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[RP] L'amour est dans l'prêt

Adele_du_niffelheim
rp grand grand grand ouvert. Juste histoire de se détendre un peu quoi


Bourganeuf, par une belle journée d'été du mois d'Octobre, à l'ombre d'un majestueux chène dont déjà les feuilles commencent à roussir

25 jours déjà qu'elle attend de pouvoir tailler la route. 15 jours au moins qu'elle devrait être arrivée à destination et avoir commencé sa nouvelle vie. 25 jours qu'elle nourrit sa colère et qu'elle réfléchit à comment elle va bien pouvoir y arriver. 25 Jours qu'elle mine malgré ses blessures pas tout à fait guéries et ses douleurs parfois lancinantes lors de coups de pioche dans la caillasse Limousine...


Piteur maque Kalohouai : Bon, j'ai beau faire et refaire mes calculs mademoiselle Adèle, y'a pas à tortiller, vous pourrez pas vous armer et prévoir la nourriture pour votre voyage si on trouve pas un moyen.
Adèle : Ben oui mais bon,  j'vais pas aller brigander sur les routes non plus pour trouver de quoi hein ! Vous en avez d'bonnes vous ! Déjà j'ai du mal à aller jusqu'au marché, alors prêtez-moi donc du fric !!
PMK : Heu... vous m'avez déjà tout pris pour vos petites cures d'opium. Vous m'avez mis à sec et je ne mange parfois qu'un jour sur deux
A
(génée) : Oui bon, ça va, c'est le passé, j'en prends plus de cette saloperie. Comment on fait alors ?
PMK : vous pensez que si j'écris au comte pour lui demander un dédommagement ça va être possible ?

