Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, 4   >   >>

Orangeade Marquisale

Thufthuf
"Et maintenant, subis."

Si le regard de Delta avait été tourné vers lui, c'est sûrement ce que son éclat aurait dit. Mais le visage féminin est en ce moment tourné vers celui de son mari. Mari qui parle à notre héros, tout en regardant sa femme. Et le héros, lui, est partagé. Partagé entre les paroles du canard et les gestes de Delta. Car celle-ci, non contente de lui avoir donné la preuve qu'il cherchait, lui fait maintenant subir une nouvelle torture. Du genre douce, la torture, mais supplice quand même: un pied baladeur, aguicheur, enjôleur, cajoleur. Un pied qui sait ce qu'il veut: provoquer, exciter, inspirer, encourager. Et réponse lui sera donnée.


Eh bien, Baron... Du temps. J'ai, pour l'heure, l'oreille de la Marquise. Elle et moi ne sommes pas d'accord sur tout, mais je crois qu'elle me fait confiance. Mais sans un climat serein, il me sera impossible de l'amener à *plonc* ... Hem... excusez-moi.

Qu'il est heureux d'avoir besoin d'une canne, parfois. Quand on a besoin d'une diversion, par exemple. Ou de se pencher sous une table. Ou les deux. Et il en profite. Courbé en deux pour ramasser le dit ustensile, il joint l'agréable à l'utile et pose les doigts sur le cou du pied baladeur et le caresse délicatement avant de griffer gentiment le bas du mollet et de se redresser pour poser la fuyarde sur un fauteuil libre. Réponse a été donnée et c'est l'air sérieux mais le regard provocateur qu'il se redresse.

Toutes mes excuses. Où en étions-nous?

Lui? Renchérir? Mais carrément!
Ref1
La Marquise mon brave, la Marquise ! dit-il sur un ton légèrement agacé.

Il avait détourné son regard de sa douce et docile compagne pour se retourner vers le maladroit.

Vous parliez d'un climat serein.

Il reposa son regard sur son épouse, lui lancant un regard qu'il pensait entendu sur leur interlocuteur.
_________________
Delta.
Jouée. Il l'avait jouée, prise à son propre jeu. Il est doux de s'amuser, de mettre relativement mal à l'aise un invité, et ce, sous le regard aveugle de son époux. Cela émoustille, cela titille, cela...
Surtout quand on maitrise la situation, que la souris n'est pas nous...

Quand les doigts entrèrent en contact avec sa chair, quand les ongles griffèrent son épiderme, Jehanne frissonna. D'aucuns diraient que c'était dû à la pingrerie de son Très Cher époux, qu'il économisait sur le bois de chauffe... Elle l'aurait dit aussi si on le lui avait demandé.

Coup de chance, sa réaction arriva quand Savié était tourné vers leur invité, lui même, en pleine action sous la table. Elle reprit contenance, tentant de ne rien laisser paraitre du léger trouble encore présent. Elle cherchait autant à le cacher à son époux qu'à Thuf, refusant de laisser paraitre l'effet qu'il aurait pu lui faire.

Elle soutint son regard, lueur amusée dans les yeux, avant de se retourner vers son époux, hochant doucement la tête à elle ne savait quoi, puis s'intéressa de nouveau à leur invité.


- D'un climat serein... et d'où ce climat serein pourrait vous permettre d'amener la Marquise...


Il était alors temps de se venger... le pied s'alla balader plus loin, audacieux, léger toujours. Il avait voulu la mettre mal à l'aise ? Qu'il réponde donc à son mari désormais, elle, elle s'occupait de lui.

_________________
Thufthuf
Le frisson, il l'avait senti sous ses doigts. La peau de la Baronne s'était constellée des petits boutons que forment les pores en se refermant. Et on a beau être une maîtresse du camouflage des émotions, les yeux ne mentent jamais. Le léger flou qui les déforme alors qu'elle soutient son regard est la preuve qu'il a fait mouche. Elle est aussi ferrée que lui, et le jeu consistera dorénavant à être celui qui rompra la ligne tout en amenant l'autre dans ses filets.

