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[RP]Homme libre, toujours tu chériras la mer !

Marzina
*Charles Baudelaire

Les yeux noirs s’ouvrent timidement sur la lumière du monde extérieur, distinguent le mur. Les paupières se ferment, puis se rouvrent à nouveau sur les murs de la chambre d’Hennebont. Elle se lève et regarde à la fenêtre. Il semble être tôt, elle n’a pas dormi trop tard. Ses fatigues passagères se calmaient ces derniers jours, elle reprenait un rythme normal de vie. Elle s’habilla et se coiffa rapidement, partit prendre une collation. Il n’y avait personne à cette heure, tout était si calme…Il commençait à faire froid aussi, le matin, on sentait les températures descendre à l’approche de l’automne. Après avoir mangé la part de deux personnes, elle finit par se lever. La solitude lui pesait de plus en plus à mesure que son ventre s’arrondissait. Elle vint frapper à la porte d’Ailvin, pour lui demander de venir faire un tour. Sous les coups, la porte finit par s’ouvrir en grinçant. Personne.

Il n’y avait de trace de lui nulle part, et elle arpentait les couloirs avec l’appréhension qui commençait à s’accrocher à chaque recoin de son être. Etait-il parti, avait-il quitté Hennebont ? Sans lui en parler, sans la prévenir ? L’avait-il quittée sans un mot ? L’avait-il trahie ? L’angoisse lui serrait la gorge et se communiquait à l’enfant qui commençait à gigoter dans le ventre maternel, ajoutant un peu plus à son anxiété. Pourquoi il bougeait comme ça ? Etait-ce mauvais signe. Est-ce qu’elle allait le perdre, lui aussi ? Elle s’appuya un instant sur le mur, prise de panique et ayant du mal à reprendre son souffle.


« Votre Altesse, tout va bien ?
- Je…je ne sais pas bien…
-Voulez-vous que je prévienne quelqu’un ?
-Je ne pense pas que ca sera nécessaire, ca va passer…
-Vous êtes sûre ? Messire le baron Ailvin Wolback n’est pas loin, j’ai entendu dire qu’il était sorti se baigner je peux… »

Elle le fit taire, et prit appui sur lui pour se redresser. Le calme revenait petit à petit en elle. Elle partit sur la plage, emmitouflée dans sa cape d’hermine, les cheveux blonds au vent violent de la Bretagne. Elle marcha un moment sur le sable, commençant à perdre espoir, à se dire que le garde avait rêvé, et qu’il était tout simplement parti. C’est à ce moment qu’elle vit les vêtements un peu plus loin sur le sable, et s’en approcha. Elle s’assit à coté, et se protégea du vent avec sa cape, en attendant qu’il revienne.
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Thorn
« Brrr... »
Eizh.

L'eau était froide. Froide ? Non, glaciale, polaire (comme les ours), bretonne en soit. Mais le blond nageait... enfin, ça se devait d'être bref.
Pourquoi donc ? le froid mordait la chair du Wolback et la douleur sur ses membres était douce et cruelle, narcotique et excitante, elle était le naïf et le malsain. Il brassait sereinement l'écume salée qui s'écrasait éternellement sur les saillantes côtes de Bretagne.
Et voguant dans les abîmes des souvenirs érodés par l'injure du temps, il revenait 13 ans en arrière et fatalement, se délectait d'images volées à un passé renié.
Deux frères, une soeur, puis un frère et une soeur et enfin une unique soeur. Voila comment les contacts fraternels du Blond s'étaient réduit au fil de sa rupture avec Breizh.
Mais ses bras, ses mains et ses pieds commençaient à s’atrophier, teintés d'un rouge vif et sanguin, ils agonisaient et étaient destinés à périr. Du moins si le blond n'avait pas reprit ses esprits.
C'est donc le corps hurlant qu'il foula le sable. Les vents n'étaient pas là pour arranger les choses et tranchaient imperceptiblement la peau du baron. Le tout le faisait claquer des dents.
Vite, rejoignons les chauds et réconfortants vêtements, posés un peu plus loin sur la plage, de peur que la marée montante ne les emporte.

