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[RP] La diseuse de bonnes (ou moins bonnes) aventures

--Signora



Elle hocha la tête. Puis, prenant un air inspiré, elle ferma les yeux et resta là, à serrer les mains de la jeune femme aux cheveux détachés. Elle pu ainsi se concentrer et faire quelques calculs astrologique. Environ 19 ans, un mois d'aout...
La vieille tourna les mains de sa cliente pour que ses paumes se touches. Les siennes, ridées, offrait ainsi une protection pour ses menottes si jeunes.


- Il faudra cesser de regarder vers le passé, souffla la vieille.

Bon, ça c'était pas difficile :si la poupette venait la voir avec un air si triste, c'est qu'il s'était passé un ou des trucs pas chouettes.

- Rapproche toi de Dieu, jeune fille. Je... Je crois même qu'entrer au service du Très Haut te permettrait de t'apaiser et de trouver ta fonction parmi les autres.


Elle rouvre les yeux, sourit à la demoiselle. Puis elle tourne les paumes de sa cliente vers le ciel et les observe, passant parfois un doigt sur une bosse ou une ligne, comme pour mieux la lire.

- Tu ne vas pas passer un bon hiver. Il sera froid, tant sur le plan corporel que mental. Mais avec le printemps, tu connaitra un nouveau départ... Si tu fais les bons choix.

Bon. C'était un peu trop sérieux à son gout. Maintenant, il lui fallait une petite prédiction amusante. Ca mettrait un peu de piment dans l'entretient et dans la vie de la jeune fille.

- Méfie toi des épices, aussi...

Ha ! Pas mal celle là. D'autant que si poupette était bien riche comme l'indiquait son apparence et son parler, ça l'obligerait à faire attention à chaque repas.

- Mais peut-être que tu as des questions plus précises, jeune fille...
Ariana_anthea


La femme a les mains chaudes et ce contact étrange à quelque chose de réconfortant. Elle tressaille cependant lorsque celle-ci lui souffle d'oublier le passé...Encore, encore ce même conseil...mais comment occulter cette absence qui lui pèse ?
Elle soupire, les larmes lui montant aux yeux comme souvent lorsqu'elle s'autorise à penser, mais les mots suivants lui font relever la tête et regarder la vieille femme d'un peu plus près...

Sans essayer de rien laisser paraitre, cette fois, elle attend la fin des prédictions de l'ancêtre. Servir le Très-Haut, elle le fait déjà et pas qu'une fois...un hiver mauvais sur tous les plans, elle serait donc toujours seule cet hiver mais cela pourrait s'arranger si elle faisait de bons choix...

Étrange comme ces mots auraient pu avoir de valeur et de vérité si la femme ne s'était trompée sur sa première prédiction. Car oui, l'hiver pourrait être comme elle l'annonçait, et oui, elle aurait peut être à faire des choix...Mais maintenant, elle doutait, d'ailleurs qu'avait elle espéré en venant ici ? Qu'une simple femme lui révélerait les desseins du Très-Haut, lui dirait pourquoi Il la met à l'épreuve de cette façon ?
Quant à la suggestion concernant les épices, elle l'occulta complétement, elle savait ce qu'il y avait à savoir sur ce sujet.

Elle décida de tenter le tout pour le tout, elle n'avait rien à perdre de toute façon...


Oui, Mestra, vous me parlez de choix que je devrai faire...Pouvez vous m'en dire plus ?

Cela étant dit, elle espéra que la femme qui tenait toujours ses mains, allait continuer à ignorer son anneau nuptial, quoi qu'il aurait été étonnant qu'elle le voit maintenant alors qu'elle l'avait eu sous les yeux auparavant...

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--Signora



La jeune femme a le sens de l'écoute et de la réflexion. Inévitablement, elle a eu une instruction, quelle qu'elle soit. D'ailleurs, la question qu'elle lui posa en retour, montra bien qu'elle savait discerner les informations et y piocher ce qu'il y avait de plus intéressant. Alors, la vieille puisa dans son imagination, ses ressentis, ce qui lui passait par la tête et poursuivit son exposé.

- Je crois qu'il te faudra choisir entre un appel de la communauté et des idéaux plus personnels.

Cette introduction faite, Signora continua en brodant.

