Isambre
La chaleur commençait à sengouffrer insidieusement entre les interstices menus des ouvertures de la forteresse de Blanquefort. Lagitation matinale faisait grouiller Haute-Tour et semblait comme dilater et rétracter ses murs au rythme effréné des pulsations cardiaques des serviteurs, des soldats et des habitants. Lactivité était intense et la touffeur du matin ne parvenait pas à assommer toute cette population en guerre.
Délestée de sa lourde armure, la Duchesse de Blanquefort parut dans la salle détude. On devait y servir une collation rapide après une nuit agitée. La démarche chaotique de la boiteuse se répercuta aux quatre coins de pièce. Arrivée à hauteur de la table dressée, Luzech salua les femmes déjà présentes et entama une conversation anodine.
On en était presque à sourire quand un page entra brusquement dans la salle, amenant dépêches et courriers du jour. Le silence sinstaura immédiatement, chacune concentrée sur ses lectures. La main gantée de la Duchesse tomba finalement sur une missive adressée à son époux :
- Tiens, une lettre du Régnant. Il sagit sans aucun doute dexcuses, damnistie pour des hommes et femmes partis risquer leur vie pour le respect dune parole donnée par la Guyenne
Le petit ton aurait pu être ironique sil navait pas été tant emprunt de lassitude.
- Oh mes dames, Diantre ! Le régnant de Guyenne fait dans le poétique ! Sa prose est du meilleur goût.
Ecoutez bien, je vous résume cette missive obscène: le Régnant me présente ses respects et espère que mon intimité, je vous passe le terme odieux quil emploie, est accueillante car il déplairait à ses hommes davoir à la forcer. Archybald invite également mon époux à se tenir en alerte car il a promis à un de ses amis, un certain Gregor quil pourrait me violer. Ah, il insiste en suggérant, magnanime, que Garzim aurait tout le loisir dassister à la scène.
Pauvre Guyenne
[HRP: édité après censure]
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Délestée de sa lourde armure, la Duchesse de Blanquefort parut dans la salle détude. On devait y servir une collation rapide après une nuit agitée. La démarche chaotique de la boiteuse se répercuta aux quatre coins de pièce. Arrivée à hauteur de la table dressée, Luzech salua les femmes déjà présentes et entama une conversation anodine.
On en était presque à sourire quand un page entra brusquement dans la salle, amenant dépêches et courriers du jour. Le silence sinstaura immédiatement, chacune concentrée sur ses lectures. La main gantée de la Duchesse tomba finalement sur une missive adressée à son époux :
- Tiens, une lettre du Régnant. Il sagit sans aucun doute dexcuses, damnistie pour des hommes et femmes partis risquer leur vie pour le respect dune parole donnée par la Guyenne
Le petit ton aurait pu être ironique sil navait pas été tant emprunt de lassitude.
- Oh mes dames, Diantre ! Le régnant de Guyenne fait dans le poétique ! Sa prose est du meilleur goût.
Ecoutez bien, je vous résume cette missive obscène: le Régnant me présente ses respects et espère que mon intimité, je vous passe le terme odieux quil emploie, est accueillante car il déplairait à ses hommes davoir à la forcer. Archybald invite également mon époux à se tenir en alerte car il a promis à un de ses amis, un certain Gregor quil pourrait me violer. Ah, il insiste en suggérant, magnanime, que Garzim aurait tout le loisir dassister à la scène.
Pauvre Guyenne
[HRP: édité après censure]
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