Mais en lieu et place des dits vêtements, c'est une créature Oh combien suave aux yeux du Wolback qui était là, en un instant douleur et maux s'évaporèrent pour laisser place à une béatitude certaine.
Lui présentant une main tremblante :

« Viens... »
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Marzina
Il y a parfois des choses que l’on voudrait oublier, et que l’on ne peut pas. C’est l’une de ces pensées là qui trottait dans la tête de la blonde ce jour-là tandis qu’elle attendait que l’ignoble officier royal ait fini son bain glacé dans les profondeurs salées des côtes bretonnes. Elle essayait d’oublier cette lettre qu’elle avait reçu la veille pourtant, mais alors qu’elle posait les yeux sur lui, tout lui rappelait que cette même lettre lui intimait de quitter ces lieux, et lui par extension, une fois de plus. Pourtant, elle était bien ici, si elle avait passé son enfance dans les terres à Rohan et à Rennes, après la mort de sa mère quand commença sa vie à elle, elle préféra rapidement rejoindre la côte si calme et grouillante d’activité tout à la fois. Sur la plage, le temps semblait toujours s’arrêter, le lieu avait cette magie indéfinissable qui faisait le charme de la Bretagne. Elle le regarde qui s’approche, et elle se sent si loin soudain, déjà partie…Sous sa cape, elle ne sent plus le vent glacial, seul sa morsure sur son visage et l’agitation qui emmêle ses cheveux lui rappelle sa présence.

Il lui présente une main tremblante, et les yeux noirs viennent se poser dessus, la détaillent. Le premier réflexe qui s’imposa à son esprit fût d’écarter la cape, de l’inviter à venir s’y réchauffer tant la vision de la peau bleuie la blessait. Mais la princesse blonde est animal farouche qui a toujours tendance à fuir, même au moment où on l’attend le moins, aussi elle ne le fit pas. D’une moue boudeuse, elle lui envoya ses vêtements à la figure et dédaigna sa main pour rester assise par terre. Elle détourne les yeux, répond simplement d’un ton renfrogné :


« Nann*, tu es froid, trempé et presque nu, habille-toi d’abord. »

Et puis, après quelques secondes où seule la complainte du vent se fait entendre :

« J’ai cru que tu étais parti… »


*En breton : non
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Thorn
Dans la plage rase, sous l'embrun brumeux d'un matin breton, le Wolback, dont la peau gourde se froissait sous les lanières du vent, la regardait.
D'abord elle envoya choir ses vêtements en détournant le regard, avant de lui dire d'un ton revêche :


« Nann, tu es froid, trempé et presque nu, habille-toi d’abord. »

Elle avait commencé sa phrase en breton. Le breton... cette langue que le Blond ne maîtrisait déjà pas alors qu'il demeurait en une maison sous la dictature d'un père désavoué ou presque.
Aussi, après tant d'errance en une terre ou la dite langue était blasphématoire, il ne comprenait plus un traître mot. Des épaves linguistiques venaient de temps à autre s'échouer sur le rivage de l'esprit dépravé du Baron, mais il ne portait guère plus d'attention à ces loques qui habillaient désormais maigrement sa culture.

« J’ai cru que tu étais parti… » Dit-elle alors, en un murmure couvert par les rafales du vent septembral.
A lui alors de, après avoir maladroitement revêtit une chemise grisâtre dont le tissu commençait à présenter les premières traces d'une usure marquée par l’éraillement des routes, venir s’asseoir au plus prés d'elle, cherchant la fièvre d'un corps enveloppé dans une chaude cape.


« Je serais parti sans te prévenir et... »
Il leva les yeux au ciel, laissant à nouveau la bise s'exprimer, quelques instants durant.
« ...Et sans te prendre une dernière fois dans mes bras, te drapant de mon amour ? »
Une fatale œillade vint conclure le discours du blond qui se hissait déjà sur des jambes réconfortées par une chaleur humaine et appréciable.

