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Info:
L'abbesse et la tribun de Bourganeuf se retrouvent à discuter avec une femme ayant autrefois tenu une auberge accueillant les plus démunis.

Trois femmes au clair de lune

Akilis
... Tout comme Akilis en ce début de soirée, un châle sur les épaules, car l'air qui fait voler ses longues mèches brunes parsemées ça et la d'un fil d'argent, n'est plus aussi chaud en ce début d'automne.
Mais qu'importe, son esprit erre au fil du paysage, et ses pieds qui, un instant encore battaient les pavés, foulent à présent l'herbe sur le bord du sentier.

Il est dit que le hasard fait bien les choses... Ce soir là, notre Bourganiaude, en laissant ses bottes piétiner l'herbe folle à la pâle lueur de la lune est loin de s'imaginer le tournant que va prendre sa ballade anodine...

De cailloux en brindilles, notre rêveuse refait inconsciemment ce trajet qu'elle a tant de fois effectué, dans ce qui semble être une autre vie tant les années ont passé.
Un soupir et l'esquisse d'un sourire, un pas puis un autre, et soudain la brunette trébuche, sa botte heurtant un morceau de bois.
Tirée de sa torpeur Aki se penche, observe, et le cœur battant, ramasse les restes d'une pancarte...
Le temps à quasiment effacé l'inscription, mais elle sait bien ce qui était écrit là.
Et alors que son doigt redessine les courbes des lettres, Akilis murmure :


- L'hostal...

Son regard balaye alors l'océan d'herbes folles qui ondulent devant elle, quand soudain "elle" apparait, Aki essuie machinalement ses yeux, "elle" est toujours là... Grande, majestueuse et imposante... Malgré son état de délabrement avancé, la bâtisse n'a presque rien perdu de sa splendeur, c'est incroyable...

Tout en détaillant le bâtiment, Akilis s'est approchée et caresse les poutres nues, les pierres délogées puis, regarde la lune taquine qui lui sourit à travers les poutres du toit effondré.
Plus de dix ans ont passé, les années ont eu raison du travail des villageois... Aujourd'hui qui se souvient encore du temps où l'Hostal était connu par delà les frontières du Limousin ? Du temps où lorsqu'on était dans le besoin, il suffisait de venir à Bourganeuf et d'être accueilli à l'abri de ces murs ? Du temps "d'un toit pour toi"...

Notre brunette, soudain rattrapée par le poids des ans, s'assied sur rondin de bois, et, silencieuse, regarde en se remémorant milles souvenirs, mille visages, les ruines d'une si belle idée.




Voili voila la renaissance de l'hostal "Un toit pour toi", si vous désirez faire partie de l'aventure n'hésitez pas, un mp ici ou in game, et c'est parti, nous avons l'idée et les personnages de départ, mais rien ne vaut l'improvisation, plus on est de fous plus on rit^^ Juste le temps de la mise en place et il nous faudra de la main d’œuvre pour rebâtir, et surtout plein de monde et des idées.

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Eloin
A l'heure ou la plupart des gens sont au fond de leur couche, dormant du sommeil du juste, hormis les maréchaux faisant leur ronde sur les remparts, une silhouette dissimulée sous une épaisse et large cape bleu sombre déambulait dans les rues du village.

