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Orangeade Marquisale

Thufthuf
[Salon, encore et toujours]

Fidèle à sa réputation, le Savié Audisio. Distrait jusqu'au dernier poil, et encore au-delà. A se demander comment il faisait pour ne pas tuer ses patients. Heureusement, il se souvient encore d'où sont ses meubles, ce qui lui évite de s'asseoir dans le vide et d'atterrir sur la carpette.

Imitant le Baron, il s'assied en face d'eux - surtout d'elle - et s'apprête à répondre quand la Baronne se lève et prend le bambin dans ses bras avant de s'éloigner, non sans lui rendre sa canne et le taquiner. Evidemment qu'elle est propre, sa canne! Usée, peut-être, mais propre.

Geste mignon du jeune garçon à la demande, ou plutôt l'ordre, de sa mère. Que c'est beau, tout de même, l'amour maternel: même les nobles en sont dotées. Regardez donc Jehane Audisio Von Gobseck aller coucher son fils. Dommage que le sofa lui masque la vue, parce que notre ThufThuf aurait bien vérifié si le côté pile valait l'autre. Et aussi si le noble postérieur lui en rappelait un autre. N'oublions pas qu'à l'heure actuelle, il nourrit des soupçons de plus en plus forts sur la véritable identité de sa patronne.


Annette, mettez donc notre fils au lit.

Ah. Au final, la noblesse reste la noblesse. L'amour réduit au strict minimum: câlin, bisou, merci au revoir. "Mon fils c'est le plus beau, le plus malin, le meilleur de tous, mais me demandez pas de m'en occuper. Suuuurtout pas! C'est le boulot des petites gens ça. Le mien c'est de plaire. A lui, à elle, à tous (ou pas). Et de dépenser. L'argent de mon époux, essentiellement."
Mais on pardonne tout, ou presque, quand la dame, en plus d'une gorge à damner un diacre, vous offre pareil sourire et vous assène tel regard. Savoir ce qu'il se cache derrière est compliqué, impossible. Autant lui donner en retour un regard franc, style "il se pourrait que je réponde oui à beaucoup de choses"


Le Marquisat, oui. Eh bien j'en entends beaucoup parler, depuis longtemps. En bien, en mal, à tord et à travers. Vous-même Baron, en êtes un fervent détracteur, mais je n'ai jamais bien compris ce que vous proposiez pour la suite. Quid de l'avenir de la Provence sans le Marquisat? Par exemple... La Cour d'Appel, vu que c'est votre domaine?

Petit blanc avant de reprendre, sans laisser le temps de répondre.

Entendons-nous bien. Le Marquisat, dans sa forme actuelle, ne me plaît pas. Trop lourd, trop sujet à controverse. Mais j'abhorre également l'attitude des derniers Conseils Comtaux. Je suis donc prêt à apporter mon aide pour une modification des structures provençales, parce que j'aime cette terre. Mais, honnêtement... le Marquisat est, pour moi, un élément indispensable de la pérennité des institutions et de l'indépendance de la Provence face aux deux puissances qui nous entourent. Et je parle bien de la Provence, pas du Comté.

Sourire franc au Baron, en attente d'une réaction.
Ref1
[Salon, j'viens de dire qu'il venait de s'assoir ! Pourriez suivre]

Savié sourit aux mots "fervent détracteur". Il avait été oublié qu'il l'avait défendu pendant des années ce Marquisat.
Mais cela ne le dérangeait pas.

Il allait répondre à la question, mais on ne lui en laissa pas le temps.
Son inspiration resta bloquée quelques secondes de plus que la normale, et sa mâchoire inférieure légèrement ouverte, initiant le départ de son intervention dès que son interlocuteur aurait fini.

C'était chose faite, il relâchait la pression.
Mais de manière organisée.

Il répondit tout de même à la première question, mais assez rapidement, la deuxième ayant tendance à faire monter sa pression artérielle
:

Je vais répondre à votre première question par un tout petit peu d'histoire si vous me le permettez.

C'était une question rhétorique, il n'attendait pas réellement une permission. C'est important de le préciser beaucoup pourraient s'y tromper.

