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[RP/IG] Moutles étendards à quelques lieues de la Trémouille

Perceval21



La Trémouille- Du 28 au 1er


Maintenant que la ville était tombé elle dépendait du pouvoir royal et peu à peu les soldats occupé à ne rien faire faisait flotté le drapeau de fleur de lys un peu partout.


Malgré l'abondance de soldat dans les rues ces foutu Poitevin avait tout de même trouvé le moyen d'entrer dans la ville. Délivrant des ordonnances du tribunal du Poitou.

Au moins cela fit rire les soldats pendant quelques jours, se demandant si le bourreau oserait venir dans la ville pour chercher les accusés. Le lendemain on fit fermer les portes de la ville et on déclara la ville franche.


Le blond gardait les remparts et les rues avec ses compagnons d'armes espérant que les armées qui les avaient aider à faire tomber le village écrase le reste de ces ordures du Ponant.

De toutes ces nuits à surveiller La Trémouille rien de palpitant s'était passé. Les trémouillais savait crier des injures mais quand venait le temps des actes il mouillait bien vite leur braies. Seule une armée battant pavillon Auvergnat avait fendu la nuit pour venir se poster sous les remparts.


Puis enfin un peu d'action dans la nuit 30 ou du tapage près de la mairie attira les soldats vers celle-ci. Les paysans avaient décidé de se révolter, lui qui avait combattu des soldats jusqu'à maintenant dans cette guerre se retrouvait soudain face à des gens pas très bien armés.


Les repousser fut plutôt facile, devant la masse de soldat les assaillants prirent vite peur et s'enfuirent du mieux qu'ils purent. Sauf une qui étrangement avait l'air de se déplacer avec une jambe de bois et qui était plus lente que les autres peureux. Au moins cela avait mis de l'action dans ces rondes morne.

Citation:
01-10-2011 04:03 : Une tentative de révolte a eu lieu devant la mairie, et vous avez contribué à la mater. Dans la mêlée, vous avez reconnu Poumona* parmi les assaillants.



*Merci pour la belle description rp sur la fiche ça m,a permis d'intégrer le tout dans le mien.

Linexiv
[Ad Honores, A l'arrière faut croire 26 Septembre?]



Une bataille de plus. Une ville de plus. Des remparts de plus. Cela n'en finira jamais. Aucune nouvelle du Berry en plus... Alors quant à espérer en avoir de Montlouis... Pourtant le vieil Odilon devait bien transmettre quelques missives. Elle aurait bien aimé avoir des nouvelles de sa soeur. Aux dernières nouvelles, elle s'occupait du bâtard...

Cette pensée rattacha Line aux souvenirs d'une autre campagne, au sud cette fois-ci, la Méditerranée... Des sutures en taverne... Elle allait peut-être bientôt revoir la mer et les sutures viendraient sans doute aussi. Elle tâta par réflexe son épaule encore un peu douloureuse. Dire qu'elle s'était foutue des grincements de celle du Danois... Avec un peu de chance, sa route croiserait sans doute à nouveau celle du mercenaire...

Elle observa les derniers soldats achever de planter leur campement tandis que les médicastres s'affairaient auprès des derniers blessés. La dernière bataille avait été particulièrement dure, même si la jeune femme n'avait pas vu grand chose, coincée derrière un étendard...

Elle s'ennuyait en quelque sorte, les siens étaient éparpillés un peu partout, l'État Major au milieu d'une énième réunion et voilà que son promis se retrouvait Régent du Berry...

Bref, dire que Line fut heureuse en entendant une voix familière....

Elle se releva d'un bon et accourut


"Parr... Hans! Vous arrivez au bon moment! J'ai cru que vous n'arriveriez pas à nous rattraper... Surtout que le capitaine a réussi à nous perdre hier ou avant hier, je ne sais plus! Votre.. ton bras va mieux? Marraine est là? Entière?
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Alara
[ L'eau, liquide si impur, qu'une seule goutte suffit pour troubler l'absinthe. * ]

La Trémouille, nuit du 29 au 30 septembre 1459

Trouble.

