Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3   >   >>

[RP] d'une bourrique à faire tourner chèvre

Mariealice
Le regard restait à lueur verdâtre, signe chez une certaine brune d'un agacement au minimum. Il restait fixé sur le blond face à elle, ne manquant ni mimique ni mouvement. Mule vous avez dit?

La foudre.... Tu ne sens pas le roussi pourtant.

Elle finit par s'asseoir, ou plutôt se laisser tomber sur une peau, consciente qu'elle avait fait mouche. Ils se connaissaient depuis longtemps l'un et l'autre pour savoir ce qui pouvait énerver, voire blesser. Et elle l'avait sans doute blessé, fichu caractère mais elle n'avait jamais su faire autrement que répliquer.

Les jambes furent étendues devant le feu pour faire sécher les bottes et à l'intérieur les pieds, les yeux sur les flammes et pourtant elle l'écoutait, attentive. Il pouvait sans doute le lire sur son visage qui s'animait suivant ses paroles.


En Anjou. Je pensais que tu n'y retournerais jamais mais je comprends. Mon mariage est bien dissous quant à lui, j'ai cessé de vouloir croire que je pouvais le raccommoder comme on le fait d'une chemise un peu abimée aux manches.

Les traits de la brune s'assombrirent tandis qu'elle hochait doucement la tête à l'évocation d'une personne aimée par eux deux, de façon fort différente mais sans doute aussi forte.

Non je ne savais pas. Mais je comprends. J'ai eu son fils à la maison quelques temps. Arutha. Aussi blond que son père.

Les noisettes devinrent floues un moment tandis qu'une rousse capitaine, alchimiste à ses heures, et un blond normand, batailleur et buveur, reprenaient vie un instant. Kirah et Vinkolat....
_________________
Strakastre
"Aussi blond que son père"... Long grognement d'un Ours à l'évocation d'un passé qui était devenu douloureux en son cœur, mais pas forcément pour les raisons que le profane aurait pu croire... Il fallu un certain silence avant que Charles ne reprit.

- Je me suis rendu là où elle est partie, j'ai fixé l'horizon des jours durant, voire même des nuits... mais le ciel ne m'apporta aucune réponse... J'aurai même pu m'y perdre aussi, vers cet horizon lointain, mais il faut croire qu'il me reste encore assez d'amour vivant en ce bas-monde pour m'empêcher d'aller rejoindre ceux qui ont déjà rejoint la Lumière...

Petit sourire venant barrer ce visage trop grave.

- Peut-être est-ce aussi ce tempérament fondamentalement rebelle aux évidences que tu as si souvent expérimenté par le passé.

Petite pause et regard qui se pose sur la brune encore un brin énervée.

- Ou alors avais-je encore certains actes à accomplir avant d'espérer d'être en paix avec moi-même...
_________________
Mariealice
Une rousse et un blond, couple improbable tellement leurs caractères étaient forts et pourtant, de ce mélange étrange et si particulier étaient nés plusieurs petits bouts. Bon les petits bouts avaient grandi depuis hein et elle en avait croisés quelqu'uns. Gabriel, Perrinne, Arutha. Pas uns n'avaient échappé à l'hérédité parentale. Après tout, cela aurait paru étrange de voir naitre de cette union des enfants par trop sages et trop calmes.

Kirah et Vinkolat. Ils avaient disparu en mer, cette vaste étendue d'eau qui la fascinait tant, morts comme ils avaient vécu, testant sans doute quelque nouvelle invention née de leur cerveau fertile.


Je ne sais qui pourrait nous répondre. A part eux deux mais nous savons fort bien que c'est impossible.


Son regard était à nouveau plus limpide lorsqu'elle le posa sur le chevalier.


Oh rebelle... J'en connais d'autre qui ont dit si j'y vais alors qu'on lui disait non on rentre.

Sourire en coin alors que l'évocation de ses amis défunts l'avait calmée. Du moins pour le moment. Haussement de sourcil.

Et quoi donc comme actes?
_________________
Strakastre
Le regard de l'Ours vis à vis de sa brune vis-à-vis se fit intensément plus tendre.

- Surement rappeler aux personnes qui comptent, à quel point on les aime...

