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[RP Ouvert] Si le loup y était...

--Anna_


[ Mon chez moi, Béziers, le...je sais pas ]


Il est comme les autres cet homme, il commande et sait qu'il va avoir ce qu'il veut. D'abord il a une épée, je regarde toujours, si le client est noir (1), je veux pas être embrochée, je suis petite mais je suis pas un cochon de lait !
Je fais comme toujours, je regarde pas son visage, j'écoute et j’obéis, c'est tout ce qu'on me demande.
Je pars lui chercher son godet, mais je stoppe avant d'arriver au comptoir,il veut que je boive du lait ? Pour une fois, je lève la tête, les yeux pleins de terreur, et articule pour moi comme pour lui :

Pas le droit, il va m'frapper si j'demande

Je repars, cavalant comme la souris que je suis. J'ai un godet à aller prendre, rien d'autre.


(1) : Saoul
--Hraesvelg


[Une taverne de Béziers, toujours]

Pas le droit ? Il siffle les mots avec violence et regarde la gamine apeurée se cavaler vers le comptoir.
Te fais pas remarquer encore... T'inquiète ! T'as pas une traque en cours ? Et alors ? Alors laisse la cette pisseuse, elle finira puterelle comme toutes les autres. Et si elle veut pas ?
Il ferme les yeux un instant pour se recentrer - le débat pourrait durer longtemps, sans ça -, et se lève pour suivre la petite vers le comptoir. Là, il pose son regard dans celui du tavernier et laisse tinter une poignée d'écus sur le comptoir entre eux. Tout en douceur, sans se faire remarquer, bonne idée...


J'aime pas boire seul, j'veux que la gamine m'accompagne. Tu lui sers ce qu'elle veut, je paie le triple pour tout. Un rictus sur les lèvres, il termine l'arrangement. Et si tu l'fais avec le sourire, j'rajoute un bonus.

Sans même attendre la réponse du rustaud, le félin retourne à sa place, regard tourné vers l'huis. Si le tavernier sait ce qui est bon pour lui, il sourira...
--Anna_


[ Mon enfer, Béziers ]


Il a compris, et je l'entends qui me suit jusqu'au comptoir. Je vais me prendre une rouste, c'est sûr, sauf si j'ai le temps de prendre le godet et de le servir avant. Mais je suis trop petite, il faut déjà me mettre sur la pointe des pieds pour attraper les commandes, je sais que j'y arriverai pas.
Trop tard, ma main vient juste d'attraper le godet vide qu'il parle à mon patron. Il veut que je l'accompagne, une boule de peur au creux du ventre, je repense à la dernière fois où j'ai entendu ça. Ma main lâche ce qu'elle tient, et l'objet en terre se casse. J'ai pas le temps de regarder ce que j'ai fait qu'une main agrippe les cheveux et me tire en arrière en hurlant !


Garce ! T'as vu c'que t'as fait ? Qui va payer ?

Je retiens mon cri, si je crie, il va me faire encore plus mal. Mes yeux sont pleins de larmes, mais je me mords les lèvres pour rien dire. Je le connais, il va se calmer.

Et toi ? t'en veux quoi d'ma fille ? Elle m'appartient, t'entends ? Tu dis qu'tu veux pas boire seul ? Vas trouver une catin su'l'port, sont là pour ça !
Ton argent, j'en veux pas. J'la vendrai un jour, mais pas encore, une pucelle ça vaut d'largent, mais j'ai l'temps, d'toute façon, elle est pas prête.


Il me tient toujours, et j'ai tout entendu. Il veut me vendre à un homme comme celui qui a essayé de me toucher la dernière fois. J'ai envie d'hurler, de dire que je veux pas finir comme ces femmes que je vois dans les rues ! Mais j'ai pas le choix, j'ai pas le choix.
--Hraesvelg


[Béziers, ne pas se faire remarquer...]

