Afficher le menu
Information and comments (8)
<<   1, 2   >   >>

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] This is the End... My friend... The End... (*)

--Liebault

__________

Il faisait chaud encore aujourd’hui. Le brun avait déserté le domicile conjugal, désormais territoire des langes et des nourrices, pour sa garçonnière. Son épouse s’en accommodait fort bien, toute mère qu’elle était devenue, et ne vivait plus que pour sa progéniture. Pensez vous ! Un fils ! L’avenir des baronnies était assuré.

Le baron, lui, en profitait pour ronronner dans les bras de son amant. Et aujourd’hui, il savait qu’il allait venir. Le coche aux armoiries Amahir Euphor était entré dans Paris. Son fougueux valet arriverait dès qu’il le pourrait.
La tâche dorée de l’œil en palpitait déjà d’envie.

Liébault, jeune père de famille, baron et enfin de plein titre, le paternel ayant passé l’arme à gauche avec les premières chaleurs de l’été, frémissait d’impatience. Il s’était baigné, coiffé, parfumé et vêtu avec soin. D’une chemise négligée au col lâche et de braies de cuir. Ses chausses sont rehaussée de délicates boucles d’argent. Point trop d’opulence, quand il reçoit son amant de basse extraction. Et point trop de vêtements à ôter, pour les soirs de retrouvailles. L’étreinte sera pressée, il le sait. La première, surtout.

Il attend. Il sait que Julien viendra. Dès qu’il le pourra.
Il erre dans ses appartements. Il vaque de la table au fauteuil, de la fenêtre au salon. Il feuillette un registre. Il met de l’ordre dans ses comptes. Il s’occupe. L’esprit déjà ravagé des images de l’amant, nu contre lui.

Il est si pénible de se concentrer quand il fait si beau dehors, et que l’on s’affole déjà d’un corps à corps éperdu. Il est si dur de se concentrer quand on rougit des visions que l’on suscite pour soi même. Il est si dur de se concentrer lorsque l’on attend son amant aimé. Et l’attente une torture si douce…



*C'est la fin... mon ami... la fin
__________
--.julien.


Comme d'habitude, l'arrivée à Paris prend un air de fête. Les ménestrels se battent dans les rues, les chiens copulent et les Dames de Cour dansent la gigue avec leurs amants.
Le temps de décharger quelques malles est long, celui de les monter dans les appartements du Grand Officier d'Amahir plus encore, et mon dos est meurtri quand je me laisse choir dans un fauteuil d'où le Baron aura tôt fait de me déloger.


Julien, peux-tu aller faire savoir à Della que nous sommes arrivés ? Elle doit être au Palais des Offices.

Et Della ne saura que son époux est rentré que le soir, en rentrant elle-même, puisque je profite de cette injonction de sortie pour me diriger vers l'autre rive, celle où n'est pas le Palais des Offices.
Oh bien sur, on punira le serviteur fautif, et on tentera de me faire dire où j'étais, et comme j'aurai les vêtements déchirés, je prétendrai m'être fait attraper par quelques bandits des villes et détrousser. Y'a plus de respect pour les petites gens ma bonne dame.

J'arrivai enfin chez moi. Oui m'sieur dame, j'ai un chez moi désormais, et j'y entre comme on entre dans une taverne, juste en ouvrant la porte, sans frapper. Mon oeil avise les lieux dont le luxe est relatif, et où les odeurs d'amour frappent l'initié.
Cette odeur, oui, c'est celle de mon âme, de mon Liébault, il est donc là.

J'avance dans le foyer, et tombe nez à nez avec mon amant depuis déjà des mois.


Alors comme ça tu as su que j'étais là ? Rien ne peut plus te surprendre, mon ange.

J'ôte mon veston, détendu.

Bonjour, toi.

Et mon corps de s'allonger, et mon visage de plonger vers le sien où un baiser sera déposé.
Mon baron est beau, mon baron a gagné en maturité. Et je plonge sur une litière d'où je balance mes chausses. Et je soupire.


Quel plaisir d'être à Paris. Tu n'imagines pas la peine que l'on a à aménager un Château.