Le problème de ThufThuf étant qu'il est nettement désavantagé. Si Jehanne peut se contenter de tenir son rôle d'épouse et de bonne hôtesse, lui doit tenir une discussion sensée, longue et soutenue. Chose terriblement difficile quand un pied retors vient vous tripatouiller l'entrejambe. Serrant les lèvres, il jette un regard de reproche et de plaisir mêlés vers sa voisine d'en face avant de répondre à son hôte.


Je disais donc que sans un climat politique plus serein, il me sera impossible d'amener la Marquise à... *silence, le temps de réprimer un gémissement suite à une caresse plus appuyée* ... revenir sur ses positions et à accepter d'ouvrir les négociations. Je ne suis peut-être qu'un paysan, mais cela me donne, à ses yeux, une légitimité accrue à parler des problèmes de la majorité des provençaux. Et c'est d'ailleurs en partie pour cela que je suis à présent à ce poste. *nouvelle pause, le temps de poser la main sur le pied fureteur, histoire de l'immobiliser un moment* Donnez-moi du temps, Baron, et je vous promets une refonte des institutions et une ingérence moins grande. Ne me le donnez pas, et vos amis du LPL continueront de semer un peu plus la discorde à chaque mandat.

Se donner une contenance maintenant, autant pour calmer les éventuelles ardeurs belliqueuses du baron que pour agacer la baronne. Un geste vers son verre, se concentrer pour éviter de le renverser. Une goutte pourpre vient s'écraser sur la nappe, le reste coule dans la bouche de l'éclopé tandis que ses ongles jouent à nouveau sur la cheville, lui laissant tout de même une liberté minimale de mouvements.

Qu'en dites-vous?

Et à elle, du regard, encore:

"Tu ne perds rien pour attendre"
"Je sais. Mais en attendant, subis."
Ref1
Bien que généralement inattentif, il n'était pas dupe.
Il voyait bien ce qu'il se passait. N'en avait-il pas marre de se fiche de lui dans sa propre maison ?
Il était du genre fidèle, il ne pouvait donc plus voir cela se passer sous ses yeux.

Il réagit.


Mais Thufthuf voyons ! Je vous en prie ! Tenez-vous !

Il lança un regard en coin à son épouse.

Vous venez ici insinuer que parce qu'ils ne sont pas contents et le disent, mes co-listiers sèment la discorde ?
Vous entendez vous ? Oser dire que l'on n'est pas d'accord et vous voilà accusé de diviser.

Sachez mon cher que dès sa création, le Marquisat a toujours divisé la Provence, et cela n'a rien à voir avec mes amis comme vous dîtes.
La discorde, elle est apparue quand les contestataires du Marquisat se voyaient lancer procès sur procès dès qu'ils osaient dire qu'ils étaient contre.
Depuis, elle n’est jamais partie. La Marquise n’a jamais rien fait pour contenter les opposants, il ne faut pas s’étonner qu’ils deviennent de plus en plus nombreux.

Des groupes de dizaines de personnes furent contraintes d'émigrer vers je ne sais plus quelle province, en peuplement à l'époque, sous prétexte qu'ils étaient contre.
Tout ça pourquoi ? Parce que le pouvoir en place avait le pouvoir d'oppresser.


Une petite pause le temps de réorganiser sa pensée et revenir sur le sujet.

Il y a je crois quelque chose que vous ne comprenez pas Thufthuf.
C'est que le peuple, qu'il soit anti ou pro Marquisat, est pratiquement unanime en ce qui concerne les changements du Marquisat.
Il n'y a rien à négocier. La Marquise est obligée de suivre.