Petit silence entretenu, qu'il savait bien plus expressif que le plus fervent discours. Il prenait conscience à présent à quel point elle lui avait manqué... elle qui, à aucun moment de sa vie, fusse-t-il le plus sombre, avait toujours marqué sa présence et son soutien... directement ou suggestivement. Combien de paniers de fruits reçus, combien de mots lus et relus. L'éloignement n'avait jamais réussi à briser ce lien très particulier entre eux et leur nouvelle proximité ranimait certaines sensations de jeunesse qui finirent de réchauffer l'humeur de l'Ours.

- Je ne t'ai jamais assez, voire si peu, remerciée d'avoir été une des plus fortes attaches qui m'ont maintenu en vie jusqu'ici. Je me souviens de toutes nos extravagances auxquelles nous nous sommes livrés, en ces temps anciens d’insouciance... Et aujourd'hui que j'ai perdu tant de personnes aimées en chemin, je ne voulais pas laisser tout cela sous silence... Au risque de paraître un brin ridicule, mais fort heureusement il n'a jamais tué son homme, j'avais besoin que tu le saches, à ma manière...

Il s'installa au sol, à ses côtés, il la regarda de nouveau.

- Merci d'avoir été toujours présente dans ma vie...
_________________
Mariealice
Entre le regard et les mots difficile de se méprendre sur la signification du tout ou comment la mettre mal à l'aise d'un coup sans le vouloir. Il allait bien falloir le mettre au courant de certaines choses. Ils se connaissaient depuis un moment, depuis la période où il était Connétable de France et elle capitaine d'armée des ordres royaux et encore Dame Blanche. D'autres souvenirs depuis s'étaient forgés et un lien s'était tissé, jamais vraiment distendu ni par le temps ni par les absences, il avait juste mué doucement.

C'est une bonne chose à faire en effet. On ne sait jamais, la mort survient parfois si vite...

Et nous prend des gens si jeunes aurait-elle pu rajouter mais elle se retint. Ils ne savaient que trop bien tous les deux que c'était le cas.

Me remercier? Pourquoi faire. Nul besoin de cela quand on tient aux gens, on fait les choses sans réfléchir, parce que c'est naturel voilà tout.

Elle le suivit des yeux alors qu'il s'asseyait et la remercier à nouveau. Que pouvait-elle dire de plus que...

De rien Charles. Tu l'as fait aussi à ta façon.

Et pour le ridicule, on a vu pire je crois.

Petit rire pour dissiper la tension qui montait en elle.

Cette petite visite nocturne avec course poursuite est pour me dire merci? Tu sais que tu pouvais venir de jour? Ou bien tu avais envie de me faire courir dans un bois en pleine nuit?
_________________
Strakastre
Sourire strakastrien aux questions posées.

- Faire conventionnel ? Entre nous ? Alors que nous ne l'avons jamais été réellement ? Mais enfin ! Un peu d'excentricité voyons ! Dans un royaume aussi figé, il faut savoir se rappeler qu'en d'autres temps, nous savions explorer d'autres voies...

Sortant de son ceinturon un objet enveloppé dans un tissu, le gardant en mains pour le moment.

- Oh si, j'avais besoin de t'exprimer ma gratitude, car j'avais un lourd retard en la matière... A l'époque, je ne l'avais pas fait dans les temps et je me suis senti redevable de cela envers toi... surtout en voyant à quelle vitesse on perd souvent les personnes auxquelles on tient le plus...

Je sais parfaitement que tout ce que tu as fait était parfaitement désintéressé et n'était que l'expression naturelle du grand cœur dont tu es toujours capable... En cela, et d'autres choses, tu es et seras toujours une femme d'exception, pour moi comme pour beaucoup d'autres.
Je sais aussi que le cours du temps nous fait tous évoluer, un jour ou l'autre, mais tout ce que tu m'as apporté, jamais je ne pourrai l'oublier car il contribue à ce que je suis aujourd'hui.


Lui tendant alors l'objet enveloppé dans le tissu.

- Je ne te demande pas de l'ouvrir immédiatement... mais lorsque tu le découvriras, sache qu'il est l'expression intemporelle de mon affection, de mon respect, et de ma fidélité en toutes circonstances, si d'aventure tu avais besoin de m'avoir à tes côtés pour quelque raison que ce soit.

S'interrompant un instant.

