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[RP]Fracas des armes à saumur...

Guillaume_de_jeneffe
La veille, en épée-à-épée avec Joffrey

Et, entre deux prises de fer, Guillaume put s'assurer que le visage était bien déterminé. Si ce n'était pas de la haine qu'il lisait, c'était à tout le moins un sentiment qui ne devait guère s'en éloigner. Et rien dans la manière que la dame avait de combattre ne laissait entendre qu'il y aurait répit. Mais ses traits étaient tirés, de plus en plus, et la concentration se joignait à la fatigue pour dessiner des rides bien peu esthétiques. L'issue du combat ne ferait plus guère de doute.

Il a désormais l'initiative des passes d'armes, même le plus obtus des Saumurois accepterait de le reconnaître. Et autour de lui, il ne perçoit nulle menace directe. Aussi, il limite les prises de risques. Les coups pleuvent sur l'épée adverse. Petit à petit, il use les défenses adverses, et se creuse une brèche. Ne pas forcer l'ouverture mais l'obtenir par la fatigue de l'autre. Voila une des tactiques qu'il adoptait lorsque son opposant lui était, temporairement ou non, inférieur. Prendre des risques pour la beauté du geste, voila ce qu'il ne faisait qu'en tournoi, ou lorsqu'il avait à faire à plus forte partie.

La lame angevine voyage de plus en plus sur les invitations de son homologue flamande. La voici à gauche, en bas, à droite et... PAF. Le gorgerin ennemi vient de sonner – oui ça sonne en faisant PAF les gorgerins, ça vous laisse baba hein? – alors que l'épée du chevalier s'en éloigne. A voir la duchesse, il ne ferait plus long avant qu'elle ne cheye.

(...)


Ce jour. Me remerciez pas pour la précision chronologique, c'est tout naturel.

Le campement avait été dressé dans la campagne angevine. Aussi fut-ce dans un calme relatif et un confort... expérimental que le vicomte de Marchiennes avait passé la nuit, tentant de refaire ses forces après une première journée bien éprouvante pour son grand âge, il fallait en convenir, quand bien même on assurerait le contraire à tout qui poserait la question. Honneur mal placé ? Certainement en partie. Volonté de n'inquiéter personne ? Certainement aussi. Quelques courriers avaient même pu être envoyés, même si la qualité du papier laissaient plus qu'à désirer. C'est à peine si à Paris il en aurait voulu pour les minutes de ses secrétaires.

Puis ce fut l'heure du départ. Les vérifications furent reconduites, comme la veille. La vaillante épée licorne, forgée il y a de cela des lustres, n'avait pas défailli, elle serait à nouveau de la partie. D'autant que Guillaume n'entendait pas mourir autrement qu'en la serrant dans sa dextre. Et il avait – on sera étonné de sa clairvoyance – considéré qu'une bataille à Saumur représentait un risque réel de rejoindre le Créateur.

À nouveau, les troupes ennemies se dévoilèrent à lui. Elles lui semblaient moins nombreuses que la veille. Illusion d'optique ? Défections ? Bataille plus meurtrière que ce qu'il lui avait semblé la veille ? Il ne saurait dire. Mais il était bien convaincu que s'il était là, ce n'était pas pour compter les heaumes adverses mais bien pour les vaincre. Or donc, il se tourna vers les armées françaises, bassinet relevé et leur cria plus qu'il ne leur dit – toujours cette crainte de ne pas être entendu :
« Chevaliers, Seigneurs, Dames, Hommes et femmes d'armes. Hier, nos troupes furent grandes. Hier nous avons dépeuplé cette terre de nombre des félons qui disent la défendre en la plongeant dans la guerre car ils sont incapables de reconnaître l'ordre naturel des choses. Hier, nous ne nous sommes retirés qu'après avoir fait plus de dégâts dans leurs rangs qu'ils n'en ont fait chez nous. Aujourd'hui, nous vengerons le maréchal de France, nous vengerons le chevalier Ethan, nous vengerons nos amis, nos proches, nos frères et sœurs. Aujourd'hui, nous repousserons les derniers félons. Aujourd'hui nous prendrons les champs de Saumur. TOUS! AVEC MOI!! POUR LA FRANCE!!! »

Et, comme pour ponctuer ses dires, d'un coup de brides, il ramena son Frison face aux rangs adverses. Et piqua des deux. Vers la bataille, vers la vie, vers la mort ?
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Elias.de.cheroy
Les consignes avaient été claires, attendre le retour du Chevalier. IL s'assoie donc, pour patienter. Mais l'attente se fait longue, très longue. Il scrute alors l'intérieur de la tente du Chevalier, et son regard se porte sur l'armure de ce dernier.
Tiens pourquoi pas se dit il, et puis cela lui ferait passer le temps.
Et le voilà qui sort de la tente. Il revient, équipé d'un sceau qu'il a rempli d'eau. S'approche de l'armure et l'asperge abondament. Il ne lui reste plus qu'à bien frotter pour la nettoyer.


Fichtre, c'est lourd.

Le gringalet a bien de la peine, mais il s'applique. Et consciencieusement nettoye l'armure, jusqu'à la plus petite partie.
Il se recule.


Voilà, c'est propre.

Il ne lui reste plus qu'à l'essuyer. Voilà qui est fait. Parfait.
Voilà qu'il termine à peine, que le Chevalier entre dans la tente. Il faut se préparer. Le combat est imminent. Elias est heureux, d'autant plus qu'il a son accord pour participer à la bataille.
Mais tout d'abord aider le Chevalier à mettre son armure.
Et là, Elias fait la moue. Elle lui fait comprendre qu'il ne s'en chargera pas. L'écuyer est très déçu. C'est lui l'écuyer, mais il ne l'aidera pas. Ce sera quelqu'un d'autre, comme les autres fois. Il ne cache pas sa déception. Il va donc se charger de Cardinal. C'est pas gagné, mais il ne désespère pas qu'avec le temps, le cheval se fasse à lui. Tout à son ouvrage, il maugrait, toujours déçu pour l'armure. Il espérait qu'au moins le Chevalier se rende comte qu'elle était propre.
Puis c'était à lui de s'équiper. Cela allait être rapide, lui ne portait pas d'armure comme le Chevalier.
Une fois prêt, il amenne Cardinal à sa maîtresse, et les voilà partis pour la bataille.

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Elias Juliani Fauville Cheroy, écuyer personnel du Chevalier Bess Saincte Merveille
Joffrey
Citation:
La veille, en épée-à-épée avec ...... Guillaume ( oui oui , je copie colle)


Ses forces l'abandonnaient , la lassitude prenait le pas. Point de sentiment , ni de haine , ni autre , juste une détermination à essayer de sauver son duché , ses terres .... de l'envahisseur. La duchesse avait eu écho des évènement du Berry occupé : Famine , mines écroulées , duché ruiné , mise en procès et mise à mort... La justice royale , l'honneur souverain , il n'y croyait pas , ni croyait plus.

L'on ne châtie justement que ceux qu'on aime , et la reine ne les aimait pas .... Ainsi va la vie , ainsi va le royaume. Celle qui représentait la couronne n'en était pas digne , aucune noblesse de cœur et de grandeur d'âme. Juste un petit esprit revanchard, un égo surdimensionné et un égoïsme sans nom.

Jo ne pouvait plié , ne pouvait se rendre. Ne restait que la mort.

Gestes décousus , plus lents, portant moins fort et .... la fin.