Rendez-vous compte, vous venez demander à celui qui passe son temps à se faire insulter sans répliquer de faire une trêve, pour obtenir quelque chose d'acquis et faire rêver sur d'autres points que la Marquise refusera toujours, quoi qu’il arrive.

Je dois avouer que votre démarche ne manque pas de culot !
Je reste étonné que vous ne me demandiez pas ma femme par la même occasion !

_________________
Delta.
Une goutte qui s'écrase sur la nappe, fixée un instant par la Baronne toute occupée à subir... les rôles sont partagés plutôt qu'inversés, elle ne dit rien, plongeant à nouveau dans les débats oculaires.

Léger sursaut au "Tenez-vous !", le pied, à la torture, s'échappe de sa prison, reprend sa place à côté de son jumeau. Sourire léger, de façade, sensé répondre au regard de son époux, fausse connivence.

Prise la main dans le sac ? Le pied dans la main ? Peut être... ou peut être qu'il n'y a aucun rapport... Elle écoute le Très Cher, rassurée par ses propos. Rien à voir, donc.

Un autre regard tandis que le pied s'en revient caresser un mollet, pas plus haut cette fois, hors de portée de la main dangereuse...

Soudain, un éclat de rire. Franc, tension de l'instant qui s'échappe.


- Voyons, Très Cher, il pourrait toujours nous demander à vous, il ne nous aurait pas !
_________________
Thufthuf
Double sursaut, en fait. Et un grognement étouffé dans son verre quand le pied le quitte. Soulagé mais déçu, le ThufThuf, il appréciait le traitement même s'il était déstabilisant. Le Baron aurait-il compris? En fait non.

"Mon époux n'y verra rien"
"Mais tu as fui quand même"


Nouvel assaut, plus timoré. Sourire à la Baronne avant de revenir au mari.


Je dis, Baron, que certains de vos colistiers se complaisent dans le rôle de trouble fête sans faire l'effort de démontrer, en public du moins, qu'ils savent faire autre chose.

Je dis également que si vous m'en laissez le temps, j'amènerai la discussion sur ces fameux points que la Marquise refuse, selon vous, d'aborder. Mais libre à vous de ne pas me croire.

De toutes façons, qu'avez-vous à perdre? Du temps? La bonne blague... Les élections sont encore lointaines. De la crédibilité? Vous en gagneriez.

Quant à votre épouse...


Regard vers la rieuse enjôleuse, pied libre à la rencontre du sien, un prêté pour un rendu. Et retour vers le maître de maison.

Non seulement je doute l'intéresser, mais je n'ai aucunement les moyens de l'entretenir. Remplacer la plus simple de ses toilettes me forcerait sûrement à revendre ma maison.

Ceci étant dit sans vouloir vous offenser, Baronne.


Nouvelle rencontre entre leurs yeux, contact toujours aussi intense.

"Te voilà bien calme"
"Ne sois pas impatient, tu le regretterais"
Ref1
Ha ! répondit-il plein d'assurance du tac au tac.

Evidemment que vous ne l'intéresseriez pas, elle est mariée. glissa-t-il ensuite.

Puis en continuant :


Sachez tout de mes qu'en parlant de mes colistiers, leurs arguments, ils les montrent par leurs actes, pas en belles paroles inutiles.

Vitryol est reconnu dans ces postes, que cela soit en tant que Commissaire aux Mines, mais également dans sa charge de chancelier, où l'on n'entend que du bien de lui.

Charly, bien que gueulard, il faut le reconnaitre, fait également de l'excellent travail et rendu de très bons jugements, où il fait passer la justice avant les arrangements, fait particulièrement rare en Provence.

Quant à Manon, l'économie Provençale ne s'est jamais aussi bien portée que depuis qu'elle est au pôle économie. Les autres listes hurlaient à l'infamie lorsqu'elle expliquait ce qu'elle voulait faire, deux mandats après, ce fut plus que payant !