Lorsque nous sommes sorti de l'Empire, la Provence devait donc se joindre à la Savoie pour créer quelque chose de commun - le Marquisat donc.
Il s'avère que la Savoie nous fit faux bond, nous laissant donc le bec dans l'eau.

La Provence, alors seule et sans aucune autre institution, décida donc de recréer les institutions sous le contrôle du Conseil Comtal.
Nous avons donc eu, par exemple, la CAP. Cour d'Appel Provençale.
Et elle fonctionnait très bien. Comme les autres institutions d'ailleurs.

Ce fût à mon sens la meilleure période de la Provence. L'économe n'a jamais été aussi bonne depuis - certes, il y a aussi eu la conjoncture, je vous l'accorde. Nous n'avons subi aucune guerre, aucune attaque, rien.
Nous avons eu des soutiens, qui durent encore aujourd'hui.

Je vous avoue donc, que de parler d'élément indispensable me fait légère sourire.
Le Marquisat, ce n'est guère plus qu'un panneau dans un champs.
Le reste est histoire de gratte papier.

_________________
Delta.
[ Au salon, tous assis, pour l'instant. ]

Jehanne n'est pas vraiment une mère. Son fils il est arrivé comme ça, un concours de circonstance. Elle ne voulait pas d'enfant, mais l'homme qui partageait sa couche en voulait. Comme elle était amoureuse, et bête, comme c'est souvent le cas dans ces cas là, elle cessa de prendre ses tisanes... Ce n'est qu'une fois enceinte qu'elle a recouvré la vue et s'est barrée, ayant surpris des détails qui ne trompent pas (eux).

Après un passage au Berry où elle est restée pour cause de paranoïa aigüe des armées Ingebourgeoises, elle est retournée à Reims prendre ses affaires et est revenue en Provence, où, son Très Cher époux l'a soignée, la gratifiant d'une cicatrice, qui, si elle n'était pas belle, était au moins fort saine. Grosse, elle l'épousa en lui offrant une dot qui ne le laissait pas indifférent, et lui fit croire que l'enfant était de lui. Il la crut. Tant mieux.

C'est désormais aux côtés d'un époux la croyant tout à fait fidèle et sincère qu'elle évolue et chasse de nouvelles proies. (À noter qu'un de ses amants était le garde du corps qu'il payait pour la protéger... ) Bref, le cocu souffrait tous les caprices de son épouse en étant toujours persuadé qu'elle était sa femme dans le plus beau style aristotélicien.

L'enfant quant à lui, elle apprit à l'aimer à sa manière, ce qui était en soi un grand pas, puisqu'elle avait hésité à le noyer à sa naissance. Fort heureusement, Mateù lui ressemblait énormément, ce qui fit qu'elle commençait presque à croire la fable qu'elle avait conté à celui dont elle portait le nom. Annette palliait au manque d'affection qu'elle lui offrait, pour elle, un mâle ne méritait réellement son attention qu'à partir de ses quinze ans, environ. En témoigne le traitement qu'elle accordait à Darius, le fils de son amie Istanga.

Mais ce soir, ses pensées sont plutôt tournées vers le portier de son bordel, ou du moins, celui de "Madame". La Baronne n'entend qu'à peine le débat sur le Marquisat, elle fixe l'invité, le voyant réellement pour la première fois à la lumière de chandelles nombreuses. Elle le détaille, observant ses traits que l'atmosphère des Nobles Instincts n'altère pas ici. Elle sourit, même, un sourire léger, se disant qu'il serait bon qu'il la reconnaisse, en fait, car la nuit à venir ne pourrait qu'en être meilleure.

Ainsi est-elle interrompue par Annette, qui, après avoir couché le plus jeune membre de la famille Audisio, revient avec une bassine d'eau tiède et des linges propres. Jehanne la renvoie et s'occupe elle même de nettoyer les débris fétides ayant sauté jusqu'au visage de son époux. Elle ne lui demande pas, non, elle fait, elle s'active juste pour le plaisir des yeux de leur visiteur, passant et repassant dans son champ de vision, lui tournant le dos, masquant le Canard par moments.

Le nettoyage fait, elle se retourne vers Thuf et lui demande, sourire aux lèvres :


- Quelles seraient vos solutions à vous, pour une meilleure Provence ? Notre époux semble penser qu'il faudrait se passer du panneau gênant, mais pour y gagner quoi ?