« Si nous nagions, tous deux ? »
Il n'attendit pas la réponse de la princesse pour l'emporter avec lui, la tirant lentement du bras.
« La mer nous appelle, cédons à son attraction. »
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Marzina
Il s’assit auprès d’elle, et elle laissa choir le visage encadré de boucles blondes sur son épaule, sans rien dire de plus. Elle l’écoutait avec un léger sourire rêveur, mais au fond d’elle, elle avait envie de lui hurler qu’elle avait été appelée par sa cousine, et qu’elle allait combattre en Domaine Royal dans la lance de commandement. Il y avait toujours la possibilité de ne pas revenir lorsqu’on part en guerre…et elle n’avait pas envie de savoir si lui aussi avait été appelé, et où, ce serait forcément contre sa famille et les siens. Elle n’avait pas relevé le fait que sa peur qu’il parte sans prévenir était irrationnelle, ce serait lui expliquer qu’elle n’a toujours pas entièrement confiance en lui, et en les promesses qu’il lui a faites. Elle veut y croire, elle veut que ca soit vrai, mais les années et les hommes lui ont appris la méfiance à outrance, c’est plus fort qu’elle.

Il se relève, elle se remet sur ses jambes elle aussi, époussetant fébrilement sa robe pour en faire tomber les grains de sable qui viennent s’accrocher à l’épais tissu de toile, se mêlent à nouveau à leurs congénères, et balayés par une bourrasque, reviennent reprendre leur place antérieure sur le tissu joli. Elle s’attend à rentrer au château, elle doit y faire préparer ses affaires en plus, elle n’a pas eu le cœur de le faire plus tôt.


« Si nous nagions, tous deux ? »

Sa respiration se coupe et son corps se crispe à ces mots. Nager ? Il voulait dire…aller dans la mer ? Avec de l’eau au dessus du genou ? Les vagues qui risquent de s’écraser sur son visage ? Ne plus avoir pied ? Ah non, ah non non non ! Non, elle ne peut pas faire ça ! Et tandis que du bras il l’entraine, elle fait contrepoids, le tirant vers l’arrière de toute la force inexistante de ses bras maigrichons. Elle bafouille fébrilement :

« Je…Ailvin c’est…enfin je… »

Ses petits pieds engoncés dans de fines chausses brodées de perles glissent de plusieurs centimètres vers la mer, au fur et à mesure qu’il l’attire à lui, se couvrant de sable humide. Elle déglutit difficilement, et ses yeux ronds se fixent avec horreur sur les vagues qui lui semblent immenses, et qui roulent jusqu’à eux, si proches maintenant…Sa voix s’étrangle dans sa gorge alors qu’elle lâche dans un vent de panique, tentant maintenant violemment de retirer son bras de sa poigne :

« Ailvin je…je sais pas nager ! Arrête ! »

L’effroi tout entier l’habitait et guidait ses gestes à mesure qu’elle voit l’eau s’approcher de ses petits petons...
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Thorn
Lui, continuait son sinueux cheminement entre sable et galets, entre grains et rochers.
Et entre les tas écrasés de pierre noircie, de plus en plus nombreux de par là où il passait, il distinguait les coques arrivées sans vie sur la terre des hommes.
Simple coïncidence, ou alors l'engeance de Dieu causait-elle plus la mort qu'autre chose ?
Elle, semblait le retenir, faiblement toute fois, aussi le Wolback n'y porta guère plus d'attention et marchait encore et toujours, rencontrant par moment ses propres pas, laissés il y a de cela quelques instants.

Mais cette fois, c'est au tour d'un cri de se faire entendre :

« Ailvin je…je sais pas nager ! Arrête ! »
Aussi, avant même de comprendre ce qu'elle lui disait, il s'arrêta net et se retourna, lentement presque, sa main glissant le long de son bras.
« Enfin... »
Il arqua un sourcil, clairement déconcerté.
« N'es-tu pas princesse d'une presque-île ? »
Cela dit, il se mit à rire, doucement, avant que l'esclaffe ne gagne en ampleur.