Voilà le sentiment qui régnait dans la caboche de la Hindley depuis le début du conflit. Enfin, plus précisément, depuis sa rencontre avec une certaine Fourmi.

La Robe de bure.

Voilà la raison de ce désordre ... Ce désarrois même. A tel point que la Sauvageonne habituellement si véhémente, pour quelque raison que ce soit, s'était retranchée dans un mutisme quasi pathologique.

Elle si cartésienne, si droite, s'était adonnée à l'occulte, se laissant dangereusement dériver sur une pente glissante ...
Depuis des semaines, elle avait perdu le sommeil. Son repos troublé par des agitations nocturnes dont elle se réveillait en sueur.

Le passé enterré qui remonte à la surface de toute sa violence ...

Obsession.

IL l'obsède depuis ce jour ... La vision de cette robe de bure. Lui, celui qui avait su l'absoudre de ses péchés, ou preque. Où était-il désormais ?
Cette interrogation hantait ses journées, lui faisait perdre toute attention et lui avait valu quelques blessures au combat.

Elle devait se libérer de ce fardeau, ou peut-être mieux replonger dans les limbes obscurs de cette relation. La meilleure façon de le savoir était encore de lui écrire.
Le bras encore endolori de sa dernière blessure, elle s'arme néanmoins d'une plume, d'un vélin et d'encre.

Commencent alors les fines arabesques sombres qu'elle couche sur le raffiné du vélin.


Citation:
    Mon très cher toi,

    Il y a bien longtemps maintenant que je ne t'ai donné signe de vie. Voilà chose faite ...

    Un curieux évènement t'a récemment ramené à ma pensée.
    Car oui, malgré toute ma volonté pour t'oublier, cela m'est impossible ... Je n'ai pourtant pas ménagé mes efforts pour tenter d'y parvenir. Nous nous l'étions d'ailleurs promis.
    Encore une fois j'ai failli.

    Mais pour moi, cela devient chose courante.
    Échouer, lamentablement, tout ce que j'entreprends. Serait-ce le courroux de Lucifer ? Ou même la punition de Sylphaël ?

    Tu sais aussi bien que moi, que nous ne pouvons laisser libre cours à tout ceci ... C'est impensable !
    Pourtant tes paroles apaisantes me manquent, tout comme ta prévenance, ton expérience ...

    Si je t'écris enfin après ce si long silence, c'est parce que je ne sais pas ce que l'avenir me réserve. Je suis actuellement au cœur du bourbier de la guerre opposant la France à l'alliance du Ponant.
    Ne me demande pas ce que je fais là, je ne le sais moi même, tu connais juste mon goût pour ce qui est sanglant.

    Cette lettre est peut-être la dernière que tu auras de moi.
    Je t'en prie, prend soin de toi, prie pour moi ... Oui je sais, cette demande est étonnante, mais je sais que même sans que je te le demande, tu le feras.

    Ta petite tête de pioche anglo-normande.
    Alara.



Une fois l'encre séchée, le vélin est soigneusement plié, une boucle brune y est même glissée. Geste ô combien dérisoire et ridicule.
Puis le plis confié à un messager, elle se prépare pour son voyage nocturne. Remise de sa précédente blessure, elle doit rejoindre les rangs de son armée, à trente lieues de là. Direction Poitiers.

Le rétif est sellé à la hâte. Rejoindre au plus vite les autres et s'occuper l'esprit. L'effacer de sa mémoire, encore une fois.
Rêveuse, elle s'engage sur les chemins de traverse, loin des grands axes, oubliant même l'espace d'un instant que dans les alentours, la guerre fait rage.

Grossière erreur ...

Il est l'eau, elle est l'absinthe.

Mais ce soir, place au destin.


