Millie64, incarné par Garzimlebo
Dans la distillerie de Blanquefort
Millie, devant ses alambics commençait à avoir chaud.
Les deux étaient en fonction, les foyers grondant à qui mieux-mieux et dans la touffeur de cette fin de journée, lair avait du mal à se rafraîchir malgré les portes grandes ouvertes de la grange.
Dans le premier, se trouvait le jus de plusieurs fruits mélangés.
Elle avait tenté avec laide de Titi, des associations de saveurs pour obtenir plusieurs goûts de liqueurs.
Certains sétaient révélés exécrables, dautres bons et plusieurs succulents.
Le tout était de les goûter à la fin de la préparation. Mais comme les deux larrons avaient un net penchant pour la crapaud-gnôle, ils utilisaient les gens de la mesnie comme cobayes.
Et voir les têtes grimaçantes lorsque cétait loupé, les réjouissait au plus haut point.
Dans lautre se trouvait du bois. Pourquoi ? Mystère.
Le Maje lui avait demandé de surveiller de près le contenu du second car, cétait, paraît-il, de la plus haute importance.
Il devait encore préparer une de ces machines de guerre donc il avait le secret.
La chaleur et les vapeurs dans la bâtisse commençaient à lui tourner la tête.
Et ce qui devait arriver arriva.
Elle versa malencontreusement du jus de fruits dans la cuve quil ne fallait pas.
Houlala, jai fait du nimporte quoi là, jespère que ça ne va pas gâcher le contenu.
Elle observa quelques instant ce que ça donnait, puis voyant de la mousse se former là où il nen fallait pas, elle se mordit les lèvres et sorti vite fait prévenir Titi.
Traversant la cour dun pas rapide, elle entra dans le bâtiment et grimpa quatre à quatre les marches.
Dans le laboratoire de Blanquefort
Elle entra en trombe dans la grande pièce manquant renverser cornues et autres verreries rangées près de la porte, dans sa précipitation.
Sapprochant du Maje occupé à ses traditionnelles expériences, elle sarrêta essoufflée.
-Titi, je crois que jai fais une bévue, jai versé, dans un moment dinattention du jus de fruit dans ta préparation.
Et là
..
Elle fit une grimace en fronçant le nez, tandis que son ami se redressait de dessus la table où il travaillait.
-Il y a une chose incroyable qui sest produite : ça a fait de la mousse. Tu crois que cest normal ?
Gwenole, incarné par Garzimlebo
- Bon sang ! Mais quest-ce que cest que ce fourbi !
Le jeune gars tenait dune main ferme une torche vive et de lautre, bras ballant une pelle rudimentaire. Dun air maussade, son regard brun se posa sur les troupes qui sagitaient au pied de la muraille. Par paquet, les hommes sactivaient autour des remparts dans un mélange fracassant de cris, de pelles et de haches.
- Votre Grâce, vous ny songez pas !
Se retournant brusquement, il avisa la mine de son maître. Apparemment, si, il y songeait.
Le page de tous les combats avisa dun il hagard ce qui sannonçait comme un véritable cataclysme. Cette fois-ci, le patron devait avoir complètement sombré. Il se retourna vivement sur lui-même afin dalerter une autorité compétente.
Au loin, une lumière de plus en plus violente commençait à imprégner lhorizon.
- Au feu!
millie64, incarné par Letiti
Dans le laboratoire la veille.
Le maje nétait pas content du tout, il est vrai que là elle avait fait fort.
Mettre du jus de fruit commençant à être alcoolisé dans du bois en train de se transformer en charbon, donnait forcément un résultat malheureux.
Citation: Millie!
Bordel à cul d'putterelle!
Qu'est ce t'as foutu?!
Forcément ça mousse!
Jessaie justement de vider le bois de toutes ses essences vaporeuse ou liquoreuses.
Y doit faire 3 millions de degrés la dedans!
Mais de toute façon leurs expériences tournaient souvent court.
Elle nétait pas une élève très appliquée, et lui un maître pas très pédagogue.
Il savait quoi faire et donnait des ordres pas toujours très clairs.
Ou alors était-ce elle qui avait lesprit embrumé ?
Les vapeurs de ses mélanges alcoolisés devaient sans doute lui tourner la tête.