L'abbesse -car c'était bien d'elle qu'il s'agissait en cet instant- laissait ses pas la guider, sans but réel que celuy de se fatiguer, pour enfin, retrouver le sommeil. Ses insomnies venaient souvent écourter ses nuits, l'obligeant à s'occuper, et à brûler une chandelle à l'heure ou tant d'autres ronflaient paisiblement. Souvent elle lisait, mais ce soir, le livre de théologie qu'elle épluchait depuys plusieurs semaines ne l'avait point tentée, de mesme que les travaux d'aiguilles auxquels elle s'adonnait lorsque la lumière du jour baignait les pièces du presbytère.
Alors elle avait quitté son lit, s'était habillée, chaussée, et avait jeté sur ses épaules cette fameuse cape, présent d'une amye mainoise, et s'était glissée hors de chez elle. Et ce soir, à la lueur d'une lune dont la beauté ne cessait de l'intriguer, elle emprunta un chemin qu'elle ne connaissait point encore. D'ordinaire elle restait dans les rues du village, ne s'aventurant guère trop loin des faibles halos de lumière que donnaient les torches du guet ; mais cette foys elle décida de passer outre. Après tout, que risquait-elle, à l'intérieur mesme des murailles qui entouraient Bourganeuf ? Les brigands rôdaient dans le comté, certes, mais à l'extérieur des murs, la maréchaussée, l'armée comtale et ses renforts y veillaient.
Et puys, plusieurs foys elle était passée, sans s'arrêter, devant ce chemin qui s'enfonçait dans un petit bois. Elle savait, pour avoir regardé sur le cadastre, qu'il se trouvait naguère une sorte d'auberge ouverte aux plus démunis, mais n'en avait jamais ouï parler autrement qu'au passé, comme un souvenir qui s'estompe lentement, mais surement. Elle ignorait d'ailleurs totalement si la bâtisse était encore debout, et s'était dit que cette promenade serait un bon moyen de le vérifier.

La masse sombre d'un bâtiment ne tarda point à se deviner parmi les arbres qui peuplaient l'endroit, mais ce ne fut point cela qui attira le regard de la moniale. Une femme se trouvait assise là, semblant regarder la demeure sans vraiment la voir.
Soucieuse de ne point l'effrayer, Eloin s'approcha en baissant le capuchon de sa mante, révélant une épaisse chevelure brune, striée de mèches grises, strictement attachée en une longue tresse. Puys, lorsqu'elle fut à quelques pas, elle se fendit d'un mince sourire.


Bonser, dauna...

La femme semblait, comme elle, sans âge précis, à ce stade de l'existence où l'on a tant vécu, et tant encore à découvrir...
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Héraldique
Galica
Comme à son habitude, Galica s'était laissé glisser vers une bâtisse qui l'attirait irrésistiblement depuis son arrivée à Bourganeuf ...

Elle avait découvert au hasard de ses promenades une vieille pancarte sur laquelle on pouvait encore lire "Hostal Un toit pour toi", intriguée elle avait cherché à voir ce qui se cachait derrière les herbes hautes, les arbres dans lesquels chantait le vent ...

Chaque soir elle s'aventurait un peu plus loin dans le jardin, elle avait parcouru maintes et maintes fois les chemins, découvert une vieille fontaine.

Une nymphe portant sur son épaule une jarre par laquelle jadis, coulait de l'eau avait semblé la regarder de ses grands yeux vide … Galica avait ressenti un besoin impérieux de dégager ce monument … soir après soir, elle avait désherbé, brossé, gratté … elle était satisfaite du résultat, elle allait pouvoir peut être mener à bien son projet …

Ce soir elle avait décidé d'explorer le bâtiment … Elle aurait aimé … hum oui elle imaginait que l'on pouvait rendre sa splendeur et sa fonction première à cet hostal. Elle avait fouillé les archives de la mairie et avait découvert qui l'avait créé. Malheureusement de ses fondateurs, il n'en restait qu'un … Elle le connaissait ou plutôt la connaissait, elle l'avait déjà rencontré en taverne et avait discuté de choses et d'autres …

Perdue dans ses pensées elle failli ne pas entendre les visiteuses qui comme elle, ce soir avaient décidé de venir se perdre là …

Bonser dauna ... Elle tressaille quelque peu ... elle n'est pas seule ... discrétement elle se dirigea en direction de la voix se demandant qui pouvait être là ...

Elle apercut ... oui c'est bien Mère Eloin qui est là s'adressant à une autre personne ... elle s'avance un peu plus, se découvre ...