- Ce présent est celui du cœur.
_________________
Mariealice
Oh conventionnel je n'en demande pas tant. Disons qu'éviter de me rompre le cou en courant de nuit dans une forêt aurait été une bonne solution. A moins que le but n'ait été de m'assommer et de me porter ici.

Petit sourire en coin. Non mais des fois. Puis les yeux se baissèrent sur les mains de la grandeur mairicale, même si cela faisait un moment qu'elle ne l'avait appelé ainsi. Curieuse la brune, cela avait toujours été l'un de ses défauts. Oreilles grandes ouvertes encore pour écouter la suite tandis que ses yeux revenaient sur le visage de son vis à vis une fois qu'elle eut pris le petit paquet.

Les noisettes passaient de lui au paquet, à lui au paquet, à lui au paquet.... Gênée. Entre les remerciements et maintenant le cadeau, Marie ne savait comment réagir. Et les doigts palpaient inconsciemment le tissu, se demandant ce qu'il pouvait bien contenir.


Je.... Je....

Humpf, comment réagir face à cela hein. D'abord répondre ou bien se décider si elle ouvrait maintenant ou plus tard? Raah bon sang il fallait qu'elle se secoue, elle devait avoir l'air complètement idiote là.

Merci.

Voilà, une chose de faite. Simple, concis, très rapide. Ahem... Oui ben elle faisait ce qu'elle pouvait la brune et oui cela lui arrivait de ne pas être sure d'elle.

Tripotage de tissu, encore, curiosité quand tu nous tiens, et forcément à force de triturer, le tissu commença à glisser pour finir par atterrir par terre tandis qu'il ne lui restait entre les mains que l'objet en question. Un pendentif avec des clés. Il lui semblait l'avoir déjà vu quelque part mais, pour l'instant, le où lui échappait complétement.

C'est très joli.
_________________
Strakastre
Charles ne put s'empêcher de sourire lorsqu'il observa la curiosité - maladive - de sa brune vis-à-vis. C'est donc sans surprise qu'il la vit découvrir un pendentif aux trois clefs, de la même facture que celui qu'il portait sous ses propres habits.

La Brune était devenue soudain silencieuse et circonspecte, signe d'une intense réflexion sur le pourquoi du comment du parce que...


- Très joli, je ne sais pas... Mais pour moi, il a une valeur symbolique non négligeable.

S'autorisant à poser la main sur la sienne, soutenant alors son regard.

- J'ai conscience que nos chemins se sont éloignés l'un de l'autre depuis longtemps à présent. J'ai aussi conscience que beaucoup de changements sont intervenus dans nos vies depuis lors. Ce n'est pas pour autant que j'ai oublié tout ce que tu m'as apporté, bien au contraire.

A mes yeux, tu demeures et demeureras toujours une femme extraordinaire et d'exception à bien des niveaux. Et je souhaiterai te voir heureuse comme tu le mérites. Ton bonheur sera le mien, quoi qu'il arrive. Qu'Aristote d'ailleurs bénisse celui qui pourra t'apporter ce que je ne saurai jamais faire.


Resserrant sa main sur la sienne.

- Tu n'auras nul besoin de le porter. Je voulais simplement que tu le possèdes comme une part de moi pour toi, cette meilleure part que tu as façonnée, illuminée et soignée quand elle en a eu besoin.

Ne trouvant rien d'autre à exprimer, il prit alors sa main et alla en embrasser le dos.
_________________
Mariealice
Ses doigts, sans doute encore une fois inconsciemment, suivaient le dessin du métal précieux qui composait les trois clés. Son esprit de même vagabondait, cherchant à se souvenir où elle avait pu croiser un tel bijou. Parce qu'elle savait ne pas le voir pour la première fois.

Des clés. Trois. Tandis que le cerveau de la brune tournait à plein régime, elle écoutait toujours Strakastre, silencieuse. Décidément, si le cerveau tournait, la langue quant à elle restait immobile. Etonnant. Une main vint se poser sur la sienne et un regard se planter dans le sien, sans doute pour affermir ses dires. Comme s'il en avait réellement besoin.

Et un baiser maintenant. Sur la main certes mais un baiser. Non parce que cela n'avait rien d'un baise main académique qui, je vous le rappelle, doit être fait sans toucher la peau.

