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[RP] Reflets de Justice

Gaborit, incarné par Istanga


Gaborit se retint de sauter de joie. Cinquante écus ! La bonne aubaine, et sans effort encore !
Mais il lui fallait répondre à l'homme....


On m' l'a donné. Pour qu'j'apprenne à lire... mais j'aime point lire, ça m'donne mal au crâne. Oh ! T'nez ! Un papelard, encore !

Il se baisse et ramasse un parchemin maculé, qu'il tend à l'homme.

J'veux bien qu'vous m'lisez c'truc là.... y a marqué Ponant d'ssus, pis ici y donnent pas d'nouvelles d'la guerre, tout ça !

L'homme acquiesça et entreprit la lecture d'une lettre ouverte à ceux qui défendent leur liberté.

Citation:


A ceux qui luttent sur les terres de France pour défendre leur liberté,
A Nebisa, qui vide ses propres terres pour en conquérir d'autres qui lui appartenait déjà,
Aux alliés de Nebisa qui dépensent des hommes et des sommes folles pour qu'elle puisse assouvir ses désirs de pouvoir,


Nous, membres unis du Ponant, souhaitons faire un point sur la situation actuelle.

Du Berry libéré :

Les résultats des élections du Berry viennent de tomber et le Duc Alleaume est plébiscite par son peuple, une nouvelle fois.
Malgré les morts, les blessés ayant défendu leurs terres et ceux qui ont fuit le joug de Nebisa, saignés à blancs par des impôts démesurés, ou partis défendre leurs alliés après avoir été contraint de quitter leurs terres, de nombreux Berrichons n'ont pu voter.
Le résultat n'en est que plus fort en la faveur du Duc Alleaume.
Bien sûr, nous attendons les représailles Nebisiennes, qui ne saura laisser en place quelqu'un qui ne lui obéit pas au doigt et à l'oeil.
Le Berry serait un Duché ensanglanté ayant perdu son âme où la guerre scelle par le sang son avenir, certains voudraient nous le faire croire. Mais le peuple qui à fait de ce duché une contrée FIERe de son passé a balayé d’un revers de main ces affirmations mensongères.
Le Duc Aleaume faisant fi de son ignoble procès injustifié, a mené une liste Berrichonne et remporté une victoire éclatante face à la gabegie Parisienne, malgré le nombre de berrichons ayant fuit ou soutenant leurs alliés sur leurs terres.
Ce plébiscite, porté par un vent de révolte, fait trembler les murs Parisiens.
Les forces du Berry sont sur tous les fronts et pour certains loin de chez, qu’importe, les habitants reprennent le flambeau et affirment du haut de leurs fourches que le Berry est aux Berrichons et à personne d’autre.

De l'Artois :

L’Artois malgré les tensions au niveau du Ponant tentait avec succès de renouer des relations avec ses voisins et tout particulièrement avec la Champagne. La forfaiture décidée par la Reine en faisant avancer une armée sur la mine d’Or Artésienne a fait voler en éclat des mois de fructueuses négociations.
Outre le fait que la date choisie n’est que le reflet du peu de cas qu’elle fait des textes fondateurs du Royaume de France, elle a poussé l’Artois à prendre des décisions courageuses sur son avenir.
Le Comte Fidos prends acte des actions unilatérales de la Reine et ne peut que se désolidariser en réaffirmant qu’il est in-envisageable de suivre une folle dans ses envies meurtrières.
Il réaffirme l’attachement historique de l’Artois avec la Champagne et à décidé d’aider son peuple à se libérer du Joug Parisien qui ruine a petit feu la région.
Les élections champenoises peu reluisantes pour le Roi, le conforte dans sa vision d’une Champagne libre de son avenir et libéré des Parisiens qui ne provoquent que les pleurs des orphelins d’une guerre qui n’est pas la leur.

Du Poitou :

Après avoir tenté des négociations sans issues, le Poitou est maintenant visé par les armées amassées au sud. Une attaque a été repoussée sur Saintes dernièrement, et des mouvements suspects ne nous ont guère échappé. Le Poitou est prêt à défendre sa liberté et ne souhaite pas être la troisième province a tomber face à la tyrannie.