Eclat de rire du bonhomme qui de temps en temps est capable d'humour.
A (pince sans rire) : Ah ah aaaaaaaaaah... très drôle.
PMK : au fait ? Vous en êtes où avec votre Avocat à ce sujet
A : ça avance mon bon Piteur, ça avance. On aurait pu régler ça à l'amiable, mais sûr de son bon droit ce pauvre abruti ne veut rien entendre. Ben on va faire autrement hein
PMK : vous avez bien raison. En tout cas hors de question que je vous laisse repartir non armée et le ventre vide
A : Hors de question hors de question, z'êtes pas mon père non plus hein ! Je fais bien ce que je veux. Et j'ai une belle histoire, une grannnnnnnnnde histoire à vivre Piteur. Pas vous qui allez me mettre des bâtons dans les roues, ou des roues dans les bâtons comme ça vous chante
PMK
 (dubitatif): Mh... j'ai bien pensé à une chose, mais pas sûr que ça fonctionne.
A : ben dites toujours ! On sait jamais !!
PMK : ben voilà, je sais pas où en est la population limousine pour ce qui est de la solidarité dans l'adversité. J'ai bien cru comprendre, pardonnez moi l'expression, mais j'ai bien cru comprendre que c'est chacun pour sa gueule. N'empêche, si ça se trouve, en demandant de l'aide on pourrait en trouver !
A :
reprend une gorgée de citronnade et préfère ne rien répondre
PMK : Ben quoi ?
A : ben rien, j'ai rien à dire là dessus. J'suis pas sure que votre idée soit bonne. On va passer pour des crevards qui demandent l'aumône et pardon mais, c'est pas le genre de la famille. Vous amusez pas à faire ça sinon j'vous bute.
PMK : Tout de suite vous !! des crevards, l'aumône !! c'est pas ça, c'est juste que voilà, peut-être qu'il y a des gens intelligents qui sont capables de comprendre que ce qui vous est arrivé n'est pas juste et qui accepteraient de vous aider.
A : …..............
PMK :
soupire, blasé
A : …........
PMK : oui bon d'accord vous n'y croyez pas, n'empêche que moi je crois qu'il reste un fond de bon dans chacun de nous
A : même de moi ?
PMK : évidemment !!
A : et alors ? Vous le voyez comment ? Vous allez aller vous installer sur les marches de la cathédrale et tendre votre chapeau ? Pas dit que ça fasse pas mauvais genre ça !
PMK : non, j'ai pensé à lancer une « souscription volontaire »
A : Hein ? Une quoi ? C'est quoi ce truc ?
PMK : J'vous explique. Je mets dans mon chapeau que je ne tends pas pour demander l'aumône, une dizaine de petits papiers avec des chiffres dessus
A : mettez des gros chiffres, tant qu'à faire autant que ça rapporte
PMK : non mais laissez moi finir !! Donc je mets ces papiers dans mon chapeau, et les gens prennent un numéro en échange de quelques pièces ou d'une miche de pain ou de ce qu'ils veulent.
A : donc vous faites payer le petit papier avec un numéro dessus ?
PMK : voilà !!
A :
rigole
PMK : j'ai pas fini !! donc chacun a un numéro. Une fois que tous les papiers sont vendus, on fait un tirage au sort. Et le numéro qui est tiré au sort gagne un cadeau.
A : Genre quoi ? Une nuit avec vous si c'est une femme et une nuit avec heu... le comte si c'est un homme ?
PMK :
rigole
A : quoi ? C'est pas une bonne idée ? Pourtant j'suis sure que ça lui plairait. Et à vous aussi non ?
PMK : ça dépend de la femme en question et j'aime mieux pas prendre de risque. Des fois qu'une rouquine gagnerait
A :
se marre
PMK : toussote et... donc le numéro tiré au sort gagne un cadeau
A : Ah donc on demande de l'argent aux gens pour leur faire un cadeau avec ?
PMK
géné : ben c'est un peu ça en fait. Le truc c'est qu'il faut que le cadeau soit valable, intéressant suffisamment pour que les gens aient envie d'acheter les petits papiers avec les numéros.
A : proposez la tête de Gueldnard, ça devrait plaire à beaucoup de monde et rapporter un paquet de pognon.
PMK :
en pleine réflexion
A : ah !! je vois que mon idée vous interpelle
PMK : Bah j'avoue qu'elle est tentante, mais il est pas facile à attraper. Visiblement il sort pas de son château, donc pour avoir sa tête, va falloir entrer en fraude, prendre des risques et bon, j'ai encore un peu envie de vivre
A : Vous n'avez pas la notion de sacrifice Piteur, ça me déçoit
PMK : …..........
A : oooooooouh mais il est vexéééé !!
« s'amuse à lui titiller les côtes du bout des doigts »
PMK : pffffffff pas du tout.
A : buvez donc une gorgée de cette bonne citronnade, vous êtes tout rouge
PMK
(buvant lentement pour pas s'étrangler) : Bon alors ? Je lance ça ?
A (haussant les épaules) : C'est comme vous voulez Piteur, mais j'vous préviens si j'entends le moindre écho disant que la du Niffelheim demande l'aumône ça va chier pour votre matricule.
PMK
(en plein doute) : Moi j'dis ça vaut le coup d'essayer
A : Faites alors !! peut-être bien qu'on pourrait rigoler
PMK
(pensif) : ou alors peut-être que ça ne donnera rien. Faut pas non plus se faire trop d'illusions
A : bah j'vous en voudrai pas, vous aurez le mérite d'avoir essayé de m'aider mon bon Piteur
PMK
(se relevant de sa chaise au soleil) : Bon, alors j'y vais. Qui ne tente rien n'a rien
A : Juste un conseil Piteur..
PMK : dites, c'est toujours bon à prendre
A : si pendant que vous vendez vos p'tits papiers, vous voyez rappliquer la clique du Guelnard, faites comme si vous les aviez pas vu, ne relevez pas les saloperies qu'ils pourraient vous balancer, faites pas attention à eux, c'est bien connu maintenant qu'ils sont ras la gorge emplis de fiel. Ça n'étonnera personne s'ils profitent de l'occasion pour vous sauter à la gorge et vous en baver un peu d'sus.
PMK : message reçu, je les ignore dignement.
A : Vala. Vous êtes un homme intelligent Piteur, c'est surement ça qui fait qu'on fera quelque chose de vous un de ces jours
PMK 
(sarcastique) : mademoiselle est trop bonne
A : j'sais Piteur, j'sais... surement ça qui me perdra.
_________________

Fondateur du C.D.P.L.G. D (Comité de Défense des Poutrés du Limousin en Grande Détresse)
--Piteur_maque_kalohouai
Quelques jours plus tard.