J'ai bien peur que les contestataires systématiques, sans aucune explication ou aucun argument ne soient pas de chez mes colistiers.
Ils gueulent oui, mais ils proposent toujours quelque chose d'autre eux.


Son discours sonnait un peu commercial, mais il ne s'en rendait pas du tout compte, il ne faisait que dire ce qu'il pensait.

Mais j'avoue avoir du mal à comprendre votre demande.
En quoi le fait que je revendique l'indépendance de la Provence peut vous empêcher d'amener la discussion où vous le voulez monsieur ?


Il refit un signe pour qu'ils soient servis. La politique, c'est essentiel, mais manger, c'est vital !
_________________
Delta.
L'offenser ? Il dit vrai... Il ne pourrait pas l'entretenir, et, en l'occurrence, c'est plutôt elle qui l'entretient... Lui fournissant assez d'or pour rhabiller sa compagne... Il est payé rubis sur l'ongle, les filles rapportent bien, elle peut se le permettre, et ce, tout en remboursant ce qu'elle a emprunté sans le dire dans la cassette bleue, la fameuse cassette bleue.

Le Baron réagit, elle rit, légèrement, petits éclats qui s'égrènent après la tirade. C'est que leur invité n'a pas dit qu'elle ne l'intéressait pas, mais que lui doutait de l'intéresser... Fou comme les mots peuvent prendre un sens différent selon qui les entend. Et puis, le mariage... Le Docteur devrait le savoir tout de même, qu'ils ne se sont pas mariés par amour, lui le premier... Quoique... l'amour des écus, l'amour de sa dot... Qu'il doit regretter quand même, vu combien elle est "douce" avec lui... Il ne s'en est jamais plaint, d'ailleurs, n'allant pas même chercher autre part ce qu'officieusement, elle ne lui a jamais donné.

Ah, l'époux et ses discours... meilleur moyen pour qu'il ne voit effectivement rien... Et voici un pied qui reprend là où il avait commencé, travaillant activement - au corps - un porte parole censé répondre... Sourire enjôleur, regard lourd de promesses, elle s'amuse, la Baronne, elle s'amuse.

Une lèvre se voit mordillée, juste un instant, bref, furtif, tandis que les yeux se parlent encore...

"Alors comme ça tu voulais que je sois moins calme ? Me voici... Tu risques de le regretter..."


Et le pied de jouer, plus franc, plus haut, avant de se retirer, on vient les resservir... Il reviendra dès qu'il ne risquera plus d'être vu.

_________________
Thufthuf
Nouveau sursaut, de moins en moins contenu. Bien sur, il avait compris le message. Bien sur, il avait vu le geste de la bouche. Il n'en avait rien perdu même, se remémorant à quel point il aimait y croquer lui-même. Le muscle qu'elle avait laissé à peine réveillé est maintenant au mieux de sa forme, et elle en profite. Baronne... Maquerelle... et garce.

Détournant les yeux, il entreprend de répondre au Baron, autant pour continuer la discussion que pour provoquer la caressante. Risque? Sûrement. Mais tant pis!


Je n'ai jamais dit, Baron, que les autres membres du LPL étaient inaptes. J'ai dit qu'au lieu de belles paroles, ils débitent insultes et provocations plus vite et plus souvent que Mandragore les bêtises.

Concernant leurs compétences j'ai le même avis que vous, à ceci près que l'on m'a dit tenir Vitryol plus pour un Consul inactif et invisible que talentueux.

Quant à vous... Ce n'est pas votre proposition d'indépendance qui me chagrine, mais le fait qu'elle vous fasse vous allier avec ce que la Provence fait en ce moment de plus fourbe... Et aussi la fait que vous le marteliez sans cesse. Tout le monde a compris que vous n'aimez pas le Marquisat. Mais si vous passiez autant de temps à convaincre le Conseil de travailler sur l'article X qu'à débattre stérilement en place publique, vous auriez déjà atteint votre but.