De la Bretagne :

Après une tentative avortée -encore- de manipulation nebisienne, la Bretagne a retrouvé sa sérénité et - merci pour elle - semble plus que jamais derrière le Grand Duc pour répondre aux viles attaques que ses alliés ont subi.
Les Bretons sont présents à maints endroits afin de participer à la protection des terres alliées, et distribuer leur merveilleuse boisson revigorante...

De la Guyenne en sursis :

Les Guyennois non engagés dans des conflits extérieurs, ainsi que ceux qui ont fui l'ingérence royale, ont élu un nouveau Duc.
Nous sommes heureux de savoir que nos alliés et frères de Guyenne sortent enfin du joug Nebisien.
Nos alliés de toujours aidant et aidés dans les moments difficiles, peuvent maintenant reprendre en main leur destinée, en toute autonomie.

Du Périgord et de la Normandie :

Puisque les terres périgourdines sont un passage courant des armées pro-nebisiennes, nous ne nous priverons pas d'user du même chemin à loisir avec les nôtres.
Désolé pour la population, mais certaines provinces, elles, ont eu l'intelligence de rester neutres dans ce conflit.
D'ailleurs, cette nuit la Normandie a payé le prix de son engagement armé en Touraine par l'arrivée de bretons sur Fecamp. La population appréciera de voir que dégarnir sa province au profit d'une guerre que Nebisa fait à titre personnel, sur le dos du DR, entre autre, est une belle bêtise... Quelle abnégation ! Abandonner ses terres pour en envahir d'autres...
Nous envoyons notre amitié sincère à ces peuples qui payent le pris de la folie de leur régnant, mais malheureusement, nous avons subi tellement d'infamie depuis des mois que nous ne pouvons plus nous contenter de défendre...

De la propagande et de la tentative de corruption :

Nous notons avec désarroi les tentatives de recrutement par la Reine des brigands qu’elle pourchassait il y a peine quelques semaines en leur promettant le bucher au mieux, ou encore n'hésitant pas à souiller l'honneur provençal en lui proposant une reconnaissance d'indépendance contre une défection de ses alliances.
Puis dernièrement, comme ses proches et elle le font souvent, une déclaration de guerre vers l'Irlande sous prétexte de voir des volontaires aider les bretons...
Cette compromission n’est que le reflet d’une femme aux abois qui est prête à tout pour satisfaire son désir de puissance, alors que dans ses rangs mêmes certains comprennent enfin qu'ils servent sa personne et non la France.


Habitants du Royaume de France, l’élection des petits arrangements parisiens à porté à la tête du Royaume une femme qui ne provoque que la mort de vos frères et sœurs.
Ne vous laissez pas duper et criez haut et fort votre opposition, la négociation est toujours possible à partir du moment où vos représentants la veulent mais à ce jour ils ne veulent que satisfaire leurs égos et leur soif de pouvoir.


Pour le Ponant, le vingt-deuxième jour de septembre 1459,
Datan l'Epervier, Chancelier


Quand il eut terminé la lecture, un silence se fit. Puis Gaborit s'interrogea à voix haute.

Pourquoi qu'on s'rait obligé d'obéir à la reine, nous autres ? Qu'est-ce qu'elle nous offre, à nous ?
Pis pourquoi qu'le duc y fait son toutou d'vant la Nebisa ? Pasqu'elle l'aide à faire taire les gens qui veulent êt'libres ?
Moi, j'veux m'batt' pour la liberté ! Comment qu'y faut faire ?


________________
Presque tous les désirs du pauvre sont punis de prison.
L_Homme, incarné par Istanga
L'homme avait laissé le gros à ses questions existentielles, serré le journal et ses feuillets dans sa besace et était retourné au Tribunal où une nouvelle affaire devait être jugée.

Ah, on ne pouvait pas dire que les représentants de la justice chômaient, entre toutes les mises en procès pour raison... d'état? et pourtant, ils trouvaient toujours le temps de sortir quelque nouvelle affaire à mettre sur le dos de l'un ou l'autre des partisans d'Orgasme.

L'homme se demandait ce qu'avaient bien pu faire ces personnes au duché du Lyonnais Dauphiné et était curieux d'assister à un nouveau procès.

Quand il entra, le procès commençait tout juste. Il écouta et nota l'acte d'accusation.


