Guillaume_de_jeneffe
La veille, en épée-à-épée avec Joffrey
Et, entre deux prises de fer, Guillaume put s'assurer que le visage était bien déterminé. Si ce n'était pas de la haine qu'il lisait, c'était à tout le moins un sentiment qui ne devait guère s'en éloigner. Et rien dans la manière que la dame avait de combattre ne laissait entendre qu'il y aurait répit. Mais ses traits étaient tirés, de plus en plus, et la concentration se joignait à la fatigue pour dessiner des rides bien peu esthétiques. L'issue du combat ne ferait plus guère de doute.
Il a désormais l'initiative des passes d'armes, même le plus obtus des Saumurois accepterait de le reconnaître. Et autour de lui, il ne perçoit nulle menace directe. Aussi, il limite les prises de risques. Les coups pleuvent sur l'épée adverse. Petit à petit, il use les défenses adverses, et se creuse une brèche. Ne pas forcer l'ouverture mais l'obtenir par la fatigue de l'autre. Voila une des tactiques qu'il adoptait lorsque son opposant lui était, temporairement ou non, inférieur. Prendre des risques pour la beauté du geste, voila ce qu'il ne faisait qu'en tournoi, ou lorsqu'il avait à faire à plus forte partie.
La lame angevine voyage de plus en plus sur les invitations de son homologue flamande. La voici à gauche, en bas, à droite et... PAF. Le gorgerin ennemi vient de sonner oui ça sonne en faisant PAF les gorgerins, ça vous laisse baba hein? alors que l'épée du chevalier s'en éloigne. A voir la duchesse, il ne ferait plus long avant qu'elle ne cheye.
(...)
Ce jour. Me remerciez pas pour la précision chronologique, c'est tout naturel.
Le campement avait été dressé dans la campagne angevine. Aussi fut-ce dans un calme relatif et un confort... expérimental que le vicomte de Marchiennes avait passé la nuit, tentant de refaire ses forces après une première journée bien éprouvante pour son grand âge, il fallait en convenir, quand bien même on assurerait le contraire à tout qui poserait la question. Honneur mal placé ? Certainement en partie. Volonté de n'inquiéter personne ? Certainement aussi. Quelques courriers avaient même pu être envoyés, même si la qualité du papier laissaient plus qu'à désirer. C'est à peine si à Paris il en aurait voulu pour les minutes de ses secrétaires.
Puis ce fut l'heure du départ. Les vérifications furent reconduites, comme la veille. La vaillante épée licorne, forgée il y a de cela des lustres, n'avait pas défailli, elle serait à nouveau de la partie. D'autant que Guillaume n'entendait pas mourir autrement qu'en la serrant dans sa dextre. Et il avait on sera étonné de sa clairvoyance considéré qu'une bataille à Saumur représentait un risque réel de rejoindre le Créateur.
À nouveau, les troupes ennemies se dévoilèrent à lui. Elles lui semblaient moins nombreuses que la veille. Illusion d'optique ? Défections ? Bataille plus meurtrière que ce qu'il lui avait semblé la veille ? Il ne saurait dire. Mais il était bien convaincu que s'il était là, ce n'était pas pour compter les heaumes adverses mais bien pour les vaincre. Or donc, il se tourna vers les armées françaises, bassinet relevé et leur cria plus qu'il ne leur dit toujours cette crainte de ne pas être entendu : « Chevaliers, Seigneurs, Dames, Hommes et femmes d'armes. Hier, nos troupes furent grandes. Hier nous avons dépeuplé cette terre de nombre des félons qui disent la défendre en la plongeant dans la guerre car ils sont incapables de reconnaître l'ordre naturel des choses. Hier, nous ne nous sommes retirés qu'après avoir fait plus de dégâts dans leurs rangs qu'ils n'en ont fait chez nous. Aujourd'hui, nous vengerons le maréchal de France, nous vengerons le chevalier Ethan, nous vengerons nos amis, nos proches, nos frères et surs. Aujourd'hui, nous repousserons les derniers félons. Aujourd'hui nous prendrons les champs de Saumur. TOUS! AVEC MOI!! POUR LA FRANCE!!! »
Et, comme pour ponctuer ses dires, d'un coup de brides, il ramena son Frison face aux rangs adverses. Et piqua des deux. Vers la bataille, vers la vie, vers la mort ?