* Alfred Jarry

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Armoria
La campagne poitevine, dans la nuit du 29 au 30 septembre 1459 :

- On va où, Capitaine ?
- Patrouiller. Occire les éventuels renforts des armées ennemies.
- Comment on les reconnaît ?
- mmm mmm

Elle prit le temps de réfléchir, pour ne rien oublier.

- Alors, déjà, il y a les accents... Berrichon, angevin, breton, poitevin, artésien. Et quand on ne connaît pas les accents, il faut connaître les spécificités.
- Ah ? Vous pouvez m'expliquer ?
- Eh bien... L'Artésien se reconnaît à ses insultes. Tout le temps, partout : c'est un peu son mode d'expression. Le Berrichon, c'est pareil, sauf qu'entre deux insultes, il glisse un "norf". Le Breton dit tout un tas de choses qu'un François ne saurait comprendre.
- Et le Poitevin ?
- Le Poitevin ? Il parle comme nous.
- Comment le reconnaître, alors ?

Nouveau temps de réflexion.

- A l'odeur. Le Poitevin sent la vase. A cause des marais.

Un temps de silence.

- Il y a aussi les signalements. Il faut les apprendre par cœur, de façon à occire ou blesser sans hésiter les ennemis connus.
- Oui... D'ailleurs, c'est bizarre, ces signalements... Comment on les obtient ?
- Tu as déjà vu sur les champs de bataille ces gens qui vont d'un corps à l'autre, et qui s'arrêtent devant chacun en sortant plume et parchemin ?
- Oui. Pourquoi ?
- Ce sont eux qui permettent d'avoir des signalements. On les appelle des Tographes. Il y a les Tographes officiels, et les Tographes dont ce n'est pas vraiment le métier : ceux-là sont nommés les faux Tographes. D'ailleurs, c'est curieux, mais les faux Tographes font un travail bien plus précis que les Tographes officiels.
- Alors pourquoi n'en font-ils pas leur métier ?
- Parce que dans ce cas, ce ne sont plus des faux Tographes. Et du coup, ils deviennent moins précis. Ne me demande pas pourquoi, je n'en sais foutre rien.
- ...
- Au fait... Lorsque j'ai dit que pour ne pas s'endormir sur son cheval, pendant les patrouilles nocturnes, il fallait parler... Je ne pensais pas à parler tout le temps. Hum.

Le soldat comprit l'allusion. Un délicieux silence s'installa, délicieux mais relatif, ponctué qu'il était du pas des chevaux et des cliquetis de métal. Cette relativité, non pas d'Einstein, mais du silence, n'empêcha pas l'armée bourguignonne de repérer des voyageurs.

- Halte ! Qui va là ?
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Vous pouvez utiliser mes lettres RP.Héraldique
Johann.
En direction de Poitiers, la nuit du 29 au 30 septembre:

Ce soir, Johann accompagnait la lance du capitaine Armoria, au sein de l'armée de Bourgogne. Direction Poitiers, la capitale du Poitou.

Enfin ils allaient combattre, la première bataille de Johann. Il n'avait pu participer à celle de La Trémouille, ni aux autres d'ailleurs. Mais maintenant c'était pour de bon!
Il était tout excité. Avait-il peur ? surement, un peu, mais il était surtout impatient de se jeter dans l'action et de pouvoir enfin en découdre. A cheval, tenant son arme fermement de peur de ne pas arriver à l'attraper à temps au moment où l'ennemi apparaîtrait, il se mit à poser des questions à son altesse et capitaine Armoria de Mortain.
Il était si nerveux qu'il n’arrêtait pas de parler.

Finalement, à la dernière remarque de son capitaine, il finit par comprendre que ses questions étaient soûlantes et il ferma sa bouche bien décidé à faire bonne impression.

Quand même, il faisait bien noir , comment feraient-ils pour voir leur ennemis ? Seraient-ils nombreux ? Et s'ils les prenaient par surprise ? ce serait dommage, moins de castagnes. Ou alors peut-être sont-ils en train de dormir?...

Plongez dans ses futiles pensées, il sursauta en entendant le capitaine crier:


Citation:
Halte ! Qui va là ?