Valeur symbolique?

Bah oui curiosité oblige. Une clé pouvait passer pour celle du coeur mais le nombre trois voulait-il dire quelque chose....

C'est gentil... Très gentil....

M'enfin il avait fini avec ses compliments qui la mettaient mal à l'aise? Le jour où la brune saurait les gérer n'était pas encore levé. Et là il y avait la dose. Oh elle ne mettait en doute aucun de ceux-ci. Du tout même. Mais encore une fois elle ne savait où se mettre.

Ahem... Enfin c'est plus que cela, beaucoup plus.

La main toujours dans la sienne, l'autre tenant le pendentif qu'elle finirait par se rappeler avoir vu et sur qui, la licorneuse inspira.

Que veux-tu que je répondes à tout cela Charles? Je ne pense pas être si extraordinaire que cela mais si j'ai pu alléger parfois tes soucis, te faire sourire ou rire, cela me suffit. Ton cadeau me touche, tes mots me touchent et tu as été et reste un homme précieux à mes yeux. Le temps atténue parfois mais n'efface jamais, la distance fait de même mais qui a été si proche ne peut s'oublier.

Et puisque tu en parles, je suis heureuse et j'espère que tu l'es aussi. Comme cela fait longtemps que je ne l'avais été. Un homme m'apporte ce dont tu parles. Tu le connais forcément, il vient comme toi du Lyonnais Dauphiné. Walan.

Oui, ils se connaissaient et la question qui se profilait dans son esprit était comment expliquer ce bijou au brun. Tout en observant la réaction du blond, elle étendit un peu ses jambes, approcha les pied un peu trop près du feu qui flambait pour réchauffer la grotte humide et ne put retenir un cri de surprise plus que de vraie douleur lorsque la chaleur perça un peu trop le cuir.

MAIS AIEEEE!

Pieds retirés aussitôt, quelle andouille elle pouvait être parfois.
_________________
Strakastre
Charles se sentit intérieurement satisfait. Pour une - des rares - fois qu'il réussissait à faire taire, fusse provisoirement, la Brune, il se dit qu'il n'avait pas encore trop perdu la main. En d'autres temps, il employait une autre technique pour parvenir à ses fins mais aujourd'hui, cette dernière risquerait de ne pas lui procurer les mêmes effets... Mais cela dit, ce n'était pas là l'objectif de cette petite entrevue.

- Tu n'as pas besoin de dire quoi que ce soit. J'avais besoin de t'exprimer ce que je n'ai jamais pris le temps de dire en d'autres temps. Aujourd'hui, cette carence est désormais réparée et c'est bien là l'essentiel.

Il l'écouta parler d'un autre homme... Mais curieusement, son évocation le fit sourire, soulignant son expression d'un hochement de tête.

- C'est donc que tu as pris goût au Gratin Dauphinois... Oui, je connais celui qu'on surnomme "Sans Repos". Et si effectivement, il est à la hauteur de ce que tu es en droit d'attendre, alors, je lui en porte grande estime. Je le sais homme capable d'un tel engagement, je ne suis donc pas inquiet. Voilà donc une nouvelle qui me conforte.

Il n'avait pas lâché sa main. Il en profita donc pour en embrasser le dos une seconde fois. Intérieurement, il était réellement heureux de savoir la Brune entre de bonnes mains, mais cela ne pouvait empêcher une petite pointe de regret, mêlé de nostalgie.

- Heureux... mais comment puis-je ne pas l'être ? Moi qui n'ai jamais cessé d'avoir la chance de rencontrer des personnes merveilleuses, qui ont énormément compté et qui seront à jamais une part de mon cœur, desquelles je ne saurai jamais me défaire ?

J'ai certes énormément souffert de la perte de trop nombreuses d'entre elles, mais je suis encore aujourd'hui riche de celles qui demeurent encore, de leur soutien, de leur...


Les mots qui suivirent s'effacèrent devant le cri de la Brune imprudente, ce qui déclencha un rire instinctif de l'Ours taquin.

- Eh bien, eh bien ! Doucement, belle amie ! J'aimerai de garder en vie encore longtemps !

Instinctivement, il prit sa jambe en en frotta la partie exposée au feu.
_________________
Walan
J'espère que je ne dérange pas ...