Entendez le tout nouveau Palais de Montpipeau du Grand Ambassadeur Royal. Mais en réalité, le Baronnet sait sans doute ce que c'est que gérer un fief.
--Liebault

__________

Bonjour mon amour !

Oui, Liébault est éperdument niais. On n’y peut rien, j’ai moi-même essayé de la changer, c’est impossible. Il aime son valet plus que la raison ne saurait l’expliquer. Finalement, c’est si facile d’être amoureux.
Un regard taquin caresse le visage de l’amant, un sourire amusé se dessine.


Oh, tu sais, je suis souvent ici, maintenant. Pour travailler. Geste nonchalant vers le bureau croulant sous les registres méticuleusement ordonnés. Chez moi, elles sont toutes autour de lui à s’agiter, et il pleure. Il y a trop de bruit.

Le sourire se fait plus amusé, il aime se jouer ainsi de son alter ego. D’un baiser, il efface les pensées qui auraient pu se loger dans l’esprit adoré à l’évocation de la seconde vie du brun.

Mais en l’occurrence, mes gens ont vu passer le coche d’Amahir Euphor. Je suis venu t’attendre.

De nouveau, un baiser, une étreinte et un visage qui se niche dans le cou pour inspirer.
Oui, il aura fallu du temps pour s’apprivoiser, mais il est devenu si facile d’avouer le manque. De décrire les envies. D’assumer son aimé. D’avoir confiance. Et même de rire. Si facile. Si appaisant.
Il n’avait pas douté un seul instant que le jeune homme viendrait. Aujourd’hui, ou peut être demain, qu’importait. Il était en ville donc il viendrait le retrouver. Et il aimait lui dire qu’il savait cela, et qu’il aimait l’attendre.
Les doigts graciles s’emparent d’une boucle claire et en jouent avec délicatesse. Les lèvres se tendent pour un baiser plus avide que passionné. Et un sourire éclaire le visage de l’amoureux niais.


Le diner sera bientôt prêt.

Bientôt : notion assez vague permettant de s’émoustiller sans avoir le temps de vraiment passer aux choses sérieuses, rendant ainsi l’attente encore plus délicieuse.
__________
--.julien.


De toute façon, exténué, bien qu'enthousiaste, je n'ai pas envie de passer aux choses sérieuses, et je m'étire, félin, mon amant sur le corps, répondant à ses baisers et à ses caresses avant de le prendre par le hanches pour le faire glisser à côté.
Chose à comprendre : tu es lourd, mon amour.

Je me tourne sur le côté, et mon doigt enroule ses boucles. Cela ne fait pas si longtemps que nous nous sommes vus et pourtant.

Je suis censé être entrain de prévenir la Baronne que nous sommes ici. Et je suis là. C'est très très grave tu sais, mais vraiment beaucoup, et je risque d'être puni de ne pas avoir obéi, et on se demandera où j'étais, et je répondrais embarrassé que j'ai eu un accès de culpabilité me poussant à confesse, et bien sûr, personne ne me croira.

Je ris.

Les semaines sont longues sans toi. En plus, Montpipeau est plein de gens. C'est pas comme Bréméan avec ses dix péquins que j'ai le plaisir de diriger. Y'a un vautour d'intendant à la Baronnie, il dirige tout, lui, et tout, c'est beaucoup de monde, et je crois que même le Baron est un peu perdu, et je me suis ennuyé. J'ai fait du cheval.
J'aime pas beaucoup ça...Comment vous faites, vous les nobles ? C'est idiot un cheval...et ça pue.

3615 Ma life, by Julien. Où comment se donner l'impression qu'on se parle, qu'on n'est pas là que pour assouvir une pulsion sexuelle.

Et toi ?

Quoi de neuf, en bref.
C'est triste la routine, parce que même dans une situation atypique, elle s'installe, irrémédiablement, tristement, et on finit par s'ennuyer, à ne plus ressentir certaines envies, à avoir besoin de nouveauté. Et finalement, ornée de Liébault, cette garçonnière, je ne peux plus la sentir, et au fond, je suis peut-être un peu déçu qu'il se soit trouvé là.

On dîne quoi ?