Et une fois calmé :

« Je pense qu'il faut... »
De porter sa main à sa barbe de quelques jours, arborant une moue pensive.
« Qu'il faut remédier à cela et vite. »
Avant de croiser les bras et de porter à ses lèvres un sourire fier.
« Je vais t'apprendre à nager ! »

Il fit alors quelques pas, le tout afin d'être derrière la Monfort.
Et de lui taper la fesse, geste harmonieusement accompli sur fond de :

« Hue Marzina, tu n'avances pas du tout Marzina ! »
Une certaine joie le gagnait et cette journée commencée d'humeur chagrine pourrait bien perdre son ton rébarbatif pour de bon...
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Marzina
Il ne ralentissait pas, et l’eau inexorablement se rapprochait, elle commençait à imbiber les petites chausses…Enfin il s’arrêta, et la panique descendit d’un cran, sa respiration se calma un peu. Lui apprendre à nager, c’était vraiment une mauvaise idée, parce que ca impliquait pas mal de choses qui n’était strictement pas possibles dans la caboche blonde. A commencer par affronter les vagues d’avec son corps, risquer qu’il y ait de l’eau au dessus de son genou…

Haaan nan, faudrait vraiment être dingue pour risquer un truc pareil ! La mer c’est dangereux, la mer c’est le mal ! On peut aller sur la mer…mais seulement avec un bateau. Et en étant sûr qu’il ne coulera pas ! Avec un bon capitaine quoi…

Il se rapproche de lui, le baron écossais, et elle se méfie : son air ne lui dit rien qui vaille, dans cette situation précise. Sa main glisse le long de son bras, le contact est rassurant mais si près de la mer, elle reste terriblement anxieuse. Elle continue de jeter des coups d’œil en direction de l’eau iodée, comme si la mer pouvait d’une seconde à l’autre remonter et les engloutir sournoisement.


« N'es-tu pas princesse d'une presque-île ? »

Les yeux noirs reviennent vers Ailvin, contrariés, vexés…surtout comme il rit. La moue princière fait son apparition, et ses yeux viennent foudroyer l’amant.

« La Bretagne est pas une presqu’île ! Et l’avantage d’une presqu’île, c’est que comme son nom l’indique, on peut la rejoindre à pied ! »

Nah !

« Je pense qu'il faut... »

Oui, il faut plein de choses. Dans sa tête à elle, elle finit la phrase.
Je pense qu’il faut rentrer au château. Je pense qu’il faut te sécher. Je pense qu’il faut te réchauffer. Je pense qu’il faut que ce soit moi qui te réchauffe. Je pense qu’il faut que je te montre ma méthode pour se réchauffer à deux. Je pense qu’il faut qu’on retourne dans ta chambre, ou la mienne. Mais surtout, je pense qu’il faut qu’on s’éloigne au plus vite de cette immense étendue d’eau salée qui pourrait nous engloutir et nous noyer, pauvre naïf que tu es de ne pas t’en méfier !


« Qu'il faut remédier à cela et vite. »

Remédier à quoi ? Ses lèvres bougent sans qu’un son ne sorte, tandis que ses yeux reprennent leur lueur affolée. Elle sent bien qu’il y a un truc qui cloche, un truc qui va pas lui plaire ! Et tandis qu’il lâche sa pression sur son bras, elle s’éloigne discrètement, lentement, instinctivement…Les bretonnes ont l’instinct de conservation !

« Je vais t'apprendre à nager ! »

Et tandis qu’il la contourne, cette fois elle a suffisamment de force pour articuler :

« Kou-waaah ?! »

Il commença à lui tapoter une fesse, et semblait même s’en amuser. Elle, elle continuait de freiner avec ses petits pieds qui n’offraient qu’une maigre accroche sur un sol aussi meuble. Elle bafouilla :

« Bien-bien sûr que je n’avance pas je…c’est pas juste que je ne sais pas nager… »

Son regard se fixait toujours sur l’eau qui allait et venait, et rien que l’idée de s’y retrouver plongée la terrifiait. Elle n’en avait pas parlé, elle n’en avait jamais parlé. Bien sûr, le fait qu’elle ne sache pas nager n’était pas un secret. Ce qui en était un, c’était que depuis qu’elle avait été plongée de force dans un bac d’eau glacée, elle ne supportait plus l’idée d’être immergée, et surtout d’avoir la tête sous l’eau. Aucun souci dans le baquet pour le bain, pas assez profond, mais dans la mer…c’était une autre histoire. Elle ne l’avait jamais dit à personne, c’était la seule chose qui la terrifiait, elle ne tenait pas à ce que ca se sache. Et pourtant, là qu’elle se retrouvait clouée entre Ailvin et la mer…D’une voix étranglée, elle annonça juste :