Citation:
PAF. Le gorgerin ennemi vient de sonner – oui ça sonne en faisant PAF les gorgerins, ça vous laisse baba hein? – alors que l'épée du chevalier s'en éloigne.


Un son sourd , une gorge qui se dénude , s'offrant à la lame.

Point de douleur mais un cry.

-Libertatis

Peut être le dernier , avant de choir ....

Glissement lent de la selle vers la terre , trainée rouge qui macule la robe pommelée de la monture, main qui lâche l'épée et le corps rejoint la terre angevine.

L'entaille à la gorge laisse couler un filet de sang qui abreuve cette terre chérie.

Est elle morte ou....
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Thargall
[Quelques nuits auparavant, Campement des Ombres]

La nuit serait courte, pas comme la précédente, ils entendaient déjà les chants royalistes s’élever au loin… Ils venaient pour priver l’Anjou de ces terres… le roux se dirigea à l’entrée du camp… il les avait rejoint il y a peu de temps, il avait fait un serrement et entendait bien l’honorer, au départ il avait promis de protéger une demoiselle, que dis-je une femme, et plus els heures avançaient plus, il en avait la volonté… A ceci s’ajoutait un désir profond d’aider le ponant, jamais il n’avait réellement eu de différents avec les royalistes, mais s’en était trop, propagande ou pas ce qu’il entendait a leurs propos le dégoutait.
Non il l’avait décidé il ne laisserait pas l’oppresseur, réduire à néant des régions entière, mettre à feux et à sang, des populations, tout ça dans l’unique but de satisfaire le désir de destruction d’une auto proclamée Reyne… Jamais !
Il y avait quelques années qu’il n’avait repris les armes, ressortir son épée de son fourreau était un moment d’une certaine émotion, il se souvenait encore de son Formateur et amis, celui qui lui avait tout appris et qui avait péri pour garantir sa vie …
Lame au clair, il voyait le ciel se refléter dedans, les étoile éclairant la pleine « une belle nuit pour faire couler le sang » se disait-il au fond de lui…
L’avant bataille avait été festive, étonnement durant cette guerre qui baissait le moral du peuple, beuveries, ripailles, Il avait même obtenu un « baiser du courage » de celle qui, d’entre toutes, avait captivé son attention, et capturé ces sentiments…

Il était remonté à bloc quand les cors de guerre se mirent à sonner, l’ennemi arrivait …


[Combat du 22 Septembre de l’an 1459]

Il cherchait des yeux sa dulcinée, la barque qu’il devait porter durant la bataille devrait se remarquer, il ne pensait pas que ce serait une très bonne idée de porter un objet si encombrant durant la bataille, mais elle, en était persuadé … il devrait donc la porter …
Durant la bataille ces suppositions furent fondées, enlevant toutes précision à ces coups, et encombrant ces déplacements, il fut contraint de l’abandonner … Jamais il ne lâcha des yeux Maighdin durant la bataille, il rendait les coups uns a uns, il n’était pas très costaud, mais comme le disaient certains : « La bataille, c’est comme le rampo, ça s’oublie pas ! »
La bataille était terrible, les soldats des deux camps défendaient avec ardeur, leurs corps, leurs familles, leurs terres, mais surtout … leurs convictions.
Cela faisait longtemps que le roux n’avait pas vue tel carnage, pas moins de cinq armées lancée dans la bataille, les membres volaient, le sang maculait ces habits… l’odeur du sang frais couvrait la plaine. Mais la bataille faisait rage, toujours plus violentes, ils arrivaient à repousser l’ennemi, ils étaient en train de remporter la victoire… Alors qu’il détourna le regard un instant pour s’assurer de l’état de sa protégé, il vit deux soldats lourdement armés se ruer sur lui, aux vues des armoiries de l’un d’eux, Le Saint Sépulcre, que diable faisaient ils là …

Le combat s’engagea et pour le soldat ponantais, ce n’était pas gagné, ils tentaient de l’entourer pour que l’un d’eux le prenne à revers … Lui ne quittait jamais des yeux le soldat Saint, il savait de par son expérience que ces gens-là étaient fourbes et manipulateurs … Ils se rendaient coups pour coups, mais le pauvre soldat moins biens protégé, sans bouclier voyait très bien qu’il perdait du terrain…
Un instant son regard se détourna pour apercevoir sa douce aux prises avec un ennemi, un instant suffit à le voir la pourfendre de son épée… lui broyer la chair, comme un boucher sur un morceau de viande. Il sentir une boule se former dans sa gorge, les larmes lui montant aux yeux, il ne devrait aps fléchir, mais il ne pouvait pas la laisser dans cet état….
De rage il cria…. Et balayant le sol de son pied, il envoya la poussière s’y trouvant au visage de la guerrière. Distraite, il put s’occuper de l’homme en armure, qui avait vu son petit manège, il essaya de profiter de l’action du rouquin pour le blesser, mais il fut trop lent, le poids de son armure ne lui permit pas de surpasser la rapidité de Thargall qui s’empressa de passe sous son aisselle et d’enfoncer son épée a la jointure de son armure… le Soldat du Saint Sépulcre était vaincu…

Vaincu Certes… mais son autre adversaire avait retrouvé la vue…. Et ne perdit pas une occasion pour l’occire de son épée …. L’homme tomba à terre …
La retraite avait été sonnée et son adversaire n’avait eu le temps de mettre fin à ces jours … et lorsqu’il reprit ces esprits, il était rudement touché à la hanche mais plus important…. Le champ de bataille avait été le théâtre de violents affrontements… Il se releva … se précipita aussi vite que sa jambe valide lui permit, vers sa belle… Elle était salement touchée, son bras, sa poitrine … il passa la main sur son visage… elle respirait encore faiblement… mais elle respirait… Il la prit sur son épaule, il fallait de toutes urgence l’amener aux soins …

Deux blessés traversaient la plaine …


[Cinq jours plus tard]

Cinq Jours ! Pour cinq jours il en avait eu pour se remettre complètement de sa blessure à la hanche… il était dès à présent d’attaque, Et ce soir une bataille d’envergure se profilait…

Son épée avait été détruite pendant la première bataille, aussi la seule armée qu’il était parvenu a se procurer fut un bâton ferré…. Soit, il combattrait avec ça …

Encore une fois … il repousserait l’ennemi il en était sur … d’ailleurs il c’était préparé a la bataille… sa douce avait nouée l’étoffe de Tyr autour de son poignet… Dans la mythologie nordique, on disait que celui qui portait cette étoffe, rouge sang portant l’effigie de Tyr, était capable de tout en combat, il devenait un guerrier sans faille. Il la lui avait offerte quelques jours auparavant… Et elle avait tenue a ce qu’il la porte ce soir, pour le protéger.

La nuit tomba, et comme s’il revivait la scène il entendait les chants de guerre ennemis… il entendait le son des bottes sur les plaines…. Ils étaient plus nombreux… l’odeur de cendre flottait dans l’air, ils venaient pour tout raser, pour tout piller …

Les Ombres se mirent en place… le temps était venu l’alerte avait été donnée… en rangs serrés les ponantais, qu’ils soient Poitevins, Artésiens, Bretons, Angevins … Ils combattaient tous pour le salut de leur alliance, pour faire taire la Traitresse Nebissa. Un dernier regard de Gall sur les remparts, où il savait que sa douce l’observait…

Les ennemis se mirent en place… face à face les adversaires se jaugeaient… et soudain d’assaut fut donné…. Les soldats se lancèrent dans la bataille… hurlant leur rage ils se rendaient les coups avec ardeur.
Dans le combat il parvint à atteindre une royaliste qui s’effondra sous le coup, mais vue la puissance qu’il y avait mis, elle ne serait que légèrement blessée, pas peut importer il ne pourrait pas terminer son œuvre, l’heure n’était plus à la bataille, les ennemis affluaient sans cesse, quelques heures de combat et ils étaient dépassés en nombre…


REGROUPEMENT !!!! ON BAT EN RETRAITE !!!!