Citation:


Acte d'accusation
En ce jour du 22 septembre 1459,

Nous, Oiselier, Procureur du Lyonnais-Dauphiné, intentons, au Nom du Duc et de son peuple, une action devant la Cour de Justice du Lyonnais Dauphiné placée sous l'autorité du Juge Alan de T à l'encontre de Sieur Ghell.

Avant de commencer, le ministère public souhaite attirer votre attention sur le fait que, notre juge, ......

Nous rappelons que la partie plaignant...

Le procure n'en fait pas la demande.

Vous êtes accusé d'avoir constituer une armée dans la nuit du 21 au 22 septembre1459 .
En voici la preuve !!



Hors la loi stipule :
o IV.1.a.ii : Exercice du droit d'Ost non autorisé
Il est interdit de constituer ou de faire partie d'une armée non autorisée par le Conseil Ducal sur le territoire du Lyonnais-Dauphiné sous peine de poursuite pour haute-trahison.

Une missive de dépôt de plainte lui a été envoyée
Considérant qu'en vertu de ce texte, vous vous êtes rendu coupable de Haute-Trahison, nous vous demandons d'en rendre compte devant la Cour.

La parole est à la défense.


L'homme regarda l'accusé et le trouva souriant et affable. Quand il se leva pour présenter sa première plaidoirie, l'homme prit une plume neuve dans son sac.

L'accusé salua la Cour et parla d'une voix claire.


Citation:


Voila j'avais passé ma matinée à Prier dans l'église de Valence, J'aime passer du temps avec le Seigneur, C'est Normal je suis un Homme d'Eglise.

Puis ensuite, l'heure de mon cours n'étant pas encore la, Je décide d'aller au bord du Lac.
La je dois dire que je me suis assoupis, et dans mon sommeil j'ai fais un rêve.

Le Seigneur me commandait de monter une armée pour combattre les Hordes du mal au pouvoir.
A mon réveil j'étais à la tête d'une armée de Justes.
Je sais que pour vous les voies du seigneur sont impénétrables, mais moi en tant que Diacre je suis très prêt du seigneur.
J'ai foi en sa Justice, Donc la Justice des hommes ne me fait pas peur.


Puis il se tourna et alla se rasseoir.

Vint ensuite le témoignage d'un dénommé Binette, dont la face légèrement enluminée dénotait d'un goût immodéré pour les boissons fortes. Ce témoignage fut court et manqua singulièrement des détails qui auraient pu l'appuyer.


Citation:


Le Bonjour à toutes personnes ici présentes.

Dans la nuit du 21 au 22 de ce mois, je faisais ma ronde habituelle sur les remparts Valentinois. J'étais, exceptionnellement, accompagné de ma fille. Fort heureusement qu'elle était là à vrai dire ! Car durant la ronde, au petit matin, elle vint me voir et me tira par la manche, et pointa du doigt un regroupement de plusieurs personnes, avec un étendard. Ni une ni 2 j'ai fait le rapprochement avec l'armée des Ombres dont même une personne sourde en aurait entendu parler ! Et me rapprochant, j'ai facilement distingué Ghell.


Quelques minutes de répit puis vint la déposition du premier témoin de l'accusé, qui se présentait entre deux gardes. Elle répondait au nom d'Istanga de Lendelin.

La jeune femme était pâle, mais ses yeux noirs brillaient d'un éclat étonnant. On eut dit qu'elle était en proie à l'hilarité la plus totale, sans que ses lèvres ne rient. Juste un fin sourire ironique.

L'homme s'enfonça un peu plus sur son siège pour être plus à l'aise. Il commença d'écrire.


Citation:


Monseigneur, Votre Honneur, je m'insurge contre le témoignage du sieur Binette.

Cet homme n'est pas fiable, on ne peut accorder la moindre confiance à son témoignage.
Pourquoi ?
Parce qu'il est de notoriété publique que cet homme boit.
Et lorsque je dis qu'il boit, c'est un magnifique euphémisme.
Cet homme ne vit que pour et par l'alcool, cela va du rhum, c'est ainsi qu'il appelle un liquide ambré très parfumé venu de je ne sais où, dont il use et abuse, aux vins dérobés dans les caves de la mairie de Valence, aux tonneaux de bière chipés à la taverne municipale - j'en ai déjà été le témoin - bref, à tout ce qui, de près ou de loin, s'apparente à l'alcool.