Saletés de gosses, toujours à tout casser ! Fallait pas t'en mêler...
Le félin soupire quand il entend le rustaud se mettre à brailler sur la fille. Faut vraiment être minable pour s'en prendre à une gamine, il a sans doute rien dans le pantalon ce pauvre homme.
Quand la colère du tavernier se retourne sur lui, il sourit. Il a essayé la méthode douce, ne voulant pas se faire remarquer, mais avec certains la méthode douce ne fonctionne pas, alors il faut passer à l'étape au dessus...


J'préfère mes femmes un peu plus...en formes. Les enfants j'les laisse aux boursemolles dans ton genre.

Il se lève de sa chaise, les muscles tendus, et s'avance de nouveau vers le comptoir, lentement. Cette fois, et même si son regard brille dans l'ombre de son capuchon, il ne sourit plus... Quand il reprend la parole, le ton est froid, mais on ne peut plus ferme.

Maintenant tu me sers mon godet et tu lâches la gamine.

Bien, bien, pas se faire remarquer... Qui chialera pour une raclure pareille ? T'iras dire ça à tous les mercenaires du comté qui manqueront pas de venir te chercher...
Rien à répondre, il se contente de laisser échapper un grondement. Pour la voix qui veut le raisonner... Et pour le tavernier qui a l'air d'avoir envie de jouer...
--Anna_


[ Toujours l'enfer, Béziers ]

Il me tient toujours d'une main ferme mais il ne braille plus comme si, comme si...j'ouvre un œil et je regarde celui à qui j'appartiens. Il se demande s'il a raison. Il mord sa lèvre comme à chaque fois, en huit ans, je commence à le connaître. Faut dire que le client à pas l'air doux, ce qui me fait encore plus peur. Et si le patron accepte, que va-t-il faire de moi ?
Il regarde l'argent qui est encore sur le comptoir, ça sent mauvais pour moi.
Il me lâche, sans crier gare, je m'y attends pas et j’atterris sur le client.


Tu la veux ? Prends la, j'garde ton argent, et t'as pas dit qu'tu payais triple ?
Rallonge le don et elle est toute à toi. Tout'façon le temps qu'elle soit utilisable, elle aura coûté plus que c'que j'gagnerai.


J'ose pas bouger, mais je n'ai qu'une envie, partir en courant d'ici et ne plus jamais revenir.
--Hraesvelg


[Béziers, un drôle de cadeau dans les bras]

Le rustaud rejette la fille avec tellement de force qu'elle atterrit à moitié sur le félin. Heureusement, il a de bons réflexes et la rattrape entre ses bras solides, lui évitant ainsi de finir sur le sol.

J'en veux pas de ta gamine ! Manque-t-il de dire...
T'as raison, laisse la pisseuse à son sort... La laisser avec cette boursemolle ? Après ce qu'il vient de dire, elle va se faire battre à mort ! Et en quoi ça te regarde ? En rien mais...


Le don, c'était si tu souriais. J'ai pas vu ta face se fendre d'un sourire, moi.

Sans trop de ménagement, il pousse la gamine derrière lui pour rester entre elle et son bourreau.

Te fais pas remarquer... Trop tard, non ?

Le mouvement est précis, fluide, les gestes sont mesurés. On sent bien qu'il y a des années de pratique derrière chaque muscle en action... Le tenancier n'a pas le temps de réagir que déjà le félin est sur lui, lui écrasant la gorge d'une main ferme, le menaçant avec sa lame de l'autre.


Dis moi que tu veux la Miséricorde... Dis moi que malgré ton âme noire comme le charbon, tu la veux, cette clémence...

Il sourit à nouveau, le félin... Il joue. C'est pas lui qui a commencé, mais il aura certainement le dernier mot.
--Anna_


[ Ça tourne au drame, Béziers ]

J'ai eu de la chance, l'homme m'a rattrapée même si après il m'a jetée sans douceur derrière lui. On dirait qu'il me protège, c'est drôle, je sais pas quoi en penser. Pourquoi il fait ça ? Je le regarde mieux et j'oublie mon tortionnaire de toujours qui agonise sous la poigne du sauveur. Il a la force de murmurer quelques mots qui vont décider de ma vie.

