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[RP] This is the End... My friend... The End... (*)

--.julien.


L'amant que je suis s'échappe, glisse, rampe sous cette table, et s'extirpe de cette alcôve, de cette caverne trop étroite.
Rieur, je fais signe à mon amant de me suivre, et gymnaste, je me hisse sur cette table que je vide de tout ce qu'elle tient : plats, coupes...
Le sol résonne de porcelaine brisée, de métal rebondissant, et le corps tendu, je m'étire encore sur le bois massif, écartant les jambes largement.

Je m'amuse, bilboquet entre les mains, langue entre les lèvres, et je souris, plein de vice, à mon Liébault qui ne tarde pas à me rejoindre.
Ma position est claire, sans équivoque : c'est un appel à la dépravation. C'est une offrande au démon.
Je me penche alors et dépose sur son torse une caresse, un baiser, avant de me laisser choir vers l'arrière, coudes sur les bords du meuble, attendant que ces bras tirent mes fesses hors de cette table pour les déposer sur un socle plus pointu.
D'un doigt, je m'applique un reste de sauce sur les lèvres et me délecte de ce goût qui en appelle un autre.


Viens, sois violent, sois dur !

Je brûle de ces insultes, je les veux entendre, je veux qu'il explose.
--Liebault



    Oh !

    Allons bon, l’amant s’échappe !
    Le baronet nu comme un ver s’extirpe de sa cachette, l’arme au clair. Et si Julien se fait joueur, il le sera plus encore !
    Le brun résiste à l’envie de le prendre la, sans sommation, accédant à la demande rieuse. Il résiste de toutes ses forces, bien que tout son sang semble s’être concentré dans une seule partie de son anatomie.
    Reluquant le corps offert, il esquisse une moue faussement dubitative.


    Violent, hein ? Hum…

    L’index est tapoté sur la bouche noble, qui s’étire en sourire malicieux, alors que le regard taché fait un tour d’horizon. Et d’une démarche chaloupée, le baron s’en va saisir un chandelier sur l’appui de la cheminée. L’objet est déposé sur la table, près du visage de l’amant, et une bougie saisie délicatement. Allumée, la bougie. Un peu de cire brulante n’a jamais tué personne, n’est-ce pas ? Il s’applique donc, le baron, à en éclabousser le ventre de l’amant… et la table, entre la tête et l’épaule. La bougie solidement arrimée à son socle de cire fondue, l’opération se répète, jusqu’à vider le chandelier. Jusqu'à entourer le corps aimé de lumière, les bras en croix, comme le lanceur de couteau le ferait au cirque.
    Le chandelier vide est renvoyé au sol, rejoindre viandes et vins.

    Et si l’on pourrait penser que l’opération aurait pu refroidir un baron, il n’en est rien. Les hanches de l’amant sont saisies, et son corps investi, d’un puissant coup de reins.


    Suis-je assez dur pour toi, mon amour ?

    Lentement il prend du recul. Pour mieux le posséder encore au coup suivant. Et au suivant. Les coups s’abattent, langoureux, mais implacables. Et la tâche dorée ne quitte pas le regard de l’amant. Sauf parfois, pour savourer son corps luisant de la lumière des flammèches qui l’entourent. Il est si beau, si désirable, son éphèbe, son amant à lui. Son amoureux. Sa chose. Son chéri. A lui.
    La danse s’accélère, plus forte, plus rapide, plus dure. L’amant n’aura de répit que lorsque le baron sera assouvi. Puisque l’amant en a décidé ainsi.


    Tu es beau, mon amour !

    Si beau, oui, alors que les pulsations dans sa poitrine augmentent, encore, oui, plus fort ! Si beau, et si bon que c’en serait presque douloureux. Si beau, et si terriblement désirable qu’il a l’impression que son cœur va éclater.
    Si beau que la valse s’accélère encore, encore, et que le plaisir l’étreint au ventre, au cœur, à la tête, il tremble et s’affale, se glisse sur le corps possédé, se repose sur lui, renversant une chandelle, alors que les ultimes déchargent l’emportent. Loin.