Bien le bonsoir Dames ... quel bon vent vous a amené icilieu ?

Un peu étonnée elle apercoit le visage de l'autre personne ... Dame Akilis est là elle aussi ... décidement ce soir n'est pas comme soir comme les autres ... Elle y voit comme un signe ... un espoir de mener à bien son projet ambitieux ... elle en a déjà parlé avec Blaise et s'il est toujours maire de Bourganeuf après les prochaines élections, il accepte de soutenir son projet ...

Il ne lui reste plus qu'à convaincre la principale interessée et ce soir, elle est là devant elle ... Elle frissonne ... l'air lui semble plus chaud tout à coup ...
Akilis
Bruissement dans les herbes folles, Akilis, perdue dans ses pensées éparses, n'y prête guère attention, après tout qui peut bien traîner dans ce coin reculé si ce n'est les fantômes du passé ?
Et dieu sait qu'il y en a... Ces pierres abandonnées pourraient raconter bien des histoires, ces poutres rongées nous dire les êtres passés, quant au plancher usé s'il pouvait parler, se plaindrait des mille paires de chausses l'ont fait jadis grincer.

Énième soupir, puis un frisson, le sentiment d'être observée prend le dessus.
Finalement, notre brune tourne lentement la tête, posant sur la silhouette qui est maintenant tout près un regard profond, empli d'interrogations. Un instant, elle se demande si une de ces âmes passées hantant le vieux bâtiment, est venue converser.


Pensée vite chassée, et, à la dame qui la salue, Aki répond d'un hochement de tête.
Si notre brune est étonnée de voir quelqu'un en ces lieux, elle le laisse à peine paraître, un haussement de sourcil trahit tout de même sa surprise, puis, son regard détaille avec respect cette invitée surprise qu'elle n'a jamais croisé :la villageoise s'attarde un instant sur son regard profond, mystérieux même, puis suit la longueur de ses cheveux soigneusement tressés contrairement aux siens toujours à voler aux quatre vents, et enfin, la longue cape sombre qui lui donne une allure solennelle, Akilis lui rend son sourire, franc comme toujours, avant de répondre doucement, pour ne pas briser la tranquillité de ces lieux :


- Bonsoir Dame.

Laissant s'écouler une poignée de secondes, la Bourganiaude poursuit :

- Puis-je vous demander quel hasard vous a mené jusqu'ici ?

A peine sa phrase achevée et tout en se disant que, de surprise, elle en a oublié de se présenter, qu'une autre silhouette avance... Mais cette fois, il lui semble reconnaître la belle tribun qui les salue à présent et à qui elle répond :

- Il semblerait que cette soirée soit propice aux rencontres... Galica, Dame, soyez les bienvenues.

Akilis sourit avec nostalgie, ces derniers mots, si souvent prononcés ici même n'ont guère de sens à présent.
Puis, se ressaisissant, chasse les ombres de son regard avant de poursuivre sur un ton qui se veut plus enjoué :


- Mais je vous en prie, prenez le temps de vous poser. Certes, je n'ai que de vieilles poutres en guise de banc, j'espère que vous n'en serez pas offensées

Se tournant vers sa première "visiteuse" elle s'empresse de se présenter le plus simplement du monde :

- Je suis Akilis, et enchantée Dame.

Étrange pressentiment, cette soirée qui débutait comme tant d'autres semble prendre une tournure des plus... Intéressantes... Ce qui n'est pas pour déplaire à notre Akilis...
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Eloin
Eloin se laissa détailler par cette femme qui semblait connaître les lieux, et qu'elle n'avait encore jamais vu dans les rues du village. Mais elle ne réside en Limousin que depuys quelques moys, il est donc normal qu'elle n'ait point fait la connaissance de tout le monde, surtout s'il s'agissait d'une personne de passage.