Le must, le rien-à-dire par excellence. Et je l'embrasse, parce que parfois, ça vaut mieux que laisser s'installer le blanc, et puis si ça lui fait plaisir...
--Liebault

__________

Les chevaux sont idiots et puent. Mais ils sont plus rapides que les pieds, pour avancer, mon amour.

Oui, ils se parlent, voyons ! Ils ne sont pas là uniquement pour assouvir leur bestiale pulsion basée sur la présence de testostérone dans leur corps. L’échange de fluide n’est absolument pas leur priorité.
D’ailleurs, si le baronet roule sur le dos, et attire son amant sur lui en plaquant une main sur ses reins, c’est simplement pour mieux le voir, et surtout mieux l’entendre. Si si, je vous jure !


Je t’ai dit. Du bruit. Il pleure souvent, et elles piaillent autour de lui. Je me demande comment elles vont en faire un homme à le couver ainsi. Je suis sorti un peu de Paris, j’ai été visiter nos terres proches. Mais pas longtemps. Je ne voulais pas risquer de te rater. Tu m’as manqué.

Ou pas. Les croupes des catins sont voluptueuses, les bordels de Paris, nombreux. Et les courtisans, facile à trouver, pour peu qu’on les paie plus cher. Mais eux, il ne les aime pas, eux. Ils n’ont pas la saveur de l’amour défendu. Enfin, si peu.
La main fine s’égare un peu du coté du bas des reins de l’amant, effleurent une rondeur, puis la pelotent franchement. A trop s’envoyer en l’air, on prend une assurance pas toujours bienvenue. Et le gout des blagues graveleuses, si si, regardez, la preuve en images !


On dirait bien oui que tu as fait du cheval ! Les vieux roussins t’on tanné le fondement !

Le tout assorti du rire qui se veut coquin. L’intimité ? Check ! Un peu trop, même !

J’ai faim !

Les lèvres de l’amant son happées, embrassées avec langueur.

J’ai envie de toi et j’ai faim. Tu crois que si je déchire un peu tes vêtements Kéridil croira que tu t’es fait attaquer par des malandrins ?

Quelque chose de vraiment bestial, pour changer un peu ? Les habitudes, ça vient avec la connaissance de l’autre. A trop savoir comment donner du plaisir, on en oublie les extras qui rendent au sexe ses lettres de noblesse et son plaisir premier. Le petit gout d’interdit et la franche fragrance de surprise.

Et pourtant… Sans donner suite le baronet repousse le valet et se lève, ouvrant grand les portes donnant sur la salle à manger.


A table ! A manger pour mon invité !

Il n’a pas encore la voix de stentor de son défunt pater. Mais il n’en doute pas, ça viendra avec le temps. Comme la barbe. Peut être quand il aura enfin vingt printemps ?
Souriant, gracieux, il prend la main de son amant, comme il fait de celle de son épouse, pour le conduire à table.
Il s’amuse beaucoup, déjà.

__________
--.julien.


Il m'énerve.
Il m'énerve avec son foutu coulis d'amour dégoulinant, et gras.
Il sue le bon sentiment, il pue le bonheur, il suinte la sûreté, et ça ne lui va pas.
Mes lèvres se pincent.
J'ai envie de fuir en courant.
En réalité, à chacune de nos entrevues, mes envies de solitude se sont faites un peu plus pressantes, un peu plus présentes.
Peut-être le désir de jouir de ce confort et de ce luxe sans que ne me saute aux yeux cette dépendance à cet homme.

La prostitution ne me sied pas, et je me sens, de toutes ces femelles de la Rose Noire, la mieux payée, parce que je suis sa poule personnelle. Il me loge et me nourrit, et je le remercie d'un présent corporel.

J'en ai assez. Il ne ressemble même plus à ce garçon gêné que je menais ce premier jour de nos ébats, dans l'intimité d'une alcôve.
Où est Tibère et son vice ?
Le miel des yeux de Liébault me sort par les narines.

Je me lève.

Non, attends.

Et mer**. Je cours au devant d'une dispute, et je suis fatigué de devoir me réconcilier aux creux de son lit.

Je ne reste pas, je pars. Je...non. Pas aujourd'hui, Liébault.

