillé dur toute la journée et avait cogité à faciliter ses tâches.

    Il s'était étonné aussi de ne croiser personne et de ne plus voir le jeune garçon qui était sensé travailler à ses cotés.

    Il ne savait rien de ce gamin et s'il avait déjà disparu, il n'en saurait jamais davantage.

    Pour l'heure, les bras de Morphée l'accueillir avec joie et à peine allongé sur sa couche avec une couverture, il ferma les yeux et sombra dans un profond sommeil...


    Citation:
    Mars-

    Alexandre fut réveillé par un rayon de soleil matinal qui pénétrait par l'interstice du toit du box où il était endormi.

    Les oiseaux gazouillaient avec intensité célébrant le printemps et la belle journée qui débutait.

    Le calme qui régnait autour d'Alexandre était déconcertant et il fallait tendre l'oreille pour entendre tantôt un coup de sabot dans la porte d'un box ou un hennissement léger qui rappelaient qu'il se trouvait dans une écurie.

    Ce lieu empli de quiétude lui avait permis de passer une nuit réparatrice et lui reposait l'esprit, loin des tracasseries des villes visitées et de leur Sénéchaussée et des brigands à la recherche de proie au détour des noeuds sur les chemins.

    Citation:
    "Bonsoir Alexandre,

    Oui j'ai vu que le travail avait commencé, d'ailleurs vous êtes sur que vous ne seriez pas mieux dans une "vraie" chambre?"



    La proposition de Lulue ne l'étonna point car l'accueil et l'attention qu'elle lui réservait depuis son arrivée à la Commanderie étaient d'une extrême délicatesse.

    Il déclina pourtant poliment son offre préférant s'installer auprès des chevaux qui pourraient sentir sa présence jour et nuit. Alexandre pensait qu'il apprivoiserait mieux les bêtes ainsi.

    Il se perdait dans ses pensées du réveil et tout en regardant le toit, il en conclut qu'il devait absolument consolidé son premier ouvrage pour lui éviter désagrément. Si les rayons du soleil passaient agréablement, il en serait de même pour la pluie. La notion d'agréable perdrait alors tout son sens...
    Citation:




    Citation:
    Mars-

    Alexandre entreprit donc la réparation de la brèche du toit avant le nettoyage de l'écurie.

    Il se leva donc avant le lever du soleil, avala un morceau de viande séchée trouvé dans sa besace et revêtit son mantel pour affronter les frimas du matin.

    Il installa la grande échelle de bois le long du pan de mur puis s'équipa de quelques outils rudimentaires.

    Il grimpa quelques gerbes de branches et de la chaume bien sèche sur le toit et commença son ouvrage en admirant le soleil qui commençait à faire rougir le ciel de l'est.

    Il activa son chantier en pensant que la journée serait longue et il espérait que Aeldred ait trouvé de quoi transporter la paille et le fumier.

    Il ne l'avait pas revu depuis quelques jours et d'ailleurs il se demanda où celui-ci trouvait refuge à la nuit tombée.

    Il avait beaucoup de questions à poser à cet étrange enfant mais pour l'instant il se concentrait sur son travail...


    Citation:
    Mai-

    Le lieu paraissait être repoussant au premier abord et l'absence totale de confort n'engageait en rien à venir passer ses nuits dans la paille du box.

    Pourtant, Alexandre s'était habitué à la paille, à l'odeur et la proximité des chevaux et à la tranquillité ambiante.

    Depuis qu'il avait réparé la toiture, l'abri était devenu plus sec et les beaux jours ne feraient qu'accroitre cette sensation.

    Il entra donc, le soir venu, dans le box, fourbu de sa journée : il avait commencé aux matines par l'entretien des écuries, le remplissage des mangeoires et l'étalage du fumier sur une parcelle de terre.

    L'après midi, il suivait maintenant une instruction poussée à la forge, puis il finissait pas rentrer les chevaux à l'abri pour la nuit.

    Il s'allongea sur le drap de tout son long après avoir ôté sa chemise et son corps s'enfonça dans la paille.

    Morphée dut le toucher au premier coup car il sombra dans un sommeil profond sans résister.


