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[RP] Carthago delenda est!

Isambre
Le spectacle était plutôt beau. La silhouette sombre restait là, le corps partiellement immobile et les jambes se balançant au gré d’une agréable brise vespérale. Au pied de l’arbre où le cavalier était perché, des vignes s’étendaient à perte de vue, chatouillées par les dernières chaleurs du soleil couchant.

Les doigts maigres parcoururent quelques instants les sillons grotesques qui striaient la peau blafarde du cou. Débarrassée de son carcan de laine sombre, la nuque respirait l’air du soir. On avait également libéré les mains brûlées de leur habituelle protection de cuire.

Le cavalier porta à sa bouche un gros grain juteux de raisin blanc.

Il faisait presque complètement nuit lorsqu’elle descendit enfin de son perchoir. La monture s’ébroua au contact de la peau rugueuse. On fouillait dans les sacs de selles.

Avec difficulté, le cavalier s’accroupit. Isambre resta là encore quelques instants à admirer la braise qui commençait à s’égayer puis s’empara de la torche.
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Letiti
[Troisième étage de la tour, le laboratoire]

Le maje s'active. C'est qu'il y a à faire. Son prototype devrait attendre face aux méthodes déjà éprouvées. Poudre noire et feu grégeois. Ca il maitrisait n'en déplaise à Millie:

Bon organisons ca de façon rationnelle.
Cette table sera pour le grégeois, celle ci pour l'élaboration de la poudre.


Il se frotta le menton soucieux:


J'espère qu'ils auront réussi à produire des poudres suffisamment fines de chacun des trois composant...
Et que Millie ne m'aura pas fais distiller mon bois n'importe comment. Me faut du charbon noir!

Bon et pour le grégeois, cette table!
Au moins la poudre est stable, le grégeois..


Il commença à rassembler les différents ingrédients nécessaire ainsi que les récipients utiles. Mortier, pilons, tout le nécessaire fut sorti. Devant l'ampleur de la tache il se morfondit:


J'vais jamais arriver à faire tout c'que j'voudrais....

Deux grande tapes sur les joues pour se redonner du courage. Certains utilisaient la technique du coup de pied aux fesses, mais tout seul c'est plus délicat.

Commençons par le grégeois, j'ai le nécessaire au moins!
Alors...naphte...
on mélange délicatement le goudron et le soufre
on ajoute le salpêtre...
'tention les proportions.. tention le mélange.. uniforme voila
puis...


Parler tout haut et tout seul. Quelle tristesse!
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Millie64, incarné par Garzimlebo


Dans la distillerie de Blanquefort

Millie, devant ses alambics commençait à avoir chaud.
Les deux étaient en fonction, les foyers grondant à qui mieux-mieux et dans la touffeur de cette fin de journée, l’air avait du mal à se rafraîchir malgré les portes grandes ouvertes de la grange.


Dans le premier, se trouvait le jus de plusieurs fruits mélangés.
Elle avait tenté avec l’aide de Titi, des associations de saveurs pour obtenir plusieurs goûts de liqueurs.
Certains s’étaient révélés exécrables, d’autres bons et plusieurs succulents.
Le tout était de les goûter à la fin de la préparation. Mais comme les deux larrons avaient un net penchant pour la crapaud-gnôle, ils utilisaient les gens de la mesnie comme cobayes.
Et voir les têtes grimaçantes lorsque c’était loupé, les réjouissait au plus haut point.

Dans l’autre se trouvait du bois. Pourquoi ? Mystère.
Le Maje lui avait demandé de surveiller de près le contenu du second car, c’était, paraît-il, de la plus haute importance.
Il devait encore préparer une de ces machines de guerre donc il avait le secret
.

La chaleur et les vapeurs dans la bâtisse commençaient à lui tourner la tête.
Et ce qui devait arriver arriva.
Elle versa malencontreusement du jus de fruits dans la cuve qu’il ne fallait pas.


Houlala, j’ai fait du n’importe quoi là, j’espère que ça ne va pas gâcher le contenu.

Elle observa quelques instant ce que ça donnait, puis voyant de la mousse se former là où il n’en fallait pas, elle se mordit les lèvres et sorti vite fait prévenir Titi.
Traversant la cour d’un pas rapide, elle entra dans le bâtiment et grimpa quatre à quatre les marches
.