Ce cri résonnait au loin, et on voyait déjà les soldats se réunir… tenter de repousser les ennemis, récupérer ceux qui étaient dépassés par la foule, les Ombres devaient se replier, mais bien vite ils comprirent que ce n’était pas possible, l’ennemi se reformait et leur coupait la retraite... ils ne pourraient rentrer en ville cette nuit…




Si le RP ne convient pas a quelqu'un qu'il le dise, je me ferais une joie d'en discuter

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Enguerrand_de_lazare
[Quelque part entre Chinon et Saumur. Le lendemain du premier combat (22 septembre]

Le premier assaut des forces royalistes n’avait réussi à franchir les lignes adverses. N’ayant plus de force assez pour retenter un nouvel affrontement ni rentrer en les murs de Chinon, il avait été décidé que l’armée camperait à mi chemin, les officiers et l’Etat Major préférant épargner montures et hommes et leur éviter nouveau cheminement par trop long, par ailleurs ralentis qu'ils étaient par les blessés de la veille.

Le chevalier avait passé le plus clair de la journée écoulée à veiller sa sœur Marie Alice blessée durant la première nuit. Longue attente, inquiétude profonde pour ceux qui l’entouraient en ce moment présent. Peu de sommeil, juste ce qu’il fallait de nourriture pour ne point s’effondrer sur le sol.

Les heures passèrent ainsi, entre silence, espoir et résignation, tandis que de la tente où la jeune femme était soignée, pouvaient par intermittence se faire entendre cris et gémissements de douleur. Il aurait souhaité se tenir à ses côtés, être plus encore présent, afin de lui apporter le peu qu’il pouvait. Mais il était préférable en pareille situation, comme il en avait déjà fait la douloureuse et amère expérience, de laisser les hommes de l’Art œuvrer en paix sans que d’aucun inopportun ne vienne les déranger durant leur délicate tâche.

Il devait donc se contenter, avec ses compagnons, des quelques rares informations filtrant de l’intérieur de la tente. Quelques confidences, données au goutte à goutte par ceux qui pouvaient approcher la blessée, sans pourtant réussir à les déquiéter sur l’état de santé de sa sœur.

Il aurait souhaité rester ainsi encore des heures durant, attendant, quémandant, espérant guérison et rétablissement de la jeune femme.
Làs, déjà, de toute part en le campement, l’ordre d’un prochain assaut se disséminait.
Cette nuit serait à nouveau une nuit de feu et de sang, ainsi en avait il été décidé.

Quittant à regret la place qu’il n’avait quittée depuis le matin, le chevalier s’était dirigé là où il avait en toute hâte déposé son équipement, afin de revêtir à nouveau la lourde armure d’acier, tachée de terre et de sang, marquée des restes des combats de la veille.



[Devant les murs de Saumur. Deuxième nuit de combat (22 au 23 septembre)]

Impression de déjà vu tenaillant l’esprit du licorneux.

Deux armées se faisant face, étendards flottant dans la brise nocturne.
Silence. Attente. Appréhension.

Et soudain, le signe de la charge. Les destriers s’élançant, les hommes et femmes hurlant à tout va pour se donner force et courage.

Puis le choc. Inéluctable...Habituel.

Les cibles ennemies défilaient de part et d’autre de son champ de vision, pendant que lui, juché sur son destrier, accompagné de ses amis, frères et sœurs licorneux, fendait la masse de leurs adversaires.

Soudain, une piétaille, devant lui, toute prête à achever l’un de ses compagnons. Archer, de surcroit, à la vue de son arme passée en bandoulière. Celle là paierait pour tous les autres. Pour Azincourt et ses archers anglois.

Éperonnant les flancs de son cheval, il prit un peu plus de vitesse encore. L’autre, en face, s’était redressée, et restait immobile face à lui.

Il avait laissé choir à terre sa lance, brisée peu de temps auparavant contre quelque cuirasse ennemie, tenant son épée à pleine main, cette épée qu’il avait reçue des mains de son Grand Maitre, bien des années plus tôt. Cette arme dont la licorne cabrée gravée sur le pommeau en marquait à tous la provenance.

La lame avait fendu l’air et s’était profondément enfoncée dans la poitrine de l’archer. La faible protection de cuir n’avait offert aucune résistance à l’acier acéré, et bientôt le sang jaillit à gros bouillons de la plaie béante. (*)

Sans un regard de pitié pour celle qu’il venait de transpercer, le chevalier fit faire volte face à sa monture. Il aurait voulu encore donner coups à ses ennemis, mais déjà, autour de lui, sonnait l’ordre de repli.

La victoire ne serait pas pour cette nuit. Demain, peut être…



[Devant les murs de Saumur…encore…Troisième nuit de combat (27 au 28 septembre)]

Même joueur, joue encore, aurait pu dire l’esprit facétieux.

Les rangs, autour de lui, s’étaient clairsemés. Nombre de compagnons manquaient à l’appel.

Malgré le retour à Chinon et les quelques courtes nuits de repos, la fatigue pouvait se lire sur chaque visage. Les épaules s’étaient voutées, l’écu semblait à chacun peser plus que de raison. Les chevaux, à peine reposés de leurs violentes charges, suaient et laissaient s’échapper de courtes volutes de fumée, s’évaporant au rythme de leur respiration saccadée.

Une troisième armée était venue se joindre à eux, apportant sang frais et énergie nouvelle. Celle là n'était pas de trop, tant chacun déjà était allé au delà de ses limites.

Il se tenait pour l’heure à sa place habituelle, au milieu des rangs de ses frères et sœurs, Ewaele placée à sa dextre, comme à l’accoutumée.
Ils s’étaient élancés de concert, oubliant les douleurs, les blessures déjà reçues, l’harassement des luttes des derniers jours.
Machinalement, les gestes des milliers de fois répétés, s’étaient enchainés sans hésitation.
Devant eux, déjà, ils pouvaient voir leurs ennemis rapidement se rapprocher.

Sans même qu’il ne s’en rende compte, le décor alentour et les combattants en un brouillard indissociable, par l’épuisement créé, il s’était retrouvé face à un nouvel adversaire.

Peut être celui là était il plus reposé ? Peut être avait il plus d’expérience encore que lui-même n’en avait acquis ? Peut être les dés de la chance l’avaient ils en cet instant précis abandonné ?

Avant même qu’il ne puisse effectuer parade ou coup de taille, il avait senti la vive douleur transperçant sa cuisse senestre. Déséquilibré par le coup reçu, il en avait laissé choir au sol écu et épée, se trouvant d’un coup désarmé et sans protection.

Le second coup asséné par son adversaire fut plus violent encore, entaillant profondément son bras gauche, gravant dans sur son brassard acéré sillon de métal et de chair mêlé. (**)

Il avait manqué flancher, se retrouvant ainsi à terre, signe d’une mort certaine pour tout chevalier.

D’un coup de hanche, il était parvenu à se redresser, emporté maintenant dans le flot des combattants, plié en deux sur sa monture, le sang s’écoulant des deux plaies à lui infligées.