    Citation:
    Juin-

    Alexandre trouva dans son box, le soir venu, un parchemin roulé sur sa couche.

    Il déroula celui-ci et put voir que c'était Damoiselle Andaine qui lui faisait parvenir un petit recueil dont il se mit à lire le contenu :


    Citation:
    Pour Alexandre

    Le Langage des Fleurs du Temps Jadis

    Par Catherine Seres

    Dans toutes les mythologies, dans les légendes les plus anciennes, les fleurs ont une valeur emblématique : elles sont souvent associées à une divinité, comme si le simple et prodigieux miracle de leur épanouissement était un signe, un message envoyé aux hommes.

    Le langage des fleurs a une très longue histoire; on peut même parler de« langages » puisque le symbolisme varie au gré des latitudes. Une fleur sauvage piquée dans l'odorante chevelure d'une jeune fille, en effet, n' a pas la même signification sur un rivage grec, au coeur de la brillante Andalousie ou sur une île océanienne paradisiaque. Plus encore, les valeurs symboliques diffèrent entre régions voisines, et parfois d'un village à l'autre.

    Il existe néanmoins des constantes liées au caractère de la fleur et surtout à sa couleur. Ainsi le blanc (symbole de l'eau) est généralement associé à l'innocence, à la pureté, à la naïveté et à la joie. Le rouge (symbole du Feu), lié au Soleil et à l'été, est la couleur de la pudeur, mais aussi celle de la passion, de l'ambition et de la puissance. Le vert, emblème du printemps, traduit l'espérance ainsi que la jeunesse et le succès. Le bleu (symbole de l'air), teinte du ciel est associé a l'automne, évoque la pureté des sentiments, la sagesse, l'amour pur et platonique, la communication des âmes. Quant au jaune, couleur de l'or, s'il est synonyme de richesse, de réussite et de gloire, il est également le reflet de l'infidélité.

    Mais le symbolisme des fleurs est d'une complexité plus subtile encore : leur parfum, leur nom et bien d'autres facteurs auréolés de mystère l'influencent. En voici quelques exemples :


    Œillet

    Œillet rouge : Mal d'amour

    Œillet panache : Refus

    Œillet jaune : Dédain

    Ces six œillets metes en cette guise
    Vous sont par moi ce matin envoyes,
    Pour vous montrer, par ceux de couleur grise,
    Que j' ai du mal plus que vous n' en croyez;
    Vous suppliant que vous y pourvoyiez ( ... )

    D'un Bouquet, Melin De Saint-Gelais, 1491-1558


    Clématite

    Clématite : Beauté de l'esprit

    La Clématite des haies s'est aussi appelée vigne blanche et Berceau de la Vierge. Selon une légende, la Vierge Marie, lors de la fuite en Égypte, se serait reposée à son ombre (plante grimpante), avec Joseph et l'enfant. Ses feuilles étant légèrement toxiques et irritantes, autrefois les mendiants s' en frottaient la peau pour attirer la compassion, d'où ses autres noms d'herbe aux gueux ou de Viorne des pauvres.


    Ancolie

    Ancolie : Folie

    Shakespeare, verse dans le langage des fleurs, a placé l'ancolie dans le bouquet d'amoureuse délaissée d'Ophélie, lorsqu'elle est gagnée par la folie. Rouge, l'ancolie signifie aussi « anxiété » , et violette, « résolution ».

    Je vous rends la fleur d'ancolie.
    Je suis en grande melancolie,
    Amies, que vous n'aiez changee :
    Car vous m'avez trop estrangee.
    Dites m'en Ie vrai, sans ruser,
    Sans plus m'en faire en vain muser.
    Christine De Pisan, 1365-1430


    Marguerite

    Marguerite : Innocence

    Lorsqu'une gente dame était courtisée par un chevalier partant pour la croisade et qu'elle portait une couronne de marguerites, elle voulait dire : « J'y songerai et vous garderai ma foi. » Si elle permettait au chevalier de faire graver sur son écu deux marguerites entrecroisées, elle témoignait ainsi de son penchant amoureux et était définitivement engagée.


