Kupi
Reculée au fin fond des montagnes aux mille osen, se trouvait une cabane faite de simples planches de bois, et d'un fin toit de paille : à chaque début de printemps, il fallait le remettre en état, voire à la fin de l'automne, suivant la force des orages qu'il avait pu y avoir. Attelé à cette tâche, on pouvait voir un garçon, qui devenait homme année après année, à contrario de sa mère qui vieillisait inéluctablement. A l'aube de son dix-septième an, et alors que la pluie inhabituelle de juin avait remplacé les chaleurs de mai, un terrible malheur s'abâtit sur la maison : une sorte de grippe s'empara de la gorge, des poumons, et des forces de cette femme aimante. Kupi - c'était le nom de l'adolescent - pria d'abord pour que les Kamis sauvent sa mère, puis supplia de lui accorder le repos éternel. Les semaines ne parvinrent pas à effacer les larmes en écho à cette nouvelle solitude.
Pourquoi ne pas se créer l'illusion d'un entourage alors ? Rapidement, et comme pour éviter d'être suivi par des démons, il prit le chemin de la ville la plus proche, du village. Ainsi, il rejoint la douce Gero en à peine deux jours de marche, avec le désir de rencontrer du monde. Mais il ne trouva là-bas qu'un désert sans fin. Pour lui, ce fut le retour des larmes : il n'avait pas honte de pleurer un être cher, il avait plutôt peur de se retrouver seul à tout jamais. Kupi n'avait plus personne, plus rien d'autre que sa solitude.
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En un mot, j'étais sage parceque je l'aimais.
Rousseau, les Confessions
- Parfois je me sens si seul, que je pense à la mort...
Pourquoi ne pas se créer l'illusion d'un entourage alors ? Rapidement, et comme pour éviter d'être suivi par des démons, il prit le chemin de la ville la plus proche, du village. Ainsi, il rejoint la douce Gero en à peine deux jours de marche, avec le désir de rencontrer du monde. Mais il ne trouva là-bas qu'un désert sans fin. Pour lui, ce fut le retour des larmes : il n'avait pas honte de pleurer un être cher, il avait plutôt peur de se retrouver seul à tout jamais. Kupi n'avait plus personne, plus rien d'autre que sa solitude.
édit : rajout balise oubliée.
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En un mot, j'étais sage parceque je l'aimais.
Rousseau, les Confessions