Et cette foutue culpabilité devant son air ahuri.

Je...mais je t'aime hein, tu le sais.

Mer** ! Au carré, au cube, et multiplié par Pi puissance douze.
Non ! Je ne veux pas te dire que je t'aime, parce qu'à cet instant, je déteste ta perfection. Tes attraits ne sont plus que des motifs de dégoût, mon amour.

Je dois juste. Partir. Je reviens, dans un moment.


Ou jamais, ou quand tu ne seras pas là.
--Liebault

__________

Non.

Non, tu ne pars pas, mon bel amour. Et si la peur transparait un bref instant dans le regard doré, le baronet s’efforce de la dissimuler.
Les doigts fins se referment sur le poignet de son amant. Des deux, le valet habitué aux tâches physiques est certainement le plus fort. Mais la terreur raffermit la poigne du brun.
Il a très bien senti que quelque chose se passait, et lui aussi exècre leurs petites habitudes.
Alors il essaie. Il teste différentes personnalités.

Et au final, il sait laquelle plait le plus à son amant. Il est très niais, toujours, mais il a bien compris que l’affermissement de sa volonté déplait à l’amant. Que depuis qu’il est baron, et qu’il dirige au lieu d’être dirigé par un père plus d’envahissant, son amant l’aime moins. Que leurs baisers n’ont plus la douceur du début, si la saveur de l’interdit.
Que leur relation devient banale. Donc bancale.

Lentement, il relâche le poignet, il se laisse glisser aux pieds de l’amant.


Pardon. Ne pars pas… J’ai fait préparer ton plat préféré. Je te servirais…

La soumission. Un frisson lui parcourut l’échine, malgré lui. Du désir. Du plaisir. Il avait oublié à quel point il était bon de s’en remettre à un autre, et de souffrir de sa poigne. Qu’il était bon de subir les attentions de l’autre, et d’obéir sans contrepartie. Qu’il était bon d’être sien, corps et âme. Qu’il était bon d’attendre son bon vouloir. Qu’il était bon de se laisser briser.
Humblement, il murmura encore.


Pardon. Fais ce que tu veux, je t’attendrais. Je suis à toi.
__________
--.julien.


Je soupirai, je le relevai, et mon regard fondit sur la tache de son oeil.
Je clignai, je tentai de parler, en vain.
Un léger son accompagna mes lèvres qui se séparaient. Puis, je les refermai.
Un moment encore, ma main refusa d'approcher son visage.
J'expirai. J'inspirai. Puis une fois de plus, mes lèvres se séparèrent.

Liébault.

Mes yeux se clorent. J'inspirai. Mes yeux s'ouvrirent.

Au début, c'était un jeu, rien de plus. C'était bien, je m'amusais, on s'est découvert alors...j'ai cru. J'ai pensé que c'était possible et puis.
J'ai trouvé de l'excitation à notre situation. Et j'ai cessé d'y croire, pour en revenir au jeu, et m'en lasser.

Mes jambes décidèrent que le moment était propice pour faire un pas de retrait.

Je t'ai aimé, je crois. Je t'aime encore beaucoup, mais je me refuse à envisager le pécher comme la seule issue à ma vie.
Je ne veux pas être une chose, ma condition me suffit pour cela, et je ne tiens pas à te réduire à devenir la mienne, pour les quelques heures que nous offre la vie.

Je n'avais plus inspiré.

Pardon.

Et j'hésitai. Courir, rester, marcher, partir. Partir. Courir ou marcher ? Fuir en tout cas, quelle qu'en soit la vitesse, et ma main chercha la poignée, et je ne pouvais lui tourner le dos, et j'ouvris la porte.

Adieu.
--Liebault




    Quelle sensation étrange.
    Comme si les mots glissaient sur lui sans l’atteindre.
    Comme l’eau tiède de son bain.
    Comme les babillages de son épouse au sujet de l’enfant.
    Cela glisse.
    C’est odieux et rassurant à la fois.
    Cela hérisse l’échine et conforte en même temps.

    Et le temps de la fin du discours de l’amant, ce dernier n’est déjà plus là.