Dans le laboratoire de Blanquefort

Elle entra en trombe dans la grande pièce manquant renverser cornues et autres verreries rangées près de la porte, dans sa précipitation.
S’approchant du Maje occupé à ses traditionnelles expériences, elle s’arrêta essoufflée
.

-Titi, je crois que j’ai fais une bévue, j’ai versé, dans un moment d’inattention du jus de fruit dans ta préparation.
Et là……………..


Elle fit une grimace en fronçant le nez, tandis que son ami se redressait de dessus la table où il travaillait.

-Il y a une chose incroyable qui s’est produite : ça a fait de la mousse. Tu crois que c’est normal ?
Letiti
Tout à coup une tornade dans son laboratoire alchimique. Paniqué, il retient précipitamment ses derniers ingrédients, stop le mélange. Le visage d'abord pâle de panique devant la catastrophe qui avait failli se produire vira rapidement au rouge. Ton sur ton avec son chapeau:

Millie!
Bordel à cul d'putterelle!
Qu'est ce t'as foutu?!


Il se pinca l'arête du nez et tenta de se calmer en vain:


Forcément ca mousse!
J’essaie justement de vider le bois de toutes ses essences vaporeuse ou liquoreuses.
Y doit faire 3 millions de degrés la dedans!


Bon il y avait un léger facteur d'échelle, normalement il devait faire autour de 300°C. Il regarda les réserves qu'on venait de lui livrer. Autant faire une croix sur ce charbon qu'on aurait surement pas le temps de réduire en fine poussière. Il avait besoin de bras, justement il y avait Millie devant lui:

Bon tant pis, on distillera autre chose la prochaine fois.
Un truc à réveiller les morts... littéralement!


Il lui fit un clin d'oeil complice en vue des prochains ennuis qu'il allaient infliger à l'entourage pour des besoin purement expérimentaux bien entendu!

Pour te faire pardonner tu vas nous faire de la poudre noire.
Fais attention!
Durant l'opération, une étincelle, un choc, une flamme..
et BOUM on part en fumée!

Y a trois sacs la:
- charbon
- salpêtre
- souffre

Il faut mélanger dans chaque tonnelet la proportion exact suivante:
15% de charbon, 10% de souffre et 75% de salpêtre.
Y a des balances et les poids la bas.
Tu as des louches par ici.
Tu ajouteras dans chaque tonnelet une louche des poudres suivantes aussi.
Pour le spectacle!
Un maje ne doit jamais oublier le spectacle!
Après il faut fermer le tonnelet et ajouter une mèche.

Au boulot!


Sans attendre réellement de réponse il se replongea dans son feu grégeois. Bien entendu si jamais question il y avait, il n'aurait d'autre choix que de répondre ou de les faire bruler par les flammes de l'enfer.
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Gwenole, incarné par Garzimlebo


- Bon sang ! Mais qu’est-ce que c’est que ce fourbi !

Le jeune gars tenait d’une main ferme une torche vive et de l’autre, bras ballant une pelle rudimentaire. D’un air maussade, son regard brun se posa sur les troupes qui s’agitaient au pied de la muraille. Par paquet, les hommes s’activaient autour des remparts dans un mélange fracassant de cris, de pelles et de haches.

- Votre Grâce, vous n’y songez pas !

Se retournant brusquement, il avisa la mine de son maître. Apparemment, si, il y songeait.

Le page de tous les combats avisa d’un œil hagard ce qui s’annonçait comme un véritable cataclysme. Cette fois-ci, le patron devait avoir complètement sombré. Il se retourna vivement sur lui-même afin d’alerter une autorité compétente.

Au loin, une lumière de plus en plus violente commençait à imprégner l’horizon.


- Au feu!
Garzimlebo
[Le 02/10, c'est-à-dire « La veille ».*]

* le même jour que les précédents posts...

Aller-retours entre la cour et l'armurerie, surveillance des chargements d'armes, de pelles, de pioches... Tout cela serait utile d'ici peu, il y avait à faire. Etudes des cartes de la région, pourtant bien connu du semi-manchot qui, depuis le mois d'avril 1456, défendait le duché de Guyenne. Mais les manoeuvres prochaines seraient délicates, il lui fallait être sûr d'avoir choisi le meilleur itinéraire et, également, savoir le respecter. Ce qui ne serait pas une mince affaire, à la tête de pareille colonne ! Inventaire des chariots, dialogue avec les hommes pour prendre la température de la troupe,... Telle avait été la journée du duc. Car 'Veneratio vel nex!' repartait en guerre.