    Myosotis

    Myosotis : Amour véritable

    Cette fleur, appelée parfois Ne-m'oubliez-pas, est associée à la mémoire de l'être aimé et à l'amour véritable. Selon une vieille légende allemande, un preux chevalier se promenait avec sa belle au bord d'une rivière ; celle-ci apercevant de timides fleurs bleues sur la berge, lui demanda de lui en cueillir. En formant son bouquet, le beau jeune homme glissa et tomba à l'eau; sa lourde armure l'empêchant de nager, il fut emporté par le courant, mais, avant de sombrer, il eut le temps de jeter son bouquet azuré vers sa bien-aimée en lui criant : « Veirgiss mein nicht» (ne m'oubliez pas).

    Désespérée, la belle conserva sa mémoire en son cœur et choisit ses dernières paroles pour baptiser la fleur.


    Alexandre n'avait jamais pensé, avant de découvrir cela, que les fleurs signifiaient autant de choses et possédaient finalement leur propre langage.

    Il roula le petit parchemin et le rangea dans sa besace.

    Décidément, dans cette Commanderie, il apprenait de nouvelles choses dans tous les domaines au près de ces Dames Blanches érudites et passionnées. Une pépinière de femmes talentueuses résidait ici et il mesurait la chance qu'il avait de pouvoir les côtoyer.
    Citation:





































































    Citation:
    Novembre-

    Le temps maussade s'était emparé de l'atmosphère et l'humidité ambiante gagnait l'intérieur du box du palefrenier. Les beaux jours se trouvaient désormais derrière et les nuits fraiches avaient fait frissonner plus d'une fois le corps endormi d'Alexandre pendant son sommeil.

    Il s'était mis en quête de couvertures plus épaisses qu'il avait remisé dans un coin de son box avant l'été.

    Les mites s'étaient régalées et de joyeux petits trous venaient décorer les grandes étoffes.

    Il se disait qu'elles feraient bien encore l'hiver à venir et il en installa plusieurs auprès de sa couche de paille.

    La cadence des tâches quotidiennes devenaient un peu moins lourdes mais plus condensées puisque que les journées avaient diminué.

    Le nombre des chevaux étaient aussi en baisse avec le départ de certaines Blanches. Des décès ou des départs volontaires qui laissaient les boxes désespérément vides.

    Finalement à cette époque de l'année la disparation d'Aeldred ne se faisait pas trop ressentir au niveau du travail et de son aide apportée. Alexandre s'était juste habitué à sa petite présence agitée et le mystère qui planait autour de son départ laissait place à toute sorte d'explication.

    En fait, nul savait ce qu'il était advenu de lui et ce point précis n'augurait rien de bon.

    Alexandre s'était bien rendu plusieurs fois vers la rivière en explorant les rives à la recherche d'un petit corps noyé. C'était une des explications plausibles, du moins le pensait-il, mais ses investigations restèrent vaines.

    Le temps passait, la rivière continuait de couler paisiblement et Alexandre devait désormais penser à son propre bien être dans la période hivernale et rigoureuse qu'il allait devoir traverser.

    Il devait cependant s'assurer avant tout çà que les chevaux étaient bien à l'abri dans les boxes et que les intempéries n'avaient point trop altérées les toitures.

    Il fila donc à la grange pour récupérer la grande échelle en bois afin de grimper sur le toit des boxes. La qualité des chevaux ne pouvaient laisser place à aucune négligence de sa part...


    Citation:
    17 novembre-

    Le temps était venu de quitter la Commanderie et les fonctions qu'il occupait aux écuries depuis quelques mois.

    Il plia ses couvertures et remit la paille dans la mangeoire du fond du box.

    Il mit toutes ses petites affaires dans sa besace et reprit son heaume ainsi que son armement.

    Il regarda une dernière fois le lieu où il avait passé tant de nuits et il fit un petit sourire emprunt de nostalgie.

    Il sortit du box et referma la porte derrière lui puis il commença à avancer en marchant tranquillement le longs des autres boxes où se trouvaient les chevaux.

    Il caressa le museau de toutes les bêtes pour leur dire un dernier au revoir et il se dirigea vers la sortie de la Commanderie.

    Le jour était à peine levé...































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