Si fait, elle écoutait.
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Thufthuf
Bouche bée, le Baron laisse passer. Le spectacle est aussi drôle qu'à la taverne. A croire que, dès qu'il est coupé dans son élan, le corps du docteur cesse de lui répondre. Muscles lâches, tendons coupés, poumons à peine fonctionnels, le noble ressemble à un poisson hors de l'eau. Heureusement que sa mémoire, elle, est plus proche de l'éléphant que de l'ive. Dommage, par contre, que sa réponse soit celle d'un politicien. Soit, faisons avec...

Certes... Mais encore? Oserai-je vous signaler, Baron, que vous ne répondez pas à la question? Dois-je vous en rappeler les termes? Peut-être vos réponses évasives fonctionnent-elles en place publique, mais je ne suis pas un innocent... J'attends donc un avis réel, net et ... motivé, voire argumenté!

Nouveau sourire, à lui puis à elle. Bien sûr, il a noté que sa proposition par regard interposé a fait mouche. Comment ne pas le remarquer alors qu'elle l'observe de la sorte? Et bien que de nouveaux indices ne se soient pas présentés, l'idée que la Baronne et Madame ne font qu'une commence à lui paraître des plus plausibles. D'autant que... Cette croupe qu'elle lui agite sous le nez, à part le fait qu'elle va finir par lui faire déformer ses braies (il reste un homme, après tout), elle pourrait être celle qu'il voit s'agiter devant lui tous les soirs. Evidemment, pour en avoir le coeur net, il faudrait qu'elle soit moins "emballée" que ça... Mais le demander serait malvenu, n'est-ce pas? Et sûrement mal vu. Par ailleurs, ces gestes précis, cette façon de se mouvoir, de nettoyer un homme... Le doute est de moins en moins permis. C'est décidé, à la première occasion, il la confondra. Ou essayera, à tout le moins. En attendant, répondre à sa question est la moindre des politesses:

Eh bien Madame... la Baronne, (ne tentons pas le diable une seconde fois, n'est-ce pas?) Je crois qu'en premier lieu il faudrait retirer tout pouvoir de décision unilatérale au Marquis, et donc associer l'Illustre à chacun de ses actes. Quant à ce que votre époux voudrait gagner, peut-être pourra-t-il nous le dire lui même?

Notre éclopé sourit encore. Sourire de complicité, de connivence, œillade style "tu ne perds rien pour attendre". Et surtout, espère que son pantalon n'est pas trop... bosselé. L'Orange mâle, peut-être, va pouvoir détourner l'attention?
Ref1
Toujours en train de se faire débarbouiller, le Docteur commençait à être légèrement agacé.

C'est que cet invité commençait à lui courir. Venir chez lui, pour lui exiger des choses
.

Mon cher ami, ce que j'attends me semble plutôt clair. Il n'y a aucune réponse évasive, juste du basique.
Tout n'est pas toujours obligé d'être compliqué.

Il suffit de regardé ce qui a marché et ce qui n'a pas marché.
Pas de sentimentalisme, juste des faits.


La Jehanne repassait devant lui, tout en l'aidant à se changer, position sociale qu'il n'appréciait pas particulièrement qui n'aidait pas sa mauvaise humeur montante.

Nous sommes dans un comté qui chaque jour perd des habitants, et pourtant, nous avons la joie immense de nous doter de trois droits différents et de plus d'institutions et de poste à responsabilité que de politiciens actifs, toutes agrémentées de procédures abracadabrantes, irréalisables pour la plus part.

Et pourtant, nous continuons joyeusement de créer de nouvelles institutions, de nouvelles procédures, histoire d'alourdir encore le tout.


La Jehanne repassait encore.
Fait rare, il la regarda droit dans les yeux, pour lui signifier qu'elle atteignait les limites de sa patience.


Je ne pense pas que rajouter l'Illustre, qui passe le plus clair de son temps à découvrir l'ampleur de sa tâche lorsqu'il est élu, fera particulièrement avancer les choses.