Après tout, le dénommé Gurwan, objectif à atteindre pour la demoiselle du Niffelheim, pouvait bien l'aider un minimum afin d'organiser son voyage jusqu'à lui en toute sécurité.
C'est donc après échange de plusieurs courriers avec lui que Piteur Maque Kalouhai peut enfin proposer le lot pour le gagnant de la grande tombola du siècle.
Restait à présenter la chose.
On lui avait envoyé un parchemin « publicitaire » pour vanter la chose. Trop long, trop compliqué et surtout susceptible d'effrayer le limousin.
C'est donc assis à la table d'une nouvelle auberge (Roger a tout pêté dans l'autre mais c'est resté secret) un peu plus confortable et conviviale qu'il s'affaire à préparer les petites affichettes invitant la population à participer, et surtout, à donner un maximum. Dehors Adèle rêvasse, elle ne fait plus grand chose d'autre d'ailleurs depuis un bon moment, à part échanger des courriers avec son homme et son avocat. Roger coupe du bois pour l'hiver afin de détendre ses muscles et de dépenser son énergie en trop, et voilà, la vie s'écoule paisiblement.

La plume gratte les parchemins, il va falloir en déposer un peu partout afin d'obtenir un maximum de dons et de participants. Pour sûr Piteur est un type opiniâtre. Quand il a une idée dans la tête il ne l'a pas dans le... ailleurs.
Les affichettes fournies en nombre suffisant par le propriétaire du lot lui permettent d'envisager de disséminer l'affaire vraiment partout.
Après quelques heures de dur labeur et des doigts qui ont pris la forme de la plume, le pauvre, il peut enfin envoyer les messagers placarder la chose dans chaque mairie, taverne et même le moindre bouge du limousin.
Pas la peine de montrer ça à Adèle, elle trouvera toujours quelque chose à redire. Autant se faire confiance et laisser venir à lui les gentils donateurs.

Reste plus qu'à attendre... et espérer.







____________________
Marmont
On avait rapporté à Marmont une étrange nouvelle affichée un peu partout dans la région. Toujours avide d'entreprise juteuse, ce dernier avait immédiatement saisi l'opportunité qui s'offrait à ses serres rapaces. Trouver un scribe fut un peu long (Rochechouart étant aussi animé qu'une messe) mais il fut bien plus rapide pour passer sa commande.
- Alors écris mon frère, ou ta tonsure va rencontrer ton fondement:


Citation:

"Ami joueur tu te poses des questions!

"Comment vais je survivre à la déception de gagner le gros lot et ne pas pouvoir m'y rendre, faute de pécunes?
Comment peut on être aussi crétin pour offrir un lot inaccessible?
Pourquoi pas directement une charrette d'enclume, sans la charrette?"


Eh bien tu tombes bien l'ami! Contre une somme modique de 20 écus je t'offre le voyage vers la destination rêvée de la mer d'Iroise! non seulement tu peux maintenant rêver de te faire fracasser la gueule par quelques solides décérébrés locaux, violer par une horde de femelles barbues à la mamelle moufflue, mais en plus tu t'initieras au noble sport qui outre manche a déjà conquis la bonne société angloise: l'aviron.
Dans l'ambiance gaie et stimulante prodiguée par un maitre de nage, au rythme syncopé des tambours de cadence, nourri comme un sultan maure (captif) et choyé par la vermine exotique, tu vogueras en compagnie de solides gaillards qui t'initieront à la raclée, la torniole et la baffe scalpante, qui sont les bases de ce qui t'attend chez l'Ogre Breton.