Dire que la voix qui venait de surgir de la nuit depuis l'entrée de la grotte était glaciale aurait été un doux euphémisme. Un iceberg, à côté, aurait semblé être un endroit où se réfugier au chaud. Faisant quelques pas pour s'avancer, c'est un Walan d'une humeur toute aussi glaciale qui apparut, quelque peu humide -pour ne pas dire dégoulinant- d'avoir passé un certain temps sous la pluie. D'un autre côté, surprendre la femme que l'on aime un bijou à la main et en train de se faire tripoter la jambe par un autre homme, après qu'ils se soient tous deux éclipsés en forêt en plein milieu de la nuit, paraissait une justification plutôt valable à un tel sentiment.

La piste perdue au niveau de la rivière, Sans Repos avait cherché des traces comme il pouvait malgré la pluie. Sans en trouver vraiment, à vrai dire, ce qui n'avait pas manqué d'accroître la froide colère qu'il éprouvait. Le salut, si l'on peut dire, il l'avait eut par hasard tandis que, scrutant vainement l'obscurité pour trouver une piste, il avait aperçu une lueur brisant ladite obscurité. Il s'en était approché, se demandant si c'était ce qu'il cherchait, et bientôt le cri d'une voix qu'il reconnut parfaitement lui confirma qu'il s'agissait bien de son but.

Et donc, il se trouvait désormais debout, trempé et le visage complétement indéchiffrable -mais qui en soit était chez lui la marque de la colère-, le regard gris acier scrutant l'un et l'autre des deux cachotiers en silence durant un moment avant qu'il ne reprenne.


Je m'en voudrais de gâcher si secrète rencontre ...
_________________
Mariealice
Un petit rire mêlé d'un grognement avait répondu au gratin dauphinois. Imaginer Walan comme un plat à déguster... Quoique, à bien y réfléchir, il était vrai que depuis qu'ils le pouvaient, il était à la fois entrée, plat de résistance et surtout dessert. Du genre qu'on mangeait avec gourmandise et dont on se resservait encore et encore.

Sauf que là d'un coup elle avait la jambe frottée alors que c'était ses pieds qui avaient failli cramer et le cuir de ses bottes qui sentait un peu le roussi. Profiteur le Charles? Non si peu. Et puis ce n'était pas comme s'ils ne se connaissaient pas tous les deux.

Alors qu'elle allait lui sortir une réplique à sa façon, histoire de lui expliquer la différence entre pied et mollet, une voix lui glaça le sang. D'ailleurs, vu l'intonation, glacer était le mot juste. Et en quelques secondes avant de se retourner et de lever le regard vers lui, Marie eut l'image de la scène à travers ses yeux à lui. Elle était dans la merde jusqu'au cou. Un pendentif, et elle se souvint soudain où elle l'avait vu, dans la main, un homme que Walan connaissait bien tenant sa jambe, en plein milieu de la nuit et dans une grotte. Seuls. Pour être dans la merde elle l'était. Et là le truc c'était comment s'en sortir.

Lentement les yeux et la tête se tournèrent jusqu'à croiser l'acier tranchant de ceux du brun ajoutant à la mine façon grand froid. Si elle avait pu avoir le moindre doute sur l'humeur de son homme, si hein parce que bon elle n'en avait guère, pas folle non plus la guêpe, il aurait été balayé d'un revers de main. Le Sans Repos était debout devant eux, en version pôle nord que même les ours polaires n'y auraient pas survécu.

La jambe fut retirée des mains de Charles, des fois que cela réchauffe l'atmosphère, un sourire tremblant vint étirer ses lèvres, allons cocotte du nerf voyons. Raclement de gorge pour éviter d'avoir une voix étouffée.


Déranger? Pourquoi diantre dérangerais-tu?

Ah ouais non mais allons-y gaiement, des fois qu'il n'ait pas assez de matières à être furieux, autant en rajouter hein. Non parce que bien évidement que non pour elle il ne dérangeait pas mais c'était une question qui n'attendait aucune réponse là.

Je ne vous présente pas, vous vous connaissez.

Et hop nouvelle couche, version millefeuilles. Ce n'était plus les pieds dans le plat mais tout dans le plat et à ce rythme personne n'aurait besoin de creuser le trou pour sa tombe, elle y arrivait très bien. Même sans pelle. Douée la fille hein?