S'il devait y avoir une instituions au-dessus du Conseil Comtal, qu’elle soit Marquisale, Royale ou Provençale, elle devrait être de plusieurs personnes qui tourneraient obligatoirement.
L'histoire nous l'apprend elle-même, lorsqu'une chose n'est dirigée que par une seule vision, elle fini dans l'immobilisme. Ce qui est le cas actuel du Marquisat.


Il était maintenant propre comme un sous usagé, ce qui était déjà une victoire en soi vu l'ampleur de cette guerre.

Bref, ce que je veux n'est pas compliqué : un état décisionnaire proche de la réalité de son peuple.
Et nous en sommes actuellement très loin.

Mais mon cher, c'est vous qui êtes venu me chercher pour m'amener dans cette taverne.
Si vous me disiez ce que vous me voulez sans tourner autour du pôt ?
conclut-il
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Delta.
[ Encore au salon. ]

Son époux était de mauvaise humeur ? Grand bien lui fasse ! S'il avait un temps soi peu de mémoire, il aurait été prêt à l'heure, propre, déjà, et habillé correctement. Cela était désormais, elle confia les vêtements souillés à Annette et revint s'asseoir au milieu des pies. Fou ce que la politique peut faire parler les hommes !

Elle versa à nouveau à boire, généreuse pour son verre également et les écouta piailler, la soirée risquait d'être longue... Quoique le regard de l'invité tendait à la rendre agréable. Ses yeux restèrent fixés sur lui, elle entendait bien ce qui se disait mais n'avait guère envie d'y répondre. Elle hocha la tête à la réponse de Thuf, laissa son époux parler et songea...

À le voir à la lumière, elle se rappela l'avoir déjà vu... Oui. Mais où mis à part aux Nobles Instincts ? Soudain elle sut. Le domestique ! Ou plutôt l'homme qu'elle avait pris pour un domestique et à qui elle avait confié les vêtements de mauvais goût de son époux. Décidément, il y avait un truc avec les habits entre eux... (ou sans. )

Léger mordillement de la lèvre tandis qu'elle songe, se demandant si, ce regard plein de... promesses ? n'est pas un danger pour elle... L'homme a été digne de confiance depuis qu'il travaille pour elle, elle n'a jamais eu à s'en plaindre... Il ne prenait pas sur son temps de travail pour aller avec les filles, ni hors du travail, d'ailleurs, et, chaque fois qu'elle montait en sa chambre accompagnée, elle s'en venait le prévenir, goûtant, parfois, au coin de ses lèvres. Elle, abuser ? Si peu... Mais elle n'avait su le faire craquer, malgré les bains, les caresses furtives, non. Il n'avait pas cédé, pas sans sa capuche.

S'il l'a reconnue, elle l'ôtera, ce capuchon. Ainsi le détaillait-elle encore, en connaisseuse de ce corps qu'elle frottait régulièrement, esquisse de sourire à la vue des braies bosselées, elle retint un bon mot, son époux est là et elle n'était pas sûre qu'il l'ait réellement reconnue... Pour masquer ce sourire, elle buvait. Une goutte se fit la malle par un coin de bouche étiré et coula vers son menton. Un index savamment mené alla la récupérer et la remettre à sa place, entre ses lèvres. Vulgaire ? Non... juste... juste... Delta !

Annette revint, hésitante, mais un geste de la Baronne lui fit ouvrir la bouche. Le dîner était servi.

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Thufthuf
Des idées, il en a, le Baron d'Orange. Il les explique peu, surtout comparé au temps qu'il prend pour parler de tout ce qui ne va pas, mais il en a. Et vu le regard et la fermeté actuelle de son visage, il semble qu'il soit temps pour l'éclopé de lancer ses appâts, s'il ne veut pas finir dehors avant le dîner.

Ce que je vous veux, Monsieur le Baron? Négocier une trêve avec vous. Non au nom du Marquisat, ma visite étant de l'ordre du privé, mais en mon nom propre, et pour servir les intérêts des provençaux.

Court silence, le temps d'agencer au mieux ses idées, tournées depuis un moment vers la croupe de Delta et sa ressemblance avec celle de Madame. le temps aussi de laisser avaler au Noble le kilo de caramel qu'il vient de lui fourrer dans la gorge. pare que d'audace, sa proposition n'en manque pas.