Alors qu’il tentait avec l’énergie du désespoir de garder son assiette, il aperçu du coin de l’œil la silhouette d’Ewaele, à quelques courtes toises d’elle. Elle semblait elle aussi mal en point. Il aurait voulu faire volte face, lui porter assistance, la protéger comme ils se l’étaient tous deux promis.

Mais déjà il sentait que ses forces peu à peu l’abandonnaient. Il lui fallait au plus vite quitter les lieux, afin de ne pas risquer nouvelle navrure, ou, pire, capture par quelque coutelier ennemi…


(Désolé pour le post un peu fourre tout et en retard, mais mon perso était occupé avec sa soeurette)
(*)23-09-2011 04:04 : Vous avez frappé Sorka5. Ce coup l'a probablement tué.
(**)28-09-2011 04:04 : Votre bouclier a été détruit. Votre arme a été détruite.
Blob vous a porté un coup d'épée. Vous avez été sérieusement blessé.
Blob vous a porté un coup d'épée. Vous avez été légèrement blessé.

En respect des événements de l’IG.

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Chikaka10
Jours après jours, le chevalier de Plogoneg combattait auprès de ses frères d'arme et du maréchal, s'occupant de l'arstillerie, son arme préférée. Quand l'ennemi passa les remparts, Chika fonça dans le tas, abandonnant ribaudequins et veuglaires, distribuant estocs, repoussant l'ennemi de son écu pour les balancer par dessus la muraille.

Les ennemis arrivaient de partout, bon sang à croire que tous les royalistes s'étaient donnés rendez vous ici.

Il devait tenir, il fallait continuer à repousser l'ennemi. La voix du maréchal tonna non loin d'elle lui déléguant le commandement si il tombait. Un signe de tête rapide avant de contrer deux royalistes qui fonçaient sur eux. La bataille était rude, les coups pleuvaient de toute part.

La baronne était épuisée mais il ne fallait pas faiblir.


-"Retraite!"

Un rapide coup d’œil vers le maréchal qui à peine l'ordre donné s'écroula sur le sol d'un coup porté sur son crâne.

Repliez vous les Trente ! On forme un cercle, on protège le maréchal !

Ils reculèrent tout en continuant à se battre jusqu'au corps inerte du maréchal.

Toi et toi ! portez le maréchal vite !

Coude à coude les Trente protégèrent le duo qui emmenait leur chef.

Un regard de la baronne parcourut le champ de bataille du regard, cherchant d'éventuels alliés en difficulté et ce fut là qu'elle vit la duchesse s'effondrer à son tour.

Bon sang ! la duchesse Joffrey ! Vite quelqu'un avec moi, faut lui porter secours !

Tandis que les Trente continuaient à se replier en ordre, couvrant les blessés, les protégeant, Chika mit un genou à terre près de la duchesse.

Tenez bon duchesse ! On s'occupe de vous !

Mais celle-ci n'entendit pas, inconsciente. Le chevalier jeta un regard aux alentours, la voie était libre. A deux, ils portèrent leur alliée, la sortant de cet enfer. Ce n'était pas la première guerre que Chika faisait auprès de Joffrey. Ils laissèrent les blessés aux résistants de Saumur qui eux pourraient s'occuper d'eux. Quant à Chika, elle veilla à ce que les Trente battent en retraite. Il allait falloir se réorganiser pour le prochain assaut...
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Heureuse maman de Morgan et Maylis - Chevalier de Plogoneg
Roxannemontfortlaval
[Et cette nuit là, elle tomba...]

La Montfort était partie au combat sans un regard en arrière ce soir là. Sale pressentiment qui l'étreignait depuis la veille. Des mois que la blonde se battait sans relâche auprès de ses compagnons et elle tenait bon. Elle venait même de donner la vie il y a quelques semaines de cela. Sage de la citoyenneté bretonne, Chevalier de Langolen membre des Trente, Consule de Bretagne en Ecosse, Dileuriad de la famille et surtout, surtout bretonne et mère et épouse comblée. Tout pour être heureuse alors que faisait-elle dans ce foutoir ? C'est que quand on est une Montfort et petite nièce de l'homme qu'elle admire le plus après Son héros d'enfance son cousin le maréchal Coldtracker, c'est pour son grand oncle Elfyn qu'elle se bat et pour sa Breizh adorée. Et rien n'empêchera la pestiotte ce soir de baisser le heaume de son casque d'une manière encore plus déterminée que d'habitude après une tendre embrassade sur la joue de leur nourrisson de fils qu'elle a laissé entre de bonnes mains.
L'archère dirige sa section en silence, se faufilant dans la masse, les longbows sont prêts à la manoeuvre, les destriers renaclent avant de foncer dans la mêlée des hommes et femmes d'armes ici présent. Les flèches sifflent et pleuvent, les jets sont fermes et puissants et l'amour de sa Breizh redonne quelques forces à une blonde chevalier déjà malmenée toutes ces dernières semaines. Bien que le nombre face à eux soit accru, la chevalier entre dans la bataille avec rage, combattant sans relâche face à l'ennemi. Et la lame qui la transperce elle ne la voit pas arriver, son dernier regard qui se voile sur une silhouette plus loin toujours en vie et qui s'éloigne ne l'ayant pas vue tomber, celle de son démon d'époux et la vision de leur fils orphelin qui lui transperçe le coeur alors qu' une voix tant aimée se fait entendre avant qu'elle ne sombre...papa....

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Ewaele
[Quelque part entre Chinon et Saumur. Le lendemain du premier combat (22 septembre)]

Elle avait suivi le reste du groupe sans mot dire… Ce n’était pas la première fois qu’elle vivait ce genre d’aventure, pas la première fois que la vie de sa suzeraine était menacée, mais, comme à chaque fois, cela la retournait complètement, remettant en cause tout et n’importe quoi. Mais que pouvait- elle faire à par attendre, comme ceux qui étaient restés à ses côtés en quête de nouvelles… Se relayer pour que chacun puisse se reposer car la guerre continuait et les combats sans doute aussi, même si elle ne savait pas trop ce qui les attendaient après le repli effectué face à l’ennemi…

Tout se brouillait, elle avait du mal à savoir où devait aller son attention, entre une Marie qui se battait pour vivre, un Walan qui avait soulevé une colère qu’elle n’arrivait pas à calmer, et l’homme qu’elle aimait, qui tout comme elle attendait de savoir ce qu’il adviendrait de la brune qui se trouvait entre les mains des médicastres. Elle aurait souhaité lui donner un certain réconfort, mais elle en était bien incapable étant tous les deux aussi tendus qu’un arc bandé. L’heure n’était pas à l’apitoiement et la désolation, elle voulait garder une certaine maitrise d’elle-même, même si cela semblait bien mal barré !

Les bruits montaient de plus en plus comme quoi ils repartaient sur Saumur dans la foulée… Combien de temps s’était écoulé depuis les derniers croissements de fer ? Elle ne savait plus, le jour, la nuit, les heures, rien, elle n’arrivait pas à se remémorer. Elle avait juste l’impression de ne pas avoir dormi, d’être sur la défensive, les nerfs à fleur de peau, et que le premier qui viendrait l’affronter aurait des chances de voir s’abattre son courou.