    Parfois, l’on agit brillamment pour des raisons très idiotes.
    Parfois, l’on agit stupidement pour des choses très sérieuses.
    Parfois, l’on agit stupidement pour des raisons stupides.
    C’est précisément ce que fit Liébault.


    Puisque son amant le rejetait, il allait lui donner une bonne raison de se souvenir de lui pour toujours.
    Puisque son amant ne voulait plus de lui, il allait lui donner une image à conserver à chaque instant.
    Puisque son amant niait les sentiments qu’ils éprouvaient, il allait les lui rappeler.
    Il arriverait en bas pile devant son nez.
    Par la fenêtre.




    Le baron bascula sans bruit. Sans qu’aucun de ses gens de maison ne puisse l’entendre. La haute fenêtre à la nouvelle mode s’ouvrit sans un grincement. Il glissa, en avant, le haut du corps, les hanches firent blocage un instant, mais bientôt le vide le happa.
    Il ne cria pas lors de la chute. Il ne vit pas sa vie défiler en un éclair. Il ne fit rien du tout. Parce que deux étages de chute libre, c’est très court.

    Le choc fut violent. Mais il ne souffrit pas, parce que le craquement sourd que l’on entendit lorsque son corps s’écrasa était la rupture nette de ses cervicales.


      Liébault Selve-Crussel d’Archat avait vécu.




__________
--.julien.


Adieu.
Adieu à Liébault.
Adieu à la candeur.
Adieu à la jeunesse.
Adieu à la vie, au sourire, au temps, à l'innocence.

Courte innocence, ravie à l'homme que j'étais un matin d'automne. Frêle jeunesse, révolue si vite. Candeur perdue trop tôt.
Il dormait sur le sol froid, près de moi.
Pas de sang, mais le hurlement de son corps, qui s'était écrasé sur les pavés gris de Paris, ne m'avaient pas laissé de doute sur sa mort.
J'étais un égoïste. J'avais sacrifié pour amour sur l'autel de la solitude, de la haine, de la colère. Pire. Du confort.
Cette image d'un corps sans vie, elle resta gravée dans mon esprit, toute ma vie durant.
Le baron étendu n'avait rien perdu de sa superbe. Mieux. La Tragédie qui venait de se dérouler dans la garçonnière du futur père lui offrait un caractère héroïque.

Mais à l'instant où je le vis, je ne me délectai pas du spectacle macabre. Je fus pris d'effroi et d'horreur.
La confusion m'assaillit. Les serviteurs penseraient que je l'avais poussé. Je devais agir. Fuir peut-être ? Mais j'avais causé la mort de l'être aimé.
Je m'agenouillai d'abord, coeur battant à tout rompre, et priant pour qu'il cesse.

Liébault...

De lourdes larmes roulèrent sur mes joues gonflées de chagrin. Le reflet de l'enfant mort à mes pieds y paraissait. Une à une, elles tombèrent sur son veston.

Ma voix était chevrotante, et l'on ne pouvait qu'à peine ouïr les "non" et les "pourquoi" que je n'avais cesse de répéter.
Je m'allongeai sur son corps, et ma bouche s'ouvrit, laissant paraître un épais filet de bave. Mes lèvres était mouillées de ma peine.

Je restai là. Longtemps. Infiniment.
Deux minutes avaient passé, que j'en croyais une journée révolue.

Plus tard, j'irais annoncer la vérité à ses gens, qui l'annonceraient à son épouse ; et l'âme damnée du suicidé serait punie d'avoir laisser naître un orphelin.
D'avoir laisser vivre un amant.
J'avais été cruel, mais il n'avait pas tenté de me retenir. Il avait abandonné. J'avais été la cause de son abandon de la vie.
A jamais j'en vivrais marqué, et dès lors, mon dernier acte personnel fut d'aller payer un tonlieu, m'affranchissant de mon Seigneur, pour m'en remettre au Très Haut, et embrasser la dévotion. Expier mes péchés, faire pénitence éternelle, et espérer rejoindre le Soleil, pour n'y pas rencontrer mon Amour, amer de sa rancune, sur la Lune.

Et pourtant, je crois bien que je l'aimais.