INSCRIS TOI DES AUJOURD'HUI


Galère royale, départ imminent dès que les bancs sont garnis. S'adresser au Prévôt royal. [/b]
Exemption du marquage à fleur de lys: 30 écus."


Satisfait de son libelle, propre à enflammer les imaginations les plus éteintes, il accorda une taloche amicale au moine et s'en alla en sifflotant pour porter la bonne nouvelle.
--Clodomir



Clodomir. Putain mais à quoi pensent les parents parfois ? il a un nom de marque de lessive qui ferait la manche. Bien sûr, il en est pas conscient, le Clodomir. C'est un rustre, un paysan limousin avec des traits aussi épais que son intelligence est fine. Et il a les traits trèèèèèèèèèès épais. C'est un limousin quoi. Une bête de somme bête. C'est bête en somme. Mais c'est ainsi. En ce sens que si c'était un gros bourrin sans cervelle, il ressemblerait à son comte. Ca tombait bien, il avait voté pour lui.
Le truc avec ce clodomir, c'est qu'il avait des envies d'aventures, de voyages. Ca faisait presque 30 ans qu'il labourait sa terre et que sa femme il la...euh, vous aurez compris le jeu de mot.
Et aussi rustre qu'il soit, il avait quand même compris un truc. C'est que les voyages et l'aventure, si on s'engageait dans l'armée, finissaient souvent entre 4 planches. De cette aventure là il ne voulait pas.
Et puis un jour (en fait aujourd'hui et paf, présent !) qu'il est au marché, il voit des gens lire un parchemin planté là. Lui évidemment, il ne sait pas lire. Heureusement un lettré (sans doute breton, mais l'histoire ne le dit pas) qui passait par là lui en fit la lecture.
Et là Clodo (c'est son p'tit surnom) se sentit pousser des ailes. Il se voyait déjà découvrir l'océan furieux, manger des galettes-saucisse tout en sirotant un verre de chouchen, les doigts de pied en éventail, à profiter des embruns (ou est-ce la bruine ?) bretons.
Ni une ni deux, le rustre limousin se faufile entre les personnes présentes, rechigne, quand même, à se séparer d'une telle somme mais devant l'insistance (et la carrure) de PMK fait profil bas et marmonne un truc vaguement compréhensible où il dit vouloir le numéro 13.



pnj joué par ljd Gurwan
--Clodomir
Où l'on retrouve notre héros récurrent (clodomir, clodoprix, mais il fait le maximum !) aux prises avec le Diable-avec-un-grand-D (et oui, elle s'appelle Eugénie).
Tenant fermement dans le fond de sa poche le ticket de tombola - qu'il espérait gagnant (on va lui parler, un jour, du concept d'espérance mathématique à c't'homme là, bon pas sûr qu'il entrave quelque chose), Cloclo (second surnom) rentra chez lui. C'était un lundi au soleil, Eugénie, sa femme, était en train d'étendre le linge. C'est toujours la même chanson, mais la différence c'est que lui n'était pas là. Pour l'aider, évidemment. Elle lui jeta un regard oblique, mortel. Elle aurait eu un AK47 à la place des yeux, notre anti-héros notoire eut été fusillé sur place !


Elle : Boudiou Clodo t"étais où donc passé sale fils de catin ! le lundi, c'est lessive ! et tu m'as laissé plantée là, comme une conne ! t'faisais quoi ? t'courais la ribaude ? m'dis pas qu't'es allé dilapider not' argent aux catins ou, pire, en taverne ?

Petit aparté : dans l'esprit rustique d'Eugénie, oui, c'est pire de boire que d'aller au boxon. Explication. S'il se soulage, elle aura pas besoin d'y passer après. Et s'il boit, il devient con. Enfin plus qu'en temps normal. Voilà donc le pourquoi du comment. On retourne à notre scène de ménage.