L'appui tacite que vous semblez apporter au couple de déstabilisateurs qui s'agitent au Conseil Comtal dessert les intérêts du peuple et affaibli vos idées qui, au demeurant, restent très bonnes. Par ailleurs, et je vous présente à l'avance mes excuses pour ce que je vais dire... Votre manque d'impartialité est parfois, voire souvent, très mal perçu.

Nouveau silence, toujours court. œillade vers Delta qui, juste à ce moment, ramène le nectar échappé à ses lèvres, toujours souriante. Toujours belle aussi, et toujours occupée à l'observer. Oui, ça fait beaucoup de toujours. Et je m'en fiche.

Donc, une trêve. Je viens vous demander de cesser vos coups de béliers et de travailler en bonne intelligence avec tout le monde. Vous êtes respecté de la Noblesse et avez l'oreille de l'Illustre. La paysannerie si vous êtes clair, vous suivra sûrement. laissez-moi le temps de convaincre la Marquise de votre bonne foi et donnez-moi des arguments, par votre changement d'attitude, de l'amener à des négociations complètes. Elle y est ouverte, mais à peur de l'ambiance qui les entourera.
Puis-je espérer vous en convaincre durant le dîner, ou dois-je me retirer de suite, avec mes excuses pour le dérangement?


Un regard vers Annette, puis vers lui. En attente de sa réponse, continue d'observer la Baronne à la dérobée, histoire de ne pas trop se faire remarquer par le mari.
Ref1
Arrêt.
Il n'avait pas osé quand même ?
Le baron senti ses oreilles bouillir. Il se leva aussi sec, tentant de se calmer.


Je vous demande pardon ? dit-il.
L'adrénaline commençait à réduire son champs de vision.


Vous venez chez moi me demander une trêve ?
Il continuait de faire les cent pas, ne s'arrêtant que pour regarder son interlocuteur lorsqu'il lui parlait.

Je crois que vous n'avez pas assisté aux différents débats de ces derniers jours, ce n'est pas possible. Me demander à moi de faire une trêve ?

Il ne me semble pas avoir attaqué qui que ce soit moi ! Il me semble que je ne m'en suis pris qu'à une institution, que TOUT le monde décrit comme inadaptée ! Et peu importe leur bord politique.
Que font les Pro-Marquisaux ?!


Son visage commençait à s'empourprer.

Ils passent leur temps à m'insulter ! Leur ai-je répondu quoi que ce soit ? Les ai-je attaqués personnellement ? Non !
Par contre pour venir me cracher dessus, là, pas de problème pour eux !
Et vous venez me demander à moi d'arrêter ?


Il refit un rapide aller-retour à son fauteuil pour revenir devant Thufthuf.

Une trêve et une impartialité ?!!
Vous me dîtes ça alors qu'on voit se pointer dans les débats une Comtesse Ledzepplin, qui vole des sceaux pour amener les débats dans son sens, qui n'aurait même pas du participer à ce débat en tant que maire !
C'est impartial ça ?! Ce n'est même pas légal ! Et pour ça vous ne dîtes rien ?!


Il s'était beaucoup rapproché de l'invité maintenant, et parlait, bien que sur un ton particulièrement virulent, pratiquement en chuchotant.

Vous me demandez ça à moi, qui passe son temps à se faire insulter par un brigand que tous les services de sécurité Provençaux ont refusé de laisser entrer, quand la Marquise l'a imposé ?!

Il recula d'un geste nerveux reprendre un niveau sonore élevé.

Je me fais insulter, cracher dessus et je ne bronche pas, j'essaye patiemment de faire revenir aux débats et vous osez me demander à moi d'arrêter ?!

Vous me demandez une trêve ? Une trêve de quoi ? Je n'ai attaqué personne, contrairement aux Pro-Marquisaux, qui passent leur temps à cracher sur les autres !

Vous me demandez d'être impartial ?
C'est un débat d'idées ! Evidemment de j’avance les miennes !
Vous voulez quoi ? Qu’on se taise ? Pour plus d’impartialité ? Alors que les pro-Marquisaux pourront eux discourir et attaquer qui ils veulent ?