[Devant les murs de Saumur. Deuxième nuit de combat (22 au 23 septembre)]

Marcher au pas aux côtés des autres, à nouveau harnaché de sa cuirasse de fer, son écu dans une main, et épée au fourreau, tous les deux marqués du combat de la veille… Le regard perdu sur l’horizon elle sondait… On prenait les mêmes, ou presque, et on recommençait. Même champ de bataille où le sang et la boue ne faisaient plus qu’un, le sol devait être une mélasse bien glissante et pourtant ça n’empêcha personne de partir affronter l’ennemi, de foncer corps et âmes…

Elle avait soif de vengeance, faim de sang. Sur ce même terrain qui s’était nourri de celui de son amie quelques heures plutôt… Elle partait à bride abattue, fendant l’air quand le signal fut donné…

Réfléchir ? Pourquoi faire ? Dans les circonstances, le mieux c’était de renverser les hommes qui leur faisaient face, à bas de leur monture… Soit ils se feraient piétiner par ses frères et sœurs qui suivaient avec leurs chevaux, soit ils seraient blessés par ceux qui arrivaient derrière à pieds, ou mieux encore achevés… A ce moment-là une fureur grisante l’enveloppa, elle voulait tuer !!!

Mais encore une fois ils durent faire demi-tour et soigner les plaies, se poser et reposer… Prendre du recul par rapport à ces deux jours où ils avaient été repoussés… Elle en profita pour veiller Marie, puis dormir et vice et versa… Elle n’avait pas eu d’autres explications avec le Viennois et cela la démangeait sérieusement, mais elle n’avait pas plus parlé à Enguerrand de cet instant où elle les avait abandonnés lui et sa sœur, la colère qui grondait en elle après cet homme qui avait perdu l’esprit… Elle était capable de reconnaitre que des fois on voyait rouge, que des fois l’esprit n’était plus capable de faire la part des choses, que tout simplement le cœur avait ses raisons que la raison ignorait… Mais elle n’arrivait pas pour autant à décolérer…

Marie avait été soignée, rien ne laissait présager encore une bonne ou mauvaise fin à sa blessure, elle allait la retrouver dès que le brun la quittait histoire de ne pas trop le croiser, et de passer un peu de temps à son chevet… Parfois avec le barbu où les regards s’échangeaient tantôt remplis de doute, tantôt remplis d’espoir…


[Devant les murs de Saumur…encore…Troisième nuit de combat (27 au 28 septembre)]

Quelques jours étaient passés, le campement reprenait un semblant de vie après avoir soigné les hommes, pansé les chevaux, fait briller le fer pour enlever la souillure des deux derniers combats… Mais malgré tout cela il restait une certaine fatigue, le conflit durait depuis un certain temps, ils avaient toujours répondu présent et le temps jouait aussi sur le mental des troupes sans compter la mort ou les blessures des compagnons…

Mais malgré cela, ils se préparaient à une nouvelle attaque, du sang neuf était venu gonfler les rangs pour que cette fois les murs de Saumur ne leur résistent pas. Le armées avançaient en ordre de marche sous la surveillance continue d’une poignée d’hommes qui en remontaient et en redescendaient les colonnes inlassablement, veillant à suivre la bonne direction, à maintenir les formations ensembles et les divisions séparées, à faire s’activer les retardataires.

Ewa abaissa son heaume et sortit son épée du fourreau. Elle eut une pensée pour Marie, puis elle reporta ses yeux sur l’ennemi. Peu à peu, le tintement des sabots résonnèrent plus fortement et l’allure des chevaux s’accéléra. Les chevaliers flattaient leur montures et se hurlaient des encouragements l’un à l’autre, en agitant leurs piques et leurs épées. La vitesse à laquelle ils déferlaient telle une vague sur la plage, créait l’impression qu’ils étaient de plus en plus nombreux à mesure qu’ils se rapprochaient. La rousse avait la bouche sèche son cœur battait comme un tambour.

L’ennemi était maintenant à portée de tire et ordre fut donné. Les flèches s’élevèrent dans le ciel et retombèrent comme une pluie mortelle. Brutalement plongée au cœur de la mêlée, Ewa s’efforçait du mieux qu’elle pouvait d’éviter les coups. L’ennemi à grand renfort de moulinets, cherchait à trancher les jarrets des chevaux, moyen le plus facile et le plus rapide d’invalider l’animal. La bataille faisait rage. Autour d’elle les hommes s’écroulaient, pourfendus par les épées et les haches de guerre et aussitôt piétinés par les puissants sabots des destriers.

Elle avait réussi à repousser deux attaquants en les blessant, légèrement sans doute au vu des coups portés mais cela avait suffi pour les faire reculer, mais un troisième avait pris la succession… A un moment, elle, se retrouva épaule contre épaule avec sa senestre, l’instant était critique. Mais ils furent vite séparer, son attaquant lui bondit dessus, son épée parvenant à s’introduire sous son bras, à l’endroit précis où les deux côtés de son armure se rejoignaient. Elle sentit ses chairs s’entailler, une grimace lui déforma le visage. Tournant la tête une fraction de seconde pour trouver Enguerrand, sa vue se brouilla, puis elle s’aperçut enfin que du sang jaillissait de sa blessure… Elle perdit son équilibre, lâcha son arme qui se prit dans son étrier alors que son pied avait glissé. Petit à petit elle sombrait sur le dos de son cheval, son attaquant l’abandonna pour de nouveaux affrontements sans doute… Ses yeux se dirigèrent vers un homme à cheval qui semblait allé aussi mal qu’elle… Elle n’arrivait pas à détacher son regard de ce dernier, mais tout lui semblait si flou, si difficile, elle sentait un liquide gluant et chaud se répandre sur son corps… Une douleur fulgurante sous son bras lui soulevait le cœur. Dans un dernier effort elle talonna le flanc gauche de son équidé afin de suivre maintenant ce qui ressemblait plus à une ombre qu’à un corps… Sa vue se voila, son esprit embrumé rejoignait le néant. Son corps reposait maintenant sur le dos de la bête qui livrée à elle-même suivait lentement le cavalier qui avait un peu plus tôt quitté le champ de bataille, comme s’il prenait soin que sa cavalière ne tombe pas…





Citation:
28-09-2011 04:04 : Bbnem vous a porté un coup d'épée. Vous avez été sérieusement blessé.
28-09-2011 04:04 : Vous avez frappé Sharlnak. Ce coup l'a blessé superficiellement.
28-09-2011 04:04 : Vous avez frappé Yvan_le_fou. Ce coup l'a blessé superficiellement.

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Walan
Derrière la mine impénétrable de son "armure de glace", Walan n'avait pas répondu à Ewaele, l'espoir que Marie soit encore en vie ayant rejailli en lui à toute vitesse et occultant le reste. La souffrance, l'inquiétude et la colère demeuraient, mais la vengeance pourrait attendre ... un peu, en tout cas. Son visage demeurait fermé, ainsi que cela se produisait toujours dès lors que ces sentiments s'emparaient de lui, cherchant ainsi à les garder soigneusement verrouillés en lui.
Il était donc retourné au camp avec les autres, en croupe d'Ewaele, sans dire un mot, le regard rivé sur le visage livide de la brune. Il avait vaguement conscience, quelque part, d'avoir offensé la rousse, mais il n'en avait cure. Elle n'était pas la première, ne serait pas la dernière, et il serait toujours temps, plus tard, de s'expliquer et si besoin de chercher à se faire pardonner. Mais plus tard, car pour l'heure seule comptait Marie.