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Et, entre deux prises de fer, Guillaume put s'assurer que le visage était bien déterminé. Si ce n'était pas de la haine qu'il lisait, c'était à tout le moins un sentiment qui ne devait guère s'en éloigner. Et rien dans la manière que la dame avait de combattre ne laissait entendre qu'il y aurait répit. Mais ses traits étaient tirés, de plus en plus, et la concentration se joignait à la fatigue pour dessiner des rides bien peu esthétiques. L'issue du combat ne ferait plus guère de doute.
Il a désormais l'initiative des passes d'armes, même le plus obtus des Saumurois accepterait de le reconnaître. Et autour de lui, il ne perçoit nulle menace directe. Aussi, il limite les prises de risques. Les coups pleuvent sur l'épée adverse. Petit à petit, il use les défenses adverses, et se creuse une brèche. Ne pas forcer l'ouverture mais l'obtenir par la fatigue de l'autre. Voila une des tactiques qu'il adoptait lorsque son opposant lui était, temporairement ou non, inférieur. Prendre des risques pour la beauté du geste, voila ce qu'il ne faisait qu'en tournoi, ou lorsqu'il avait à faire à plus forte partie.
La lame angevine voyage de plus en plus sur les invitations de son homologue flamande. La voici à gauche, en bas, à droite et... PAF. Le gorgerin ennemi vient de sonner oui ça sonne en faisant PAF les gorgerins, ça vous laisse baba hein? alors que l'épée du chevalier s'en éloigne. A voir la duchesse, il ne ferait plus long avant qu'elle ne cheye.
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Ce jour. Me remerciez pas pour la précision chronologique, c'est tout naturel.
Le campement avait été dressé dans la campagne angevine. Aussi fut-ce dans un calme relatif et un confort... expérimental que le vicomte de Marchiennes avait passé la nuit, tentant de refaire ses forces après une première journée bien éprouvante pour son grand âge, il fallait en convenir, quand bien même on assurerait le contraire à tout qui poserait la question. Honneur mal placé ? Certainement en partie. Volonté de n'inquiéter personne ? Certainement aussi. Quelques courriers avaient même pu être envoyés, même si la qualité du papier laissaient plus qu'à désirer. C'est à peine si à Paris il en aurait voulu pour les minutes de ses secrétaires.
Puis ce fut l'heure du départ. Les vérifications furent reconduites, comme la veille. La vaillante épée licorne, forgée il y a de cela des lustres, n'avait pas défailli, elle serait à nouveau de la partie. D'autant que Guillaume n'entendait pas mourir autrement qu'en la serrant dans sa dextre. Et il avait on sera étonné de sa clairvoyance considéré qu'une bataille à Saumur représentait un risque réel de rejoindre le Créateur.
À nouveau, les troupes ennemies se dévoilèrent à lui. Elles lui semblaient moins nombreuses que la veille. Illusion d'optique ? Défections ? Bataille plus meurtrière que ce qu'il lui avait semblé la veille ? Il ne saurait dire. Mais il était bien convaincu que s'il était là, ce n'était pas pour compter les heaumes adverses mais bien pour les vaincre. Or donc, il se tourna vers les armées françaises, bassinet relevé et leur cria plus qu'il ne leur dit toujours cette crainte de ne pas être entendu : « Chevaliers, Seigneurs, Dames, Hommes et femmes d'armes. Hier, nos troupes furent grandes. Hier nous avons dépeuplé cette terre de nombre des félons qui disent la défendre en la plongeant dans la guerre car ils sont incapables de reconnaître l'ordre naturel des choses. Hier, nous ne nous sommes retirés qu'après avoir fait plus de dégâts dans leurs rangs qu'ils n'en ont fait chez nous. Aujourd'hui, nous vengerons le maréchal de France, nous vengerons le chevalier Ethan, nous vengerons nos amis, nos proches, nos frères et surs. Aujourd'hui, nous repousserons les derniers félons. Aujourd'hui nous prendrons les champs de Saumur. TOUS! AVEC MOI!! POUR LA FRANCE!!! »
Et, comme pour ponctuer ses dires, d'un coup de brides, il ramena son Frison face aux rangs adverses. Et piqua des deux. Vers la bataille, vers la vie, vers la mort ?
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