Garde la, j'te la donne. Mais pitié, pitié laisse moi la vie.


Je l'ai souvent vu rougeaud mais là il est bleu parce que le client, il le lâche pas. J'ai presque envie d'en rire, mais on rit pas quand on voit la mort de près, même si c'est pas la sienne.
--Hraesvelg


[Béziers, il voulait juste boire un coup...]

Un sourire en coin toujours fiché sur ses lèvres, il regarde le rustaud virer au bleu... Il l'entend même demander pitié.
Tu t'es fait repérer, fini le... Certains épargnent ceux qui demandent pitié... Certains, sans doute, mais toi ? C'est vrai qu'il va aller baver son histoire dès qu'on aura tourné les talons... Tu vois, autant faire le ménage donc ! J'voulais juste boire un coup et pêcher des informations, moi... On n'a pas toujours ce qu'on veut !


Pas de chance boursemolle, un autre que moi et t'étais pardonné.

Un geste vif, et sa Miséricorde transperce le coeur du tavernier bleuté. Le félin regarde quelques secondes l'incompréhension dans les yeux de son jouet et puis s'en désintéresse finalement et le laisse tomber lourdement au sol tandis qu'il se retourne vers la gamine.

La taverne vient de fermer, petite.

Sans plus aucun intérêt pour le lieu et ses occupants, le félin prend la direction de la sortie. Plus qu'à trouver un autre bouge pour avoir des renseignements, les morts ça parle pas et les gamines ça sait rien.
--Anna_


[ seule, Béziers ]

Il l'a tué, il a tué celui que je prenais pour un Dieu. Je regarde son corps sur le sol, j'arrive pas à détourner mes yeux, comme si il allait se relever, comme quand il avait trop bu et que je le retrouvais dans un coin de la taverne. Ma tête me dit que là, il se relèvera plus jamais.

Je vois même pas le client qui me regarde et je l'entends comme si il était très loin. J'approche du mort, et j'ose le pousser du pied, pour être sûre. C'est là que je comprends que je suis seule maintenant, toute seule, et qu'il peut m'arriver le meilleur mais surtout le pire.

Je me retourne aussi vite que je peux, et m'élance sur les talons du client, enfin de l'assassin, de mon sauveur ?
J'arrive à attraper sa main, et je murmure mes yeux suppliant dans les siens.


Emmenez moi, s'il vous plait ! J' veux pas rester là toute seule, on va dire qu' c'est moi !
--Hraesvelg


[Béziers, une gamine dans les pattes...]

Changer de taverne, trouver qui a vu une femme et un corbeau, reprendre la route... Jouer, peut-être aussi. Il a tout ça en tête quand la gamine vient s'accrocher désespérément à une de ses larges mains. Il baisse les yeux sur elle et la voit vraiment pour la première fois. L'innocence de l'enfance, les grands yeux et la petite voix qui le supplient, lui, l'assassin...
On dirait... Non. Regarde ses yeux, on dirait... Non !
Il arrache sa main de celles de la gamine et reprend sa route en lui lançant d'un ton glacé.


Désolé... Cath... Gamine, ma vie est pas faite pour toi.

Elle a raison, on va croire que c'est elle qui l'a tué... Pas mon problème. Pourtant, elle te rappelle quelqu'un, non ? Y'a dix minutes fallait la laisser à son sort ! Y'a dix minutes on se souvenait pas...
Dans une vie lointaine, on lui avait déjà demandé ça, "emmène moi"...

Il lâche un grondement sourd, un juron étouffé et se retourne finalement vers la gamine.