Elle s'apprêtait à reprendre la parole, tant pour se présenter que pour rassurer son vis-à-vis quant à la raison de sa présence au dehors par une heure si tardive, quand d'autres pas s'approchent d'elles, avant qu'une voix ne se joigne à elles. Le visage de la moniale s'éclaircit d'un sourire lorsqu'elle reconnait la nouvelle venue, avant que son attention ne se reporte sur la dame qui les invita à s'installer près d'elle.
Ce qu'elle fit, heureuse de pouvoir discuter un peu, elle qui était d'ordinaire assez solitaire.


Moy de mesme, dauna Akilis. Je suys mère Eloin, abbesse de Bourganeuf, et médecin.

Pour ma part, ce n'est point le vent qui m'a menée céans, mais les insomnies dont je souffre depuys plusieurs années qui m'ont poussée à sortir pour une ballade nocturne.


L'abbesse porta son regard sur la bâtisse, se disant qu'il luy faudrait revenir de jour, pour voir dans quel état elle était vraiment.
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Héraldique
Galica
le vent chante dans les hauts arbres plantés tout autour de la vieille batisse, douce mélodie qui semble un peu hors du temps ... Galica se perd un court instant ... laisse le temps à Akilis et Mère Eloin de se présenter l'une à l'autre ...

Akilis les invite à s'asseoir près d'elle sur une vieille poutre qui git là, vestige d'un temps passé ... elle est trop excitée, non elle ne peut pas s'asseoir ... elle décline d'un petit geste l'invitation ... elle marche un peu de droite à gauche ... de gauche à droite ... les mots se bousculent dans sa tête ... elle respire un grand coup ... calme les battements de son coeur ...

Oh Akilis, je suis ravie de te voir icilieu ... se tournant vers Mère Eloin, vous êgalement ma Mère ... je n'osais espèrer cette rencontre même dans mes espoirs les plus fous ... et pourtant Aristote sait si je la souhaitais ardemment ...

Elle hésite un peu à dévoiler ce qu'elle a imaginé ... bien qu'elle ait fait quelques recherches sur le bâtiment, bien qu'elle ait quelque peu réhabilité la fontaine ... elle aimerait entendre Akilis lui racontait l'histoire de cette bâtisse ... elle aimerait savoir si elle peut être réellement utile ... si son implication pourrait redonner vie à cet Hostal qui manque tant dans la vie de la ville ... redonner une âme à Bourganeuf ...

Je viens souvent icilieu ... j'aime l'atmosphère qui entoure ce bâtiment ... j'imagine ... des allées et venues, des personnes de tous horizons se croisant ici, de la bonté, de la douceur ... Akilis raconte moi l'Hostal un toit pour toi s'il te plait ...

Elle s'assied sur la terre, juste en face d'Akilis et Mère Eloin, elle a l'impression de redevenir une petite fille ... elle doit connaitre le pourquoi de cette attirance pour cette vieille demeure ... elle est impatiente mais voyant les visages sereins de ses ainées, calme sa fougue ... et d'un geste leste, étale sa robe autour d'elle ...
Akilis
Ainsi donc, par cette fraîche nuit de septembre, se tient un bien étrange conciliabule, entre une abbesse, une tribun et une boulangère.
Improbable trio, que le destin, habile quand il tisse ses liens, a réuni sous le regard bienveillant de la pleine lune.
Et alors que le vent taquin vient souffler sur les mèches de sa plus si brune chevelure, Akilis, à présent amusée par la situation, se pare de son éternel sourire, remonte le châle sur ses épaules, puis répond à ses invitées :


- Au moins, vos insomnies de ce soir auront permis cette agréable rencontre, ravie de vous rencontrer mère Eloin.
Je suis moi même quelques cours de médecine, mais je dois avouer que ces dernier temps je fais un peu l'école buissonnière...


Puis, observant un instant une tribun qui semble avoir des fourmis dans les pattes, la boulangère poursuit à son attention, intriguée par le comportement de cette dernière :

- De même Galica.
Par contre, j'ignorais que tu connaissais cet endroit... A vrai dire, je pensais plutôt que tout le monde l'avait oublié.


