Lluwella
[Premier jour Saumur]
Ca y était. Après des semaines daccalmie, de calme avant la tempête, les hostilités reprenaient. Lulu était montée sur les remparts avec de nombreux autres Saumurois. Elle avait reconnu la duchesse Kilia un peu plus loin, plongée dans des pensées, qui, vu les circonstances, ne devaient pas être bien gaies. Tant de gens allaient mourir, ce jour.
En bas, ce nétait que fracas, hurlements de rage ou dagonie, et le sang, tout ce sang qui rougissait les armes, les tenues et lherbe alentour
Lulu nétait pas soldat, elle navait aucune notion de stratégie, tout ce quelle voyait ne lui semblait que chaos et confusion, douleur et mort.
Elle remarqua quand même larrivée dune nouvelle armée qui se jeta sauvagement dans la bataille. Etendard breton lui semblait-il. Elle crut apercevoir Linon en arrière garde mais sans en être sûre. Ca avait été si fugitif. Linon Et Titi qui était passé il y a quelques jours, un Titi quelle avait trouvé presque fantomatique ?, qui était reparti aussitôt, sans quelle parvienne, en dépit de ses efforts, à le retenir, parti pour mourir, ailleurs, avait-il dit. Pourvu quil soit prudent, même si elle en doutait.
Elle fut tirée de ses cogitations moroses par le signal de la retraite sonné par les Francoys. Lennemi abandonnait. Pour cette fois du moins.
Lulu se précipita au bas des remparts et courut jusquau dispensaire où elle avait préparé une trousse de soin contenant tous ses outils de chirurgien, des potions, de la charpie, des bandages. Il y allait y avoir tant de blessés à soigner. Et elle avait presque fini ses études de médecine à Belrupt.
Entrainant sur Jeanne, aussi chargée quelle, dans son sillage, elle arriva aux portes de la ville juste quand la garde commençait à les ouvrir pour accueillir les valeureux combattants et leur permettre de prendre du repos à l'abri.
Elle avait repéré les tentes médicales en retrait du champ de bataille. Des soldats plus ou moins indemnes avaient déjà commencé à y emmener leurs camarades bien plus mal en point. Quand elle était entrée dans la tente et avait demandé au premier chirurgien quelle avait vu, ce quelle pouvait faire pour aider, celui-ci lavait royalement (et ça cétait limite insultant par les temps qui courraient) ignorée, mais bon Lulu avait lhabitude. Avec sa petite taille et son air de gamine, on la prenait rarement au sérieux, en dépit de ses 20 ans passés. Et il sétait adressé uniquement à sur Jeanne.
Occupez-vous des blessés les plus légers, ma sur. Si on a besoin de vous pour autre chose, on vous appellera.
Mais bon, là il y avait urgence pour tous leurs courageux défenseurs. Ce nétait vraiment pas le moment de perdre de lénergie à sénerver. Lulu haussa les épaules, posa son arc et ses flèches dans un coin et commença avec son amie à nettoyer, suturer et bander de multiples plaies. A chaque fois quun combattant était soigné, il lui semblait que deux autres arrivaient. Il se passa un temps indéterminé, quand enfin, lafflux de blessés ralentit. Elle était épuisée. Elle sassit dans un coin de la tente et
Ca y était. Après des semaines daccalmie, de calme avant la tempête, les hostilités reprenaient. Lulu était montée sur les remparts avec de nombreux autres Saumurois. Elle avait reconnu la duchesse Kilia un peu plus loin, plongée dans des pensées, qui, vu les circonstances, ne devaient pas être bien gaies. Tant de gens allaient mourir, ce jour.
En bas, ce nétait que fracas, hurlements de rage ou dagonie, et le sang, tout ce sang qui rougissait les armes, les tenues et lherbe alentour
Lulu nétait pas soldat, elle navait aucune notion de stratégie, tout ce quelle voyait ne lui semblait que chaos et confusion, douleur et mort.
Elle remarqua quand même larrivée dune nouvelle armée qui se jeta sauvagement dans la bataille. Etendard breton lui semblait-il. Elle crut apercevoir Linon en arrière garde mais sans en être sûre. Ca avait été si fugitif. Linon Et Titi qui était passé il y a quelques jours, un Titi quelle avait trouvé presque fantomatique ?, qui était reparti aussitôt, sans quelle parvienne, en dépit de ses efforts, à le retenir, parti pour mourir, ailleurs, avait-il dit. Pourvu quil soit prudent, même si elle en doutait.
Elle fut tirée de ses cogitations moroses par le signal de la retraite sonné par les Francoys. Lennemi abandonnait. Pour cette fois du moins.
Lulu se précipita au bas des remparts et courut jusquau dispensaire où elle avait préparé une trousse de soin contenant tous ses outils de chirurgien, des potions, de la charpie, des bandages. Il y allait y avoir tant de blessés à soigner. Et elle avait presque fini ses études de médecine à Belrupt.
Entrainant sur Jeanne, aussi chargée quelle, dans son sillage, elle arriva aux portes de la ville juste quand la garde commençait à les ouvrir pour accueillir les valeureux combattants et leur permettre de prendre du repos à l'abri.
Elle avait repéré les tentes médicales en retrait du champ de bataille. Des soldats plus ou moins indemnes avaient déjà commencé à y emmener leurs camarades bien plus mal en point. Quand elle était entrée dans la tente et avait demandé au premier chirurgien quelle avait vu, ce quelle pouvait faire pour aider, celui-ci lavait royalement (et ça cétait limite insultant par les temps qui courraient) ignorée, mais bon Lulu avait lhabitude. Avec sa petite taille et son air de gamine, on la prenait rarement au sérieux, en dépit de ses 20 ans passés. Et il sétait adressé uniquement à sur Jeanne.
Occupez-vous des blessés les plus légers, ma sur. Si on a besoin de vous pour autre chose, on vous appellera.
Mais bon, là il y avait urgence pour tous leurs courageux défenseurs. Ce nétait vraiment pas le moment de perdre de lénergie à sénerver. Lulu haussa les épaules, posa son arc et ses flèches dans un coin et commença avec son amie à nettoyer, suturer et bander de multiples plaies. A chaque fois quun combattant était soigné, il lui semblait que deux autres arrivaient. Il se passa un temps indéterminé, quand enfin, lafflux de blessés ralentit. Elle était épuisée. Elle sassit dans un coin de la tente et