--Liebault
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Il faisait chaud encore aujourdhui. Le brun avait déserté le domicile conjugal, désormais territoire des langes et des nourrices, pour sa garçonnière. Son épouse sen accommodait fort bien, toute mère quelle était devenue, et ne vivait plus que pour sa progéniture. Pensez vous ! Un fils ! Lavenir des baronnies était assuré.
Le baron, lui, en profitait pour ronronner dans les bras de son amant. Et aujourdhui, il savait quil allait venir. Le coche aux armoiries Amahir Euphor était entré dans Paris. Son fougueux valet arriverait dès quil le pourrait.
La tâche dorée de lil en palpitait déjà denvie.
Liébault, jeune père de famille, baron et enfin de plein titre, le paternel ayant passé larme à gauche avec les premières chaleurs de lété, frémissait dimpatience. Il sétait baigné, coiffé, parfumé et vêtu avec soin. Dune chemise négligée au col lâche et de braies de cuir. Ses chausses sont rehaussée de délicates boucles dargent. Point trop dopulence, quand il reçoit son amant de basse extraction. Et point trop de vêtements à ôter, pour les soirs de retrouvailles. Létreinte sera pressée, il le sait. La première, surtout.
Il attend. Il sait que Julien viendra. Dès quil le pourra.
Il erre dans ses appartements. Il vaque de la table au fauteuil, de la fenêtre au salon. Il feuillette un registre. Il met de lordre dans ses comptes. Il soccupe. Lesprit déjà ravagé des images de lamant, nu contre lui.
Il est si pénible de se concentrer quand il fait si beau dehors, et que lon saffole déjà dun corps à corps éperdu. Il est si dur de se concentrer quand on rougit des visions que lon suscite pour soi même. Il est si dur de se concentrer lorsque lon attend son amant aimé. Et lattente une torture si douce
*C'est la fin... mon ami... la fin
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