Le soleil avait accompli la moitié de sa chute vers la côte quand, enfin, assez d'hommes furent disponibles pour commencer le travail de sape. C’était là gros ouvrage, des hommes y travaillaient déjà depuis plusieurs jours et il faudrait sans doute encore y passer la nuit et le jour suivant, pour obtenir quelque effet satisfaisant. Mais l’on avait là une armée et nombres de gens de guerre expérimentés dans ces choses-là. Et travailler à la chute d’une muraille lorsque personne, depuis la muraille en question, ne vous jetait flèches, pierres et eau bouillante facilitait grandement l’avancée rapide du sabotage. On ne prendrait pas Blanquefort. Jamais. Depuis toujours, le duc avait été en mesure de défendre ses terres. Luzech, près de Cahors, avait été pareillement confiée à la garde des vassaux d’Isambre, et nul n’aurait osé s’en prendre à la maison Hyrglas-Blanquefort alors. Plusieurs campagnes plus tard, hors et en Guyenne, la situation n’était plus la même. Ils sauraient défendre et conserver Blanquefort, sans doute aucun, avec l’appui de ceux qui les avaient rejoint, Isambre, leurs amis et vassaux, et lui. Mais là n’était pas le but de cette guerre, là n’étaient pas les raisons de l’engagement des hommes et des femmes qui rejoignaient ‘Veneratio vel nex!’. Et il n’était pas question de les prendre en otage, leur imposant de défendre Blanquefort éternellement ou bien de périr, seul, sous les lances ennemies. Non, la mesnie toute entière était sur le départ et mènerait l’armée vers des champs de bataille plus nobles. Les alliés de la vraie Guyenne les attendaient.

Les équipes de sape se relayaient toutes les paires d’heures, allant trouver un repos mérité dans une salle du Grand Echiquier vide de tout mobilier, tapis ou tentures, les cathèdres ducales avaient bien entendu été chargées sur l’un des nombreux chariots qui s’alignait sur la route du nord, et de quoi se sustenter aux cuisines pour un dernier repas chaud. Bientôt, marmites, crochets, tréteaux et ustensiles auraient disparus et ils n’auraient plus que du gruau tiède et de la viande séchée. Enora, l’intendante, survolait littéralement les dalles des salles et couloirs, grande organisatrice de ce grand désordre.

A la nuit tombée, le semi-manchot repassait sous les remparts extérieurs, regarder l’avancement du travail. Les sapeurs avaient déjà creusé un sous-cavage long déjà d’une vingtaine de pas, qu’ils avaient consolidé au moyen d’étais. Le moment venu, on répandrait un peu des préparations du Maje de la mesnie et le bois brûler céderait alors sous le poids de la puissante enceinte de la forteresse de Blanquefort. Mais le duc trouvait à y redire…

- Mais qui m’a flanqué une équipe de bras cassés pareils !! On vous avait dit d’aller plus profond, au moins six pieds de plus ! Vous voulez me laisser une muraille à demi suspendue au dessus du vide, c’est ça ?
Avisant un jeune bordelais manifestement perdu avec sa pioche, il lui arrache des mains, l’air mauvais.
Passe moi ça toi.
Et le voilà, armé d’une pioche, attaquant avec rage la roche et le sol… Soudain…
- « Au feu ! »

Se redressant, abandonnant là son outil, le duc de Blanquefort sort alors de la cavité pour voir ses terres s’embraser… Isambre a fait bon usage des stocks de fourrage désormais inutiles et trop encombrants pour venir avec eux et les flammes majiques du seigneur de Lenay ont fait merveille. Le visage fermé, le regard froid, Garzim Hyrglas-Blanquefort, Duc de Blanquefort, regarde les vignes et les champs alentours s’enflammer sous le vent venu de la lande. Brasier formidable pour une nuit de folie.
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Asophie
A plusieurs pas de la, la silhouette se tenait, droite malgré ses rondes formes, montée sur une haquenée camargaise blanche, Soara tenue par la bride derrière elle... Quelques malles sur une mule et un train de guerre prêt à partir.
Le dernier regard qu'elle posera sur la Guyenne sera celui, morne et froid qui englobe la forteresse Blanquefort au moment de l'embrasement superbe qui illumine la nuit.