« Att-Attends un peu…il faut que je…que je retire mes chausses ! L’eau salée risque de les abimer ! »

Elle se penche, en retire une, et puis une autre, elle les pose soigneusement sur le sable. Se redresse. Déglutit difficilement. Elle peut le faire…elle pouvait bien le faire avant, non ? Rien n’a changé depuis, après tout…C’est juste un souvenir, un mauvais souvenir, un véritable cauchemar, mais c’est passé…Elle inspire profondément, fait un petit pas en avant, et puis un autre. Elle sent l’eau glacée sur ses pieds, et la sensation de l’eau glacée sur toutes les parcelles de son corps revient à elle. Sa respiration s’affole, elle ferme les yeux, tente de reprendre son calme, fait un nouveau pas en avant. Une vague la bouscule et l’effraie, elle panique, son pied s’enfonce dans le sable meuble, et elle tombe les fesses les premières dans l’eau glacée, trempant sa robe et la souillant de sable mouillé. Complètement terrorisée, elle se redresse péniblement, retombe une ou deux fois dans le sable, alourdie par sa robe imbibée, et vient se jeter dans les bras d’Ailvin en sanglotant, le serrant du plus fort qu’elle puisse contre elle.

« J’ai peur de l’eau…j’ai peur de la mer…j’ai peur des vagues…de mettre la tête sous l’eau…je peux pas le faire ! »
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Thorn
« Bien-bien sûr que je n’avance pas je…c’est pas juste que je ne sais pas nager… »

« Qu'est ce que tu ferais sans moi, hein ? » Dit-il d'un ton taquin, la poussant toujours, imperceptiblement , à faire l'ultime pas vers l'incommensurable océan.
« Fais le, tu peux le faire», lui mimait-il du museau en lui assénant un doux regard, le regard le plus doux que le Wolback sache faire, un regard qui se voulait encourageant, donc.

« Att-Attends un peu…il faut que je…que je retire mes chausses ! L’eau salée risque de les abimer ! »

A ces mots, le blond souriait à pleines dents, clairement amusé par la stratagème princier afin de gagner quelques secondes de plus au sec.
La meurtrissure de l'eau froide sur sa chair rougissante et tendre était pour le Baron une douce sensation, une sensation désirable, aussi, il lui parraissait étrange que tous n'apprécient pas cette rupture avec l'instant présent, il lui semblait par ailleurs rationnel de partager ses plaisirs avec celle qui partageait déjà son amour.


Elle avança alors, et à lui d'essayer de lui donner plus d'hardiesse encore :
« Vas maintenant, je suis là, derrière toi... »

Elle avança, tomba, se releva vacillante, avant de, lors d'une retraite trop hâtive, s'échouer plusieurs fois encore.
A cette scène, le Wolback fut compatissant pour l'épreuve que semblait traverser la Monfort, à vrai dire, il ne s'attendait pas à une telle phobie en la blonde, il en fut presque surpris.
Cela le fit sourire tendrement, le regard vague et flottant au loin, pensant à un hypothétique mais tant voulu avenir... peut-être...

Et alors qu'elle bondissait dans ses bras, éplorée, son murmure rappela Ailvin parmi les vivants et en un sursaut intérieur, il découvrit son amante, serrée contre lui, le coeur battant.
De son bras libre il la caressa, toujours aussi immobile, sa bouche s'ouvrait petit à petit pour balbutier :


« Dis moi tout... »
Parce qu'elle lui cachait quelque chose, il en était sûr, la chose était raisonnablement impossible et cela, il l'avait compris.
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Marzina
C’était trop dur, oublier cet instant là, quand elle s’était senti dans le vide avant de percuter la surface de l’eau, quand sa vue s’est troublée et que son corps tout entier est devenu soudain glacé, la panique qui l’a gagné quand elle manqua d’air, la détresse aussi, quand elle crut mourir…Quand il l’avait sortie de l’eau, se moquant ouvertement d’elle, elle l’avait saisi à bras le corps : à ce moment-là, bien qu’elle le haïssait pour ce qu’il venait de faire, elle n’avait pu s’empêcher de s’y accrocher avec ferveur comme elle se serait accrochée à la vie…Elle aurait tout donné juste pour sortir de l’eau et s’en éloigner. Il avait fini par le faire, mais elle était marquée plus profondément que dans sa chair.

