Icyblue
Depuis la Champagne, Isidore recevait régulièrement des nouvelles des événements qui se déroulaient en Berry, grâce aux missives de son régisseur. Lettre après lettre, le vicomte se désolait de voir la situation inextricable dans laquelle le Berry était plongé par la folie de ses précédents dirigeants. La province sombrait à petit feu. Une lente agonie qui aurait pu être évitée à de nombreuses occasions.
Inexorablement, les mêmes erreurs étaient commises, la terre nourrie par le sang des berrichons, par le sang des hommes et des femmes d'un même royaume. Une même famille tout compte fait.
Lassé, retiré de la scène politique depuis bien longtemps, Isidore passait le plus clair de son temps entre les deux domaines dont il avait la charge et Châteauroux. Il prenait soin de la terre et veillait à la bonne santé des personnes qui la travaillaient, dans la mesure du possible, en ces temps de disette.
Le Berry venait d'atteindre un point de non retour. La majorité des berrichons avait fait le choix de la félonie, le choix de la désunion, le choix de la guerre. Les valeurs et les idéaux que défendaient Isidore étaient tout autre. Sa place n'était plus en Berry. Cette dernière guerre avait fini de le convaincre. Il était temps de partir.
Quoiqu'en pensait les membres du conseil de régence, le Berry n'allait pas changer de sitôt. Un jour, les armées royales repartiront. Ce jour-là, qu'il soit proche ou non, la félonie reviendra sur le trône du Berry, avec les mêmes conséquences qu'aujourd'hui.
Terminant de lire une lettre à propos des festivités organisées par le conseil de régence, Isidore ne tarda pas à prendre sa plume pour répondre à l'invitation.
Inexorablement, les mêmes erreurs étaient commises, la terre nourrie par le sang des berrichons, par le sang des hommes et des femmes d'un même royaume. Une même famille tout compte fait.
Lassé, retiré de la scène politique depuis bien longtemps, Isidore passait le plus clair de son temps entre les deux domaines dont il avait la charge et Châteauroux. Il prenait soin de la terre et veillait à la bonne santé des personnes qui la travaillaient, dans la mesure du possible, en ces temps de disette.
Le Berry venait d'atteindre un point de non retour. La majorité des berrichons avait fait le choix de la félonie, le choix de la désunion, le choix de la guerre. Les valeurs et les idéaux que défendaient Isidore étaient tout autre. Sa place n'était plus en Berry. Cette dernière guerre avait fini de le convaincre. Il était temps de partir.
Quoiqu'en pensait les membres du conseil de régence, le Berry n'allait pas changer de sitôt. Un jour, les armées royales repartiront. Ce jour-là, qu'il soit proche ou non, la félonie reviendra sur le trône du Berry, avec les mêmes conséquences qu'aujourd'hui.
Terminant de lire une lettre à propos des festivités organisées par le conseil de régence, Isidore ne tarda pas à prendre sa plume pour répondre à l'invitation.
Citation:
A la Duchesse du Charolais,
Au Seigneur d'Oserez,
Suite à votre invitation, par la présente, nous tenons à vous répondre.
Avant toute chose, nous souhaitions vous faire part de nos regrets de voir les termes de réjouissances et d'amusements alors que le peuple berrichon souffre des effets de la guerre. Présenter la chose avec un peu plus de tact n'aurait été que plus bénéfique pour la suite des événements. Ce désir de réconciliation est louable même si nous redoutons déjà les vives réactions que cette invitation a du susciter. Une bonne partie des berrichons, celle-là même qui remet les félons sur le trône à chaque mandat, n'auront que faire de votre main tendue.
Malgré les vagues de départ de l'opposition depuis plusieurs mois, nous espèrons cependant, sans trop de conviction, que des berrichons plus modérés pourront vous venir en aide pour remettre le duché en route.
Personnellement, notre décision est prise.
Le Berry est tombé dans un extrémisme que nous ne pouvons tolérer plus longtemps. Durant de longues années d'opposition politique, nous avons défendu ardemment les liens unissant le Berry au Royaume de France. Aujourd'hui, plus que jamais attaché aux valeurs de notre Royaume, à l'unité des provinces françaises, nous avons souhaité quitter le Berry pour pouvoir continuer duvrer en ce sens, de manière plus efficace.
Aujourd'hui exilé, nous ne pourrons donc être personnellement présent à ce rendez-vous. Cependant notre régisseur, Arnaut, en qui nous avons toute confiance, nous représentera.
Il ne sera pas armé. Je vous demanderai donc de ne pas l'occire.
Écrit et scellé en la capitale champenoise, le 16 septembre 1459.
Isidore Bluette, Vicomte de Meillant et de Jussy-Champagne.
Au Seigneur d'Oserez,
Suite à votre invitation, par la présente, nous tenons à vous répondre.
Avant toute chose, nous souhaitions vous faire part de nos regrets de voir les termes de réjouissances et d'amusements alors que le peuple berrichon souffre des effets de la guerre. Présenter la chose avec un peu plus de tact n'aurait été que plus bénéfique pour la suite des événements. Ce désir de réconciliation est louable même si nous redoutons déjà les vives réactions que cette invitation a du susciter. Une bonne partie des berrichons, celle-là même qui remet les félons sur le trône à chaque mandat, n'auront que faire de votre main tendue.
Malgré les vagues de départ de l'opposition depuis plusieurs mois, nous espèrons cependant, sans trop de conviction, que des berrichons plus modérés pourront vous venir en aide pour remettre le duché en route.
Personnellement, notre décision est prise.
Le Berry est tombé dans un extrémisme que nous ne pouvons tolérer plus longtemps. Durant de longues années d'opposition politique, nous avons défendu ardemment les liens unissant le Berry au Royaume de France. Aujourd'hui, plus que jamais attaché aux valeurs de notre Royaume, à l'unité des provinces françaises, nous avons souhaité quitter le Berry pour pouvoir continuer duvrer en ce sens, de manière plus efficace.
Aujourd'hui exilé, nous ne pourrons donc être personnellement présent à ce rendez-vous. Cependant notre régisseur, Arnaut, en qui nous avons toute confiance, nous représentera.
Il ne sera pas armé. Je vous demanderai donc de ne pas l'occire.
Écrit et scellé en la capitale champenoise, le 16 septembre 1459.
Isidore Bluette, Vicomte de Meillant et de Jussy-Champagne.
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