- Tu auras peut être aussi à élire un nouveau domicile, qui te permettra de t'éloigner de ce qui brouille tes esprits. Tu réfléchira mieux dans un endroit plus convivial où tu trouvera des moments de solitude pour réfléchir sur toi même, tes projets et tes désirs.

Elle lâcha alors la main gauche de la jeune femme pour se concentrer sur la droite, celle où l'anneau marital exposait sa brillance.

- Quelqu'un, une femme, sans doute, assez jeune, pourra te proposer son aide, sans qu'elle ne s'en rende compte. Il faudra te fier à ton ressenti : soit tu apprécieras cette femme et tu pourras la suivre, soit ce sera le contraire, et tu pourras alors construire d'autres idéaux. Les rencontres sont toujours bénéfiques.

Sur ce, les mains devenues froides de la vieilles furent éloignées de la peau de la cliente. La Signora se frictionna les paumes et sourit.

- Je en sais pas ce qui t'a fait venir me voir particulièrement, mais tu es dans un tournant de ta vie, mignonette...

Elle lève un sourcil, comme interrogateur.
Ariana_anthea


Elle avait tenté de prendre la vieille femme en défaut, et il fallait avouer que celle-ci s'était montrée bien plus perspicace lors de ce deuxième essai que lors du premier.

Elle ne savait plus que penser tant tout ce que l'ancêtre lui annonçait pouvait être vérité. Oui, elle aurait à faire des choix plus ou moins agréables, des choix auxquels elle avait évité de penser jusque là, des choix qui risquaient de la faire souffrir.

Elle lui confiait qu'une personne, une femme sans doute, se rapprocherait d'elle et qu'elle pourrait influer sur sa destinée...Quant au fait que les rencontres soient toujours bénéfiques, elle n'y croyait plus vraiment, elle avait connu la trahison, elle ne souhaitait plus désormais faire confiance aussi facilement, ce temps était révolu.

Elle regardait toujours celle qui lui faisait face, et fut mi surprise, mi amusée en l'entendant lui demander de façon détournée ce qui finalement l'amenait ici.
Prenant le parti d'en sourire, elle répondit...


Vous avez entièrement raison, Mestra, ma vie est en plein bouleversement. Si certaines de vos prédictions se sont avérées assez farfelues voire peu cohérentes, vous avez réussi à comprendre que je m'interrogeai sur le devenir de ma vie. Là est votre don, Mestra, savoir voir ce que certains ne font qu'effleurer.
Je vous répondrai donc, le Très-Haut me met à l'épreuve de façon bien cruelle. Je ne lui en porte pas rigueur, c'est de cette façon qu'Il juge de notre Foy et je l'accepte bien volontiers. Cela dit, il est agréable parfois de trouver réconfort dans un avenir plus clément. Las, il semblerait que vous n'ayez point vu radieux avenir pour moi.


Elle s'arrête un instant, puis souriant à nouveau tout en sortant les vingt écus convenus afin de les remettre à la femme.

Je vous remercie, Mestra, du temps que vous avez bien voulu m'accorder. Je ne voudrais pas priver d'autres personnes dans le besoin de votre aide si précieuse.


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Mounia
La blonde Mounia avait entendu parler d'une diseuse de bonnes aventures dans le secteur. Justement, elle tombait bien celle là!

La blondinette nimoise attendait son premier enfant et même si elle avait élevé déjà deux gamins, elle s'angoissait. C'était son premier enfant mais c'était aussi celui d'Yves et surtout leur cadeau du ciel. La blonde avait déjà dépassé la trentaine et sa vie passée l'avait quelque peu marqué, sa vie de bourgmestre aussi remarquez! Bref!Tout ça pour dire que la blonde bourgmestre s'angoissait pour ce petit être, bien au chaud pour l'instant.

Et c'est ainsi qu'elle se retrouva devant la petite vieille sans savoir trop quoi lui dire. La saluer serait déjà pas mal pour commencer.

Bonjorn donà. Je m'appelle Mounia et j'attends mon premier enfant. J'ai fait un long voyage pour vous voir.

Voilà la situation était plantée. Venait ensuite la question farfelue!

