Thufthuf
Eh bien! Un canard qui court. Rouge, le canard. Trahison à son nom, ça! Mais la scène, pour tragicomique qu'elle soit, n'a que des avantages. Tout d'abord, elle permet à l'éclopé de trancher: le Baron a bien du mal à soutenir un débat d'idées sans en oublier la majeure partie et sans s'emporter. Soit, tant pis.
Le second, non des moindres, est de le voir disparaître et, par là même, de laisser sa femme en tête à tête avec leur invité. Délaissée aurait été le mot juste, mais le boiteux n'est pas dans le secret de l'intimité du couple fruité. Pas encore, mais bientôt dans celle de la Baronne.
Baronne qui, à la suite de son mari, a fait sortir les deux domestiques restées dans le salon et, visage posé sur les mains, rejoue de son pied diabolique sous la table, entre les jambes du dit invité. Libre de ses mouvements grâce à sa charmante hôtesse et néanmoins patronne, il passe sans gêne la main sous la table. Cinq doigts habiles se referment sur la fine cheville, une poigne rendue puissante par les travaux aux champs éloigne fermement mais non sans douceur le taquin intrus.
Vous me faites trop d'honneur Baronne... Que va penser le Baron de nous savoir seuls?
Il s'en fout, en réalité, mais chaque seconde gagnée est un moment de répit non négligeable. Boit donc, lui aussi, alors que la main joue avec la peau blanche du cou de pied, caresses effleurées, poigne maintenue. Chaque instant qui passe, donc, permet au sang de refroidir et à la colonne de saffaisser lentement.
Quoi qu'il en soit, peut-être pourrions-nous parler un peu de vous? La discussion avec votre mari nous a fait vous négliger, et je suis conscient que c'est impardonnable. Accepterez-vous tout de même mes plus humbles excuses?
Puis d'ajouter, un ton plus bas, après une nouvelle gorgée de vin et une nouvelle marque d'ongles imprimée dans la noble cheville.
Que peut donc faire de ses journées, et de ses nuits... Une baronne si célèbre que vous l'êtes?
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Le second, non des moindres, est de le voir disparaître et, par là même, de laisser sa femme en tête à tête avec leur invité. Délaissée aurait été le mot juste, mais le boiteux n'est pas dans le secret de l'intimité du couple fruité. Pas encore, mais bientôt dans celle de la Baronne.
Baronne qui, à la suite de son mari, a fait sortir les deux domestiques restées dans le salon et, visage posé sur les mains, rejoue de son pied diabolique sous la table, entre les jambes du dit invité. Libre de ses mouvements grâce à sa charmante hôtesse et néanmoins patronne, il passe sans gêne la main sous la table. Cinq doigts habiles se referment sur la fine cheville, une poigne rendue puissante par les travaux aux champs éloigne fermement mais non sans douceur le taquin intrus.
Vous me faites trop d'honneur Baronne... Que va penser le Baron de nous savoir seuls?
Il s'en fout, en réalité, mais chaque seconde gagnée est un moment de répit non négligeable. Boit donc, lui aussi, alors que la main joue avec la peau blanche du cou de pied, caresses effleurées, poigne maintenue. Chaque instant qui passe, donc, permet au sang de refroidir et à la colonne de saffaisser lentement.
Quoi qu'il en soit, peut-être pourrions-nous parler un peu de vous? La discussion avec votre mari nous a fait vous négliger, et je suis conscient que c'est impardonnable. Accepterez-vous tout de même mes plus humbles excuses?
Puis d'ajouter, un ton plus bas, après une nouvelle gorgée de vin et une nouvelle marque d'ongles imprimée dans la noble cheville.
Que peut donc faire de ses journées, et de ses nuits... Une baronne si célèbre que vous l'êtes?
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