Concis, clair, émaillé de grognements et de grimaces qui n'ont rien à voir avec les mots prononcés. Heureusement, le Baron penserait certainement le contraire. Espérons.

Délivrance et punition. Le pied est reparti, laissant sa victime consentante se reposer. Douloureux d'excitation, le muscle le plus sensible de son anatomie ne semble pas décidé à prendre du repos. S'il était autonome, nul doute qu'il s'échapperait pour retrouver son compagnon de jeu du moment. Mais il ne l'est pas, et tant mieux. la main se porte vers le verre à nouveau plein, le visage vers l'assiette garnie, les yeux relevés vers son hôtesse.

"Tant que tu en restes là... Je ne risque pas de regretter grand chose..."
Ref1
Décidément, il devenait de plus en plus désagréable celui là !
Le docteur lançait régulièrement des coup d’œil à sa femme, sous entendant un : il t’énerve aussi n'est-ce pas ?

Il entreprit de rectifier les choses en essayant de respecter l'ordre.


Vous commencez à raconter n'importe quoi.

Vous venez reprocher devant moi qui me fait insulter à longueur de temps et qui ne dit rien, que certains de mes colistiers puissent faire la même chose ?
Que voulez vous que j'y fasse ? Ils emploient les mêmes armes que leurs opposants, je comprends que cela puisse les déranger
.

Il avait maintenant l'impression que cela faisait presque un mois qu'il attendait qu'ils soient servis. Il devenait irritable.
Encore plus.


Et puis quoi le Marquisat ? On entend les deux ou trois mêmes passer leur temps à venir vanter les mérites fictifs du Marquisat à longueur de temps. A faire leur propagande.
Et je n'aurais même plus le droit de rectifier ou de donner mon avis ?

Tous ça pour venir me reprocher l'article X ?
Mais qu'est ce que ça vient faire là ça ?! Vous commencez à prendre de leurs habitudes mon brave !
Vouloir taper dans tous les sens avant même de vous renseigner.

Je suis bâtonnier, pas Conseil Comtal élu. Mon travail c'est le conseil.
L'article X c'est leur travail ! Je fais déjà bien plus que ma part sur cet article, pour tenter de les pousser à faire leur job. Bien plus qu'à parler du Marquisat, croyez moi !
Même si pour le coup, cet article fait beaucoup parler du Marquisat.

Vous croyez que c'est ma faute si personne n'est prêt à faire la moindre concession ?
Si chacun veut mettre tout le travail par terre, parce qu'une seule personne n'a pas eu la virgule au bon endroit, alors met à la poubelle ?

Et tout cela à cause de quoi ? Mais des débats sur le Marquisat bien sûr !
Il divise ! Il a toujours divisé la Provence, et il la divisera toujours. Il n'est pas fédérateur, il n'aide pas la Provence à se sentir une !
Ça crève les yeux !

Le marquisat devait rassembler plusieurs provinces pour les rendre plus fortes ensemble, c'est son seul but. Ça a été un échec.
Le Marquisat devait faire grandir la Provence, il l'amène dans les plus basses bassesses, là aussi c'est un échec.
Mais vous préférez vous voilez la face, faire taire les opposants, qui pourraient un peu trop dire de vérités n'est-ce pas ?!!


Devinez quoi ? Il était furieux. Comme à chaque fois qu'on venait lui reprocher des choses gratuitement, qu'en plus il parlait du Marquisat et qu'enfin, il n'avait toujours pas dîner.

_________________
Delta.
Elle ne reste pas loin longtemps... juste le temps que le verre et l'assiette de l'invité sois remplis. Attendre qu'Annette s'éloigne, sourire à son époux, ignorant le portier un instant.

Oui, oui, bien sûr qu'elle partage son avis sur l'homme, se paie même le luxe de lever les yeux au ciel, l'air de dire qu'il n'en manque pas, d'air. Rire à cette idée, légèrement, songer qu'une part de lui l'aurait bien pris, l'air, justement.