Condamné à veiller sans pouvoir rien faire, il se retrouvait comme un ours en cage. On ne l'avait pas laissé rester aux côtés de la brune tandis qu'on la soignait. Malgré ses airs menaçant, malgré sa colère froide, aucun des physiciens n'avait cédé. C'est tout juste s'ils avaient fait attention à lui, en réalité. Il veillait donc, juste à côté de la tente où elle gisait, debout à l'écoute, sans même avoir pris la peine de retirer son armure ou de se nettoyer un peu. Dormir ? Il en était incapable, malgré la fatigue de la bataille.
C'est tout juste s'il ne fallut pas le forcer à aller le faire, mais ce fut finalement l'appel à la raison et au devoir qui demeuraient en lui -quoique quelque peu occultés- qui finirent par le faire céder, non sans qu'il est auparavant lourdement insister sur l'obligation de le prévenir si quoique ce soit concernant Marie advenait.

Le lendemain matin ne lui apporta que le droit d'une brève visite auprès de la brune, juste le temps de constater par lui-même qu'elle respirait toujours et de déposer un bref baiser sur ses lèvres livides, assorti d'un "Reviens vers moi" murmuré tout bas à son oreille. Mais déjà l'armée devait se remettre en ordre de bataille, et l'armure de glace protégeant son esprit s'épaissit en même temps qu'il revêtait l'armure d'acier protégeant son corps. La vengeance commença alors, le soutenant dans le fracas des armes de bois et d'acier. Lance, puis hache d'armes, puis épée, tranchèrent et frappèrent l'ennemi. Des paysans et autres conscrits il ne compta pas le nombre de ceux qu'il frappait et blessait. Seul importa un homme dont l'expérience du combat était plus manifeste, un soldat ou ancien soldat ayant repris du service pour cette guerre. Mais le résultat demeura : à l'issue de leur face à face, Sans Repos demeurait debout et indemne ... l'autre ne pouvait pas prétendre la même chose.

Lorsque, la bataille ayant cessé, il regagna le camp, c'est en ayant a peine pris le temps de retirer son armure qu'il se rendit auprès de Marie, la veillant en silence, sans guère prêter attention à ce qui se déroulait autour d'eux. Il avait conscience de ne pas être le seul, mais tout ce qui importait était de demeurer à ses côtés.

Les autres batailles se succédèrent les jours suivants, tandis qu'ils avançaient sur Saumur en cherchant à en repousser les armées ennemies. Autour de lui les autres tombaient, plus ou moins gravement blessés quand ce n'était pas tués, mais il demeurait. Juste et ferme en son dessein, comme disait sa devise. Cela ne l'empêchait pas de remarquer ceux de ses alliés, frères, sœurs, amis qui manquaient, soit qu'il les ait vu tomber de ses yeux sur le champ de bataille, soit qu'il ait constaté leur absence au retour. Et les noms de chacun d'eux s'ajoutaient à celui de Marie lorsque lui même frappait.

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Kilia
[ Dernier jour en Anjou et puis... ]

Elle voulait se battre depuis des jours et depuis des jours elle devait regarder les autres se faire tuer. Une armée dans la ville semblait être important pour l'EM mais pour elle voir revenir chaque jour que la moitié des troupes lui était insupportable.
Ce soir là, la porte claqua. Elle mit son foulard rouge pour tenir ses cheveux rebelles et cracha sur ses bottes pour les faire briller. Pas distingué pour une duchesse, mais pour un soldat ça l'était. Elle ne crèverait pas sans dignité.
Elle fit rabattre son étendard et se dirigea avec son cheval hors des remparts.
Elle ne les laisserait pas passer.
Les combats furent d'une violence incroyable, elle voyait des ennemis partout, son épée bloquait les coups elle en donnait aussi.


Citation:
29-09-2011 04:04 : Vous avez frappé Melusine1671. Ce coup l'a blessé superficiellement.


Mais peu à peu elle sentait qu'ils reculaient. Moment de doute.
Les quelques soldats encore en vie s'étaient vu repousser sur la route de Thouars, il n'arriveraient pas à revenir vers Saumur.

Un replis stratégique, il n'y avait plus que cela pour ne pas tous se retrouver en bouillit.

Tous à Montreuil-Bellay! Avait-elle crié. Au moins au château ils pourront reprendre des forces et le pont-levis les protégerait pour la nuit.
Une fois au château, elle se demanda combien des leurs étaient tombés. Combien de gens qu'elle connaissait, amis ou devenu ennemis aujourd'hui, répandaient leurs tripes sur le sol d'Anjou.
Cette terre abreuvée tous les ans du sang des combats. Pourquoi?
La fatigue surement. Elle partit sur toute une métaphore de l'Anjou ogresse, se nourrissant de leur force et aspirant peu à peu tous ceux qui foulaient son sol.
Finissant par se demander encore pourquoi.
Depuis sa naissance l’Anjou était frère avec la Bretagne qu'elle folie avait eu le royaume de vouloir séparer deux frères...
La nuit fut agitait, l'envie de ne plus sortir de son château lui vint à l'esprit, mais ils n'auraient pas fait tout ça pour rien.

On vaincra la tête haute pour nos droits, notre liberté de choisir. La justice gagne toujours un jour.


Elle l'avait murmuré comme une prière, tout en remettant ses bottes, histoire de se donner du courage.

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Dict Lumière de l'Anjou,EX-Paire. Future Reyne! FORUM GUERRE
Linon
Les quelques jours de répit avaient permis à sa cuisse de se rétablir. Linon avait profité de leur retour à Saumur pour chercher Titi en ville. Mais l'homme semblait avoir disparu corps et biens, laissant même dans leur taverne quelques tonneaux encore pleins. Des connaissances lui rapportèrent qu'il avait été vu pour la dernière fois quittant la ville avec un baluchon. Ainsi, il l'avait réellement quittée... Elle s'abîma dans la tristesse et le silence, évitant ses semblables et cherchant vainement ce qu'elle avait bien pu faire pour que son mari si aimant la fuie.

[Bataille du 27 au 28 septembre]

Quand l'assaut royaliste contre sa ville fut déclenché, Linon suivit la troupe mécaniquement sans perdre de vue le colosse devenu son seul repère dans le conflit armé . Mais Maël comme à chaque fois lui interdit l'accés à la bataille et l'empêcha de quitter la tour. La jeune femme lui en voulut terriblement, et forcée à l'inaction, assista au choc des armées sans rien faire. Elle regarda tomber courageusement les angevins et leurs alliés ponantais, assista à l'acharnement des royalistes à décimer leurs rangs et à atteindre les remparts.

Alors elle se mit en mouvement et rejoignit les défenseurs qui repoussaient les échelles, aida aux différents postes, là pour verser la poix brûlante sur les assaillants, ici pour trancher d'un coup d'épée les cordes attachées aux grappins d'assaut. Mais toujours plus nombreux, les ennemis revenaient, menaçant de submerger les défenseurs. Quand l'ordre de la retraite fut lancé, Linon chercha Maël du regard sans le trouver... En revanche les Trente faisaient bloc et se repliaient. La jeune femme finit par en faire autant et ne découvrit l'état du chef de l'armée qu'après qu'il ait été soigné.


[Bataille du 28 au 29 septembre]


Incrédule, elle resta à ses côtés toute la journée, caressant les mèches blondes, murmurant des paroles au ton désespéré à son oreille, embrassant le dos de sa main. Elle demanda au chirurgien de faire prévenir sa femme qui était à Saumur, puis cessa de parler, le regard fixé sur celui qui avait été son seul horizon des années plus tôt, et qui allait mourir.

Alors que la nuit tombait, on lui apporta une lettre.

Citation:
Très chère confrère.