Les derniers mots de Galica arrivent cependant à lui tirer un éclat de rire, Akilis arrive à voir la lueur dans les yeux de son amie dans la pénombre tant ils étincellent :

- Te raconter l'Hostal ? Et bien ma foi....

La Bourganiaude jette un regard interrogateur à l'abbesse alors que la tribun se pose sur l'herbe et les observe avec un regard tellement enfantin qu'il est impossible de refuser :

- Ce sera avec plaisir, si cela n'embête pas mère Eloin, bien sûr... Mais je vous préviens, je n'ai pas raconté d'histoires depuis des années, mes enfants sont grands maintenant, je risque d'être un peu rouillée...

Un sourire affectueux vient se peindre sur les lèvres de notre brunette qui,il y a quelques heures encore, était à mille lieues de se douter qu'en sortant simplement prendre l'air, elle ferait revivre le temps d'un récit la vieille demeure et son âge d'or.
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Galica
Un sourire chaleureux, un regard étincellant, une avidité de connaissance, une envie d'aider les autres, d'aller au devant d'eux telle elle est la Galica et pi l'Akilis elle l'aime beaucoup alors si elle peut lui redonner le sourire, elle demande pas mieux ... mais elle doit écouter avant ... écouter et ensuite ... proposer mais ça ... elle garde son projet au fond de son coeur pour l'instant ...

Assise sur l'herbe, elle farfouille dans son sac, en tire une bouteille de prune et quelques gobelets enveloppés dans un linge propre qu'elle garde toujours sur elle en souvenir d'un temps pas si lointain où elle vagabondait sur les routes ... La vie est si ... imprévisible ...

Que diriez vous de ... fêter ce moment avec un petit verre de prune ... les gobelets ne sont peut être pas adapté à la circonstance mais ... ce soir n'est pas un soir comme les autres ...

En souriant, Galica tend un gobelet à chacune ...
Eloin
Un bref hochement de teste accueillit la réponse de dauna Akilis.

De fait oui, la médecine est une discipline difficile à étudier, et encore plus à maîtriser...

La tribun semblait en proie à une certaine agitation, ce qui amusait la moniale, plus habituée au calme de l'abbaye de Noirlac et des autres demeures religieuses qu'elle avait coutume de fréquenter. Galica rayonnait de cette joie de vivre que, pour sa part, elle gardait au fond de son cœur, comme le plus précieux trésor que le Tout-Puissant luy ait accordé.

Puys elle s'installe face à elles, avant de s'adresser à la dame qui semblait avoir vécu là de nombreuses années. Et sourit lorsque son avis est demandé.


Ce serait également avec grand plaisir que je vous écouterais nous conter l'histoire de cette bâtisse. Il m'est toujours agréable de connaître le passé du village au seing duquel je réside.

Elle faillit ajouter qu'il n'y avait point d'âge pour conter ou entendre des histoires, mais se ravisa, ne voulant point passer pour une moralisatrice.

La moniale prit le gobelet que luy tendait la tribun, avant de hausser les épaules.


Peu importe le contenant, c'est le contenu que nous consommons...

Elle n'éprouvait, pour sa part, nulle gêne à dire qu'elle prenait ses repas dans de la vaisselle de grès, matériau usité pour fabriquer les ustensiles des petites gens ; quand tant d'autres prélats se ruinaient pour un gobelet en argent ou une assiette dorée ; et que nombre de nécessiteux se servaient d'une large tranche de pain rassis pour faire office de plat !
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Héraldique
Akilis
Voila qui séduit Akilis !
Elle qui, avant même de commencer, a déjà la gorge sèche.


- Quelle bonne idée, merci beaucoup Galica.

Levant son verre, elle ajoute :

- A cette belle soirée.

Et c'est ainsi qu'au clair de la lune, l'histoire prend vie au fil des prunes...