Quelques heures plus tôt, elle a fait porter au "maje" une réserve de salpêtre améliorée par ses soins dans le secret d'un laboratoire improvisé loin de la ville. Avec la lucidité qui n'appartient qu'aux chercheurs, elle observe. Avec l'observance unique d'un mystère enfin révélé qui n'appartient qu'aux alchimistes, elle contemple l'œuvre. Petite mais œuvre néanmoins. la Sophia Nigrido hoche la tête, satisfaite. Un peu de souffre sur sa langue. Une odeur âcre fait frisonner ses narines. Dans la fraicheur de la nuit automnal, le brasier va devenir intolérable... Les murs vont chauffer jusqu'à faire éclater les pierres, le métal va fondre, le bois cramer jusqu'à cendre... De Blanquefort, il ne restera que l'empreinte de la majesté. Une empreinte à jamais figée dans le sol d'une Guyenne perdue. Va-t-on saler derrière eux pour que rien ne repousse?

Lentement, la tête se tourne vers l'est et embrasse un horizon si loin et si proche à la fois... Quelques mots confiés au vent et une main qui se pose, protecteur, sur son ventre rond. Un vague sourire, tendre, qui se dessine et éclaire le pli amer de sa bouche.

Derrière elle, les ombres s'agitent. Ses ombres. Son ombre triple ou quadruple... ou plus...


"Nous serons votre ombre, vicomtesse" lui a dit Felina. Et ils sont bien là... Felina, Doko, Karyl. Prêts à partir et à la suivre. A gauche, Maëlis et Niwiel, les anciennes lodevoises, devenues guyennoises, peut-être à regret qui ont décidé de poursuivre une autre aventure celle de l'honneur. A droite, sa Dame de Bressols, sa Crystal, bien entendu : sa vassale, son amie, sa fidèle. A jamais et au-delà des serments.

Enfin, il est temps.
Laissant derrière eux le ciel embrasé de pourpre et d'ambre sur le ruines bientôt fumantes de la citadelle du Protecteur de Guyenne, la petite troupe se met lentement en marche vers le nord. A jamais.

Lux Perpetua.

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"Connais-toi toi -même et tu connaitras l'Univers et le Divin."
millie64, incarné par Letiti



Dans le laboratoire la veille.

Le maje n’était pas content du tout, il est vrai que là elle avait fait fort.
Mettre du jus de fruit commençant à être alcoolisé dans du bois en train de se transformer en charbon, donnait forcément un résultat malheureux.


Citation:
Millie!
Bordel à cul d'putterelle!
Qu'est ce t'as foutu?!
Forcément ça mousse!
J’essaie justement de vider le bois de toutes ses essences vaporeuse ou liquoreuses.
Y doit faire 3 millions de degrés la dedans!


Mais de toute façon leurs expériences tournaient souvent court.
Elle n’était pas une élève très appliquée, et lui un maître pas très pédagogue.
Il savait quoi faire et donnait des ordres pas toujours très clairs.
Ou alors était-ce elle qui avait l’esprit embrumé ?
Les vapeurs de ses mélanges alcoolisés devaient sans doute lui tourner la tête.
Pour le moment, dans la grange tout tournait à fond, pas besoin de s’en occuper.
Heureusement en fait, car Titi l’avait déjà reprise comme apprentie lui demandant de préparer de la poudre noire.
En plus c’était dangereux………….et instable.
Elle écouta, enfin tenta, les instructions qu’il lui fournit pour les dosages à faire.
Regarda les sacs qu’il lui désignait, les balances, les poids, les louches, mais n’enregistra que la moitié de ses paroles
N’osant lui redemander quand il se replongea dans sa préparation de son feu grémachin, elle fit un peu au pif : une pincée de charbon, ça elle connaissait s’en servant en taverne sur les dormeurs, une louche de souffre, jolie poudre jaune, et……………le reste elle ne se souvenait plus de la quantité requise.
Elle jeta un œil sur son voisin, mais il était tellement occupé qu’elle se retourna en haussant les épaules et mis 5 louches de salpêtre avec.
Remplissant les tonnelet avec application, elle ne vit pas le temps passer.
Soudain un grand bruit fit trembler les fenêtres de la forteresse.
Elle jeta un œil autour d’elle et ne voyant rien s’adressa à Titi.


C’était quoi ce bruit ? Tu as raté quelque chose ?