Alors en fait ce n'était pas prévu, c'est Charles qui voulait me voir. Mais je t'ai laissé un mot.

Bon ben voilà, en plus du trou creusé, elle venait de se jeter la première pelletée de terre elle-même. Brune elle? Là quand même c'était à se demander si la lune n'avait pas eu un effet perverse sur les cheveux de la dame. Dans la merde. Oui je l'ai déjà dit mais à ce point, moi je dis chapeau.
_________________
Strakastre
Arrivée très à point nommé et tessiture de voix qui fit sourire le Comte d'Isle Jourdain. Confrontation à venir d'un passé qui fut proche avec un avenir déjà présent... ou alors retrouvailles de deux représentants de ce Gratin Dauphinois. A cet instant précis, bien malin qui aurait pu en saisir la véritable nuance.

Charles se retourna vers le nouvel arrivant, plissant des lèvres pour plaindre le pauvre hère qui venait de subir une belle cavalcade. Légitime donc que la fraîcheur de l'atmosphère extérieure ait déteint sur ses cordes vocales.


- Quelle idée voyons ! Vu ce temps, tu as bien fait de rejoindre notre abri de fortune, et sommes toutes, provisoire.

Ceci disant, il s'était relevé et fit face à Sans Repos, opposant à sa froideur une expression plutôt joviale et détendue, mais surtout amicale et accueillante.

- Bienvenue dans notre antre secrète... Oui, ce n'était bien évidemment pas prévu, cela va s'en dire... Comme ton arrivée d'ailleurs, mais à présent que tu nous as rejoints, prend donc place au chaud avec nous.

Toujours souriant, Charles désigna le feu qui crépitait encore afin que l'invité surprise se mette à son aise et prenne part à l'épilogue de ce curieux rendez-vous nocturne.
_________________
Walan
Étrangement, ou pas connaissant l'homme, les réactions que son arrivée provoqua ne furent pas du genre à calmer Walan. Le regard continuant d'aller de l'un à l'autre demeurait tout à fait froid -voire un peu plus même, dans la mesure où Sans Repos n'appréciait guère d'être pris pour un idiot et qu'il avait sérieusement l'impression que c'était le cas- tout comme la voix qui s'adressa à Marie tandis que les yeux continuaient leur allers et venues.

Pourquoi je dérangerais ? Oh, et bien parce que j'interromps un massage bien entamé par exemple. C'est que je ne voudrais pas te priver de ce plaisir.

Quant à l'aspect imprévu de la rencontre ... elle n'était peut-être pas prévue par toi, mais elle l'était par un autre. A moins que les messages sibyllins ne s'écrivent désormais seuls sur le parchemin et que les paniers de fruits apparaissent par magie ? Si tel est le cas il va vite falloir nous apprendre tous à le faire, imagine quel avantage cela représenterait pour une armée en campagne !

Et puis, il est tellement naturel de se donner des rendez-vous en plein milieu de la nuit, dans une grotte en pleine forêt et en temps de guerre lorsque l'on est de vieux amis, n'est-ce pas ? Personne ne pourrait chercher à utiliser un stratagème de ce genre pour attirer une Pair de France et Chevalier hors du camp de son armée et la capturer, après tout.

Mais merci tout de même pour ton mot. Il est vrai qu'il était tellement rassurant. D'ailleurs je compte bien te prévenir de même la prochaine fois que ce sera nécessaire : "Ne t'en fait pas, je suis parti seul au milieu de nulle part pour retrouver une femme avec qui j'ai eu une relation tantôt et qu'un homme que tu aimais avait préférée à toi. Je ne sais pas ce qu'on va faire mais ne t'en fait pas".


Le ton était froid, l'ironie et le sarcasme mordants. Visiblement, la colère de Walan était causée tout à la fois par la situation dans laquelle il les trouvait, l'imprudence dont il estimait que Marie avait fait preuve et la manière dont elle l'avait "prévenu". Mais il n'avait pas fini, car la mine amicale de Strakastre fut loin d'apaiser sa colère, bien au contraire, et c'est avec une voix toujours aussi froide qu'il lui répondit tandis que son regard persistait à fixer l'un et l'autre alternativement.