Pour le moment, dans la grange tout tournait à fond, pas besoin de sen occuper.
Heureusement en fait, car Titi lavait déjà reprise comme apprentie lui demandant de préparer de la poudre noire.
En plus cétait dangereux
.et instable.
Elle écouta, enfin tenta, les instructions quil lui fournit pour les dosages à faire.
Regarda les sacs quil lui désignait, les balances, les poids, les louches, mais nenregistra que la moitié de ses paroles
Nosant lui redemander quand il se replongea dans sa préparation de son feu grémachin, elle fit un peu au pif : une pincée de charbon, ça elle connaissait sen servant en taverne sur les dormeurs, une louche de souffre, jolie poudre jaune, et
le reste elle ne se souvenait plus de la quantité requise.
Elle jeta un il sur son voisin, mais il était tellement occupé quelle se retourna en haussant les épaules et mis 5 louches de salpêtre avec.
Remplissant les tonnelet avec application, elle ne vit pas le temps passer.
Soudain un grand bruit fit trembler les fenêtres de la forteresse.
Elle jeta un il autour delle et ne voyant rien sadressa à Titi.
Cétait quoi ce bruit ? Tu as raté quelque chose ?
Elle nattendit pas sa réponse et se dirigea vers la fenêtre.
Et là elle grimaça pour de bon.
La grange venait dexploser, les alambics sans surveillance, étaient montés en pression et avaient éclatés.
Des morceaux de bois et de pierres retombaient comme une pluie de grêlons dans la cour.
Fanch., incarné par Letiti
[Le 02/10, c'est-à-dire « La veille ».*]
* le même jour que les précédents posts...
Comme à son habitude, Fanch ne quittait pas le Duc d'une semelle.
Les aller-retour incessants du Duc inquiétait Fanch, il avait le regard sur tous et partout.
Il y avait nombres de personne que le Capitaine ne connaissait pas, peut-être certains étaient des espions ou des assassins engagés par l'ennemi pour se débarrasser du Duc.
Toujours sur ses gardes, Fanch l'accompagnait auprès de la muraille en pleine sape.
Le Duc sénerva sur un pauvre bougre Bordelais car il trouvait que le travail n'était pas correct.
Fanch le regarda et ne dit mot, il savait que le Duc en avait gros sur le coeur mais qu'il fallait le faire.
D'un coup, un cri:
- « Au feu ! »
Fanch regarda, comme le Duc, le feu parcourir les terres de Blanquefort.
Pour réconforter son Duc, il ne dit rien, il posa juste une main réconfortante sur l'épaule de Garzim.
Votre Grâce, il va être tant d'y aller.
Letiti
[La veille]
Créfieu!
Me dis pas qu't'avais laissé un bon feu sous les alambics?!
Encore tout pâle, il secoua la tête. Le feu grégeois avait bien failli lui échapper.
Heureusement qu'il doit rien rester...
Ils travaillent. L'atmosphère se nimbe de poussières de plus en plus importantes malgré des aérations grandes ouvertes. Ils travaillent encore. Sophie est venu les aider, leur proposant un salpêtre un peu spécial. après un petit essai dans la pièce voisine, le Maje était revenu ravi et avait changé son sac de salpêtre par le nouveau. Ils travaillent. Enfin quelques tonnelets de poudre sont prêts, enfin suffisamment de pots de feux grégeois le sont également.
Le petit bonhomme s'étire, soupire un instant et fait un petit sourire de remerciement à Millie:
Passons à la phase 2.
Il avait fait emmener une bonne partie du feu grégeois pour la duchesse avec une petite notice d'utilisation:
Citation:Soyez prudente, le feu grégeois est capricieux.
Soyez douce, le feu grégeois a une âme.
Epandez le avec révérence, le feu grégois s'accroche.
Allumez avec distance, le feu grégeois ne reconnais ni ami ni ennemi.
Puis ils étaient descendu Millie et lui jusqu'au sapes effectuées par le duc. Les tonnelets furent régulièrement espacés, placés. L'espace était suffisamment clos. La poudre passerait inévitablement à la détonation.
Satisfait, il déversa consciencieusement un pot de feu grégeois dans la galerie, puis tira une longue mèche.