Lui : ma p'tite caille, mon chaton, prépare les valoches, on s'en va en Bretagne !
Oui, comme à peu près tous les mecs, quand il se sent merdeux il est mielleux. Il lui adresse un sourire...comment décrire ce sourire, sinon qu'il lui donne un air d'ornithorynque ! voilà, c'est ça, une tronche d'ornithorynque.

Elle : mais qu'est-ce tu m'racontes encore là Clodo ! par tous les saints, t'es con ou quoi ? la Bretagne est en guerre, t'as envie qu'on crève c'est ça ? dis le boudiou ! qu'est-ce c'est encore qu'ces conneries ?

Et lui de lui expliquer. Le parchemin, l'homme, le ticket. Et elle de se décomposer. C'est que l'Eugénie est près de ses sous. 10 écus c'est 10 écus. Quant elle l'avait épousé, elle avait bien remarqué qu'il avait pas la lumière à tous les étages mais à ce point...elle était rouge de colère l'Eugénie. Pas bon signe pour notre limousin. A mesure qu'elle rougissait il semblait se rapetisser. Au comble de l'énervement Eugénie, qui certes n'étais pas un génie ni ingénue, mais ça c'est une autre histoire, s'empara du premier objet qu'elle trouva. Hasard ou pas ? on ne le saura sans doute jamais. Mais cet objet était une truelle, qu'elle envoya à la tronche de clodo. Une truelle c'est cruel direz-vous, mais il l'a méritée. Faut pas faire chier Eugénie.
--Gegene



Quand Eugénie entre en scène...
On en était resté à la truelle. Eugénie est du genre à renauder, mais aussi et surtout à joindre le geste à la parole. C'est une des seules personnes au monde à renauder à la truelle. La voilà donc qui s'approche de Clodo. Pensez-vous que c'est pour s'enquérir de sa santé ? nenni, nenni, elle s'apprête à l'achever, le Clodo. 30 ans qu'elle le supporte, 30 ans qu'elle répare ses conneries, 30 ans qu'elle s'emmerde avec lui, infoutu qu'il est d'l'avoir engrossée (en réalité des examens contemporains indiqueraient que c'est elle qui ne peut pas avoir d'enfants mais ça elle ne le sait pas).
Dans sa nomenclature interne, elle le qualifierait de couille molle, d'impuissant, de bon à rien. Le tout avec l'intelligence d'un bigorneau.
Clodo, lui, gît. Inconscient. Elle l'observe un instant. Elle ressent un truc pour lui. Elle définit ça comme de l'amour. Oh, un peu. En vérité je vous le dis, mes biens chers frères, mes biens chères soeurs, reprenez avec moi tous en coeur...c'est de la pitié qu'elle ressent. Matinée d'une pointe de culpabilité. Elle le prend dans ses bras et l'emmène dans la masure. L'installe sur la couche. Vu son état, pas de boogie-woogie, même après les prières du soir.
Il serre toujours dans sa main le ticket de loterie. Elle se prend, elle aussi, à rêver des beaux mâles bretons aux torses magnifiquement sculptés. Elle a droit elle aussi au bonheur. Alors tandis que lui serre le ticket, elle serre son cou, d'abord doucement puis de plus en plus fort, jusqu'à ce que Clodo devienne tout bleu.