Et dire que le dîner ne fait que commencer...


- Mangeons.


Couper court à toute discussion, et, lorsque Thuf portera un premier met à sa bouche, instant où une main sous la table serait tout à fait malvenue, mal vue et divers mal-choses, elle repose son pied déchaussé sur l'objet oblong qui lui déforme les braies.

Une bouchée, petite, une gorgée de vin, un sourire, aux deux hommes qui partagent son repas. Le pied s'attarde, s'amuse, presse, caresse, s'éloigne pour mieux revenir... Elle joue, et elle adore ça.


- N'est-ce pas délicieux ?

Et le regard de s'ourler de malice, le sourire de disparaitre masqué par une nouvelle bouchée.

_________________
Thufthuf
Et c'est lui qui raconte n'importe quoi. Elle est bien bonne celle-là. Heureusement que l'hôtesse, bien qu'aussi têtue que son noble de mari, fait tout pour distraire leur invité. Et de bien belle manière. Trop peut-être. Parce que maintenant que le repas est servi, il n'a plus, ou presque, le droit de se défendre. Elle le sait et en profite, le mettant au supplice. Supplice qui, bien que délicieux, n'en reste pas moins une torture.

Mettons quelques points au clair, Baron. Tout d'abord, je ne vous reproche pas le comportement de vos colistiers. Ils sont ce qu'ils sont et c'est bien dommage. De votre côté, ne venez pas me dire qu'ils réagissent pour vous... Ils ont toujours été de cet acabit et vous le savez. Par ailleurs, étant leur supérieur en sagesse et en intelligence, fût-elle politique, et Noble de surcroît... il me semblerait tout à fait logique que, oui, vous les calmiez. Vos raisons de ne pas le faire ne regardent que vous, mais ne me demandez pas d'approuver.

Grognements camouflés par une mastication méticuleuse, puis reprise du discours. Tentative du moins, tant ses pensées et son corps veulent le voir s'arrêter de s'intéresser à l'homme pour sauter sur la femme.

Quant à la propagande... Vous avez beau jeu de la dénoncer quand, dans le camp opposé, elle a creusé son lit et se débite tout aussi vite. Elle fait partie de la vie politique au même titre que les alliances contre nature et la corruption. Ne vous faites pas oie blanche... Vous savez que vos amis ne valent guère mieux que les autres.

Pour le reste, et vu que vous ne semblez pas vouloir prendre mes paroles et mes actes pour autre chose que des attaques personnelles, je crois que je vais abandonner l'idée de vous convaincre ce jour. Je vous souhaite bien du plaisir avec vos nouveaux alliés et espère que vous ne tomberez pas de trop haut quand leurs méthodes brutales trouveront enfin écrin à leur mesure. Je prie aussi pour qu'alors, vous vous rendiez compte que le Marquisat n'est pas la cause de tous les problèmes provençaux... Il les cristallise, c'est vrai. Mais les vraies raisons sont à chercher dans le cœur des hommes, non dans une institution qui n'a rien demandé à personne.


Lui n'est pas furieux, non. Désabusé, oui. Déçu, surement. Mais furieux, non. Excité, surexcité, les nerfs à vifs, mais pas à cause du Baron. Plutôt de sa femme, diaboliquement efficace dans l'art de lui faire perdre la tête. Et sur, le coup, sa fourchette, qui s'échappe et tombe sur la nappe.

Délicieux oui... Les couverts m'en tombent...

Inutile de lui dire de ne pas commettre l'irréparable, elle sait certainement où s'arrêter. Espérons.
Ref1
Ah !

Dit-il tel un argument entendu.


Ah !


Répéta-t-il pour lui donner plus de poids.


Que ne faut-il pas entendre ?!


Il posa ses couverts.


Vous vous fichez de moi !


Puis il poussa son assiette.


Mais que croyez-vous ?