Vous vous fichez de moi j'espère ?


Il fît le tour de son fauteuil.

Et tout cela pour quoi ?
Pour une discussion que la Marquise serait prête à faire ?
Alors qu'elle a elle-même dit et redit publiquement que jamais elle n'ouvrirait des débats pour autre chose que le Marquisat !
Elle l'a encore répété pas plus tard qu'il y a quelques jours.


Il s'était mis devant son bar, ou il prit une bouteille d'eau, afin de s'en servir un verre, pour tenter de se calmer.
Il parlait avec le verre à la main.


Cette trêve que vous me demandez, je l'ai demandé des dizaines de fois à la Marquise, lorsque des gens s'exilaient ou finissaient par se suicider à cause de la pression pro-marquisale.
Elle n'a jamais daigné lever le petit doigt. Pas même un petit discours d'appel au calme.

Nous sommes en ce moment dans un débat d'idée, et à part donner mon point de vue sur la question, je n'ai jamais rien fait d'autre, à part tendre l'autre joue lorsque l'on m'attaquait.

Je crois qu'il va vous falloir revoir très vite vos positions si vous voulez que cette conversation aille plus loin et que vous arrêtiez de vous fiche de moi !


Il bu son verre d'eau d'un geste.
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Delta.
Le regard de la Baronne quitta la vision somme toute agréable de celui qu'un temps elle avait pris pour un domestique afin de se poser sur son époux. Ses yeux s'écarquillèrent un instant, elle ne l'avait jamais vu ainsi.
Toujours, elle l'avait vu comme un être ayant quelque peu de mal à s'amuser, quelqu'un d'introverti n'exprimant que rarement, voire jamais, son agacement, calme... Insipide. Et là, d'un coup, elle se rendait compte qu'en fait, il y avait quelque vie dans cette carcasse !

À vrai dire, à l'écouter, elle comprenait son énervement, leur invité s'était montré injuste, l'homme dont elle portait le nom défendait ses idées lors des débats, ne jouant pas comme certains de l'insulte et de l'attaque personnelle. Partial, bien entendu puisqu'il s'agissait de débats d'idées... il n'allait pas acquiescer à celles d'en face... quand on lui opposait des arguments, plutôt que des piques. Ce qui, il faut l'avouer, était rare.

Elle se leva pour tenter l'apaisement d'une main sur le bras du mari, n'ayant guère l'envie qu'il abime le Thuf. C'est vrai quoi, il pourrait lui servir ! Non, il lui servait déjà ! Il lui fallait rester en état.

Elle était d'ailleurs curieuse de la réaction que l'outrageux invité pourrait avoir, son regard revint sur lui, inquisitrice. La bouche étirée en un sourire en coin ironique semblant lui dire "Et maintenant, comment allez vous vous en sortir ?"

Pas très fort pour ne pas vraiment troubler ce combat de coqs, elle ajouta :


- On pourrait passer à table, aussi ?
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Thufthuf
Eh bien. A croire que le Baron n'est pas si impassible qu'il veut bien le faire croire. Oreilles cramoisies, regard brouillé, mâchoires crispées. S'il n'était un canard, il ferait presque peur. A mesure que le discours avançait, le rouge gagnait le visage, les veines se dilataient, les pas se faisaient moins sûrs. Hésitant à l'interrompre, ThufThuf finit par choisir de le laisser se libérer. A l'entendre, il en avait besoin depuis un moment. Une fois le flot de mots tari et la soif de son hôte apaisée, il reprit la parole.

Un trait d'humour d'abord.


Vous devriez vous énervez plus souvent, Monsieur le Baron, cela vous aiderait à décongestionner.

Ceci étant dit, vous avez raison sur beaucoup de points, même si vous mélangez beaucoup de choses, et croyez entendre des accusations que je n'ai pas émises. Premièrement, bien que convaincu que le Marquisat est un réel apport au Comté, je ne passe pas mon temps à vous insulter. Je vous ai provoqué, oui, mais dans un but bien précis: obtenir cette discussion.