Voyez-vous, j'ai étudié de nombreux cas comme le sien.
Tel que vous le voyez, il vous paraît normal.
Et pourtant, pourtant, je puis vous assurer qu'il a au moins trente chopes au compteur, de bon matin.
En effet, il fait partie de cette caste d'alcooliques qui ne chantent pas, ne hoquettent pas dès qu'ils sont soûls.
Mais, parce qu'il y a un mais, s'il paraît sobre au premier coup d’œil, un examen approfondi et des questions logiques vous démontreront que sa perception de la réalité est totalement déformée, comme s'il regardait au travers d'une loupe.

Voilà pourquoi cet ivrogne affirme avoir vu l'accusé monter une armée, alors qu'il est incapable de citer au moins un des hommes qui auraient intégré cette prétendue armée.

Alors que Ghell s'entraînait au montage d'une yourte, exercice difficile quand c'est la première fois, les tissus bariolés offerts par mon beau-frère à l'accusé pour justement monter cette yourte, ont pu laisser croire à l'ivrogne qu'un étendard avait été levé.
C'est tout!

Voyez comme le témoignage visuel peut être sujet à caution, surtout lorsqu'il est émis dans le désir de nuire à un homme poursuivi de la haine du duc et du reste de ses conseillers...

Croyez-moi, Ghell n'a pas constitué d'armée, il ne saurait d'ailleurs comment faire puisque je ne lui ai pas encore expliqué comment le faire.


L'homme souffla sur son parchemin pour dissimuler son rire naissant. Le juge ayant annoncé la reprise en début d'après-midi, l'homme en profita pour aller en taverne se restaurer. Il voulait essayer la Taverne du Doublon, située dans une petite rue adjacente.

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il y a de la vérité, même s'il n'y a pas de vraisemblance, dans tout ce qu'un homme rêve
L_Homme, incarné par Istanga
L'homme était rentré chez lui, pour lire tranquillement le journal qu'il avait acheté. Certains passages l'émouvaient, d'autres l'indignaient. Quelle patience, quel courage possédait la personne qui l'avait écrit.

Certains passages l'avaient marqué et il s'empressa d'en faire plusieurs copies. Durant deux jours il ne sortit pas de chez lui, occupé à gratter le papier de sa plume.




Le 26 août 1459

Une fois de plus, la traîtresse m'attaque et demande ma révocation. Ne se lassera-t-elle donc jamais? Quand je pense qu'elle se dit harcelée... Personne ne se doute de la duplicité de cette personne, hormis Muse et ceux du Parti, qui ont pu assister à ce qui s'y est passé...

Je me suis décidée à répondre aux accusations, à ma manière, en essayant de ne blesser personne puisqu'il semble que je sois une méchante femme.

Il m'est facile de relater ici le discours que j'ai tenu au Conseil, puisque j'ai préparé ma longue réponse au dos de l'un des parchemins où je note toutes les interventions des conseillers.

Citation:


La mise au vote à commencé, mais je ne me suis pas exprimée.
Vous parlez pourtant de la justice.
Mais bon, comme vous le savez tous, je suis amatrice de spectacles. Vous me permettrez donc d'apprécier la farce.
J'ai de très belles robes et laisserai donc celle de juge avec grand plaisir si vous estimez, après que je me sois exprimée que c'est ce qu'il y a de mieux pour le duché, ce duché que j'ai servi jusqu'à aujourd'hui avec une ferveur et un engagement que certains propos tentent de nier.

Je remercierai tout d'abord Huna de nous rappeler le serment, car, votre grâce, celui-ci vous permettra sans doute de comprendre mon verdict dans l'affaire Ghell.

Votre politique générale en matière judiciaire, plus dure que celle de la duchesse de Clérieux qui s'était contentée de demander à la pairie de déclarer illégales les lois fondamentales m'interdit de les mentionner.
C'est un fait.
Hélas, la saisine n'a à ce jour toujours pas reçu de réponse et le sieur Ghell n'est pas comme tous ces pauvres gens qu'une justice approximative impressionne. Le procès aurait été cassé en appel, suivant l'avis des juges de la cour d'appel que mon amateurisme ne m'a pas empêchée de consulter.