Il remarqua qu'il faisait quelque chose après phrase qu'il prononçait.


Ai-je dit une telle chose ?!


Et cela lui plaisait.


Le Marquisat n'a pas la cause de tous les maux de la Provence.


Mais bon.


Mais il est celui qui empêche d'avancer.


A un moment.


Et surtout de les corriger !


C'est chiant.


Et rien que pour cela,


Alors il arrêta.


Il mérite un procès pour Haute trahison !


Définitivement.


Je vous rappelle que vous êtes ici pour une requête
ajouta-t-il, et que pour quelqu'un qui vient demander quelque chose, vous ne demandez que des comptes.
Comptes que je n'ai pas à vous rendre !

Venir ici m'accuser, me reprocher, me mettre sur le dos, pour me demander : vous pourriez faire un effort tout de même !
Je vous trouve bien gonflé !

Surtout, ne vous essayez pas à la diplomatie mon brave, vous auriez des surprises.


Puis il se leva.

Je vous laisse finir votre repas, une fois fini, ma tendre vous fera raccompagner.
Sur ce, je vous laisse.


Il tourna les talons, puis parti.
La colère lui montait trop au nez. Il préférait s'en aller avant qu'un malheur n'arrive. Il aurait pu en arriver aux mains !
Mais imaginer ses futures blessures ne l'enchantait pas. Il était donc parti.

_________________
Delta.
Décidément son portier avait de nombreux atouts, notamment celui de la débarrasser de son époux. Elle les avait écoutés, observés, ne se mêlant pas de la conversation... Il faut dire qu'elle était plutôt d'accord avec son canard de mari. Thuf avait outrepassé ce que la bienséance permettait. (Elle partageait aussi son avis sur le Marquisat, mais c'était une autre histoire...)

Il était dommage que le Porte Parole Marquisal reproche à son cocu de mari autant de fautes qui ne lui étaient pas imputables. Son parti... Non. Le parti dont il était membre, nuance d'importance. De grandes gueules, un peu, beaucoup lourdes, parfois, dans leur insistance, mais ce n'était pas le cas de tous. Pas de généralités...

Ils faisaient pareil, finalement, chacun à généraliser sur un point ou l'autre. Et elle s'en foutait. Son époux partait, il allait louper le canard à l'orange, le plat obligatoire dans cette demeure. Son plat préféré, à lui, qu'elle mangeait avec délectation, à l'image qu'elle l'avait croqué, dévoré, digéré, lui... sans aucun réel contact physique.

L'homme qui lui fait face semble... à bout. Non pas de colère, non, pas à cause de la discussion en tous cas... Fourchette tombe dans un bruit masqué par l'énervement du mari, pied qui s'arrête, à temps, un temps de repos tout de même, un instant de répit, le temps de la sortie, comme un prince, du canard outragé. Juste cette durée, la pause...

Un geste à peine l'homme sorti pour que les employés sortent à sa suite, c'est qu'il a besoin qu'on le calme, un peu, beaucoup, Annette et Odile ne seront pas de trop... Et puis surtout, une fois qu'ils sont sortis, nos deux enfiévrés sont seuls...

De malicieux, le regard passe à gourmand, affamé... Couverts posés,eEt la bouche de s'emplir de vin, la langue de récupérer les quelques gouttes, la saveur qui s'attarde sur ses lèvres... Mains en support de son menton, Madame relance un pied dans la danse. Un pied, rien d'autre. L'irréparable ? Elle s'en fout un peu, elle l'a déjà commis en ouvrant son bordel... Persuadée qu'Il ne reviendrait jamais, voulant tout de même garder son cœur intact... Détruit, mais fidèle, le cœur. Pas le corps, oh non, pas le corps.


- Il reviendra...

Ce qui explique qu'elle ne soit pas déjà de l'autre côté de la table, faut croire...

- Peut être...

Mais qu'elle en crève d'envie...
_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3, 4   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)