Elle ne savait pas pourquoi Ailvin tenait à ce qu’ils nagent tous les deux ce jour-là, mais après avoir tenté autant qu’elle le pouvait, elle n’en était clairement pas capable, pas comme ca, pas maintenant, pas si vite…Elle ne trempait jamais plus que les pieds dans la mer, restait à bonne distance des vagues, avec la peur farouche et tenace de mourir noyée. Pour l’instant, l’eau était à bonne distance, bien qu’elle coulât de ses yeux, qu’elle goute de sa robe détrempée, et roule sur sa peau où de petits picots frissonnants avaient fait leur apparition. Elle s’accrochait à Ailvin comme si elle était encore dans l’eau, en train de se noyer, et que si elle le lâchait, elle tomberait au fond de la mer…
Sa respiration était saccadée, ses paupières closes, et elle tentait de reprendre son calme, tandis que son cœur marquait la cadence de façon saccadée. Les caresses d’Ailvin dans son dos l’apaisaient, et bientôt, son cœur prit le rythme de celui que son oreille distinguait, celui du mainois en l’occurrence.


« Dis moi tout... »

Le pouvait-elle, en était-elle capable ? Son nez vint remonter le long de sa nuque, et elle inspira le parfum de sa peau, silencieuse. Elle ne pouvait plus vraiment le cacher maintenant, après cet épisode lamentable et malheureux…Elle renifle, pour se donner contenance, ou du courage, elle sait pas trop. Elle passe ses bras autour de son cou et continue de ne pas le regarder dans les yeux, le nez toujours réfugié dans le creux de son cou, elle frissonne sous les bourrasques de vent, si fragile brindille malgré le ventre désormais protubérant. Sa peau est plus pâle que la mort lorsqu'elle murmure à son oreille d’une petite voix brisée :

« J’ai failli me noyer une fois…je me suis retrouvée jetée dans un bac d’eau glacée l’hiver…je me suis sentie perdre pied…j’ai cru…que j’allais mourir…le soir même, j’ai entendu l’Ankou passer avec sa charrette près de ma fenêtre, il est passé si près… »

Elle le serre plus fort encore contre elle, pour se rassurer un peu, mais aussi parce qu’il commence à faire super froid, avec une robe trempée ! Et elle finit à son oreille :

« Je n’arrive plus à mettre la tête sous l’eau, et j’ai peur que les vagues me submergent… »
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Thorn
L'étreignant de plus en plus fort à mesure qu'elle parlait, son regard se portait sur la mer, puis sur elle, puis sur la mer et ainsi de suite...
Et le bras qui l'enlaçait nonchalamment se détacha, tâtonnant, il chercha sa main -à elle, et lorsqu'il la trouva, le blond grinça des dents, serrant les doigts tremblants de la Monfort, se soufflant à lui même, il dit de vive voix :


« Qui ? »
Colère et compassion se mêlaient dans son ton alors qu'une larme roulait promptement sur sa joue, d'un mouvement de la tête il l'envoya choir sur le sable.
Oui, qui ? Qui avait pu faire preuve d'une telle répugnance ? La talion frappera, il le fallait.
Au loin l'astre solaire s'était désormais imposé et son éclat aérien venait s'écraser, à l'instar des vagues, sur la côte maintenant tépide... relativement.