Il sursauta, et se mit à regarder autour de lui en plissant les yeux. Ils étaient là ? ils étaient là? Où ça ?

En tout cas lui n'avait rien entendu... Peut-être que le capitaine avait rêvé. Il essaya "d'ouvrir" en grand ses oreilles, comme si c'était possible.


Vous avez entendu quoi capitaine ?
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*atalante
Campagne Poitevine, non loin de la Trémouille, assez proche de Poitiers fin septembre début octobre:

Nous revoilà parti sur les routes, quitter le confort du campement, c'est calme, parait que les Ponanteux se sont replier sur Poitiers, mais qu'ils attendent du renfort, on va aller voir cela de prêt.
La jeunette suis bien, on a perdu personne, tant mieux, parce que voyager dans la pénombre, certes, on se fait moins remarquer par l'énnemi, mais du coup, nous, on voit moins bien aussi et du coup, le risque de se perdre si l'un de nous traine est plus grand, bien que là, on est du monde quand même, il y en à d'un peu partout du royaume dans les autres colonnes.
Avec ma lance, on vas en éclaireur et voilà que on tombe sur un groupe d'inconnu.......c'est louche, des gens qui ne sont pas fleurdelysé et qui voyage de nuit......Bin allez, on tape, je prend mon épée, talonne ma monture et en avant....
Méa Clunes non pullus........pi-pan dans les dents, et trois de moins..... il y a des fous quand même, voyager comme ça en ces temps qui courent.

On ne rentre pas de suite, on surveille le lendemain encore, on monte un semblant de camp, un petit feu pour faire la tambouille, quelques corvées se mettent en place, chercher de l'eau, monter la garde, soigner les chevaux, aiguiser les épées et haches.
Et puis voilà, on se remet en route, voir plus loin, mais là, c'est pas un petit groupe que l'on trouve, mais plusieurs armées adverses, le combat s'engage, quelques volées de flèches dans un premier temps, quelques coups de canon, mais bon, ça fait beaucoup de bruit surtout, puis la charge.........et là, je sais pas ce qui se passe, mais je vais pour taper et voilà que je ne voie plus mon adversaire, mais j'ai mal, puis je vois l'herbe, le ciel, les étoiles.........les étoiles, la nuit tombe si vite........
Je me réveille, sur un brancard, on me porte, je me suis évanouie, je veux me relever, y retourner, mais quand je bouge, j'ai mal là sur le coté droit, je touche, c'est rouge, je saigne...........Andaine, Ombre, si vous pouviez être là......on m'évacue sur la Trémouille pour me soigner et que je me repose.........je tâte sur mon coté.........elle n'est pas là...bougre d'idiots ces brancardiers, ils ont oublier de prendre mon épée en me ramassant.........je vais devoir taper dans ma réserve, me coutent cher ceux là, heureusement que je les fabrique pendant mes heures de loisir.


La Trémouille, début octobre:

Ca va mieux, la cicatrice tiens, c'est assez propre, mais heureusement que j'ai des bases en regardant faire les filles à la commanderie, parce que sinon, ça serait surement purulent comme l'autre à coté de moi, il sent pas bon d'ailleurs, je vais lui mettre des asticots tiens, ça va tout nettoyer...
Ceci fait, je vais aller faire un tour, la Trémouille est un bel endroit avec de beaux vergers, ça tombe bien, c'est la saison des pommes, on va faire de la compote, pis vu comme les arbres sont charger, ça fera du changement à l'ordinaire de la troupe.

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Galaad_
[Campagne Poitevine, nuit du 29 au 30 septembre...]