Ces opérations furent répétés pour chaque sape. Ils entreprirent également de déverser le reste de feu grégeois dans les bâtiments. il entretiendrait le feu, s'assurant une destruction complète.
La nuit touchait à sa fin. Fourbu par ces trop nombreuses heures intensément concentré pour ne pas faire une erreur fatale et sans sommeil, le maje présenta un visage épuisé mais satisfait au duc. Il montra la grosse mèche torsadé, point de départ vers toutes les sapes.
Mon duc.
Je pense que c'est à vous de le faire.
Jetez la torche sur la mèche quand vous le désirerez, puis nous nous éloignerons rapidement.
Nous aurons quelques courtes minutes._________________
millie64, incarné par Letiti
Dans le courant de la nuit.
Les tonnelets étaient enfin tous prêt, il y en avait des dizaines, un de prévu par pièce de la grande forteresse.
Il fallait que ça saute fort et bien.
Quil ne reste que cendres et tas de pierres du magnifique endroit quils abandonnaient tous, contraints par la folie indomptable dun seul homme qui avait juré leur déchéance.
Millie et Titi sactivaient, allant dun endroit à un autre poser leurs offrandes macabres pour la demeure.
Allongeant les mèches une à une ils les assemblèrent à un grand cordon quils iraient présenter à leur ami, le propriétaire des lieux, le duc de Blanquefort, afin quil finalise leur travail en lallumant afin de tout détruire.
Les préparatifs étant terminés, les habitués ayant tous quitté les lieux, les deux larrons sortirent à leur tour rejoindre la caravane de la mesnie en partance.
Posant aux pieds de Garzim le fil destructeur, ils se tournèrent comme tous leurs autres compagnons vers les hauts murs blancs afin de leur faire un dernier adieu.
Des larmes brillaient dans les yeux de certains, puis une grande gerbe de pierre et de feu surgit dans le petit matin.
La forteresse avait rendu lâme, tous se tournèrent et prirent la route vers un nouvel avenir.
Isambre, incarné par Letiti
Sa chemise avait souffert et quelques rougeurs nouvelles marbraient désormais la peau blafarde de la duchesse. A la tête dune colonne dhommes, Blanquefort répandait consciencieusement le feu sur les vignes et les champs environnant sa forteresse.
Hypnotisée par lenfer dévorant qui progressait, les yeux ambres reprirent leur teinte démente dantan et cest dune course folle quon sengagea à nouveau sur les routes de Blanquefort. On avait presque tout à fait rejoint les autres.
Cest alors que tout explosa. En un mugissement apocalyptique la forteresse cracha ses entrailles de pierres et de bois. Les montures immédiatement se cabrèrent paniquées et projetèrent quelques cavaliers. Isambre rit.
Garzimlebo, incarné par Balthier.
[Au matin de la nuit de feu]
Isambre nétait pas encore revenue
Durant plus des deux tiers de la nuit, le semi-manchot sétait rongé les sangs, devenant plus irritable que jamais, semant partout la terreur dans les rangs des domestiques, soldats et vassaux. Qui ne creusait pas assez, qui ne chargeait pas convenablement un charriot, qui ne conduisait pas de la bonne manière les vaches, moutons et chèvres que la colonne emporterait en son sein avec tout ce que la forteresse avait abrité jusquà ce jour,
Le duc avait décidé, dun commun accord avec son épouse et leurs proches, de ne rien laisser derrière eux en Guyenne dont le Parjure et ses conjurés puissent semparer. Ses terres de Blanquefort étaient en feu, une partie de sa forteresse serait en ruine dici la fin de la journée, il lavait accepté, il lavait décidé. Mais rien ne lui rendrait acceptable de perdre Isambre également. Elle était son refuge depuis tant dannées, son éternelle complice. Les grands idéaux de la jeunesse et les premières armes en Languedoc, puis la carrière militaire avant celle, plus retors, en politique, avant de finir par se contenter de peser sur la scène guyennoise de par le prestige et la puissance de la Maison Hyrglas-Blanquefort. Leurs armées et leurs capitaines avaient fait montre de leurs forces, maints brigands avaient été chassés des chemins de Guyenne, le Perigord-Angoumois avait été tenu en respect à la frontière Sarlat/Cahors, la Memento Mori de Namaycush avait été défaite sous les manuvres conjointes des deux armées de la mesnie, Volens nolens! et Bis dat qui cito dat. Les temps avaient changé. Labdication dix mois plus tôt de Garzim, alors Régnant de Guyenne pour la troisième fois, décidée à contre cur pour le bien du duché face à létat mental menaçant du semi-manchot, puis les départs successifs de la quasi-totalité de la mesnie hors de Guyenne, pour voyage, commerce, guerre,
, avaient vraisemblablement laissé un vide bien vite comblé par dobscurs soudards en mal de sensations fortes, secondés dopportunistes aux lignes de conduite aussi louvoyantes quhasardeuses. En quittant le sol de Guyenne, alors en paix et prospère, les différents membres de la mesnie HB nimaginaient pas la laisser partir à la dérive de la sorte. Mais le temps nétait plus aux regrets, il ne lavait jamais été. Guyenne se fourvoyait, eux ne le feraient point. Ils tiendraient parole pour la Guyenne, malgré elle. Et alors tous, de la reine félonne au parjure fort en gueule portant couronne en Guyenne, connaitraient leur faiblesse.