This is the nearly end, my friend*.


_____
*C'est presque la fin, mon pote.
--Liebault
Fichtre! Le mort parle encore!
Enfin, presque!

Avec l'aimable autorisation de la modération, un petit post hrp pour expliquer... tatadam! (ça, c'est le roulement de tambour) la mort alternative de Liébault! Et oué!
Parce que si le passer par la fenêtre découlait d'une suite logique de l'enchainement des posts, ce n'était pas à la base la mort que ljd .Julien. et moi avions choisi pour le niais.
Et au final, nous étions tous les deux assez frustrés de ne pas la jouer.

=> Nous allons donc la jouer, et soumettre aux lecteurs intéressés la possibilité de voter (au moyen d'un sondage, toujours avec l'aimable autorisation des modos
Le rp reprend à cette dernière réplique de Liébault :

Citation:
Pardon. Fais ce que tu veux, je t’attendrais. Je suis à toi.


Soit son avant dernier post. Voilà ! Top départ, Julien c'est à toi!


[Autorisation expérimentale, visant toujours à donner plus de possibilités et de liberté à nos rolistes arpenteurs... Suivant l'aval unanime du collège modérateur, d'autres expériences du types pourront être faites dans le futur, selon l'imagination prolixe des plumes en demande. Modo chef Judas.]


--.julien.


Citation:
Pardon. Fais ce que tu veux, je t’attendrais. Je suis à toi.


L'avais-je blessé ? Peu importait, je paniquais déjà. Je ne souffrais pas plus de voir mon amant soumis à mes genoux que là à attendre mon amour. Certes, je m'étais installé dans une routine qui parfois me dérangeait, mais jamais je n'aurais souhaité lire la peine dans ses yeux, et voir la tache de son regard se noyer me glaçait d'effroi.

Redresse-toi, idiot.

Je forçais un sourire.

Es-tu fou ? Tu es mon égal, je ne veux pas t'être soumis, mais je ne souhaite pas plus que tu me le sois, mon amour. Je voulais juste prendre un peu de temps pour moi.

Et je hausse alors les épaules, indifférent.

Temps que je saurais avoir plus tard. J'ai été indélicat, pardonne-moi.

Bien sur qu'il me pardonnerait. Et je pris alors sa main froide, la plaçant sur mon coeur.

Tu sens comme il bat ? Je t'aime, n'en doutes jamais.

C'était si naïf, si biaisé par cette vision que nous apportent les romans de l'amour. Amour que l'on aspire tant à vivre que l'on s'en fait un ersatz à la première possibilité offerte. Et je m'accroche à lui, l'embrassant tendrement dans le cou, glissant sur son corps.

Me désires-tu, amour ? Car tu as attisé mon amour, vil charmeur.

Non, je n'en faisais pas trop, j'y croyais dur comme fer. Et dur, je l'étais, de fait.

J'ai faim.

Les cuisines s'étaient déjà affairées, mais le parfum qui me parvenait aux narines n'était pas celui du poulet rôti, c'était celui de l'Homme, du mâle. Son parfum à la fois féminin, mais sa sueur si virile.
--Liebault


Alors mange, amour.

Un frisson de soulagement lui avait parcouru l’échine, lorsque l’amant l’avait rasséréné. La bouche sur son cou ne faisait qu’éveiller ce pour quoi il l’attendait depuis le matin. Du feu sur sa peau. De la lave dans son ventre.
Il se leva et du bout des doigts conduisit Julien à la table, l’installant au bout, à la place d’honneur.
D’un geste, il chassa la servante dès que les plats furent sur la table. Il servit lui-même le jeune homme, debout à ses cotés. Déposant sur le tranchoir les meilleurs morceaux, il poussa vers lui une écuelle d’argent où une merveilleuse porée épicée agrémentait la viande. Il le savait, parce qu’il avait fureté plus tôt dans la cuisine et en avait volé dans le plat.

Les doigts effleurèrent le visage aimé, délicatement, se glissant dans le creux de l’oreille, jusqu’à la lisière du col.