Galaad était fatigué... Très fatigué... Il avait été de toute les batailles depuis le début de cette campagne. L'odeur bestiale de sang, de sueur et de poussière qui émanait de sa personne aurait fait fuir le premier putois venu...
Plus les jours passaient, et plus il oubliait la raison de sa venue ici.
Une dette... Il honorait une dette qu'il avait envers Son Altesse Ingeburge. Bien qu'elle eut voulut qu'il fut persuadé du contraire, elle lui avait sauvé la vie, un soir glacial d'hiver, et cela, il ne l'oublierait pas. C'est donc pour cela qu'il avait décidé de mettre sa propre existence au service de La Froide.

Il avait été ordonné que, pour cette nuit, il suive la lance du Capitaine Armoria. Il se rappelait vaguement l'avoir aperçu près de la Duchesse Ingeburge, lors de la campagne de recrutement.
Mais pour autant, sa renommée n'était plus à faire, et il était honoré de pouvoir servir à ses côtés. Il avait rencontré de fiers guerrières et guerriers durant cette campagne, et il était heureux de pouvoir dire qu'il avait combattu à leur côté.

Galaad était perdu dans ses pensées... Ses amis... Sa famille... Son frère de lait... Plein de choses se succédaient dans sa petite caboche. Il faut dire que le danger était proche, toujours présent. Et jamais on ne pouvait savoir quand il déciderait de vous tomber dessus, le vil brequin!

Alors, sentant la présence toujours plus proche de la mort, il se souvenait. Après tout, il était temps, car ce temps, précieux comme il l'était, viendrait peut-être bientôt à manquer.
Le temps s'arrêterait... Filerait... Puis disparaitrait...
Pour ne laisser qu'un mince et vague souvenir, fantomatique, de la personne qu'il était...

Il commençait à s'assoupir...
Bercé par ses souvenirs, la fatigue, le pas régulier de sa fidèle monture, et surtout, par le rythme incessant de mots et de phrases enchainées qu'un jeune soldat proposait au Capitaine.
Il ne chevauchait pas très loin de la tête du convoi, et des bribes de conversation s'insinuaient dans ses esgourdes...
Il était question de Tographes, vrais ou faux, il ne comprenait pas bien. Fallait il signer aux tographes quelques choses, il ne savait point. D'ailleurs, il trouvait tout cela hors contexte, et hors tographe d'ailleurs!
Bref, le son de la voix du jeune homme et les réponses du Capitaine l'avait plongé dans un demi-sommeil.

Puis, ne sachant plus si il rêvait, ou si la réalité reprenait le dessus, il crut sentir une odeur de vase. Odeur qui, d'après les dires d'Armoria, caractérisait fortement les habitant du Poitou.
Ceci eut au moins le mérite de re-mobiliser son attention.
Il ne s'était pas rendu compte que la discussion avait cessé.
Il allait replonger dans ses pensées quand il perçut au loin un mouvement.
Il fut conforté dans son impression quand il entendit le Capitaine sommer l'origine du mouvement - je conviens également que la formule est étrange- de faire halte.


Le danger... Il le sentait... Ce soir encore le sang allait couler...
Il talonna son destrier pour se porter à hauteur du Capitaine.


Capitaine, vous avez repéré du mouvement?

Attendant la réponse, il porta machinalement la main sur la garde de son épée. Prêt à agir. Il ajusta son bouclier, le mit bien à sa main, et scruta l'obscurité, espérant y trouver une réponse...
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Actarius
[Campagne poitevine, nuit du 30 septembre au 1er octobre]

Une histoire de fibres

Une main qui glisse sur le petit pommeau, d'abord. Le petit poignard, si précieux à son coeur, dans le petit fourreau sur la droite, toujours. La grande lame, forgée en Margéride, dans le grand fourreau sur la gauche, toujours. Le Vicomte avait érigée la guerre en art et comme pour tout artiste qui se respectait, bien des rituels marquaient son entrée en scène. La peur, il l'avait oubliée en un temps déjà lointain. Non, seule l'excitation, l'impatience lui tournaient les entrailles. La mort, il en rêvait plein d'espoir. Tomber sur un champ de bataille était la seule des fins, douce à son âme de combattant.