Ensuite, oui, j'assiste aux discussions concernant un éventuel débat précédant un éventuel referendum pour une hypothétique sortie du Marquisat. J'y assiste et je suis désespéré d'y entendre encore et toujours les mêmes batailles d'égo. A part par vous et quelques autre intervenants, aucune vraie question de fond n'a été soulevée. Donc, pourquoi y perdrez-vous encore votre temps? Vous pourriez très bien vous contenter du rôle qui vous a été attribué par L'illustre.

Je vous fais cette demande parce que vous êtes le seul opposant raisonnable que je connaisse. Et par là même le seul avec qui il serait possible de travailler.
D'ailleurs, en fait d'accusations, vous êtes plutôt bien placé en cet instant. Qui vous dit que je n'ai pas réagi à l'abus de la Comtesse de St-Rémy? Qui vous dit que je ne me suis pas élevé contre la décision de laisser Kika entrer sur nos terres?

Quant aux volontés de la Marquise, je puis vous assurer que, d'ici quelques jours, elle vous détrompera. Mais admettez tout de même que, quoi qu'elle fasse, elle s'expose à chaque fois aux même cris et insultes que vous.


Court silence, le temps d'observer le jeu de la Baronne, sa patronne. En vraie maitresse de maison, en hôtesse conciliante, elle tente de ramener son époux au calme. Sourire franc, honnête, à l'adresse du Baron.

Je crois que votre épouse à raison, Monsieur le Baron. Il serait dommage de ne pas faire honneur au talent de votre cuisinière.

Nouveau sourire, plus coquin, accompagné de l'oeillade adaptée, en direction de sa sauveuse. Espérons que la suite de la soirée se déroulera dans d'autres formes de heurts.
Ref1
Il se reservit un verre d'eau, toujours sans demander aux présents s'ils en voulaient également.

A l'intervention de sa femme, sans ouvrir la bouche, il convint qu'elle avait raison, ce qui le fit se calmer un peu.
Heureusement qu’elle était là, à veiller sur lui et ses intérêts.
Il lui adressa donc un signe de tête en direction du dîner.
Première fois qu'il devait se comporter en mâle devant son épouse, et il ne s'en rendait même pas compte.

Thufthuf lui répondit à son tour.
Il lui répondit par un rire jaune étouffé, qui ne se manifesta qu'en une vive expiration nasale.


Monsieur Thufthuf, il ne me semble pas faire référence à vous dans ce que j'ai pu dire.
D'ailleurs, il ne me semble pas que vous veniez me demander de faire une trêve avec vous, mais bien avec ceux qui j'ai cité par contre.
Des personnes qui volent, trichent et manipulent.

Je crois que vous vous trompez d'interlocuteur, c'est aux attaquants qu'il faut demander de se calmer, pas à ceux qui se défendent.


Il attendit la réaction de son épouse avant de montrer d'un geste le chemin à suivre à leur invité.
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Delta.
La Baronne tiqua. Fort. Elle ne put réprimer un léger rictus de dégoût à l'évocation du brigand qu'elle avait trop bien connu à son goût et à celle de la comtesse qui, au passage, était très liée avec le précité hors la loi.

- Qui nous le dit ? Personne. Et personne ne nous dit que vous avec réagi. Quant à être détrompés sur les volontés de la Marquise...

Jehanne eut un sourire indulgent, première fois qu'elle l'adressait à Thuf, celui-là. Il lui avait échappé...

- Elle proposera sans doute, comme elle l'a déjà fait à l'ADN quand quelque chose ne lui plaisait pas, un choix qui se résumera à "c'est comme je veux et avec moi ou sans moi si ça ne me plait pas"... Il faudrait sans doute qu'elle évolue dans les choix à proposer...

Elle hocha la tête, oui oui, elle avait raison, toujours, elle le savait bien. Son sourire redevint franc, l'œil pétillant à l'œillade pas si discrète que ça.

Elle avait toujours la main sur le bras de son époux qui pour une fois, paraissait un homme, un vrai, pas tatoué quand même, mais... Fugace pensée à l'idée qu'il savait donc se montrer vigoureux. Hem. Pas d'insanités, c'était son mari tout de même ! Elle hocha la tête à ses propos, il était dans le vrai, puisqu'elle partageait cet avis.


- Vous avez raison, Très Cher.
Suivez-nous, monsieur Thuf.