L'ont ma dit que vous étiez toujours sur Saumur comment cela se passe t-il? On m'a parlé de violents combats.
D'ailleurs mon propre père y a été meurtri, je ne sais par qui, mais il était dans le mauvais camp.
Si vous arriviez a avoir de ses nouvelles?
La Guerre est ainsi faite que les alliés d'hier sont les ennemis d'aujourd'hui, mais pas ceux de demain.

D'ailleurs je vous rend la pareille, j'avais dans mon armée le Maje que vous connaissez bien.
Nous avons tout deux participé a la bataille de Saintes.

Alors que je protégeais l’État major comme a mon habitude, c'est au péril de sa vie qu'il s'est jeté dans la mêlée, projetant des... flammes impressionnantes.
Les ennemis fuyaient comme il se doit ce feu d'enfer.
La quelque fumée cachent un partie de mon récit.
Quelque temps plus tard, je le vois s'enflammer lui même.
Quelle puissance que cette majie, comment un homme peut il survivre a pareil enfer?
Il finit par s’écrouler.
Là les choses deviennent confuses, il me semble l'avoir vu piétiner par une charge de cavalrie, puis une contre charge passe au même endroit.
Une troupe fortement armurée passe a cet endroit au pas de course.
Je me dit ciel, il ne doit plus en rester rien.

Et d'ailleurs en effet, je ne vois que quelques bâtons noircis qui dépassent de la terre au loin entre les volutes de fumée, je me suis dis, paix à son âme, il n'en reste que des os calcinés.

Nous avons néanmoins repoussé l'ennemi vaillamment et combien sont tombés au champs d'honneur pour protèger le Poitou et le Ponant.
Leur nom restera a jamais dans nos cœurs et leur amis, amantes et amants peuvent être fiers de leur conduite.
Non ils ne sont pas mort en vain.

Me promenant du coté de la tente du rebouteux taillant les chairs pour faire de jolis amputations, quelle ne fut pas ma surprise de voir votre mari, quelque peu brulé certes, mais visiblement vivant. Il délirait disant quelque chose comme "Trognon, trognon" mais sans doute était-ce la peur de se faire découper comme ses voisins et voulait-il dire "moignon moignon".

Je ne peux dire quel est son réel état, mais il semble qu'il n'était pas prévu de lui couper quelque chose. Est ce bon? Je ne sais pas, peut être que le boucher rebouteux n'avait pas jugé utile de se concentrer sur lui.

Nous le sauront bientôt, nous prions bien sur pour lui.
Je vous tiendrais informée évidement.

Amicalement

Betoval.


Linon posa un regard vidé de toute expression sur le colosse qui gisait près d'elle, et attendit que le monde s'écroule. L'appel au rassemblement retentit, elle se leva et rangea soigneusement la lettre contre son coeur, puis se pencha sur le visage tourmenté de Maël et posa doucement les lèvres sur les siennes. Avant de se redresser, elle lui murmura

Cette fois tu ne m'empêcheras pas d'y aller... on verra si tu as été un si bon maître d'armes au nombre de royalistes que je tuerai pour vous venger.
A tout de suite, je vous rejoins.


Elle vérifia la présence de son épée, récupéra son bouclier et rejoignit ce qu'il restait des Trente. La compagnie sortit pour se mêler à l'ultime bataille, Linon récitait intérieurement une prière pour que ses quatre époux l'accueillent dans quelques heures, convaincue que leurs morts successives était une punition divine pour la mort du premier dont elle se sentait toujours coupable.

La nuit pleine des clameurs de la bataille et déjà de l'odeur du sang les avala.

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Clotaire.
Là où un enfant de quatre ans n'a pas à se trouver, ou un concours de circonstances malheureux...

Des fois, les gens se sentent obligés d'en faire des tonnes. Raconter toute leur vie passée, leurs grands exploits, leurs efforts de guerre. Leurs histoires d'amour, leurs histoires oubliées depuis longtemps. Leur historique complet, pour expliquer leur passif, le pourquoi du comment...

Ce dont tout le monde se fout, à part ceux qui le connaissent déjà. Nous en sommes là. Expliquer le passif de Clotaire équivaudrait à rendre copie blanche. C'est un enfant. Juste un enfant. Rien qu'un enfant.

Seulement sa mère s'appelle Kilia. Son père Baillant. Mi-angevin, mi-poitevin, un pur produit ponantais, même s'il ne sait absolument pas ce que cela signifie.

Très facétieux, le côté angevin, et un peu con aussi, le côté poitevin, l'enfant aime faire à peu près tout sauf écouter sa nourrice. Sa mère s'agace et n'est pas très en forme, paraît que c'est un peu la guerre, comme quand il s'amuse à se battre avec son frère mais en plus dangereux qu'elle a dit Maman. Alors pour s'occuper, et comme ils n'ont plus trop le droit de se battre, il décide de se lancer dans une partie de cache cache.

Mais le mieux, c'est de gagner. Alors il triche : il ne prévient pas du tout Phel qu'il va se cacher. Comme ça c'est plus drole. Son jumeau mettrait plus de temps à le trouver comme ça ! Futé, Clo. Et quelle meilleure cachette qu'une sorte de malle ? En plus ça brille dedans. Des armes tout ça... ça pique un peu, mais bon, faut souffrir un peu pour prouver qu'il est le meilleur des deux héritiers.

Ce qu'il n'avait pas prévu du tout, c'est le soudain départ de sa duchesse de mère qui embarque avec elle quelques gardes et une satanée malle d'armes qui pèse quelques livres de plus que d'habitude. Des onces de Clotaire qui se réveille d'une sieste impromptue – Phelippe est vraiment nul en cache cache- un poil agacé. Quoique... là pour le coup, son frère ne risque pas de le trouver...

Ce n'est qu'une fois arrivé sur le champ de bataille -dingue ce que ça peut être bruyant...- qu'il se décide à lever le couvercle de la malle et se faufiler à l'extérieur. Haut comme trois pommes, il est tout perturbé d'un coup. Y'a que des grands, qui sont pour beaucoup à cheval, ça parle fort et ça fait plein de bruit avec des trucs en fer, et il est tout petit lui, au milieu de tout ça. Quatre ans à peine, aucune idée de l'endroit où il a atterri, sa mère hors de vue, de toute façon il ne sait même pas qu'elle est dans le coin, il n'a rien de sa -super- cachette.

C'est un garçon, pas une fille, mais il a beau dire à Elandra que y'a que les filles qui chougnent, là d'un coup, il sent bien que son menton potelé tremblote, que la larme grimpe à l'oeil, et son souffle de bébé qui s'accélère alors que l'épaule tressaute. Clotaire est complètement flippé, et wesh gros, encore quelques secondes, et il fond en larmes.


Mamaaaaaaaaaan !

Sauf que Maman elle entend pas. D'abord elle sait même pas qu'il est là, sinon elle le tuerait de ses propres mains, et ensuite parce qu'elle sonne la retraite. Son dernier fils lui se tient en pleurs au milieu d'un grand n'importe quoi où il n'a rien à faire.

En plus, devant lui, y'a un grand frison qui arrive à toute vitesse.

C'en est trop pour lui.

Il flippe grave, ferme les yeux, et espère très très fort qu'en les rouvrant il sera dans sa chambre avec son frère.

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Fils de la Duchesse angevine préférée des Français et du Comte poitevin préféré des Angevins.
Demi (de bière) de Phelippe.
Quatre ans et pas toutes ses dents.
Krystel_martin
[Le 22, près de Saku dans les vapes. Loin des déménagements bretons, devant Saumur.]