Oui, le Phénix aimait la guerre sans doute bien plus que sa propre vie. Il estimait qu'il n'était nulle entreprise humaine comparable à celle-ci, qu'aucune autre espèce d'événements ne pouvait susciter tant de passions, ne pouvait souveler tant de coeurs, ne pouvait réunir tant de bras sous une même bannière. La guerre demeurait ce que l'homme faisait de mieux. Au même titre que n'importe quel prédateur, c'était à travers elle qu'il renouait le plus sûrement avec son essence humaine. Cette vision peu banale entraînait dans son sillage, où se mêlaient gloire, héroïsme et devoir, une perception particulièrement tranchée.

Ceci, plus qu'une quelconque haine, expliquait sans aucun doute que le Pair avait été et demeurait un des plus fervents défenseurs de la nécessité d'une guerre. Selon lui encore, les grands royaumes ou empires, sans aucune exception, avaient forgé leur immortalité dans les sacrifices et le sang. Aussi sûrement que la neige fondait au soleil, les nations tièdes disparaissaient sans grandeur. Cette tiédeur, il l'avait combattu chez la Reine Béatrice Ière, puis avec encore plus de virulence, chez la Régente, peut-être tirée au sort, tant elle lui était apparue inapte au pouvoir.

D'un revers, il avait balayé les plaintes humanitaires, les sornettes sur la souffrance. A l'évidence, ces personnes ignoraient que la mort, la souffrance étaient omniprésentes, qu'il n'était nul besoin de guerre pour en observer partout. Lui, au contraire, était fermement convaincu que les combats auraient dû être menés plus tôt face à une alliance contre-nature qui mettait en péril le Royaume par ses vélléités indépendantistes indéniables. Cette période de tiédeur avait exacerbé son aversion de la diplomatie royale, où finalement il était plus question d'obtenir un traité en son nom dans une réunion discrète pour sa gloriole personnelle que de penser à la grandeur de la France. Oui, toute cette clique d'égoïstes forcenés en quête de récompenses déguisés grossièrement en chantres de la paix, il la vomissait et il regrettait plus amèrement encore que par quelques sombres procédés son nombre avait grossi au sein de la Curia Regis. Dans cet esprit rigide, les défenseurs du Ponant et même les Provençaux, méritaient infiniment plus de respect que ces comploteurs du dimanche. Non, le Vicomte n'avait pas la fibre diplomatique.

Il abhorrait tout autant les propagandistes. Ces gens-là ternissaient la splendeur de la guerre en continuant à faire de la petite politique alors que les vrais hommes, les vraies femmes se retrouvaient sur le champ pour défendre leurs idéaux et accomplir avec honneur leur devoir. Le Pair n'y voyait que mesquineries inutiles ou mensonges grossiers, de part et d'autre. Non, le Vicomte n'avait pas la fibre propagandiste.

Il n'avait pas plus la fibre ponantiste ou la fibre nébisiste. On pouvait également l'affranchir de la fibre nihiliste, végétarienne, "écologiste", "peace and love"... Non, le Vicomte ne lêchait pas les fesses de la Reine, non, il ne voyait pas que des mauvais bougres chez les "Ponantins", non, il ne triait pas ses déchets, non, il ne faisait pas de sit-in, non, il ne croyait pas en rien et non, il ne mangeait pas que des légumes. Cette horrible rudesse de caractère, à la limite de l'humainement supportable, il la tirait de sa Margéride natale. Dans cette terre de granit, aride, aux hivers rigoureux et aux étés de plomb, il avait grandi, mûrissant ses convictions les plus profondes. S'il aimait tant la guerre, c'était vraisemblablement aussi parce que face à l'acier on ne pouvait mentir, on paraissait tel que l'on était. Le respect, le vrai, se gagnait dans ces duels enragés. La fraternité se tissait dans les campements autour du feu, mais aussi dans la boue, le sang et la m... Et cette fraternité-là, ce respect-là devenaient plus solide encore qu'un roc adamantin.