Le travail de sape, bien quinachevé, avait cessé depuis deux heures maintenant. Deux heures que lon finissait de vider la forteresse de ses occupants et des derniers biens que lon pouvait emporter, deux heures que lon entassait fourrages et branches séchés entre les étais soutenant encore le pan de muraille, deux heures que le maje et son apprentie bourraient le sommet de Haute Tour et divers endroits de la forteresse de tonnelets emplis du mélange de mort détonnant quils y avaient enfermé. Les casernements, les communs, les écuries, tout ce qui était en bois brulerait bientôt. Pour le roc, on avait cherché à faire dans lefficacité et le spectaculaire.
Isambre nétait toujours revenue. Pourtant le duc nétait pas seul, son Ombre le suivant en tout lieu quil soit. Capitaine de la garde ducale, Fanch prenait très à cur la promesse faite à la duchesse lors de sa présentation à la cour de Blanquefort. Garzim ne craignait pas grand-chose avec celui-ci près de lui. Betoval et Kal, blessés, étaient déjà partis, avec lavant-garde menée par la vicomtesse Sophie. Commençait déjà à suivre la longue colonne des charriots, des familiers de la Maison et des hommes darmes chargés dassurer la sécurité du convoi. Ne restaient, aux pieds de Blanquefort, que le duc et quelques autres. Enfin, le maître Maje et son acolyte Millie sortirent des bâtiments. Ils avaient déjà commencé leur uvre la veille, en faisant voler en éclat la grange récemment rénovée par Millie pour y installer une distillerie louche. La maisonnée avait découvert les débris de bois, verre, cuivre, épars dans la cour
Garzim avait haussé les épaules. Il fallait bien que cela commence. On déposa devant lui la mèche fatale. Hochant avec sympathie aux témoignages de soutien et de détermination, il laissa choir dessus la flamme originelle du chaos. Vite, cavalcade effrénée, rires à gorges déployées, liberté retrouvée. On séloigne, on pense déjà à demain, quand soudain
Les montures se cabrent, semballent, stoppent net, certains cavaliers sont désarçonnés, mais tous nont dyeux et doreilles que pour le spectacle de feu et de roc quil leur est donné dobserver. Dans une sourde atmosphère, avec plus de réussite quils ne sy attendaient, les remparts nord venaient de saffaisser dans un amas de pierres, de bois, de terre et de feu. Puis vînt lembrassement de la cour et de tous les bâtiments charpentés, entourant Haute Tour dune couronne flamboyante. On était ébahi, subjugué
on commençait surtout à devenir anxieux, Haute Tour demeurant dans sa majesté. Et dans une étourdissante explosion, telle les alambics montés en pression la veille, le sommet de Haute Tour vola en éclat soulevant les curs et faisant donner de la voix à tous. Décapitée, le donjon de Blanquefort présentait à présent les restes de ses deux étages supérieurs.
Merci Maître Maje, cétait du bel ouvrage.
Derrière eux, un rire séleva
Isambre.