« Nous... non, tu vaincras. »

Et alors qu'il serrait toujours sa main dans la sienne, il se baissa et en un battement de paupières, il la souleva, et entre ses bras elle reposait. D'approcher ses lèvres de son oreille, et l'effleurant, il murmura : « Ferme les yeux... »

D'une allure placide, il avança, inéluctablement l'eau commençait à flatter la plante de ses pieds et à vitesse expéditive, le blond s'embourbait dans les flots parfumés, sa préférée toujours au creux de ses bras, la mer la gagna elle aussi...
Le Wolback dit alors :
« Vois avec ton coeur. »
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Marzina
Le passé n’avait plus d’importance et pourtant, il continuait de s’accrocher encore à sa vie sous la forme de phobies et d’appréhensions qui l’empêchaient de se tourner vers l’avenir et la raccrochaient uniquement à l’instant présent. Elle frissonnait de panique et de froid, et la main qu’Ailvin glissa dans la sienne ne réussit qu’à réchauffer la peau fine de sa main délicate. Elle sentit la pression qu’il exerçait inconsciemment sur ses doigts, et levant enfin les yeux vers lui, lut la colère dans ses yeux. Ce moment traumatisant de sa vie qu’elle venait de lui livrer lui sembla sur l’instant si désuet par rapport à cette confirmation de l’intérêt qu’il lui portait, de combien son bien-être lui importait…

« Qui ? »

Elle remarque la larme qui trace son chemin sur la joue hérissée, et voulu la cueillir d’une caresse de l’index, comme cette nuit là où il lui avait avoué combien il l’affectionnait. Ce souvenir fit revenir un doux sourire sur son visage et ses joues se teintèrent d’un rose pastel. Si elle s’était seulement doutée, quelques jours avant sa déclaration…Non, elle ne s’en était jamais doutée avant de le voir ce jour là dans cet état. Mais il se débarrassa de la larme d’un mouvement de tête, et elle baissa la main à nouveau.

« Peu importe qui, je l’ai effacé de ma vie, c’est mieux ainsi, qu’il disparaisse et que jamais plus je n'entende son nom ! »

Une lueur assassine passa rapidement dans les yeux noirs et vint se fondre dans ses prunelles, innocemment. Elle se pensait capable de le tuer, si elle le croisait à nouveau…

« Nous... non, tu vaincras.
-Qu…quoi ?! Comment ça ?! »

Sans qu’elle ait eu le temps de réagir, la voici dans les bras d’Ailvin, ses pieds quittant le sol. Elle aurait pu se réjouir d’être ainsi blottie dans ses bras, mais elle se doutait bien qu’il avait une idée dans la tête en faisant cela, une idée qui probablement ne lui plairait pas…

« Ferme les yeux... »

Elle frissonne au contact de ses lèvres qui frôlent son oreille. Peut-elle refuser ? Elle a le droit ? C’est pas comme si il pouvait la forcer en même temps, mais elle n’est pas rassurée pour autant…Alors elle ferme les yeux, mais bien vite, au son du clapotis de l’eau sous elle, elle entrouvre les paupières, puis ouvre grands les yeux, et la panique la gagna juste avant que l’eau ne commence à l’atteindre. Elle n’entendit même pas les mots d’Ailvin, juste envahie toute entière par la peur de cette entendue d’eau qui pourrait l’engloutir, et qui commence déjà à mordre les extrémités de son corps à sa portée. Elle s’agite et se débat dans ses bras, telle une biche effarouchée acculée par le chasseur dans une clairière, cherchant à s’enfuir même si elle ne voit pas d’issue, consumée par son effroi.

« Ailvin, non ne fais pas ça ! Tu ne peux pas faire ça ! Ailvin je…ARRETE ! »

Elle s’accroche à lui, ses bras s’agrippent autour de son cou, et son corps prend appui sur le sien pour tenter d’échapper à cette eau qui monte au fur et à mesure qu’il avance, tandis que l’épouvante ne la laisse plus maitresse d’elle-même. Les yeux noirs se font affolés, cherchent une issue dans tous les sens, tandis que les larmes les embuent. Elle panique, pleure et supplie, n’ayant d’yeux que pour cette eau qui la menace, qui est si proche, et où elle va se noyer…Ses mouvements désordonnés ne sont plus guidés que par la survie, ils s’en font plus violents et ne cherchent plus à épargner le corps du Wolback, l’espoir de la fuite ôte à la propriétaire de ces membres toute notion de ce qu’elle fait, elle doit juste échapper au danger. Les spasmes agitent son corps malmené par de violents sanglots et elle presse fermement ses paupières d’où les larmes s’échappent en flots furieux, persuadée qu’elle est à ce moment précis qu’elle va mourir.
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