Elle n’attendit pas sa réponse et se dirigea vers la fenêtre.
Et là elle grimaça pour de bon.
La grange venait d’exploser, les alambics sans surveillance, étaient montés en pression et avaient éclatés.
Des morceaux de bois et de pierres retombaient comme une pluie de grêlons dans la cour.
Fanch., incarné par Letiti


[Le 02/10, c'est-à-dire « La veille ».*]

* le même jour que les précédents posts...

Comme à son habitude, Fanch ne quittait pas le Duc d'une semelle.

Les aller-retour incessants du Duc inquiétait Fanch, il avait le regard sur tous et partout.

Il y avait nombres de personne que le Capitaine ne connaissait pas, peut-être certains étaient des espions ou des assassins engagés par l'ennemi pour se débarrasser du Duc.

Toujours sur ses gardes, Fanch l'accompagnait auprès de la muraille en pleine sape.
Le Duc s’énerva sur un pauvre bougre Bordelais car il trouvait que le travail n'était pas correct.

Fanch le regarda et ne dit mot, il savait que le Duc en avait gros sur le coeur mais qu'il fallait le faire.

D'un coup, un cri:

- « Au feu ! »

Fanch regarda, comme le Duc, le feu parcourir les terres de Blanquefort.
Pour réconforter son Duc, il ne dit rien, il posa juste une main réconfortante sur l'épaule de Garzim
.

Votre Grâce, il va être tant d'y aller.
Letiti
[La veille]

Créfieu!
Me dis pas qu't'avais laissé un bon feu sous les alambics?!


Encore tout pâle, il secoua la tête. Le feu grégeois avait bien failli lui échapper.


Heureusement qu'il doit rien rester...

Ils travaillent. L'atmosphère se nimbe de poussières de plus en plus importantes malgré des aérations grandes ouvertes. Ils travaillent encore. Sophie est venu les aider, leur proposant un salpêtre un peu spécial. après un petit essai dans la pièce voisine, le Maje était revenu ravi et avait changé son sac de salpêtre par le nouveau. Ils travaillent. Enfin quelques tonnelets de poudre sont prêts, enfin suffisamment de pots de feux grégeois le sont également.
Le petit bonhomme s'étire, soupire un instant et fait un petit sourire de remerciement à Millie:


Passons à la phase 2.

Il avait fait emmener une bonne partie du feu grégeois pour la duchesse avec une petite notice d'utilisation:

Citation:
Soyez prudente, le feu grégeois est capricieux.
Soyez douce, le feu grégeois a une âme.
Epandez le avec révérence, le feu grégois s'accroche.
Allumez avec distance, le feu grégeois ne reconnais ni ami ni ennemi.


Puis ils étaient descendu Millie et lui jusqu'au sapes effectuées par le duc. Les tonnelets furent régulièrement espacés, placés. L'espace était suffisamment clos. La poudre passerait inévitablement à la détonation.
Satisfait, il déversa consciencieusement un pot de feu grégeois dans la galerie, puis tira une longue mèche.

Ces opérations furent répétés pour chaque sape. Ils entreprirent également de déverser le reste de feu grégeois dans les bâtiments. il entretiendrait le feu, s'assurant une destruction complète.

La nuit touchait à sa fin. Fourbu par ces trop nombreuses heures intensément concentré pour ne pas faire une erreur fatale et sans sommeil, le maje présenta un visage épuisé mais satisfait au duc. Il montra la grosse mèche torsadé, point de départ vers toutes les sapes.


Mon duc.
Je pense que c'est à vous de le faire.
Jetez la torche sur la mèche quand vous le désirerez, puis nous nous éloignerons rapidement.
Nous aurons quelques courtes minutes.

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millie64, incarné par Letiti


Dans le courant de la nuit.

Les tonnelets étaient enfin tous prêt, il y en avait des dizaines, un de prévu par pièce de la grande forteresse.
Il fallait que ça saute fort et bien.
Qu’il ne reste que cendres et tas de pierres du magnifique endroit qu’ils abandonnaient tous, contraints par la folie indomptable d’un seul homme qui avait juré leur déchéance.

Millie et Titi s’activaient, allant d’un endroit à un autre poser leurs offrandes macabres pour la demeure.