Mange, amour…

Mange, je m’occupe du reste.
Le baronet s’agenouilla contre l’amant assis, et avec un clin d’œil, glissa sous la nappe. Il était grand temps de pimenter un peu leurs étreintes. Leur couple n’en serait que plus solide, il en était persuadé. Et puis n’avait-il pas promis à Julien de le servir lui-même ? Et quel amoureux serait-il s’il ne veillait pas aux besoins les plus pressants de son amant ? Son amant, qui avait faim, et qui souffrait horriblement de l’étroitesse de sa vesture.
Il est donc plus que normal que les mains fines délient les braies et dégagent la protubérance compressée. C’est vrai ! Et tout à fait évident que la chose ainsi malmenée soit couverte de baisers attentionnés alors que là haut, de l’autre coté de la nappe, l’amant doit commencer son repas…



__________
--.julien.


Péché de luxure lié au péché de gourmandise. Quel savant mélange, quelle audace, quel pied !
Goût, toucher, deux plaisirs alliés en un même orgasme. Alors que sous la table, mon amant s'active, alors que sur la table, mes doigts se salissent de ces mets, mes orteils se crispent, et un râle - appétit oblige - quitte mes lèvres.

C'est un délice.

Mais quoi donc ? Tout !
Liébault est un délice, une merveille, un cuisinier hors pair. Oserais-je métaphoriser la saucisse ? Dieu que non, cela deviendrait vulgaire.
La saveur du poulet se mêle à l'humidité de ses lèvres là où il les pose. J'explose littéralement. Mon ventre s'emplit à mesure que le fait mon sabre. Je souris, béat, et si une cuisinière vient à passer, je la défie du regard alors que la dévote se signe.
Dieu, je te défie de m'apporter tant de paix, tant de jouissance en ton soleil ! Balivernes que cela. La terre est emplie de ces joies que je découvre chaque jour.
Alors je me lève, alors je me glisse sous cette table moi aussi, les lèvres encore grasse de jus, et j'embrasse mon amour avant de l'allonger, pour lui rendre son péché.

Oh que j'aurais eu tort de partir, mon ange.

Et cette fois, c'est une autre nourriture que j'entame. Le goût âpre de la chose, son fumet est tout autre, mais le dessert est exquis.
Et je m'enivre.

Du vin ! Je veux du vin ! A moins que ce ne soit un lait de chèvre.
Comment graveleux ? Non, tout cela n'est qu'à prendre au sens strict, voyons.
--Liebault


Oh ! La joie délicate de sentir l'objet gonfler sous ses doigts !
De gouter la saveur musquée du bout de la langue, s'en délecter avec douceur dans la douce obscurité des dessous de nappes.
Jusqu'à l'arrivée de l'amant dans la niche secrete.
La nourriture doit gire, abandonnée à demie dévorée, sur l'immaculé du linge de table.
Le baronet lui, se plie au moindre désir de l'amant, comme il l'avait promi. Il se laisser allonger à même le sol, il se laisse prendre en charge et sourit, goutant aux doigts les saveurs de sauce riche et de rôts délicieux.

Mais par les diables, qu'il est ingat d'être passif ! Qu'il est difficile de ne rien faire quand le sang bouillonne autant et bat les tempes !
Le baronnet frémit, crochette les braies de son amant. Il le veut tout de suite, il le veut en même temps qu'il se donne. Il attire à lui les hanches, prenant garde de ne pas déranger les lèvres douce de la mission qu'elles se sont attirbuée. Les mains plongent dans le tissu, caressent les cuisses dures. Glissent, et font glisser le lin jusqu'aux genoux, jusqu'aux pieds, il s'en débarrasse dans un coin de leur sombre cachette.
Nu, l'objet de son désir est à nouveau happé, les haches fermement crochetés, il n'est pas question que l'amant lui échappe... sauf s'il désire s'échapper !

Il est ardent le baron, il brûle pour son amant, et il brule de le lui montrer. Il le happe encore, l'embrasse, caresse les muscles fermes des cuisses et les galbes blancs, et les lèvres nobles s'activent au moins autant que celles du valet, là bas de l'autre coté...

Oui, vraiment, il aurait été dommage que l'amant le quitte ce soir...


____________
See the RP information <<   1, 2   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)