--Gegene
Son vieux gît là. Elle se sent d'un coup libérée, l'Eugénie, comme si un énorme poids qui lui pesait dessus s'était tout d'un coup envolé...disparu...pschhhht. Elle relâche doucement la pression et regarde son mari, corps vide de vie, les yeux vitreux exorbités, le teint bleuâtre. Il sera mort comme il aura vécu. Connement.
Elle ne prend pas la peine de déplacer le corps, pas besoin. Elle sent une sorte de puissance en elle, elle se sent indestructible, invincible. Plus rien ne peut lui arriver. Elle a conjuré le sort en mettant fin à la vie dramatiquement insipide de celui qui partagea sa vie, qui souvent vécut à ses crochets.
Il était temps d'aller voir ce que donnait cette tombola. C'est une Eugénie toute guillerette qui se pomponne. Même la pustule dont la nature l'a affublée ne l'embête plus. Elle met ses habits du dimanche, ceux normalement réservés à l'office religieux, se fait une jolie coiffure et prend en gazouillant le chemin du village.
Que fera-t-elle une fois en Bretagne ? elle ne le sait pas. Elle espère juste pouvoir réaliser son grand rêve : celui d'être meneuse de cabaret. Quand on vous dit qu'Eugénie a pété une durite, c'est pas du flan !
Arrivée au marché, elle se faufile à son tour, comme son mari quelques heures plus tôt, vers le stand de l'homme qui vend les billets. Forte de son assurance nouvelle, elle lance à la cantonade:


Je rajoute au premier prix une nuit d'amour avec moi !

Ben oui, pas folle l'Eugénie. Si elle perd, elle gagne quand même. Enfin bon, son annonce a un drôle d'effet : tout le monde déserte le stand.

J'ai l'treize, c'est mon bonhomme qui m'l'a offert juste avant de... ben il est parti en fait.

Et de lever le bras, exhibant le dit ticket. Persuadée que sa vie va enfin prendre un tournant décisif
--Piteur_maque_kalohouai
Il faut croire que le Limousin est mort. Mort de mort. Quelques personnes sont passées devant son chapeau sans pourtant s'arrêter. Ca ne fait que confirmer ce qu'il pensait déjà, une belle brochette de cons intéressés uniquement par leur petite personne. Pas grave, il aura eu dix écus avec ce type un peu biscornu, et avec ça on a un huitième d'un bouclier. C'est pas gagné mais il n'est pas du genre à se laisser abattre le bon Piteur.
L'heure est enfin arrivée du tirage au sort. En même temps ça va être vite fait. Y'a qu'un participant.
Qui a disparu.
Par contre une espèce de vieille rombière mal fagotée débarque en proposant un lot qui défie l'entendement pour quelqu'un comme Piteur habitué à davantage de classe et de savoir se tenir en sociaitai.
Elle a le numéro, le seul vendu, et bien malgré lui il va devoir lui offrir le lot. Dix écus. Dix écus pour un voyage magnifique vers les landes et légendes Bretonnes. Il y en a qui ne méritent pas leur sort, vraiment. La vie est une sorte d'anamorphose permanente. La bonne femme devant lui est l'opposé de ce qu'est mademoiselle Adèle. La morue a du bol et est en bonne santé, Adèle n'a vraiment pas de bol et se remet difficilement. Adèle d'un côté de la lunette pour regarder les étoiles, la vioque de l'autre, presque plus bas que terre.
Mais bon, le jeu c'est le jeu. Un sourire de circonstances, genre je suis super content pour vous ma p'tite dame, et malgré les palpitations qui lui secouent la poitrine, il prend le ticket que la bonne femme lui tend et le lève devant une foule enthousiaste... à aller voir ailleurs.


Bravo, puisque vous avez le seul ticket participant, je me vois honoré de vous remettre ce lot qui était mis en jeu. Un superbe séjour en Bretagne, d'une durée de deux jours dans une petite auberge très typique.


Et de tendre à la gagnante le petit fascicule parcheminé qui lui permettra de foutre le camp loin d'ici. Elle a vraiment vraiment trop de chance. 14 jours il lui reste à lui, avant d'aller respirer un air un peu plus pur et régénérant.

Je vous souhaite un bon voyage. Libre à vous de choisir votre moyen de transport pour y aller. A pied, à cheval, en bateau c'est vous qui voyez.
Moi, j'me casse...


Elle n'a pas besoin de lui, elle est tellement jouasse qu'elle parcourt les allées du marché en hurlant sa joie. Il en faut des comme ça, pour se rappeler qu'on a de la chance d'être ce qu'on est.

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