Allongeant les mèches une à une ils les assemblèrent à un grand cordon qu’ils iraient présenter à leur ami, le propriétaire des lieux, le duc de Blanquefort, afin qu’il finalise leur travail en l’allumant afin de tout détruire.
Les préparatifs étant terminés, les habitués ayant tous quitté les lieux, les deux larrons sortirent à leur tour rejoindre la caravane de la mesnie en partance.

Posant aux pieds de Garzim le fil destructeur, ils se tournèrent comme tous leurs autres compagnons vers les hauts murs blancs afin de leur faire un dernier adieu.
Des larmes brillaient dans les yeux de certains, puis une grande gerbe de pierre et de feu surgit dans le petit matin.

La forteresse avait rendu l’âme, tous se tournèrent et prirent la route vers un nouvel avenir.
Letiti
Le duc avait allumé la mèche. Il s'éloignèrent en vitesse galopant suffisamment loin, même le Maje qui d'ordinaire préférait courir tellement il détestait les chevaux. Bien leur en fut!

BOUM
BOUM
BOUM
BOUM


Des explosions complètement aléatoires, des grosses des petites. Les bâtiments vibrèrent, puis commencèrent à s'écrouler les uns derrière les autres, de plus en plus rapidement.
Le feu grégeois avait augmenté considérablement la hauteur des flammes et le brasier devait se voir à des lieues.

A droit, un feu vert, A gauche, il était rouge, des fumerolles de toutes les couleurs s'élevaient.

Le Maje n'était pas ravi malgré l'impressionnant spectacle. Normalement les détonations auraient du être quasi-simultanée mais surtout de même force.
Il lanca un regard noir à Millie et lui grommela:


Mais qu'est ce t'as foutu avec les mélanges pour les tonnelets?!

D'un air résigné il s'adressa ensuite à Garzim:

Blanquefort est tombé, mais il l'aura fait avec panache et majesté mon duc.
Ne soyez pas trop triste.

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Isambre, incarné par Letiti


Sa chemise avait souffert et quelques rougeurs nouvelles marbraient désormais la peau blafarde de la duchesse. A la tête d’une colonne d’hommes, Blanquefort répandait consciencieusement le feu sur les vignes et les champs environnant sa forteresse.

Hypnotisée par l’enfer dévorant qui progressait, les yeux ambres reprirent leur teinte démente d’antan et c’est d’une course folle qu’on s’engagea à nouveau sur les routes de Blanquefort. On avait presque tout à fait rejoint les autres.

C’est alors que tout explosa. En un mugissement apocalyptique la forteresse cracha ses entrailles de pierres et de bois. Les montures immédiatement se cabrèrent paniquées et projetèrent quelques cavaliers. Isambre rit.
Mayouche
[Le 4 octobre, lendemain du grand départ, sur-lendemain de la grande destruction]

Elle était là, debout sur une colline tout près. La vue était ... prenante. Ce qui fut autrefois une forteresse, un vignoble, des terres majestueuses, étaient maintenant un champ de ruines et de cendres. Son regard balayait doucement le spectacle qu'il lui était donné de regarder. Elle fronça très légèrement les sourcils et plissa doucement des yeux. La somptuosité de l'endroit n'était pas disparu avec les flammes. C'était comme si... Une certaine beauté émanait de ce qui jadis fut la forteresse de Blanquefort. Un petit rictus éclairait maintenant le visage de la brunette. Jamais Blanquefort ne disparaîtra. Mais avec cette pensée... en vint une plus...

...Nostalgique.
Bien qu'elle n'avait pas eu la chance de visiter ce lieu très souvent, Mayouche se rappelait très bien la dernière fois qu'elle y avait mis les pieds. Il y a plusieurs mois, de longs mois.. Quand la Guyenne pouvait encore être fière d'elle. Le Duc de Blanquefort venait d'être élu Duc de Guyenne. Festivités et joies emplissait la forteresse. Personne n'aurait présagé le pire... que ce soit pour l'homme comme pour la province.
Alors qu'elle observait le vaste champs de cendres, un autre souvenir envahit son esprit qui la ramena plusieurs années derrières. Elle était à peine arrivée à Marmande, dès sa sortie de l'orphelinat, que la brunette fit ses premières rencontres. Des gens qui la prirent en adoption, un premier amour, plusieurs amis... Et surtout, la brunette entama son implication. Une légère grimace transforma le visage initialement fermé de la jeune Mayouche alors qu'elle se souvint de la défense contre les Périgourdins.. Elle avait failli y perdre la vie. Cette grimace s'effaça alors qu'elle replaça une mèche de cheveux. Elle se remémorait son temps au Conseil Municipal Marmandais puis son arrivée à l'ambassade et à Horizons, grâce à celui qu'elle considère depuis ce temps, son mentor. Grâce à Betoval, elle avait pu étendre ses horizons et c'est aussi grâce à lui qu'elle fit la rencontre de ceux qui, aujourd'hui, sont des amis de longues dates... Elle en arriverait à dire, de certains, qu'ils sont une seconde famille pour elle. Puis, récemment, son implication auprès du Duché.. Conseillère Ducale et Chancelière. Elle eu à travers ce retour sur son parcours, une pensée à toutes les personnes qui sont entrées et sorties de sa vie. Diogo et Val, Clytie, Siska, Taïwen, Pablo... Oui, elle avait vécu beaucoup de choses depuis ces dernières trois années.
Ces souvenirs lui étirèrent les lèvres en un sourire de nostalgie...jusqu'à ce que ....