Car contrairement aux allégations de la conseillère Huna, jamais il n'y est fait mention dans mes verdicts. Conformément à votre politique générale en matière de justice.

Que le juge soit décrié par sa province car il a appliqué une directive secrète, mais préservé la réputation de la justice de notre duché dans le royaume, c'est précisément ce que j'ai fait, et c'est précisément les termes du serment que j'ai prononcé et que la conseillère Huna a si obligeamment rappelé.

Pour avoir fait ce choix impossible, j'ai, je vous le rappelle, déjà été sanctionnée.

Si vous continuez à clamer que j'ai des liens avec Ghell plus forts que mon serment, je vais me prendre des coups de parapluie par mon amie Musartine, et je déteste les coups de parapluie.

En ce qui concerne l'ingérence, je passe à l'ingérence, parce que tout le reste sent si fort le règlement de compte et votre grâce vous êtes tellement avancé, sans doute pour préserver la tendre colistière qui a rejoint vos rangs après tant de larmes et de cris qu'il eut fallu être un monstre d'égoïsme pour ne pas la récupérer, que je ne peux m'exprimer dessus sans fondre moi-même en larmes sur l'heure.
Cependant si elle veut étayer avec des faits et des dates, qu'elle le fasse, le vote n'est pas encore clos, et je ne me permettrais pas d'ingérer dans la conduite des débats.
Cela me fournit une transition, l'ingérence donc.

La nuance entre gérer une équipe tout en étant l'égal des autres conseillers du pôle justice - je ne parle pas de la procureur adjointe qui ne peut intervenir que sur demande des élus du pôle justice - et laisser toute son indépendance au procureur est si mince qu'elle confine à la contradiction, mais passons et ne retenons que le texte qui a la faveur de monseigneur Oiselier.

Il a une grande expérience dans le pôle justice et une toute petite de ma froideur ordinaire, je ne suis pas du genre à mâcher mes mots, ni à les enrober outre mesure. Pour autant ai-je débordé de mon pot? Négligeai-je mes feuilles mortes? Les ai-je laisser tomber sur l'épaule de mon voisin de bureau? Et bien c'est là que le vocabulaire diplomatique entre en jeu. L'ingérence, et l'indépendance.

Connaissez-vous le Mont Saint-Michel?
Etant Normande d'origine, je ne le vois pas uniquement comme un lieu de diplomatie, mais aussi comme une merveille de la nature, et hélas aussi comme un casus belli, à cause du Couenon, mais je m'égare.
C'est aussi un lieu où l'on reconnait l'indépendance, tout en en précisant les termes.
Comment? Par le dialogue.
C'est avec la main que je réponds à Monseigneur Oiselier, une main tendue en signe d'amitié et de paix. C'est un geste que j'aurais dû commencer à faire avant de me laisser aller à mon enthousiasme quand au travail à ses côtés, en égale, au pôle justice, dans le respect de l'indépendance de chacun.
Parfois un geste rend un discours moins sec, moins abrupt, et le chemin en est facilité.
Mais ce n'est pas un réflexe chez moi.
Mon enthousiasme m'a fait ouvrir la bouche pour donner mon point de vue, sans pour autant penser à mal, ni même avec une quelconque intention de commander quoique ce soit.
J'ai donné mon avis, appelant les conseils de l'expérience sans le dire, pour ne pas ralentir le rythme soutenu que l'on attend d'un conseiller, sans les formes, et je sens une amertume qui me ferait presque regretter d'être qui je suis...
Presque, mais qui me fait regretter de ne pas avoir pris le temps de discuter des limites et de la méthode avant, certes. J'ai commencé par donner mon point de vue, sans arrière pensée aucune.

Pour terminer, j'ai sans doute oublié une foule de demi reproches et d'accusations fausses, mais tout cela étant précipité par la mise à l'index annoncée publiquement par le cap' avant que le duc ne se soit prononcé sur la nécessité de ce débat puis l'ouverture de ce vote, vous ne m'en voudrez pas, je voudrais parler de la scène surréaliste que vous donnez pour empêcher les dauphinois de parler de la coutume.
La coutume veut qu'en cas de menace sur le duché, le duc n'hésite pas à faire appel aux volontaires.
Ces mêmes volontaires parlent de ce qu'ils vivent, de ce droit d'ost exercé par le duc avec leurs corps. Ces corps ont une âme, elle a aussi parfois besoin de ce corps pour s'exprimer.
Parler de la coutume instaurée par les autorités du duché avec les mots de mon frère, c'est sûrement mon plus grand crime, plus grand sans doute que d'avoir risqué ma place pour protéger l'honneur de la province, et non le petit intérêt de Ghell qui a mis en péril le duché avec un poisson.