Prend un manteau, si t'en as un, et tes affaires. On se trouve une autre taverne pour finir la journée et demain si tout va bien on prend la route. Si tu traînes j'te laisse derrière, j'ai pas de temps à perdre.
Lumena
[Quelque part le 30 Septembre 1459]

La nuit était venue et repartie. Lumena avait couru jusqu'à être à bout de souffle et avait continué son chemin en marchant aussi rapidement que son corps le lui permettait encore.
Ce rire... La veille, elle était persuadée de ne pas avoir rêvé, mais à l'aube du nouveau jour, une fois les larmes taries, rien n'était moins sûr. Peut-être son éprouvant voyage à travers le Languedoc avait-il simplement fait resurgir des souvenirs enfouis ? Certainement... Maraud était calme en tout cas, lui. La veille, il lui avait paru bien agité, mais là encore, peut-être avait-il simplement sentit l'approche d'un gros chien, d'un rapace... Ce qui était dangereux pour le corbeau ne l'était pas forcément pour elle, après tout...

Comme il était facile de se rassurer quand, après une nuit de fuite apeurée, on passait enfin devant les premières habitations d'une ville...

Mais quelle ville ? Elle s'était contentée de courir en quittant Béziers, et si d'après le soleil couchant elle savait être partie vers le nord-est, elle n'était pas certaine d'avoir gardé une trajectoire linéaire durant la nuit. Qu'y avait-il, au nord-est de Béziers ? Montpellier ? Non, la cité ne semblait pas aussi grande que la capitale. Et puis, elle avait traversé Montpellier dans une autre vie et l'aurait sans doute reconnue. Peut-être avait-elle passé la capitale de loin et se trouvait-elle à Nîmes ou Alais ? Non, il lui aurait sans doute fallu un jour de plus pour parcourir une telle distance... Restait donc...

"Benvenguts a Lodeva !"

...Lodève, comme l'annonçait le large panneau devant ce qui semblait être la mairie.

Elle s'arrêta là, devant le panneau, submergée par la fatigue du chemin parcourut autant que des émotions ressenties. Pour la première fois depuis longtemps, elle se sentait perdue. Même durant ses années de vagabondage, elle ne se souvenait pas être passée à Lodève, la ville lui était donc étrangère, mais il n'y avait pas que ça... La mort de son père de coeur, son installation à Carcassonne, son entrée à Exat... Son baptême qui l'avait lavée de ses péchés... Son séminaire, qui l'avait rapprochée du Très Haut... Tout indiquait le début d'une nouvelle vie, mais quelle vie ? Carcassonne avait été mortellement calme, au point de manquer lui ruiner la santé alors qu'elle essayait d'animer la ville, n'était-ce pas pour cela qu'elle en était partie ? Exat aussi, était mortellement calme, et contre cela elle n'avait plus la force de tenter quoique ce soit. La Sainte Eglise ? Les clercs absents, quelques laïcs faisant tourner l'archevêché, l'hérésie grondant de plus en plus fort dans le Languedoc et pire, devenant la norme à suivre...
Passer d'une vie de vagabondage insouciant protégée par Mathias à une vie sédentaire et investie face à l'endormissement des masses, sans son père de coeur désormais à la droite du Très-Haut... Etait-ce ça, maintenant, sa vie ? Une vie de douleur et de solitude ?
Et ce rire... Ce rire...

Elle se laissa tomber au sol et resta là, à genoux, en plein milieu de la place publique de Lodève. Pour la première fois de sa vie, elle ne savait plus où aller ni même quoi faire. Pour la première fois de sa vie, elle ne trouvait plus de raison de se relever.
Maraud descendit de son épaule à ses genoux et vint lui picorer la main avec délicatesse. Lui grattant la tête de l'autre main, elle lui murmura doucement...


J'aurais dû rester... Si ce n'était pas un rêve... J'aurais dû rester. Peut-être serais-je avec Mathias, à l'heure qu'il est, emplie du bonheur solaire.

Et pourtant...
Protégez Lumena, Seigneur...
Son père de coeur avait, dans son dernier souffle, prié le Très-Haut pour qu'elle vive... Quel respect lui offrait-elle, si elle se laissait mourir maintenant ?

A genoux, au coeur d'une ville inconnue, tiraillée entre vie et mort, rêve et réalité, passé et futur, elle, qui pensait toutes les larmes de son corps taries, recommença à pleurer, plus perdue que jamais.

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Coupe de Soule Royale - Bayonne vs. Béziers
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