A force de baffes administrées sans douceur, Saku s'éveilla. La Flamande soupira d'aise, et aida l'Auvergnate à se redresser un peu.

Saku... Tu m'as fichu une de ses frousses...

La Blanche vit alors, s'épanchant à travers l'entrelacs de métal, un liquide sombre. La Lieut' saignait à l'épaule. Blessée par une chute, ou par un homme ? Apparemment, par un "enfoiré", à qui elle ferait ravaler le reste de ses dents, si toutefois il en avait. Krystel secoua légèrement Saku, et lui dit fermement :

Je vais porter une partie de ton armure, mais il faut que tu m'aides à te transporter jusqu'à Slamcalon, qui te ramènera au camp. Slam, c'est mon cheval.

Elle se mordit la lèvre, pensant fugacement qu'elle aurait pu choisir une autre moitié de nom que celle d'un homme accusé de trahison envers la Couronne. Et qu'importait s'il s'agissait d'une rumeur et si elle était réelle ou non, le nom serait mêlé au front saumurois, et au front normand, sans qu'il eut demandé à figurer dans les annales des batailles des Ordres Royaux.

La Flamande haussa les épaules. Et revint au moment présent. Saku était blessée et devait être ramenée d'urgence au camp, avant que les loups ne la prirent pour festin. Délicatement, elle posa sous la tête de sa Soeur d'armes sa cape roulée en boule. Puis, elle lui ôta doucement les jambières et les coudières, puis le plastron. Avisant alors la blessure, elle appliqua son mouchoir sur la plaie, puis fit un bandage sommaire avec un bout de jupons et lui mit le bras en écharpe. Elle emballa les pièces d'armure dans un sac (la demoiselle est une jeune fille et une habituée des banquets bien garnis) qu'elle attacha solidement à la selle de 'Calon. Elle amena ensuite la monture au plus près de la blessée. Elle se tourna alors vers l'Auvergnate, et lui dit :


Es-tu prête à te lever ? Je t'aiderai.

Malgré son apparente tranquillité, la Flamande n'en menait pas large. Il fallait soulever Saku pour la mettre sur le cheval, puis l'empêcher de s'endormir sur le chemin du retour. Krystel se posta aux côtés de l'Auvergante, lui prit son bras valide, le passa derrière son cou et le maintint d'une main. Elle enserra ensuite la taille de son amie de l'autre bras.

Prête ? Trois... Deux... Un... HOP !

Elle s'appuya sur ses jambes, se raidit et commença à soulever son amie.
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Guillaume_de_jeneffe
[Bataille du 29 septembre, la suite]

Ce vers quoi fonçait le vieux Flamand restait encore et toujours un mystère. Certain que même Aristote ne pourrait pas le deviner, ni même l'hypothétiser un soir de torchage à la Retsina. Tant et si bien que c'est sans beaucoup de réflexion – ce qui ne doit guère surprendre de la part d'un infâme royaliste, n'est-ce pas mesdames messieurs les Angevins ?^^ – qu'il galopait sur le champ de bataille. Puis qu'il ralentissait sa monture, pour distribuer quelques beaux coups d'épée et faire montre d'une relative maestria dans l'art de l'esquive. Entre nous soit dit, heureusement que son armure était solide. Et parfois, entre deux duels, il entrevoyait les remparts où, sans qu'il comprenne pourquoi, il pouvait apercevoir des gens gesticuler en tous sens. « On ne leur a pas dit que la bataille c'était ici ? » s'interrogeait alors le Flamand avant de reprendre une activité normale. À savoir tenter de bousculer tout ce qui se dressait sur son chemin. Ou plus exactement sur celui des livres de barbaque de ce qu'il appelait frison.

Tant et si bien qu'après s'être à nouveau retrouvé quelque peu isolé du centre du combat, il piqua des deux afin de s'y projeter à nouveau. Pas question qu'on s'amuse sans lui. Le partage, l'une des valeurs chevaleresques auxquelles il tenait le plus, trouvait de la sorte une bien originale application. Mais, comme de bien entendu, c'est toujours quand les choses sont bien prévues qu'un problème s'en vient à surgir. En l'occurrence, un mioche, un semi-homme, un gavroche qui a pas encore fini sa croissance, bref, un empêcheur de poutrer en rond, en plein milieu d'un truc qui ferait ressembler un match Angleterre-Nouvelle-Zélande à une partie de tricot chez les dames du Rotary-Club de Vigneulles-sur-Gruchon. « Si en plus de recruter des hérétiques les Angevins se mettent à bazarder leur progéniture sur le champ de bataille, on n'est pas rendu. Et après ça, ce sera nous les barbares » songeait Guillaume en même temps qu'il tirait sec les rênes de sa cavale.

L'acier du mors avait du bien pénétrer les chairs de l'animal qui ralentit tout en secouant vigoureusement le chef. Mais évidemment, puisque la vision d'un homme d'armes étaient particulièrement limitée par la gangue de fer dans laquelle il se protégeait le chef, le frison n'avait pas pu s'arrêter à temps. Il frôla plus qu'il ne toucha réellement le fils du Ponant avant que le chevalier ne soit parvenu à le faire s'arrêter et revenir en la direction dudit foutriquet. Un reste d'humanité sous un vernis de brutalité, en somme.

Et, heureusement pour nos deux anti-héros du jour, il n'y avait pas trop de monde dans les environs immédiats. Aussi est-ce le bassinet remonté que Guillaume, tout en veillant à ne pas être pris en traître, cria au garnement, histoire d'être entendu par-dessus le bruit de la ferraille :
« Et quoi ? Tu fais quoi ici gamin ? Tu veux mourir ou bien ? »

Le fait que l'enfançon ait les yeux fermés et le risque qu'en plus d'avoir mouiller ses chausses il ne le comprenne presque pas avait à peine effleuré l'esprit flamand. Comme quoi, nul n'était parfait.
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Linon
[Toujours le 29, au pied de Saumur]

Qui n'a jamais vécu une bataille ne peut imaginer le cauchemar que c'est. Linon mesura immédiatement son ignorance, Maël l'avait trop bien protégée depuis tout ces mois, et rien finalement ne l'avait préparée à l'horreur dans laquelle elle se trouva plongée.

Les bruits les plus divers mais tous assourdissants lui figèrent l'esprit. Hurlements de charge, hurlements de terreur, cris de douleur, chocs métalliques des armes et des armures, bruits mouillés des éventrations diverses... rien que l'environnement sonore aurait suffit à rendre fou.

Sans en avoir conscience, elle hurlait avec tout le monde, de rage autant que de terreur. L'odeur âcre du sang mêlé de tout ce qu'un corps humain peut rejeter l'empêchait de respirer, et c'est à moitié suffocante qu'elle courait au milieu des combats, sabrant le vide de son épée, glissant sur des choses molles, cherchant à fuir l'épouvante des tableaux qui se succédaient devant elle : soldats décapités, membres qui volaient, civils sans armure éventrés.

C'était le sac de Constantinople qui recommençait, et cette fois il n'y aurait pas de colosse blond pour la sauver.

Ahurie, elle vit un môme planté au milieu du carnage. La reine était donc vraiment folle et à bout d'expédients pour envoyer des gosses avec ses troupes de soudards. Des cris dans son dos lui firent tourner la tête, juste à temps pour prendre de plein fouet l'épaule puissante d'un énorme cheval. A peine le temps de sentir qu'elle se fracassait contre un mur dans un dernier cri de douleur et son corps retombait, inerte.

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