    Si beau…

    Les doigts effleurent une joue aimée, et les yeux se closent à demi.


      On a toujours su que Liébault Selve-Crussel d’Archat avait le cœur sensible.


_____________
--.julien.


[Retour vers le monde parallèle]

Liébault ?

Adieu.
Adieu à Liébault.
Adieu à la candeur.
Adieu à la jeunesse.
Adieu à la vie, au sourire, au temps, à l'innocence.

Courte innocence, ravie à l'homme que j'étais un matin d'automne. Frêle jeunesse, révolue si vite. Candeur perdue trop tôt.
Il avait expiré en pleine jouissance, m'inondant les entrailles.
Pas de sang, mais le hurlement de son corps, qui s'était écrasé sur moi. Un corps lourd comme la pierre, et qui déjà se faisait froid.
Était-ce ma faute ? Je le poussai de dégoût. Son visage était laid. Laid d'un sourire que la mort ne supporte, d'une extase tout à fait inappropriée à la situation.
Cette image d'un corps sans vie, elle resta gravée dans mon esprit, toute ma vie durant.
Le baron que j'avais étendu n'avait rien perdu de sa beauté pourtant.
Mais à l'instant où je le vis, je ne me délectai pas du spectacle macabre. Je fus pris d'effroi et d'horreur.
La confusion m'assaillit. Les serviteurs penseraient que je l'avais empoisonné. Je devais agir. Fuir peut-être ? Mais j'avais causé la mort de l'être aimé.
Je m'agenouillai d'abord, coeur battant à tout rompre, et priant pour qu'il cesse de battre ainsi.
Je fus alors frappé. Il était mort dans le péché le plus profond qui soit, dans la pire honte qui fut, dans le lieu le plus sale qu'il me fut donné de fréquenter.

Liébault...

De lourdes larmes roulèrent sur mes joues gonflées de chagrin. Le reflet de l'enfant mort à mes pieds y paraissait. Une à une, elles tombèrent sur son torse de granit.

Ma voix était chevrotante, et l'on ne pouvait qu'à peine ouïr les "non" et les "pourquoi" que je n'avais cesse de répéter.
Je m'allongeai sur son corps, et ma bouche s'ouvrit, laissant paraître un épais filet de bave. Mes lèvres était mouillées de ma peine. Je l'embrassais, ce corps terrible, je lui murmurais mes je t'aime. J'eu peine à lui clore les yeux.

Je restai là. Longtemps. Infiniment.
Deux minutes avaient passé, que j'en croyais une journée révolue.

Plus tard, j'irais annoncer la vérité à ses gens, qui l'annonceraient à son épouse ; et l'âme damnée du trépassé serait punie d'avoir laissé naître un orphelin.
D'avoir laissé vivre un amant.
J'avais été comblé de bonheur à cette dernière seconde. Il m'avait abandonné à mon orgasme. Avais-je été la cause de son abandon de la vie ?
A jamais j'en vivrais marqué, et dès lors, mon dernier acte personnel fut d'aller payer un tonlieu, m'affranchissant de mon Seigneur, pour m'en remettre au Très Haut, et embrasser la dévotion. Expier mes péchés, faire pénitence éternelle, et espérer rejoindre le Soleil, pour n'y pas rencontrer mon Amour, amer de sa rancune quoi que plein de son amour, sur la Lune.

Et pourtant, je crois bien que je l'aimais.

This is the end, my friend*.


_____
*C'est la fin, mon pote.
--Liebault
Bonjour !
Avis aux lecteurs, c'est ici que commence votre rôle : Liébault est mort, c'est un fait. Deux fois.
A vous de voter pour décider quelle est votre mort préférée et choisir ainsi avec quel poids Julien devra vivre.
Merci encore à l'équipe de modo qui nous permet de tenter ce coup là

Bien à vous !

LJDs Julien et Liébault.
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