Pas prévu, bien sûr ... et puis toutes les astuces pour brouiller vos traces n'étaient pas du tout faites pour me semer, je n'en doute pas. Il est tellement habituel que les promenades romantiques au clair de lune s'arrangent pour perdre leur piste dans des ruisseaux.

Vous m'excuserez de ne pas me joindre à vous près du feu, mais je n'ai pas goût aux massages à trois.


Et de fait, il demeura debout là où il s'était avancé, cheveux et vêtements dégoulinants sans que cela ne semble l'affecter -si toutefois il l'avait seulement remarqué-.
_________________
Mariealice
Curieusement, en entendant Charles répondre à Walan, Marie sut que cela n'allait pas passer comme une lettre à la poste. Elle le connaissait bien le brun et commença, inconsciemment, à se tendre et à rentrer un peu la tête dans les épaules. L'inconscient blond lui par contre s'était levé, souriait, jovial. Aie aie aie aie.

Et là il devint cinglant, pire qu'un blizzard, coupant comme une lame affutée d'un bourreau prêt à faire rouler la tête du condamné. Cela tombait bien d'un coup elle se sentait tout à fait dans la peau de celle qu'on amène pour se faire exécuter. Sauf que pour une fois, coupable elle ne l'était pas. Non. Du tout. Chaque mot, chaque accusation non dissimulée lui plantait un couteau dans le coeur. Alors les noisettes se mirent à verdir, lentement, imperceptiblement d'abord, puis de façon plus franche. L'acier tranchant contre l'émeraude brûlante. Duel engagé.

Marie commença par se retirer une botte puis pas se lever, s'approcha du brun, vibrante de colère à son tour, et tendit sous son nez la semelle brûlée.

Voilà pour le massage. Le cri que tu as dû entendre c'est parce que j'ai failli me brûler les pieds et Charles venait juste de prendre ma jambe pour regarder. S'il avait essayé quelque chose, il aurait eu droit à un non. Et je sais qu'il se serait arrêté.

Pour le prévu, tu peux retirer ton peut-être. Non elle ne l'était pas pour moi. Et c'est parce que j'avais reconnu qui en était l'auteur de ce mot que j'y suis allée. Cela aurait pu être un piège? Peut-être en effet, je reconnais ne pas y avoir pensé simplement parce que j'avais reconnu l'auteur de la missive et que je sais Charles incapable de me vouloir du mal.

Pour le mot, tu aurais préféré que je te mente? Je ne l'ai jamais fait. Pas plus que je ne t'ai trompé.

La voix devenait basse, signe d'une violente ire chez la brune mais aussi pour dissimuler qu'en plus d'être en colère elle était blessée, profondément, qu'il la croit capable d'être sortie de leur lit pour courir dans les bras d'un autre.

J'ai failli me rompre le cou en suivant Charles qui me tenait par la main, à peine arrivée ici il s'est fait rabroué.


Elle lui fourra la botte dans la main, botte hautement symbolique entre eux en le fixant droit dans les yeux. Ah cette histoire de botte. Une fois elle lui en avait piquée une dans une taverne et lui avait dit qu'elle ne lui rendrait que le jour où ils seraient libres de partager plus qu'un lien platonique. Dans son autre main reposait toujours le pendentif sur lequel se posèrent ses yeux avant de revenir sur le blond et le brun.

Je passerai sur les massages à trois, je n'en ai que faire. Charles a été mon amant oui. Et il reste important à mes yeux mais celui avec qui je veux vivre, celui qui m'a redonné la force, le sourire c'est toi. Toi. Il serait temps que tu le comprennes et que tu aies confiance en moi Walan de Meyrieu.

Elle se hissa sur la pointe des pieds, l'embrassa farouchement avant de se retourner vers le feu, la botte toujours dans les mains du licorneux. Sa voix se fit plus lasse, comme si d'un coup elle sentait qu'elle pouvait tout perdre mais devait aller au bout de sa pensée.

Sois en colère après moi parce que tu as eu peur qu'on me fasse du mal, que j'ai été inconsciente de partir seule en pleine nuit mais ne le sois pas parce que tu penses que si tu n'étais pas arrivé, il se serait passé quelque chose. Je te suis fidèle.
_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)