Cette guerre, il fallait la mener, il en était intimement persuadé. A tort ou à raison, peu importait. Le Vicomte languedocien ne doutait pas un instant de cette nécessité. Voilà pourquoi, il était là, dans cette campagne poitevine prêt à perdre la vie sans sourciller pour ce qu'il croyait juste.

Ses rituels accomplis, il rejoignit ses hommes en première ligne. En son coeur, l'impatience grondait quand soudain une lune clémente dévoila les armées ennemies. Attendre ou attaquer ? La question ne se posa même pas. Un cry déchira le calme avant la tempête.


Auristre !

Le Phénix d'or sur son oriflamme azuré fut levé et une quinzaine d'hommes marchèrent à la rencontre de l'ennemi, emmené par un "Magnifique" courageux ou suicidaire. Furent-ils les premiers à frapper ? Difficile à affirmer, ils comptèrent néanmoins parmi les premiers à croiser le fer.

Soudain, dans le feu de l'action et par la grâce d'une lueur de torche, un visage connu se dessina dans la mêlée. Datan...

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Alara
[L'oisiveté engendre le plaisir et le plaisir détourne petit à petit du devoir. *]

Entre La Trémouille et Poitiers, nuit du 29 au 30 septembre 1459

Son esprit divague entre passé et présent. Les mimiques de son visage trahissant tantôt la joie des souvenirs à travers un sourire béat, tantôt des souvenirs plus sombres quand ses lèvres se tordaient en une moue enfantine.
IL était tout à la fois. Tristesse et bonheur.

Le Rétif quant à lui, laisse sa cavalière à ses remous psychologiques et marche d'un bon pas à travers la lande ponctuée de vasières.
Pour une fois, il n'émet aucun bruit de contrariété. Sa meneuse bien trop songeuse pour garder une tension sur les rênes qui ballotent de chaque côté de l'encolure. Un vrai bonheur de cheval !

La nuit est légèrement brumeuse, l'humidité remontant du sol après cette journée automnale ensoleillée.
Seul le hululement d'une Dame Blanche brise le silence nocturne.
Enfin presque ...

Un bruit qui se rapproche dangereusement lui fait reprendre conscience que les chemins ne sont guère sûrs en ces temps troublés.
Elle se redresse dans sa selle et resserre les doigts sur les rênes pour stopper sa monture.
Plus un mouvement, le mutisme total. Même l'Effraie s'est tue ...

Silence de mort.

Et le Rétif privé de sa liberté de se manifester dans son sempiternel bruxisme.

Hallali.

Tout proche, un cri fuse. Ordre est donné de s'arrêter. Mais l'instinct de survie prend le dessus. les éperons s'enfoncent dans les flancs de la bête qui dans un bond sort du bouquet de lande qui la dissimulait.
La Hindley avait été si troublée par ses souvenirs, qu'elle en avait perdu la notion première d'un mercenaire : la prudence.

Il était sans doute trop tard, mais il était hors de question de se laisser attraper si facilement sans même tenter de s'en sortir saine et sauve ... Ou pas.

Le Rétif galope ventre à terre, trébuchant sur le terrain ô combien changeant. Passant des vasières gluantes aux pierres glissantes des allées d'ajoncs.
Ne pas se retourner pour évaluer l'ennemi. Mais le grondement de la charge qui la poursuit lui fait vite comprendre que le combat sera des plus inégaux, si elle ne parvient pas à les distancer.

Les molettes déchirent sans ménagement les flancs de son destrier, mais sa frêle musculature ne fait pas le poids face à celle des chevaux de guerre qui gagnent du terrain.

Dans un ultime geste désespéré, elle fait volte-face, épée à la main. Hurlant sa rage face à cette machine à tuer qui fond sur elle.
Advienne que pourra.

N'est-ce pas une belle nuit pour mourir ?


Citation:
30-09-2011 04:04 : Vous avez été attaqué par l'armée "Celle-là-tu-l'auras-pas-vu-venir" dirigée par Ragondindam.


*Max Jacob

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