J'aimerais savoir si vous pouvez me dire ce qui l'attend ce petit être...
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--Signora



Touchéééée... Coulée. Yes ! Et une cliente de convaincue, une ! Ca pourrait lui faire de la bonne publicité, ça. Ah, sauf si elle s'en allait de nouveau sous sa capuche, la petite. Pourvu qu'elle l'oublie...

- L'avenir, c'est l'avenir. Rien n'est radieux que sous les yeux de la bonne personne.

Ca c'est de la réponse qui envoie. Et puis, son timbre de gorge bien rocailleux rend la phrase encore plus poignante. Enfin, quoi qu'il en soit, la vieille empoche bien rapidement les écus, qu'elle a recomptés d'un coup d'oeil expert.

- Mais de rien, ma petite. Bonne suite.

Sa cliente sort, et la Signora en profite pour cacher son argent durement gagné dans un petit coffret caché sous sa paillasse. Lorsque c'est fait, elle ressert son châle sur ses épaules, et sort de nouveau de sa carriole.

- A vot' bon coeur ! Je lis le demain dans les mains !

Ritournelle sempiternelle, et hop, nouveau poisson ferré. une blonde, avec une ventre bien bombé. C'est bien les blondes, c'est gentil et crédule. D'autant plus lorsque ça a un polichinelle dans le tiroir.

- Bonjour Mounia. Honorée de t'avoir devant moi aujourd'hui.

Oui, les femmes enceintes ont parfois le besoin d'être brossées dans le sens du poil. C'est que la période n'est pas facile et que bien souvent, arrivé un moment, le mari se détourne d'elles. C'est long, neuf mois. La vieille écoute la requête et hoche la tête. Prévisible, comme question.

- Combien peux-tu payer ?

Tadam : la diseuse de bonnes aventures est bonne (comme ses aventures.... hum.). Elle sait qu'un gamin à venir ça coute cher, et elle a pitié : qui sait si la mère ne mourra pas en mettant au monde le petiot ? ou s'il faudra pas faire enterrer le marmot sitôt qu'il aura vu le jour... C'est la vie : ya danger de mort.
Mounia
Combien peux-tu payer ?

Mounia fit la moue. Elle avait croisé en arrivant une femme surement bien plus riche qu'elle. La vieille risquait d'être déçue. Mais la blonde n'avait pas franchement aimé le regard que lui avait lancé la diseuse d'aventures.

5 écus!Je ne suis pas bien riche...Mon mari non plus.

Mounia la regarda dans les yeux et prit son air de gourdasse. Ca marchait plutôt bien sur ceux qui ne la connaissait pas. Et puis, dans son passé, elle en avait détroussé plus d'un avec cette technique. Une blonde parait toujours innofensive. Et de son air le plus niaiseux possible, elle ajouta:

J'espère que ça vous convient!Sinon, je peux rajouter une pomme que j'avais prévu pour la route du retour!
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--Signora



Elle lève un sourcil gris et attend la réponse, dardant sur sa nouvelle cliente un oeil clair et attentif.

- Va pour 5 écus. Garde ta pomme, j'ai plus assez de dents pour la manger, moi.

Là est l'astuce : faire semblant de n'avoir pas tout écouter et parler un peu de soi. D'abord, parce que c'est rigolo de se mettre en scène comme ça devant une poupette qui respire la santé, en plus parce que si jamais elle oublie qu'elle vient de faire mention de son mari, elle croira à une vrai prévision dans quelques minutes. La Signora est tordue : z'aviez pas encore compris ?

Tout en tendant la main pour qu'on lui remette l'argent (ouai, elle fait payer les riches après, mais les pauvres avant : pas question de se faire arnaquer !), la vielle se baisse un peu pour lancer un regard interrogateur au gros bedon. Duel de regards, grimace, inclination de la tête.

- Vous le portez bas, possible que ce soit un garçon. En plus, regarder, ya une bosse qui ressort là...

Elle montre d'un signe du menton.

- A tous les coups, c'est un couillu !

Elle relève son visage vers la mère et se redresse tant bien que mal en souriant de toutes les dents qu'elle n'a plus.

- Il a l'air en pleine forme, j'pense qu'il vivra.

Mais alors combien de temps... A toi d’interpréter ça comme tu veux, Mounia. Mais avant, file moi mes sous. Nan mais.
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