Le nous n'était autre qu'elle même, car la direction indiquée par son époux ne fut suivie que par elle, tout d'abord, lui ayant lâché le bras. Elle ondula donc, ne se souciant plus vraiment de se cacher, consciente que, séduire en tant que Baronne ou lui avouer pour Madame, cela reviendrait au même, au cours des bains, il avait acquis une certaine connaissance de son corps.

Arrivés à table, la place du Chef de maison, en bout de table, réservée à Ref, laissait donc les deux membres des Nobles Instincts face à face, l'un à droite du Canard, l'autre à sa gauche. Cette disposition ne déplaisait pas à Delta, bien loin de là.

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Thufthuf
Un deuxième verre, et le rouge évacue le visage du Baron, comme une flamme submergée par le contenu d'un seau (d'eau de source, le seau. Avec de l'eau de vie, l'effet ne serait pas le même). Le bras de son épouse semble finir de le calmer et c'est un Ref1 presque serein, bien que toujours de mauvaise foi, qui lui répond. ThufThuf allait renchérir quand, une fois de plus, la Baronne s'interposa, lui donnant envie de se défendre. Mais devant tel regard, on se tait et on savoure. Tout comme on savoure la démarche chaloupée qu'elle adopte et qu'on reconnaît, s'assurant enfin de la double identité de sa propriétaire.

C'est donc les yeux rivés sur le côté pile de son hôtesse qu'il claudique vers la salle à manger. Magnifique pièce, d'ailleurs, comme le reste de ce que la gouvernante lui avait décrit comme "un simple pied à terre en attendant que l'hôtel de Monsieur et Madame soit terminé". Simple n'aurait jamais été le qualificatif que lui aurait employé: somptueux, confortable, bien agencé, richement décoré (et avec goût, qui plus est). Même la vaisselle est au diapason; une seule des assiettes posées sur la table payerait au boiteux de nouvelles chausses. En parlant de table, il se trouve bien placé: le maître de maison se trouvant à sa gauche, sa fourchette évitera de se placer entre eux (un duel de tridents* n'étant pas la meilleure façon de terminer un repas). En face, Madame, Jehane et Delta. Souriante(s), tout comme lui. Les regards s'accrochent, pas trop longtemps, juste assez. Juste assez pour qu'ils se disent bien des choses, dont les plus importantes:

"je sais"
"je sais que tu sais"
"et maintenant?"


Le dîner risque d'être encore plus intéressant que prévu.



* oui, les fourchettes ont quatre dents. Mais "un duel de tétradents", c'est moins élégant. Non?
Ref1
Une fois assis Savié fit un signe à Odile - qui n'attendait que ça - pour qu'ils soient servis d'abord en vin, puis en nourriture qu'elle alla chercher en cuisine.

Ayant repris ses esprits, s'étant calmé, le Docteur, après avoir jeté un œil à son épouse, mais sans le regarder lui, lança sans aucune forme de politesse
:

Et donc, vous en attendriez quoi de cette "trêve" ?

Même si ils ne furent pas mimés, les guillemets de "trêve" furent parfaitement audibles.
_________________
Delta.
" Et maintenant ? "

Et maintenant, là, maintenant, tout de suite, pas grand chose. Tout du moins en apparences. Jehanne sourit à son époux qui la regardait elle en s'adressant à leur invité. Il n'avait toujours pas digéré la précédent altercation.

Elle souriait à Savié mais son attention était dirigée tout autre part. Ils étaient bien installés à table, la longue nappe masquant tout ce qui pouvait se passer en dessous, et tant mieux. Un observateur miniature, glissé sous le meuble, aurait pu observer une chausse à côté d'un pied chaussé. L'autre pied, le nu, donc, était occupé à frôler une jambe, un mollet, une cheville, le tout attaché à une autre jambe qui, jalouse, ne recevait nulle caresse.

Au dessus de la table, Jehanne était impassible, elle répondait juste à la question posée par leurs regards auparavant. Un sourire mutin aux lèvres, elle tourna son visage vers Thuf, reprenant l'interrogation de son Très Cher mari.


- Oui, qu'attendriez-vous de cette trêve ?

Elle ? Abuser ? Mais totalement !
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