Si Jules Louis vous a mis dedans avec la meilleure des formations, moi j'ai dû me battre pour apprendre sans personne, au milieu des reproches de personnes protégées par votre grâce, agrémentés sans doute de quelques malentendus, le tout auréolé de procédures non écrites.
Je ne m'en suis pas plainte, j'ai voulu apprendre sur le tas, en m'impliquant, pour ne pas faire peser sur le conseil mon inexpérience. Je me suis accrochée et je suis encore là devant vous à répondre alors que vous me jouez une parodie de justice avec double sanction, débat tronqué et annonce publiée.

Alors merci pour cette robe de juge, je vous la remettrai avec un réel soulagement si tel est le souhait du conseil.
Ce bel étalage de votre sens de la justice est sûrement la formation dont j'avais besoin, que d'indépendance et de hauteur, que de précision dans les faits, bravo !
L_Homme, incarné par Istanga
L'homme continuait d'écrire, de reporter sur les feuillets qu'il vendrait sur la place les passages les plus significatifs du journal de la jeune femme.
Celui-ci, il l'avait titré : "Le Duc du LD juge la Cour d'Appel", suivi de "La Duchesse de Clérieux marque son respect à la Reyne Béatrice".




Qu'il est bon d'avoir ce journal pour m'y épancher et coucher mes pensées et leurs paroles sans risque de voir se jeter sur moi les hyènes du Conseil, le Duc à leur tête. Pas tout le Conseil, non, quand même. Mais la réaction de Thibérian à mon plaidoyer me laisse pantoise.

Son regard sur la justice me fait peur. Je n'en veux pour preuve que ce passage sur la Cour d'Appel, édifiant.

Citation:


...
Istanga, Ghell n'est pas un homme impressionné par une justice approximative selon vous ?

Moi je dirais que c'est un rebel que rien n'impressionne, un anti conformiste et un ancien brigand que ces actes vont simplement conduire à se faire foutre dehors du LD, déclaré traitre et ennemi de ce duché.

Ce qu'il pense je m'en fou completement et veuillez croire qu'il ne m’impressionne pas le moins du monde, ma justice à suscité un seul procès en CA et je l'ai fais casser sans le moindre mal avec pour appui sa Majesté.

Vous savez pourquoi ?

La CA regorge d'incompétents et de je m'en foutiste, elle est l'institution royale la plus méprisée et décriée du royaume à cause de ça et plus personne ne la prend au sérieux...

Son incompétence est telle qu'elle reçoit des dossiers qui sortent du cadre de ses statuts et se voit obligée de les casser elle même, se discréditant plus encore.

De plus les révisions en CA en sont à un an d'attente, un an !

Une loi déclarée illégale c'est comme si elle n'avait jamais existé, pas d'histoire de non rétroactivité pour une fraude législative...

Donc un procès en CA qu'il s'y amuse, dès qu'elle seront annulées il sera cassé comme une brindille.


D'ailleurs, en recopiant aujourd'hui les mots du Duc, je songe à la similitude avec ce qu'a dit Arwel, la Duchesse de Clérieux, au sujet de la Reyne Beatrice, dans le cadre de la demande de révocation.

Citation:


J'ai voté pour, ça fait cinquante fois que c'est dit que l'on applique les lois ducales et que les histoires de lois royales, c'est pour la CA. Nos lois sont légales, pas celles de l'imbécile qui a pondu ces lois royales qui ne respectent rien, si ce n'est la haute opinion que la personne qui les a rédigées avait d'elle-même...


Je suis écoeurée par ces gens qui ne respectent rien ni personne, et surtout pas ceux qui ne pensent pas comme eux.


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il y a de la vérité, même s'il n'y a pas de vraisemblance, dans tout ce qu'un homme rêve










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