- Tout à commencé il y a une dizaine d'années... Du temps où les tavernes ne désemplissaient pas et où il fallait arriver tôt pour y avoir une bonne place et ne pas attendre dehors !
Le tavernier était souvent obligé de nous mettre à la porte pour pouvoir fermer.

Le village vivait au rythme de la boulasse, et il nous arrivait très souvent de ne pas pouvoir travailler le lendemain...
Le maire de l'époque était Arami, le cher et tendre de Gladriel, qui n'était pas le dernier pour trinquer et offrir ses tournées. Je me souviens d'ailleurs qu'un soir, pour fêter le départ d'un très grand amis, il a pris, pardonnez-moi l'expression ma mère : une cuite à 200 écus ! Plus d'une semaine d'incapacité, le record du village... Cet énergumène a bien failli y laisser sa peau.


Aki se met à rire à ce souvenir et, buvant une gorgée qui lui réchauffe le gosier se reprend :

- Mais pardon, je m'égare...
Comme tribun il y avait un charmant jeune homme, celui là même qui avait fait battre mon cœur pour la première fois, et ce, dès le premier instant où je l'ai vu : Il se nommait Azerkan, mais tout le monde l'appelait Az ou Azer.
Je suis devenue son assistante, puis, de fil en aiguille... Son épouse.
Pour donner un coup de main à ceux qui voulaient devenir paysans, nous avions mis en place avec l'aide de la mairie un système simple : leur vendre du pain à 2 écus.
Étant boulangère, cela facilitait la tâche puisque je pouvais fabriquer moi même les miches avec la farine fournie à prix coûtant par la mairie ou les meuniers les plus généreux.

Puis, est arrivé l'impensable pour un jeune couple, mais la vie nous joue parfois de vilains tours, et Azerkan a été rappelé par le tout puissant...


La brune prend une inspiration, boit une longue gorgée puis continue les yeux rivés sur la bâtisse.

- Élever notre petite Eluna, devenir tribun et continuer d'aider les autres m'a permis de ne pas sombrer.
J'ai alors vendu son échoppe de tisserand et donné l'argent à Arami, qui a tout mis sur un mandat.
Les nouveaux arrivants étaient avertis dans leurs courrier, (ils en recevaient cinq à l'époque ! ) qu'ils pouvaient être aidés.
Tout ceci a fonctionné ainsi quelques années, faisant des heureuses et des heureux, qui parlaient de l'accueil Bourganiaud dans tout le Limousin et plus loin encore.
Alors que je pensais cela impossible, un autre homme est entré dans ma vie, il a retrouvé ma petite puce enlevée par une vieille bohémienne, s'est battu pour elle, et mon cœur s'est remis à battre comme il ne l'avait fait depuis une éternité, j'ai dit oui une seconde fois...


Les joues légèrement rosées, et un sourire étirant ses fines lèvres, elle poursuit :

Mais ça, c'est une autre histoire...
Argawaren, c'était son nom, m'a tout de suite aidée et payait même le pain de sa poche quand j'étais absente.
Malheureusement, à force de temps le mandat s'amenuisait, il fallait trouver une solution, car en plus de vagabonds il était impensable de ne pas aider les plus démunis, comme les voyageurs qui s'étaient fait brigander et qui ne possédaient plus rien.

C'est alors que l'idée de récolter des dons nous est apparue comme une évidence.
Le crieur à faisait des annonces, et régulièrement nos animatrices de halle organisaient des jeux et des concours.

Rhoo...


Akilis sourit amusée.

- Un de ces jeux consistait à vendre les baisers des villageoises aux enchères... Les volontaires, dont je faisais partie, étaient juchées sur une estrade, et, chaque homme pouvait à sa guise faire monter les enchères, pour obtenir un chaste, mais baiser tout de même, de sa favorite !
Les maris surenchérissaient, vous imaginez bien.
Tant et si bien que ce jour là nous avons fait exploser le mandat !