...Frustrée....
...la rage la prend. Comment la Guyenne est-elle tombée si bas? Comment peut-elle être représentée par cet homme, qui n'a d'humain - et d'homme - que l'anatomie. Aucune humanité ne pouvait l'habiter, aucune. Empli de violence, de grossièreté, de vulgarité et de dédain envers tous... Comment la Guyenne avait-elle pu choisir un homme tel que lui pour Duc. « C'est ça May, la Guyenne maintenant » qu'on lui avait répondu. Si La Guyenne était cette province où l'on se prosternait devant une Reine déclarant la guerre à ses vassaux, cette province où le Duc promet viol et atrocités à ses sujets, cette province qui salit ses engagements envers une Alliance qui l'a toujours soutenue sans rien avoir en retour, alors c'est que Mayouche n'avait plus rien à y faire. Valait mieux quitter, laisser la population de Guyenne assister à la démolition de toute la fierté et de l'honneur qu'aurait pu avoir la Guyenne il y a encore 2 mois de cela... D'autres guerres plus importantes sévissaient et rien ne sert de vouloir aider ceux qui se plaisent dans leur ignorance. Et c'est là que la...

...Tristesse...
... l'envahit. Bientôt trois ans de sa vie qu'elle mettait derrière elle. Elle abandonnait et renonçait à cette province pour laquelle elle avait tant donné. Et durant le parcours, elle perdait une amie. Confiance mal placée, lettre signée... message passé. Elle perdait une maison, léguée de son père adoptif. Elle perdait tout un chapitre de sa vie. Elle concluait le chapitre....

...Désolant...
...d'une Guyenne prostituée.

C'est sur cette note que le regard se détourna des cendres et se perdit à l'Horizon. Une nouvelle vie, un renouveau l'attendait. Elle combattrait pour l'honneur et pour ses principes. Et si Aristote avait pour plan de la rappeler à lui, elle irait le rejoindre sans regrets, la conscience tranquille.

_________________
Garzimlebo, incarné par Balthier.


[Au matin de la nuit de feu]

Isambre n’était pas encore revenue…Durant plus des deux tiers de la nuit, le semi-manchot s’était rongé les sangs, devenant plus irritable que jamais, semant partout la terreur dans les rangs des domestiques, soldats et vassaux. Qui ne creusait pas assez, qui ne chargeait pas convenablement un charriot, qui ne conduisait pas de la bonne manière les vaches, moutons et chèvres que la colonne emporterait en son sein avec tout ce que la forteresse avait abrité jusqu’à ce jour,… Le duc avait décidé, d’un commun accord avec son épouse et leurs proches, de ne rien laisser derrière eux en Guyenne dont le Parjure et ses conjurés puissent s’emparer. Ses terres de Blanquefort étaient en feu, une partie de sa forteresse serait en ruine d’ici la fin de la journée, il l’avait accepté, il l’avait décidé. Mais rien ne lui rendrait acceptable de perdre Isambre également. Elle était son refuge depuis tant d’années, son éternelle complice. Les grands idéaux de la jeunesse et les premières armes en Languedoc, puis la carrière militaire avant celle, plus retors, en politique, avant de finir par se contenter de peser sur la scène guyennoise de par le prestige et la puissance de la Maison Hyrglas-Blanquefort. Leurs armées et leurs capitaines avaient fait montre de leurs forces, maints brigands avaient été chassés des chemins de Guyenne, le Perigord-Angoumois avait été tenu en respect à la frontière Sarlat/Cahors, la ‘Memento Mori’ de Namaycush avait été défaite sous les manœuvres conjointes des deux armées de la mesnie, ‘Volens nolens!’ et ‘Bis dat qui cito dat’. Les temps avaient changé. L’abdication dix mois plus tôt de Garzim, alors Régnant de Guyenne pour la troisième fois, décidée à contre cœur pour le bien du duché face à l’état mental menaçant du semi-manchot, puis les départs successifs de la quasi-totalité de la mesnie hors de Guyenne, pour voyage, commerce, guerre,…, avaient vraisemblablement laissé un vide bien vite comblé par d’obscurs soudards en mal de sensations fortes, secondés d’opportunistes aux lignes de conduite aussi louvoyantes qu’hasardeuses. En quittant le sol de Guyenne, alors en paix et prospère, les différents membres de la mesnie HB n’imaginaient pas la laisser partir à la dérive de la sorte. Mais le temps n’était plus aux regrets, il ne l’avait jamais été. Guyenne se fourvoyait, eux ne le feraient point. Ils tiendraient parole pour la Guyenne, malgré elle. Et alors tous, de la reine félonne au parjure fort en gueule portant couronne en Guyenne, connaitraient leur faiblesse.