L'idée de L'hostal est née quelques semaines plus tard.
Lors d'une ballade, un peu comme ce soir, Arga et moi sommes arrivés ici.
Nous avons trouvé l'endroit fabuleux et, tout comme nous trois, nous nous sommes assis et avons observé ce grand champs d'herbes folles, probablement abandonné ou appartenant à un vieillard qui n'avait pas d'enfants pour en hériter.
Que pourrait-il bien y pousser ?
Jeunes et l'imagination débordante nous y voyions tout un tas de choses plus fabuleuses les unes que les autres, jusqu'à ce que le mot refuge franchisse les lèvres.
Mais oui ! Comment ne pas y avoir pensé plus tôt !
Un lieu où chacun aurait un toi, un lit et de la nourriture le temps de voler de ses propres ailes !

Main dans la main et courant à perdre halène, Arga et moi avons exposé nos plans.
Le champs étant abandonné, il ne s'agissait que de solliciter encore une fois les bourganiauds et leur générosité.
Et croyez moi si vous voulez, mais le premier jour de construction, ce champs était envahi par les trois quarts de Bourganeuf !
Les charpentiers en tête, les forgerons, les tisserands, il ne manquait personne, et ceux qui ne pouvaient offrir de matériaux venaient avec leurs vaches, leurs chevaux et leurs outils.
Une vraie fourmilière !

Quelques mois plus tard nous posions la plaque en mémoire d'Azerkan, faisions une fête qui a duré une semaine et ouvrions les portes d'une bâtisse qui n'avait pas encore de nom.

Là encore, l'aide du village a été requise, ils l'avaient construit, ils trouveraient un nom.
Les meilleures idées ont été gardées, et on a voté.
"Un toit pour toi" a fait l'unanimité.

A partir de ce moment, l'Hostal n'a pas désempli, mon deuxième enfant, Eridan y est même né une nuit de tempête.
Messire Dragonnet m'a même décorée du grand couvain pour cela.
Puis le temps a passé, le village a vu disparaitre nombre de ses habitants, la vie s'est éteinte dans ce petit coin de Limousin, et moi aussi sans doute... Les efforts de ceux qui restaient n'y ont rien fait et l'Hostal est tombé dans l'oubli, j'ai rendu à la mairie le mandat qui contenait encore pas mal d'écus et de pain mais qui ne servait plus à rien, aujourd'hui je n'ai plus que les souvenirs...


Akilis plonge son regard dans le gobelet vide.
Que dire de plus ? Il lui semble ne rien avoir oublié.
Le présent ne se raconte pas, il se vit, et elle a tout dit du passé.


- Vous savez tout mesdames...

Levant les yeux vers elles, Akilis leur adresse un sourire qui dissimule assez mal ses regrets.
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Galica
Pendant le temps que dura le récit, une tempête grondait en Galica ... tantôt rires, tantôt larmes ... émotions retenues de par trop longtemps en elle, des larmes glissent lentement sur ses joues ... Instants qui passent, silence qui s'installe et que personne n'ose rompre ... Akilis avait terminé depuis quelque moment de parler, Galica se leva enfin, elle essuya machinalement ses larmes, regarda tour à tour Akilis et Mère Eloin ... reservit machinalement un verre de prune à chacune ...

Elle s'approcha d'Akilis et dans un geste spontanné, lui plaqua un gros bisou sur chaque joue et prit une main dans les siennes ....

Aki ... et si ... on recommencait l'histoire ?

Une légère excitation colora son visage ... elle attendit une réponse d'Akilis qu'elle ne pouvait imaginer autre que favorable ... elle n'avait même pas envisager que celle-ci pourrait refuser de voir, un jour, renaitre l'Hostal ...

mais peut être, bien que je sois impatiente de connaitre ta réponse Akilis, serait il bon que nous allions nous reposer un peu ... la nuit est fort avancée ... elle sourit, une longue journée nous attends demain ...
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