Le travail de sape, bien qu’inachevé, avait cessé depuis deux heures maintenant. Deux heures que l’on finissait de vider la forteresse de ses occupants et des derniers biens que l’on pouvait emporter, deux heures que l’on entassait fourrages et branches séchés entre les étais soutenant encore le pan de muraille, deux heures que le maje et son apprentie bourraient le sommet de Haute Tour et divers endroits de la forteresse de tonnelets emplis du mélange de mort détonnant qu’ils y avaient enfermé. Les casernements, les communs, les écuries, tout ce qui était en bois brulerait bientôt. Pour le roc, on avait cherché à faire dans l’efficacité et le spectaculaire.
Isambre n’était toujours revenue. Pourtant le duc n’était pas seul, son Ombre le suivant en tout lieu qu’il soit. Capitaine de la garde ducale, Fanch prenait très à cœur la promesse faite à la duchesse lors de sa présentation à la cour de Blanquefort. Garzim ne craignait pas grand-chose avec celui-ci près de lui. Betoval et Kal, blessés, étaient déjà partis, avec l’avant-garde menée par la vicomtesse Sophie. Commençait déjà à suivre la longue colonne des charriots, des familiers de la Maison et des hommes d’armes chargés d’assurer la sécurité du convoi. Ne restaient, aux pieds de Blanquefort, que le duc et quelques autres. Enfin, le maître Maje et son acolyte Millie sortirent des bâtiments. Ils avaient déjà commencé leur œuvre la veille, en faisant voler en éclat la grange récemment rénovée par Millie pour y installer une distillerie louche. La maisonnée avait découvert les débris de bois, verre, cuivre, épars dans la cour… Garzim avait haussé les épaules. Il fallait bien que cela commence. On déposa devant lui la mèche fatale. Hochant avec sympathie aux témoignages de soutien et de détermination, il laissa choir dessus la flamme originelle du chaos. Vite, cavalcade effrénée, rires à gorges déployées, liberté retrouvée. On s’éloigne, on pense déjà à demain, quand soudain…

Les montures se cabrent, s’emballent, stoppent net, certains cavaliers sont désarçonnés, mais tous n’ont d’yeux et d’oreilles que pour le spectacle de feu et de roc qu’il leur est donné d’observer. Dans une sourde atmosphère, avec plus de réussite qu’ils ne s’y attendaient, les remparts nord venaient de s’affaisser dans un amas de pierres, de bois, de terre et de feu. Puis vînt l’embrassement de la cour et de tous les bâtiments charpentés, entourant Haute Tour d’une couronne flamboyante. On était ébahi, subjugué… on commençait surtout à devenir anxieux, Haute Tour demeurant dans sa majesté. Et dans une étourdissante explosion, telle les alambics montés en pression la veille, le sommet de Haute Tour vola en éclat soulevant les cœurs et faisant donner de la voix à tous. Décapitée, le donjon de Blanquefort présentait à présent les restes de ses deux étages supérieurs.


Merci Maître Maje, c’était du bel ouvrage.

Derrière eux, un rire s’éleva… Isambre.
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